Un élève doué (film)

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Fichier:Information icon.svg Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution

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Un élève doué ou L'élève doué au Québec<ref>L'élève doué - MediaFilm.ca</ref> (Modèle:Lang) est un film américano-canado-français réalisé par Bryan Singer et sorti en 1998. Cette adaptation de la nouvelle du même nom de Stephen King met en scène Ian McKellen et Brad Renfro dans les rôles principaux.

Il est présenté à la Mostra de Venise 1998. Le film reçoit des critiques mitigées et ne performe pas au box-office.

Synopsis

1984. Âgé de 16 ans, Todd Bowden est élève dans un lycée de Californie du Sud. Il découvre un jour que son voisin Arthur Denker est en réalité Kurt Dussander, un criminel de guerre nazi. Au lieu de le dénoncer, Todd va le faire chanter. Fasciné par la Shoah, le jeune homme insiste pour que l'ancien Sturmbannführer lui parle de son expérience en tant que responsable d'un camp de concentration. Ils vont alors tous les deux évoluer vers une relation malsaine et parasitaire.

Fiche technique

Modèle:Source Imdb

Distribution

Production

Développement du projet

Après la publication d'Un élève doué dans le recueil Différentes Saisons (1982), les droits d'adaptation sont achetés par le producteur Richard Kobritz<ref name="Doviak163">Modèle:Harvsp</ref>. Kobritz rencontre d'abord James Mason pour jouer le rôle de Kurt Dussander mais l'acteur meurt en 1984. Il propose ensuite le rôle à Alec Guinness et Paul Scofield mais tous deux déclinent l'offre<ref name="Doviak163"/>. C'est alors Nicol Williamson qui est choisi pour le rôle alors que Rick Schroder interprète Todd Bowden<ref name="Karger">Modèle:Lien web</ref>. Le tournage commence en juillet 1987 sous la direction d'Alan Bridges mais doit être abandonné au bout de dix semaines car la société de production Granat Releasing fait faillite<ref name="Herment">Modèle:Article</ref>,<ref name="Doviak163"/>. Richard Kobritz cherche un autre financement en distribuant des cassettes lors d'un festival américain du film<ref>Modèle:Lien web</ref> mais, quand une occasion se présente l'année suivante, Schroder a considérablement changé physiquement et le projet est alors abandonné. Il subsiste 40 minutes de pellicules de ce projet<ref name="Karger"/>.

Bryan Singer a lu Un élève doué quand il avait 19 ans et, une fois devenu réalisateur, cherche à l'adapter<ref name="Karger"/>. Il demande à son ami Brandon Boyce d'écrire un scénario et, quand les droits d'adaptation achetés par Richard Kobritz expirent en 1995, il envoie à Stephen King une première version du scénario ainsi qu'une copie de son film Usual Suspects<ref name="Dretzka"/>,<ref>Modèle:Harvsp</ref>. L'écrivain est impressionné et accepte de céder les droits pour un dollar symbolique<ref>Modèle:Article</ref>. Bryan Singer voit le récit comme Modèle:Citation et affirme qu'il Modèle:Citation<ref>Modèle:Article</ref>. Il prépare son film en lisant des livres tels que Les Bourreaux volontaires de Hitler<ref>Modèle:Article</ref>.

Attribution des rôles

Bryan Singer invite Ian McKellen à jouer le rôle du criminel de guerre nazi après l'avoir vu dans La Ferme du mauvais sort (1995)<ref>Modèle:Article</ref>. L'acteur britannique accepte car il a été impressionné par le précédent film du réalisateur, Modèle:Lang, et car il trouve le rôle Modèle:Citation à la fois<ref name="Welkos">Modèle:Article</ref>. Bryan Singer commente son choix d'acteur en expliquant : Modèle:Citation<ref>Modèle:Article</ref>.

Pour le rôle de Todd Bowden, Bryan Singer auditionne environ 200 jeunes gens et choisit Brad Renfro car il est Modèle:Citation<ref>Modèle:Article</ref>. Jouer un personnage aussi manipulateur modifie temporairement l'état d'esprit du jeune acteur, au point que son entourage s'en inquiète<ref>Modèle:Article</ref>.

David Schwimmer, surtout connu pour son rôle de Ross Geller dans Friends, est choisi par Bryan Singer car celui-ci a été impressionné par son interprétation dans une pièce de théâtre<ref name="Welkos"/>. Avant lui, Kevin Pollak avait été évoqué pour le rôle du conseiller d'éducation Edward French<ref>Modèle:Article</ref>.

Tournage

Bryan Singer refuse les propositions de diriger The Truman Show et Ennemis rapprochés pour poursuivre son projet<ref>Modèle:Harvsp</ref>. Il est aidé financièrement par le producteur Scott Rudin et la compagnie Spelling Films. Le début du tournage est prévu pour juin 1996<ref>Modèle:Harvsp</ref> mais cette date est repoussée, puis le tournage est annulé, en raison de désaccords financiers et artistiques entre Bryan Singer et Scott Rudin<ref name="Karger"/>,<ref name="Doviak165">Modèle:Harvsp</ref>. Les producteurs Don Murphy et Jane Hamsher cherchent donc un autre financement, finalement fourni à hauteur de Modèle:Unité par la société de production Phoenix Pictures<ref name="Welkos"/>. Le tournage se déroule à partir de mars 1997 à Altadena, dans la banlieue de Los Angeles<ref name="Dretzka">Modèle:Article</ref>.

Un incident survient dès le début des prises de vue, le 2 avril, lorsque Singer filme une scène de douche au cours de laquelle Todd Bowden Modèle:Incise imagine ses camarades de classe comme des prisonniers juifs dans une chambre à gaz<ref name="Doviak165"/>. Deux semaines plus tard, un jeune figurant de 14 ans engage une action en justice contre Singer en prétendant que celui-ci l'a forcé, ainsi que d'autres figurants, à tourner nu pour cette scène. Deux autres adolescents de 16 et 17 ans se joignent plus tard à la plainte, se prétendant traumatisés par l'expérience<ref>Modèle:Lien web</ref>. Des rumeurs circulent selon lesquelles les garçons auraient subi des avances sexuelles<ref name="Mottram223">Modèle:Harvsp</ref> et les informations télévisées locales ainsi que les tabloïds s'emparent de la controverse. Une enquête policière est menée à l'issue de laquelle le procureur de district classe le dossier criminel sans suite<ref>Modèle:Article</ref>, affirmant que Modèle:Citation et qu'il n'y avait Modèle:Citation<ref name="Mottram223"/>. Le dossier civil est par la suite lui aussi classé en raison du manque de preuves<ref>Modèle:Harvsp</ref>. La scène de la douche est filmée à nouveau avec des figurants adultes afin que le tournage puisse se terminer dans les délais<ref name="Dretzka"/>,<ref name="Doviak165"/>.

Sortie et accueil

Dates de sortie et box-office

Une projection privée du film est organisée au Museum of Tolerance de Los Angeles afin que des rabbins et des spécialistes de l'Holocauste donnent leur avis sur le film. Devant leurs réactions globalement positives<ref>Modèle:Ouvrage</ref>, la sortie est planifiée pour le mois de février 1998. TriStar, le distributeur du film, la repousse finalement à l'automne, période qu'il estime plus propice par rapport à la gravité des thèmes abordés dans le film<ref name="Dretzka"/>, dans l'espoir d'être en compétition pour des récompenses prestigieuses comme les Oscars du cinéma<ref name="Doviak165"/>. La première mondiale a lieu le 9 septembre à la Mostra de Venise<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Le film sort en Amérique du Nord le 23 octobre dans Modèle:Unité et ne se classe le week-end de sa sortie qu'au Modèle:9e en termes de recettes<ref name="Mojo">Modèle:Lien web</ref>. Il est considéré comme un échec commercial, ne rapportant que Modèle:Unité dans le monde entier<ref name="JPS">Modèle:Lien web</ref> dont Modèle:Unité au box-office américain<ref name="Mojo"/>. Il réalise également un nombre d'entrées très faible en Europe, attirant à peine Modèle:Nombre sur ce continent, dont 109 540 en Italie, 41 811 en Espagne, 34 610 en France et 21 029 au Royaume-Uni<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Accueil critique

Un élève doué obtient des critiques mitigées, recueillant 53 % de critiques positives, avec une note moyenne de 6/10 et sur la base de 55 critiques collectées, sur le site internet Rotten Tomatoes<ref>Modèle:Lien web</ref>. Il obtient un score de 51/100, sur la base de 21 critiques, sur Metacritic<ref>Modèle:Lien web</ref>. En France, le film obtient une note moyenne de 3,4/5 sur la revue de presse d'Allociné<ref name="Allo">Modèle:Lien web</ref>.

Parmi les critiques positives, Kim Newman, écrivant pour Empire, évoque un film porté par l'interprétation Modèle:Citation de Ian McKellen et qui Modèle:Citation<ref>Modèle:Lien web</ref>. Pour Damien Mercereau, du Figaro, le film Modèle:Citation du récit, Modèle:Citation et c'est l'une des cinq meilleures adaptations de Stephen King<ref>Modèle:Lien web</ref>. Lisa Schwartzbaum, d'Entertainment Weekly, estime que cette histoire Modèle:Citation a une Modèle:Citation et s'aborde comme un puzzle dans lequel la patience est récompensée<ref>Modèle:Lien web</ref>. L'Écran fantastique évoque Modèle:Citation, magnifiée par la Modèle:Citation et la Modèle:Citation, qui Modèle:Citation<ref>Modèle:Article</ref>. Pour Janet Maslin, du New York Times, Bryan Singer Modèle:Citation et Ian McKellen est Modèle:Citation<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Parmi les critiques mitigées, Jean-Baptiste Herment, de Mad Movies, estime que l'interprétation de Ian McKellen Modèle:Citation et que le film comporte Modèle:Citation mais Modèle:Citation en grande partie à cause de son Modèle:Citation qui prend avec l'œuvre originale quelques libertés Modèle:Citation<ref name="Herment"/>. Pour Roger Ebert, du Chicago Sun-Times, le film est bien réalisé et interprété mais manque d'un message social clair, se complaisant même parfois dans l'opportunisme, et se révèle ainsi Modèle:Citation<ref>Modèle:Lien web</ref>. Todd McCarthy, de Variety, estime que le film comporte Modèle:Citation<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Du côté des critiques négatives, Laurent Vachaud, de Positif, évoque un Modèle:Citation de la part de Bryan Singer, dénonçant notamment Modèle:Citation et le Modèle:Citation<ref>Modèle:Article</ref>. Pour Jean-François Rauger, du Monde, c'est Modèle:Citation qui s'appuie sur une idée forte mais n'arrive pas à l'exploiter convenablement<ref>Modèle:Lien web</ref>. Michael O'Sullivan, du Washington Post, estime que le scénario est Modèle:Citation, notamment dans son postulat de départ, et que le film Modèle:Citation<ref>Modèle:Lien web</ref>. Pierre Murat, de Télérama, Modèle:Citation qui Modèle:Citation<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Distinctions

Récompenses

Année Cérémonie ou récompense Prix Lauréat(es)
1998 Festival international du film de Tokyo Meilleur acteur<ref>Modèle:Lien web</ref> Brad Renfro
1999
Saturn Awards Meilleur film d'horreur<ref name="Saturn">Modèle:Lien web</ref>
Meilleur acteur dans un second rôle<ref name="Saturn"/> Ian McKellen
Critics Choice Awards Meilleur acteur<ref>Modèle:Lien web</ref> Ian McKellen
FFCC Awards Meilleur acteur<ref>Modèle:Lien web</ref> Ian McKellen

Nominations

Année Cérémonie ou récompense Prix Nommé(es)
1999
Saturn Awards Meilleure réalisation<ref name="Awards">Modèle:Lien web</ref> Bryan Singer
Meilleur scénario<ref name="Awards"/> Brandon Boyce
Meilleur jeune acteur<ref name="Awards"/> Brad Renfro
International Horror Guild Awards Meilleur film<ref>Modèle:Lien web</ref>

Analyse

Différences entre le film et le roman

L'action du roman commence en 1974, alors que Todd Bowden est âgé de treize ans, et se termine alors qu'il est dans sa dernière année de lycée, alors que dans le film, l'action se place en 1984 et Todd est déjà dans sa dernière année de lycée<ref name="Mah27">Modèle:Harvsp</ref>. Dans le roman, Todd et Dussander commettent, chacun de leur côté, plusieurs meurtres, alors que cela est réduit dans le film au meurtre d'un sans-abri par Dussander et Todd<ref>Modèle:Harvsp</ref>, Bryan Singer expliquant à ce sujet qu'il avait cherché à réduire la violence présente dans le livre<ref>Modèle:Article</ref>. Les scènes de cauchemars où Todd rêve qu'il viole et torture des jeunes filles ont été remplacées par des scènes beaucoup plus édulcorées<ref>Modèle:Harvsp</ref>,<ref>Modèle:Harvsp</ref>. Quand Edward French découvre dans le roman que Todd l'a dupé et lui demande des explications, le garçon le tue froidement et est pris ensuite de folie homicide avant d'être finalement abattu par la police, alors que la fin est totalement différente dans le film<ref>Modèle:Harvsp</ref>. Stanley Wiater, dans Modèle:Lang, écrit à ce sujet que Todd est ainsi encore plus pervers dans le film et que la fin, bien que moins brutale, est encore plus sombre<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. À l'inverse, Scott Von Doviak estime dans Stephen King Films FAQ que le final Modèle:Citation en occultant les tendances homicides de Todd<ref>Modèle:Harvsp</ref>.

Nazisme et Holocauste

L'obsession du nazisme et de la Shoah qui transparaît dans Un élève doué résulte du lien paternel existant entre Kurt Dussander et Todd Bowden. De tels liens sont un thème récurrent dans les œuvres de Stephen King, Modèle:Citation<ref>Modèle:Harvsp</ref>. Dans le film, l'année 1984 met en lumière, en plus de sa dimension orwellienne, l'époque de l'histoire américaine où la Shoah était traitée comme faisant partie d'un cours tenant sur une semaine qui n'était pas remis en cause par un auto-questionnement plus profond<ref name="Mah27"/>. L'obsession de Todd pour la Shoah est un thème majeur où il apparaît que le passé prend le pas sur le présent. La première scène du film montre comment Todd voit l'histoire comme un simulacre qu'il peut adapter de son point de vue, comme le prouve son identification aux Nazis qu'il étudie. Même si l'histoire devient par la suite réelle pour lui, il la perçoit à travers ses perpétrateurs et non ses victimes, ce qui le définit comme « doué » dans le sens d'une Modèle:Citation<ref name="Mah28">Modèle:Harvsp</ref>.

Le langage est ici un moyen de transmettre la corruption à travers les horribles histoires que raconte Dussander à Todd qui, en y prêtant l'oreille, devient une Modèle:Citation que Dussander expose<ref name="Mah28"/>. Cette transmission orale les conduit tous les deux à avoir des cauchemars qui, pour Todd, sont un signe que Modèle:Citation<ref name="Mah29">Modèle:Harvsp</ref>. L'un des thèmes principaux du film est qu'une Modèle:Citation, image qui se réfère à la confession de Dussander sur les ordres que l'on doit suivre sans avoir aucun contrôle sur eux<ref name="Mah29"/>. Ce thème se répercute aussi dans la scène où Todd oblige Dussander à revêtir un uniforme SS et à marcher au pas. Dussander continue à marcher en dépit des injonctions de Todd pour qu'il s'arrête, comme dans le poème L'Apprenti sorcier dans lequel l'apprenti emploie la magie pour enchanter des balais mais n'a pas la compétence nécessaire pour les arrêter. Cette scène est Modèle:Citation<ref name="Mah30">Modèle:Harvsp</ref>.

Sadomasochisme et homoérotisme

Le sado-masochisme, l'homoérotisme et l'homophobie sont mis en avant dans la version de Bryan Singer du roman de Stephen King<ref name="Mah30"/>. Le visage du mal, représenté par le nazisme, est souvent décrit comme Modèle:Citation mais aussi Modèle:Citation<ref>Modèle:Harvsp</ref>. Les atrocités nazies sont représentées dans le film à travers des « anomalies » sexuelles et une série de dichotomies binaires : Modèle:Citation<ref>Modèle:Harvsp</ref>. Une dichotomie supplémentaire, le bourreau (masculin) contre la victime (féminine), reflète la lutte de pouvoir, changeante, entre Todd et Dussander, le film se révélant être ambivalent entre l'homoérotisme et l'homophobie tout en montrant le lien existant entre l'homophobie et la façon dont les victimes masculines de l'Holocauste sont dépeintes<ref name="Pic109">Modèle:Harvsp</ref>.

Les deux personnages principaux du film sont ensemble à l'écran la plupart du temps, ce qui intensifie ainsi leur intimité homoérotique qui est Modèle:Citation<ref name="Pic109"/>. Cet homoérotisme est encore renforcé par la mise en valeur du corps de Todd, comme dans la première scène du film où Todd est dans sa chambre par une nuit d'orage et où Modèle:Citation<ref name="Pic111">Modèle:Harvsp</ref>. Cette description crée un dualisme par lequel il est simultanément Modèle:Citation à travers ses liens à la fois homophobes et homoérotiques avec le nazisme<ref name="Pic111"/>. Dans la scène où Todd fait marcher Dussander dans son uniforme nazi, on présente tout d'abord Todd dans une position Modèle:Citation alors que Dussander est Modèle:Citation, scène d'un homoérotisme latent<ref>Modèle:Harvsp</ref>. Quand Dussander accélère sa marche alors que Todd lui demande de s'arrêter, le plan cinématographique, qui s'accélère également, montre l'inversion du rapport de puissance entre eux deux, Todd perdant le contrôle de son pouvoir sadique sur Dussander<ref>Modèle:Harvsp</ref>.

Notes et références

Modèle:Traduction/Référence Modèle:Références

Annexes

Bibliographie

Article connexe

Liens externes

Modèle:Liens

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