Misogynie
La misogynie est un terme désignant un sentiment de mépris ou d'hostilité à l'égard des femmes motivé par leur sexe. C'est l'antonyme de philogynie. Dans certains cas, elle peut se manifester par des comportements violents de nature verbale, physique ou sexuelle, pouvant dans des cas extrêmes aller jusqu’au meurtre. Le terme est sémantiquement antonymique à celui de misandrie (sentiment de mépris ou d'hostilité à l'égard d'un ou des hommes).
Étymologie
Le mot misogynie vient du grec ancien misosgyné. Il est formé des deux mots en grec ancien Modèle:Grec ancien, « haine » et Modèle:Grec ancien, « femme »<ref name="Godin_p810">Godin, Modèle:P..</ref>.
Dans son Dictionnaire de philosophie, Christian Godin donne deux sens au mot misogynie :
- « Détestation des femmes qui va de l'aversion pour leur corps au mépris pour leur comportement et leur personnalité » ;
- « Point de vue de celui qui se refuse à admettre l'égalité entre les hommes et les femmes »<ref name="Godin_p810" />.
Langage
Modèle:Article détaillé La misogynie peut passer inaperçue à la conscience lorsqu'elle est portée par le langage. Dans la langue française, par exemple, on peut remarquer que le mot « homme » peut être porteur d'ambiguïté car il est plurivoque étant donné qu'il désigne à la fois l'individu de sexe masculin et le genre humain, où le mot homme est synonyme de « les hommes » dans leur ensemble et désigne l'humanité entière, hommes et femmes.
Initialement, la règle qui prévalait pour les accords grammaticaux était la règle de proximité, puis, au {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | XVIIe{{#if:| }} }} siècle, les grammairiens ont progressivement masculinisé l'écriture en édictant que « le masculin l'emporte sur le féminin », et font ou tentent de faire disparaitre des mots désignant les femmes (autrice, médecine, compositrice, etc.)<ref name="ARTFIG00027">Modèle:Lien web.</ref>. En 1984, l'Académie française réfute l'existence du masculin et du féminin, qu'elle préfèrerait voir appeler respectivement « genre non marqué » et « genre marqué », le premier pouvant désigner tout groupe d'hommes, mixte ou de femmes, le second exclusivement les femmes. Cette position s'appuie selon des autrices féministes sur Modèle:Citation. Elle pose la question de la misogynie de l'Académie française<ref>Modèle:Article.</ref> et, pour Éliane Viennot, reflète celle des personnes qui légitiment et justifient à travers le langage l'inégalité existant entre hommes et femmes<ref name="ARTFIG00027" />.
Discours
Darwin, dans son ouvrage [[La Filiation de l'homme et la sélection liée au sexe|Modèle:Lang]], expose que les femmes sont moins exposées à la compétition dans la société et aboutit à la conclusion d'une infériorité aussi bien intellectuelle que physique des femmes dont les causes cependant ne sont en rien biologiques mais sociales et historiques<ref>Paroles de Charles Darwin, écrites dans son œuvre capitale, Modèle:Lang, 1871.</ref>. The descent of Man est traduit en français par La Filiation de l'homme. Son traducteur Patrick Tort explique que les théories de L'Origine des espèces relèvent de la biologie et concernent le monde du vivant animal et végétal et ne sont pas transposables à l'homme, être social façonné par la culture qui l'emporte sur la nature (biologique)<ref>Libération 7/11/2013, Patrick Tort : selon Darwin la culture l'emporte sur la nature.Modèle:Citation bloc</ref>.
Religions
Modèle:Section à internationaliser
Le reproche de misogynie adressé au texte biblique s'appuie sur le deuxième chapitre du livre I de la Genèse, qui donne la deuxième version de la création de l'être humain. Ce deuxième chapitre présente Adam, ayant été créé le premier puis Ève par la suite, venant en second pour lui servir de compagne, car Dieu pense qu'Modèle:Citation. La femme, Ève, dans cette version de la création, est issue de l'une des côtes d'Adam : Modèle:Citation<ref>Genèse 2, 22.</ref>.
Tandis que la première version du livre I, au chapitre 1 - première dans l'ordre de présentation du texte par conséquent - dit Modèle:Citation<ref>Genèse 1, 27.</ref>. Dans la tradition juive, la première version, Modèle:Citation a donné lieu à de nombreux commentaires par les rabbins, qui souvent considèrent que cela signifie que le premier être était un androgyne, qui fut ensuite séparé en deux par l'opération de la côte. Il n'existe pas de prééminence de l'homme sur la femme de ce point de vue. Mais également, la coexistence de ces deux versions dans les deux passages du texte a donné lieu à la légende de Lilith, dans le courant de la Kabbale. Lilith étant, selon la légende, la première femme, précédant Ève. Bien que la Bible mentionne Lilith dans le livre d'Isaïe (34.14), cette unique référence ne dit rien à propos de la présupposée précédence de Lilith sur Ève énoncée par la légende.
Il semble que cette première version, Modèle:Citation a été éclipsée par la deuxième Modèle:Citation dans la tradition de l'enseignement chrétien qui prévalut en Occident. D'où ce reproche né au sein de cette culture qui voit une connotation de misogynie dans cette version.
Ce même reproche de misogynie repose encore sur la version du rôle de la femme dans le récit du péché originel. Ève a été la première à céder à la tentation et se faisant tentatrice à son tour, c'est elle qui a incité l'homme à manger du fruit défendu et l'a entrainé à désobéir à Dieu et à pécher d'où s'ensuivirent tous les maux que connaît l'humanité par la suite.
Selon un point de vue féministe, appartenant à la tradition occidentale chrétienne par sa culture, cette conjonction des deux passages de la Bible, permet de doublement justifier la place inférieure de la femme dans la société : Modèle:Citation<ref name="dumais">Daly, 1973, citée par Modèle:Article.</ref>.
Mouvement misogyne
De manière radicale, le mouvement appelé incel revendique le suprémacisme masculin et se caractérise par une misogynie violente. Ses partisans considèrent que les femmes en général, et les féministes en particulier, sont responsables de leurs frustrations sexuelles et affectives et sont très souvent animés par un désir de vengeance.
Notes et références
Annexes
Modèle:Autres projets Modèle:Catégorie principale
Bibliographie
- Maurice Daumas, Qu'est-ce que la Misogynie ?, Arkhê, 2017
- Agnès Michaux, Dictionnaire misogyne, Lattès, 1993 Modèle:ISBN - Rééd. Le Livre de poche, 1995
- Natacha Henry, Les mecs lourds, Éditions Robert Laffont, 2003
- Modèle:Ouvrage
- Modèle:Article