Gaston d'Orléans (1842-1922)
Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Rôle monarchique
Gaston d’Orléans, comte d'Eu, né le Modèle:Date de naissance, au château de Neuilly-sur-Seine, et mort à bord du vaisseau Massilia, dans l'océan Atlantique, le Modèle:Date de décès, est un prince français, membre de la maison d’Orléans, petit-fils du roi [[Louis-Philippe Ier|Louis-Philippe {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:| }} }}]] et époux de la princesse impériale Isabelle du Brésil.
Biographie
À sa naissance en 1842, le fils aîné du duc de Nemours est titré comte d’Eu par son grand-père le roi [[Louis-Philippe Ier|Louis-Philippe {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:| }} }}]]. En Modèle:Date-, le jeune garçon, âgé de 5 ans, fuit la France et les révolutionnaires avec sa famille. Ses parents s'installent alors en Angleterre auprès de l'ex-roi des Français et c'est dans ce pays que Gaston d’Orléans passe ensuite la majorité de son enfance et de son adolescence.
En 1855, à l'âge de 13 ans, Gaston commence sa carrière militaire dans un cours d'artillerie, se terminant à l'École militaire de Ségovie, en Espagne, où il devient capitaine. Il s'était installé en Espagne, après avoir suivi l'orientation de son oncle, Antoine, duc de Montpensier.
Pendant ce temps, au Brésil, l’empereur Pierre II, qui n’a pas de garçon, recherche pour ses filles, Isabelle et Léopoldine du Brésil, des princes européens qui pourraient faire office de mari et assurer ainsi la pérennité du trône brésilien. Avec l’aide de sa sœur, la princesse de Joinville, l’empereur choisit donc comme gendres Gaston d’Orléans et le prince Auguste de Saxe-Cobourg-Kohary (1845-1907), tous deux petits-enfants du roi des Français [[Louis-Philippe Ier|Louis-Philippe {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:| }} }}]].
Les deux jeunes gens arrivent ensemble au Brésil en 1864 : Gaston, pour épouser Léopoldine et Auguste, pour s’unir à Isabelle. Cependant, les deux princesses prennent la liberté de choisir chacune leur époux et Gaston épouse finalement l’héritière du Brésil.
Naturellement, en Europe, les Orléans regardent ce changement de dernière minute avec bienveillance. Pourtant, d’un point de vue dynastique, le mariage n’est pas sans conséquence. Selon les orléanistes, le comte d’Eu perd en effet ses droits sur la couronne française en devenant étranger.
À l'époque du double mariage, le Brésil est en pleine Guerre du Paraguay (1864-1870) et Gaston d'Orléans demande très vite à son nouveau beau-père de participer au combat. Il reçoit alors de l'empereur la dignité de maréchal de l'armée. Cependant, sa condition d'étranger lui interdit de se placer à la tête des troupes brésiliennes et il doit se contenter du commandement de l'artillerie et de la coordination des opérations de Rio de Janeiro. Mais, en 1869, le duc de Caxias, commandant général de l'armée brésilienne, qui considérait que la guerre était militairement terminée tombe malade et Pierre II demande à son gendre de le remplacer pour continuer à détruire les dernières forces paraguayennes jusqu'à la reddition du dictateur Solano López. Le comte d'Eu commande ainsi l'armée brésilienne durant les victoires de Peribebui et de Campo Grande dans une guerre de plus en plus atroce (des vieillards et des enfants sont massacrés lors de la bataille de Nù). Avec la mort de Solano LópezModèle:Citation nécessaire, à Cerro Cora, le Modèle:Date-, la guerre cesse et le comte d'Eu peut être présenté en vainqueur glorieux à son retour à Rio.
En politique, le comte d'Eu et son épouse sont proches des libéraux, qu'ils considèrent sources de progrès scientifiques, intellectuels et sociaux. Or, la princesse Isabelle obtient à plusieurs reprises, lors des séjours de son père en Europe, la régence du pays (1871-1872, 1876-1877 puis 1887-1889), ce qui permet au couple d'influer sur la vie politique brésilienne.
Le Modèle:Date-, la princesse Isabelle signe ainsi la Loi d'or (Lei Áurea) qui met fin à l'esclavage. Cet événement vaut à l'héritière du trône de recevoir le surnom de « Rédemptrice » mais il détache également les oligarchies caféières de la famille impériale. Le baron de Cotegipe, ministre favorable au maintien de l'esclavage, ne s'y trompe pas lorsqu'il déclare à la princesse : « Votre Altesse a libéré une race mais elle a perdu son trône ».
À peine un an plus tard, le Modèle:Date-, la république est proclamée au Brésil et la famille impériale doit s'exiler au Portugal puis en Normandie, au château d'Eu.
En 1891, l'empereur Pierre II meurt à Paris et sa fille devient, pour les monarchistes brésiliens, l'« impératrice Isabelle Ire{{#if:| }} » ; par la même occasion, le comte d'Eu devient alors « empereur consort ». La prétendante à la couronne impériale brésilienne et son mari restent bannis hors de leur pays.
C’est seulement en 1921, alors qu'il est devenu veuf, que le comte d'Eu peut enfin remettre les pieds au Brésil. Il rapatrie, à cette occasion, les corps de ses beaux-parents pour les faire ensevelir dans le mausolée impérial de la cathédrale de Petrópolis.
L'année suivante, le comte d'Eu s'éteint à 80 ans sur le Massilia, le bateau qui devait le ramener au Brésil pour la célébration du centenaire de l'indépendance du pays. Sa dépouille et celle de la princesse Isabelle sont également rapatriées au Brésil le Modèle:Date-, et inhumées au mausolée impérial de la cathédrale de Petrópolis le Modèle:Date-.
Famille
Le comte d’Eu est le fils aîné du prince Louis d'Orléans (1814-1896), duc de Nemours, et de son épouse la princesse Victoire de Saxe-Cobourg-Kohary. Par son père, il est le petit-fils du roi des Français [[Louis-Philippe Ier|Louis-Philippe {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:| }} }}]] (1773-1850) et de la reine Marie-Amélie de Bourbon, princesse des Deux-Siciles, tandis que, par sa mère, il descend de Ferdinand de Saxe-Cobourg-Saalfeld (1785-1851) et d’Antoinette de Koháry Le Modèle:Date, Gaston d’Orléans épouse<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Acte de mariage, dans Almanak administrativo, civil e industrial da província de Minas Gerais para o anno de 1865, Modèle:P.23 (lire en ligne).</ref>, à Rio de Janeiro, la princesse impériale du Brésil, Isabelle de Bragance (1846-1921), fille aînée et héritière de l’empereur Pierre II du Brésil (1825-1891) et de sa femme Thérèse-Christine de Bourbon, princesse des Deux-Siciles. De cette union, naissent quatre enfants :
- la princesse Luísa Vitória de Orléans e Bragança (1874-1874) ;
- le prince Pedro de Alcântara Luís Filipe Maria Gastão Miguel Gabriel Rafael Gonzaga de Orléans e Bragança (1875-1940), prince du Grão-Para (1875-1891) puis prince impérial<ref name="Courtoisie">Titre de courtoisie.</ref> (1891-1908), qui épouse en 1908 la comtesse tchèque Elisabeth Dobrzensky de Dobrzenicz (1875-1951). Ce sont les grands-parents du prétendant orléaniste au trône de France, Henri d’Orléans (1933-2019), comte de Paris. Au Brésil, Pierre d’Alcantara est également le fondateur de la branche de Petropolis de la maison d'Orléans-Bragance ;
- le prince Luís Maria Filipe Pedro de Alcântara Gastão Miguel Rafael Gonzaga de Orléans e Bragança (1878-1920), prince impérial<ref name="Courtoisie" /> (1908), qui s’unit à Marie-Pie de Bourbon-Siciles (1878-1973). Au Brésil, ce sont les ancêtres de la branche de Vassouras de la maison d'Orléans-Bragance ;
- le prince Antônio Gastão Filipe Francisco de Assis Maria Miguel Gabriel Rafael Gonzaga de Orléans e Bragança (1881-1918), sans alliance.
Le mariage ne donne pas au comte d'Eu le titre de prince impérial, que la constitution ne prévoyait pas d'attribuer au mari de l'héritière présomptive de la couronne, et que le traité de mariage<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Traité de mariage, dans Apontamentos para o direito internacional ou collecção completa dos tratados celebrados pelo Brasil com differentes nações estrangeiras, Modèle:P.443 (lire en ligne).</ref> ne prévit pas non plus. La princesse Françoise, deuxième sœur de l'empereur Pierre II, intervient néanmoins en 1870 pour que le monarque fasse donner ce titre de prince impérial à Gaston (qui est doublement son neveu par alliance, car Françoise est mariée au prince de Joinville, oncle paternel de Gaston) par les Chambres (la Chambre des députés et le Sénat). Pierre II ne donne pas suite à cette requête : irrité par cette demande de sa sœur, il lui intime de ne pas se mêler de cette question (tu não tens nada que te meter neste negócio)<ref>Modèle:Ouvrage, qui cite Modèle:Ouvrage.</ref>.
Controverse
Ainsi qu'Isabelle d'Orléans-Bragance, comtesse de Paris, le rapporte dans ses souvenirs<ref>Isabelle d'Orléans, comtesse de Paris, Tout m'est bonheur, Éditions Robert Laffont, coll. « Vécu », Paris, 1978. 440 p.-[16] p. de pl. ; 24 cm. Modèle:ISBN ; Isabelle d'Orléans, comtesse de Paris, Les Chemins creux (souvenirs, suite de Tout m'est bonheur), Éditions Robert Laffont, coll. « Vécu », Paris, 1981. 274 p.-[16] p. de pl. ; 24 cm. Modèle:ISBN.</ref>, son grand-père Gaston d’Orléans n’a jamais vraiment admis la perte de son statut de prince français – qui le privait aussi de tout droit à succéder au trône de France (pour les orléanistes).
Par le pacte de famille des Orléans du Modèle:Date-, les Orléans-Bragance se sont engagés à ne faire valoir aucune prétention à la couronne de France tant qu'il subsisterait des branches françaises de la maison d'Orléans.
Titulature et décorations
Titulature
- Modèle:Date- - Modèle:Date- : Son Altesse Royale le prince Gaston d'Orléans, comte d'Eu ;
- Modèle:Date- - Modèle:Date- : Son Altesse Impériale et Royale le prince Gaston d'Orléans, comte d'Eu, prince impérial consort du Brésil ;
- Modèle:Date- - Modèle:Date- : Son Altesse Impériale et Royale le prince Gaston d'Orléans, comte d'Eu, prince du Brésil.
Décorations
- Fichier:Ord.S.Stef.Ungh. - GC.png Grand-croix de l'ordre de Saint-Étienne de Hongrie (empire d'Autriche, 1865)<ref name="Brazil4" />
- Fichier:DE-BY Orden des Heiligen Hubertus BAR.svg Chevalier de l'ordre de Saint-Hubert (royaume de Bavière, 1891)<ref>Modèle:Lien web</ref>
- Fichier:Grand Crest Ordre de Leopold.png Grand-croix de l'ordre de Léopold (royaume de Belgique, Modèle:Date-)<ref name="Brazil4" />
- Fichier:BRA Order of the Southern Cross - Grand Cross BAR.png Grand-croix de l'ordre de la Croix du Sud (empire du Brésil, Modèle:Date-)<ref name="Brazil4">Royal Ark</ref>
- Fichier:Imperial Order of Pedro I.gif Grand-croix de l'ordre de Pierre Ier (empire du Brésil, Modèle:Date-)<ref name="Brazil4" />
- Fichier:436px ribbon bar of the Order of the Rose (Brazil).svg Grand-croix de l'ordre de la Rose (empire du Brésil, Modèle:Date-)<ref name="Brazil4" />
- Fichier:Imperial Order of Christ (Brasil).gif Grand-croix de l'ordre du Christ (empire du Brésil, Modèle:Date-)<ref name="Brazil4" />
- Fichier:Imperial Ordem de Sant'Iago da Espada.JPG Grand-croix de l'ordre impérial de Saint-Jacques de l'Épée (empire du Brésil, Modèle:Date-)<ref name="Brazil4" />
- Fichier:PRT Military Order of Aviz - Grand Cross BAR.png Grand-croix de l'ordre de Saint-Benoît d'Aviz (empire du Brésil, Modèle:Date-)<ref name="Brazil4" />
- Fichier:Order of the Golden Fleece ribbon bar.svg Chevalier de l'ordre de la Toison d'Or (royaume d'Espagne, 1881)<ref>Modèle:Lien web</ref>
- Fichier:ESP Charles III Order GC.svg Grand-croix de l'ordre de Charles III (royaume d'Espagne, Modèle:Date-)<ref name="Brazil4" />
- Fichier:ESP Laureada pasador.svg Chevalier de l'ordre de Saint-Ferdinand (royaume d'Espagne, Modèle:Date-)<ref name="Brazil4" />
- Fichier:Legion Honneur GC ribbon.svg Grand-croix de l'ordre national de la Légion d'honneur (République française, 1879)<ref name="Brazil4" />
- Fichier:JPN Kyokujitsu-sho 1Class BAR.svg Grand-croix de l'ordre du Soleil levant (empire du Japon)<ref name="Brazil4" />
- Fichier:MEX Order of the Aztec Eagle 2Class BAR.png Grand-croix de l'ordre de l'Aigle aztèque (empire du Mexique, Modèle:Date-)<ref name="Brazil4" />
- Fichier:PRT Military Order of the Tower and of the Sword - Grand Cross BAR.png Grand-croix de l'ordre de la Tour et de l'Épée (royaume de Portugal, Modèle:Date-)<ref name="Brazil4" />,<ref name="Geneall.net id=7718">Geneall</ref>
- Fichier:D-SAX Sachsen-Ernestinischer Hausorden BAR.svg Grand-croix de l'ordre de la Maison ernestine de Saxe (maison de Saxe-Cobourg et Gotha, 1864)<ref name="Brazil4" />,<ref>Modèle:Lien web</ref>
Publication
- Gaston d'Orléans, comte d'Eu, Viagem militar ao Rio Grande do Sul, Ed. da universidade de São Paulo, Belo Horizonte, Itatiaia, 1981.
Notes et références
Bibliographie
- Isabelle d'Orléans, comtesse de Paris, Tout m'est bonheur (souvenirs), Éditions Robert Laffont, coll. « Vécu », Paris, 1978. 440 p.-[16] p. de pl. ; Modèle:Unité. Modèle:ISBN.
- Isabelle d'Orléans, comtesse de Paris, Les Chemins creux (souvenirs, suite de Tout m'est bonheur), Éditions Robert Laffont, coll. « Vécu », Paris, 1981. 274 p.-[16] p. de pl. ; Modèle:Unité. Modèle:ISBN.
Articles connexes
- [[Louis-Philippe Ier|Louis-Philippe {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:| }} }}]]
- Marie-Amélie de Bourbon-Siciles
- Louis d'Orléans (1814-1896)
- Victoire de Saxe-Cobourg-Kohary
- Château d'Eu
- Liste des comtes d'Eu
Liens externes
- Modèle:Bases
- Modèle:Dictionnaires
- Modèle:Autorité
- Page en français et en anglais concernant les prétentions du prince Gaston à réintégrer la famille royale de France
- Site officiel du Musée Louis-Philippe du château d'Eu qui conserve de nombreux objets ayant trait au comte et à la comtesse d'Eu.
- Le Comte d'Eu et d'autres officiers brésiliens ayant pris part à la guerre du Paraguay Modèle:V..