Édit de tolérance
Un édit de toléranceModèle:Note est une déclaration faite par un gouvernement ou un chef d'État selon laquelle les membres d'une religion donnée ne seront pas persécutés pour leur engagement dans la pratique et les traditions rattachées à cette religion. L'édit formalise habituellement l'acceptation d'une religion par l'État mais non sa reconnaissance comme religion officielle, et ne comporte pas toujours de clause garantissant les mêmes droits civils à ses adeptes qu'à ceux de la religion officielle en place.
Quelques édits de tolérance
Édit de Gallien (260)
Modèle:Article détaillé L'édit de Gallien également appelé « édit de tolérance de Gallien » ou encore « édit pacificateur de Gallien » est un édit de tolérance promulgué en faveur des chrétiens à l'initiative de l'empereur romain Gallien en 260 pour mettre fin à la Persécution de Valérien en cours depuis 257. L'empereur ordonne la restitution des biens, des lieux de culte ainsi que des propriétés confisquées aux chrétiens, qui sont à nouveau autorisés à se réunir librement et pratiquer leur religion ouvertement. Ouvrant à la reconnaissance des chrétiens comme des sujets de droit, l'édit de Gallien peut être lu comme la première légitimation officielle du christianisme par les autorités romaine et le premier édit de tolérance de l'histoire du christianisme.
Édit de Sardique (311) dit « de Galère »
Modèle:Article détaillé Le Modèle:Date-, Galère, persécuteur de chrétiens durant sa carrière, publie un édit de tolérance reconnaissant pour la première fois la licéité de la religion chrétienne. Cet édit, appelé « édit de Sardique » ou encore « édit de Galère », met fin à toutes les mesures antichrétiennes encore en vigueur sur le territoire de l'Empire. Atteint d'une maladie douloureuse et pressé par sa fin, Galère promulgue son édit, en tant que premier Auguste de la Tétrarchie, au nom de ses trois collègues tétrarques – à savoir Constantin, Licinius et Maximin Daïa. Le texte sera renforcé deux ans plus tard par le mandat aux gouverneurs connu sous le nom d' « édit de Milan » édicté par Licinius et Constantin.
Édit de Milan (313)
Modèle:Article détaillé Nom traditionnel donné à un rescrit conservé sous forme de deux lettres circulaires adressées à l'été 313 aux gouverneurs des provinces orientales de Bythinie et de Palestine par les co-empereurs romains Licinius et Constantin. Le texte accorde la liberté de culte aux chrétiens et ordonne que leur soient restitués tous les biens et bâtiments qui leur ont été confisqués durant la Grande persécution. Motivé par des enjeux de sécurité publique, celui-ci s'applique plus largement et sans distinction à chaque individu ainsi qu'à tous cultes et religions d'un Empire qui, de facto, ne repose désormais plus sur la faveur des dieux romains traditionnels. Ce texte est souvent retenu dans l'historiographie comme marqueur de la reconnaissance du christianisme en tant que culte légitime au sein de l'Empire romain et du passage entre l'Antiquité païenne et l'époque chrétienne.
Édit de Julien (361)
Devenu maître de l'Empire romain, Julien autorise toutes les religions et abroge les mesures prises non seulement contre le paganisme, mais aussi contre les Juifs et contre les chrétiens qui ne suivent pas le credo d'inspiration arienne qui avait la faveur de son prédécesseur Constance.
Édit de Turda (1565)
Modèle:Article détaillé En Transylvanie, alors État hongrois à population pluriethnique (Magyars dont les Sicules, Roumains et Saxons) et multireligieuse (catholiques, orthodoxes et protestants surtout calvinistes) la diète émet pour ces derniers un édit de tolérance accepté par le voïvode Jean-Sigismond Szapolyai : l'édit de Turda, qui n'a jamais été révoqué, mais au contraire élargi par les Habsbourg à tout leur empire en 1781 (voir plus bas)<ref>Andrei Oțetea (dir.) Istoria lumii în date, Editura Enciclopedică Română, Bucharest 1992, 616 p.</ref>.
Édit de Saint-Germain (1562)
Modèle:Article détaillé C'est un édit proposant une politique d'apaisement des conflits religieux en France, à l'initiative du roi mais rejeté par le Parlement de Paris.
Édit de Nantes (1598)
Modèle:Article détaillé C'est l'édit par lequel Henri IV de France fait accepter la religion réformée en France.
Édit de Varsovie (1573)
La Confédération de Varsovie institue l'égalité entre catholiques et protestants dans toute la république des Deux Nations ; cet édit ne concerne pas les orthodoxes et les juifs<ref>Modèle:Lien web</ref>,<ref>Modèle:Lien web </ref>.
Édit de tolérance de Londres (1689)
Modèle:Article détaillé Le Parlement anglais émet un édit de tolérance pour les différentes confessions protestantes, qui ne concerne ni les catholiques, ni les juifs<ref>John Mews, The Digest of English Case Law Containing the Reported Decisions of the Superior Courts & a Selection from Those of the Irish Courts [from 1557] to the End of 1897, ed. Sweet and Maxwell, Londres 1898, Vol. 12, page 101.</ref>.
Édit impérial de Kangxi (1692)
L’empereur Kangxi, deuxième souverain de la dynastie Qing de Chine, accepte la demande des missionnaires Jésuites français et promulgue en 1692 un édit de tolérance autorisant la religion catholique dans son empire :
Modèle:Citation bloc
Les missionnaires jésuites virent dans cet édit un signe avant-coureur de la conversion de l’empereur au christianisme... Il n’en fut rien. Mais l’édit fit du catholicisme une religion autochtone respectable. La Chine avait accepté l’« accommodation » culturelle et religieuse de Matteo Ricci. C’est l’Europe chrétienne qui la refusera<ref>Violette Fris-Larrouy, D'un soleil à l'autre, Jean-Denis Attiret missionnaire jésuite peintre officiel de l'Empereur de Chine, éditions de la Bisquine, 2017, p.56</ref>.
Édit de tolérance de Joseph II (1781)
Un édit de tolérance est promulgué le Modèle:Date par l'empereur Joseph II, et contrairement à beaucoup d'édits français y compris celui de Nantes, il n'emploie plus l'expression religion prétendue réformée pour le protestantisme. Plus large que celui plus tardif de Louis XVI, il garantit la liberté de culte à tous les sujets catholiques et protestants de l'Empire des Habsbourg (Pays-Bas autrichiens inclus : il est d'ailleurs signé de Bruxelles et la seule université mentionnée est celle de Louvain), et leur égalité d'accès à la vie publique (emplois publics, université, corps de métier…) ; mais il n'autorise les lieux de culte protestants (art. 3) qu'à condition que ceux-ci soient autorisés au préalable par l'autorité publique, ne soient pas extérieurement reconnaissables, et en particulier n'aient ni clocher, ni cloches, ni sonneries. Il ne concerne pas encore les orthodoxes ni les juifs, auxquels un autre édit autorisera la pratique des métiers manuels, la fréquentation des universités, l'accès aux entreprises industrielles mais toujours pas l'entrée dans l'administration impériale<ref>Modèle:Article</ref>. Cet édit s'est heurté à de vives résistances de la part de la hiérarchie catholique.
Édit de tolérance de Versailles (1787)
Modèle:Article détaillé Cet édit préparé par Malesherbes apporte la liberté de culte aux protestants et aux Juifs du Sud-Ouest de la France.
Voir aussi
- Tolérance religieuse
- Guerres de religion (France)
- Liste des édits de pacification pendant les guerres de religion en France.
- Querelle des rites
Notes et références
Notes
Références
Liens externes
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Édits médiévaux: Galerius et Constantin
- [1] Timbre autrichien de 1981 pour le bicentenaire de l'Edit de tolérance de Joseph II