Maurice de Saxe (1696-1750)

{{#ifeq:||Un article de Ziki, l'encyclopédie libre.|Une page de Ziki, l'encyclopédie libre.}}

Modèle:Voir homonyme Modèle:Sources à lier Modèle:Infobox Personnalité militaire Maurice de Saxe, né le Modèle:Date de naissance à Goslar (ville libre d'Empire) et mort le Modèle:Date de décès au château de Chambord, est un militaire français, titré comte de la Raute (1696-1710) puis comte de Saxe (1710-1750). Il était maréchal général des camps et armées de Modèle:Souverain2.

Biographie

Origines et famille

Maurice de Saxe est le fils adultérin de Marie-Aurore, comtesse de Königsmark, et de l'électeur de Saxe, [[Auguste II|Frédéric-Auguste {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:|  }} }}]]. Il est baptisé Hermann Moritz et immédiatement appelé « comte de Saxe » ou « comte de la Raute » (« Graf von der Raute », ce titre disparaissant en 1710).

Les années de formation

Il passe à Hambourg sa première année, avant d'être présenté en 1698 à son père, devenu Auguste II de Pologne. Il est ensuite élevé à Berlin puis à Utrecht et à La Haye. Il y reçoit une éducation très mince, très tôt tournée vers la chose militaire : en 1709, il est confié au comte de Schulenburg, chargé de lui apprendre le métier des armes. La même année, il assiste à la campagne de Flandre comme enseigne dans le régiment de la Reine, sous les ordres de Frédéric de Württemberg. Il ne participe pourtant pas aux combats. En 1711, il est reconnu par son père. Il reçoit officiellement le titre de comte de Saxe, et son premier régiment, les Cuirassiers de Beust.

Le Modèle:Date, il participe à sa première bataille, à Gadebusch, contre les Suédois menés par Magnus Stenbock. Son régiment subit de lourdes pertes, et son camp se voit infliger une sévère défaite. Le jeune colonel y apprend les bénéfices de la discipline de la troupe. Son régiment s'étant livré à des désordres lors de la retraite, il se voit contraint de marcher quatre jours en queue d'armée, avec les valets. Cette punition le marquera profondément et inspirera ses principes de subordination : le chef ne doit connaître que ses immédiats subordonnés, qui eux-mêmes font de même, jusqu'aux sergents.

Par ailleurs, Maurice de Saxe témoigne déjà d'un penchant marqué pour les plaisirs et la dissipation. Dans l'espoir de l'assagir, son père le marie à Johanna-Victoria de Löben, riche héritière de petite noblesse saxonne, âgée de 15 ans. En 1716, la paix avec la Suède amène la dissolution de nombre de régiments, dont celui de Maurice. Celui-ci refuse d'être réformé et se plaint à son père, qui doit le menacer de l'enfermer à Königstein, qui faisait office de prison d'État. Maurice doit alors se retirer sur ses terres. En 1721, il demande et obtient la séparation d'avec sa femme. La même année, son père, qui le trouve trop remuant et dans le but d'écarter un rival de son fils légitime, le futur Auguste III de Pologne<ref>les deux demi-frères ont le même âge et Auguste II craint une lutte fratricide lors de sa succession.</ref>, l'envoie chercher du service en France<ref name=hulot>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Duc de Courlande

Dès son arrivée en mai, Maurice reçoit le brevet de maréchal de camp. Il achète le régiment de Sparre-Infanterie, qui manque de le ruiner, et qu'il rebaptise régiment de Saxe-Infanterie. Très vite, il s'en lasse, et en 1725, aidé financièrement par Adrienne Lecouvreur, il part pour Varsovie, avec comme objectif la couronne ducale de Courlande. Ce faisant, il entre en conflit direct avec les intérêts polonais, donc avec son père. Le Modèle:Date, avec l'appui d'Anna Ivanovna (future Anne Ire{{#if:|  }} de Russie), la duchesse douairière, il est élu duc de Courlande et de Sémigalle par la Diète de Mittau. Aussitôt, la Diète polonaise refuse de reconnaître le nouveau duc. En novembre, Auguste II proclame le rattachement de la Courlande à la Pologne. La guerre de succession de Courlande commence. La situation est confuse. La Diète courlandaise refuse ensuite à Maurice l'institution d'une armée permanente. Le nouveau duc perd également l'appui d'Anna Ivanovna, ulcérée d'avoir été trompée pour une chambrière, alors qu'ils sont fiancés. Enfin, Catherine Ire{{#if:|  }} de Russie meurt, laissant sur le trône son beau-petit-fils Pierre, âgé de 12 ans et régenté par Alexandre Menchikov. Celui-ci, se prétendant gentilhomme polonais, décide de régler la situation courlandaise. Maurice est chassé par des troupes russes beaucoup trop nombreuses. En 1727, il rentre à Paris.

Au service de la France

Il traverse ensuite une période difficile : il perd sa mère en 1728, sa maîtresse, la comédienne Adrienne Lecouvreur en 1730, puis son père en 1733. De plus, la Cour l'a oublié pendant son aventure de Courlande.

Mes Rêveries

Maurice se consacre alors à la rédaction d'un ouvrage sur la guerre et la tactique. Il l'intitule Mes Rêveries. Publié à titre posthume à Amsterdam en 1757 par Arestée et Merkus, il s'inspire de la lecture du Commentaire sur Polybe du chevalier de Folard, Polybe lui-même, les traités du marquis de Puységur, La Science du chef d'armée, d'Onosandre et l’Abrégé des questions militaires de Végèce. L'œuvre du comte de Saxe comprend deux parties « Les parties de détail » et « Les parties sublimes ».

Dans la première partie, Maurice expose les questions d'intendance : le recrutement, l'uniforme, la nourriture, la discipline, etc.

Guerre de Succession de Pologne

Modèle:Article détaillé Cette guerre lui donne une occasion de reparaître sur le devant de la scène. Stanislas Leszczyński se porte candidat et est élu le Modèle:Date. Cependant, le Modèle:Date, des opposants élisent de leur côté l'électeur de Saxe, Frédéric-Auguste, demi-frère de Maurice. C'est le conflit. Maurice choisit de maintenir son allégeance au roi de France. Il intègre l'armée du Nord-Est, menée par Berwick. Rapidement, il s'illustre par plusieurs coups d'éclat, et se lie au duc de Noailles, ce qui sera déterminant car c'est grâce à l'intervention du maréchal que Louis XV accepta un officier allemand, protestant et ambitionnant une couronne dans quelque pays d'Europe. Le Modèle:Date-, il est promu lieutenant général. La guerre s'enlise cependant, du fait du manque d'audace des vieux maréchaux français. En 1735, une paix est signée. Frédéric-Auguste est confirmé sur le trône, sous le nom d'Auguste III, tandis que Leszczynski reçoit le duché de Lorraine.

Guerre de Succession d'Autriche

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Portrait de Maurice de Saxe, maréchal de France, par Quentin de La Tour, vers 1748, musée de la Vie romantique, Paris.

Modèle:Article détaillé En 1740, Modèle:Souverain2 de Prusse et l'empereur Modèle:Souverain2 trouvent la mort. Ces deux décès bouleversent l'équilibre des puissances en Europe. La Pragmatique Sanction prévoit l'accession au trône impérial de Marie-Thérèse, fille du feu empereur. En Modèle:Date-, Modèle:Souverain2 de Prusse pénètre en Silésie, entraînant ainsi la France dans la guerre, par le jeu de l'alliance bavaroise. Maurice se retrouve bien embarrassé par la nouvelle situation. Farouchement pro-saxon au début de la guerre, il court le risque de se battre contre les armées de son demi-frère. Il le presse vivement de s'allier au camp franco-prussien, et emporte finalement la décision du roi de Pologne. En Modèle:Date-, Maurice traverse le Rhin à la tête d'une division de cavalerie. C'est le début de la campagne de Bohême durant laquelle il contribue de façon déterminante à la prise de la ville de Prague.

Enfin, Maurice de Saxe dirige l'armée française qui envahit les Pays-Bas autrichiens et la Hollande. Il réclame sur le front la présence de Sa Majesté qui selon lui, équivaut à un renfort de Modèle:Nb. Cette campagne est marquée par une succession ininterrompue de victoires : siège de Tournai, bataille de Fontenoy, bataille de Rocourt (Rocourt en Belgique, près de Liège).

Maurice de Saxe s'empare de surcroît de Bruxelles, ville qui n'avait jamais été prise par les Français, ainsi que de Maastricht, menaçant ainsi directement les Provinces-Unies. En un temps record car Maurice de Saxe a renoncé à l'usage du camp d'hiver pour faire campagne dès le mois de Modèle:Date-, tous les Pays-Bas autrichiens, la Zélande et la principauté de Liège sont occupés par les troupes du « Roi Très Chrétien ». Le roi Modèle:Souverain2 le nomme alors maréchal général des camps et armées, plus haute distinction militaire française qui avait été confiée seulement à Turenne et à Villars avant lui.

Enfin, Modèle:Souverain- fait annoncer lors des préliminaires de paix, « faire la paix en roi et non en marchand » et renonce à l'annexion des Pays-Bas autrichiens, au grand dam du maréchal de Saxe. Les troupes françaises évacuent le pays tandis que l'allié prussien réussit à conserver la Silésie. Les Français s'étaient battus en vain.

Grand amateur d'art dramatique, le maréchal de Saxe se faisait suivre aux armées par une troupe de théâtre « de campagne » et entendait ainsi soutenir le moral de ses troupes<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>, mais également le fortifier par la représentation de sentiments sublimes. Ainsi, il charge au Modèle:Nobr, l'auteur Charles-Simon Favart, de diriger cette troupe ambulante de comédiens<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Son épouse, l'actrice [[Justine Favart|Modèle:Mme]], est engagée également par le vainqueur de Fontenoy et devient sa maîtresse.

Le grand seigneur

Maurice de Saxe, fort de son prestige, contribua puissamment au remariage du dauphin Louis avec sa propre nièce Marie-Josèphe de Saxe (1747).

Louis XV récompensa également le maréchal de Saxe de ses victoires militaires en lui faisant don en pleine propriété de Chambord, en 1748. Le vieux château, qui avait déjà accueilli Stanislas Leszczyński, était à l'époque totalement passé de mode, glacial, incommode, et implanté sur un domaine giboyeux mais infesté de moustiques. Il était en outre délabré : un véritable cadeau empoisonné !

De tempérament fougueux, le maréchal y organisa pourtant une vie princière et fantasque, entouré des soldats de trois régiments de cavalerie. Passionné de chevaux et de chasse, il ordonna l'achèvement des écuries commencées par Jules Hardouin-Mansart pour y installer un haras royal. Il jouissait des droits de basse, moyenne et haute justice, et il fit pendre, dit-on, certains de ses soldats pour manquement à la discipline.

Selon les Mémoires du marquis d'Argenson, Maurice de Saxe, à la fin de sa vie, aurait demandé au roi de France « le don et la souveraineté de l'île de Madagascar pour la faire habiter par des familles allemandes qu'il sait pauvres et qui iraient bien s'y établir »<ref>Cité par Pierre Rain, Les Chronique des châteaux de la Loire, Modèle:P., édition de 1952. Bien plus tard sous le régime hitlérien, il fut envisagé de peupler la Grande Île par des Juifs.</ref>.

Il fit restaurer par l'architecte des Bâtiments du roi Jean-Baptiste Collet le théâtre du château où Molière avait joué. Malgré sa ferme volonté, il ne put obtenir que les Favart se rendent à son invitation au château, où il les aurait quasiment séquestrés.

Le maréchal de Saxe mourut à Chambord en 1750, victime selon la légende d'une blessure mortelle dans un duel avec le prince de Conti, mais plus vraisemblablement emporté par les suites d'un rhume mal soigné. Ses neveux, l'un, François-Xavier de Saxe, frère de la dauphine, hérita d'une partie des archives du maréchal<ref group=alpha>Celui-ci étant mort dans son château de Pont-sur-Seine, les archives sont passées dans le fonds des archives départementales de l'Aube.</ref>, tandis que l'autre, le Modèle:Lien eut en succession Chambord, où il résida durant cinq ans, ensuite il le revendit au roi.

Mausolée

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Mausolée du maréchal de Saxe
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Médaille représentant le mausolée du maréchal Maurice de Saxe à Strasbourg, médaille en plomb, 60 mm, signée Müller 1828, frappée sur les coins d'origine pour le Cercle numismatique d'Alsace en 1933.

Une cérémonie funèbre fut célébrée à Paris pour le maréchal de Saxe, mais le grand militaire, protestant, ne pouvait être inhumé dans la capitale. Son corps fut donc envoyé à Strasbourg (la principale ville protestante du royaume) pour y être inhumé<ref name="archive-mort">Modèle:Lien web.</ref>. Le corps arriva à Strasbourg le Modèle:Date- et fut d'abord placé dans l'église du Temple-Neuf où le pasteur et théologien Modèle:Souverain3 prononça sa Harangue<ref>Paul Greissler, « Jean Léonard III Froereisen », in Nouveau dictionnaire de biographie alsacienne, Modèle:Vol., Modèle:P..</ref>. Modèle:Souverain- commanda alors à Jean-Baptiste Pigalle un magnifique mausolée, élevé à partir de 1771 dans le chœur de l'église protestante Saint-Thomas, les restes du corps, qui à la demande du maréchal, avaient été mis dans de la chaux vive, furent transférés dans un caveau sous ce mausolée<ref name="archive-mort" />. C'est une œuvre monumentale, dont le thème est classique: la Mort appelle le maréchal au tombeau, tandis que la France sous les traits d'une figure féminine en pleurs le retient du bras. Des drapeaux brisés, un aigle, un lion, et un léopard rappellent les pays vaincus par ce grand soldat lors de la bataille de Fontenoy (l'Autriche, les Provinces-Unies et la Grande-Bretagne respectivement), dont la statue altière, cuirassée, arbore un visage étonnement réaliste mais serein.

Descendance

Fichier:Marie-Aurore de Saxe (1748-1821) A.jpg
Marie-Aurore de Saxe en Diane chasseresse. Pastel du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle.
Musée de la Vie romantique à Paris.

Maurice de Saxe est l'arrière-grand-père d'Aurore Dupin (1804–1876) dite George Sand, par sa fille naturelle Marie-Aurore de Saxe. George Sand dans son livre autobiographique, Histoire de ma vie, fait état des origines de sa grand-mère, Marie-Aurore de Saxe, après des recherches dans les archives et les bibliothèques. Elle cite notamment, l'arrêt du Parlement de Paris en date du Modèle:Date- et l'ouvrage de Modèle:Me, procureur au Châtelet de Paris, Collection de décisions nouvelles et de notions relatives à la jurisprudence actuelle, dans son édition de 1771, Modèle:T., Modèle:P.<ref>Modèle:Ouvrage.</ref> : Modèle:Citation bloc

Honoré de Balzac rappelle l'ascendance de George Sand dans Albert Savarus<ref>Albert Savarus sur Wikisource</ref> : Modèle:Citation bloc

Cette descendance est contestée par l'historien Frédéric Hulot dans sa biographie du maréchal parue en 1989. Un des arguments avancés par l'historien est l'absence de toute mention de cette fille naturelle et de sa mère dans le testament de Maurice de Saxe alors que celui-ci avait, de son vivant, entrepris des démarches pour retrouver d'éventuels enfants naturels<ref name=hulot/>

Par ailleurs, Maurice de Saxe était grand-oncle des rois de France Louis XVI, Louis XVIII et Charles X (et cousins issus de germain de son petit-fils, Maurice Dupin de Francueil).

Portraits

Plusieurs pièces de mobilier, divers tableaux et de souvenirs provenant de son ascendance y sont également exposés, légués à la ville de Paris par Aurore-Lauth-Sand, petite-fille de George Sand et en conséquence lointaine descendante du maréchal de Saxe.

Honneurs et postérité

Télévision

Joué par François Nambot, il apparaît dans le dernier épisode de la série Les Aventures du jeune Voltaire (2021)<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Œuvres

Notes et références

Notes

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Références

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Sources et bibliographie

En français
  • Collectif, Histoire de Maurice Comte de Saxe, Maréchal Général des Camps et Armées de sa Majesté Très-Chrétienne, Duc Elu de Curlande et de Semigalle, Chevalier des Ordres de Pologne et de Saxe, chez A. Mittaw, 1752, 3 volumes in-12, le tome 1 contenant (XVI + 407) pages.
En anglais

Liens externes

Modèle:Autres projets Modèle:Liens

Annexes

Modèle:Boîte déroulante/début Frédéric-Auguste, électeur de Saxe et roi de Pologne (1670-1733)

x (filiation naturelle) Aurore de Koenigsmark (1662-1728)
│
└──> Maurice de Saxe (1696-1750)
     x (filiation naturelle) Marie Rinteau (1730-1775) dite « Mademoiselle de Verrières »
     │
     └──> Marie-Aurore de Saxe (1748-1821)
          x 1777 (d'abord à Londres, puis réhabilitation du mariage à Paris)
          │ Louis Dupin de Francueil (1715-1786)
          │
          └──> Maurice Dupin de Francueil (1778-1808)
               x 1804 Sophie Victoire Delaborde (1773-1837)
               │
               └──> Aurore Dupin de Francueil (1804-1876) dite George Sand

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