Adrienne Lecouvreur
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Adrienne Lecouvreur est une comédienne française, née Adrienne Couvreur le Modèle:Date à Damery (Marne), près d'Épernay, et morte le Modèle:Date à Paris.
Biographie
Fille d'une blanchisseuse et d'un ouvrier chapelier (Robert Couvreur, homme violent et alcoolique)<ref name=Dumas/>, elle vient à Paris, son père s'établissant dans le voisinage de la Comédie-Française<ref name=Dumas/>. Après être confiée aux filles de l'instruction chrétienne, Adrienne Couvreur intègre une petite troupe de comédiens. Elle séduit un officier de la garnison, Philippe Le Roy, avec qui elle a une petite fille, Élisabeth-Adrienne, baptisée le Modèle:Date-. Elle entretient ensuite une liaison avec François-Joseph de Klinglin, fils du plus haut magistrat de Strasbourg, et futur préteur royal, dont elle aura une fille, Françoise Catherine Ursule. Adrienne se fait remarquer à ses débuts à la cour de l'hôtel de Sourdéac, rue Garancière à Paris. C'est à cette occasion que le doyen de la Comédie Française Le Grand s'entiche d'elle, lui donne des cours de diction et ajoute un article à son patronyme (Lecouvreur)<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. Elle entre dans la troupe de la Comédie-Française et y joue pour la première fois dans Mithridate de Jean Racine le Modèle:Date. Elle veut jouer Célimène dans Le Misanthrope, mais doit y renoncer, le public refusant de la voir dans un rôle de comédie tant elle excelle dans la tragédie. Elle innove en renonçant à la diction chantante traditionnelle dans la tragédie et adopte une déclamation « simple, noble et naturelle<ref>René Pomeau, Voltaire en son temps, Modèle:T., Modèle:P..</ref> ».
Elle collectionne les amants : elle a en 1720 une liaison amoureuse avec le maréchal de Saxe, ce qui lui vaut la haine fatale de sa rivale, la duchesse de Bouillon, femme d'Emmanuel-Théodose de La Tour d'Auvergne ; avec Voltaire dont elle interprète plusieurs tragédies ; enfin avec le chanteur Denis-François Tribou<ref>Sur Gallica.bnf.fr : Le Ménestrel, journal de musique</ref>, etc.
En 1730, sa santé se délabre ; elle s'évanouit pendant une représentation. Elle fait encore l'effort d'interpréter Jocaste dans l'Œdipe de Voltaire, mais meurt peu après. Le bruit court qu'elle a été empoisonnée à l'instigation de la duchesse de Bouillon. Voltaire demande une autopsie, dont les résultats ne sont pas concluants. Les comédiens étant frappés d'excommunication, l'Église lui refuse un enterrement chrétien. Elle est donc enterrée à la sauvette par des amis du maréchal de Saxe et de Voltaire, dans le marais de la Grenouillère (actuel Champ-de-Mars)<ref>Marie Laurence Netter : Du Théâtre à la Liberté: Dans les coulisses des Lumières</ref>. Voltaire, scandalisé, exprime son indignation dans le poème La Mort de Modèle:Mlle Lecouvreur :
L'une de ses filles épousa le musicien François Francœur.
Hommage
Le souvenir d'Adrienne Lecouvreur est perpétué par une rue du Havre, une avenue de Maisons-Laffitte et une allée du [[7e arrondissement de Paris|Modèle:7e]] de Paris.
Postérité
Littérature
- Dans Louis XV et sa cour, Alexandre Dumas raconte l'affaire de la duchesse de Bouillon et d'Adrienne Lecouvreur.
- Dans Candide ou l'Optimisme, Voltaire fait référence à l'enterrement d'Adrienne Lecouvreur (indiqué par « mademoiselle Monime »).
Gravure
- Le Fogg Art Museum de Cambridge (Massachusetts) conserve un portrait d'Adrienne Lecrouvreur gravé par Eugène Leguay d'après Charles Antoine Coypel<ref>Harvard Art Museum, gravures par Eugène Leguay dans les collections</ref>.
- Pierre Imbert Drevet a gravé le tableau de Charles Antoine Coypel représentant Adrienne Lecouvreur dans le rôle de Cornelia de la tragédie de Corneille La mort de Pompée.
Théâtre
- Son histoire a inspiré Eugène Scribe et Ernest Legouvé, qui en firent une Adrienne Lecouvreur, pièce de théâtre, traduite en italien — Critique par Gustave Planche.
Musique
- 1902 : Adriana Lecouvreur, opéra de Francesco Cilea, d'après la pièce de Scribe et Legouvé.
- 1926 : Adrienne, opérette de Walter Wilhelm Goetze, d'après la pièce de Scribe et Legouvé.
Cinéma
Sa vie a été plusieurs fois portée à l'écran :
- en 1913, incarnée par Sarah Bernhardt, dans un film de Henri Desfontaines et Louis Mercanton, Adrienne Lecouvreur ;
- en 1919, par Rina Calabria, dans un film d'Ugo Falena, Adriana Lecouvreur, d'après Scribe et Legouvé ;
- en 1928, par Joan Crawford, dans un film de Fred Niblo, Cœur de tzigane (titre original : Dream of love) ;
- en 1938, par Yvonne Printemps, dans un film de Marcel L'Herbier, Adrienne Lecouvreur ;
- en 1955, par Valentina Cortese, dans un film de Guido Salvini, Adriana Lecouvreur, d'après Cilea.
Télévision
- en 1978, incarnée par Nicole Garcia, dans la série Voltaire, ce diable d'homme, réalisée par Marcel Camus.
- en 2021 par Christa Theret dans la mini-série française Les Aventures du jeune Voltaire.
Références
Voir aussi
Bibliographie
- Catherine Clément, Adrienne Lecouvreur, ou Le Cœur transporté, Éditions J'ai Lu, 1997 Modèle:ISBN
- Modèle:AncreAlexandre Dumas, Louis XV et sa cour, 1866, Modèle:P. et suivantes
- Léonor-Jean-Christine Soulas d’Allainval, Mémoires sur Molière et sur Mme Guérin, sa veuve, suivis de Mémoires sur Baron et sur Mlle Lecouvreur, Ponthieu libraire, Paris (1822).
- Pierre Germain, Adrienne Le Couvreur : tragédienne, Fernand Lanore, Paris, 1983 Modèle:OCLC
- Christiane Marciano-Jacob, Adrienne Lecouvreur, l'excommunication et la gloire, Éditions Coprur, 2003 Modèle:ISBN erroné Modèle:BNF
Correspondance
- Georges Monval (dir.), Lettres d'Adrienne Le Couvreur, Paris, Plon, 1892
- Lettres d'Adrienne Le Couvreur, Plon, 1992 Modèle:OCLC ; réédition Bibliobazaar, 2009