Pays-Bas autrichiens
Modèle:Typographie Modèle:Infobox Ancienne entité territoriale
On appelle Pays-Bas autrichiens (Modèle:En langue) les Pays-Bas méridionaux pendant la période (1714–1794) où les provinces qui les composent sont des possessions des Habsbourg d'Autriche après avoir appartenu aux Habsbourg d'Espagne (1516-1714, on parle alors des Pays-Bas espagnols), tout en faisant partie du Saint Empire romain germanique, et notamment du cercle de Bourgogne.
Les Pays-Bas espagnols sont issus de la division des Pays-Bas bourguignons au cours de la révolte des Néerlandais contre Philippe II, commencée en 1568, avec la formation des Provinces-Unies, nouvel État regroupant en 1581 les provinces du nord, dont l'indépendance est reconnue par le roi d'Espagne en 1648 lors du traité de Münster.
En 1700, le roi d'Espagne Charles II d'Espagne désigne comme successeur le prince français Philippe d'Anjou, petit-fils de Louis XIV, au lieu de choisir un membre de la branche cousine des Habsbourg d'Autriche. Louis XIV ayant accepté ce choix, il se forme une coalition entre les Habsbourg d'Autriche, l'Angleterre et les Provinces-Unies contre la France de Louis XIV et l'Espagne de Philippe V.
C'est le début de la guerre de Succession d'Espagne (1701–1714), au cours de laquelle les Pays-Bas espagnols sont occupés par la France au nom du petit-fils de Louis XIV.
À la fin de cette guerre (traités d'Utrecht en 1713 et de Rastatt en 1714), le royaume d'Espagne reste à Philippe V, mais il doit renoncer aux Pays-Bas espagnols qui sont transférés à la maison d'Autriche, constituant une État tampon entre les Provinces-Unies et la France. Le traité des Barrières (1715) donne aux Provinces-Unies le droit de garnison dans certaines places fortes des Pays-Bas autrichiens. Ceux-ci sont de nouveau occupés par la France durant la guerre de Succession d'Autriche (1744-1748), mais le traité d'Aix-la-Chapelle les restitue à Marie-Thérèse en 1748.
Dans la seconde moitié du siècle, les Pays-Bas autrichiens connaissent une période de paix et d'essor économique (agriculture, grands travaux, début de l'industrialisation) sous le règne de Marie-Thérèse et le gouvernorat de Charles-Alexandre de Lorraine. Les réformes promues par Joseph II suscitent une certaine hostilité qui aboutit à la révolution brabançonne et à la création de la république des États belgiques unis (1790), qui ne subsiste que quelques mois.
Quatre ans après, les Pays-Bas autrichiens sont envahis par les armées de la République française et annexés en 1795. En 1815, le congrès de Vienne les attribue au royaume des Pays-Bas, mais la révolution belge de 1830 aboutit à leur sécession sous la forme toujours actuelle du royaume de Belgique.
Des Pays-Bas bourguignons aux Pays-Bas autrichiens (1477-1714)
Les provinces des Pays-Bas, qui à la fin du règne de Charles Quint (1555), sont au nombre de dix-sept (les Dix-Sept Provinces) ont été rassemblées par les ducs de Bourgogne de 1384 à 1477. Les principales sont le duché de Brabant, le comté d'Artois, le comté de Flandre, le comté de Hainaut, le duché de Luxembourg, le comté de Namur, le comté de Hollande et le comté de Zélande. La plupart font partie du Saint Empire, sauf l'Artois et la Flandre, fiefs du royaume de France.
La mort de Charles le Téméraire entraîne un conflit avec la France, la guerre de Succession de Bourgogne, au terme de laquelle le successeur de Charles, le duc Philippe le Beau, fils de Marie de Bourgogne (1457-1482) et du Habsbourg Maximilien d'Autriche (1453-1519), perd le duché de Bourgogne et la Picardie, mais conserve le reste des possessions bourguignonnes (comté de Bourgogne et Pays-Bas).
Son successeur, Charles de Habsbourg (1500-1558), qui devient souverain des Pays-Bas en 1516, devient roi de Castille et roi d'Aragon la même année, et en 1519 à la mort de Maximilien, il devient chef de la maison de Habsbourg et est élu empereur sous le nom devenu usuel de Charles Quint (Charles V). Aux provinces néerlandaises qu'il détient déjà, il va ajouter Tournai (1521), la principauté d'Utrecht (1528) et le duché de Gueldre (1543), et obtenir du roi de France la fin de la suzeraineté française sur l'Artois et sur la Flandre (traité de Madrid de 1526), qui sont intégrés à l'Empire.
Dès 1512, Maximilien a regroupé les possessions de la maison de Bourgogne dans un cercle impérial, le cercle de Bourgogne (les neuf autres sont l'Autriche, la Bavière, la Souabe, la Franconie, la Haute et la Basse-Saxe, la Westphalie, le Haut-Rhin et le Bas-Rhin).
Par une ordonnance du Modèle:Date, la transaction d'Augsbourg, Charles Quint donne au cercle de Bourgogne un statut particulier dans l'Empire, lui assurant une quasi-indépendance<ref>Modèle:Harvsp : L'objet de ce traité était de constater et de cimenter par des nœuds solennels, l'ancienne union, et d'assurer au cercle de Bourgogne une nouvelle protection, en lui conservant néanmoins le droit dont jouissent les Pays-Bas, d'être affranchis de la juridiction de l'Empire. Patrice-François de Neny|Modèle:Harvsp.</ref>
Lorsque Charles Quint abdique la souveraineté des Pays-Bas en octobre 1555, il la transmet à son fils aîné Philippe, qui devient aussi roi d'Espagne en janvier 1556, tandis que les possessions autrichiennes des Habsbourg reviennent à Ferdinand (1503-1564), frère de Charles. C'est alors qu'un lien spécifique est noué entre les Pays-Bas bourguignons et la couronne d'Espagne. L'unité des Pays-Bas est renforcée en 1561 par la réorganisation des diocèses : création du siège primatial de Malines, de deux autres archevêchés (Cambrai et Utrecht) et de quinze diocèses.
Mais les relations entre Modèle:Souverain2 et ses sujets néerlandais deviennent rapidement mauvaises. En 1566, débute la révolte des Gueux, qui se transforme en 1568 en une guerre, sous la direction du prince Guillaume d'Orange. En 1581, les provinces et villes insurgées de l'union d'Utrecht proclament la déchéance de Philippe II (acte de La Haye). La guerre se poursuit, permettant aux troupes de Philippe de reconquérir Gand, Bruxelles et Anvers (1585), mais les provinces de Hollande, Zélande, Utrecht et Frise sont définitivement perdues. Cette perte sera officialisée en 1648, le roi d'Espagne reconnaissant l'indépendance de la république des Sept Provinces-Unies des Pays-Bas.
À la fin du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, le cercle de Bourgogne se trouve donc réduit aux provinces du sud : le duché de Brabant, avec le marquisat d'Anvers, le duché de Limbourg et les trois pays d'Outre-Meuse (le pays de Fauquemont, de Daelem et de Rolduc), le duché de Luxembourg et le comté de Chiny, le duché de Gueldre, le comté de Flandre, le comté de Hainaut, le comté de Namur, la seigneurie de Malines, le bailliage de Tournai et du Tournaisis. Le territoire des Pays-Bas espagnols est discontinu : en effet, même si elle est sous le protectorat du roi d'Espagne, la vaste principauté épiscopale de Liège reste aux mains de son prince<ref>Contrairement à la principauté d'Utrecht, dont le temporel est confisqué en 1543 par Charles Quint.</ref>, l'évêque de Liège, vassal de l'empereur. Au sud de Liège, la principauté de Stavelot-Malmedy, moins importante, se trouve dans une situation équivalente.
Ce sont ces provinces qui échoient en 1714 aux Habsbourg d'Autriche, la principauté de Liège continuant d'être à part.
Organisation des Pays-Bas autrichiens
Ces provinces sont réunies sous un même souverain, mais conservent leur mutuelle indépendance, leurs lois et leurs constitutions particulières. Le souverain est reconnu dans chaque province par le titre spécifique de chaque province, par exemple : duc de Brabant, seigneur de Malines, comte de Flandre, comte de Namur, etc.<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Les souverains des Pays-Bas autrichiens
Ce sont les chefs successifs de la maison de Habsbourg, puis de Habsbourg-Lorraine, généralement nommés d'après leur nom impérial, lorsqu'ils sont empereurs :
- [[Léopold Ier du Saint-Empire|Léopold {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:| }} }}]]
- [[Joseph Ier du Saint-Empire|Joseph {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:| }} }}]], premier fils de Léopold {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:| }} }}
- Charles VI, second fils de Léopold {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:| }} }}, souverain des Pays-Bas de 1713 à 1740.
- Marie-Thérèse, fille de Charles VI, souverain des Pays-Bas de 1740 à 1780 (étant une femme, elle ne peut pas être élue empereur. Le successeur de Charles VI comme empereur est le duc de Bavière (1742-1745), puis l'époux de Marie-Thérèse, François de Lorraine)
- Joseph II<ref group="note">La nomenclature complète des titres de Joseph II est la suivante : « JOSEPH II, par la grâce de Dieu, élu empereur des Romains, toujours Auguste, roi de Germanie et de Jérusalem, de Hongrie, de Bohême, de Dalmatie, de Croatie, de Sclavonie, de Galicz et de Lodomerie, archiduc d'Autriche, duc de Bourgogne et de Lorraine, de Lothier, de Brabant, de Limbourg, de Luxembourg, de Gueldres, de Stirie, de Carinthie et de Carniole, grand-duc de Toscane, grand-prince de Transilvanie, marquis de Moravie, duc de Würtemberg, de la Haute et Basse-Silésie, de Milan, de Mantoue, de Parme et Plaisance, de Guastalle, d'Osviecz et Zator, de Calabre, de Bar, de Montferrat et de Teschen, prince de Souabe et de Charleville, comte de Habsbourg, de Flandres, d'Artois, de Tirol, de Hainaut, de Namur, de Ferrete, de Kykourg, de Gorcie et de Gradisca, marquis du Saint-Empire romain, de Bourgovie, de la haute et basse Lusace, de Pont-à-Mousson et de Nomeny, landgrave d'Alsace, comte de Provence, de Vaudemont, de Blamont, de Zutphen, de Saarwerden, de Salm et de Falckenstein, seigneur de la Marche d'Esclavonie, du Portnaon, de Salins et de Malines ».</ref>, premier fils de Marie-Thérèse, souverain des Pays-Bas de 1780 à 1790.
- Léopold II, frère de Joseph II, souverain des Pays-Bas de 1790 à 1792.
- François II<ref group="note">À la suite de la suppression du Saint-Empire romain par Napoléon, il deviendra en 1804, lors de la création de l'empire d'Autriche, le premier « empereur d'Autriche » sous le nom de François {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:| }} }}.</ref>, fils aîné de Léopold II, souverain des Pays-Bas de 1793 à 1794.
- Portraits des souverains de la maison des Habsbourgs
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Ces monarques portent, outre les titres de comte ou duc des provinces des Pays-Bas méridionaux, d'archiduc d'Autriche, de roi de Hongrie, de roi de Bohême, de duc de Milan, de roi de Sicile (de 1720 à 1734) et de Naples (de 1720 à 1734), à titre héréditaire, et à titre électif, celui d'empereur (à l'exception de Marie-Thérèse).
Le gouverneur général des Pays-Bas autrichiens
L'exécutif est confié à un gouverneur général un prince ou une princesse de sang royal nommé par l'archiduc d'Autriche<ref group="note">Voir traité de réconciliation des provinces « wallonnes », conclu à Arras le Modèle:Date par Philippe II</ref>. Celui-ci est chargé de la direction supérieure de toutes les affaires du pays, du soin de maintenir la religion catholique, de faire exécuter les lois et de veiller à l'administration de la justice par les tribunaux et juges. Il supervise la justice, la police et les finances.
Les différents gouverneurs de cette période sont :
- Eugène de Savoie, prince de Savoie-Carignan, général des armées impériales, de 1716 à 1724.
- Marie-Élisabeth d'Autriche, sœur de Charles VI et tante de Marie-Thérèse, de 1724 à 1741.
- Marie-Anne d'Autriche et Charles-Alexandre de Lorraine sœur et beau-frère de Marie-Thérèse, de 1741 à 1780.
- Marie-Christine d'Autriche et Albert de Saxe-Teschen<ref group="note">Lettres patentes du Modèle:Date de l'empereur Joseph II portant nomination de l'archiduchesse Marie-Christine et du duc Albert de Saxe-Teschen, son époux, comme lieutenants, gouverneurs et capitaines généraux des Pays-Bas</ref>,<ref group="note">Lettres patentes du Modèle:Date de l'empereur Joseph II par lesquelles l'empereur donne plein pouvoir au duc Albert de Saxe-Teschen, pour, en son nom, prêter aux États des Pays-Bas et recevoir d'eux les serments accoutumés</ref>, sœur et beau-frère de Modèle:Souverain2, de 1780 à 1794.
Le ministre plénipotentiaire
Un ministre plénipotentiaire, fonction n'existant pas avant 1716<ref group="note">Mémoires historiques et politiques des Pays-Bas autrichiens Neuchâtel, 1784, p. 309.</ref>, nommé par l'Archiduc, seconde le Gouverneur depuis 1716. Il représente l'Archiduc et remplace le Gouverneur lors de ses absences.
Les différents ministres plénipotentiaires au service de la Maison d'Autriche pendant la période autrichienne étaient originaires des nombreuses parties du Saint-Empire, ou d'autres États comme le royaume de Hongrie (également possession de la Maison d'Autriche) ou le duché de Lorraine. Ils sont :
- Don Francisco Bernardo de Quiros<ref group="note">Lettres de Charles III aux États du Modèle:Date.</ref>,<ref>Modèle:Harvsp.</ref>, en 1708 (Espagne, possession des Habsbourgs d'Espagne).
- le comte LC de Königsegg<ref group="note">Lettres patentes de l'Empereur du Modèle:Date.</ref>, en 1716.
- le marquis de Prié, de 1716 à 1724 (Savoie, Saint-Empire).
- le comte Wirich de Daun, de 1724 à 1725 (archiduché d'Autriche, Saint-Empire).
- le comte Giulio de Visconti, de 1726 à 1732 (duché de Milan, Saint-Empire).
- le comte de Harrach-Rohrau, de 1732 à 1743 (Bohême, Saint-Empire).
- le comte de Kaunitz-Rietberg, de 1744 à 1746 (Bohême, Saint-Empire).
- le comte Charles de Batthyany, de 1748 à 1749 (royaume de Hongrie, possession de la Maison d'Autriche, hors du Saint-Empire).
- le marquis de Botta, de 1748 à 1753 (duché de Milan, Saint-Empire).
- le comte Charles de Cobenzl, de 1753 à 1770 (Slovénie, Saint-Empire).
- le comte de Starhemberg, de 1770 à 1783 (archiduché d'Autriche, Saint-Empire).
- le comte Louis de Barbiano et Belgiojoso<ref group="note">Lettres patentes de l'Empereur du Modèle:Date nommant le comte Louis de Barbiano et Belgiojoso son ministre plénipotentiaire aux Pays-Bas.</ref>, de 1783 à 1787 (Duché de Milan, Saint-Empire)
- Le comte Joseph de Murray<ref group="note">Lettres patentes de l'Empereur du Modèle:Date nommant Joseph, comte de Murray, baron de Melgum, lieutenant, gouverneur et capitaine général des Pays-Bas par intérim, durant l'absence de l'archiduchesse Marie-Christine et du duc Albert de Saxe-Teschen</ref>, en 1787 (Pays-Bas, Saint-Empire).
- Le comte de Trauttmansdorff<ref group="note">Lettres patentes de l'Empereur du Modèle:Date nommant le comte Ferdinand de Trauttmansdorff-Weinsberg son ministre plénipotentiaire aux Pays-Bas et président du conseil dudit gouvernement.</ref>, de 1787 à 1789 (archiduché d'Autriche, Saint-Empire).
- Le comte Philippe de Cobenzl<ref group="note">Lettres patentes de l'Empereur du Modèle:Date nommant comte Philippe de Cobenzl, vice-chancelier de cour et d'état son ministre plénipotentiaire pour rétablir dans les Pays-Bas la tranquillité, le bon ordre et la confiance réciproque.</ref>, en 1789 (Slovénie, Saint-Empire).
- Le comte de Mercy-Argenteau<ref group="note">Lettres patentes de l'Empereur du Modèle:Date nommant le comte Florimond de Mercy-Argenteau au poste de ministre plénipotentiaire aux Pays-Bas.</ref>, de 1790 à 1791 (duché de Lorraine, État indépendant).
- Le comte de Metternich-Winnembourg<ref group="note">Lettres patentes de l'Empereur du Modèle:Date nommant le comte Franz Georg von Metternich-Winnembourg au poste de ministre plénipotentiaire aux Pays-Bas.</ref>, de 1791 à 1792 et de 1793 à 1794 (Électorat de Trèves, Saint-Empire).
Les conseils des Pays-Bas
Par lettres patentes du Modèle:Date<ref>Modèle:Harvsp.</ref>, Charles Quint met en place trois conseils collatéraux pour la gestion des affaires politiques et économiques dans les Pays-Bas.
Le « conseil d'État<ref>Modèle:Harvsp.</ref> » est dirigé par le gouverneur et composé d'un secrétaire particulier et de conseillers désignés par l'empereur, parmi lesquels se trouvent l'archevêque de Malines, des seigneurs de haute noblesse dont les chevaliers de la toison d'or, des conseillers de robe et des conseillers d'épée<ref group="note">l'empereur Charles VI a élargi le conseil d'État à des gentilshommes de second ordre en 1718</ref>. Le conseil d'état initialement destiné à traiter « les grandes et principales affaires, et celles qui concernent l'État, conduite et gouvernement du pays » est devenu progressivement un conseil d'honneur sans activités. La gestion des affaires d'État est ainsi passée au conseil privé.
Le « conseil privé<ref>Modèle:Harvsp.</ref> » est composé d'un président nommé, de dix conseillers et de deux secrétaires. Le conseil privé traite de la surintendance, de la direction, conduite et surveillance de la justice et de la police des Pays-Bas, mais aussi à titre consultatif la collation des dignités, des emplois en matières ecclésiastiques, politiques et civiles (article 6). Le président du conseil est tenu de faire un rapport régulier au gouverneur (article 7).
Le « conseil des finances<ref>Modèle:Harvsp.</ref> » est initialement composé de trois seigneurs de l'ordre de la toison d'or, de deux conseillers, un receveur général, un audiencier et un greffier. Ce conseil est chargé de la direction générale des finances : son autorité s'étend sur les revenus tant ordinaires qu'extraordinaires, il règle les impôts et délivre l'argent pour les dépenses du gouvernement.
Les États provinciaux
Le pouvoir des différentes provinces est centralisé au sein des États, composés de prélats, de nobles et de députés des villes.
À titre d'exemple, les prélats des États de Brabant sont l'archevêque de Malines, en qualité d'abbé d'Afflighem, de l'évêque d'Anvers, en qualité d'abbé de Saint-Bernard, des abbés de Vlierbeck, de Villers, de Saint-Bernard, de Saint-Michel, de Grimbergen, de Parc, de Heylissem, d'Everboden, de Tongerloo, de Dilligem et de Sainte-Gertrude. Les nobles doivent au minimum disposer d'un titre de baron avec certains revenus pour faire partie des États de Brabant. L'abbé de Gembloux, quoique prélat, est repris comme le premier noble, avec le titre de comte de Gemblours. Quant au pouvoir urbain, il est composé de députés de toutes les villes du duché de Brabant, en sachant que seuls les députés<ref group="note">Les députés des villes appartiennent souvent à de vieilles familles nobles comme les t'Serclaes, van der Noot, Pipenpoy, de Beughem, de Locquenghien, etc. et ne peuvent donc pas être assimilés à un "tiers-état". La division de la société par ordre hiérarchisé, clergé, noblesse, tiers-état n'est propre qu'au royaume de France et ne peut être projetée ailleurs. L'organisation représentative des Pays-Bas étant plus proche de celle de l'Angleterre où également une division de la société en trois ordres est inapplicable, comme par ailleurs dans d'autres parties de l'Europe, républiques italiennes, Provinces-unies, etc.</ref> des trois chefs-villes, à savoir Louvain, Bruxelles et Anvers, ont le droit de participer aux séances des États.
Les résolutions des États de Brabant se prennent à l'unanimité des diverses puissances territoriales représentées. De plus, les prélats et les nobles ont pris l'habitude, lors de la prise de résolution, particulièrement en matière de subsides de la lier à la clause « à condition que le tiers-état suive & autrement pas<ref>Modèle:Harvsp.</ref> »
Joyeuse Entrée et privilèges des provinces
La Joyeuse Entrée est un recueil de 59 articles reprenant d'anciens privilèges obtenus par les villes et les habitants du duché de Brabant et dont le nouveau souverain promet, sous serment, l'observation devant les représentants des États de Brabant qui assistent en corporation à cette cérémonie d'inauguration. Pendant la période autrichienne, les cérémonies se déroulent à Bruxelles et les différents archiducs d'Autriche sont représentés par leur gouverneur ou par son ministre plénipotentiaire.
Charles VI ordonne à son ministre plénipotentiaire des Pays-Bas, le marquis de Prié, de prester les serments d'usage en Brabant le Modèle:Date<ref name="JE1717">Modèle:Harvsp.</ref>. L'archiduchesse Marie-Thérèse mandate le gouverneur des Pays-Bas, le prince Charles-Alexandre de Lorraine, pour présider à son inauguration en qualité de duchesse de Brabant le Modèle:Date<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. L'empereur Joseph II désigne également son gouverneur Albert de Saxe-Teschen pour le représenter à la cérémonie de la joyeuse entrée du Modèle:Date, comme duc de Brabant<ref name="ReferenceA">Modèle:Harvsp.</ref>
Tout au long du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, les représentants des États vont utiliser cette charte en avant pour refuser le paiement des impôts, pour défendre leurs privilèges et finalement pour destituer leur souverain, l'empereur Joseph II, en 1789.
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La guerre de succession d'Espagne aux Pays-Bas
La succession de Charles II d'Espagne
L'absence de successeur mâle au trône d'Espagne occupé par le roi Charles II rend les différents pays européens attentifs à une éventuelle succession qui pourrait entraîner un déséquilibre des rapports de force en Europe. Après l'examen de plusieurs options, Charles II institue par testament son petit neveu, Philippe, duc d'Anjou et petit-fils de Louis XIV pour héritier universel, avec la restriction que la monarchie espagnole soit toujours séparée de la couronne de France :
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Le roi Charles II meurt le Modèle:Date, et Louis XIV accepte le testament au nom de son petit-fils, le duc d'Anjou, le Modèle:Date<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Dans un premier temps, la plupart des états acceptent le testament du roi d'Espagne puisque le royaume et ses possessions restent indépendants des autres pays, même si le successeur appartient à la branche des Bourbons. Seul l'empereur [[Léopold Ier du Saint-Empire|Léopold {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:| }} }} de Habsbourg]] conteste ce choix et refuse de reconnaître le nouveau roi d'Espagne<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
L'occupation française des Pays-Bas espagnols
Dans les Pays-Bas espagnols, la nouvelle de la mort du roi d'Espagne, Charles II, et l'incertitude quant au sort de ces provinces jettent un certain trouble. L'inquiétude de la population quant aux risques d'une nouvelle guerre entraîne un état de fébrilité.
Le gouverneur des Pays-Bas espagnols, l'électeur Maximilien-Emmanuel de Bavière, connait bien la situation politique européenne et particulièrement la position de l'empereur Léopold, son premier beau-père<ref group="note">Maximilien-Emmanuel de Bavière a épousé en premières noces la fille ainée de l'empereur Léopold, Marie-Antoinette, en 1685. Celle-ci décède en 1692 et Maximilien épousa alors en 1695 Thérèse Sobieska, princesse de Pologne (1676-1730) fille du roi Jean III de Pologne et de Marie Casimire Louise de la Grange d'Arquien. Maximilien-Emmanuel de Bavière était aussi le beau-frère du Grand Dauphin fils de Louis XIV et époux de sa sœur Marie Anne Victoire de Bavière.</ref> par rapport à l'héritage espagnol. Le Modèle:Date, le marquis de Castel dos Rios, ambassadeur d'Espagne à la cour de Versailles, lui apporte la nouvelle de l'accord de la succession du trône d'Espagne par Louis XIV. L'électeur de Bavière décide de choisir le parti de Louis XIV et de Philippe V et il envoie à Versailles le marquis de Bedmar, commandant en chef des troupes royales des Pays-Bas, présenter ses respects au nouveau souverain d'Espagne. En même temps, il mandate le comte de Monasterol pour demander au nouveau souverain de le reconnaître comme gouverneur perpétuel des Pays-Bas<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Le marquis de Bedmar revient quelques jours plus tard à Bruxelles avec une lettre d'amnistie du roi d'Espagne pour les membres des nations emprisonnés à la suite des troubles survenus à Bruxelles l'année en Modèle:Date-<ref group="note">Il s'agit de l'arrêt du Conseil du Brabant du Modèle:Date condamnant à mort deux bourgeois, Arnould t'Kint, brasseur et Marc Duvivier, orfèvre et au bannissement à perpétuité douze autres bourgeois (Henri t'Kint, brasseur, Laurent Jacobs, marchand, Pierre Vanden Putten, orfèvre, Jean Francolet, coordonnier, Jacques Vandermeulen, poissonnier, Pierre De Cliever, tailleur d'habits, Nicolas Matthys, tanneur, Gilles Vanden Eynde, tailleur de pierre, Georges Rymbault, tailleur d'habits, Antoine Depré, tondeur de draps, Guillaume Leemans, couvreur d'ardoises et Nicolas Ursselincx, orfèvre) avec confiscation des biens</ref>.
Les États de Brabant, réunis en assemblée extraordinaire à laquelle participent et sont membres de droit uniquement les représentants de grandes abbayes, les abbés de Vlierbeek, de Villers, de Saint-Bernard, de Saint-Michel, de Grimbergen, de Heylissem, d'Averbode, de Tongerlo, de Dieleghem et de Sainte-Gertrude, les représentants de grandes seigneuries, les comtes d'Erps et de Wynegem, les barons de Willebroeck, d'Ittre, de Poederlé et de Spangen et les représentants des chefs-villes, MM. Van Eynatten, Sylvius, baron de Carloo, Dorville, Pipenpoy, Van Hove et Jordaens font parvenir un message de respect et de soumission à la reine-régente et aux gouverneurs à Madrid.
Le Modèle:Date, la veille de son départ pour l'Espagne, Philippe V reçoit de son grand-père des instructions générales pour gouverner l'Espagne, dont certaines sont plus spécifiques aux Pays-Bas :
Modèle:Citation bloc Modèle:Citation bloc
Avant de quitter Versailles pour Madrid, Philippe V confie à Louis XIV le gouvernement des Pays-Bas espagnols, « dans l'intérêt des deux couronnes ». Cette délégation de pouvoir est confirmée par une note de Madrid du Modèle:Date à l'attention du conseil privé des Pays-Bas<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Dès le début de l'année 1701, à la demande de Louis XIV, Maximilien de Bavière fait augmenter les forces militaires dans les Pays-Bas<ref group="note">Une première ordonnance du Modèle:Date prévoit la levée de Modèle:Unité dans la province de Luxembourg, pour en former un régiment. Une seconde ordonnance du Modèle:Date prescrit d'augmenter le nombre d'hommes dans les régiments d'infanterie et de cavalerie aux Pays-Bas, et modifie l'organisation de ces régiments.</ref>. Au début du mois de février, en concertation avec le gouverneur, Louis XIV envoie ses troupes s'emparer des places fortes de la barrière occupées par les garnisons des Provinces-Unies. À la fin du mois de Modèle:Date-, Maximilien de Bavière quitte ses fonctions de gouverneur et retourne en Bavière lever des troupes contre l'Empereur.
Louis XIV nomme le marquis de Bedmar gouverneur des Pays-Bas et lui confie pour mission de poursuivre l'augmentation des effectifs militaires<ref group="note">Ordonnance du Modèle:Date pour la levée de six nouveaux bataillons. Ordonnances du Modèle:Date pour la levée de quelques bataillons d'infanterie par clochers dans les provinces de Brabant, Flandres, Gueldres, Limbourg et Namur. Avertissement du Modèle:Date pour mettre sur pied une compagnie de grands mousquetaires. Ordonnance du Modèle:Date relative à la levée de trois cents hommes dans la province de Namur. Ordonnance du Modèle:Date pour la levée, dans la province de Flandre de 3250 hommes destinés à former les cinq nouveaux bataillons d'infanterie que le Roi a résolu de mettre sur pied.</ref>, la réparation des places et la construction de nouveaux ouvrages pour améliorer la défense de ces provinces. Dans sa tâche, il est secondé par le marquis de Puységur, par le maréchal de Boufflers, par l'intendant général de la Flandre française Du Gué de Bagnols et par le comte de Bergeyck. Mais comme le conseil de Flandre, établi à Madrid et présidé par le comte de Monterey et Fuente, envoie des ordres contradictoires au marquis de Bedmar, Louis XIV doit intervenir auprès de Philippe V pour remédier à cette situation et pouvoir donner directement les ordres dans les Pays-Bas.
Louis XIV poursuit sa politique de prise en main des Pays-Bas. En Modèle:Date-, il fait prescrire par le marquis de Bedmar aux militaires l'obéissance aux ordres de ses officiers<ref group="note">L'ordonnance du 9 juillet 1701 du marquis de Bedmar prescrit également à tous les soldats de l'armée du roi (d'Espagne) d'obéir aux officiers des troupes du roi de France.</ref>. Le Modèle:Date-, à la suite de la proposition de son ministre d'État Jean-Baptiste Colbert de Torcy<ref group="note">Le ministre Torci proposa en même temps, au comte de Marcin, une idée qui, dans ces conjonctures délicates, lui semblait pouvoir tourner également à l'avantage de la France & à celui de l'Espagne. C'était que Philippe cédât les Pays-Bas à Louis XIV, & que moyennant cette cession, le roi se chargeat de défendre le reste de la monarchie espagnole.</ref>, Louis XIV réclame à son petit-fils, dans une lettre confidentielle, la cession des Pays-Bas espagnols, comme compensation des sacrifices faits par la France pour défendre l'Espagne<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Mais l'électeur de Bavière s'insurge contre cette demande et obtient de Philippe V une convention lui garantissant les Pays-Bas espagnols en cas de perte de la Bavière.
La levée de soldats, par voie de tirage au sort, est nouvelle aux Pays-Bas, l'obligation de service militaire est également une charge nouvelle dans des provinces où l'armée est d'habitude recrutée au moyen d'engagements volontaires. Pour dissuader les éventuels déserteurs, le marquis de Bedmar édite plusieurs ordonnances en 1701 et en 1702<ref group="note">Ordonnance du Modèle:Date interdisant aux officiers et soldats, de quelque nation qu'ils soient, de quitter leur garnison sans permission, et décrétant la peine de mort contre les déserteurs. Ordonnance du Modèle:Date- prescrivant à tout individu engagé dans les bataillons d'infanterie nouvellement levés, de rejoindre son corps dans le terme des huit jours, à moins de fournir immédiatement un remplacement, et ce sous peine d'être traité comme déserteur.</ref>. Le roi Philippe V institue un code pénal pour l'armée dont une partie importante des délits sont sanctionnés de la peine de mort<ref group="note">Placard de Philippe V du Modèle:Date sur la discipline militaire à observer par les troupes royales des Pays-Bas et règlement de Philippe V sur l'organisation et la discipline des troupes de la monarchie d'Espagne.</ref>.
Au début de 1702, Louis XIV va faire modifier par son petit-fils l'organisation politique des Pays-Bas en réduisant les prérogatives des gouverneurs des Provinces dans un but de centralisation du pouvoir. Dans son ordonnance du Modèle:Date<ref>Modèle:Harvsp.</ref>, Philippe V supprime le conseil suprême des Flandres établi à Madrid, il réunit les trois conseils d'état, privé et des finances, en un seul conseil du roi dont le chef est le gouverneur des Pays-Bas, il regroupe les deux chambres des comptes de Flandre et de Brabant en une seule. De plus, en Modèle:Date-, Philippe V réglemente l'autorité et les gages des gouverneurs et souverains baillis des provinces ainsi que les gages des gouverneurs des principales villes.
De nouvelles dispositions sont également prises par le gouvernement des Pays-Bas pour augmenter ses ressources financières par les édits sur le timbre, les francs bâtonniers, le notariat, mais aussi par des impôts plus élevés sur les provinces. Outre le fait que les Pays-Bas vont être à nouveau un des théâtres de la guerre, l'instauration d'une conscription militaire et la pression fiscale vont rendre le régime mis en place par Louis XIV impopulaire auprès de la population…
La Joyeuse entrée de Philippe V
La Joyeuse entrée est une charte qui régit les obligations des princes vis-à-vis de leurs sujets et décrit les privilèges et les libertés des habitants des provinces des Pays-Bas vis-à-vis de leurs princes depuis le Moyen Âge. Sa reconduction lors du changement de souverain est l'occasion d'une cérémonie pendant laquelle certaines grandes familles nobles, certaines grandes abbayes et les chefs-villes, de la province viennent prêter serment devant le souverain ou son représentant. En échange, celui-ci s'engage à respecter les articles de la charte. En pratique, ce document limite les pouvoirs du souverain.
En Modèle:Date-, Louis XIV émet de fortes réserves au marquis de Bedmar quant à la prestation de serment de Philippe V par rapport aux privilèges des provinces :
Après examen de ces chartes, le conseil d'État des Pays-Bas conclut, dans sa consulte du Modèle:Date adressée au marquis de Bedmar, que d'éventuelles modifications entraîneront des lenteurs et des complications. Après un examen personnel, les conseillers du roi, le maréchal de Boufflers, le marquis de Puységur et l'intendant de Bagnols, jugent que Philippe V peut jurer les Joyeuses entrées des différentes provinces sans inconvénient. Dès lors, Philippe V va confier, par lettres patentes du Modèle:Date, au marquis de Bedmar, gouverneur des Pays-Bas, le soin de prêter et de recevoir les serments d'usage, à l'occasion de la Joyeuse entrée du roi, comme duc de Brabant et des autres provinces<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Les cérémonies d'hommage de la province de Brabant ont ainsi lieu à Bruxelles, à proximité de l'église de Cauwenbourg, le Modèle:Date. Le marquis de Bedmar prête les deux serments d'usage et reçoit ensuite le serment d'obéissance, de vasselage et de fidélité des députés des États du Brabant. La députation est composée des bourgmestres d'Anvers, de Bruxelles et de Louvain accompagnés de leurs conseillers-pensionnaires. Les députés de l'État noble sont l'abbé et comte de Gemblours, les princes de Horne, de Bergue et de Rubempré, les marquis d'Assche, de Westerloo et de Wemmel, les comtes de Coppignies, de Grobbendonk, d'Erps, de Cruykenbourg, de Corroy-le-Château, de Haudion, de Wynigem, d'Ursel et de Willebroek, les barons de Kumptich, de Bornival, de Boutersem, d'Ittere, de Carloo, de Poederlé, de Duffel, de Kiesekum, de Limalle, de Noirmont, de Wavre, de Sombreffe et de Herent et de tous les prélats représentant l'État clergé.
La même cérémonie se reproduit pour les États de Limbourg et les pays d'Outre-Meuse. Une fois l'acte d'inauguration terminé, la soirée se poursuit par un souper de gala suivi d'un bal et d'un feu d'artifice. Le Modèle:Date, d'autres inaugurations sont fêtées dans les autres provinces des Pays-Bas par des représentants du roi d'Espagne. Les représentants du roi Philippe V sont pour le duché de Luxembourg, le comte Jean Frédéric d'Autel, gouverneur de la Province, et Christophe d'Arnoult, président du conseil provincial, pour le duché de Gueldre, le comte Hornes, gouverneur et Philippe-François de Varick, vicomte de Bruxelles et chancelier du conseil, pour le comté de Hainaut, le comte du Rœulx, gouverneur, capitaine général et grand bailli, pour le comté de Namur, Philippe-François Spinola, comte de Bruay, gouverneur et pour la seigneurie de Malines, le conseiller au grand conseil, Jacques Stalin. Le Modèle:Date-, le marquis de Bedmar prête les serments pour le comté de Flandre.
Les relations diplomatiques pendant la guerre de succession d'Espagne
Alors qu'il a accepté dans un premier temps, pour maintenir la paix en Europe, la clause d'exclusion de regroupement des couronnes espagnole et française figurant dans le testament de Charles II, Louis XIV reconnaît que Philippe d'Espagne et sa postérité masculine conserveront les droits qui leur appartiennent à la succession de la Couronne de France<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Le Modèle:Date, le représentant de la Franche-Comté auprès de la diète de Ratisbonne, Neuforge, est informé, au nom de l'Empereur, de devoir quitter la ville de Ratisbonne dans les trois jours et les juridictions de l'Empire dans les trois semaines. L'électeur de Bavière intervient, en tant que gouverneur général des Pays-Bas pour offrir une protection à ce représentant<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Vu la crainte de l'apparition d'un empire potentiellement aussi puissant, l'Empereur, le roi d'Angleterre, les états-généraux des Provinces-Unies, l'électeur Palatin, les électeurs de Brandebourg et de Hanovre et le duc de Zell décident de signer un traité à La Haye, connu sous le nom de la « Grande Alliance », le Modèle:Date<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Certains états s'associent avec le roi de France et le roi d'Espagne. Il s'agit de l'électeur de Bavière, gouverneur des Pays-Bas espagnols, de l'Électeur de Cologne, évêque de Liège et le duc Rodolphe-Auguste de Brunswick-Wolfenbüttel.
Le roi d'Angleterre, Guillaume III, meurt le Modèle:Date sans enfants et Anne, fille de Jacques II, lui succède, selon l'ordre de succession établi par la Déclaration des droits (Bill of Rights) de 1689. Louis XIV refuse de reconnaître Anne comme reine d'Angleterre.
Le Modèle:Date, la reine Anne d'Angleterre déclare la guerre à la France<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Quelques jours plus tard, les états-généraux des Provinces-Unies déclarent également la guerre à la France et à l'Espagne<ref group="note">Manifeste du Modèle:Date.</ref>. En réponse, Louis XIV déclare la guerre à l'Empereur, à l'Angleterre, aux Provinces-Unies et à leurs alliés, le Modèle:Date<ref group="note">par Ordonnance du Roy « Sa Majesté s'est trouvé dans la nécessité, pour conserver ses propres États et ceux du Roy son petit-fils, d'armer de sa part et de faire des levées assez considérables pour pouvoir s'opposer aux entreprises de leurs ennemis communs. Et à cet effet, Sa Majesté a résolu d'employer toutes ses forces tant de terre que de mer, soutenues de la Protection Divine, qu'elle implore pour la justice de sa cause, de déclarer la guerre à l'Empereur, à l'Angleterre, aux États Généraux des Provinces-Unies et aux Princes, leurs alliés. »</ref>. La diète de Ratisbonne, à savoir les institutions du Saint-Empire, publie le Modèle:Date la déclaration de guerre de l'Empire à l'attention de la France à qui elle reproche d'avoir enfreint la paix de Ryswick, de s'être emparé de l'Espagne et de son empire.
En Modèle:Date-, à la suite de l'évolution du conflit en Europe, l'empereur [[Léopold Ier du Saint-Empire|Léopold {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:| }} }}]] annonce renoncer à tous les droits sur la succession de Charles II, au profit de son second fils, l'archiduc Charles, héritier de tous les droits sur la couronne d'Espagne, sous le nom de Charles III. Il y a maintenant deux rois d'Espagne !
Opérations militaires aux Pays-Bas espagnols
Le Modèle:Date, avant de quitter Versailles pour Madrid, Philippe V confie à Louis XIV le gouvernement des Pays-Bas espagnols, dans l'intérêt des deux couronnes.
La première décision de Louis XIV est de reprendre les places de la « barrière » occupées par les troupes des Provinces-Unies en vertu du traité de Ryswick et de les bouter hors des Pays-Bas. À cet effet, il envoie son conseiller militaire, le marquis de Puységur, se concerter avec le gouverneur des Pays-Bas, Maximilien de Bavière. L'opération militaire, dirigée par le maréchal de France Boufflers, se passe dans les meilleures conditions possibles : la nuit du 5 au Modèle:Date-, les troupes françaises entrent dans les places fortes sans la moindre réaction des garnisons hollandaises.
Les Français vont mettre à profit le reste de l'année 1701 pour renforcer la frontière nord des Pays-Bas espagnols, ainsi que la Gueldre espagnole et l'électorat de Cologne. Louis XIV met Modèle:Unité sous le commandement du maréchal de Boufflers en Flandre. Pendant ce temps, Le comte de Marlborough prend le commandement des troupes des alliés en même temps que la fonction de ministre plénipotentiaire auprès des États-généraux des Provinces Unies<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Au début du mois de Modèle:Date-, après la déclaration de guerre des alliés à la France et à l'Espagne, c'est le début des hostilités. La première manœuvre militaire est lancée par le comte Nassau-Saarbruck qui, à la tête de Modèle:Unité met le siège devant Keyserswert place forte de l'Électorat de Cologne située sur la rive droite du Rhin. Cette place défendue par le marquis de Blainville capitule le Modèle:Date après avoir tenu 59 jours de tranchée ouverte.
Le maréchal Boufflers tente une diversion sur Nimègue, mais à la suite de l'arrivée des troupes du comte d'Athlone, l'armée française est progressivement repoussée. Les alliés s'emparent ainsi de plusieurs villes et places fortes sur la Meuse, en Gueldre espagnole, Venlo, Ruremonde et Stevensweert, mais aussi la capitale, Gueldre et de la ville de Liège dans l'évêché.
Le comte de Marlborough a forcé les Français à se retirer derrière la ligne des places-fortes de la Meuse. Les alliés sont maîtres des duchés de la Gueldre espagnole et du Limbourg ainsi que de l'usage de Meuse entre Maastricht et la Hollande.
Mécontent des résultats de la campagne de 1702, Louis XIV rappelle le maréchal de Villeroy pour reprendre le commandement de l'armée française des Pays-Bas. En Modèle:Date-, alors que le duc de Marlborough entreprend le siège de la ville de Bonn<ref group="note">Le marquis d'Alègre avec ses troupes françaises défenseur de la ville de Bonn au profit de l'électeur de Cologne se rend le Modèle:Date, avec tous les honneurs, à la suite d'une attaque massive de l'artillerie anglaise.</ref>, l'armée française, conduite par les maréchaux de Villeroy et Boufflers, attaque Tongres<ref group="note">Les deux bataillons d'infanterie d'Est et de Portmore se rendent après un combat acharné.</ref> le Modèle:Date- pour se rendre vers Maastricht et Liège et affronter les troupes alliées du général Ouwerkerk.
Le siège de Bonn terminé, le duc de Marlborough veut obliger les Français à livrer bataille. À cet effet, il ordonne au général Menno van Coehoorn de marcher sur Ostende et l'assiéger, au général Van Sparre de marcher au sud-ouest sur Anvers au général Modèle:Lien de partir de Berg-op-Zoom vers Anvers, tandis que lui-même marchera sur Lierre. Villeroy ne se laisse pas surprendre par la manœuvre de diversion de Marlborough, et envoie toutes ses troupes de Diest à Anvers pour protéger le port. La bataille a lieu à Ekeren le Modèle:Date, les troupes françaises et espagnoles commandées par le marquis de Bedmar, surprennent les troupes hollandaises du général Obdam et les forcent à la retraite.
Le reste de la campagne de 1703 est marqué par un grand nombre de positions occupées occasionnellement par les deux armées. Marlborough a cependant réussi à transporter le théâtre de la guerre des frontières des Provinces-Unies dans les plaines du Brabant, mais sans remporter de grande victoire.
Étant donné les problèmes rencontrés par les alliés lors de la campagne d'Allemagne de 1703, Marlborough quitte les Pays-Bas en Modèle:Date- avec une bonne partie de son armée en Allemagne pour soutenir l'armée impériale du prince de Bade tout en laissant des garnisons dans les places de la Meuse sous le commandement du général Ouwerkerk.
En Modèle:Date-, les troupes franco-bavaroises sont défaites en Bavière, lors de la bataille de Höchstädt. L'électeur Maximilien-Emmanuel de Bavière, après s'être vu offrir la possibilité de rester à la tête de la Bavière sous les conditions strictes d'une alliance avec l'Autriche, choisît de quitter son pays pour revenir aux Pays-Bas en Modèle:Date- et reprendre ses fonctions de gouverneur et de vicaire-général au nom du roi Philippe V. Tandis que le marquis de Bedmar, nommé vice-roi de Sicile, quitte les Pays-Bas le Modèle:Date.
En 1705, le Duc de Marlborough envisage d'envahir la France par la Moselle. Mais cette manœuvre échoue faute du soutien des troupes du prince de Bade. De retour dans les Pays-Bas, Marlborough parvient à percer avec succès les lignes de défense françaises du Brabant lors de la bataille d'Eliksem, près de Tirlemont, le Modèle:Date. Mais Marlborough ne peut poursuivre la campagne à la suite de la décision des députés des États de Hollande de retirer leurs troupes. Les Français se retranchent derrière la Dyle et construisent une nouvelle ligne de retranchements.
Pendant l'hiver, Louis XIV renforce l'armée française des Pays-Bas. En apprenant que le duc de Marlborough fait mouvement de Tirlemont pour assiéger Namur, le maréchal de Villeroy vient placer ses troupes sur la Méhaigne. Le choc entre les deux armées se produit à Ramillies le Modèle:Date. L'armée alliée va remporter la victoire sur l'armée française. Les alliés poursuivent leur avance et les villes et places vont tomber les unes après les autres, Louvain le Modèle:Date-, Bruxelles le Modèle:Date-, Malines, Lierre, Gand, Alost, Damme, Audenarde, Bruges et Anvers le Modèle:Date-, Ostende le Modèle:Date-, Menin le Modèle:Date- et Ath le Modèle:Date-. Le maréchal Villeroy semble impuissant à arrêter le processus d'effondrement militaire dans les Pays-Bas. À la fin de cette campagne, les Français sont encore maîtres du Hainaut, du Namurois et du Luxembourg, où Maximilien-Emmanuel établit ses troupes.
Louis XIV décide de rappeler le maréchal de Vendôme du Nord de l'Italie pour prendre le commandement dans de l'armée française des Flandres. Celui-ci va baser sa défense sur des obstacles naturels, l'Escaut, la Haine, la Sambre et sur une ligne de redoutes entre Mons, Charleroi et Namur. Les troupes françaises sont également renforcées. En Modèle:Date-, le duc de Marlborough réunit ses forces à Anderlecht tandis que Vendôme établit ses troupes à proximité de Fleurus. Les deux armées vont passer l'été en déplacements dans les provinces du Hainaut et du Tournaisis sans réelle confrontation. En octobre, les troupes rentrent dans leurs quartiers d'hivers.
Au début de 1708, Louis XIV envoie son petit-fils, le duc de Bourgogne, prendre le commandement de l'armée tandis que Maximilien de Bavière prend celui de l'armée du Haut-Rhin. Au début de la campagne, l'armée française se positionne sur une ligne entre Genappe et Braîne l'Alleud tandis que les troupes anglaises du duc de Marlborough s'installent près de Louvain. Les deux armées se font face pendant plusieurs semaines, ce qui permet à l'armée impériale du Prince Eugène d'opérer sa jonction avec Marlborough. Le duc de Bourgogne décide de détacher une partie de ses troupes vers l'Escaut; les Français s'emparent par surprise de Gand le Modèle:Date et entrent dans la ville de Bruges quelques jours plus tard. Les troupes françaises tiennent à présent toute la vallée de l'Escaut, depuis Valenciennes jusqu'à la mer du Nord. Seule la citadelle d'Audenarde reste aux mains des coalisés. En vue d'empêcher sa prise par les Français, le duc de Marlborough s'empare de Lessines le Modèle:Date- et il amène ses troupes à marches forcées vers l'Escaut. Les deux armées s'affrontent au nord d'Audenarde le Modèle:Date. Les Français perdent cette bataille à la suite d'erreurs tactiques et se replient sur Gand. La route de France est désormais dégagée. Le prince Eugène fait marche vers le sud dans les jours qui suivirent avec 75 000 hommes pour porter le combat sur le territoire français. Le maréchal de Boufflers arrive juste à temps (Modèle:Date-) avec un contingent de 15 000 hommes pour défendre Lille. Il parvient à défendre la ville jusqu'en août, mais les coalisés s'emparent Lille le Modèle:Date-, après un siège de soixante-deux jours. L'électeur de Bavière, tente une diversion et attaque Bruxelles fin novembre, sans succès. Les troupes françaises du maréchal de Boufflers repliées dans la citadelle de Lille capitulent finalement le Modèle:Date-. Marlborough et le prince Eugène se retournent alors vers Gand, où les troupes françaises battues à Audenarde et commandées par le comte de la Mothe se sont repliées, et ils s'emparent de cette place le Modèle:Date-. La France est ouverte à une invasion.
En 1709, en vue de s'assurer le Hainaut, le duc de Marlborough et le prince Eugène décident d'abord d'entreprendre le siège de Tournai. La ville se rend le Modèle:Date- et la citadelle est prise le Modèle:Date-. Les troupes alliées reviennent vers Mons pour affronter le Modèle:Date-, l'armée française conduite par les maréchaux de Villars et Boufflers. Au cours de la bataille de Malplaquet, la plus sanglante de la guerre de Succession d'Espagne, les alliés qui ont perdu 20 000 à 25 000 hommes, renoncent à envahir la France. Les Français n'ont perdu qu'environ 6 000 hommes, et se replient en bon ordre sur Bavay et Valenciennes. Les troupes alliées s'emparent de Mons, après un siège conduit par le prince d'Orange, le Modèle:Date-. Après la reddition de Mons, les deux armées se retirent dans leurs quartiers d'hiver : les Anglais à Gand, les Danois à Bruges, les Prussiens sur la Meuse. Namur est la seule forteresse des Pays-Bas encore aux mains des Français !
Au début de 1710, les efforts des alliés se portent sur la France. La campagne leur est favorable, le duc de Marlborough s'empare de plusieurs places fortes de France, Douai le Modèle:Date-, Béthune le Modèle:Date-, Saint-Venant le Modèle:Date- et Aire le Modèle:Date-.
En 1711, la ligne de défense des Français est formée de la Canche, de la Scarpe et de la Sambre, avec une ligne de retranchements. Le duc de Marlborough réunit son armée près de Douai en mai. Après quelques mouvements de troupes et tentatives d'attaques, il parvient à passer la Sensée à Aubencheul-au-Bac le Modèle:Date-. Le maréchal de Villars se porte vers l'endroit de passage, mais trop tard. La rive droite de Bouchain est investie le Modèle:Date-, tandis que la garnison forte de Modèle:Unité défendant la rive gauche de Bouchain se rend le Modèle:Date-. La route de Paris est ouverte aux alliés ! Cependant, à la fin de l'année, à la suite des accords de réconciliation entre la France et la Grande-Bretagne, la reine de Grande-Bretagne relève le duc de Marlborough du commandement des forces alliées aux Pays-Bas à la surprise des alliés.
En 1712, le Prince Eugène reprend le commandement de l'armée impériale et des troupes hollandaises en Flandre, tandis que James Butler (2e duc d'Ormonde) reprend la direction des Anglais et de leurs auxiliaires. Le Modèle:Date-, les alliés commencent le siège du Quesnoy et prennent la ville le Modèle:Date-. Étant donné l'existence de négociations de paix entre Louis XIV et le nouveau ministère anglais, le duc d'Ormonde et l'armée anglaise abandonnent les alliés sous des ordres secrets pour se retirer sur Gand et Bruges. Le prince Eugène continue le combat et il investit Landrecies. Pendant que les troupes alliées sont occupées, le maréchal Villars décide dans le plus grand secret de porter son attaque sur Denain. Cette bataille de Denain a lieu le Modèle:Date et se solde par une victoire inespérée des armées françaises, avec pour conséquence la retraite des troupes alliées sur Mons. La ville de Le Quesnoy est reprise par les Français.
L'année 1713 est marquée par la signature du traité d'Utrecht entre la Grande-Bretagne, les Provinces-Unies et la France. Le cessez-le-feu est effectif le Modèle:Date dans les Pays-Bas.
L'occupation des Pays-Bas par les alliés
Le roi Charles III d'Espagne nomme le comte Philippe-Louis de Sinzendorff, ministre plénipotentiaire pour le gouvernement des Pays-Bas par lettre patente du Modèle:Date. Le comte de Sinzendorff doit trouver un compromis avec les Provinces-Unies pour l'occupation de la Gueldre espagnole et du Limbourg reconnaissant le gouvernement civil à Charles III et le gouvernement militaires aux états généraux. Un semblant d'administration se met en place, avec une cour de justice à Henri-Chapelle pour le duché de Limbourg et une Chambre des domaines à Herve par les ordonnances du Modèle:Date et du Modèle:Date. À la suite de la nomination du comte de Sinzendorff comme chancelier de la cour à Vienne, Charles III nomme à sa place, le comte Pierre de Goes administrateur général des Pays-Bas par lettre patente du Modèle:Date.
À la suite de la lourde défaite de l'armée française à Ramillies le Modèle:Date et à la prise de nombreuses places fortes par les Alliés, des contacts ont lieu entre le duc de Marlborough, les députés des Provinces-Unies et les députés des États du Brabant :
Malgré la présence française dans le pays, Les assemblées générales des États du Brabant du Modèle:Date et des États de Flandre du Modèle:Date décident de reconnaître Charles III comme souverain<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Pendant le reste de la guerre de succession d'Espagne, les Pays-Bas vont rester une base d'opérations militaires contre la France. La direction des affaires courantes est confiée à une « Conférence » de ministres d'Angleterre et des Provinces-Unies, mais sans les Autrichiens. Cette Conférence remet progressivement en place les structures de gouvernement général des Pays-Bas, et plus particulièrement pour les provinces de Brabant, de Flandre et de Malines, mais également pour les autres provinces en vue d'une future soumission<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Le conseil d'état est rétabli le Modèle:Date, il est composé, de l'archevêque de Malines, des principaux seigneurs du pays, le duc d'Arenberg et d'Arschot, le comte de Thirimont, le comte d'Ursel, etc. avec à sa tête le duc de Marlborough comme gouverneur militaire de Bruxelles. Le conseil des finances est rétabli le Modèle:Date, la chambre des comptes de Flandre le Modèle:Date, la chambre des comptes du Brabant le Modèle:Date.
Mais sous une apparente autonomie des provinces, les deux puissantes occupantes, la Grande-Bretagne et les Provinces-Unies, tiennent les Pays-Bas. La Conférence des ministres va ainsi aller jusqu'à émettre le Modèle:Date un nouveau règlement pour le gouvernement des Pays-Bas vu la réticence des provinces de payer certaines demandes de réquisition aux pays occupants parce qu'ils ont reconnu la souveraineté de l'archiduc d'Autriche en tant que roi d'Espagne Charles III.
Ce règlement va jusqu'à obliger les députés à le signer sous peine d'être démissionnés.
Le Modèle:Date, une délégation de députés extraordinaires de provinces des Pays-Bas, composée du baron de Pallant, abbé de Sainte-Gertrude, du comte de Maldeghem, du vicomte et bourguemaître de Louvain Vande Ven, du comte de Grand Breucq, du marquis de Rodes, baron de Berleghem et du baron de Renesse, adresse une requête à l'attention des ambassadeurs anglais et des députés des États Généraux des Provinces-Unies. Ils leur rappellent la lettre du Modèle:Date par laquelle le duc de Marlborough et les députés des Provinces-Unies leur avaient confirmé qu'ils défendaient les intérêts du roi Charles III et qu'en échange d'une soumission à ce souverain, celui-ci les maintiendrait dans l'entière jouissance de tous leurs droits et privilèges, tant ecclésiastique que séculiers. Les députés demandent qu'en application de cette promesse, l'empereur Charles VI vienne faire sa Joyeuse entrée dans les Pays-Bas dans les meilleurs délais.
Malgré cette requête, les députés des Pays-Bas doivent accepter l'ultimatum fixé par la Conférence et répondent positivement aux réquisitions. Les députés s'adressent cependant à nouveau à l'empereur le Modèle:Date, puis au comte de Sinzendorff, ministre plénipotentiaire de l'empereur, le Modèle:Date pour exprimer leur mécontentement quant à la soumission exigée par les deux puissances occupantes. Ce dernier, occupé dans les négociations à Utrecht, leur conseille de prendre leur mal en patience en attendant le règlement diplomatique de la guerre. Les intérêts des provinces des Pays-Bas restent un objet secondaire pour les ministres de l'empereur. Simultanément à la suite de nouveaux refus de répondre à certaines réquisitions, la Conférence des ministres va jusqu'à révoquer et remplacer les députés du conseil d'état. Finalement, les députés des Pays-Bas adoptent une attitude conciliante qui permet de régler ce conflit au moment de la signature du traité d'Utrecht entre la France, la Grande-Bretagne et les Provinces-Unies.
Les Pays-Bas sont ravagés par une nouvelle guerre de près de dix ans. De plus, les Provinces-Unies suppriment les barrières commerciales érigées par les Espagnols et les Français, au profit de leurs marchandises, les tarifs douaniers de 1680 sont remis en application, la Chambre de commerce de Bruxelles est supprimée tandis que les Anglais introduisent leur charbon au détriment de ceux du Hainaut, occupé par les Français. Les recettes des provinces diminuent. De plus, les habitants des Pays-Bas sont inquiets pour leur religion, malgré les instructions données aux troupes alliées<ref group="note">Ordonnance du duc de Marlborough du Modèle:Date enjoignant aux militaires de porter tout le respect requis aux ecclésiastiques, et défendant aux soldats protestants d'entrer dans les églises. Ordonnance de Henri de Nassau, seigneur d'Ouwerkercke, généralissime des troupes des Provinces-Unies, du Modèle:Date contenant les mêmes dispositions. Ordonnance du duc de Marlbrorough et des députés des états-généraux des Provinces-Unies du Modèle:Date défendant aux troupes alliées de donner la moindre occasion d'offense ou de scandale en ce qui regarde la religion catholique et interdisant l'entrée des églises aux soldats protestants. Déclaration du duc de Marlborough du Modèle:Date par laquelle il prend sous sa protection les couvents et biens de l'ordre des Chartreux et des Chartreuses.</ref>; les deux puissances d'occupation sont protestantes. Les nominations d'évêques à la suite de la vacance de sièges sont ajournées<ref group="note">sede vacant du siège d'évêque d'Anvers de 1706 à 1710, de celui de Bruges de 1706 à 1710, de celui de Malines de 1711 à 1716.</ref>. Les habitants des provinces occupées par les alliés attendent l'arrivée et l'inauguration de Charles III, mais il faut attendre la fin de la guerre et la mise en place des traités, le traité de paix de Rastadt du Modèle:Date et le traité de la Barrière entre l'empereur et les Provinces-Unies (1715)…
Les traités d'Utrecht et des Barrières
La Grande Alliance (1701)
Vu la crainte de l'apparition d'un empire potentiellement aussi puissant que celui composé de la France de Louis XIV et de l'Espagne et de ses territoires, l'empereur Léopold de Habsbourg, le roi Modèle:Souverain2 d'Angleterre, les états-généraux des Provinces-Unies, l'électeur Palatin, l'électeur Frédéric III de Brandebourg, roi de Prusse, l'électeur Georges-Louis de Hanovre, et le duc de Zell mettent en place un projet de ligue offensive et défensive qu'ils ratifient sous le nom de la Grande Alliance, à La Haye le Modèle:Date.
Les contractants s'engagent à reprendre les Pays-Bas espagnols et rétablir la barrière, à reconquérir le Milanais, les royaumes de Naples et de Sicile, avec les îles de la Méditerranée qui en dépendent et les ports de Toscane, à s'emparer de toutes les possessions espagnoles dans les Indes pour se les partager, à continuer la guerre jusqu'à ce que la satisfaction juste et raisonnable fût donnée à l'empereur, au roi d'Angleterre et aux états-généraux sur tous les griefs et à assurer par tous les moyens la séparation des deux couronnes de France et d'Espagne… De plus, tous les princes et États d'Europe sont invités à accéder à la présente convention et une fois les hostilités commencées, aucun des contractants ne pourra se retirer sans se mettre en guerre avec les autres.
Préliminaires au traité
Dès 1706, à la suite de la défaite française lors de la bataille de Ramillies et des revers de Philippe V en Espagne, le roi Louis XIV fait une première tentative, via l'électeur de Bavière, auprès de la reine d'Angleterre et des états généraux des Provinces-Unies pour l'ouverture d'une conférence de paix. Cependant, malgré tout l'intérêt de la démarche, les alliés estiment que les garanties données par le roi de France sont insuffisantes et lui adressent une fin de non-recevoir<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
En 1709, le roi Louis XIV prend un nouveau contact avec les alliés, en vue de négocier la paix. À cet effet, il envoie le ministre Colbert de Torcy et le président Rouillé à La Haye. Ceux-ci reçoivent, à titre de préliminaires, un premier projet de quarante articles rédigés par les puissances alliées<ref group="note">Ces préliminaires à un traité datés du Modèle:Date sont signés par le prince Eugène de Savoie et le comte Philippe Louis de Sinzendorff pour l'empereur, par le duc de Marlborough et le vicomte Townshend pour la reine et les députés Juste van Welderen, Modèle:Lien, Antoine Heinsius , Coningh, F. Baron de Reede de Resnwonde, Sicco van Goslinga, Ernest d'Ittersum, Wicher Wichers, Wilhem Buys, Vander Dussen pour les états généraux.</ref> et daté du Modèle:Date.
Ces préliminaires reprennent les conditions que les alliés veulent imposer à la France, à savoir, entre autres, la reconnaissance de Charles III comme Roi d'Espagne par Louis XIV, la remise du territoire espagnol à Charles III, l'exigence de joindre son armée à celle des Alliés pour expulser Philippe V d'Espagne en cas de refus de celui-ci d'être détrôné, l'exclusion d'acquisition de villes fortes, places ou terres dans les territoires espagnols, dont les Pays-Bas, par la France – cet article va au-delà de l'objet du traité de La Haye de 1701, qui visait uniquement la séparation des monarchies de France et d'Espagne – la mise en place d'une barrière de places fortes dans les Pays-Bas pour protéger les Provinces-Unies, l'arrêt des hostilités seulement après exécution des articles antérieurs, après cession de la couronne d'Espagne à Charles III et après ratification des traités de paix à venir par la France (l'article XXXVII).
En pratique, outre le fait qu'il s'agit d'une mission impossible, ces préliminaires sont inacceptables voir humiliants pour la France et Louis XIV. Dès le retour du ministre Colbert de Torcy à Versailles, Louis XIV décide de rompre sur-le-champ les conférences<ref>Modèle:Harvsp.</ref> le Modèle:Date
Cependant la défaite de l'armée française à la bataille de Malplaquet le Modèle:Date oblige Louis XIV à revoir sa position. À cet effet, le ministre de Torci fait parvenir, en Modèle:Date-, un projet de paix<ref>Modèle:Harvsp.</ref> au député résident Petticum dans lequel le roi accepte les articles des préliminaires, hormis l'article XXXVII relatif aux conditions d'arrêt du conflit et qu'il est disposé à accepter, dans un premier temps, de démarrer les conférences à Mont-Sainte-Gertrude pour renégocier cet article. Mais ces négociations sont finalement rompues, à la suite de l'intransigeance des députés des Provinces-Unies, et les deux ministres plénipotentiaires français, le marquis d'Huxelles et l'abbé Polignac, quittent Mont-Sainte-Gertrude, le Modèle:Date.
Traité de la Barrière entre la Grande-Bretagne et les Provinces-Unies (1709) et sa révision (1713)
La guerre de succession d'Espagne n'est pas encore terminée que la Grande-Bretagne, sous le gouvernement des Whigs, et les Provinces-Unies concluent un premier traité de la Barrière le Modèle:Date dont le but est de garantir le soutien des Provinces-Unies à la reconnaissance de la reine Anne à la succession de la couronne d'Angleterre en échange du soutien de la Grande-Bretagne aux revendications des Provinces-Unies d'établir une barrière forte et suffisante de places et de villes contre la France dans les Pays-Bas espagnols.
La reine Anne va donner les pleins pouvoirs à son ambassadeur plénipotentiaire le vicomte Townshend pour négocier avec les députés<ref group="note">Les députés des états généraux des Provinces-Unies sont les sieurs Jean van Welderen, seigneur de Valburg, grand-bailli de la Basse-Betuwe, du Corps de la noblesse de la Province de Gueldre, Modèle:Lien, seigneur de Lier, Saint-Antoine et ter Lee, de l'ordre de la noblesse de la Province de Holande et de West-Frise, Antoine Heinsius, conseiller pensionnaire de la Province de Hollande et de West-Frise, garde du grand sceau et surintendant des fiefs de la même province, Corneille van Gheel, seigneur de Spanbroek, Bulkesteyn, etc., Gedeon Hoeuft, chanoine du chapitre Saint-Pierre à Utrecht, conseiller élû dans les états de la Province d'Utrecht, Hessel van Sminia, secrétaire de la chambre des comptes de la Province de Frise, Ernest d'Ittersum, seigneur d'Osterhof, du corps de la noblesse de la Province d'Over-Yssel, Wicher Wichers, sénateur de la ville de Groningue.</ref> des états généraux des Provinces-Unies. Le traité comporte 20 articles principalement axés sur la reconquête solidaire des Pays-Bas espagnols par les deux puissances maritimes, leur volonté de conquérir un maximum de villes, d'édifier une barrière contre la France, d'exclure à la couronne française toute acquisition de terres dans les Pays-Bas, de n'autoriser la prise de possession des Pays-Bas par Charles III qu'une fois un accord sur la barrière, la poursuite de la fermeture de l'Escaut (article XIV du traité de Munster).
En résumé, ce traité des barrières entre les deux puissances maritimes est un projet d'occupation militaire et économique des Pays-Bas espagnols par les Provinces-Unies.
Cependant, à la suite de l'évolution positive des négociations pour un traité de paix à Utrecht et à la crainte d'un changement futur d'alliances, le parlement britannique dirigé par les tories estime que les avantages accordés, particulièrement dans les articles IV et IX, aux Provinces-Unies dans le cadre du traité de la Barrière de 1709 sont excessifs. Le comte de Stratfford est mandaté par la reine Anne pour proposer aux États généraux de revoir ce « Traité de garantie pour la succession de la Couronne de la Grande-Bretagne et pour la barrière de Leurs Hautes Puissances ». L'intention est de supprimer le droit des Provinces-Unies de mettre des garnisons à Lille, Condé, Valenciennes et Maubeuge, ainsi qu'à Termonde, Lierre et Haelen mais aussi de réduire également les possibilités de déplacement de troupes hollandaises dans les Pays-Bas. Le nouveau traité de la Barrière conclu entre les deux États le Modèle:Date révoque ainsi celui de 1709.
Reprise des négociations (1711)
L'opinion anglaise commence à trouver la guerre longue et coûteuse. le parti tory, parti de la paix, commence à se faire entendre à Londres et prend le pouvoir au parti whig, lors des élections du Modèle:Date. Le duc de Marlborough, chef de la faction des Whigs perd ainsi son influence au profit d'Henri Saint-John, vicomte de Bolingbroke. Alors que les forces alliées remportent des succès contre les Français dans les Pays-Bas, avec le duc de Marlborough, la situation est différente sur les autres fronts : les Anglais sont défaits à Briguega le Modèle:Date et les Autrichiens à Villaviciosa deux jours plus tard ! Les Alliés sont en déroute en Espagne.
À la demande de la reine Anne, le comte de Jersey établit une communication<ref group="note">L'abbé Gautier, ancien aumônier du comte de Tallard, resté à Londres va servir de contact entre les deux pays.</ref> entre les diplomaties britanniques et françaises en Modèle:Date- pour reprendre les négociations en vue de la paix. Le ministre de Torcy est d'avis de reprendre ces négociations via Londres et les premiers contacts s'établissent.
Deux décès surviennent en quelques jours : le grand dauphin, père de Philippe V et fils de Louis XIV, meurt le Modèle:Date tandis que l'empereur Modèle:Souverain2 décède sans descendance, le Modèle:Date. Ces deux décès ont des implications importantes sur l'équilibre européen et par conséquent sur les négociations pour la paix. En effet, Joseph {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:| }} }} n'a pas de descendance et son successeur, comme empereur du Saint-Empire, est son frère, l'archiduc Charles, soutenu en tant que roi d'Espagne par la coalition sous le nom de Charles III. Après avoir fait la guerre pendant dix ans pour que les royaumes de France et d'Espagne soient séparés, la mort de l'Empereur regroupe l'Autriche et l'Espagne sous la même couronne, celle des Habsbourgs, avec pour conséquence un déséquilibre des puissances en Europe. Ce scénario n'est pas acceptable pour la Grande-Bretagne et les Provinces-Unies, pour lesquels le roi Philippe V redevient une option préférentielle.
Le vicomte de Bolingbroke est envoyé par la reine Anne pour traiter secrètement avec le ministre Colbert de Torcy. Louis XIV accepte de négocier la paix avec, comme point de départ, le maintien de Philippe V sur le trône d'Espagne et sur la base, entre autres, de la formation dans les Pays-Bas d'une barrière suffisante pour la sûreté des Provinces-Unies. Les deux parties décident de porter le siège des conférences à Londres. Louis XIV nomme, à cet effet, Nicolas Mesnager, pour négocier. Celui-ci arrive à Londres le Modèle:Date pour conclure les articles préliminaires le Modèle:Date- dont la première partie est relative à des avantages particuliers en faveur de l'Angleterre, la reconnaissance de la reine Anne en tant que reine d'Angleterre, mais aussi des transferts de territoires (Gibraltar, Terre-Neuve…) tandis que la seconde partie concerne les bases d'une paix générale en Europe, dont la séparation des couronnes de France et d'Espagne.
Une fois cette négociation connue de leurs alliés, ceux-ci expriment leur mécontentement, particulièrement l'empereur Charles VI qui refuse de démarrer de nouvelles conférences sur la base de ces textes ; il exhorte ses deux alliés à ne pas négocier en se référant au traité d'Alliance signé en 1701.
Cependant, la Grande-Bretagne et les Provinces-Unies acceptent les préliminaires proposés par la France. Le Modèle:Date, la reine Anne informe les deux chambres du parlement de la décision prise de traiter avec la France en vue de la paix. Le congrès de paix démarre le Modèle:Date à Utrecht entre trois pays, la Grande-Bretagne, les Provinces-Unies et la France.
Une suspension des armes est signée entre la France, l'Espagne et l'Angleterre le Modèle:Date par le ministre Colbert de Torcy et le vicomte de Bolingbroke, ambassadeur britannique à Paris. Celle-ci sera prolongée en Modèle:Date-.
Cession des Pays-Bas à l'électeur de Bavière par Philippe V (1712)
Le Modèle:Date, Philippe V renonce à la souveraineté des Pays-Bas au profit de Maximilien-Emmanuel de Bavière, sur la base de la promesse faite par Louis XIV en Modèle:Date-.
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L'acte de renonciation, signé de Philippe V et de Manuel de Vadillo y Velasco, est cependant complété d'une ensemble de douze articles dont le second impose à l'électeur la cession d'un État, voire d'une propriété à la princesse des Ursins en remerciement des services rendus à la cour d'Espagne. Ce territoire que « ladite princesse nommera & choisira à sa satisfaction, soit les trois Pays d'Outre Meuse, ou Lokeren, au pays de Waes, avec les huit paroisses de Keure, ou en telle autre province qui soit le plus à sa convenance ». Le roi accorde ainsi par cet acte à l'électeur les pleins pouvoirs pour prendre possession de tous les Pays-Bas en tant que vicaire-général.
Cependant, sur les faits, l'électeur n'est en possession sur le terrain que du comté de Namur et du duché de Luxembourg, les autres provinces des Pays-Bas sont occupées par les alliés. Maximilien-Emmanuel fait sa joyeuse entrée à Luxembourg et à Namur puis vient s'établir à Namur où il installe sa cour, établit un Conseil d'État et un Conseil des finances.
Les Pays-Bas sont maintenant en théorie un État indépendant. Mais en pratique, ils sont divisés en trois entités : l'État composé des provinces de Luxembourg et de Namur de Maximilien-Emmanuel de Bavière, le duché de Limbourg géré par le ministre plénipotentiaire de Charles VI et les autres provinces sous occupation des deux puissances maritimes.
Négociations en vue de la paix (1712) et traités d'Utrecht (1713)
Le congrès pour la paix s'ouvre le Modèle:Date dans l'hôtel de ville d'Utrecht. Les autorités de la ville éditent à l'attention des ambassadeurs et ministres plénipotentiaires des différentes nations représentées un règlement précisant les modalités de comportement pour eux et leur maison. De plus, les magistrats d'Utrecht interdisent aux gens de livrée, à savoir domestiques, pages, laquais, cochers et valets, de porter des armes sous peine d'emprisonnement afin de maintenir l'ordre et la tranquillité dans la ville.
Les différents États représentés<ref>Modèle:Harvsp.</ref> sont l'Angleterre, l'Empire, les États généraux, la France, le cercle de Franconie, le duché de Guastalla, les Trois Ligues des Grisons, le royaume de Hanovre, la principauté de Hanau, le cercle du Haut-Rhin, l'électorat de Hesse-Cassel, le chapitre de Hildesheim, la province du Schleswig-Holstein, le duché de Lorraine, Mayence, le duché de Modène, la principauté épiscopale de Münster, le Palatinat, le duché de Parme, le royaume de Pologne et l'électorat de Saxe, le royaume du Portugal, le royaume de Prusse, la cour de Rome, les États de Savoie, le cercle de Souabe et de Wurtemberg, le royaume de Suède, la Suisse, la Toscane, l'électorat de Trèves, la république de Venise, l'Espagne, le chapitre de Cologne, l'électorat de Cologne, la principauté de Molfetta, l'électorat de Bavière, le duché de Bouillon<ref group="note">De nombreux états d'Europe envoient une délégation pour exprimer leurs revendications ou leurs attentes à l'occasion de ce grand traité international. Les trois ministres plénipotentiaires de l'Empereur sont le Philippe-Louis de Sinzendorff, Diego Hurtado de Mendoza comte de la Corzana et le baron de Kirchner. L'importante représentation des États Généraux des Provinces-Unies compte le baron de Randwyk (Gueldre), Guillaume Buys Conseiller pensionnaire d'Amsterdam, Bruno van der Dussen, Corneille de Gheel Seigneur de Spanbroek (Zélande), le baron Modèle:Lien (Utrecht), Sicco van Goslinga (Frise), le comte Adolph de Rechteren (Overyssel), le comte Charles-Ferdinand de Inhausen (Groningue). Les ambassadeurs extraordinaires et plénipotentiaires de France sont marquis d'Uxelles, l'abbé Melchior de Polignac et Nicolas Mesnager. Ceux d'Espagne le comte Don François Marie de Paule de Vruegna et Don Isidore d'Azevedo & Rosales. Les autres nations représentées sont le cercle de Franconie dont les représentants sont le comte François de Schonborn et le baron de Fischern, le duché de Guastalla représenté par le comte Louis de Fantoni, les Grisons par le baron de Salisch, le royaume de Hanovre par le baron Jean-Gaspar de Bathmar, la principauté de Hanau par le baron d'Edelsheim, le cercle du Haut-Rhin par le baron George Bernard d'Engelbrechten, l'électorat de Hesse-Cassel par le baron de Dalwitch, le chapitre de Hildesheim par le baron Ernest Fréderic de Twickel, la province du Schleswig-Holstein par Herman de Petkum, le duché de Lorraine par les barons Joseph de Germini, Wolfgang de Forstner et le seigneur Jean Léonard de Moineville, Mayence par le comte Jean-Philippe de Stadian, le duché de Modène par le comte Bergomi, la principauté de Münster par le seigneur Bernard Adolphe de Rodinghausen, le Palatinat par le baron de Hondheim, le duché de Parme par le comte Ottavio Saint-Severin d'Aragon, le royaume de Pologne et l'électorat de Saxe par les comtes George de Werthern et de Lagnasco et le baron de Gersdorf, le royaume du Portugal par le comte Jean Gomez da Silva et Don Louis Da Cunha, le royaume de Prusse par les comtes Otto Magnus de Dönhof, Ernest de Metternich et le maréchal Jean Auguste de Biberstein, la cour de Rome par le comte Passionei, les États de Savoie par le comte de Maffey, le marquis Ignace Solar du Bourg et le conseiller de Mellarede, le cercle de Souabe et de Wurtemberg par le baron Jean Guillaume de Stauffenberg et Antoine Gunther de Hespen, le royaume de Suède par Jean Palmquist, la Suisse par le major général François Louis de Pesme, le grand-duché de Toscane par le marquis Charles Rimuccini de Bafelice, l'électorat de Trèves par le baron Jean Guillaume Antoine d'Els et Jean Henry de Keyfersfeldh, la république de Venise par le chevalier Charles Ruzzini, pour le duché de Bouillon, le prince-cardinal duc de Bouillon, pour la principauté de Molfetta, le prince François Marie Spinola pour le Chapitre de Cologne, le chanoin Eschenbrender et le seigneur de Solemacher, pour l'électorat de Cologne, le baron de Karis, pour l'électorat de Bavière, le baron Jean Alouysse de Malknegt et pour divers intérêts, le duc Léopold-Philippe d'Arenberg, le prince de Ligne, le marquis Jacques de Bariac, le baron de Woerden, Léandre de Rossi, de la Faye, Mars, Renaud de Duliolo, l'abbé du bos, d'Aubigni, le chevalier Frederici de Weeres.</ref>.
Les premières séances des conférences sont consacrées aux exposés des différents ministres plénipotentiaires. Ce sont les représentants de la France, à savoir Nicolas Mesnager, le marquis d'Uxelles et l'abbé de Polignac, qui commencent en exposant les « Explications spécifiques des offres de la France pour la paix générale à la satisfaction de tous les intéressés dans la guerre présente » par lesquelles le roi de France reconnaît la reine de Grande-Bretagne, cède également des territoires tant en Europe que dans les Amériques, reconnait la barrière et s'engage à une séparation des couronnes de France et d'Espagne.
Les représentants des autres pays vont répondre aux propositions de la France et exprimer leurs demandes spécifiques. En ce qui concerne les Pays-Bas, la Prusse demande de garder la ville de Gueldre,
Mais les plus exigeants sont les Provinces-Unies ! Ceux-ci veulent en premier lieu disposer des provinces de Luxembourg et de Namur, occupées par Maximilien Emmanuel, allié de la France, en attendant de les céder à l'Autriche une fois le futur traité de la Barrière négocié et de la pleine propriété sur le Haut Quartier de Gueldre. En second lieu, ils exigent une série de villes et de citadelles de Flandre, du Hainaut et de France avec leurs dépendances. En troisième lieu ils demandent à nouveau une série de villes et de places fortes de Flandre et de Hainaut pour constituer la barrière. En quatrième lieu, ils souhaitent pouvoir disposer de garnisons dans les places-fortes de la principauté de Liège
À l'exception de l'empereur qui revendique toujours la couronne d'Espagne, les principaux pays sont d'accord avec l'offre de la France qui évite un cumul de royaumes, alors que les préliminaires de 1709 excluaient que la maison de France n'occupe le trône d'Espagne. Par contre, il y a bien consensus sur le fait « qu'aucune Province, Village, Fort ou Place desdits Pays-Bas Espagnols, ni de ceux qui seront cédés par le Roi Très Chrétien, ne pourra jamais être cédée, transportée ni donnée ni échoir à la Couronne de France, ni à aucun Prince ou Princesse de la Maison ou Ligne de France. »
Cependant l'année 1712 est marquée par deux décès dans la lignée directe de Louis XIV, le Modèle:Date, le duc de Bourgogne, petit-fils du roi et dauphin meurt à l'âge de 30 ans, tandis que son fils, le duc de Bretagne, meurt également le Modèle:Date, à cinq ans. Le seul héritier de Louis XIV est le duc d'Anjou, alors âgé de deux ans seulement ! Le roi d'Espagne, Philippe V, devient second dans la ligne de succession du trône de France. Cette situation fait naître des inquiétudes, particulièrement en Grande-Bretagne, quant à la séparation des couronnes françaises et espagnoles.
Louis XIV propose une clause d'exclusion empêchant tout regroupement des deux couronnes via un système de renonciation automatique, mais laissant à l'héritier le choix entre la France ou l'Espagne. Tandis que les Anglais veulent un choix immédiat et irrévocable, c'est-à-dire une renonciation de Philippe V au trône d'Espagne. À cet effet, le comte de Bolingbroke précise au ministre Colbert de Torcy que « l'expédient pour prévenir la réunion des deux monarchies de France et d'Espagne est le point capital de notre négociation ». Pendant plusieurs mois, les négociateurs vont essayer d'arriver un accord en proposant entre autres des options de substitution avec la maison de Savoie.
Cependant les dernières victoires militaires de la France, dont la bataille de Denain, le Modèle:Date et la reprise de places fortes dans les Pays-Bas permettent à la France de reprendre la main dans les négociations. Les ministres Colbert de Torcy et le comte de Bolingbroke signent, pour leurs souverains respectifs, un traité de suspension des armes le Modèle:Date.
Finalement, le Modèle:Date, Philippe V décide de choisir l'Espagne et de renoncer à ses droits ainsi qu'à ceux de ses descendants sur la couronne de France<ref>Modèle:Harvsp.</ref>, de même, le duc de Berry et le duc d'Orléans renoncent à la couronne d'Espagne. Ces renonciations sont confirmées par lettres patentes de Louis XIV du Modèle:Date, ainsi que la suppression des lettres patentes de Modèle:Date-.
Le Modèle:Date, le traité de paix conclu entre la France et la Grande-Bretagne est signé par le marquis d'Uxelles, maréchal de France et Nicolas Mesnager pour la France par les ambassadeurs de Grande-Bretagne, John, évêque de Bristol et Lord du Sceau Privé, le comte Thomas de Strafford. Un traité de navigation et de commerce est également signé.. Un second traité de paix est signé le Modèle:Date entre l'Espagne et la Grande-Bretagne.
Le Modèle:Date, un traité de paix conclu entre la France et les Provinces-Unies est signé par le marquis d'Uxelles, maréchal de France et Nicolas Mesnager pour la France et les députés Jacques van Randwyck, Willem Buys, Bruno vander Dussen, Cornielle van Gheel, le baron Fréderic Adrien de Reede, Sicco van Goslinga et le comte Charles Ferdinand van Kniphuysen pour les États Généraux pour être ratifié et approuvé dans les trois semaines. Dans ce traité de 39 articles, certains concernent plus particulièrement les transferts de villes, places et terres des Pays-Bas et du Nord de la France aux Provinces-Unies en attendant que celles-ci règlent un traité de la Barrière avec la Maison d'Autriche (articles VII, VIII, IX, X, XI, XII, XIII et XIV), tandis que les articles XV prévoient le retour de Lille et d'autres villes à la France. Le reste des articles précisent les modalités de compensation financières, le respect de la religion à la fois pour les habitants des Pays-Bas, mais aussi pour les garnisons des Provinces-Unies, les échanges de prisonniers,… De plus un article séparé à ce traité engage les Provinces-Unies à exiger de l'Autriche la cession du royaume de Sardaigne à l'électeur de Bavière.
Ces traités de paix mettent fin à la guerre de succession d'Espagne, avec pour conséquence, le transfert des Pays-Bas méridionaux à la Maison d'Autriche, mais transfert qui doit encore attendre le règlement d'un traité de la Barrière entre les Provinces-Unies et l'empereur…
Le traité de Rastatt et la paix de Baden (1714)
Modèle:Article détaillé Modèle:Article détaillé
Étant donné le refus de l'Empereur de participer à la conférence et de conclure le traité de paix d'Utrecht, celui-ci décide de poursuivre la guerre contre la France sans l'aide de ses alliés. Cependant le sort des armes est défavorable à l'Empereur, le prince Eugène est fait prisonnier lors du siège de Landau et les troupes françaises rencontrent plusieurs succès après avoir franchi le Rhin.
Louis XIV fait une série d'offres pour la paix entre leurs deux parties. Ce document fait à Utrecht et daté du Modèle:Date est signé de la main des deux ministres plénipotentiaires français le marquis d'Uxelles et Nicolas Mesnager. Dans une première partie le roi de France accepte de reconnaître les conditions du traité de Ryswick conclu en octobre 1697 ainsi que des transferts de territoires, dont les Pays-Bas Espagnols à la maison d'Autriche. Dans une seconde partie, le Roi exprime des demandes spécifiques pour ses alliés, d'abord pour l'Électeur de Cologne relative à l'occupation éventuelle de troupes dans les villes de Huy, Liège et Bonn dans le cadre de la barrière et ensuite pour l'Électeur de Bavière relative à l'occupation provisoire des provinces de Luxembourg et de Namur en attendant les territoires promis par le traité d'Ilversheim. Dans une troisième partie, le Roi dicte un certain nombre de conditions en vue de la paix relatives aux frontières entre les deux pays, dont les Pays-Bas et la Province de Gueldre.
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En vue d'aboutir à la paix entre le royaume de France et la maison d'Autriche, des négociations démarrent au château de Ratsatt en Modèle:Date- entre le prince Eugène et le duc de Villars pour aboutir à une convention en forme de traité de paix signée le Modèle:Date à Rastatt. Cette convention est suivie du traité de Baden, conclu entre Sa Majesté impériale Charles VI et le Roi Très Chrétien Louis XIV le Modèle:Date. Si ce traité met fin à la guerre entre la maison d'Autriche et le royaume de France, en aucun cas, l'empereur Charles VI ne reconnaît Philippe V en tant que roi d'Espagne.
Dans la convention de Rastatt, les points relatifs aux Pays-Bas sont la confirmation du transfert des territoires occupés dans les Pays-Bas par Maximilien-Emmanuel de Bavière à la maison d'Autriche en échange de la restitution de la Bavière, la cession de la Gueldre au roi de Prusse et l'énumération des villes, places et terres des Pays-Bas espagnols que le royaume de France cède à la maison d'Autriche, mais déjà remises aux Provinces-Unies.
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À la suite de ces traités, l'Électeur de Bavière délie fin de l'année 1714 les provinces de Namur et de Luxembourg de leur serment de fidélité<ref group="note">Circulaire du conseil de Namur du Modèle:Date portant que l'électeur Maximilien-Emmanuel lui a fait savoir, par ses lettres du Modèle:1er du mois, qu'en exécution des traités de Rastadt et de Baden, la souveraineté des villes et comté de Namur, ainsi que de Beaumont et de Chimay, doit être remise à l'Empereur, et que, par ces mêmes lettres, l'électeur l'a délié de son serment de fidélité.</ref> et retire ses troupes.
Traité de la Barrière (1715) et sa révision (1718)
Pour entrer en possession des Pays-Bas, l'empereur Charles VI doit encore s'entendre avec les deux puissances maritimes et négocier un nouveau traité garantissant la protection des Provinces-Unies entre Sa Majesté Impériale et Catholique, Sa Majesté le Roi de la Grande-Bretagne et les Seigneurs États Généraux des Provinces-Unies. C'est pourquoi Charles VI charge, à la fin de l'année 1714, le comte de Königsegg de négocier ce traité en vue de prendre possession des Pays-Bas méridionaux en son nom.
En pratique, les troupes anglaises ont quitté les Pays-Bas depuis le Modèle:Date via le port d'Ostende, tandis que les troupes des États généraux continuent à occuper plusieurs provinces. Plusieurs provinces sont toujours gouvernées par la Conférence des deux puissances maritimes.
Une série de conférences va s'ouvrir à Anvers dès le Modèle:Date. Les différents ministres plénipotentiaires sont pour l'Empereur Charles VI, le comte de Königsegg, pour le nouveau roi de Grande-Bretagne [[George Ier de Grande-Bretagne|Georges {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:| }} }}]], le comte Cadogan et pour les États Généraux, Bruno vander Dussen, le comte Adolf-Henri de Rechteren, Sicco van Goslinga, Adrien de Borselen<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Ceux-ci vont négocier pendant un an pour conclure un traité de la Barrière de vingt-neuf articles le Modèle:Date.
Pour obtenir les Pays-Bas espagnols, l'Autriche doit céder sur beaucoup de points : des modifications de frontières entre les Pays-Bas et les Provinces-Unies, à la fois au niveau du comté de Flandre et du duché de Gueldre, un droit de garnison privative de plusieurs places fortes (« la barrière) par les troupes des Provinces-Unies, des libertés de mouvement et d'approvisionnement, l'entretien de ces troupes par les revenus des Pays-Bas, des tarifs douaniers avantageux pour les deux puissances mais également le maintien de la fermeture de l'Escaut et la confirmation qu'aucune province, ville, place forte des Pays-Bas ne pourra un jour être cédée à la France. De plus, un article séparé règle la méthode de perception des subsides de Modèle:Unité ou de 1 250 000 florins hollandais prévus entre les différents États des Pays-Bas. Le catholicisme demeure la seule religion tolérée en Belgique, sauf pour les garnisons hollandaises.
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Pendant toute la durée des conférences, de nombreux députés des Pays-Bas se sont inquiétés sur le devenir de leur pays et l'importance des transactions, craignant l'avidité territoriale et commerciale des Provinces-Unies. Une fois le traité ratifié et connu, l'indignation est grande, particulièrement à cause des articles relatifs à l'autorisation donnée aux Provinces-Unies d'installer des lignes défensives sur le Demer, l'Escaut ou la Meuse en cas d'entrée de troupes ennemies dans le Brabant, mais aussi d'occuper les forts frontaliers des Pays-Bas de l'Escaut jusqu'à la mer. De plus, les modifications de frontière au profit des Provinces-Unies sont considérés particulièrement par les habitants de Flandre comme une annexion de terres agricoles tandis que les ponctions financières tant pour l'entretien des troupes britanniques et hollandaises pendant le conflit que celles prévues pour le paiement des futures garnisons de la barrière, sanctionnées par l'article séparé et secret autorisant l'emploi de moyens de contrainte et d'exécution, même de voies de fait, contre les provinces des Pays-Bas en cas de non-paiement.
C'est pourquoi, les États de Flandre et de Brabant envoient onze députés<ref group="note">La députation est composée pour la Flandre de monseigneur l'évêque de Gand, du sieur Vandermeersch, seigneur de Baerledonck, échevin de la Keure de la ville de Gand, du sieur Triest, baron d'Aughem, premier secrétaire de la ville de Gand, du sieur Vanderslype, chanoine de Saint-Donat à Bruges, du baron Camargo, échevin de la ville de Bruges, du sieur Peelart, bourgmestre du Franc de Bruges, du sieur Cordonnier, pensionnaire du Franc de Bruges et pour le Brabant, de l'évêque d'Anvers, du comte d'Ursel et du sieur del Campo, bourgmestre d'Anvers.</ref> à Vienne présenter leur mémoire<ref>Modèle:Harvsp.</ref> pour essayer d'empêcher la ratification du traité. Ils sont reçus par l'Empereur qui prend en compte attentivement leurs doléances et particulièrement celles relatives à l'extension des limites territoriales des Provinces-Unies, au droit d'inondation. Ces réclamations sont prises en compte par les ministres plénipotentiaires autrichiens vis-à-vis des Provinces-Unies, mais leurs députés avancent l'extension territoriale des Pays-Bas grâce à l'acquisition de la Flandre rétrocédée par la France…
Une fois le traité signé, les troupes hollandaises abandonnent difficilement les provinces occupées : en février 1716, le Brabant, la Flandre, Malines et le Hainaut et en mars 1716 Ruremonde et la Gueldre.
Après la signature du traité et à la suite de l'agitation générale dans les Pays-Bas, l'Empereur décide d'envoyer le marquis de Prié, homme politique piémontais, à La Haye pour demander aux représentants des Provinces-Unies une renégociation des conditions du traité de la Barrière de 1715. Ceux-ci acceptent de reprendre les négociations à Bruxelles fin 1716 pour aboutir, en 1718, à la signature d'une convention diminuant la surface des territoires cédés par les Pays-Bas aux Provinces-Unies (voir la « Liste des villages & polders, avec leurs censes & le nombre des arpens de terre qui se trouvent dans les nouvelles limites en Flandres, accordée aux seigneurs États Généraux par le traité de Barriere conclû à Anvers le Modèle:Date-. Nouvel accord fait à la Haye le Modèle:Date-<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. ») et modifiant la méthode de répartition des subsides pour l'entretien des garnisons hollandaises. Les troupes hollandaises d'occupation, à l'exception de celles stationnées dans les places-fortes, quittent finalement le Tournaisis et la West-Flandre en 1719 !
Les extraits ci-dessous montrent les sentiments des habitants des Pays-Bas à l'époque du traité, mais aussi d'acteurs dans leurs mémoires et d'historiens du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle et du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle.
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Les Pays-Bas autrichiens sous Charles VI
La gestion des Pays-Bas par le marquis de Prié 1716 à 1724
Prise en main des Pays-Bas
Dès l'acquisition des Pays-Bas espagnols, l'empereur Charles VI veut à la fois montrer la continuité par rapport aux rois catholiques, mais également reprendre en main le pouvoir des Pays-Bas après l'occupation française et la gestion par les alliés. Il veut régner et gouverner ! Son ministre plénipotentiaire depuis la signature du traité d'Utrecht, le comte de Königsegg, lui fait un rapport complet sur la situation du pays, en ce qui concerne les affaires religieuses, l'administration de la justice, le gouvernement local et les finances.
L'Empereur décide de nommer, par lettres patentes du Modèle:Date, Eugène de Savoie<ref>Modèle:Harvsp.</ref> gouverneur des Pays-Bas, occupé à la guerre contre l'Empire ottoman et le marquis de Prié à qui il confie la mission de reconstituer l'organisation politique des Pays-Bas au profit de l'Autriche. Le comte de Königsegg poursuit sa mission à Bruxelles en attendant son remplacement par le marquis de Prié.
Mais à la suite des recommandations de ses ministres, l'empereur Charles VI marque une certaine réticence à accepter la constitution de la Joyeuse Entrée et cela à cause de l'indépendance trop importante accordée aux États des provinces des Pays-Bas.
Mais, à la suite des engagements pris lors du traité de Rastatt, l'Empereur est contractuellement tenu de respecter cette charte; il mandate le marquis de Prié pour prester les serments d'usage en Brabant en 1717<ref name="JE1717"/> et dans les autres provinces. C'est ainsi que les privilèges provinciaux sont reconduits d'abord en Brabant et Limbourg<ref group="note">Charles VII est inauguré à Bruxelles le Modèle:Date en tant que duc de Lothier, de Brabant, de Limbourg et de marquis du Saint-Empire</ref> et ensuite en Luxembourg, en Hainaut, en Flandre, à Namur, à Malines, à Tournai et dans le Tournaisis. L'Empereur se garde cependant bien de reconnaître les mêmes privilèges en West-Flandre, partie de l'ancien comté de Flandre occupée par la France et restituée aux Pays-Bas à l'occasion du traité d'Utrecht pour lequel il n'a aucune obligation.
Les Pays-Bas devenus autrichiens comptent maintenant onze États, à savoir, le duché de Brabant, le comté de Flandre, le comté de Hainaut, le comté de Namur, le duché de Luxembourg, le duché de Limbourg, une partie du duché de Gueldre, la seigneurie de Malines, Tournai et le Tournaisis auquel est venu s'ajouter la province de West-Flandre ou Flandre rétrocédée.
Dans le but de rallier la haute noblesse des Pays-Bas, à savoir, le duc d'Ursel, le prince de Rubempré, les comtes de Maldégem et de Hélihem, Mrs Vander Haege et de Graf, etc., et d'affermir ainsi son autorité, l'Empereur décide, par lettres patentes du Modèle:Date, de regrouper les trois conseils collatéraux en un seul Conseil d'État pour toutes les affaires du gouvernement, soit politique, soit économique, ainsi que pour celles de justice supérieure, de police, de grâce, de finance, etc. Le conseil est ainsi composé du gouverneur remplacé en son absence par le ministre plénipotentiaire, le marquis de Prié, de ministres de courte robe, à savoir des nobles, et de ministres à longue robe ou lettrés. Cependant le fait d'avoir associé des nobles au gouvernement, dans un rôle de fonctionnaires, va immobiliser le fonctionnement du Conseil d'État et créer de fortes tensions avec les représentants autrichiens. La résolution de cette crise conduit à l'incarcération du comte de Bonneval au Spielberg et finalement à la suppression du Conseil d'État et la remise en place des trois conseils collatéraux en 1725.
Troubles survenus dans le Brabant (1717-1719)
Au début de 1717 le marquis de Prié se trouve confronté au refus du paiement d'impôts (le « gigot ») pour les subsides de 1715 et 1716 par les nations de l'État de Brabant et plus particulièrement ceux de la ville de Bruxelles qui s'appuient sur l'exemption qu'avait donné le comte de Königsegg à Anvers l'année précédente. Les doyens élus des nations veulent revenir à leurs anciens privilèges; ils exigent d'abord l'abrogation d'un règlement de 1704 sur l'administration économique de la ville puis refusent le Modèle:Date de prêter serment sur le règlement additionnel du décret du Modèle:Date de Maximilien-Emmanuel, gouverneur des Pays-Bas espagnols à l'époque. Dans le but de résoudre ce conflit, le marquis de Prié fait appel au conseil de Brabant, investi par la Joyeuse Entrée. Malgré la condamnation à prêter serment et à s'acquitter de la demande de paiement formulée par le conseil et la démarche de prince de Rubempré et du comte Christophe Ernest de Baillet président de la cour suprême, les doyens élus persistent dans leur refus. Devant la persistance du blocage de la part des doyens et à la suite des débuts d'émeutes dans des villes du Brabant, le marquis de Prié cède successivement sur plusieurs points, la révocation d'un règlement sur l'administration économique de la ville de 1704, l'abrogation de certains statuts du décret de 1700, toute en attirant l'attention de l'empereur sur la nécessité d'agir fermement. Le principal motif du comportement du ministre plénipotentiaire est le peu de troupes autrichiennes présentes dans les Pays-Bas. En pratique, les nations exigent le retour aux privilèges de 1481 tel que repris dans le Luyster van Brabant<ref group="note">Le Luyster van Brabant est un ouvrage publié en 1699 dont le titre complet est Den luyster ende glorie van het hertogdom van Brabant, herstelt door de genealogique beschryvinge van desselfs souvereyne princen ende door het ontdecken van den schat der privilegien, ordonnantien ende soo rechts, en staet-kundige, als oeconomique reglementen der stadt Brussel, soit Le Lustre et la gloire du duché de Brabant relevé par l'histoire généalogique de ses princes souverains et par la découverte du trésor des privilèges, ordonnances et réglements juridiques, politiques et économiques de la ville de Bruxelles, dédié au Roy par les neuf nations. Cet ouvrage consiste en un relevé des droits et privilèges accordés aux nations et édité par les nations à l'attention du souverain. Le roi Charles II d'Espagne a fait interdire ce livre par le gouverneur des Pays-Bas, Maximilien-Emmanuel de Bavière - Modèle:Harvsp.</ref> (1699). À la suite des demandes du Conseil d'État d'accéder aux demandes des doyens d'abolir les deux décrets de 1717 le marquis de Prié cède à nouveau et proclame le Modèle:Date l'abolition de ces décrets. Des troubles violents éclatent aussitôt à Bruxelles, la sureté de la ville est compromise. Par ses concessions, le marquis de Prié a été humilié, il ne peut laisser de tels excès impunis ! C'est pourquoi il réagit énergiquement en appelant l'armée à la rescousse pour rétablir l'ordre public ; finalement la tranquillité revient péniblement et les doyens acceptent le paiement de l'impôt.
Cependant en 1718, la paix de Passarowitz mettant fin à la guerre contre l'empire ottoman rend disponible une partie de l'armée impériale. L'Empereur n'accepte pas que son autorité soit bafouée et il décide de transférer quelques régiments aux Pays-Bas pour un total de Modèle:Unité soldats. Il veut imposer ses vues et Bruxelles passe sous le contrôle de l'armée. Des informations sont menées par les autorités contre ceux qui ont été directement ou indirectement impliqués dans les troubles de l'année précédente. Cinq doyens sont arrêtés par les Autrichiens, François Anneessens, fabricant de chaises en cuir d'Espagne, (Nation de Saint-Christophe), Jean-François Lejeusne, sellier et carrossier (Nation de Saint-Jean), François Vander Borcht, fabricant de draps (Nation de Saint-Laurent), Adrien Coppens, maître maçon (Nation de Saint-Nicolas) et Gabriel de Haez, chaudronnier (Nation de Saint-Jean) tandis que le conseil de Brabant, corps judiciaire du duché, est chargé d'instruire leur procès. La population veut manifester contre le pouvoir autrichien, mais l'armée intervient rapidement et vigoureusement. En six mois, le conseil de Brabant a terminé le procès des doyens et des autres personnes responsables de pillages; il est vrai que le marquis de Prié a fait prévaloir son point de vue auprès des magistrats. L'ainé des doyens, François Anneessens, est condamné à mort, tandis que les autres doyens sont condamnés à un bannissement perpétuel et à la confiscation de leurs biens. Le doyen Anneessens est décapité sur la Grand-Place de Bruxelles, le Modèle:Date, ainsi que cinq pillards. À la suite de cette condamnation, l'autorité du gouvernement est rétablie, les décrets supprimés sont rétablis et les demandes de subsides sont prises en compte par les Nations<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Fin du ministère du marquis de Prié (1719-1724)
Le Modèle:Date, la signature de la convention<ref>Modèle:Harvsp.</ref> révisant le traité de la Barrière conclu à Anvers de 1715 entraîne l'évacuation des troupes hollandaises d'occupation du Tournaisis et de West-Flandre. Les Pays-Bas méridionaux sont enfin sous le contrôle de l'Autriche, à l'exception de huit places fortes occupées par les garnisons des Provinces-Unies.
En 1724, à la suite de la démission du gouverneur, Eugène de Savoie, l'empereur Charles VI fait rappeler le marquis de Prié à Vienne.
Le gouvernorat de Marie-Élisabeth 1724 à 1741
Après la démission d'Eugène de Savoie, Charles VI décide d'attribuer, le Modèle:Date, le gouvernement des Pays-Bas à sa sœur, Marie-Élisabeth, une « princesse de sang » conformément au traité d'Arras. En attendant son arrivée, Charles VI confie la gestion des provinces au comte Wirich de Daun qui arrive à Bruxelles le Modèle:Date, avec les lettres patentes datées du Modèle:Date- le nommant gouverneur et capitaine général des Pays-Bas en intérim<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Marie-Élisabeth quitte Vienne le Modèle:Date pour arriver en province de Brabant en Modèle:Date- où elle est accueillie par un détachement de cavalerie du régiment de Westerlo conduit par le comte Ferdinand de Daun, fils de son ministre plénipotentiaire. Une importante délégation des États de la province de Brabant vient également à sa rencontre; celle-ci est composée de quatre membres de l'État clergé : Pierre-Joseph Francken-Sierstorf, évêque d'Anvers, Pierre Paradanus, abbé de Vlierbeck (ordre de Saint-Benoît), Jacques Hache, abbé de Villers (ordre de Cîteaux) et Augustin van Eeckhaout, abbé de Grimberghe (Ordre de Prémontré), de quatre membres de l'État Noble, le duc d'Arschot-d'Aremberg, le prince de Rubempré et d'Eversberg, les barons de Spangen et de Kiesegem et des bourguemaîtres des trois chefs-villes, à savoir Pierre de Herkenrode pour Louvain, Charles Van den Berghe, comte de Limminghe, pour Bruxelles et de Pascal-Jean-augustin Vanden Cruyce pour Anvers. Marie-Élisabeth et son escorte arrivent ainsi à Tirlemont le Modèle:Date-, à Louvain le 5 et à Bruxelles le 9. L'accueil de la population est chaleureux<ref group="note">Relation de l'entrée solennelle de la sérénissime princesse Marie-Élisabeth-Lucie archiduchesse d'Autriche, sœur de l'empereur Charles VI, Gouvernante des Pays-Bas, le Modèle:Date [1].</ref>.
Les intentions de Charles VI sont de donner à Marie-Élisabeth un train de vie royal, elle reçoit des provinces une liste civile annuelle de 560 000 florins et sa maison est importante : dès 1725, sont nommés par l'Empereur, la comtesse D'Ulefelt comme grande maîtresse, le comte Don julio Visconti-Borromée comme grand-maître (ou ministre plénipotentiaire) et le prince de Rubempré et d'Eversberg comme grand écuyer. La gouvernante a l'autorité pour nommer les hauts dignitaires, gouverneurs généraux des provinces, membres du conseil d'état, du conseil privé, souvent choisis parmi les membres de la noblesse autrichienne et des grandes familles des Pays-Bas. Seuls les gouverneurs des places d'Anvers, d'Ostende et de Gand sont choisis par l'empereur. Charles VI fait installer sa sœur dans le palais du Coudenberg, ancienne demeure des ducs de Brabant.
Au vu de l'inefficacité du conseil d'État unique des Pays-Bas mis en place en 1718, l'empereur Charles VI rétablit les trois conseils collatéraux d'État, privé et des finances par diplôme du Modèle:Date.
Le conseil collatéral d'État est ainsi composé « de conseillers d'épée et de courte robe », à savoir, le comte de Daun, le comte Don julio Visconti-Borromée, grand maître, le duc d'Arschot et d'Arembert, le prince de Rubempré, le prince Claude de Ligne et le comte de Maldeghem et « de conseillers de longue robe », à savoir le comte Christophe-Ernest le Bailler, chef et président du conseil privé, le comte d'Elissem, chancelier du Brabant, le conseiller de Grouff, le conseiller de Tombeur, le conseiller Fraula et le trésorier général Vander Ghoten. Le Modèle:Date, Marie-Élisabeth préside son premier Conseil d'État<ref name="g1830">Modèle:Harvsp.</ref>, conseil auquel il est décidé dans les dépêches à l'attention de l'Empereur et signées de la main de la gouvernante de nommer celui-ci « Mon très cher frère et seigneur »…
Marie-Élisabeth est une femme savante, autoritaire et très catholique.
Pendant son gouvernorat, les Pays-Bas vont cependant vivre une période de paix. En effet, ils ne sont pas impliqués dans la guerre de succession de Pologne (1733-1735) grâce au traité du Modèle:Date entre la France et les Provinces-Unies. L'agriculture se redresse, avec des récoltes correctes. La petite noblesse locale commence à occuper des places dans la fonction publique. En 1725, l'archiduchesse fait installer des lanternes aux principaux carrefours de Bruxelles<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Les différents ministres plénipotentiaires ou grands-maîtres du gouvernorat de Marie-Élisabeth sont le comte Wirich de Daun, feld-maréchal autrichien, arrivé aux Pays-Bas en 1725 pour préparer la venue de la nouvelle gouvernante, le comte Don Julio Visconti-Borromée, grand d'Espagne, de 1726 à 1732 et le comte Friedrich August de Harrach-Rohrau, homme politique autrichien, de 1732 à 1743, auteur d'un programme gouvernemental intitulé Expédients pour le redressement des Pays-Bas. Marie-Élisabeth a de bons rapports avec chacun d'entre eux et leur délègue une partie de ses pouvoirs de gouvernante générale.
En 1737, l'empereur Charles VI nomme le duc Léopold d'Arenberg commandant en chef des troupes impériales des Pays-Bas.
L'empereur Charles VI meurt le Modèle:Date à Vienne. D'après les dispositions de la Pragmatique Sanction, sa fille ainée, Marie-Thérèse lui succède dans ses états héréditaires en tant que reine de Hongrie et de Bohême, archiduchesse d'Autriche. En Modèle:Date-, elle décide d'adjoindre son beau-frère, Charles-Alexandre de Lorraine, à l'archiduchesse Marie-Élisabeth, en tant que corégent des Pays-Bas. Cependant, celle-ci décède avant son arrivée le Modèle:Date au château de Mariemont et est inhumée à Sainte-Gudule.
Politique de Charles VI dans les Pays-Bas
Compagnie d'Ostende (1722-1727)
À la suite de la fermeture de l'Escaut et donc du port d'Anvers depuis la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, certains armateurs privés obtiennent par lettre patentes, en 1714, l'autorisation d'armement de navires à destination des Indes. C'est ainsi que plusieurs bateaux sont affrétés sous pavillon impérial, L'Empereur Charles III, Le Charles, Le Prince Eugène, La Flandre impériale. Si les gains obtenus grâce à la vente de leurs cargaisons sont importants, ce fait n'est pas pour plaire aux deux puissances maritimes, à savoir la Grande-Bretagne et les Provinces-Unies.
En 1718, grâce au traité de Passarowitz, signé le Modèle:Date et aux accords commerciaux qui en suivent, qui attribuent aux marchands autrichiens reçoivent la liberté de commercer dans les territoires de l'Empire ottoman<ref>Abrégé de l'histoire des traités de paix entre les puissances de l'Europe, page 50</ref>, Charles VI peut mettre en place sa propre compagnie maritime, la Compagnie du Levant, qu'il établit à Trieste et il demande au gouverneur d'Ostende de garantir sa protection aux navigateurs des Pays-Bas, mais la Grande-Bretagne et des Provinces-Unies qui voient d'un mauvais œil cette puissance s'intéresser au commerce maritime, vont jusqu'à s'emparer d'un navire ostendais, le Marquis de Prié pourvus d'un passeport de l'Empereur !
L'Empereur décide d'octroyer, le Modèle:Date, l'établissement d'une Compagnie des Indes à Ostende. À l'époque, Ostende est un centre de pêche important voire d'importance commerciale, de plus un port plus profond et abrité a été aménagé au début du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle. Le marquis de Prié et Mac-Neny sont chargés de préparer le règlement de la compagnie. Ces bateaux voyagent sous le pavillon impérial et royal. Le capital de la compagnie est de 6 millions de florins, représentés par Modèle:Unité de Modèle:Unité. La compagnie est ainsi placée sous la direction de sept directeurs domiciliés aux Pays-Bas méridionaux.
Le premier convoi, composé de trois navires, l'Aigle, la Sainte-Élizabeth et le Saint-Charles quittent Ostende en Modèle:Date-, à destination de l'Extrême-Orient. Seuls deux navires reviennent en Modèle:Date-, le Saint-Charles s'est perdu corps et bien à l'embouchure de Gange perdant son équipage composé de 75 marins et sa cargaison. Cependant, la France, la Grande-Bretagne et la Prusse créent le Modèle:Date la ligue de Hanovre pour contrecarrer les intérêts maritimes autrichiens. De plus les Provinces-Unies vont également s'opposer énergiquement à la Compagnie d'Ostende d'un point de vue juridique sur la base d'anciens traités.
Malheureusement, dans le but de faire accepter la Pragmatique Sanction, c'est-à-dire la reconnaissance de sa fille Marie-Thérèse comme héritière de ses États par les puissances d'Europe, Charles VI doit faire des concessions et accepte, le Modèle:Date, la suspension des activités de la Compagnie d'Ostende pour une durée de sept ans, malgré le succès commercial de l'entreprise.
Traité de commerce avec les Provinces-Unies
Avant la restitution des Pays-Bas à l'Autriche, les Provinces-Unies et la Grande-Bretagne ont mis en place des conditions avantageuses en leur faveur pour le commerce de marchandises dans les Pays-Bas, avec une clause dans l'article XXVI du traité de la Barrière de 1715 les figeant jusqu'à la mise en place d'un éventuel traité commercial.
Alors que l'Autriche essaie de négocier ce traité commercial avec les Provinces-Unies, celles-ci font tout pour reporter ce nouveau traité. Charles VI parvient cependant à faire ouvrir un congrès à Anvers le Modèle:Date avec les Provinces-Unies et la Grande-Bretagne<ref group="note">Les conseillers représentant les différents puissances au congrès d'Anvers (1737) sont le Comtes de Maldegem, conseiller d'État, lieutenant général des armées impériales, M Talbout, bourgmestre du Franc de Bruges et M de Wael, général de la monnaie d'Anvers pour l'Empereur, le colonel Blade, lord de la chambre des communes, M de Tuffnel et M Drummond pour le roi Georges II de Grande-Bretagne, M de Dieu, envoyé extraordinaire en Moscovie, M d'Assendelft, résident à la cour de Bruxelles et Omar de Visvliet, conseiller fiscal de l'amirauté de Zélande pour les États généraux des Provinces-Unies</ref>. Mais les conseillers des deux puissances maritimes vont faire en sorte qu'après plus d'un an de conférences, celles-ci n'aboutissent pas en objectant que l'article 5 du traité de 1731 ne regardait pas que le commerce. Le Modèle:Date, Charles VI va demander à la gouvernante des Pays-Bas de tout mettre en œuvre pour poursuivre ces négociations. Il meurt le Modèle:Date et c'est le début de la guerre de Succession d'Autriche<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
La guerre de Succession d'Autriche aux Pays-Bas
La Pragmatique sanction de 1713
À la suite de l'extinction prévisible de la maison des Habsbourgs du fait de l'absence d'héritier mâle, l'empereur Charles VI promulgue, en 1713, un décret, la Pragmatique Sanction, qui établit qu'à défaut d'héritier mâle, la succession de la maison d'Autriche revient à la fille ainée du dernier empereur.
Après avoir fait accepter cet acte par ses deux nièces, les filles de [[Joseph Ier du Saint-Empire|Joseph {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:| }} }}]] et leurs maris, il fait reconnaître l'acte de succession aux divers États dépendants de la maison d'Autriche. Les députés des différentes provinces des Pays-Bas acceptent l'acte le Modèle:Date.
Pendant tout son règne, l'Empereur va tout mettre en œuvre pour imposer ce décret. Après avoir traité avec les états de son Empire, il négocie, au fur et à mesure des années, avec les différents autres états d'Europe pour faire accepter sa Pragmatique Sanction de 1713. Charles VI conclut un traité avec l'Espagne à Vienne, le Modèle:Date, dans lequel il renonce à la monarchie espagnole. Le Modèle:Date, il fait alliance avec l'Impératrice de Russie qui garantit la Pragmatique Sanction. Les Électeurs de Bavière et de Cologne la reconnaissent dans une alliance conclue le Modèle:Date. Tandis que [[Frédéric-Guillaume Ier de Prusse|Frédéric-Guillaume {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:| }} }}]], roi de Prusse l'accepte par le traité de Wusterhausen le Modèle:Date.Il suspens, le Modèle:Date, les activités de la Compagnie d'Ostende en échange de l'accord des deux puissances maritimes, la Grande-Bretagne et les Provinces-Unies. Le traité de Vienne du Modèle:Date assure la garantie de la Grande-Bretagne et des Provinces-Unies. En 1733, il fait également alliance avec l'électeur de Saxe. Quant à la France, Louis XV donne sa garantie dans le cadre de la paix de Vienne du Modèle:Date à laquelle il cède le duché de Lorraine et le duché de Bar<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Lorsque Charles VI meurt, le Modèle:Date, son héritage est important : l'Autriche, les Pays-Bas, la Hongrie, la Bohême, la Silésie, le Tyrol, la Souabe, la Carinthie, la Carniole, le Milanais, Parme et Plaisance… La convoitise des autres états est grande et sa fille ainée, Marie-Thérèse est bien jeune et les lettres de garanties quant à son héritage deviennent caduques.
Le principal prétendant à la couronne est l'électeur Charles-Albert de Bavière, époux de Marie-Amélie, seconde fille de l'empereur [[Joseph Ier du Saint-Empire|Joseph {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:| }} }}]]. Mais d'autres souverains européens ont certaines prétentions. Le roi de Pologne réclame les duchés d'Autriche et de Stirie. Le roi d'Espagne prétend aux royaumes de Hongrie et de Bohème. Le roi de Sardaigne revendique le duché de Milan. Le roi de Prusse, Frédéric II émet ses droits sur la Silésie.
Le jeune roi de Prusse, Frédéric II de Hohenzollern, envahit la Silésie dès le mois de Modèle:Date-, sans déclaration de guerre; il veut absolument hisser la Prusse au niveau des grandes puissances européennes. En 1741, une grande alliance composée de la France, l'Espagne, la Sardaigne, la Prusse, le Palatinat, Cologne, la Bavière et la Saxe se forme pour enlever à l'archiduchesse Marie-Thérèse une partie de ses possessions. La France se joint à cette alliance et Louis XV envoie le maréchal Belle-Isle, pour soutenir les prétentions de l'Électeur de Bavière au titre d'empereur. L'Autriche conclu, le Modèle:Date, un traité avec la Grande-Bretagne, la Pologne, la Russie et les Provinces-Unies en vue de combattre le roi de Prusse, seul ennemi déclaré ! Le sort des armes est cependant favorable à l'Électeur, soutenu par les Français. Après la prise de Prague, il est couronné roi de Bohême. Le Modèle:Date, la France et la Prusse signent un traité par lequel la France s'engage à soutenir militairement l'Électeur de Bavière et à reconnaître les conquêtes prussiennes en Silésie. Le Modèle:Date Charles Albert est élu empereur du Saint-Empire à Francfort, sous le nom de Charles VII.
Après un an de guerre, les préliminaires de paix signés à Breslau, le Modèle:Date, entre Marie-Thérèse et Frédéric II sont convertis en un traité définitif par la convention de Berlin le Modèle:Date. Ce traité met fin à la première guerre de Silésie : en échange d'une partie de la Silésie, le roi Frédéric II doit se retirer du conflit.
Après ce traité, les troupes autrichiennes conduites par le prince Charles-Alexandre de Lorraine se tournent contre les Français qui occupent une partie de la Bohême. La supériorité des forces autrichiennes oblige les troupes françaises à se replier progressivement et la campagne de 1743 est favorable aux Autrichiens. L'armée française abandonne la Bohême et se retire par la Souabe et la Franconie et retraverse le Rhin en Modèle:Date-, tandis que l'empereur Charles VII signe à la diète de Ratisbonne un accord de neutralité le Modèle:Date avec Marie-Thérèse.
Début du gouvernorat de Charles-Alexandre et de Marie-Anne (1741-1744)
En août 1741, Charles-Alexandre succède au décès de l'archiduchesse Marie-Élisabeth. Cependant étant donné la guerre de Succession d'Autriche, il prend la tête des troupes impériales. Le comte de Harrach-Rohrau, ministre plénipotentiaire assure l'intérim dans les Pays-Bas pendant son absence<ref group="note">Le comte de Harrach-Rohrau est nommé ministre plénipotentiaire par lettres patentes du Modèle:Date.</ref>. En vue de récompenser le prince Charles de ses succès militaires sur les Français à la suite de la reprise de la Bohême et la conquête de la Bavière en 1743, le "roi" de Hongrie Marie-Thérèse lui fait épouser sa sœur, l'archiduchesse Marie-Anne. Charles-Alexandre devient ainsi son « double beau-frère ». En effet, Charles-Alexandre est également le frère du mari de la souveraine, le grand-duc François de Toscane.
Dans sa mission de gouvernement des Pays-Bas, le comte de Harrach-Rohrau est secondé du duc Léopold d'Arenberg, commandant des troupes impériales dans les Pays-Bas, de Steenhault, président du conseil privé, du marquis Ambroise-Joseph de Herzelles, chef des finances et de Jean-Daniel-Antoine Schockaert, chancelier du Brabant. Cependant, dès 1742, les Pays-Bas sont occupés par les « troupes pragmatiques », à savoir les troupes anglaises, hanovriennes et hessoises, hollandaises et autrichiennes qui défendent les droits de l'archiduchesse Marie-Thérèse.
Le Modèle:Date, Marie-Thérèse décide de remplacer le comte de Harrach-Rohrau par le comte de Königsegg, originaire des Pays-Bas. Cependant celui-ci rencontre des difficultés à convaincre les différents états des Pays-Bas à participer financièrement à l'effort de guerre.
L'archiduchesse Marie-Thérèse signe le Modèle:Date la lettre de nomination, au poste de gouverneur des Pays-Bas, du prince Charles-Alexandre de Lorraine. Charles-Alexandre et sa jeune épouse, Marie-Anne, arrivent le Modèle:Date à West-Wezel où le comte de Königsegg-Erps les attend avec un détachement de dragons. Puis, dans la journée, ils font leur entrée à Anvers, accueillis par les députés des États du Brabant. Le Modèle:Date-, ils arrivent à Malines où ils sont attendus par le prince d'Arenberg, à la tête de deux bataillons. Ils font leur entrée à Bruxelles, le Modèle:Date-, sous les acclamations de la population<ref name = "g1830"/>. Le prince Charles préside solennellement à l'inauguration de sa majesté royale Marie-Thérèse en qualité de duchesse de Brabant et jure en son nom d'observer la charte de la Joyeuse Entrée le Modèle:Date. Il participe à la même cérémonie la semaine suivante à Gand pour les États de Flandre.
Mais dès le Modèle:Date, Charles-Alexandre retourne prendre le commandement suprême de l'armée impériale tandis que l'archiduchesse Marie-Anne assure la fonction de gouvernante soutenue dans la direction des affaires par le comte de Königsegg-Erps.
Au décès de Marie-Anne, le Modèle:Date, à l'âge de 26 ans, Marie-Thérèse confie l'intérim du gouvernement général des Pays-Bas au comte Wenzel Anton von Kaunitz-Rietberg. Celui-ci est également confronté au problème de récolte de subsides de la part des provinces. En Modèle:Date-, il est contraint de déplacer son gouvernement vers Anvers à la suite du début du siège de Bruxelles par les troupes françaises du maréchal de Saxe.
Opérations militaires aux Pays-Bas autrichiens (1744-1747)
Dans la première phase de la guerre de Succession d'Autriche, la France se contente de soutenir l'Électeur de Bavière et n'attaque pas les Pays-Bas autrichiens de peur de se retrouver également en guerre contre les deux puissances maritimes, la Grande-Bretagne et les Provinces-Unies. Cependant la signature du traité de Berlin en 1742 et le retrait de la Prusse change la donne, la France devient le principal adversaire de l'Autriche et de ses alliés. C'est pourquoi Louis XV décide de choisir le maréchal Adrien Maurice de Noailles comme commandant en chef des deux corps d'armée, l'armée du Rhin et l'armée de Flandre, en vue de protéger sa frontière nord et Dunkerque d'une éventuelle attaque de la Grande-Bretagne ou des Provinces-Unies.
Pendant ce temps-là, aux Pays-Bas, rien n'est prêt pour supporter un conflit : l'armée « autrichienne »<ref>À l'époque des empereurs Habsbourg, l'armée impériale est parfois erronément appelée par les historiens « armée autrichienne », alors qu'elle était recrutée par l'empereur dans le cadre du Saint-Empire et non de celui de l'archiduché d'Autriche.</ref> compte à peine 10 000 hommes et les fortifications des places-fortes ne sont pas des mieux entretenues. Les deux ministres plénipotentiaires, le comte de Harrach-Rohrau et le comte de Königsegg prennent les mesures nécessaires pour engager des travaux de renforcement de Bruxelles et de gonfler l'effectif de l'armée à 30 000 hommes qui s'unissent aux troupes anglaises.
En Modèle:Date-, le roi George II de Grande-Bretagne fait débarquer un corps de 40 000 soldats anglais à Ostende, sous les ordres de John Dalrymple, 2e comte de Stair en vue de soutenir les troupes autrichiennes. Cependant des divergences de stratégie existent entre les deux états-majors : les Anglais veulent attaquer la France par la Picardie tandis que les Autrichiens souhaitent une jonction avec leur armée. Finalement les troupes alliées passent leurs quartiers d'hivers dans les Pays-Bas autrichiens : les Anglais en Flandre, les Hessois à Bruxelles, les Autrichiens dans le Luxembourg, les Hanovriens près d'Anvers. Au printemps 1743, l'armée des alliés complétée de troupes des Pays-Bas sous le commandement du duc Léopold-Philippe d'Arenberg, se met en marche vers le sud est pour rejoindre l'armée impériale. Cette armée inflige une défaite aux troupes françaises à la bataille de Dettingen, le Modèle:Date.
L'implication de la Grande-Bretagne et des Provinces-Unies dans la guerre en Allemagne aux côtés de l'Autriche amène la France à se poser la question d'une intervention armée dans les Pays-Bas.
Mais avant de porter la guerre dans les Pays-Bas, Louis XV envoie le maréchal de Noailles convaincre le roi de Prusse de reprendre les armes contre l'Autriche en Allemagne De plus, il se doit déclarer ouvertement la guerre à l'Autriche, ce qu'il fait le Modèle:Date, quelques jours avant l'arrivée du nouveau gouverneur des Pays-Bas, Charles-Alexandre de Lorraine et de sa femme à Bruxelles…
Les hostilités s'annoncent ! Le roi Louis XV vient rejoindre l'armée des Flandres et le Modèle:Date, les troupes françaises, menées par le maréchal de Noailles, franchissent la frontière des Pays-Bas et s'emparent de Courtrai. Les Puissances-Unies s'empressent d'envoyer le baron de Wasnaer comme ambassadeur extraordinaire auprès de Louis XV pour le sommer de cesser ses conquêtes dans les Pays-Bas.
Malgré cette intervention, le Roi décide de continuer les opérations dans les Pays-Bas. Les places fortes de West-Flandre tombent les unes après les autres : la place de Menin, défendue par une garnison de Modèle:Unité hollandais, est investie le Modèle:Date, la garnison d'Ypres abandonne la ville le Modèle:Date, le Knoch se soumet le Modèle:Date sans avoir essuyé un coup de canon, la ville de Furnes, défendue par la garnison commandée par le lieutenant général Swarzenberg, se rend le Modèle:Date. L'avance française est cependant stoppée sur l'Escaut.
Cependant, à la suite du franchissement du Rhin et des lignes de la Lauter par l'armée impériale commandée par le prince Charles de Lorraine et à la situation critique de l'armée française en Alsace, le maréchal de Noailles décide de laisser 60 000 en Flandre sous les ordres du maréchal de Saxe et 40 000 dans les différentes places fortes, de la mer à la Meuse, tandis qu'il part, en juillet, avec le reste de son armée renforcer les troupes du maréchal de Belle-Isle face aux Autrichiens. Pendant le reste de la campagne de 1744, le maréchal de Saxe va faire échouer les différentes tentatives des alliés, dans la province de Flandre, en restant sur les positions acquises.
Au moment de l'installation dans les quartiers d'hivers des armées, l'archiduchesse Marie-Anne, gouvernante des Pays-Bas, meurt à Bruxelles le Modèle:Date.
Un traité pour établir une quadruple alliance en vue de contenir l'essor de l'empire prusse est signé le Modèle:Date à Varsovie entre la reine Marie-Thérèse de Hongrie, le roi George II de Grande-Bretagne, le roi Auguste III de Pologne et Électeur de Saxe et les États-généraux.
Au décès de l'empereur Charles VII, Électeur de Bavière, le Modèle:Date, le roi de France refuse de reconnaître le grand-duc François comme empereur du Saint-Empire. Louis XV décide de mener lui-même la campagne militaire avec le maréchal Maurice de Saxe par le siège de Tournai.
Au début de la campagne de 1745, le gros de l'armée française, commandée par le maréchal de Saxe se dirige d'abord vers Mons puis se replie pour faire le siège de Tournai. La ville est investie le Modèle:Date par le duc d'Harcourt. Les Alliés décident de réagir et envoient 60 000 soldats sous les ordres du duc William de Cumberland et du maréchal de Königsegg-Rothenfels. Le maréchal de Saxe s'organise pour poursuivre le siège de Tournai et livrer bataille. La confrontation des deux armées a lieu aux abords du village de Fontenoy, défendu par les Français. Ceux-ci remportent la victoire sur les troupes alliées le Modèle:Date.
La citadelle de Tournai tombe le Modèle:Date. Le maréchal de Saxe porte alors l'effort sur la ville de Gand, faiblement défendue, qui tombe le Modèle:Date tandis que la ville de Bruge se rend dès l'arrivée de l'armée française.
La campagne d'hiver permet aux Français d'occuper le Brabant. le maréchal de Noailles envisage de prendre Bruxelles, siège du gouvernement autrichien des Pays-Bas. Le Modèle:Date, les troupes françaises fortes de 28 000 commandées par le maréchal de Saxe entrent à Bruxelles quatre jours après sa capitulation, la garnison composée 12 000 soldats hollandais et autrichiens commandés par le général Van der Duin est faite prisonnière dont dix-sept officiers généraux. Le roi Louis XV fait une entrée solennelle à Bruxelles le Modèle:Date, escorté par toutes les troupes de la garnison et accompagné d'une imposante suite de nobles seigneurs français.
Après avoir poursuivi le gouvernement des Pays-Bas, en fuite jusqu'à Anvers, les troupes françaises se retournent vers l'est. Mons tombe le Modèle:Date-, Charleroi le Modèle:Date-, Namur le Modèle:Date-. L'armée impériale, commandée par le Charles-Alexandre de Lorraine subit une défaite près de Liège, en octobre 1746 ! Les Français s'emparent de toute la Flandre hollandaise, du Fort de la Perle, des villes de l'Écluse, du Sas-de-Gand, de Hulst et d'Axel. Les Pays-Bas autrichiens, à l'exception de la Gueldre et du Luxembourg sont occupés par la France !
La campagne de 1747 est décisive, le maréchal de Saxe, secondé par les maréchaux comte de Lowendal et comte de Saint-Germain. L'armée française bat les forces combinées des gardes Écossais sous la bannière du duc de Cumberland, et des Provinces-Unies, combattant sous les ordres du prince d'Orange, lors de la bataille de Lauffeld, près de Tongres, le Modèle:Date. Cette victoire n'est cependant pas décisive car l'armée alliée effectue une retraite en bon ordre, laissant le champ de bataille aux Français, mais les empêchant dans l'immédiat de capturer Maastricht. Maurice de Saxe envoie Modèle:Unité, sous le commandement du comte de Lowendal prendre la ville Bergen-op-Zoom, le Modèle:Date. En Modèle:Date-, les Provinces-Unies rétablissent le stadhouderat comme régime politique, avec Guillaume IV d'Orange-Nassau comme stadhouder de la république des Provinces-Unies.
À l'ouverture de la campagne de 1748, les Français investissent Maastricht et après un bref siège, la ville tombe le Modèle:Date. Cette prise est déterminante dans le processus de paix commencé en avril. La guerre se termine en octobre avec le traité d'Aix-La-Chapelle.
Le second traité d'Aix-la-Chapelle, signé le Modèle:Date met fin à la guerre de Succession d'Autriche et à la guerre maritime entre la Grande-Bretagne et l'Espagne. La conséquence pour les Pays-Bas autrichiens est la restitution par la France des provinces des Pays-Bas occupées à l'Autriche et des places fortes de la Barrière aux Provinces-unies.
La paix d'Aix-la-Chapelle (1748)
Fin 1747, après sept années de guerre, dans différentes régions d'Europe, mais aussi en Amérique du Nord et dans les Indes, les principaux protagonistes décident d'envoyer des plénipotentiaires à Aix-la-Chapelle, cité neutre du territoire impériale, pour traiter des conditions de paix.
Les ministres représentants les différents souverains ou États sont le comte Alphonse-Marie-Louis de Saint-Severin d'Aragon et Jean-Gabriel de la Porte du Theil pour le roi Louis XV de France, le comte Jean de Sandwich et le chevalier Thomas Robinson pour le roi George II de Grande-Bretagne, Don Jacques Masonès de Limay Soto Mayor pour le roi Ferdinand VI d'Espagne, le comte Wenzel Anton von Kaunitz-Rietberg pour l'impératrice Marie-Thérèse d'Autriche, reine de Hongrie & de Bohème, Don Joseph Ossorio et Joseph Borré pour le roi Charles-Emmanuel III de Sardaigne, le comte Guillaume de Bentinck, le baron Frédéric Henry de Wassenaer, le bourgmestre d'Amsterdam, Gérard-Arnout Hasselaer, le baron Jean de Borssele, le conseiller Onnozwier de Haren pour les États Généraux des Provinces-Unies, le comte de Monzone pour le duc François III de Modène, le marquis François Doria pour la république de Gênes.
Le royaume de France et le royaume de Grande-Bretagne sont les principales puissances qui influencent les négociations de cette conférence, les autres puissances impliquées suivent leurs décisions.
L'article III du traité reconduit les traités précédents : Modèle:Citation bloc
Les articles V et VI prévoient la restitution générale des conquêtes faites depuis le début de la guerre. En pratique les places fortes de la Barrière retournent aux Provinces-Unies, et surtout la France restitue les Pays-Bas occupés aux Autrichiens.
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Dans l'article XXI, toutes les puissances garantissent, à nouveau, la Pragmatique Sanction de Charles VI.
Le traité est ratifié par le roi de France le Modèle:Date à Fontainebleau, par le roi de Grande-Bretagne le Modèle:Date, par les États généraux le Modèle:Date à la Haye, par le roi d'Espagne le Modèle:Date à San-Lorenzo Real, par l'Impératrice le Modèle:Date.
Les Pays-Bas autrichiens sous Marie-Thérèse (1740-1780)
Gouvernorat de Charles-Alexandre de Lorraine 1749-1780
Dès la signature du traité de paix d'Aix-la-Chapelle, le Modèle:Date, l'impératrice Marie-Thérèse délègue à Bruxelles le général comte de Grunne et le conseiller privé Patrice-François de Neny pour organiser l'évacuation des troupes françaises et la reprise en main des Pays-Bas par l'administration autrichienne. Les batailles et cette occupation ont laissé le pays dans une confusion administrative et une pénurie financière. La France n'a pas géré le pays comme pendant la guerre de succession d'Espagne au début du siècle. En attendant le retour du prince Charles, une commission est chargée des affaires courantes. La priorité est de rendre aux Pays-Bas ordre et sécurité, mais aussi de la prospérité. C'est pourquoi l'impératrice Marie-Thérèse adjoint à son beau-frère un nouveau ministre plénipotentiaire, le marquis italien Antoniotto de Botta-Adorno<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Charles-Alexandre revient dans les Pays-Bas en Modèle:Date-. Les autorités, à savoir les députés des états du Brabant, le duc d'Arenberg, le marquis de Botta-Adorno et le secrétaire d'état à la guerre, et la population de Tirlemont l'accueillent le Modèle:Date. Il fait une entrée triomphale à Bruxelles le Modèle:Date, date à laquelle il peut réellement entamer son gouvernorat<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Le marquis de Botta-Adorno ramène progressivement l'ordre dans les Pays-Bas, il réussit à obtenir les subsides demandés par Vienne, à établir des tarifs douaniers raisonnables pour les entrées et sorties de marchandises et met en place une importante réforme financière.
Sous l'impulsion du marquis de Botta-Adorno une reprise industrielle et commerciale s'établit dans les Pays-Bas. Des grands travaux sont réalisés, tel le creusement du canal du Rupel à Louvain<ref group="note">Canal Louvain-Dyle : Les premiers plans ont plus de 300 ans, mais ce n'est qu'en 1750 que débutèrent les terrassements. Le premier bateau atteignit Louvain en 1753. Le canal de Louvain à la Dyle fait ainsi partie des plus anciens canaux du pays. Après ses premières maladies d'enfance, le canal devint parfaitement navigable et Louvain put bénéficier pleinement des avantages qu'offrait cette voie. Les environs du Vaartkom se développèrent pour devenir un quartier florissant, qui ne tarda pas à accueillir de nombreuses maisons de commerce et des magasins. Voir [2]</ref>, la construction de chaussées. Malheureusement l'entente entre le ministre et le gouverneur se dégrade et le marquis de Botta-Adorno demande à être révoqué de ses fonctions en Modèle:Date-. Celui-ci est remplacé par le comte Charles de Cobenzl le Modèle:Date qui poursuit la tâche entreprise par son prédécesseur.
En 1754, Marie-Thérèse nomme la sœur du prince Charles, Anne-Charlotte de Lorraine, abbesse séculière du chapitre de dames nobles de la collégiale Sainte-Waudru de Mons, elle rejoint son frère à Bruxelles et fait office de première dame.
En 1754, au décès du duc Léopold-Philippe d'Arenberg, la fonction de capitaine-général des Pays-Bas est reprise par le gouverneur. C'est la fin d'une opposition entre le pouvoir militaire et l'autorité civile. De plus, l'administration des Pays-Bas, après une longue période de tâtonnements et d'erreurs, se stabilise, le comte de Coblence parvient à trouver un juste équilibre entre la volonté de centralisation de Vienne et les traditions autonomistes des différents états des Pays-Bas.
Avec le déclenchement d'une nouvelle guerre entre les puissances d'Europe, la guerre de Sept Ans, le prince Charles remet le gouvernement des Pays-Bas au comte de Coblence et quitte Bruxelles, le Modèle:Date, pour Vienne, comme nouveau commandant en chef de l'armée impériale. Cependant la campagne de 1757 contre la Prusse est désastreuse pour l'Autriche et l'impératrice Marie-Thérèse doit retirer le commandement des armées à Charles-Alexandre pour le remplacer par la maréchal Daun. Déchargé de ses fonctions militaires, le prince Charles passe quelques mois à Vienne, puis revient à Bruxelles le Modèle:Date.
Pendant cette nouvelle guerre, les Pays-Bas sont épargnés comme champs de bataille; la période est mise à profit pour poursuivre le redressement économique du pays.
Au décès du comte de Cobenzl à Bruxelles le Modèle:Date, l'impératrice nomme le comte Georges-Adam de Starhemberg au poste de ministre plénipotentiaire des Pays-Bas. Celui-ci parvient à entretenir de bonnes relations avec le gouverneur, Charles de Lorraine, et avec le chef-président du Conseil privé, le comte de Neny, ce qui permet au gouvernement des Pays-Bas de travailler efficacement dans la voie de réformes éclairées. Il s'intéresse particulièrement au développement du commerce et au port franc d'Ostende.
Mais, faisant suite aux nombreuses années de guerre, la misère s'est installée dans de nombreuses villes et les Pays-Bas comptent un nombre important de mendiants. Le vicomte Vilain XIV en dénombre près de 65 000 en Flandre, environ 30 000 dans le Brabant et 12 000 dans le Hainaut.
Sans trahir les intérêts de la couronne impériale, Charles-Alexandre de Lorraine parvient à défendre ceux des Pays-Bas, et à en faire respecter les privilèges.
Il encourage simultanément le progrès des Lumières et le développement économique, patronnant des entreprises telles que la création de l'Académie thérésienne de Bruxelles (1772), la réalisation par le comte Joseph de Ferraris d'une carte très précise du territoire (1770-1778)<ref group="note">Modèle:Commons-inline</ref>, ou encore diverses expériences techniques et industrielles dans son château de Tervuren.
L'empereur [[François Ier du Saint-Empire|François {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:| }} }}]] meurt le Modèle:Date, tandis qu'Anne-Charlotte meurt à Mons le Modèle:Date, âgée de 59 ans.
Le Modèle:Date, Charles-Alexandre de Lorraine meurt, à l'âge de 68 ans, au château de Tervuren. Son enterrement a lieu dans l'église de Sainte-Gudule le Modèle:Date. Le « grand deuil » est porté jusqu'au Modèle:Date et le « deuil allégé » jusqu'au Modèle:Date.
La politique de Marie-Thérèse aux Pays-Bas
[[Fichier:Martin van Meytens - Kaiserin Maria Theresia - WGA15119.jpg|vignette| Marie-Thérèse, Reine de Hongrie & de Bohême, est l'épouse de l'empereur [[François Ier du Saint-Empire|François Modèle:1er]].]] Dès le Modèle:Date, l'archiduchesse Marie-Thérèse décide d'élever son mari, le duc François-Étienne de Lorraine, à la charge de co-régent de ses royaumes<ref group="note">Le duc François-Étienne de Lorraine, épouse le Modèle:Date, Marie-Thérèse d'Autriche. Il est élu empereur du Saint-Empire sous le nom de François {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:| }} }} le Modèle:Date et succède ainsi à l'empereur Charles Albert de Bavière décédé le Modèle:Date.</ref>.
Marie-Thérèse choisit son beau-frère, Charles-Alexandre de Lorraine, comme gouverneur des Pays-Bas. Cependant elle va également nommer successivement cinq ministres plénipotentiaires pour seconder le gouverneur. Le premier est le comte Friedrich August de Harrach-Rohrau, déjà en place depuis 1732 et choisi par l'empereur Charles VI. Au décès de l'archiduchesse Marie-Anne, le Modèle:Date, l'archiduchesse confie l'intérim du gouvernement général des Pays-Bas au comte Wenzel Anton von Kaunitz-Rietberg. Après l'occupation française, le marquis Antoniotto de Botta-Adorno assure la fonction jusqu'en 1753. À sa démission elle nomme le comte Charles de Cobenzl qui garde la charge jusqu'en 1770 et c'est le comte Georg Adam von Starhemberg qui le remplace. À la suite du décès de Charles de Lorraine, le Modèle:Date, Marie-Thérèse confie la direction des Pays-Bas à sa fille, Marie-Christine d'Autriche et à son époux Albert de Saxe-Teschen.
D'un point de vue militaire, la guerre de Succession d'Autriche a montré le peu d'efficacité des garnisons hollandaises dans les places-fortes occupées à la suite du traité de la Barrière de 1715. Cependant la paix d'Aix-la-Chapelle de 1748 a confirmé cette occupation, même si le comte de Kaunitz-Rietberg a veillé à ce qu'on ne fasse pas référence à ce traité dans l'article III. C'est pourquoi Marie-Thérèse charge son ministre plénipotentiaire, en 1749, le marquis de Botta-Adorno de ne plus payer les 500 000 écus prévus dans l'article XIX, de plus, elle promulgue le Modèle:Date un nouveau tarif douanier. À la suite des plaintes des Provinces-Unies, des négociations démarrent en Modèle:Date- à Bruxelles entre les deux pays et la Grande-Bretagne, garante du traité de la barrière, mais sans arriver à un résultat; les Provinces-Unies postposent toujours la conclusion du traité de commerce prévu dans le traité de 1715. Le traité de Versailles de 1756 d'entente entre l'Autriche et la France met fin à l'importance militaire de ce droit de garnison et montre qu'il n'est plus qu'une charge onéreuse pour les Pays-Bas. Il faut cependant attendre les interventions de Joseph II et le traité de Fontainebleau de 1785 pour mettre fin définitivement à la présence des garnisons hollandaises et au blocage des tarifs douaniers par les Provinces-Unies.
L'Impératrice décide de supprimer en 1757 le Conseil suprême des Pays-Bas. La gestion des affaires de ces provinces passe sous l'autorité directe du chancelier, le comte de Kaunitz-Rietberg, sans intermédiaire<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Celui-ci fait réaliser trois mémoires, l'un sur l'état politique des Pays-Bas, le second sur leur état ecclésiastique et le troisième sur leur état économique. La rédaction du premier mémoire est confiée à Patrice-François de Neny, chef et président du conseil privé, tâche achevée en 1760. Le conseiller privé de Wavrans et le conseiller ecclésiastique, au grand conseil de Malines, Brenaert sont chargés de la partie concernant l'état ecclésiastique, mais vu la lenteur de leur travail, le comte de Kaunitz la confie également à de Neny dès 1768. Quant à la partie économique et financière de l'état, elle est confiée au baron de Cazier, trésorier général des domaines et finances. Un haut fonctionnaire, de Mullendorf, dirige une vaste enquête sur le terrain; le but est de disposer d'une statistique complète des manufactures, fabriques, usines et ateliers des Pays-Bas.
Le gouvernement central autrichien étend son emprise et intervient de plus en plus dans la gestion des États. Les assainissements administratifs libèrent des capitaux qui vont permettre l'essor des industries charbonnières et métallurgiques, notamment dans le comté de Hainaut<ref group="note">Le Hainaut et la Principauté de Liège sont le deuxième producteur mondial d'acier et de charbon au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle.</ref>. L'industrie textile connaît également une forte croissance, à Gand notamment, tandis que le libre-échange est stimulé. Pour freiner l'exode des capitaux, Marie-Thérèse, prenant le contre-pied de la politique traditionnelle, n'hésite pas à s'allier avec la France en 1756.
Sur le plan culturel et intellectuel, le gouvernement n'est pas en reste : il crée une Académie impériale et royale des sciences et belles-lettres, à Bruxelles (1769-1771). Une historiographie « belge » y verra le jour (Jean Des Roches s'attelle à l'écriture d'une « histoire nationale »). De plus, jusqu'en 1740, l'espagnol est encore utilisé comme langue véhiculaire du « Conseil des Pays-Bas » à Vienne (devenu en 1757 « Bureau belge »), la centralisation va promouvoir l'usage du français qui devient prépondérant dans l'administration centrale, au détriment des langues vernaculaires (qui subsistent dans les administrations des États provinciaux et des villes). Les actes officiels doivent toutefois toujours être rédigés dans la langue de la région.
En matière religieuse, Marie-Thérèse élève le comte Jean-Henri de Frankenberg au siège de primat de Belgique le Modèle:Date et l'intègre dans le Conseil privé des Pays-Bas. Le Saint-Siège confirme sa nomination le Modèle:Date tandis qu'il est sacré par le cardinal archevêque de Vienne le Modèle:Date-. En 1773, Marie-Thérèse suit la position de la France et de l'Espagne en faisant dissoudre la compagnie de Jésus dans ses territoires. Le Modèle:Date, elle ordonne la fermeture des collèges et des couvents de l'ordre et fait confisquer leurs biens. Vu l'indignation dans les Pays-Bas, Charles de Lorraine met en place un Comité Jésuitique, sous la direction du ministre von Starhemberg pour appliquer la décision impériale<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Une première convention d'échange appelée traité des Limites est signé le Modèle:Date à Versailles, la France et l'Autriche s'échangent des enclaves dans leurs territoires respectifs et rectifient leur frontière en certains points. En ce qui concerne la Flandre, la France cède à l'Autriche Neuve-Église, Dranoutre, et quelques terres agricoles dépendant de la paroisse de Nieppe. La France acquiert Deûlémont, Lezennes, Wannehain, Bourghelles, Sailly-lez-Lannoy, ainsi que plusieurs autres petites enclaves autrichiennes en Flandre française. Une seconde convention relative aux Limites est signée le Modèle:Date à Bruxelles entre la France et le gouvernement des Pays-Bas. Jean-Balthasar, comte d'Adhémar de Montfalcon est le ministre plénipotentiaire de Louis XVI tandis que le comte Patrice de Neny représente l'Impératrice. La France et l'Autriche vont effectuer de légères modifications sur toutes leurs limites territoriales, de la mer au Luxembourg.
Au décès du gouverneur Charles-Alexandre le Modèle:Date, l'impératrice Marie-Thérèse désigne, le Modèle:Date, sa fille Marie-Christine et son mari Albert de Saxe-Teschen comme lieutenants-gouverneurs des Pays-Bas
Le Modèle:Date, l'Impératrice passe une convention avec le Prince-évêque de Liège en vue de régler les revendications de souveraineté sur les limites entre les Pays-Bas et la Principauté.
Marie-Thérèse d'Autriche décède le Modèle:Date, son fils Joseph II, empereur des Romains depuis le Modèle:Date, lui succède comme archiduc d'Autriche, roi de Hongrie et de Bohême.
Les Pays-Bas autrichiens sous Joseph II (1780-1790)
Le voyage de l'empereur Joseph II aux Pays-Bas (1781)
Après sa désignation comme empereur du Saint-Empire, le Modèle:Date, Joseph II exerce la corégence avec sa mère, Marie-Thérèse. Pendant cette période, il effectue plusieurs voyages d'étude à travers les différentes régions de l'empire, excepté dans les Pays-Bas, pour lesquels il préfère attendre la mort du gouverneur Charles-Alexandre de Lorraine, au vu de l'antipathie qu'il lui porte. En attendant, il étudie les mémoires du comte Patrice-François de Neny. Charles-Alexandre décède le Modèle:Date, malheureusement la mort de l'impératrice Marie-Thérèse fin 1780 postpose son projet de voyage. Cependant il décide de l'effectuer avant l'arrivée du couple de nouveaux gouverneurs généraux, Marie-Christine et Albert de Saxe-Teschen, désignés par Marie-Thérèse peu avant sa mort. Les Pays-Bas sont alors administrés par le prince de Starhemberg, ministre plénipotentiaire depuis 1770 à Bruxelles.
L'empereur visite ainsi les Pays-Bas du Modèle:Date au Modèle:Date<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Aucun souverain des Pays-Bas n'avait plus visité ou résidé dans ce territoire depuis l'archiduc Albert en 1621. Il s'agit donc d'un évènement important, même si la visite est rapide !
Joseph est accompagné d'un équipage réduit, accompagné du lieutenant général de Terzy, du chirurgien Brambilla, de deux gardes nobles et de deux secrétaires de cabinet. Les principales villes des Pays-Bas où il fait étape sont : Luxembourg le Modèle:Date, Namur, Charleroi, Mons, Courtrai, Furnes, Ostende, Bruges, Gand, Saint-Nicolas, Anvers, Malines, Louvain, Bruxelles où il passe 15 jours. De là, Joseph II effectue un crochet dans les Provinces-Unies (Rotterdam, la Haye, Amsterdam, Utrecht) et puis il reprend son voyage dans les Pays-Bas en passant par Aix-la-Chapelle, Limbourg, Spa, Louvain pour revenir à Bruxelles du 22 au Modèle:Date-, ville qu'il quitte finalement pour Paris et Vienne<ref group="note">Joseph II quitte Vienne, le Modèle:Date. La liste des villes par lesquelles l'empereur va passer est la suivante : Ratisbonne, Nuremberg, Wurtzbourg, Francfort (hôtel Saint-Joseph) le Modèle:Date, Heidelberg, Mannheim, Worms, Mayence, Coblence, Trèves, Luxembourg (auberge les Sept-Suabes) du Modèle:Date au 4 juin, Emptinne le Modèle:Date, Namur (hôtel d'Harscamp) le Modèle:Date, Fleurus, Charleroi le Modèle:Date, Nivelles, le château de Mariemont, Mons (hôtel de la Couronne Impériale) du Modèle:Date au 9 juin, Ath, Tournai, Courtrai (hôtel de la Châtellenie) le Modèle:Date, Menin, Ypres, Furnes le Modèle:Date, Dunkerque, Nieuport, Ostende le Modèle:Date, Blankenberg, Bruges (hôtel du Commerce) le Modèle:Date, Sas de Gand, Gand (hôtel Saint-Sébastien) le Modèle:Date, Audenarde, Alost, Termonde, le pays de Waes, Saint-Nicolas le Modèle:Date, Hulst, le Fort de la Perle, Anvers (hôtel du Grand Laboureur), Malines (hôtel de la Grue) le Modèle:Date, Vilvorde, Louvain (hôtel de la ville de Cologne) le Modèle:Date, le château de Tervuren, Bruxelles où il passe 15 jours, Malines, Anvers, Berg-op-Zoom, Rotterdam (hôtel de la Hure de Sanglier) le Modèle:Date, Delft, Schiedam, Flaardingue, Maasfluys, la Haye (Parlement d'Angleterre) le Modèle:Date, Leyde, Harlem (hôtel du vieux Lion d'or) le Modèle:Date, Alkmar, Helder, Zandam, Amsterdam (hôtel des Armes d'Amsterdam), Utrecht (hôtel du vieux château d'Anvers) le Modèle:Date, Bois-le-Duc, Ruremonde (hôtel de l'Enseigne de l'Empereur), Aix-la-Chapelle (hôtel des bains de Saint-Corneille) le Modèle:Date, Limbourg (hôtel de la Croix d'Or) le Modèle:Date, Spa (hôtel de la Cour de Londres) le Modèle:Date, Liège, Tirlemont, Louvain le Modèle:Date, Bruxelles du Modèle:Date au Modèle:Date, Hal, Valenciennes, Paris Modèle:Date et rentre à Vienne le Modèle:Date.</ref>.
Au cours de son périple, Joseph II voyage modestement, sans luxe, sans cérémonies. Ce comportement sans prestige ne répond pas aux attentes du peuple des Pays-Bas. Dans les parties de trajet dans l'empire et dans les Provinces-Unies, il voyage incognito sous le nom du comte de Falkenstein.
Joseph II visite principalement les installations militaires, les manufactures mais il assiste à des offices religieux. Il discute avec les autorités militaires, administratives et ecclésiastiques mais aussi avec les gens du peuple<ref group="note">À Luxembourg, il reçoit les autorités civiles, militaires et ecclésiastiques. Il s'adresse au Conseil de justice de la province, mais il admet également en audience des particuliers. À Namur, il rencontre Christine-Philippine-Élisabeth de Trazegnies, marquise d'Herzelles et amie de l'impératrice Marie-Thérèse, Androuin de Villers, maïeur de Namur, le comte Albert-Louis de Lichterveld, évêque du diocèse avec son clergé, les États provinciaux, le Conseil de Justice, les membres du Magistrat, les officiers de garnison, conduits par le baron de Hertell, gouverneur hollandais, les représentants des ordres monastiques, Jacques-Joseph-Augustin de Stassart, président du Conseil de Namur. À Nivelles, il rend visite aux chanoinesses de l'abbaye de Sainte-Gertrude. À Mons, il donne audience au prince Charles-Joseph de Ligne, gouverneur du Hainaut, au duc Louis-Engelbert d'Arenberg, grand bailli de la province, au Chapitre des chanoinesses de Sainte-Waudru, au conseil souverain de justice, aux États provinciaux, au Magistrat de Mons et à d'autres personnes dont le Charles-Eugène de Lorraine, prince de Lambesc et le comte Jean-Baptiste de Lamarck.</ref>.
Pendant son voyage, Joseph II reçoit de nombreuses pétitions, des appels à la générosité du souverain, des demandes d'emploi, des demandes de titres, des plaintes d'héritiers dépouillés, des demandes d'interventions dans des litiges privés, des demandes d'intervention diplomatique, des pétitions relatives à l'administration des finances, des pétitions relatives à l'industrie, des pétitions relatives aux affaires maritimes et commerciales, des pétitions d'ordre politique, des pétitions relatives à l'enseignement, des pétitions relatives à la justice et à la police et des pétitions relatives aux affaires religieuses,
Gouvernorat de Marie-Christine et d'Albert
À la suite du décès de Charles de Lorraine, le Modèle:Date, Marie-Thérèse confie la direction des Pays-Bas à sa fille, Marie-Christine d'Autriche et à son époux Albert de Saxe-Teschen. Cependant, Marie-Thérèse meurt quelques mois plus tard et son fils, Joseph II, le nouvel empereur, confirme sa sœur et son époux dans leurs fonctions de « lieutenants, gouverneurs et capitaines généraux des Pays-Bas » par lettres patentes le Modèle:Date<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Joseph II désigne également le duc Albert de Saxe-Teschen pour faire, en son nom, la solennelle entrée dans les Pays-Bas.
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En attendant l'arrivée des deux nouveaux gouverneurs, Albert et Marie-Christine, le prince de Starhemberg administre les Pays-Bas en tant que ministre plénipotentiaire.
Albert et Marie-Christine arrivent à Tirlemont le Modèle:Date, accueillis par le prince de Starhemberg et une députation extraordinaire des États de Brabant, composée de l'évêque d'Anvers, le cardinal de Frankenberg et de trois prélats, pour le clergé, des ducs Wolfgang-Guillaume d'Ursel et Louis-Engelbert d'Arenberg, du comte de Spanhem et du baron de Celles, pour les nobles, et des bourgmestres de Louvain, Bruxelles et Anvers ainsi que du pensionnaire d'Aguilar, pour les représentants des villes, puis à Bruxelles en fin de journée<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Les gouverneurs font leur joyeuse entrée le Modèle:Date, comme duc de Brabant, au nom de l'Empereur<ref name="ReferenceA"/>.
Après le serment d'usage, le cardinal de Frankenberg célèbre la messe dans l'église Sainte-Gudule. Cependant, lors de la fête en soirée, un accident se produit à l'occasion du feu d'artifice et coûte la vie à 24 personnes.
Le pouvoir réel se trouve dans les mains du ministre plénipotentiaire et non plus dans celles des gouverneurs ; c'est la décision de Joseph II. Le prince Starhemberg rédige un plan pour le budget des Pays-Bas, puis est choisi comme grand maître à Vienne par l'empereur. Joseph II nomme alors un nouveau ministre plénipotentiaire, le comte Louis de Barbiano et Belgiojoso par lettres patentes du Modèle:Date. Celui-ci informe Vienne de toutes les décisions du Conseil du gouvernement, regroupant les conseils collatéraux et de la secrétairerie d'état et de guerre, qu'il préside et dans lequel les deux gouverneurs ne siègent pas.
Le Modèle:Date, le général comte Joseph de Murray est nommé, par lettres patentes de l'Empereur datée du Modèle:Date-, gouverneur général par intérim durant l'absence de l'archiduchesse Marie-Christine et du duc Albert de Saxe-Teschen. Il est remplacé, le Modèle:Date- par le comte Ferdinand von Trauttmansdorff, nommé ministre plénipotentiaire pour le gouvernement des Pays-Bas et président du conseil dudit gouvernement, par lettres patentes de l'empereur du Modèle:Date.
Politique de Joseph II dans les Pays-Bas autrichiens
À la suite du serment prêté en son nom, le Modèle:Date, par le duc Albert de Saxe-Teschen, Joseph II s'engage à respecter les privilèges des Pays-Bas, comme ses prédécesseurs. Cependant pendant son règne, Joseph II promulgue plus spécifiquement dans les Pays-Bas de nombreux édits ou ordonnances qui vont à l'encontre des us et coutumes des habitants.
Joseph II et la tolérance
L'empire autrichien est constitué de nombreux états habités par des peuples de confessions variées, des catholiques, des orthodoxes, des juifs et même des musulmans. Joseph II veut faire tomber les barrières entre ces différentes communautés. C'est pourquoi il promulgue le Modèle:Date un édit de tolérance ; le catholicisme n'est plus la religion de l'État. Les droits civils, réservés jusqu'alors aux catholiques, deviennent les droits de tous les citoyens de l'empire.
C'est pourquoi les gouverneurs des Pays-Bas autrichiens transmettent, le Modèle:Date, un décret conforme à l'édit de tolérance (texte complet) aux conseils de justice<ref group="note">Le comte de Neny, chef et président du conseil privé prescrit aux conseils de justice de ne pas publier l'édit de tolérance</ref>, en vue de reconnaître la liberté de culte et l'accès des protestants aux fonctions publiques<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Cet édit est composé de 8 articles :
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Pourtant les Pays-Bas sont un État majoritairement catholique, seules quelques petites communautés protestantes subsistent. C'est pourquoi le peuple juge que les effets immédiats de cet édit sont nuls. Les évêques d'Anvers, de Namur, de Ruremonde protestent tandis que l'archevêque de Malines, le cardinal Jean-Henri de Frankenberg, accepte le fait accompli.
Joseph II et la religion
Après avoir séparé la religion de l'État, l'Empereur veut réglementer les institutions religieuses. Le Modèle:Date, Joseph II édite une ordonnance pour la suppression des couvents ou hospices des Chartreux, des Camaldules, des Hermites ou des Frères du bois, mais aussi des Carmélites, des religieuses de Sainte-Claire, des Capucines et des religieuses de l'ordre de Saint-François<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Son intention est de supprimer les endroits où des religieux ne mènent qu'une vie purement contemplative et « parfaitement inutile à la religion ». Le Modèle:Date, Joseph II fait également une déclaration concernant la suppression des ermites. De plus il fait confisquer leurs biens pour utiliser l'argent récolté à la construction d'hôpitaux et d'écoles. Finalement l'abolition de 163 couvents aux Pays-Bas, principalement de religieuses, se passe sans violence ni opposition tandis que les moines et les religieuses concernés se reconvertissent grâce à une pension accordée.
Les Pays-Bas sont profondément catholiques voir bigots, la population a adopté des traditions ancrées depuis la période espagnole du siècle précédent, des superstitions, des cérémonies religieuses, la vénération de reliques, les processions religieuses, la culture des saints, des observances pieuses. Mais Joseph II, inspiré par les jansénistes et des penseurs religieux comme Febronius et Van Espen poursuit son travail de réformation de l'institution religieuse.
Dans son édit du Modèle:Date concernant les enterrements, Joseph II interdit les inhumations dans les églises. Les paroisses doivent faire l'acquisition de terrains en dehors des villes pour y construire de nouveaux cimetières. L'empereur déclare, dans un édit relatif au mariage contenant 58 articles daté du Modèle:Date, que le mariage est un acte civil. De plus il abolit la notion de crime d'hérésie. Joseph II établit la liberté de conscience et autorise la fréquentation des écoles de confession non catholique. Son ordonnance du Modèle:Date oblige les curés à lire tous les édits de Vienne dans les églises, lors des prônes du dimanche. En 1786, les ordonnances arrivent les unes après les autres : règles de censure pour les sermons, abolition des pèlerinages en troupes, rationalisation des processions
L'Empereur resserre davantage le contrôle de l'État sur l'Église et plus particulièrement sur la formation du clergé. Par l'édit du Modèle:Date, Joseph II fait remplacer les séminaires diocésains par deux séminaires d'état, le séminaire général de Louvain et un séminaire filial à Luxembourg, avec obligation pour tous les séminaristes d'y être formés. Les séminaires épiscopaux sont supprimés pour être convertis en presbytères. Il mécontente le haut clergé des Pays-Bas qui va réagir à l'encontre de ce nouvel édit.
À la rentrée scolaire, des troubles éclatent au séminaire et l'abbé Stöger, nouveau recteur, fait appel au gouvernement de Bruxelles qui dépêche un détachement de trente-deux dragons pour rétablir l'ordre, mais la situation dégénère et des renforts sont appelés. Finalement, le Modèle:Date, il reste une vingtaine d'élèves au séminaire… Le cardinal de Frankenberg s'expose et est remis à l'ordre par Joseph II, tandis que l'évêque de Namur est contraint de se retirer dans une abbaye, après avoir encouragé ses étudiants séminaristes à ne pas se rendre au séminaire de Louvain.
Joseph II poursuit son œuvre en interdisant au clergé de censurer l'État et en obligeant les évêques à prêter un serment civil. L'Église se trouve dans les mains du souverain.
Mais toutes ces ordonnances à l'encontre de l'Église des Pays-Bas sont à l'origine d'une certaine agitation au sein du bas clergé. À la fois exaspérés, humiliés, irrités, mais aussi inquiets, les membres du clergé commencent à manifester leur opposition auprès de la population.
Joseph II et la géopolitique des Pays-Bas
L'empereur Joseph II parvient à expulser les troupes hollandaises des places fortes à partir de 1781. En Modèle:Date-, l'Autriche et les Provinces-Unies passent un acte d'évacuation des places servant de barrières. Le Modèle:Date, le dernier régiment hollandais quitte Namur.
Après une tentative de l'empereur d'Autriche de forcer le blocus de l'Escaut et dégager ainsi le port d'Anvers, un traité est conclu, à l'initiative de la France, entre l'empereur Joseph II et la République des Provinces-Unies à l'issue de la guerre de la Marmite. Ce traité confirme la fermeture de l'Escaut et prévoit le retour aux frontières de 1664 avec cession de territoires hollandais aux Pays-Bas autrichiens.
En 1782, par un arrêt du Conseil du roi du Modèle:Date-, afin de rectifier et simplifier la frontière entre la Flandre française et le Hainaut français, neuf villages et hameaux du pays d'Ostrevent sont transférés de la province du Hainaut français (généralité de Valenciennes) à la province de Flandre française (généralité de Lille) : Dechy, Erchin, Férin, Flesquières (dans l'actuelle commune de Cantin), Guesnain, Lallaing, Loffre, Masny et Roucourt ; tandis que trois villages sont transférés de la Flandre française au Hainaut français : Abscon, Erre et Marquette-en-Ostrevant.
Joseph II et l'administration et la justice
Dès 1783; l'empereur Joseph II prend une première série de mesures qui frappent l'administration, la justice, la fiscalité, les coutumes. Ces mesures sont mal ressenties par la population.
Le Modèle:Date, Joseph II promulgue une ordonnance sur le nouveau règlement pour la procédure civile aux Pays-Bas<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Le diplôme de l'Empereur du Modèle:Date portant établissement d'une nouvelle forme pour le gouvernement général des Pays-Bas modifie l'organisation administrative du pays. Au centre, le ministre plénipotentiaire devient le chef et le président d'un Conseil général du gouvernement. Autour de lui, neuf intendants représentants les neuf cercles, terme remplaçant le nom de province. Ce diplôme remplace en effet les noms des provinces au profit de neuf Cercles désignés par les noms des chefs-lieux : Anvers, Bruges, Bruxelles, Gand, Limbourg, Luxembourg, Mons, Namur et Tournai. Les cercles sont eux-mêmes divisés en arrondissements dirigés par des commissaires. En pratique, pour l'Empereur il s'agit de créer une chaîne directe de commandement de Vienne vers les arrondissements des Pays-Bas, en éliminant le filtre des États des provinces.
Le Modèle:Date, l'empereur édite également un diplôme de l'Empereur portant établissement des nouveaux tribunaux de justice aux Pays-Bas. La Justice est exercée par deux Conseils souverains de justice, le premier localisé à Bruxelles, le second à Luxembourg et par soixante-trois tribunaux de première instance.
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Ces deux édits de Joseph II vont engendrer une réaction de la part des pouvoirs provinciaux des Pays-Bas autrichiens. En effet, ces édits remettent en question l'administration séculaire et la justice des différentes provinces. L'important bouleversement constitutionnel prévu entraîne une perte de l'autonomie politique des états et des provinces. Pour les représentants des États, il s'agit d'une attaque aux privilèges des Joyeuses entrées c'est pourquoi ils réagissent d'abord auprès des gouverneurs et de l'Empereur pour lui demander de suspendre ces édits.
Mais Joseph II s'obstine et publie une série d'ordonnances complémentaires précisant et organisant en détail le nouveau système de gouvernement dont l'édit du Modèle:Date portant établissement des intendances de cercles aux Pays-Bas.
Les États des provinces décident de résister en se fondant sur le serment à la Joyeuse Entrée prêté par le gouverneur Albert de Saxe-Teschen le Modèle:Date au nom de l'Empereur et refusent le paiement de l'impôt le Modèle:Date tandis que le Conseil de justice s'associe à leur cause. L'opposition des corps constitués est soutenue par le peuple.
Liste des principaux édits et ordonnances de Joseph II
- Modèle:Date : décret des gouverneurs généraux touchant la tolérance civile à l'égard des protestants.
- Modèle:Date : édit de l'Empereur sur l'indépendance des ordres religieux aux Pays-Bas de toute supériorité étrangère.
- Modèle:Date : édit de l'Empereur concernant les dispenses de mariage.
- Modèle:Date : décret des gouverneurs généraux ampliatif de celui du Modèle:Date- précédent concernant la tolérance civile à l'égard des protestants.
- Modèle:Date : déclaration de l'Empereur qui soumet tous les monastères de l'ordre de Saint-Benoît, aux Pays-Bas à la juridiction immédiate des évêques.
- Modèle:Date : déclaration de l'Empereur concernant l'influence et l'exercice de l'autorité épiscopale sur les ordres religieux dans les Pays-Bas.
- Modèle:Date : décret des gouverneurs généraux interprétant et amplifiant ceux du Modèle:Date- et Modèle:Date- précédents, concernant la tolérance à l'égard des protestants.
- Modèle:Date : déclaration de l'Empereur concernant les récollets et dominicains anglais et irlandais aux Pays-Bas.
- Modèle:Date : décret des gouverneurs généraux prescrivant aux évêques de faire parvenir aux curés de leur diocèse respectif, les ordres nécessaires pour qu'ils proclament les bans de mariage entre protestants et catholiques et qu'ils assistent à ces mariages lorsqu'ils en seront requis.
- Modèle:Date : édit de l'Empereur additionnel à celui du Modèle:Date, concernant les dispenses de mariage.
- Modèle:Date : décret de l'Empereur portant que l'admission des juifs à la bourgeoisie des villes des Pays-Bas ne les rend pas habiles à y remplir des emplois publics, ni à avoir droit de suffrage dans les affaires publiques.
- Modèle:Date : décret de l'Empereur concernant les personnes qui se sont suicidées.
- Modèle:Date : décret de l'Empereur concernant l'ordre des récollets.
- Modèle:Date : déclaration de l'Empereur portant interprétation de l'article 7 de l'édit du Modèle:Date concernant l'indépendance des ordres religieux.
- Modèle:Date : décret de l'Empereur qui ordonne la remise au conseil privé d'une liste exacte et détaillée des couvents et religieux des ordres mendiants et défend d'admettre des novices dans ces maisons, sans une permission du gouvernement.
- Modèle:Date : lettres patentes de l'Empereur abolissant le ressort supérieur qu'exerçait le grand conseil de Malines à l'égard du conseil de Tournay-Tournaisis et l'attribuant au conseil souverain de Hainaut.
- Modèle:Date : édit de l'Empereur concernant la suppression de plusieurs couvents inutiles dans les Pays-Bas.
- Modèle:Date : décret des gouverneurs généraux ampliatif de celui du Modèle:Date concernant les mariages entre les protestants et les catholiques.
- Modèle:Date : déclaration de l'Empereur concernant l'emploi des biens des couvents supprimés des trinitaires et les confréries établies aux Pays-Bas pour la rédemption des captifs.
- Modèle:Date : déclaration de l'Empereur concernant les ermites.
- Modèle:Date : édit de l'Empereur concernant les enterrements.
- Modèle:Date : décret de l'Empereur interprétant l'article 2 de l'édit du Modèle:Date sur les enterrements.
- Modèle:Date : édit de l'Empereur concernant le mariage.
- Modèle:Date : déclaration de l'Empereur concernant l'état civil des individus des maisons religieuses de l'un et de l'autre sexe, supprimées aux Pays-Bas.
- Modèle:Date : ordonnance de l'Empereur concernant la publication des édits et ordonnances aux prônes des paroisses.
- Modèle:Date : édit de l'Empereur concernant les francs-maçons.
- Modèle:Date : édit de l'Empereur concernant les kermesses ou dédicaces.
- Modèle:Date : édit de l'Empereur concernant les processions et les jubilés.
- Modèle:Date : ordonnance de l'Empereur pour préparer une nouvelle distribution générale des paroisses au plat pays.
- Modèle:Date : édit de l'Empereur concernant l'établissement d'un séminaire général dans l'université de Louvain et d'un séminaire filial à Luxembourg pour les élèves en théologie.
- Modèle:Date : décret de l'Empereur portant suppression du grand et du petit collège de théologiens à l'université de Louvain, ainsi que de toutes les leçons de théologie et des langues hébraïque et grecque et substituant à ces leçons huit chaires ou leçons nouvelles dans la faculté de théologie.
- Modèle:Date : ordonnance de l'Empereur portant règlement pour la procédure civile aux Pays-Bas.
- Modèle:Date : diplôme de l'Empereur portant établissement d'une nouvelle forme pour le gouvernement général des Pays-Bas.
- Modèle:Date : diplôme de l'Empereur portant établissement des nouveaux tribunaux de justice aux Pays-Bas.
- Modèle:Date : édit de l'Empereur concernant le dénombrement des biens du clergé et des bénéfices, offices et fondations ecclésiastiques quelconques aux Pays-Bas.
- Modèle:Date : décret de l'Empereur maintenant la défense portée par l'édit du Modèle:Date d'enseigner la théologie dans les séminaires et étendant cette défense aux presbytères épiscopaux.
- Modèle:Date : ordonnance de l'Empereur prescrivant un dénombrement de toutes les fondations pieuses séculières.
- Modèle:Date : édit de l'Empereur portant établissement des intendances de cercles aux Pays-Bas.
- Modèle:Date : déclaration de l'Empereur concernant les biens que le clergé étranger possède sous la domination de Sa Majesté aux Pays-Bas.
- Modèle:Date : édit de l'Empereur pour la réformation de la justice aux Pays-Bas.
- Modèle:Date : déclaration de l'Empereur portant interprétation de l'édit d'établissement des intendances des cercles aux Pays-Bas, en date du Modèle:Date- précédent.
- Modèle:Date : déclaration de l'Empereur portant surséance du nouveau règlement de la procédure civile.
Révolution brabançonne
Premiers malaises entre les États des provinces et l'Empereur
En 1787, un profond malaise s'installe dans les différentes provinces des Pays-Bas autrichiens. Les ordonnances religieuses antérieures de Joseph II ont entraîné une résistance du clergé et les réformes administratives et judiciaires du début de l'année viennent de conduire à un blocage du paiement des impôts par les États des provinces. Une opposition aux réformes de l'Empereur commence à émerger dans le pays.
En Modèle:Date-, à l'occasion de l'Assemblée des États de Brabant, le comte de Limminghe s'adresse à tous les habitants du pays, dans un discours retentissant<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
L'avocat Henri van der Noot intervient par après dans un discours conservateur pour défendre les privilèges acquis :
Le couple de gouverneurs Marie-Christine d'Autriche et Albert de Saxe-Teschen et le ministre plénipotentiaire, le comte Louis de Barbiano et Belgiojoso ont un rôle inconfortable ; ils n'ont pas été consultés par l'Empereur pour la mise en place des nouvelles réformes et ils doivent les faire appliquer ! C'est pourquoi, dès le Modèle:Date, sous la pression du mécontentement du peuple, les gouverneurs s'engagent à faire marche arrière et décident de postposer tous les édits incriminés tandis que le ministre plénipotentiaire quitte le pays. Joseph II n'est pas à Vienne, il est actuellement en Russie auprès de Catherine II et le prince de Kaunitz, chancelier à la cour de Vienne, temporise<ref>Modèle:Harvsp.</ref>…
Informé de la situation, Joseph II est irrité, la faiblesse des gouverneurs et du comte de Belgiojoso l'exaspère, mais il consent à suspendre l'exécution de ses derniers édits en attendant de se concerter avec les gouverneurs généraux et les députés des États de toutes les provinces à Vienne. Au total trente-deux députés sont ainsi choisis pour se rendre à Vienne début août<ref group="note">C'est la seconde fois, depuis l'origine du régime autrichien, qu'une mission de députés des Pays-Bas autrichiens se rend à Vienne pour rencontrer leur souverain, l'archiduc d'Autriche. La première fois, c'était en 1716 pour exprimer à l'empereur Charles VI les doléances des habitants des Pays-Bas vis-à-vis des conditions relatives au traité de la Barrière.</ref>. Tandis que les gouverneurs sont provisoirement remplacés par le comte Joseph de Murray aux Pays-Bas pour la durée du séjour en Autriche<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Le Modèle:Date, à la première entrevue au Hofburg, Joseph II montre son mécontentement tandis que le député hennuyer Petit exprime le point de vue des États de provinces. Par après la position de l'Empereur semble plus conciliante, il annonce le remplacement du comte de Belgiojoso par le comte de Trauttmansdorff comme ministre plénipotentiaire et le retour à la situation du Modèle:Date avec la suspension des deux diplômes du Modèle:Date, mais sans retourner à la situation promise par les gouverneurs et moyennant des « Préalables indispensables ». Les députés des États, quant à eux, exigent un retour à la situation initiale. Le chancelier Kaunitz présente aux députés les « Préalables indispensables », à savoir le paiement des subsides, l'abolition des compagnies militaires, des uniformes et des cocardes et la réintégration des fonctionnaires destitués.
Mais les volontaires brabançons refusent de déposer leurs armes, leurs uniformes et leurs cocardes. Les concessions de Joseph II sont en dessous de celles que les États ont exigées aux gouverneurs. Le Modèle:Date, les députés des États du Brabant déclarent au comte de Murray protester contre les « Préalables indispensables » et persistent conformément à la Joyeuse Entrée à refuser le paiement des impôts. Finalement, pour éviter une guerre civile, le comte Joseph de Murray, gouverneur général par intérim, informe les différents États des provinces des Pays-Bas que les constitutions, privilèges et franchises de ces provinces ainsi que la Joyeuse entrée sont maintenus et que les dispositions prises par les deux diplômes datés du Modèle:Date sont annulées. Cette déclaration est accueillie avec joie dans les différentes provinces. Elles mettent fin au mécontentement et les volontaires brabançons décident de déposer les armes<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Mais pour rétablir la confiance, il reste à régler les « Préalables indispensables » ! Dans un premier temps, le comte de Murray accepte, non sans une certaine opposition, de réintégrer dans leurs emplois antérieurs ou d'indemniser les fonctionnaires, particulièrement ceux qui se sont engagés dans le mouvement de contestation. Par contre, le gouverneur se contente d'ajourner au Modèle:Date la décision de Joseph II relative à l'ouverture des cours au séminaire général et demande aux évêques de présenter des candidats à la place de recteur, mais aucun de ceux-ci ne se propose.
Les rapports entre le gouverneur et les États des provinces sont bloqués lors de l'arrivée le Modèle:Date du comte de Trauttmansdorff, nouveau ministre plénipotentiaire, qui arrive mettre fin à l'intérim du comte de Murray et sur qui l'empereur Joseph II porte tous ses espoirs pour résoudre la crise. Les deux gouverneurs sont quant à eux relégués à un rôle purement protocolaire.
En marche vers la révolution
Dans un premier temps, le comte de Trauttmansdorff annonce l'application stricte de l'édit organique du séminaire général. Mais, homme de modération, il accepte un report de trois mois de cet édit à la suite de l'intervention des États du Brabant et en échange du vote des subsides le Modèle:Date. Joseph II, mécontent, lui ordonne d'exécuter ses ordres et le ministre, contraint, décrète le maintien sans réserve de tous les édits antérieurs au Modèle:Date.
Le Modèle:Date, le général Richard d'Alton, arrive dans les Pays-Bas, avec la particularité que ce nouveau commandant général des troupes impériales est indépendant de tout pouvoir des Pays-Bas; il prend directement ses ordres auprès de Joseph II. Sous prétexte de maintenir l'ordre, le général fait envoyer des patrouilles dans les différents quartiers de Bruxelles. Le premier incident grave survient lorsqu'un détachement de militaires du régiment de Ligne ouvre le feu sur la foule après quelques huées tuant quelques bourgeois. L'Empereur soutient le général d'Alton dans sa politique de fermeté.
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Lors de la séance des États de Brabant du mois de Modèle:Date-, ceux-ci introduisent des réclamations relatives au séminaire général auprès du gouvernement, mais le ministre von Trauttmansdorff maintient la position de l'Empereur. De plus, le général d'Alton reçoit la mission d'obtenir la fermeture des séminaires épiscopaux. Ces interventions donnent à nouveau lieu à des effusions de sang tant à Malines qu'à Anvers. À la suite de cette résistance, le gouvernement impérial prend des mesures contre les journaux, contre les réunions de la bourgeoisie, contre les rassemblements de toute espèce. Des citoyens sont arrêtés et incarcérés à cause de la vivacité de leur opposition. La tête de l'avocat Vander Noot est mise à prix, celui-ci se réfugie dans les Provinces-Unies. La terreur commence à se répandre dans les Pays-Bas. Le point de non-retour est atteint ! Les troupes placées sous les ordres du général d'Alton comprennent des officiers et des soldats originaires des Pays-Bas qui ne peuvent se résoudre à fusiller leurs compatriotes. Tandis que le comte de Trauttmansdorff commence à désapprouver la marche qu'on le force à suivre, le général d'Alton, soutenu par l'Empereur, poursuit sa politique de répression.
À la session des États de Brabant du mois de Modèle:Date-, la décision négative des neuf nations entraîne le refus des trois États pour le vote des subsides. Les États du Hainaut les refusent également. La situation devient grave. Joseph II estime qu'il se tient délié de tout engagement constitutionnel à l'égard de ces deux provinces. Les deux premiers ordres des États du Brabant demandent sous la pression des armes un sursis au ministre plénipotentiaire tandis que les États du Hainaut persistent dans leur refus. C'est pourquoi l'Empereur en profite pour révoquer la Joyeuse Entrée et les privilèges du Hainaut. Joseph II menace, poussé par le général d'Alton tandis que le ministre van Trauttmansdorff emploie son influence à calmer la situation.
Une nouvelle épreuve de force a lieu concernant l'obligation d'envoyer les élèves en théologie au séminaire de Louvain. La résistance de certains abbés entraîne l'occupation de leurs monastères par la troupe. L'archevêque de Malines reçoit l'injonction de se rendre et de rester à Louvain. En Modèle:Date-, les deux premiers ordres des États du Brabant, la noblesse et le clergé, sont réunis de force pour prendre connaissance et approuver un diplôme de l'Empereur réglant les subsides annuels. Vu leur refus, le comte de Trauttmansdorff leur annonce la révocation de la Joyeuse Entrée et des privilèges du Brabant ainsi que la suppression de la députation des États et du conseil de la province comme cela a été fait six mois plus tôt dans la province de Hainaut ! Dès le Modèle:Date, la situation devient explosive. Fin juillet, des émeutes surviennent à Bruxelles, des pillages à Tirlemont, Tournai et Diest, tandis qu'un début d'insurrection se produit à Louvain.
Le général D'Alton décide d'agir par la force. Les rassemblements de volontaires se créent aux frontières avec les Provinces-Unies et la Principauté de Liège. Des armes et de la poudre circulent de la Principauté de Liège vers les Provinces-Unies au profit des rebelles. Le Modèle:Date, le général Schroeder entre en Principauté de Liège pour chasser leurs bandes.
Les avocats Van der Noot et Vonck, recherchés par les troupes autrichiennes<ref group="note">Le Modèle:Date, l'Empereur édite des lettres de proclamation contre Henri Vander Noot.</ref> se sont réfugiés à Breda dans les Provinces-Unies, avec un nombre de plus en plus important de personnes refusant l'autorité impériale<ref group="note">Le Modèle:Date, l'Empereur fait une déclaration concernant les fauteurs de troubles dans la province de Brabant.</ref>. La révolution est imminente. Des demandes de soutien sont faites vers la Prusse, la Hollande et la Grande-Bretagne, mais les ambassadeurs des patriotes n'obtiennent que de vagues assurances de soutien. L'avocat Van der Noot rédige alors son « manifeste du peuple brabançon ».
Dans le but de stopper un plan d'insurrection générale, le général d'Alton lance, à l'initiative de Joseph II une vague d'arrestations dans toutes les classes de la société des Pays-Bas.
Les patriotes encouragent les soldats impériaux à déserter. Le gouvernement réagit vainement en donnant des faveurs à l'armée, mais les soldats originaires des Pays-Bas continuent à rejoindre les insurgés. En octobre, l'Empereur émet plusieurs déclarations et ordonnances concernant les émigrations, les armements, attroupements et autres complots contre l'État<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Avec le désarmement de la population s'ajoute un redoublement de mesures violentes et arbitraires. L'autorité militaire accapare le pouvoir et en abuse. Le comte de Trauttmansdorff s'en inquiète.
Révolte armée (octobre - décembre 1789)
Au début d'Modèle:Date-, dans le but d'encadrer ses patriotes, Jean-François Vonck propose au colonel retraité Van der Mersch de prendre le commandement des troupes à Bréda. Le Modèle:Date, ceux-ci décident de mener une double incursion dans les Pays-Bas, un premier groupe conduit par le colonel Ranssonet et le major Philippe Devaux s'empare du Fort Lillo, au nord d'Anvers tandis qu'une bande de 2 500 rebelles armés dirigés par le général Van der Mersch marche sur Turnhout et s'y installe le Modèle:Date. Mais le commandement militaire impérial sous-estime l'armée patriote.
Le général d'Alton réagit en envoyant le général Schroeder avec 4 000 hommes pour rétablir la situation. Cependant dans les combats dans les rues de Turnhout, les soldats autrichiens lachent pied et se retirent en désordre en abandonnant quelques pièces d'artillerie. Après cette humiliation, le général d'Alton envoie une seconde troupe de 7 000 soldats, mais les patriotes font une retraite prudente vers les Provinces-Unies le Modèle:Date.
Le Modèle:Date, les insurgés décident de porter la lutte en Flandre. Le comte Louis-Eugène de Ligne et le major Devaux, à la tête d'un millier d'hommes, traversent le pays de Waes, prennent Bruges, faiblement défendue, et pénètrent dans la ville de Gand, tandis que la garnison se retranche. Le lendemain les troupes impériales, sous le commandement des généraux Schroeder et d'Arberg, occupent la citadelle et bombardent Gand, à boulets rouges.
Jean-François Vonck
L'Empereur exige de défendre le centre et plus particulièrement Bruxelles pour protéger le trésor royal, les archives et les membres du gouvernement. Le général d'Alton essaye de regrouper ses troupes sur Termonde et Alost, tandis que Bruxelles n'est défendu que par une garnison de 2 500 hommes mais les Impériaux évoluent dans un pays prêt à se soulever, dans un milieu hostile ! Le couple de gouverneurs, Marie-Christine et Albert quitte Bruxelles. C'est le signal de la débandade des fonctionnaires.
Le comte von Trauttmansdorff, rejette la responsabilité sur le général d'Alton et demande à l'Empereur d'envoyer des troupes en renfort. Mais Joseph II est occupé dans une expédition en Orient et menacé par la Prusse. De plus, sur place, les troupes impériales sont confrontées à la désertion des militaires locaux.
Le Modèle:Date, une insurrection éclate à Mons lorsque la garnison quitte la ville pour aller renforcer Namur. La libération du Hainaut est rapide. Pendant ce temps là, le général Van der Mersch à la tête de sa bande de patriotes marche sur Tirlemont en Campine. Cependant le général d'Alton, faute d'informations fiables, surestime l'armée des insurgés et accepte une suspension des combats de quatre jours. Le général n'a pas le soutien du gouvernement du comte de Trauttmansdorff. Malgré cela il propose à Van der Mersch une nouvelle suspension de dix jours et même un armistice de deux mois.
Le comte von Trauttmansdorff évalue la situation et somme le général d'Alton de devoir s'expliquer.
Le Modèle:Date, une première déclaration de l'empereur révoque son ordonnance du Modèle:Date- qui cassait la députation des états de Brabant, le conseil de Brabant, etc. et une seconde déclaration de l'empereur annule l'ordonnance du Modèle:Date- pour rétablir toutes les choses, dans la province de Hainaut, sur le pied où elles étaient lors de la dernière assemblée des états. De plus, l'empereur déclare dans l'ordonnance du Modèle:Date le rétablissement de la Joyeuse Entrée et tous les privilèges du Brabant, avec une amnistie générale, sans exception, dans le Brabant<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Au vu de la dégradation de la situation sur le terrain, le comte von Trauttmansdorff se désolidarise de plus en plus de l'option militaire du général d'Alton et l'accuse d'être à l'origine de la défaite des troupes autrichiennes.
Le centre des forces impériales se trouve à Bruxelles, transformée en place de guerre. Le gouvernement s'attend au soulèvement de la ville et envisage la perte des Pays-Bas. Le signal de l'insurrection des patriotes est donné le Modèle:Date. Des bourgeois attaquent les militaires et les repoussent. Les soldats impériaux désertent par pelotons entiers. La position n'est plus tenable pour le général d'Alton. Il fait évacuer la ville par ses troupes restées fidèles à l'Empereur. C'est la débandade des armées impériales. Celles-ci font retraite sur Louvain, puis Namur et finalement sur Luxembourg.
À la fin du mois de Modèle:Date-, les Pays-Bas des patriotes belges, à l'exception de la province de Luxembourg et de la citadelle d'Anvers qui sont encore sous le contrôle des troupes autrichiennes !
États-Belgiques-Unis (1790)
Une fois les troupes autrichiennes chassées d'une partie des Pays-Bas, les structures politiques des différentes provinces se remettent rapidement en place, avec leurs composantes représentatives, à savoir certains prélats, quelques grandes abbayes, certains nobles possesseurs de grandes baronnies et les représentants, souvent nobles, des villes importantes. Les États des différentes provinces confirment la déchéance de l'empereur Joseph II et déclarent leur indépendance<ref group="note">Le Modèle:Date, la Flandre s'associe au Brabant dans la proclamation de son indépendance, Le Hainaut proclame la sienne le Modèle:Date, le Namurois le 23, Tournai le 26. Les autres provinces furent plus lentes. Le Limbourg hésita. Sa déclaration d'indépendance datée du Modèle:Date ne fut proclamée que le Modèle:Date sous la pressions armée du Congrès.</ref> et décident de se réunir en assemblée générale dans les meilleurs délais.
Fin de l'année 1789, des contacts diplomatiques sont établis par les patriotes pour disposer du soutien des trois puissances voisines, la Prusse, la Grande-Bretagne et les Provinces-Unies. Si à Londres, l'accueil est réservé, Berlin montre un certain intérêt à leur demande. La crainte de voir ce pays s'associer à la France révolutionnaire les contraint à le préserver des visèes de l'empereur. C'est pourquoi Frédéric-Guillaume II de Prusse propose à Londres et à La Haye de reconnaître l'indépendance des États Belgique Unis. Cette proposition est cependant prise avec beaucoup de réserve de la part des deux autres puissances<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Pendant ce temps, l'empereur Joseph II charge le comte de Cobenzl de se concerter avec les autorités des insurgés pour parvenir à un compromis. Tandis que le prince de Kaunitz parvient à établir un contact avec l'archevêque de Malines, le cardinal de Franckenberg à qui il demande de le soutenir dans une démarche pacification du pays. Mais le cardinal lui répond que cette démarche est inutile, vu l'avancement de l'établissement d'un acte de confédération des provinces. En effet, le Modèle:Date, les députés de huit provinces libérées, à savoir le Brabant, la Gueldre, la Flandre, la West-Flandre, le Hainaut, Namur, le Tournaisis et Malines signent un traité d'union composé de 12 articles.
Le Modèle:Date, le comte de Cobenzl informe les différentes provinces de la dégradation de la santé de l'empereur Joseph II et de son décès à la date du Modèle:Date. Son frère, Léopold II, grand-duc de Toscane, lui succède. Dès le Modèle:Date, Celui-ci fait parvenir un manifeste à l'attention du nouveau gouvernement belge proposant sa reconnaissance en tant que nouveau souverain en contrepartie du respect de la Joyeuse Entrée et de nouvelles concessions, ouvrant la porte à un régime de type parlementaire. Malgré l'intérêt des députés de la tendance Vonckiste à cette proposition, les partisans de Van der Noot et de Van Eupen, à la tête des États-Généraux, rejettent la proposition et ne vont même pas daigner y répondre… En considération de quoi, Léopold II fait alors connaître sa décision au couple de gouverneurs des Pays-Bas, Marie-Christine et Albert de Saxe-Teschen, de ne plus promettre, en son nom, que le rétablissement, dans chaque province, de son ancienne constitution.
Dans les nouveaux États-Belgiques-Unis, la discorde entre les deux tendances représentées par l'avocat Henri van der Noot et le chanoine Van Eupen, d'un côté et par l'avocat Jean-François Vonck de l'autre, est importante et crée des tensions dans les nouvelles structures dans le pays. La tendance conservatrice et cléricale l'emporte et Henri Van der Noot prend les rênes du pouvoir, tout en devant faire face au parti à tendance démocrate des vonckistes appuyé par le général Van der Meersch.
En Modèle:Date-, le gouvernement conservateur, avec l'aide de la population, parvient à chasser de Bruxelles les compagnies de volontaires vonckistes, composées presque exclusivement de bourgeois et commandées par le duc d'Ursel, le duc d'Arenberg et le comte de La Marck qui ont refusé de prêter serment de fidélité aux nouveaux États. La victoire des conservateurs est complète. Pendant ce temps l'armée du général Van der Mersch, composée de 4 000 patriotes est stationnée à Namur pour prévenir d'un éventuel retour des troupes autrichiennes. Mais l'arrivée de Schoenfeldt, officier prussien, au service de la république en vue de prendre le commandement général des forces armées révolte le général Van der Meersch. L'opposition démocrate se regroupe à Namur, sous la protection de l'armée de patriotes de Van der Meersch. Le risque d'une guerre civile entre les deux factions s'accroit ! Après avoir reçu la capitulation de la garnison autrichienne retranchée dans la citadelle d'Anvers, le général Schoenfeldt marche sur Namur. Van der Meersch se rend moyennant l'amnistie de ses troupes. Jean-François Vonck et quelques patriotes restés fidèles à la tendance démocrate se réfugient en France.
L'État a besoin d'argent ! La peur d'irriter le peuple, les privilèges accordés à d'autres empêchent le pouvoir politique de lever les impôts indispensables au bon fonctionnement des institutions. L'armée est constituée d'une multitude de contingents locaux plus ou moins indépendants. Les premières escarmouches avec les Autrichiens sont peu convaincantes<ref group="note">Le Modèle:Date, à Beauraing, les soldats belges refusèrent d'avancer dès les premiers coups de canons de l'ennemi.</ref>. Le général Schoenfeldt fait stationner l'armée en position défensive le long de la Meuse. Le gouvernement décide de faire appel aux masses populaires pour le soutenir, avec l'aide du clergé. De tous les villages du pays, des hommes se dirigent vers la capitale de leur province pour y faire hommage aux États. Mais, malgré ce soutien populaire, les moyens financiers continuent à faire défaut au gouvernement. Celui-ci veut s'appuyer sur les corporations des métiers, mais ces derniers revendiquent la restitution de leurs privilèges et leurs monopoles.
Le Modèle:Date, de laborieuses négociations entre l'Angleterre, la Prusse, la Russie, les Provinces-Unies et l'Autriche finalisent le traité de Reichenbach, par lequel, en échange d'une paix séparée avec l'Empire Ottoman, l'Autriche peut reprendre le contrôle des Pays-Bas avec l'aide de ces puissances.
La République des États belgiques unis perd ainsi le soutien de la Prusse ! Sollicitée la France ne s'engage pas, au vu de la faiblesse de l'armée belge. Plus rien n'empêche maintenant une attaque de l'armée impériale.
Première Restauration autrichienne : Règne de Léopold II du Saint-Empire (1790-1792)
Après avoir repris la province de Limbourg en Modèle:Date-, la position de l'empereur Léopold II est claire : dans une déclaration du Modèle:Date<ref>Modèle:Harvsp.</ref>, il demande à ses sujets révoltés de reconnaître son autorité légitime en tant que souverain des Pays-Bas et de lui prêter serment. En échange, il s'engage à gouverner les provinces belges conformément à leurs constitutions, il promet l'amnistie générale à ceux qui déposeront les armes avant le Modèle:Date. Le délai expiré, 30 000 soldats autrichiens entreront dans les Pays-Bas.
Le congrès accueille cet ultimatum avec colère, après avoir pris ses dispositions pour renforcer son armée<ref group="note">Le Modèle:Date, arrêté du congrès souverain sur le recrutement des troupes et leur solde, le Modèle:Date, déclaration du congrès souverain concernant l'augmentation de l'armée nationale, le Modèle:Date, proclamation du congrès pour la levée de vingt mille recrues, le Modèle:Date, résolution prise par le congrès souverain, à l'intervention des états généraux des provinces belgiques unies, d'appeler toute la nation aux armes</ref>, il décide tardivement d'envoyer deux émissaires auprès des autorités autrichiennes, puis improvise et propose tardivement de nommer le troisième fils de l'empereur, l'archiduc Charles, grand-duc héréditaire des Pays-Bas<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Au jour prévu, les troupes impériales se mettent en marche, sous la direction du feld-maréchal Bender. Le Modèle:Date, les Autrichiens entrent dans Namur et les États de cette province font soumission à l'empereur Léopold II. Le Modèle:Date, le congrès de la république se réunit pour la dernière fois à Bruxelles et dénonce la conduite félonne des Namurois avant de fuir vers le Brabant hollandais. L'armée impériale reprend progressivement le territoire des Pays-Bas au nom de l'empereur Léopold II : elle reprend Mons le Modèle:Date-, Bruxelles le Modèle:Date-, Anvers le Modèle:Date- et Gand le Modèle:Date-; les villes font soumission au feld-maréchal Bender, commandant des troupes impériales, les unes après les autres. L'armée belge n'essaie même pas de résister et se fond dans la population. Dès le Modèle:Date, l'Empereur édite les lettres patentes de nomination du comte Florimond de Mercy-Argenteau au poste de ministre plénipotentiaire aus Pays-Bas, avec mission d'assurer l'interim en l'absence des gouverneurs. Celui-ci prend ses dispositions pour remettre à la tête du pays un gouvernement afin de suppléer provisoirement le conseil d'État, le conseil privé, le conseil des finances et la chambre des comptes.
L'ensemble des Pays-Bas est sous la domination de l'Empereur. Léopold II fait les concessions promises par le traité de Reichenbach à l'occasion d'un nouveau traité signé à La Haye le Modèle:Date<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. C'est-à-dire la confirmation de la constitution, l'amnistie générale et les concessions ultérieures.
Les troupes autrichiennes interviennent également à Liège pour rétablir le prince-évêque Hoensbroeck et restaurer l'Ancien Régime, avec pour conséquence un exil des révolutionnaires liégeois vers la France.
La restauration autrichienne se fait en douceur dans les Pays-Bas. Une fois la campagne militaire terminée. Le comte Florimond de Mercy-Argenteau relance les conseils des différentes provinces en leur demandant de convoquer les membres, qui en faisaient partie avant la révolution, pour reprendre leurs séances. Malheureusement la rancune des conservateurs et la défiance des membres du clergé sont trop vives pour espérer une réconciliation, tandis que les démocrates vonkistes regrettent le retour aux anciennes institutions. Le comte de Mercy autorise en février l'installation à Bruxelles de la société des « Amis du bien public », d'inspiration démocrate, sous la présidence du vicomte Édouard de Walckiers et dont le manifeste est intitulé « Observations sur la constitution primitive et originaire des trois États du Brabant. »
En confirmation des engagements pris, Léopold II édite, le Modèle:Date, des lettres patentes donnant plein pouvoir au duc Albert de Saxe-Teschen de prêter serment, en son nom, aux États des provinces des Pays-Bas et de recevoir le leur. Il faut cependant attendre le Modèle:Date, pour voir revenir le couple de gouverneurs à Bruxelles. Un nouveau ministre plénipotentiaire, le comte de Metternich-Winneburg, est nommé le Modèle:Date. La situation politique se normalise progressivement avec le rétablissement des trois conseils collatéraux d'État, privé et des finances par décision du Modèle:Date. Malgré cela le gouvernement autrichien aux Pays-Bas subit à nouveau deux influences, les positions du gouverneurs sont souvent en opposition avec celle du ministre plénipotentiaire. En effet, Marie-Christine se refuse à toute transaction tandis que le comte de Metternich penche pour une réconciliation avec l'aristocratie locale<ref name=" Adolphe Borgnet">Modèle:Harvsp.</ref>. À la fin de l'année 1791, le gouvernement autrichien parvient, à nouveau, à s'aliener les diverses opinions. Les gouverneurs proposent de faire de nouvelles concessions, mais celles-ci sont refusées par le chancelier Kaunitz à Vienne. En Modèle:Date-, les États du Brabant envoient une délégation pour informer l'Empereur, mais le prince de Kaunitz refuse l'audience aux députés.
Les deux fractions de l'opinion publique sont mécontentes et ne soutiennent plus le gouvernement. Les patriotes démocrates se tournent naturellement vers la France en préparant une nouvelle insurrection
Le Modèle:Date, l'empereur Léopold II décède, son fils François devient empereur des Romains, archiduc d'Autriche, etc. Celui-ci confirme dès les Modèle:Date, l'archiduchesse Marie-Christine et le duc Albert de Saxe-Teschem dans le poste de gouverneurs généraux des Pays-Bas et donne plein pouvoir au duc Albert de Saxe-Teschem pour prêter, en son nom, le serment d'inauguration aux états des provinces des Pays-Bas, et recevoir de ceux-ci leur serment d'obéissance et de fidélité.
La France déclare la guerre à l'Autriche le Modèle:Date.
Le refus de paiement des subsides par les chefs-villes du duché de Brabant entraîne une vague de mesures répressives de la part du gouvernement autrichien. Le Modèle:Date, le baron de Bender, commandant militaire de l'armée impériale des Pays-Bas menace de sévir avec vigueur contre quiconque tenterait de troubler la tranquillité de l'État. Cette loi martiale est pour les députés de l'État un sujet de critiques. Des pamphlets circulent sous le manteau.
Première occupation française des États de Belgique
Les troupes françaises stationnées le long de la frontière du nord sont divisées en trois corps principaux : le général de Lafayette commande le nord, le maréchal Nicolas Luckner la droite et le comte de Rochambeau la gauche. Les troupes françaises sont fortes de 40 000 hommes, tandis que l'armée impériale, commandée par le général Bender<ref group="note">Le général Bender, honorablement destitué, est nommé gouverneur de la ville et de la province de Luxembourg. Il est remplacé par les généraux Clerfayt et Beaulieu.</ref>, et stationnée dans les Pays-Bas, en compte 30 000.
Les premières opérations militaires françaises débutent le Modèle:Date. L'armée françaises est indisciplinée et ses cadres manquent d'expérience, les attaques contre les Autrichiens se soldent principalement par des échecs. Le Modèle:Date, la Prusse déclare la guerre à la France ; la défaite de la France semble certaine. Mais la défaite des Prussiens à Valmy renverse d'un seul coup la situation. Le général Dumouriez annonce son intention d'entrer dans les Pays-Bas. Le Modèle:Date, son armée, forte de Modèle:Unité, se trouve face à l'armée de Bender, retranchée dans des positions fortifiées à Jemappes. À la fin de la journée, l'armée française est victorieuse tandis que les Autrichiens battent en retraite. Devant la menace, le baron de Bender, commandant militaire de l'armée impériale des Pays-Bas, fait évacuer Bruxelles et se retranche à Luxembourg. L'armée française progresse dans les Pays-Bas et Modèle:Refnec. Les Français Modèle:Passage non neutre Bruxelles le Modèle:Date, entrent à Liège le Modèle:Date- et à Namur le Modèle:Date-.
Cependant, dès le Modèle:Date, Dumouriez s'oppose aux commissaires de la République envoyés par la Convention en Belgique, dont Danton et Delacroix, tous deux partisans d'une annexion pure et simple des territoires belges à la France. En effet, Dumouriez se rallie à l'opinion majoritaire des Belges qui sont partisans d'une République indépendante<ref group="note">Citoyen belge, Coup-d'œil sur les principaux points d'une constitution à adopter dans la République Belgique, décembre 1792.</ref>.
Le général Dumouriez encourage les provinces belges, y compris celle de Liège, à se constituer en peuple libre et à convoquer une assemblée nationale. Il fait élire les administrations provisoires pour recevoir les ordres de l'armée française. Les conservateurs belges accueillent mal cette proposition d'assemblée nationale qui va à l'encontre de leurs convictions, comme si la charte de la Joyeuse Entrée n'existait plus. L'alliance de Dumouriez avec les démocrates, en vue de fonder une république belge, le brouille avec les Jacobins et les conservateurs.
L'administration française issue de la guerre oblige le général Dumouriez à assurer la subsistances des troupes par la contribution de la population. Les administrations provisoires se voient obliger de fournir des subsides à l'armée d'occupation. L'anarchie commence à prendre le dessus. Le pays souhaite obtenir son indépendance, mais la France n'est pas prête à la lui donner. À la fin de l'année 1792, des élections sont prévues, mais l'intervention des conservateurs belges neutralise ce processus et le décret de la Convention française du Modèle:Date<ref group="note">La Convention édite un nouveau décret, le Modèle:Date, par lequel la France proclame la liberté et la souveraineté de tous les peuples chez lesquels elle a porté et elle portera les armes. Cependant le texte détaillé du décret met en évidence une tutelle du peuple liberé jusqu'à la fusion naturelle avec la France…</ref> entre en vigueur le Modèle:Date.
L'annexion de la Belgique est réclamée par Danton le Modèle:Date dans une déclaration à la Convention :
Le Modèle:Date, à la suite de la déclaration de guerre de la République française au roi d'Angleterre et au stadhouder des Provinces-Unies, le général Dumouriez reçoit l'ordre d'envahir les Provinces-Unies. Les troupes françaises s'emparent de Bréda le Modèle:Date et de Mont-Sainte-Gertrude le Modèle:Date. Cependant, l'armée impériale, sous les ordres du prince de Cobourg, s'est réorganisée durant l'hiver. Le Modèle:Date, elle s'empare de la ville de Maestricht défendue par les troupes du général Miranda et occupe Liège le Modèle:Date.
À partir de Modèle:Date-, la République française veut intégrer à son territoire les provinces, villes, faubourgs et communes de l'État belgique [sic] : Bruxelles, le Hainaut, sous le nom de département de Jemmapes, le pays de Franchimont et de Stavelot, Gand, Tournai et le Tournaisis, Louvain, Ostende, Namur, Charles-sur-Sambre, la banlieue de Bruges et le Pays de Liège. Mais le retour des Impériaux met fin à cette intégration.
Seconde Restauration autrichienne (1792-1794)
Le Modèle:Date, une conférence réunit à Anvers les pays alliés luttant contre la France, à savoir la Grande-Bretagne, l'Autriche, la Prusse et les Provinces-Unies, en vue de rétablir la monarchie en France.
Les troupes impériales progressent vers Bruxelles et rencontrent le Modèle:Date l'avant-garde de l'armée française près de Tirlemont. Le Modèle:Date, la bataille de Neerwinden marque une défaite importante de l'armée française qui abandonne le territoire des États belgique [sic] et entreprend une retraite vers les places du nord de la France. Le général Dumouriez décide de rompre avec la République française et rejoint les forces autrichiennes.
L'empereur François II reprend la direction des Pays-Bas avec l'assentiment du peuple belge dans un esprit d'ouverture. Il désigne son frère, l'archiduc Charles comme gouverneur<ref group="note">Les lettres patentes du Modèle:Date portent nomination de l'archiduc Charles-Louis comme lieutenant, gouverneur et capitaine général des Pays-Bas.</ref> et le comte de Metternich-Winnenburg comme ministre plénipotentiaire. Leur entrée à Bruxelles, le Modèle:Date est un triomphe. L'empereur nomme l'ancien gouverneur des Pays-Bas, Franz Ferdinand von Trauttmansdorff-Weinsberg, chancelier des Pays-Bas à Vienne. Il vient à Bruxelles le Modèle:Date en vue de la campagne militaire contre la France. Le Modèle:Date, l'empereur se fait nommer duc de Brabant et de Limbourg et le Modèle:Date-, les États du Brabant décident d'envoyer à l'empereur une députation composée des membres des trois ordres<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Les Autrichiens reprennent le pouvoir aux Pays-Bas dans un esprit de réconciliation. L'esprit est à l'apaisement et il est prévu de revenir à la situation de février 1791. La situation politique interne est bonne, les États de Brabant accordent les subsides ordinaires et un don gratuit à l'Empereur pour aider à la guerre contre la France. Le gouvernement autrichien accorde l'amnistie illimitée dans les différentes provinces. De plus, en août, il se déclare disposé à rendre leurs biens aux couvents supprimés. Les réparations promises par la convention de La Haye sont complètes. Mais malgré le vote des subsides et de nouveaux impôts, la confiance ne semble pas complètement rétablie.
L'offensive autrichienne conduite par le prince de Cobourg se poursuit dans le nord de la France : les troupes impériales s'emparent de Condé le Modèle:Date, de Valenciennes le Modèle:Date, puis du Quesnoy et de Maubeuge, s'ouvrant ainsi la route de Paris. Au même moment, le duc d'York entreprend le siège de Dunkerque le Modèle:Date.
Mais, peu à peu, l'armée française résiste aux Autrichiens et, après l'hiver, reprend l'offensive vers le nord.
Seconde occupation française et l'annexion à la France
Cependant, le Modèle:Date, les troupes françaises du général Houchard battent les Anglais à la bataille d'Hondschoote. Cette victoire dégage Dunkerque et permet aux Français de reprendre l'initiative vers les Pays-Bas autrichiens comme revanche de la défaite de Neerwinden. Les 15 et Modèle:Date, à Wattignies, près de Maubeuge, l'armée française, commandée par Jean-Baptiste Jourdan et Lazare Carnot, oblige les troupes autrichiennes à se replier vers Mons.
Après l'hiver, les Français, conduits par les généraux Joseph Souham et Jean Victor Marie Moreau, remportent une victoire sur Clerfayt à Tourcoing, le Modèle:Date. La ville d'Ypres est prise le 18 juin. Clerfayt est à nouveau battu à Deynze le Modèle:Date.
Au centre de l'axe nord, le général Jean-Pierre de Beaulieu prend la ville de Charleroi le 25 juin aux troupes hollandaises du prince d'Orange. Le Modèle:Date, les Français remportent une bataille décisive à Fleurus, entre Charleroi et Namur. Les alliés battent en retraite. Le Modèle:Date-, Le général Jean-Baptiste Jourdan fait la jonction avec le général Jean-Charles Pichegru à Bruxelles. Ils repoussent les Autrichiens vers l'est pour les rejeter de l'autre côté du Rhin en Modèle:Date-. Les Anglais et les Hollandais se retirent vers le nord et les Français entrent à Amsterdam le Modèle:Date.
Conformément au décret relatif aux pays réunis à la République française<ref group="note">Jean Baptiste Duvergier, Collection complète des lois, décrets, ordonnances, réglements et avis du Conseil d'Etat, tome cinquième, 1825.</ref> du Modèle:Date, la Convention nationale française décrète, le 9 vendémiaire an IV (Modèle:Date), la réunion de la Belgique et du pays de Liège à la France.
Ces territoires sont réorganisées en neuf départements correspondant à peu près aux anciens États des Pays-Bas autrichiens tandis que le sud de l'Entre-Sambre-et-Meuse est attaché au département des Ardennes (décret du 14 fructidor an III Modèle:Date). Les Pays-Bas autrichiens n'existent plus ; ils sont maintenant annexés à la Première République française.
Notes et références
Notes
Références
Voir aussi
Sources et bibliographie
Les sources sont classées par date de parution.
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