Jean Goujon
Modèle:Voir homonymes Modèle:Autre4 Modèle:Infobox Artiste
Jean Goujon est un sculpteur et architecte français du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, probablement né en Normandie vers 1510 et mort selon toute vraisemblance à Bologne, vers 1567.
Biographie
Jean Goujon est probablement né en Normandie vers 1510. Malgré la richesse de sa production artistique, les archives ne permettent de suivre sa carrière que durant une vingtaine d'années, de 1540 à 1562<ref name=":25" />,<ref name=":28">Modèle:Ouvrage d'après Charles Picard, « Jean Goujon et l’Antique », Journal des Savants, 1951 ; notice d'auteur de la Bibliothèque nationale de France ; notice des Archives de France.</ref>.
Il exécute ses premières œuvres, conservées à Rouen, entre 1540 et 1542. Des documents font notamment référence à son intervention pour l'exécution des colonnes soutenant la tribune des orgues de l'église Saint-Maclou de Rouen. Dans la cathédrale Notre-Dame de Rouen, la réalisation du tombeau de Louis de Brézé, mari de Diane de Poitiers, favorite d'Henri II, lui est attribuée.
Arrivé à Paris vers 1542, il travaille probablement sous la direction de l'architecte Pierre Lescot, en tant « imagier-façonnier » au jubé de l'église Saint-Germain-l'Auxerrois (1544 à Noël 1545)<ref name=":26">Les Annales de généalogie, Édition Christian, Modèle:3e 1986, Modèle:P..</ref>. L'ensemble architectural a disparu dès 1750 mais les bas-reliefs des Quatre évangélistes et la Déploration du Christ (cette dernière aussi connue sous le nom de Notre-Dame de pitié), sculptés par l'artiste, ont survécu et sont conservés aujourd'hui au Louvre<ref name=":25" />.
En 1545, Jean Goujon travaille pour le connétable Anne de Montmorency et réalise Les Quatre Saisons (1548 à 1550) pour l'hôtel de Jacques de Ligneris, cousin de Pierre Lescot<ref name=":26" />, devenu musée Carnavalet.
À partir de 1547, l'artiste entre au service du nouveau roi Modèle:Souverain2. Il travaillera avec d'autres sculpteurs à la décoration de l'entrée du roi à Paris en 1549, en créant la seule œuvre permanente : la fontaine des Innocents. Ses bas-reliefs, représentant des nymphes et des naïades, se trouvent aujourd'hui au musée du Louvre.
À la même époque, Jean Goujon travaille en tant que Modèle:Citation aux décorations du palais du Louvre. Entre 1548 et le début de 1549, il achève ses allégories de La Guerre et de La Paix avant d'être chargé d'exécuter les allégories de L'Histoire, de La Victoire puis de La Renommée et de La Gloire du roi. Peu après, il réalise les Cariatides de la plateforme des musiciens, achevées en 1551, dans la salle éponyme du palais du Louvre.
En 1552, il sculpte des statues pour la cheminée du cabinet de l'Attique, situé dans l'aile occidentale et enfin, en 1555-1556, certains bas-reliefs de l'escalier d'Henri II<ref name=":26" />.
Parallèlement, lorsqu'Modèle:Souverain2 (ou roi Modèle:Souverain2)<ref name="D4">Dictionnaire de la ville de Paris et de ses environs, tome IV, Modèle:P..</ref> fait ériger à côté de la Bastille, une nouvelle porte Saint-Antoine, à une arche, pour servir d'arc de triomphe à sa mémoire<ref name="D4" />, Jean Goujon crée les représentations de la lMarne et de la Seine décorant les impostes de l'arcade centrale (détruite en 1778).
Ces travaux ne protègent pas le sculpteur des litiges. Un arrêt de libération du Modèle:Date- nous apprend qu'il avait été emprisonné à la requête du bailli d'Étampes, où il avait travaillé<ref>Modèle:Article.</ref>.
Dans un autre registre, on attribue généralement à l'artiste les gravures de la version française du Songe de Poliphile de Francesco Colonna (1546), d'après les gravures de l'édition originale (peut-être dues au studio d'Andrea Mantegna). On lui devrait également des gravures sur bois illustrant la première édition française des Dix livres d'architecture de Vitruve, traduits en 1547 par Jean Martin. Il aurait fabriqué aussi des médailles précieuses pour Catherine de Médicis.
Mort
On ignore la date précise de la mort de Goujon. De religion protestante, son emploi à la cour de France et même sa présence à Paris devinrent difficiles alors que les tensions religieuses augmentaient.
Une légende persistante veut que Goujon ait été assassiné lors de la Saint-Barthélemy. Si tel avait été le cas, il aurait été cité a posteriori comme faisant partie des célèbres martyrs du crime, ce qui ne fut pas le cas.
L’histoire de sa mort tragique fut cependant reprise dans de nombreux ouvrages d'histoire de l'art au {{#switch: e
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}}<ref>Par exemple : Modèle:Harvsp qui cite D'Argenville, Vie des fameux architectes…, 1787 ; Modèle:Ouvrage.</ref>. Des recherches plus récentes ont trouvé sa trace dans le milieu des réfugiés huguenots de Bologne en 1562. Il serait mort en Italie entre cette date et 1569<ref>Modèle:Ouvrage d'après Charles Picard, « Jean Goujon et l'Antique », Journal des savants, 1951 ; notice d'auteur de la Bibliothèque nationale de France ; notice des Archives de France.</ref>.
Postérité
Vigenère témoigne de la réputation de Jean Goujon quarante ans après sa mort<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Son nom est depuis cité sans interruption, avec celui de Pierre Lescot, dans les descriptions des monuments de Paris.
Surnommé par des admirateurs le « Phidias françaisModèle:Note » ou « le Corrège de la sculpture », Jean Goujon est avec Germain Pilon le sculpteur le plus important de la Renaissance française<ref name=":25">Modèle:Lien web.</ref>.
Il est représenté sur un des bas-reliefs du vase dit de la Renaissance, un vase en porcelaine de Sèvres créé en 1832 par Claude-Aimé Chenavard et Antonin Moine.
Style
Sculpteur et architecte, il est l'un des premiers artistes dont l'œuvre s'inspire directement de l'art antique et de la Renaissance italienne qu'il a étudiés personnellement en Italie<ref name=":25" />. Il sut soumettre sa sculpture, surtout ses bas-reliefs, au cadre architectural dans lequel elle devait s'inscrire<ref name=":25" />.
Une estampe du Parmesan représentant la Mise au tombeau a inspiré Jean Goujon pour la composition de la Déploration du Christ. C'est la preuve que l'art italien l'a influencé directement, sans l'intermédiaire de l'art de Fontainebleau. La « draperie mouillée » et les plis parallèles des reliefs du jubé révèlent le style d'un artiste attaché à l'art antique, et plus exactement à l'art hellénistique<ref name=":25" />.
Pour la tribune d'orgues de l'église Saint-Maclou, il sculpte deux colonnes qui sont actuellement encore en place. Premier exemple en France d'un ordre corinthien très pur, elles révèlent la connaissance parfaite qu'avait jean Goujon de l'art antique. On lui attribue aussi le dessin du tombeau de Louis de Brézé (1531) dans la cathédrale de Rouen, et l'architecture de la chapelle Saint-Romain, appelée populairement la Fierte (1543)<ref name=":25" />.
Jean Goujon dirigeait certainement un atelier et avait des élèves qui l'aidaient. Ses figures sont ovales, sensuelles et fluides. Ses drapés révèlent une connaissance de la sculpture grecque. Répandues dans l’ensemble de la France par des gravures réalisées par des artistes de l’école de Fontainebleau, la pureté et la grâce de son modèle ont influencé les arts décoratifs. Sa réputation connaît, à la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, une légère éclipse au profit de tendances plus maniérées, avant de grandir à nouveau à l'époque du baroque et du classicisme français.
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Les Quatre Saisons de l’hôtel de Jacques de Ligneris, aujourd’hui musée Carnavalet à Paris, réalisés par Jean Goujon ou son atelier (1548 à 1550).
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Relief au triton et à la nymphe de la fontaine des Innocents, musée du Louvre (1549).
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La Déposition du Christ, Metropolitan Museum of Art, New York, environ 1555 (attribué à un suiveur de Jean Goujon)
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Mars (entre 1548 et 1556).
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Bellone (entre 1548 et 1556).
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Archimède (entre 1548 et 1556).
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Esclaves enchaînés (entre 1548 et 1556).
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Escalier Modèle:Souverain2, palais du Louvre (1555-1556).
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Nymphe, vue de face, qui tient, à la hauteur des hanches, une vase (1549), Paris, Fontaine des Innocents
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Nymphe, vue de face, qui porte une vase sur son épaule gauche (1549), Paris, Fontaine des Innocents
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Nymphe, vue de face, que porte une vase sur son épaule droite (1549) Paris, Fontaine des Innocents
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Nymphe, vue de face, tête tournée vers la gauche, qui tient une rame (1549), Paris, Fontaine des Innocents
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Nymphe, tournée vers la droite, qui tient, à la hauteur des hanches, une vase (1549) Paris, Fontaine des Innocents
Attributions
Alexandre Lenoir, directeur du musée du Louvre au début du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle a attribué à Jean Goujon la Diane appuyée sur un cerf (vers 1549) dite aussi Fontaine de Diane réalisée pour Diane de Poitiers au château d'Anet, installée au musée du Louvre en 1799-1800<ref>Modèle:Lien web ; Modèle:Lien web ; Modèle:Article.</ref>.
Cette attribution, comme celles à Benvenuto Cellini et à Germain Pilon, a été contestée ou réfutée<ref>Modèle:Article.</ref>. Si tel est le cas, la peinture de Fragonard : "Diane de Poitiers dans l'atelier de Jean Goujon"<ref>Modèle:Ouvrage</ref>, sur laquelle on voit le sculpteur travailler à cette œuvre, n'est pas à prendre au pied de la lettre.
Il est difficile de juger de l'œuvre qui a été largement complétée par Pierre-Nicolas Beauvallet avant son installation au Louvre<ref name="BEAULIEU" />.
Quels qu'en soient les créateurs, la Diane appuyée sur un cerf a attiré nombre de commentaires. Bien que nul ne conteste sa réussite esthétique, elle ne suit pas le canon des proportions du corps humain, ses membres inférieurs étant très allongés, alors que le point de vue académique fait résider la beauté précisément dans le respect de ce canon.
Photographies d'œuvres en ligne
- Sculptures (musée de l'Ermitage)
- Vénus et Cupidon, marbre entre 1510 et 1568.
- Nymphes
- Bas-reliefs (Musée du Louvre)
- Saints :
- Saint Marc
- Saint Lucas
- Saint Matthieu
- Saint Jean
- Notre-Dame de Pitié ou Déploration du Christ
Expositions
- Musée national de la Renaissance, Le Renouveau de la Passion, 2020-2021<ref>lire en ligne</ref>
Notes et références
Bibliographie
- Modèle:Chapitre.
- Jean-Marie Pérouse de Montclos, « La tribune dite des Caryatides au Louvre. Essai d'interprétation », Revue de l'Art, no 157, 2007, Modèle:P..
- Henri Auguste Jouin, Jean Goujon, Librairie de l'Art, Paris, 1906.
- Édouard Mennechet, Le Plutarque français, vies des hommes et femmes illustres de la France, Paris, Crapelet, 1835-1841.
- Modèle:Ouvrage.
- Yves Pauwels, « Jean Goujon, de Sagredo à Serlio : la culture architecturale d'un “ymaginier architecteur” », Modèle:P., Société française d'archéologie, Bulletin monumental, 1998, no 156-2 (lire en ligne).
- Modèle:Ouvrage
- Joly, Jean Goujon, histoire en BD de 4 pages in Spirou belge Modèle:N°.