Musique sérielle
La musique sérielle ou le sérialisme est une technique de composition fondée sur l'utilisation de séries d'éléments musicaux<ref name="Gouttenoire2006p60">Modèle:Harvsp</ref>. Initié en 1923 par Arnold Schönberg avec le dodécaphonisme, le sérialisme permet de composer des œuvres atonales<ref name="Abromont2001p320">Modèle:Harvsp</ref>.
Ce concept englobe les musiques dont le principe de construction se fonde sur une succession rigoureusement préétablie et invariable de sons appelée série. Les rapports d'intervalle propres à la série restant stables.
Le sérialisme est devenu un mouvement musical du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle initié par la seconde école de Vienne avec Schönberg, Alban Berg et Anton Webern : ils ont érigé en système une certaine évolution du langage musical déjà perceptible chez Gustav Mahler et d'autres précurseurs qui poussèrent les schémas de la tonalité jusqu'à créer une absence de repères tellement les modulations étaient nombreuses.
Genèse
En réaction aux Modèle:Citation de la tonalité, le mouvement de la musique sérielle a conçu une nouvelle théorie compositionnelle, susceptible de supplanter l'harmonie tonale qui prévalait depuis le Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle. Le dodécaphonisme consiste à utiliser les 12 sons chromatiques, le plus souvent selon un principe d'énumération et sans répétition. La musique sérielle est une extension du dodécaphonisme. Elle n'apparaît réellement qu'avec la Valse de l'opus 23 de Schönberg.
Technique
Il s'agit ici de n'utiliser qu'une seule et unique suite de 12 sons (appelée série) :
- dans sa forme originelle (Modèle:Langue) appelée aussi forme droite ;
- en récurrence (la série est prise par la fin) appelée aussi forme rétrograde ;
- en renversement (tous les intervalles sont imités en mouvement contraire, c’est-à-dire qu'un intervalle descendant devient ascendant et vice-versa) appelée aussi forme miroir ;
- en récurrence du renversement appelée aussi forme miroir du rétrograde.
L'intérêt compositionnel du procédé provient du fait que les intervalles (ou plutôt les parités intervalliques) sont récurrents et proposent à l'audition une couleur harmonico-mélodique spécifique délivrée de toute polarité tonale : les mélodies ne sont plus soumises aux lois harmoniques d'attirance vers une note ou un accord.
Sérialisme intégral ou multi-sérialisme
Le dodécaphonisme utilise des séries pour régir les hauteurs. Le sérialisme généralise les séries à d'autres paramètres du son (rythmes, durées, timbres, etc.). Ceci conduit, au milieu du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, à un sérialisme intégral ou multi-sérialisme où tous les paramètres sont structurés par des séries<ref name="MusiqueContemporaine-MusiqueSerielle">Modèle:Lien web</ref> (Karlheinz Stockhausen, Jean Barraqué, Pierre Boulez, Luigi Nono, Milton Babbitt, Józef Koffler…).
Les Three Compositions for Piano de Milton Babbitt (1947) furent les toutes premières œuvres à appliquer les procédures sérielles aux hauteurs, durées, nuances, timbres et registres <ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Andrew Ford, Illegal Harmonies: Music in the Modern Age, Black Inc., 2011, p.125</ref>,<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Don Michael Randel (éd.), « Serial Music » in The Harvard Concise Dictionary of Music and Musicians,Harvard University Press,1999 p.603</ref>.
Mais une critique sérieuse s'engage contre ce sérialisme intégral qui débouche dans les années 1980 sur de nouvelles théories musicales (« courbure du temps » de François Leclère<ref name="Abromont2001p498">Modèle:Harvsp</ref>, musique spectrale de Gérard Grisey<ref name="Abromont2001p331">Modèle:Harvsp</ref>).
Contestation du dogmatisme sériel
Dans l’article « La crise de la musique sérielle », paru dans la revue Gravesaner Blätter en 1955, Iannis Xenakis dénonce l’inutile complexité du sérialisme, car cette complexité est inaudible. Selon lui, la polyphonie sérielle a atteint un tel degré de complexité qu’il est impossible « d’entendre les séries » (hauteur, durée, timbre, intensité) : il est impossible d’entendre une série car elle se fait sur un nombre d’instruments important (une série est inaudible : c’est comme l’isorythmie du Moyen Âge...)<ref>La musique port-moderne</ref>.
Notes et références
Voir aussi
Bibliographie
- Gaëtan Robichaud (thèse de licence), La Musique sérielle, Université de Montréal, Montréal, 1969, 160 Modèle:P. Modèle:OCLC
- Modèle:Guide de la théorie de la musique
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} M. J. Grant, Serial Music, Serial Aesthetics : compositional theory in post-war Europe, Cambridge University Press, Cambridge, New York, 2001, 272 p. Modèle:OCLC, Modèle:ISBN
- Caroline Delume et Ann-Dominique Merlet, La Musique du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle d’Arnold Schoenberg à nos jours, Fuzeau, 2001 ;
- Modèle:Ouvrage
- Nicolas Darbon, Les Musiques du Chaos, coll. « Sémiotique et philosophie de la musique », L’Harmattan, 2006, 244 Modèle:P.Modèle:OCLC.
- {{#invoke:Langue|indicationMultilingue}} Líneas de composición : el serialismo ante el juicio del siglo XXI / Lignes de composition : le sérialisme devant le jugement du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, Doce Notas, Madrid, 2008, 159 p. Modèle:OCLC
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Arnold Whittall, The Cambridge Introduction to Serialism, Cambridge University Press, Cambridge, 2008, XIV-285 Modèle:P. Modèle:OCLC, Modèle:ISBN
- Franck Jedrzejewski, La musique dodécaphonique et sérielle: une nouvelle histoire, Brepols, Turnhout, Belgium, 2021.Modèle:ISBN
Articles connexes
Liens externes
Modèle:Palette Histoire de la musique classique occidentale Modèle:Portail