Villa Savoye

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Modèle:Voir homonymes Modèle:Confusion Modèle:Infobox Monument

La villa Savoye est une villa située au 82, rue de Villiers, sur la commune française de Poissy, dans les Yvelines, construite de 1928 à 1931 par l'architecte Le Corbusier et son cousin Pierre Jeanneret. S'élevant sur un terrain de sept hectares, cette construction, baptisée « les Heures claires » par ses propriétaires et qualifiée de « machine à habiter » par son architecte, achève la période dite des villas blanches de l'architecte. Caractérisé par sa pureté et son harmonie, cet édifice majeur de l'histoire de l'architecture du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle dans le domaine de la résidence individuelle privée, conserve son caractère d'avant-garde<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. Il est constitué d'un parallélépipède blanc soutenu par de fins pilotis et couvert de fenêtres en bandeau, surmonté de toits-terrasses. Le site est inscrit, avec 16 autres œuvres architecturales de Le Corbusier, sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO en 2016.

Présentation

Villa de week-end pour la famille Savoye (Pierre, cofondateur à Lille en 1907 de la société de courtage d'assurance Gras Savoye<ref>Ellen Guineheux, « Gras Savoye maîtrise le risque depuis 101 ans », Les Échos, Modèle:1er août 2008. Consulté le 12 octobre 2008.</ref> et son épouse Eugénie<ref name="PM">Benjamin Locoge, « La villa Savoye, la maison de rêve de Le Corbusier », Paris Match, semaine du 22 au 28 juin 2017.</ref>) qui accepte le projet, c'est un manifeste de modernité qui affirme une volonté architecturale satisfaisant Modèle:Citation et qui est une illustration du « purisme » fonctionnaliste<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

Le Corbusier décrit les Savoye comme des clients Modèle:Citation<ref>Modèle:Pdf Bruno Marchand, Théorie de l'architecture, Laboratoire de théorie et d'histoire, EPFL, Modèle:Vol.IV : « La période héroïque du Mouvement moderne : Les années 1910, 1920 et 1930 », Modèle:Chap.3 : « Le plan libre : Le Corbusier et les cinq points de l'architecture moderne », Modèle:P.40.</ref>. La villa est une Modèle:Citation<ref>Modèle:Pdf « Villa Savoye : Un manifeste de la modernité », sur le site du Centre des monuments nationaux : document de visite.</ref> située dans une pelouse entourée de prairies et de vergers dominant la vallée de la Seine. Elle est la parfaite illustration issue des recherches formelles sur la théorie des cinq points de l'architecture moderne formulée par le concepteur suisse en 1927, pour théoriser les principes fondamentaux du Mouvement moderne : les pilotis, les toits-terrasses, le plan libre, la fenêtre en bandeaux et la façade libre<ref name="Morel_38">Modèle:Ouvrage</ref>.

Cette villa Modèle:Citation.

Plan de la villa

Modèle:Section à sourcer

Fichier:Villa savoye-terasse-from-livingroom.jpg
Deux éléments de communication verticale mènent du rez-de-chaussée au toit-terrasse : l'escalier à vis et une rampe formée de deux parties (l'une située à l'intérieur de la villa, l'autre se poursuit à l'extérieur).

La Villa Savoye mesure Modèle:Unité de haut, Modèle:Unité de long et Modèle:Unité de large.

Elle est construite sur des piliers qui libèrent le sol de l'emprise du rez-de-chaussée, de manière à dégager plus de jardin en pleine terre et à ménager des transparences visuelles à travers l'édifice. Ils soutiennent le premier étage qui est le véritable espace de vie de la maison. Le rez-de-chaussée est destiné aux domestiques et au garage. La buanderie bénéficie du meilleur ensoleillement de la maison. Il y a également un solarium sur le toit.

On accède au premier étage par une rampe en pente douce depuis l'entrée ou par un escalier en colimaçon. Une grande partie du premier étage est occupée par la terrasse qui donne sur une autre rampe qui mène au solarium. Les pièces de l'étage sont disposées autour de cette terrasse, à commencer par le grand séjour, séparé de la terrasse par une baie vitrée. La verrière au rez-de-chaussée et les fenêtres en bandeau aux étages permettent des vues panoramiques favorisant l'observation de la nature environnante laissée à son état naturel<ref name="Morel_38"/>.

Derrière ce séjour se trouve la cuisine fonctionnelle, avec des plans de travail et des robinets intégrés. De cette cuisine à l'angle, on peut accéder à un patio. De l'autre côté de la terrasse, on accède aux chambres: la chambre d'ami, la chambre du fils et celle des parents. Sur le côté de cette dernière se trouve un petit salon qui donne sur la terrasse. Deux caves, demandées par Madame Savoye, ne sont mentionnées sur aucun plan, coupe ni photo, cette partie enterrée étant considérée honteuse par Le Corbusier.

Le plan libre de la villa est pensé de manière à faciliter la vie en son sein en réduisant les cloisons et les murs porteurs grâce à l'utilisation du béton armé brut de décoffrage qui marque un courant majeur dans l'architecture moderne, le brutalisme.

Certains éléments du bâtiment sont incorporés à l'ensemble comme la terrasse qui est une sorte de cour intérieure, ou encore le garde-corps de l'escalier. Mais surtout, les rangements ont été pensés lors de l'élaboration du plan ; de telle manière que tous les placards sont intégrés aux pièces. Les Savoye, malgré leur absence totale d'idées préconçues, ont voulu une résidence fonctionnelle. Le Corbusier a créé une maison fonctionnelle en illustrant les cinq points d'une architecture nouvelle qu'il avait publié un an auparavant.

À l'entrée du terrain, une petite maison construite sur le même principe que la villa. La maison du « jardinier » est la concrétisation de l'espace minimum requis pour une famille. En effet, l'ensemble mesure Modèle:Unité et comporte deux chambres de Modèle:Unité chacune. Trois de ses murs sont aveugles ; seule la façade orientée au sud comporte une fenêtre en longueur, sur le même principe esthétique que la villa.

Histoire

Pour réaliser sa maison idéale, Le Corbusier ignore la plupart des demandes de la famille (une grande pièce de séjour au rez-de-chaussée, la possibilité d'extension entre autres choses) qui habite la villa de 1931 à 1940, et est au cœur d'un conflit d'intérêts entre la « machine à habiter » et un « dispositif à émouvoir », expressions volontairement provocatrices de l'architecte<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. Elle ne sera que peu habitée par la famille car elle n'est adaptée ni au site, ni au climat, ni aux habitants : très vite apparaissent les fissures, les fuites d'eau dues à des gouttières défectueuses, l'humidité (inhérentes à la conception du bâtiment) ; la villa est impossible à chauffer et les pièces ont une mauvaise isolation phonique. En 1937, excédée par les infiltrations d'eau, Mme Savoye déclare la maison inhabitable et met l'architecte en demeure de la rendre habitable sous peine de poursuites légalesModèle:Sfn.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, la villa est réquisitionnée par les Allemands puis occupée par les Américains. Après la guerre, on autorise un fermier à murer les fenêtres pour stocker du grain dans la villa. En 1956, elle est gravement endommagée et menacée de démolition<ref name="Morel_11">Modèle:Ouvrage</ref>. En 1958, la ville de Poissy exproprie les Savoye ; la propriété est alors amputée de six hectares pour la construction d'un lycée et la villa est utilisée comme Maison des jeunes et de la culture<ref name="PM"/>.

En 1962, la ville de Poissy cède la maison à l'État. Charles-Édouard Jeanneret-Gris étant alors au sommet de sa célébrité, la villa sera restaurée à partir de 1963<ref name="PM"/>. La procédure de classement est entamée du vivant de Le Corbusier. Le bâtiment est classé au titre des monuments historiques par arrêté du Modèle:Date<ref name="Mérimée" />, quelques mois après le décès de son créateur<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Après des années d'abandon, sous l'impulsion du ministre de la Culture de l'époque, André Malraux, des travaux de restauration sont effectués et durent jusqu'en 1997. En 2015, le Centre des monuments nationaux fait restaurer la loge du jardinier et l'ouvre au public.

Selon l'architecte Olivier Barancy, malgré les campagnes successives de restauration (1935, 1963 à 1965 par Jean Dubuisson, 1970, 1985 à 1992 par Jean-Louis Véret, 1997 avec la restauration des intérieurs Modèle:Incise et du pavillon du gardien)<ref name="Morel_11"/>, Modèle:Citation et Modèle:Citation.

En 2024 doivent débuter les travaux de construction d'un musée situé près de la villa Savoye. Sur une surface de 7500 m², il comprendra Modèle:". Ce nouveau bâtiment, dont l'architecte sera désigné à l'issue d'un concours international, comprendra un souterrain le reliant à la villa. L'ouverture au public est prévue pour 2027<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Quelques dates

  • 1928 : Pierre Savoye et son épouse choisissent Le Corbusier pour la construction de leur maison de week-end. La construction d'une Modèle:Citation est acceptée par les propriétaires.
  • 1928 : Début de la construction de la Villa.
  • 1931 : La Villa est livré aux Savoye, qui a priori n'en feront jamais une résidence principale.
  • 1937 : Le Corbusier est mis en demeure, pour ne pas avoir conçu une demeure habitable.
  • 1940-1945 : La maison est occupée par les Allemands puis les Alliés.
  • 1958 : La ville de Poissy exproprie les Savoye pour construire un lycée sur une partie du terrain.
  • 1962 : La ville cède la villa à l'État qui prend des mesures conservatoires.
  • 1963 : Début de la restauration générale de la villa par l'architecte Jean Dubuisson, puis par Jean-Louis Véret entre 1985 et 1992.
  • 1997 : la villa est rouverte au public.

Héritage

Modèle:Citation

La Villa Savoye est un bâtiment très influent dès les années 1930 et de nombreuses imitations ont été réalisées partout dans le monde<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Le bâtiment est en vedette de deux livres extrêmement influents de l'époque : The International Style écrit par Henry-Russell Hitchcock et Philip Johnson (publiées en 1932), et The Modern House de Modèle:Lien (publié en 1934), ainsi que le deuxième volume de la série de Le Corbusier lui-même Les Œuvres complètes. Dans son essai de 1947 The Mathematics of the Ideal Villa, Colin Rowe a comparé la Villa Savoye à la Villa Rotonda de l'architecte Andrea Palladio<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Fichier:Institute of Aboriginal Studies, Canberra 2007.JPG
Une villa type Savoye à Canberra.

La liberté laissée à Le Corbusier par les Savoye a conduit à une habitation davantage régie par ses cinq principes que par les besoins des occupants. Et c'est la dernière fois que ces préceptes ont autant marqué, et d'une façon si complète, son architecture ; de là en découle la fin d'une série de bâtiments dominés par la couleur blanche<ref name="Gast 2000, p66">Modèle:Ouvrage.</ref>,<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Ces cinq points ont d'ailleurs été critiqués d'un point de vue général et plus spécifiquement pour la Villa Savoye<ref>Modèle:Harvsp.</ref> :

  • les pilotis de soutien ont tendance à être plus symboliques que représentants de la structure réelle.
  • le toit fonctionnel se trouve être source d'inconvénients d'infiltrations d'eau pour les étages inférieurs.

L'aile ouest de l'Australian Institute of Aboriginal and Torres Strait Islander Studies à Canberra, conçue par Modèle:Lien, est une réplique exacte de la Villa Savoye, à l'exception de sa couleur noire, Modèle:Citation selon l'architecte<ref>Modèle:Article.</ref>.

En prenant la villa Savoye comme archétype de la modernité, l'artiste belge Xavier Dolory conçoit dans le cadre du festival Modèle:Anglais en 2018 une réplique du bâtiment qu'il noie partiellement dans le fjord de Vejle au Danemark<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Classement à l'UNESCO

La candidature de plusieurs sites construits par Le Corbusier (dont la villa) au patrimoine mondial de l'UNESCO a déjà été refusée en 2009 puis en 2011 en raison d'une liste trop longue et l’absence du site de Chandigarh en Inde<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Un nouveau dossier de candidature tenant compte des différentes remarques est déposé fin Modèle:Date<ref>Modèle:Lien web.</ref> et proposé lors de la [[40e session du Comité du patrimoine mondial|Modèle:40e du Comité du patrimoine mondial]] qui se tient à Istanbul (Turquie) du 10 au Modèle:Date<ref>Modèle:Lien web.</ref>. L'ensemble est finalement classé le Modèle:Date<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Notes et références

Modèle:Références

Voir aussi

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes

Modèle:Liens

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