Taisen Deshimaru

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Modèle:Infobox Biographie bouddhiste Taisen Deshimaru (japonais : 弟子丸 泰仙), de son vrai nom Yasuo Deshimaru (Modèle:Date-Modèle:Date-), appelé également « Mōkudo Taisen », est un maître bouddhiste zen japonais de l'école Sōtō et l'un des principaux passeurs du bouddhisme zen en Occident, et en particulier en Europe. Sur ce continent, il est le fondateur et l'inspirateur de nombreux dojos et de groupes zen.

Dans son enseignement, Taisen Deshimaru insiste sur le fait que le zen, c'est la pratique de zazen Modèle:Incise dans l'« ici et maintenant »<ref>« Le secret du zen consiste à s’asseoir, simplement, sans but, ni esprit de profit, dans cette posture de grande concentration. », Deshimaru cité dans Modèle:Lien web</ref>.

Biographie

Né dans un petit village sur la côte du sud du Japon, non loin de la préfecture de Saga sur l'île de Kyūshū, Deshimaru a été élevé par son grand-père, un ancien samouraï, et par sa mère, une fervente disciple du Jōdo shinshū<ref name=":1">Modèle:Lien web</ref>, une école amidiste japonaise. Son enfance s'est déroulée dans un environnement japonais encore très traditionnel. Comme son village natal ne possédait pas de crèche, Deshimaru a été éduqué par son grand-père, qui avait enseigné le judo aux samouraïs pendant la période Meiji (1868-1912). Il a également enseigné la technique à Deshimaru. Son père était un petit armateur et présidait une coopérative agricole et de pêche dans le village<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

Contrairement à son maître, Deshimaru a eu une enfance heureuse. Néanmoins, même à un jeune âge, il était préoccupé par la contradiction susmentionnée entre l'esprit profondément religieux de sa mère et le monde matérialiste de son père<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

Le bouddhisme pratiqué par sa mère ne le satisfait pas plus que sa préoccupation pour le christianisme. Alors que son père pouvait être qualifié de consciencieux et matérialiste, mais tout à fait vertueux, sa mère vivait entièrement par la foi. Vers la fin de sa scolarité, il s'oriente vers les beaux-arts, mais son père veut qu'il entre à l'école militaire - dont il est alors renvoyé pour cause de myopie. Peu de temps après, il s'installe à Saga pour y poursuivre ses études<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

Par curiosité, il s'éloigne des pratiques spirituelles bouddhiques pour étudier le christianisme sous la direction d'un pasteur protestant. Il revient ensuite au bouddhisme, suit l'enseignement de l'école Rinzai, dont il s'éloigne également.

En 1934, il entame des études d'économie à l'université de Tokyo<ref name=":0" />. En 1936, il rencontre Kodo Sawaki, un des principaux réformateurs du Zen Sōtō au Japon. Il en devient le disciple, tout en restant, sur son conseil, actif dans la vie civile. En fait, Sawaki le pousse à vivre dans le quotidien et pour cela il lui refusera l'ordination de moine (que Deshimaru souhaitait ardemment) jusqu'en 1965, peu avant sa mort<ref name=":2">Jacques Brosse, Les maîtres zen, Paris, Albin Michel, 2001 [1996], p. 326-327.</ref>,<ref name=":1" />. Deshimaru se marie peu après et aura trois enfants. Désormais, il se consacrera à la pratique du zazen, centrée autour de Shikantaza<ref name=":0">Modèle:Lien web.</ref>.

Durant la Seconde guerre mondiale, sa myopie lui permet d'être réformé, et il travaillera comme responsable administratif en Asie du Sud-Est. À la fin de la guerre, il reprend sa vie d'homme d'affaires, mais il est tiraillé entre le matériel et le spirituel<ref name=":0" />.

C'est en 1964, à l'âge de 51 ans, que Deshimaru reçoit l'ordination monastique sur ordre de son maître Kodo Sawaki, peu avant que celui-ci ne tombe gravement malade et ne décède<ref name="Brosse167" />,<ref name=":2" />. Sawaki lui fait part de son souhait de voir le Zen se répandre dans le monde et lui demande de se rendre en Europe pour le transmettre<ref name=":0" />.

En Europe

Fichier:Tombe-Deshimaru-Gendronnière.jpg
La stèle de Taisen Deshimaru, indiquant l'endroit où sont ensevelies ses cendres. Parc de la Gendronnière.

Suivant le vœu de son maître, Deshimaru prend le Transsibérien pour se rendre en France en 1967, répondant à l'invitation d'un groupe macrobiotique<ref name=":1" />. Arrivé à Paris, en juillet 1967, il travaille dans un magasin d'alimentation diététique<ref name="Brosse167">Modèle:Ouvrage.</ref>. Il pratique zazen dans l'arrière-boutique, ce qui attire à lui progressivement des disciples qu'il initie ainsi au bouddhisme zen, alors même qu'il ne parle qu'un anglais rudimentaire. Il fonde bientôt, rue Pernety, ce qui deviendra le Dojo Zen de Paris<ref>Modèle:Lien web</ref>. Trois ans plus tard, en 1970 (en 1975, selon Dominique Blain<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>), il reçoit la transmission officielle du Dharma (shiho) de Modèle:Lien, abbé de Eihei-ji. À titre anecdotique, il lui fallut se faire réordonner par Yamada, car les documents d'enregistrement de son ordination par Sawaki avaient été perdus. En 1985, Niwa Zenji, abbé de ce même temple, lui conféra à titre posthume la dignité de zenji. Cette même année 1970, il fonde l'Association Zen d'Europe, qui deviendra en 1979 l'Association Zen Internationale (AZI)<ref name="Lenoir137">Modèle:Ouvrage.</ref>.

En 1972, ses ondes cérébrales sont enregistrées par Pierre Etevenon Modèle:Incise au centre hospitalier Sainte-Anne à Paris<ref>J.G. Henrotte, P. Etevenon, G. Verdeaux. « Les états de conscience modifiés volontairement », 3, 29, 1100-1102, La Recherche, Paris, 1972.</ref>,<ref>P. Etevenon, J.G. Henrotte, G. Verdeaux. « Approche méthodologique des états de conscience modifiés volontairement », Rev. EEG Neurophysiol. clin., Paris, 3, 2, 232-237, 1973.</ref>,<ref>Voir aussi, Pierre Etevenon, « Transpersonnel et neurosciences. Le transpersonnel et les nouveaux courants de pensée en neurosciences. Ou lorsque l’étude scientifique des méditations remet en cause le "Réel" », s.d. Modèle:Lire en ligne</ref>. Taisen Deshimaru Rōshi est assis en posture de méditation zazen et son tracé EEG occipital ainsi que l'analyse spectrale sur ordinateur associée, montrent un rythme alpha hypovariable et stable de grande amplitude, caractéristique de cette méditation qui est à la fois un état modifié de conscience<ref>« Les états modifiés de conscience », Pierre Etevenon, 3e millénaire, n° 127, 14-23, printemps 2018.</ref> et une expérience spirituelle transpersonnelle.

En 1974, il rencontre à Paris le Modèle:16e Karmapa Rangjung Rigpe Dorje lors de sa première tournée mondiale<ref>Entretiens avec Ani Dékyi (6-13/6/2015), première partie.</ref>. En 1976, il est nommé Kaikyosokan (supérieur des activités missionnaires) pour l’Europe<ref name=":1" />. Dans les années qui suivent, il s'adonne pleinement à son activité missionnaire, fondant nombre de lieux de pratique, rassemblant de plus en plus de disciples autour de lui<ref name=":1" />.

Activité

Deshimaru a participé à la fondation de plus de cent dojos en Europe, en Afrique du Nord et au Canada, ainsi qu'à la fondation du temple de La Gendronnière, en 1980, dans la vallée de la Loire, qui devient le premier et le plus grand temple zen de toute l'Europe<ref name="Lenoir137"/>. D’après les registres du temple, il a ordonné plus de Modèle:Unité moines et nonnes, et plus de Modèle:Unité personnes ont, un jour ou l’autre, pratiqué à ses côtés.

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Le château de la Gendronnière, où Taisen Deshimaru fonda le temple du même nom.

Il a mené des actions pour le dialogue interreligieux, pratiquant la méditation zen dans des monastères dominicains ou avec des musulmans et des juifs. Pour prouver les effets biologiques de la méditation, il a servi de cobaye dans des laboratoires au Japon et en France <ref name=":0" />.

Deshimaru est mort le Modèle:Date à Tokyo, où il était rentré pour soigner un fulgurant cancer du pancréas<ref name=":1" />. Une partie de ses cendres est enterrée au temple de La Gendronnière<ref>Dominique Blain, Sensei : Taisen Deshimaru maître zen, Paris, Albin Michel, Modèle:Coll, 2011. Modèle:Lire en ligne</ref>.

Après sa mort, trois de ses plus proches disciples ont été certifiés maîtres dans la tradition du bouddhisme zen Sōtō, par Niwa Zenji, à l'époque abbé du temple Eihei-ji, celui fondé par Dôgen lui-même. Il s'agit de Stéphane Kosen Thibaut, Étienne Mokusho Zeisler (décédé) et Roland Yuno Rech.

Bibliographie

Œuvre personnelle

Taisen Deshimaru a publié une vingtaine d’ouvrages, pour la plupart régulièrement réédités<ref name=":0" />. Relevons parmi eux:

  • Zen et arts martiaux, éd. Seghers, 1977, puis Albin Michel, Paris, 1983 Modèle:ISBN
  • Autobiographie d'un moine zen, Robert Laffont, 1977. Réed. chez Terre du Ciel en 1995Modèle:ISBN
  • L'anneau de la Voie, Albin Michel, 1993,Modèle:ISBN Rééd. L'anneau de la Voie. L'essence d'un enseignement zen, Le Relié Modèle:ISBN
  • L'autre rive. Textes fondamentaux du Zen commentés par Maître Deshimaru, Albin Michel, 1988 Modèle:ISBN
  • L'esprit du Ch'an : Le Shin Jin Mei, aux sources chinoises du zen, Albin Michel Modèle:ISBN
  • La Pratique du Zen, Albin Michel, 1981 Modèle:ISBN
  • Le bol et le bâton. 20 contes Zen racontés par Maître Taisen Deshimaru, Albin Michel Modèle:ISBN
  • Le Trésor du Zen, Albin Michel, 2003 Modèle:ISBN
  • Vrai Zen. Introduction au Shôbôgenzô, édition AZI Modèle:ISBN
  • Zen et vie quotidienne : la pratique de la concentration, préface d'Evelyn de Smedt, Albin Michel, 1985 Modèle:ISBN
  • Questions à un Maître Zen, Albin Michel, 1984 Modèle:ISBN

Préface

Monographies

Articles de presse

Vidéographie

  • Zen : ici et maintenant (1971) : documentaire d'Arnaud Desjardins qui, guidé par Deshimaru, a pu visiter des monastères japonais des trois ordres du zen (Soto, Obaku et Rinzai) et filmer les rites et cérémonies rythmant le quotidien des moines<ref>Modèle:Ina. Production : ORTF. Durée Modèle:Heure.</ref>.
  • Zen : Partout et toujours (1971) : cette deuxième partie du documentaire d'Arnaud Desjardins sur le bouddhisme zen révèle l'influence de la pratique de zazen sur la vie quotidienne japonaise dans de nombreux domaines (université, travail, médecine, sport). On peut également y voir Deshimaru subir un électrocardiogramme et un électroencéphalogramme au laboratoire de psychologie de l'Modèle:Lien qui étudie les effets psycho-physiologiques de la méditation zen<ref>Modèle:Ina. Production : ORTF. Durée Modèle:Heure.</ref>.
  • Un maître zen en Europe (1973) : reportage consacré à l'action de Deshimaru en Europe<ref>Modèle:Ina. Production : INF 2. Durée Modèle:Heure.</ref>.
  • Le zen (1975) : Deshimaru répond à des questions de journalistes<ref>Modèle:Ina. Production : Télé Pays de Loire. Durée Modèle:Heure.</ref>.
  • Centre Zen (1980) : stage de zazen dirigé par Deshimaru au temple de la Gendronière<ref>Modèle:Ina. Production : France 3 Orléans. Durée Modèle:Heure.</ref>.
  • Le zen (1977) : après un survol de l'histoire du bouddhisme zen et de l'action de Deshimaru, des disciples débattent de divers aspects de la pratique et en font une démonstration<ref>Modèle:Ina. Production : FR 3. Modèle:Heure.</ref>.

Podcasts

  • L'esprit occidental face au zen (1970) : Michel Random mène un débat sur le thème Comment l'esprit occidental réagit-il face au zen ? auquel participe notamment Deshimaru, ainsi que Marie-Madeleine Davy, Guy Boue, Tadao Takemoto et Francis Danest<ref>Modèle:Ina. Production : ORTF. Durée Modèle:Heure.</ref>.
  • Le zen et l'occident (1977) : Jacques Brosse relate sa rencontre avec Deshimaru qui définit le zen et entame une incantation<ref>Modèle:Ina. Production ORTF. Durée Modèle:Heure.</ref>.

Notes et références

Modèle:Références

Voir aussi

Articles connexes

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Liens externes

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