Abebe Bikila
Abebe Bikila (ge'ez : አበበ ቢቂላ), parfois également retranscrit Abébé Bikila, né le Modèle:Date de naissance à Jato et mort le Modèle:Date de décès à Addis-Abeba, est un athlète éthiopien, spécialiste des courses de fond. Premier médaillé olympique éthiopien, il remporte l'épreuve du marathon aux Jeux olympiques de 1960 et 1964.
Biographie
La révélation d'un champion hors normes
Abebe Bikila<ref>Modèle:Lien web</ref> est né le Modèle:Date — le jour du marathon des Jeux olympiques de Los Angeles<ref name="olympic">http://www.olympic.org/fr/abebe-bikila</ref> — à Jato, un village non loin de Mendida, dans la zone Mirab Shewa de l'actuelle région Oromia. Il s'engage dans la garde impériale de Haïlé Sélassié<ref name="theguardian">Modèle:Article.</ref>.
Il s'entraîne seul pendant deux ans avant d'être repéré en 1959 par les instances éthiopiennes d'athlétisme et Onni Niskanen, membre de la Croix-Rouge et passionné d'athlétisme. Abebe Bikila devient alors moniteur d'éducation physique de la garde impériale et suit un entraînement plus encadré sous la conduite de Niskanen. Il lui fait aussi pratiquer le tennis et le basket-ball pour travailler sa coordination. Dès 1959, sa réputation franchit les frontières de l'Éthiopie. Il aurait couvert le marathon en Modèle:Heure, mais certains mettent alors en doute cette performance hors normes<ref name="theguardian" />.
Il est sélectionné pour participer aux Jeux olympiques de Rome en 1960 dans l'épreuve du marathon, en remplacement d'un coureur blessé<ref name="theguardian" />.
Lors du passage de la visite médicale d'avant course, les pieds d'Abebe Bikila sont l'objet de nombreuses interrogations. Il s'entraînait toujours pieds nus et avait développé une épaisse corne. Lors des entraînements, il avait essayé de mettre des chaussures, mais ses performances étaient alors moins bonnes. Il tente bien de trouver des chaussures à Rome, mais aucune ne convient ; il développe même des ampoules<ref name="theguardian" />.
En nocturne, il remporte la course pieds nus<ref name="olympic" />,<ref name="ldes1098">La Lettre de l'économie du sport nModèle:O 1098, vendredi 8 février 2013, Modèle:P. (sport.fr/pro)</ref> en Modèle:Heure<ref name="olympic" /> (record du monde) devant le favori marocain, Abdeslam Radi, qui est définitivement décroché au Modèle:41e. Radi termine à 25 secondes avec Modèle:Unité de retard sur Abebe Bikila<ref name="olympic" />. Juste après la course, il refuse de s'asseoir et de boire, repoussant même la couverture qu'on lui tend pour se protéger du froid. Niskanen l'oblige quand même à boire un verre de Coca-Cola. Modeste, il déclare alors : « Dans la Garde Impériale, il y a beaucoup d'autres coureurs qui auraient pu gagner à ma place ». Il est le premier athlète d'Afrique noire médaillé d'or olympique<ref name="cndp">Site du CNDP.</ref>.
Il devient alors un héros national éthiopien. Son accélération réussie près de l'obélisque d'Aksoum et son arrivée à l'Arc de Constantin est aussi un symbole politique, un quart de siècle après l'invasion de l'Éthiopie par l'Italie<ref name="olympic" />,<ref name="theguardian" />,<ref name="cndp" />. Sa victoire marque également la montée et la domination future des coureurs de moyenne et longue distance provenant de l'Afrique de l'Est<ref name="theguardian" />.
Il reçoit une voiture et un appartement en récompense. Modèle:Refnec. Il se consacre alors à son sport et remporte trois marathons. Il termine cinquième au marathon de Boston en 1963 ; c'est le seul échec de sa carrière durant laquelle il franchit la ligne d'arrivée de 13 marathons.
Un deuxième titre historique
Bikila a beaucoup changé entre 1960 et 1964. Il porte désormais des chaussures<ref name="olympic" /> de marque ASICS, un équipementier japonais qui le rémunère plus ou moins discrètement. Il fait de plus attention à sa tenue et est même devenu un peu coquet.
Quarante jours avant les Jeux olympiques de Tokyo, pendant un entraînement, Abebe ressent une douleur au ventre qu'il essaye de surmonter, jusqu'à son hospitalisation où est diagnostiquée une appendicite aiguë. Il est opéré le Modèle:Date-, soit 35 jours<ref name="ldes1098" /> (ou 40 selon d'autres sources<ref name="olympic" />) avant le marathon olympique. Le secret de cette hospitalisation est préservé ; elle n'est dévoilée qu'après la course.
Il termine la course en Modèle:Heure<ref name="olympic" />, nouveau record du monde, plus de quatre minutes avant le suivant<ref name="olympic" />. À peine la ligne franchie, il entame une séance d'étirements qui surprend le public, tant il ne parait pas fatigué. En fait, il cherche à se défaire de débuts de crampes. Il devient alors le premier athlète à remporter le marathon olympique deux fois de suite<ref name="olympic" />.
Au Japon, il reçoit en cadeau d'Hailé Sélassié une bague en or, ornée d'un gros diamant, qui disparaît le jour même. La presse et la police japonaises enquêtent sans succès. Trois jours plus tard, une femme de ménage a retrouvé la fameuse bague… dans le vestiaire d'Abebe Bikila.
De retour en Éthiopie, il est longuement fêté. En 1965, l'émission Les Coulisses de l'exploit lui consacre un sujet réalisé par François Chalais, qui passe trois jours en sa compagnie.
Fin de carrière
Le Modèle:Date, il se fracture le péroné à l'occasion de son Modèle:14e, il est contraint pour la première fois à l'abandon. Après un traitement en Allemagne, sa blessure le gêne toujours au moment de s'aligner au départ du marathon olympique des Jeux olympiques de Mexico en 1968. Il est dispensé par les organisateurs de passer par les qualifications<ref name="Serio">Vincent di Serio, Ces petites légendes olympiques oubliées, L'Harmattan, 2012, p. 117.</ref> mais abandonne logiquement peu avant Modèle:Unité de course. C'est son dernier marathon, remporté par son compatriote Mamo Wolde<ref name="Serio" />.
Il est victime d'un grave accident de voiture sur la route reliant Addis-Abeba à Dessie<ref name="Serio" /> le Modèle:Date. Il reste prisonnier de la carcasse de sa Volkswagen Coccinelle toute la nuit <ref name="Serio" />. Au petit matin, un berger le découvre et appelle les secours. La nuque brisée, Abebe Bikila est transporté d'urgence à Londres dans l'avion personnel de l'empereur Hailé Sélassié<ref name="Serio" />. Il lutte pendant huit mois contre la mort, survit, mais perd l'usage de ses jambes. Il se met alors à la course en fauteuil et au tir à l'arc.
Il reçoit une ovation pleine d'émotion du public du stade olympique de Munich à l'occasion des JO de 1972 où il n'est que simple spectateur.
Il meurt en 1973 d'une hémorragie cérébrale à l'âge de 41 ans<ref name="cndp" />, une complication due à son accident. Modèle:Nombre assistent à ses obsèques, dont Hailé Sélassié<ref name="theguardian" />.
Hommages
Le stade d'Addis-Abeba, une rue de Saint-Jean dans la Haute-Garonne, d'Amsterdam, de Florence, ainsi que le pont de Ladispoli Modèle:Refnec, portent son nom.
Abebe Bikila est le marathonien qui sert de modèle à Dustin Hoffman dans le film Marathon Man (1976) de John Schlesinger. Le film contient des extraits d'images d'archives le montrant en train de courir.
Une exposition lui a été consacrée, en 2008, au Musée national d'Addis-Abeba.
Pour le Modèle:50e de sa première victoire olympique, le marathon de Rome lui a été dédié<ref name="theguardian" />. Les premières places, aussi bien pour les hommes que les femmes, ont été remportées par des athlètes éthiopiens<ref name="theguardian" />, Siraj Gena finissant même les 300 derniers mètres de la course pieds nus<ref name="theguardian" />.
En mars 2012, Abebe Bikila est l'un des douze premiers athlètes — avec Emil Zátopek, Carl Lewis, Paavo Nurmi ou encore Jesse Owens — présentés au Temple de la renommée de l'IAAF pour ses deux titres olympiques et ses records du monde en marathon<ref>Modèle:Lien brisé.</ref>.
Un modèle de chaussures de la marque FiveFingers (Vibram) est appelé « Bikila »<ref>Family of Olympic gold medalist who ran marathon barefoot is suing shoe company over use of his name </ref>.
Le livre de Sylvain Coher, Vaincre à Rome, paru aux éditions Actes Sud, relate sous forme d'introspection la course d'Abebe Bikila au marathon de Rome en 1960.
Palmarès
Jeux olympiques d'été
- Jeux olympiques d'été de 1960 à Rome (Italie)
- Modèle:Médaille d'or Médaille d'or sur le marathon
- Jeux olympiques d'été de 1964 à Tokyo (Japon)
- Modèle:Médaille d'or Médaille d'or sur le marathon
Voir aussi
Bibliographie
- Modèle:Autorité
- Raymond Pointu, Les marathons olympiques, Paris, Calmann-Lévy, 2003, Modèle:P.
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Paul Rambali, Barefoot Runner: The Life of Marathon Champion Abebe Bikila, Serpent's Tail, 2007, 300 p. Modèle:ISBN
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Tim Judah, Bikila: Ethiopia's Barefoot Olympian, Reportage Press, 2009, 176 p. Modèle:ISBN
- Louis Violette, Sport et Politique: le symbole Abebe Bikila: Un athlète éthiopien en 1960 , Éditions universitaires européennes, 2011, 116 p. Modèle:ISBN
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Tsige Abebe, Triumph and tragedy: A history of Abebe Bikila and his marathon career, 1996, 139 p. Modèle:ASIN
- Sylvain Coher, Vaincre à Rome, 2019, 192p., Modèle:ISBN