Jeanne Hachette
Modèle:Coord Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Biographie2
Jeanne Laisné, dite Jeanne Fourquet au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle<ref>Modèle:Ouvrage. Modèle:Commentaire biblio</ref>,<ref group=a name="p596">Modèle:P. ; son mariage avec Jean Fourquet en secondes noces, selon certains auteurs, est une invention récente, en 1812.</ref> et plus connue sous le surnom de Jeanne Hachette à compter du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle<ref group=a name="p593">Modèle:P. ; dans l'« Histoire de Navarre » d'André Favin, en 1620.</ref>, née à Beauvais hypothétiquement vers 1454<ref>Les récits prêtent environ 18 ans à Jeanne Laisné l'année de son exploit, ce qui la ferait naître entre 1453 et 1455. Au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, des auteurs avancent la date du Modèle:Date- [1], [2] (Philippe-Jean Catinchi et Josyane Savigneau, « Jeanne Hachette, la guerrière », Le Monde, lire en ligne).</ref> et décédée à une date inconnue, est une figure emblématique de la résistance beauvaisienne face à Charles le Téméraire, duc de Bourgogne. Plus précisément, elle aurait repoussé une attaque bourguignonne sur la ville de Beauvais avec une hachette, d'où le rang d'héroïne française auquel elle est souvent élevée.
Biographie
Origines familiales
Elle serait née dans l'actuelle rue Jeanne-Hachette<ref>Gabrielle Claerr-Stamm, Pierre de Hagenbachle : le destin tragique d'un chevalier sundgauvien au service de Charles le Téméraire, Altkirch, Société d'histoire du Sundgau, 2004, 242 pages, Modèle:P..</ref>. Fille de Mathieu Laisné<ref group=a name="p561" />,<ref>Selon les lettres patentes de Louis XI, la source la plus ancienne, aussi.</ref>, un bourgeois<ref>Par exemple, d'après Jules Michelet, Histoire de France, tome VI, Louis XI, Modèle:P. (nouvelle édition 2008, Éditions des Équateurs Modèle:ISBN, originellement publiée en 1844).</ref>,<ref>Nicolas-Jules-Henri Gourdon de Genouillac, Les françaises à toutes les époques de notre histoire, A. Hennuyer, 1909, 466 pages, Modèle:P..</ref>,<ref>Il est probable qu'elle était bourgeoise, car son trépas n'est pas connu même de nos jours.</ref>, et, d'après certains auteurs, ancien officier supérieur des gardes du palais de Louis XI tué à la bataille de Montlhéry<ref>Il est peu probable que le père de Jeanne Laisné soit mort lors de son mariage, car en 1474, le roi dicta « fille de Mathieu Laisne ». Ce roi utilisait toujours le terme « feu » ou « feue » si celui ou celle qui concernait était déjà décédé(e). (Par exemple, « nostre chiere et bien amee Loyse Cosse, vefve de feu le seigneur Francisque de Saint Severin et fille de nostre ame et feal Jehan Cosse, », dans la lettre datée d'Ermenonville, le 20 mars 1474, publiée par Joseph Vaesen et Étienne Charavay, tome V, Modèle:P.. Dans ce cas, son époux était mort alors que son père vivait.).</ref>. Selon une autre version, la tradition beauvaisine, elle aurait conservé le nom de sa mère<ref>Alfred Tranchant, Jules Ladimir, Les Femmes militaires de la France, Paris, Cournol, 1866, 464 pages, Modèle:P..</ref>,<ref>Fourquet d'Hachette, « Hachette (Jeanne Fourquet, surnommée) », dans Jean-Chrétien Ferdinand Hoefer (dir.), Nouvelle biographie générale depuis les temps les plus reculés jusqu'à nos jours, Paris, Firmin Didot frères, 1858, tome 23, Modèle:P..</ref>.
Circonstance : politique de Charles le Téméraire
En 1472, Charles le Téméraire envahit le Nord du royaume de France, aidé par Jean II d'Alençon. Il dispose de plus de moyens financiers, de plus de soldats et d'une meilleure artillerie que Louis XI, mais ses troupes, harcelées par l'armée royale, s'épuisent en assaillant de petites places fortes. En effet, comme le duc de Bretagne François II tente simultanément d'attaquer le royaume de France, Louis XI et la moitié de l'armée royale doivent lutter contre les Bretons, sans que ces derniers ne passent la frontière du duché d'Anjou<ref name="dictionnaire">Didier Feuer et Jean d'Hendecourt, Dictionnaire des Souverains de France et de leurs épouses, Modèle:P., Pygmalion, Paris 2006.</ref>.
Le siège de Beauvais et le geste héroïque de Jeanne Hachette
Le Modèle:Date, le duc de Bourgogne met le siège devant Beauvais<ref>Philippe de Commynes, Mémoire, livre III, chapitre X, Modèle:P., GF Flammarion, Paris 2007 ; « Mais Dieu voulut qu'il feist doubte la ou il n'y en avoit point ; car, pour ung petit ruisseau qui estoit a passer, il feist ceste difficulte ; et depuys qu'il y eut largement gens d'armes dedans, il le voulut faire, qui eust este mettre tout son ost en peril ; et a grand peyne l'en peult l'on desmouvoir. Et fut le {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | XXVIIe{{#if:| }} }} jour de juing l'an MCCCCLXXII. » Ce jeune noble bourgignon s'enfuit après ce siège, le 7 août 1472 au soir, afin de servir à Louis XI.</ref>. La ville était sans garnison, mais les habitants montèrent aux remparts pour défendre leur cité. Hommes et femmes combattirent de concert.
Jeanne Laisné, jeune habitante de la ville, saisit une hache pour repousser un Bourguignon qui sautait de son échelle d'assaut du 9 juillet<ref>Amable Sablon du Corail, Louis XI ou le joueur inquiet, Belin, Paris 2011, Modèle:P..</ref>. Enhardies, les femmes de la ville portèrent poudre et armes aux combattants. Il est assez possible qu'elles-mêmes combattissent sur les remparts, tout comme Jeanne Laisné<ref>Jacques Heers, Louis XI, Modèle:P., Perrin, Paris 2003.</ref>,<ref>Georges Bordonove, Louis XI, Modèle:P., Pygmalion, Paris 1986.</ref>. Ainsi les Modèle:Unité furent-ils repoussés le 22 juillet, et l'avancée de Charles le Téméraire fut empêchée net.
L'armée royale avait déjà réussi à couper les lignes de ravitaillements des Bourguignons et les renforts étaient très bien organisés par ordonnance du roi. Cependant, ce siège fit remarquer et prouva que les bourgeois, notamment les femmes dont Jeanne Laisné<ref name="dictionnaire" />, étaient effectivement capables de défendre une ville royale avec leur courage, car la ville de Beauvais avait dû se défendre seule pendant longtemps<ref name="favier" />,<ref>Jacques Heers, Louis XI, Modèle:P., Perrin, Paris 2003.</ref>,<ref>Amable Sablon du corail, Louis XI ou le joueur inquiet, Modèle:P., Belin, Paris 2011.</ref>.
Hommage royal
Le roi de France Louis XI institua en son honneur la procession de l'Assaut.
À cette occasion, les femmes précèdent les hommes dans le cortège. De plus, toutes les filles de Beauvais étaient autorisées, dès 1473, de mettre les ornements permis exclusivement aux femmes nobles, lors de leur mariage. Ces autorisations furent directement données, d'abord en Modèle:Date-, par ordonnance de Louis XI : Modèle:Citation bloc
La volonté du roi était si profonde qu'une autre lettre destinée aux habitants de Beauvais fut à nouveau expédiée le 9 août<ref name="favier" /> : Modèle:Citation bloc
Lieux de mémoire
Fêtes Jeanne Hachette
Beauvais : tous les ans, le dernier week-end de juin, sont organisées les Fêtes Jeanne Hachette (ou Fêtes de l'Assaut) qui consistent en des défilés en costumes d'époque<ref>Selon la fête de Sainte Angadrême, 27 juin. http://nominis.cef.fr/contenus/saint/10528/Sainte-Angadr%EAme.html.</ref>, organisés par l'association Les Amis des Fêtes Jeanne Hachette.
Le Monument à Jeanne Hachette (1851)
- Un monument dédié à l'héroïne, œuvre de Vital Gabriel Dubray, a été érigé place Jeanne Hachette, face à l'hôtel de ville de Beauvais. Lors de son inauguration en 1851, des musiciens y chantèrent la Cantate à Jeanne Hachette, jouée par 734 musiciens, une œuvre de Sigismond von Neukomm originaire de Salzbourg<ref group=a name="p585" />.
- De nos jours, plusieurs fanfares européennes se produisent sur la même place.
Autres lieux de mémoire
- Un des lycées de la ville porte le nom de lycée Jeanne-Hachette<ref>http://hachette.lyc.ac-amiens.fr.</ref>.
- La Grand-Place de Beauvais porte le nom de Jeanne Hachette ainsi qu'une rue de la ville.
- Il existe d'autres établissements pédagogiques dans d'autres villes de la région, comme l'école maternelle publique Jeanne-Hachette à Rouen<ref>Modèle:Lien brisé.</ref>.
- À Paris, au palais du Luxembourg, siège du Sénat, un palier desservant notamment la salle des conférences et l'annexe de la bibliothèque porte le nom de palier Jeanne-Hachette.
Débat sur l'existence réelle de Jeanne Hachette
La mémoire de Jeanne Hachette fut réactivée en 1920, au moment de la canonisation de Jeanne d'Arc, par les républicains partisans de la laïcité. L'image de Jeanne Hachette proposait en effet un équivalent non explicitement confessionnel de Jeanne d'Arc. L’action décisive des femmes de Beauvais faisait l’unanimité parmi les historiens, mais des voix remettant en cause l’authenticité des exploits attribués à Jeanne Hachette s’élevaient au Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle. Dans un article intitulé « Les on-dit de l’histoire. Jeanne Hachette » et paru dans le journal L'Assemblée nationale du Modèle:Date<ref group=a name="p550">Modèle:P..</ref>, l'érudit Paulin Paris nia même l’existence de Jeanne Hachette, signalant qu'aucun auteur du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle n'en parlait et que le premier ouvrage à en faire état était l'Histoire de Navarre d'André Favin, parue en 1612<ref>Modèle:Article.</ref>,<ref group=a name="p551">Modèle:P..</ref>.
Si c'étaient principalement des écrivains spirituels, dont Paulin Paris, qui mettaient en doute l'existence de Jeanne Laisné, les membres du clergé et en particulier tous les évêques de Beauvais la défendirent<ref group=a name="p554">Modèle:P..</ref>.
Le nom de Jeanne Laisné se trouve effectivement dans des documents du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle. D'une part, il s'agit de la Compendium super Francorum gestis (1497), chronique de Robert Gaguin<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>,<ref group=a name="p573">Modèle:P..</ref>.
D'autre part, en tant que documents plus importants, il existe des lettres patentes de Louis XI datées le 22 février 1474 de Senlis<ref group=a name="p566">Modèle:P..</ref>, concernant le mariage de « nostre chiere et bien amee Jeanne Laisne » et de Colin Pilon<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Avant l'expédition de ces lettres, le roi séjournait à Beauvais, au moins à partir du 28 janvier<ref>Il est certain que le roi fut à Beauvais le 28 janvier 1474, car il existe une copie du temps de lettre du roi destinée au duc de Milan, conservée aux Archives de Milan dans Potenze estere, Francia : Illustrissime et potentissime princeps, carissime frater ac confederate nostrer, ......... Datum Belvaci, die XXVIIIa mensis januarij. LOYS. DE CERISAY. Illustrissimo et potentissimo principi Mediolanensi duci Carissimo fratri et confederato nostro. (Joseph Vaesen et Étienne Charavay, Lettres de Louis XI, tome V, Modèle:P., Société de l'Histoire de France et Librairie Renouard, Paris 1895) ; d'ailleurs, selon une autre source Le journal de Jehan de Roye, le roi était parti d'Amboise en 1473, pour « Chartres, Meulan, Creil et autres lieux es marches de Beauvaisiz » (Modèle:P.).</ref> jusqu'au 5 février. Si Jeanne Laisné n'avait pas demeuré encore à Beauvais en 1474, Louis XI n'aurait pas pu les expédier. De plus, les lettres suggèrent que cela pourrait être le roi qui organisa ce mariage<ref group=a name="p561">Modèle:P..</ref>. Le roi revint encore à cette bonne ville du 27 juillet au Modèle:Date<ref>Joseph Vaesen et Étienne Charavay, Lettres de Louis XI, tome XI, Modèle:P..</ref>. Donc, il est probable que la célébration de leur mariage fut tenue soit en 1474 soit en 1475.
Dans « Les effacé(e)s de l'Histoire (3/6) : Jeanne Hachette, la guerrière », article paru dans le journal Le Monde le Modèle:Date, Philippe-Jean Catinchi et Josyane Savigneau expliquent : Modèle:Citation bloc
L'hypothèse journalistique doutant de l'existence de Jeanne Hachette ne semble pas avoir eu de suites. Du reste, pratiquement tous les biographes modernes de Louis XI, y compris professeurs des universités, la mentionnent<ref>Paul Murray Kendall, Louis XI, 1971, traduction 1974, Modèle:P..</ref>,<ref>Georges Bordonove, Louis XI, 1986, Modèle:P..</ref>,<ref>Jacques Heers, Louis XI, 1999 puis 2003, Modèle:P. et 281.</ref>,<ref>Ivan Gobry, Louis XI, la force et la ruse, 2000 Modèle:P..</ref>,<ref>Jean Favier, Louis XI, 2001, Modèle:P..</ref>,<ref>Amable Sablon du Corail, Louis XI ou le joueur inquiet, 2011, Modèle:P..</ref>,<ref>Claude Gauvard, Joël Cornette et Emmanuel Fureix, Souverains et Rois de France, 2005, Modèle:P..</ref>.
Les lettres patentes de Louis XI expédiées en 1474 (Ordonnances des rois de France de la troisième race, tome XVII, Modèle:P.)<ref group="a" name="p566" /> précisent et résument définitivement ce personnage et ce qui se passa<ref>Modèle:Ouvrage.</ref> : Modèle:Citation bloc Modèle:Centrer
Certes, le temps fit oublier ces documents contemporaines de Jeanne Hachette. Son absence dans des dossiers anciens possède une longue histoire. En effet, des historiens préféraient les Bourguignons jusqu'au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle<ref>Jacques Heers, Louis XI, Modèle:P., Perrin, Paris, 2003.</ref>. Ces privilèges, octroyés par Louis Xi et destinés aux bourgeois, étaient tellement exceptionnels que les décisions du roi provoquaient une incompréhension totale des nobles. Il ne faut pas oublier que Louis XI était un roi qui détestait les nobles et préféraient les bourgeois<ref name="favier">Jean Favier, Louis XI, Modèle:P., Fayard, Paris 2001.</ref>. Ces privilèges, c'était un symbole de la politique de Louis XI<ref>Paul Murray Kendall, Louis XI, Modèle:P., Fayard, Paris 1974.</ref>. Promotion de Jeanne Hachette aussi.
Œuvres sur Jeanne Hachette
Littérature
- Araignon, Le Siège de Beauvais ou Jeanne Laisné, tragédie en cinq actes (1764)<ref group=a>Modèle:P..</ref>, non jouée mais imprimée (1766)<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
- Donatien Alphonse François de Sade, Jeanne Hachette, tragédie en cinq actes (1791), lue à la Comédie-Française le Modèle:Date-<ref group=a name="p579" />.
- Philéas Lebesgue, La Ville assiégée ou la légende de Jeanne Hachette, mystère dramatique en trois épisodes, calligraphie des titres R. Biet, frontispice de Roger Bréval, R. Biet, 60 exemplaires, 1922, 64 p.
- J. J. M. Duperche, Jeanne Hachette, ou Héroïne de Beauvais, drame en trois actes (1822)<ref group=a name="p579">Modèle:P..</ref>.
- Fanny Dénoix des Vergnes (1798–1879), Jeanne Hachette, ou le siège de Beauvais, poème (1835).
- Auguste Anicet-Bourgeois et Adolphe d'Ennery, Jeanne Hachette, ou le siège de Beauvais, drame en cinq actes et six parties (1838).
- Sylvie Binet. Jeanne Hachette - L'héroïne de Beauvais. (Editions Tallandier 1995)
Musique
- Sigismond von Neukomm (1778–1858), La Cantate à Jeanne Hachette (1851)<ref group=a name="p585">Modèle:P..</ref>.
- Philéas Lebesgue (1869–1958), Cantate à Jeanne Hachette, musique de Bourgault-Ducoudray, Paris, Éd. Gallet (1913)<ref>François Beauvy, Philéas Lebesgue et ses correspondants en France et dans le monde de 1890 à 1958, Beauvais, Awen, 2004, Modèle:P..</ref>.
Cinéma
- La défense de Beauvais par Jeanne Hachette constitue le morceau de bravoure du film Le Miracle des loups de Raymond Bernard, réalisé en 1924.
- Jeanne Hachette est évoquée dans le film Les Amitiés Particulières de Jean Delannoy, adapté du roman éponyme de Roger Peyrefitte, lors de la première rencontre entre Georges et Alexandre dans un train<ref>Modèle:Lien web</ref>. Les enfants, s’amusant dans le compartiment, font deviner à l’un de leurs camarades le nom de la Beauvaisienne, certainement familier aux écoliers d’alors, coutumiers de la magnification de grandes figures patriotiques.
