Salò ou les 120 Journées de Sodome
Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox V3/Début Modèle:Infobox V3/Image Modèle:Infobox V3/Séparateur Modèle:Infobox V3/Tableau début Modèle:Infobox V3/Tableau Ligne mixte Modèle:Infobox V3/Tableau Ligne mixte Modèle:Infobox V3/Tableau Ligne mixte Modèle:Infobox V3/Tableau Ligne mixte Modèle:Infobox V3/Tableau Ligne mixte Modèle:Infobox V3/Tableau Ligne mixte Modèle:Infobox V3/Tableau Ligne mixte Modèle:Infobox V3/Tableau Ligne mixte Modèle:Infobox V3/Tableau Ligne mixte Modèle:Infobox V3/Tableau Ligne mixte Modèle:Infobox V3/Tableau Ligne mixte Modèle:Infobox V3/Tableau Ligne mixte Modèle:Infobox V3/Tableau Ligne mixte Modèle:Infobox V3/Tableau fin {{#if:Porno-Théo-KolossalTrilogie de la mort |Modèle:Infobox V3/Titre Bloc Modèle:Infobox V3/Navigateur |}} {{#if: |Modèle:Infobox V3/Titre Bloc Modèle:Infobox V3/Navigateur |}} Modèle:Infobox V3/Séparateur
Fichier:Information icon.svg Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution
Modèle:Infobox V3/Fin Salò ou les 120 Journées de Sodome (Modèle:Lang) est un film italien réalisé par Pier Paolo Pasolini en 1975. Prévu comme le premier épisode de sa Trilogie de la mort, il s'agit du dernier film du cinéaste, assassiné moins de deux mois avant sa sortie en salle à Rome. Il n'a d'ailleurs pas eu le temps d'en finir le montage, d'où une dernière partie écourtée<ref>Source : SensCritique. Voir, plus particulièrement, les commentaires qui font suite à la critique.</ref> (à la suite d'une disparition ou d'un vol de bobines).
C'est une libre adaptation, transposée au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, de l’œuvre du marquis de Sade (1740-1814), Les Cent Vingt Journées de Sodome, dont l’action se passait, elle, à la fin du règne de Louis XIV (mort en 1715).
Synopsis
L'action commence à Salò, ville près du lac de Garde où, en Modèle:Date-, les nazis installèrent Benito Mussolini, qu'ils venaient de libérer. Quatre notables riches et d'âge mûr y rédigent leur projet macabre. Elle se poursuit par la capture de 9 jeunes garçons et 9 jeunes filles dans la campagne et quelques villages alentour.
Les quatre notables, le Duc, l’Évêque, le Juge et le Président, entourés de divers servants armés et de quatre prostituées, ainsi que de leurs femmes respectives (chacun ayant épousé la fille d'un autre au début du film), s'isolent dans un palais des environs de Marzabotto, dans la république de Salò.
Le film se divise en quatre tableaux, comme dans l'œuvre du marquis de Sade, qui prennent le nom de cercles infernaux, comme dans l'œuvre de Dante Alighieri :
- le premier tableau est intitulé Antinferno (le « Vestibule de l'enfer »), dans lequel le réalisateur plante le décor ;
- le deuxième se nomme Girone delle manie (le « Cercle des passions »). Il est l'occasion de diverses scènes de viol sur les adolescents ;
- le troisième est celui du Girone della merda (le « Cercle de la merde »), où les victimes doivent notamment s'asseoir dans un baquet d'excréments, manger ceux du Duc ou encore des plats fécaux au cours d'un grand banquet aménagé pour l'occasion ;
- le dernier tableau, celui du Girone del sangue (le « Cercle du sang »), est l'occasion de diverses tortures et mutilations (langue coupée, yeux énucléés, scalpations, marquages au fer de tétons et de sexes…), et finalement du meurtre des adolescents.
Le tout est crûment montré dans une mise en scène qui reprend le cérémonial sadien.
Fiche technique
- Titre français : Salò ou les cent-vingt journées de Sodome
- Titre original : Modèle:Langue
- Réalisation et scénario : Pier Paolo Pasolini, sur une idée de Sergio Citti et Pupi Avati
- Inspiré par Les Cent Vingt Journées de Sodome du marquis de Sade ainsi que par la Divine Comédie de Dante
- Producteurs : Alberto De Stefanis, Antonio Girasante, Alberto Grimaldi
- Photographie : Tonino Delli Colli
- Décorateur : Osvaldo Desideri
- Costumes : Danilo Donati
- Montage : Nino Baragli
- Musique originale : Ennio Morricone
- Musique additionnelle : Voir section Musiques
- Bibliographie<ref>Figure au générique de début. Source : IMDB.</ref>
- Roland Barthes : Sade, Fourier, Loyola
- Maurice Blanchot : Lautréamont et Sade
- Simone de Beauvoir : Faut-il brûler Sade ?
- Pierre Klossowski : Sade mon prochain - Le Philosophe scélérat
- Philippe Sollers : L'Écriture et l'expérience des limites
- Pays : Modèle:Pays
- Genre : Film dramatique
- Durée : 117 minutes
- Dates de tournage : du 3 mars au 9 mai 1975
- Date de sortie :
- France : Modèle:Date (Festival du Film de Paris) ; Modèle:Date (sortie nationale)
- Italie : Modèle:Date
- Classification :
- Italie : Interdit aux moins de 18 ans<ref>Modèle:Lien web.</ref>
- France : Interdit aux moins de 16 ans lors de sa sortie en salles
- Québec : Classé 18 ans et plus (violence, érotisme) par la Régie du cinéma<ref>Modèle:Lien web.</ref>
Distribution
- Les notables :
- Paolo Bonacelli (VF : René Arrieu) : le Duc (Duca)<ref>Le « duc de Blangis » du roman.</ref>
- Giorgio Cataldi (doublé par Giorgio Caproni ; VF : Alain Mottet) : Monseigneur (Monsignore)<ref>L’évêque, frère du duc.</ref>
- Umberto Paolo Quintavalle (VF : Michel Piccoli) : Son Excellence (Eccellenza) le juge<ref>Le « président de Curval » du roman.</ref>
- Aldo Valletti (doublé par Marco Bellocchio ; VF : Michel Delahaye) : le Président (Presidente)<ref>Le financier « Durcet » du roman.</ref>
- Caterina Boratto (VF : Anouck Ferjac) : Madame Castelli
- Hélène Surgère (doublée par Laura Betti ; VF : Hélène Surgère) : Madame Vaccari
- Sonia Saviange : la pianiste
- Elsa De Giorgi (VF : Micheline Boudet) : Madame Maggi
- Ines Pellegrini : la jeune servante noire
Modèle:Colonnes L'actrice incarnant la première victime parmi les neuf filles (qui implore madame Castelli de l'aider à s'échapper au début du film, qui tente de se défenestrer durant le premier récit de madame Vaccari et qui finit égorgée dans l'autel religieux) n'est pas créditée au générique ; son prénom n'est pas mentionné au cours du film.
Musiques
Modèle:Source Imdb Aucun crédit ne figure au générique.
- Prélude en do mineur et Prélude en mi mineur de Frédéric Chopin, interprétée par Arnaldo Graziosi (piano)
- Carmina Burana (III. Veris Laeta Facies) de Carl Orff, dirigé par Rafael Frühbeck de Burgos
- Son tanto triste, écrit par Franco Ansaldo et Alfredo Bracchi, dirigé par Ennio Morricone
- Pastorale in fa majeur, BWV 590, de Jean-Sébastien Bach, interprétée par Arnaldo Graziosi (piano)
- Inno a Roma de Giacomo Puccini, interprétée par Arnaldo Graziosi (piano)
- Stelutis Alpinis (Canto del Friuli) d'Armando Zardini, interprété par Coro Rosalpina
- Sul ponte di Perati, bandiera nera (chant militaire)
Doublage et langues du film
Les actrices françaises Hélène Surgère et Sonia Saviange ont été choisies par Pier Paolo Pasolini parce qu'il les avait remarquées dans le film Femmes femmes (1974) de Paul Vecchiali : ces deux actrices reprennent (toujours en français) le sketch « Femmes femmes » dans Salò ou les 120 journées de Sodome, sketch qu’elles interprétaient déjà dans le film homonyme. Hormis ce sketch, le rôle de Sonia Saviange est muet.
La version originale parlant italien et sous-titrée en français (VOSTF) est la seule qui soit sortie sur grand écran en France. Conformément aux habitudes de production italiennes<ref>Par exemple, dans le film La Nuit américaine (film français réalisé par François Truffaut, sorti en 1973), un réalisateur français est aux prises avec une actrice italienne incapable ou peu s’en faut de dire le moindre texte.</ref>, certains rôles sont doublés dans cette version originale parlant italien. Une version « officielle » parlant français et due à Jean-Claude Biette a été éditée par la suite en DVD. Biette a précisé dans le générique de cette version « officielle » : Modèle:Citation bloc
Dans la quatrième partie, on entend à la radio une œuvre d’Ezra Pound (1885-1972), poète américain qui trahit son pays au profit de Mussolini.
Commentaire
Le film est inspiré de l'œuvre du marquis de Sade (1740-1814) Les Cent Vingt Journées de Sodome et des événements qui se sont déroulés dans la ville de Salò, au nord de l'Italie, à la fin de la Seconde Guerre mondiale, lorsque Mussolini y est installé par les nazis et y fonde une république fasciste fantoche, la République sociale italienne.
C'est le film le plus sombre et le plus désespéré de Pasolini. Il est minutieusement construit comme une descente progressive à travers différents cercles de la perversité, à l'image de l'œuvre de Sade. Selon Jean-Luc Douin, dans Le Monde, après avoir réalisé une série de films exaltant la sexualité dans l’allégresse (Trilogie de la vie), Pasolini considère la libération sexuelle comme une tromperie<ref name="Le Monde">Jean-Luc Douin, « L’Enfer selon Pasolini », Le Monde, 9 mai 2009, présentation du DVD.</ref>. Il s’élève contre la société de consommation et le capitalisme, qui asservissent la sexualité, qui devrait être libératrice, et expose les vies privées<ref name="Le Monde"/>. Il dénonce dans son film, une nouvelle fois, les horreurs de la société bourgeoise : la sexualité, auparavant vue comme une grâce pour l’humanité, devient une marchandise à consommer, sans égard pour la dignité humaine<ref name="Le Monde"/>. Les dernières scènes, particulièrement difficiles à soutenir, sont vues à travers des jumelles, afin d’installer une distance<ref name="Le Monde"/>.
Accueil
Le film fait scandale lors de sa sortie. Il est interdit ou censuré dans de nombreux pays pendant plusieurs années, y compris en Italie. En Modèle:Date-, sa projection est interdite à Zurich, en Suisse, à la suite de plaintes (la polémique éclate après que le journal gratuit 20 Minuten a stigmatisé la programmation de Salò dans une église de Zurich dans le cadre d'une rétrospective consacrée au cinéaste italien ; le film devait être projeté dans le temple protestant en raison des travaux de rénovation du cinéma Xenix). Finalement, quelques jours plus tard, la censure est levée sous la pression des défenseurs de la liberté d'expression<ref>Voir sur tsr.ch.</ref>.
À la télévision
Toujours interdit de diffusion à la télévision publique française, hormis une diffusion sur FR3 à la fin des années 1970<ref>Au Cinéma de minuit dans le cadre d’un cycle Pasolini.</ref>, Salò fait l'objet d'un véritable culte ; il a longtempsModèle:Quand été projeté dans une salle « Art et Essai » du Quartier latin de Paris.
Réservé à un public averti, il a toutefois été diffusé en France sur CinéCinéma Classic à l'occasion d’une intégrale Pasolini fin 2008<ref>Modèle:Article.</ref> et sur Paris Première.
Par des cinéastes
Encore aujourd’hui, des réalisateurs comme Gaspar Noé<ref>Modèle:".</ref> et Claire Denis<ref>Modèle:"</ref> avouent, dans un supplément du DVD paru en 2009, leur malaise au visionnage du film<ref name="Le Monde"/>.
Il est resté un sommet pour de nombreux cinéastes, dont R.W. Fassbinder, qui, pourtant, avait vu la projection en France<ref>Le site IMDb (consulté le 20 mars 2009) indique que la première eût lieu le Modèle:Date en Allemagne de l'Ouest.</ref> de son film Maman Küsters s'en va au ciel perturbée le Modèle:Date lors du festival de Paris, la foule envahissant la salle de cinéma avant l'heure pour être sûre d'avoir une place pour Salò, le film suivant.
Michael Haneke le considère comme l'un de ses films préférés même si, selon ses dires, il n'a jamais pu le revisionner<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
Récompenses
Le film fut récompensé du prix Venezia Classici du meilleur film restauré à la Mostra de Venise 2015.
Incohérences
- Au cours de la sélection finale des jeunes ayant enfreint le règlement, plusieurs d'entre eux ne l'ayant pas enfreint se retrouvent malgré tout « punis » en raison de leurs fautes. Cela peut très facilement s'expliquer par la réduction de la version officielle du film à 111 minutes, contre une version originale de 145 minutes. Parmi les seuls jeunes punis pour avoir enfreint le règlement on relèvera seulement :
- Claudio pour avoir refusé de faire une fellation à Monseigneur.
- Lamberto pour avoir refusé de manger à quatre pattes comme un chien dans une gamelle remplie de charcuterie.
- Renata pour avoir imploré Dieu, lorsqu'Efisio et les collaborateurs la déshabillent à la demande du Duc.
- Doris pour avoir déféqué, durant le Cercle de la merde, dans un pot de chambre et non dans le baquet préparé à l'occasion.
- Carlo pour la même raison que Doris.
- Antiniska et Eva pour s'être enlacées de manière suggestive durant le dernier mariage, au début du Cercle de sang (il s’avérera par la suite qu'elles sont lesbiennes).
- Graziella pour avoir conservé et caché une photo de son petit ami sous son oreiller (elle sera néanmoins épargnée par la suite, visiblement pour avoir dénoncé la relation entre Eva et Antiniska).
- Il n'est ainsi jamais révélé, au cours du film, les fautes qui ont amené les filles des dignitaires (Tatiana, Suzy, Giulana et Liana) et les autres jeunes (Fatma, Giulana, Benedetta, Sergio, Tonino et Franco) à être punis. Cependant, l'acteur Franco Merli avait révélé dans une interview<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Sur le site nardloonen.nl.</ref> avoir été puni pour avoir probablement tenu des propos blasphématoires à l'encontre du règlement rédigé par les seigneurs dans une scène, coupée lors du montage, qui se serait déroulée dans le dortoir des garçons. Par ailleurs, le personnage de Benedetta (dont la mort n'est même pas montrée) disparaît dans de nombreuses scènes du film, à savoir le mariage de Sergio et Renata, la scène des chiens, le dernier mariage, ainsi qu'au cours de la scène des sélections, mais elle réapparaît pourtant ligotée avec les autres condamnés dans les toilettes pendant le récit de Modèle:Mme Castelli.
- Autre mystère, le personnage d'Eva disparaît définitivement du film après que les dignitaires ont exécuté Ezio et la servante noire, dont l'amour interdit a été dénoncé par Eva. Présente dans l'appartement de la domestique quand ils sont tués, elle ne réapparaît alors plus dans aucune scène y compris lors de la sélection, laissant planer le doute sur son sort. Des photos de tournage réalisées par Deborah Imogen Beer et Gideon Bachmann révèlent qu'Eva est en fait abattue par les quatre dignitaires en tentant de s'enfuir, après l'exécution d'Ezio et de la servante noire, mais que la scène ne sera pas retenue au montage final par décision des producteurs de l'époque. Plus récemment, le vidéaste Tristan Bayou-Carjuzaa a opéré un travail de reconstitution du montage intégral du film à partir de ces photos et des images d'archives encore disponibles.
- À l'occasion du tournage du film biographique sur le cinéaste (Pasolini, sorti en 2014), le réalisateur américain Abel Ferrara annonce qu'il avait l'intention d'ajouter des séquences inédites du film Salò, issues des bandes volées durant le tournage et fraîchement retrouvées à l'époque<ref>Voir sur bordeaux7.com.</ref>.
Notes et références
Voir aussi
Bibliographie
- Christian Depuyper, « Salò ou les 120 Journées de Sodome », Cinéma 76 no 211, Fédération française des ciné-clubs, Paris, Modèle:Date, Modèle:Page Modèle:ISSN
- Frank Vande Veire, Prenez et mangez, ceci est votre corps : « Salò ou les 120 jours de Sodome » de Pier Paolo Pasolini, Bruxelles, éd. La Lettre volée, 2007, 160 p. Modèle:ISBN ; traduit du néerlandais par Daniel Cunin Modèle:Commentaire
- Modèle:Ouvrage
- Modèle:Chapitre.
- Benjamin Berget, Pasolini. Mort pour Salò, vol. 1, 2020, 426 p., édition indépendante Modèle:ISBN
- Modèle:Chapitre.
Articles connexes
Liens externes
- Site Encyclociné : générique du film incluant les voix françaises Modèle:Commentaire