Guerre de Succession d'Espagne
Modèle:Voir homonymes Modèle:À sourcer Modèle:Infobox Conflit militaire
La guerre de Succession d'Espagne est un conflit ayant opposé plusieurs puissances européennes de 1701 à 1714, et dont l'enjeu était, à la suite de la mort sans descendance du dernier Habsbourg espagnol, Modèle:Souverain2, la succession au trône d'Espagne et, à travers elle, la domination en Europe. Dernière grande guerre de Modèle:Souverain2, elle permit à la France d'installer un monarque français à Madrid : Modèle:Souverain2 (deuxième fils du Dauphin et petit-fils de Modèle:Souverain-), mais avec un pouvoir réduit et un renoncement théoriquement définitif, pour lui et pour sa descendance, au trône de France. Ces conditions ne permettaient pas une union aussi étroite que celle espérée par Modèle:Souverain-, mais donnèrent néanmoins naissance à la dynastie des Bourbons d'Espagne<ref name="AtlasEuropeOccidentale1996">Modèle:Ouvrage</ref>, qui règne toujours sur ce pays trois siècles plus tard<ref name=LM1954>Modèle:Article</ref>.
La succession d'Espagne
La question de la succession d'Espagne se pose depuis 1665 en raison de l'état de santé du roi d'Espagne Modèle:Souverain2 de Habsbourg (épileptique, hérédosyphilitique, stérile). Le Modèle:Date-, Modèle:Souverain- meurt sans descendance. Les deux principales familles régnantes d'Europe occidentale continentale, celle de France (Bourbon) et celle d'Autriche (Habsbourg), toutes deux très apparentées à Modèle:Souverain2, revendiquent alors le trône<ref name="AtlasEuropeOccidentale1996" />.
Les Habsbourg d'Autriche, branche cadette de la maison d'Espagne régnant sur le Saint-Empire romain germanique et l'archiduché d'Autriche, estiment que cet héritage doit revenir à l'un des leurs, entre autres parce que l'empereur Modèle:Souverain2 était l'oncle du roi d'Espagne. Ce dernier souhaite donc que ce soit Charles, son second fils, qui hérite<ref name=":0" />.
D'autre part, les Bourbons estimaient aussi avoir des droits sur le trône. Modèle:Souverain- est par sa mère le petit-fils de l'ancien roi espagnol Modèle:Souverain2 et a été marié à Marie-Thérèse d'Autriche, fille aînée de Modèle:Souverain2. La loi salique n'existait pas en Espagne et une femme pouvait ainsi hériter. Le contrat de son mariage avec Louis stipulait le versement d'une dot de Modèle:Unité à la France, pour prix du renoncement de l'archiduchesse à ses droits sur les couronnes espagnoles. Le versement n'ayant jamais été honoré, Modèle:Souverain- considérait caduque la clause de renonciation<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Comme Marie-Thérèse est décédée depuis 1683, ce serait donc son fils aîné, Louis de France, qui pourrait prétendre au trône.
Les attitudes des principales puissances européennes
La santé de Modèle:Souverain- ne tient qu'à un fil ; les autres puissances européennes en sont bien conscientes et cherchent à se partager son royaume après sa mort. Au contraire, Modèle:Souverain- tient absolument à ce que le royaume espagnol conserve son intégrité territoriale. Le premier testament de Charles en 1697 désigne le petit-fils de Modèle:Souverain2, Joseph-Ferdinand de Bavière, comme héritier d'un territoire non divisible, mais ce dernier meurt une année plus tard.
En coulisse, la France, l'Angleterre et les Provinces-Unies des Pays-Bas signent des ententes qui prévoient le partage entre divers héritiers : le traité de La Haye (1698) — rendu caduc par la mort de Joseph-Ferdinand de Bavière, un des héritiers qu'il désignait — puis le Modèle:Lien (1700) qui remplace principalement Joseph-Ferdinand par l'archiduc Charles. Cette entente assignait principalement<ref name="deuxmondes">Modèle:Article</ref> :
- à l'archiduc Charles, l'essentiel des possessions espagnoles, c'est-à-dire l'Espagne, ses colonies, les Pays-Bas espagnols, la Sardaigne et autres ;
- au Dauphin de France, les Deux-Siciles, les Présides de Toscane et les îles avoisinantes, le Guipuscoa, et le duché de Lorraine (dont le souverain devait être dédommagé par la cession de celui de Milan).
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Le duc Philippe d'Anjou, prétendant français, successeur reconnu par Charles II.
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L'archiduc Charles de Habsbourg, prétendant autrichien, reconnu par les royaumes péninsulaires d'Aragon.
Le traité comprenait aussi une clause interdisant une union personnelle entre le Saint-Empire romain germanique et les couronnes espagnoles ; Modèle:Souverain- refuse donc l'entente car il souhaitait que son fils l'archiduc Charles hérite de son empire<ref name="deuxmondes" />.
Mis au courant de ces tractations qui vont à l'encontre de son souhait d'un legs non divisible, le roi d'Espagne sollicite d'abord l'avis de son Conseil d’État (dominé par le parti national castillan, mais surtout dirigé par le cardinal Portocarrero qui avait une grande ascendance sur Modèle:Souverain-<ref>Modèle:Article.</ref>), puis particulièrement le pape Modèle:Souverain2. Au bout du compte, on le convainc qu'un Français serait le plus apte à préserver l'unité de ses possessions. Quant au pape, il espérait ainsi, à tort, préserver la paix en Europe<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. De ce fait, Charles amende son testament en faveur non pas du Dauphin (héritier logique, par sa mère), mais du fils de celui-ci : Philippe, duc d'Anjou, et donc petit-fils de Modèle:Souverain- et de Marie-Thérèse. Puisque le Dauphin se trouvait aussi être le prince héritier de France, il est écarté afin d'éviter qu'une même personne puisse être à la tête des deux royaumes<ref name=":0">Modèle:Article.</ref> (il va toutefois mourir en 1711, avant son père) et donc former une union personnelle.
La mort de Modèle:Souverain-
Le dernier testament de Modèle:Souverain2 du Modèle:Date- fait du duc d'Anjou l'héritier unique des Espagnes<ref name="AtlasEuropeOccidentale1996" /> à la condition expresse que l'héritage ne soit pas divisé : c'est la victoire du parti castillan sur le parti autrichien, qui était incarné par la reine (Marie-Anne de Neubourg). Or Modèle:Souverain- meurt le Modèle:Date-.
Modèle:Souverain- est mis au courant le Modèle:Date-. Il est alors face à un dilemme :
- ou il exécute le traité de [[Succession d'Espagne (1680-1701)#De laborieuses tractations|partage de Modèle:Date-]] ;
- ou bien il accepte le testament de Modèle:Souverain-.
Le Conseil d'en haut, consulté, est partagé :
- deux de ses membres préféreraient accepter le testament : Pontchartrain et le Dauphin ;
- deux autres conseillent de refuser : Torcy et Beauvilliers.
Madame de Maintenon, consultée en dernier lieu, est d'avis d'accepter. Le roi ne se prononce pas aussitôt : ce n'est qu'après avoir reçu d'autres courriers de Madrid qu'il accepte le testament et présente le duc d'Anjou à la cour sous son nouveau titre, le Modèle:Date- : « Messieurs, voici le roi d'Espagne ».
Les avantages de ce choix sont la neutralisation définitive de l'Espagne, grande puissance maritime et coloniale (« il n'y a plus de Pyrénées »). L'Espagne sera de fait l'alliée de la France jusqu'à la Révolution (sauf pendant la guerre de la Quadruple-Alliance, sous l'influence du cardinal Giulio Alberoni, guerre de l'Espagne contre la France et l'Angleterre en 1719 qui mena à l'échec des fiançailles de la fille de Modèle:Souverain- avec Modèle:Souverain2 en 1725). Un autre avantage est l'apparente ouverture du marché américain à la France.
Les inconvénients de ce choix sont clairs : toute l'Europe se sent menacée par l'alliance dynastique de la France et de l'Espagne, d’autant plus forte que, par lettres patentes du Modèle:Date-, Modèle:Souverain- reconnaît le droit de Modèle:Souverain- à succéder à la couronne de France, rendant prévisible un conflit européen.
Philippe, âgé de 17 ans, est couronné à Madrid sous le nom de Modèle:Souverain2.
La formation de la Grande Alliance
Modèle:Article détaillé La décision de Modèle:Souverain- de reconnaître les droits de Modèle:Souverain- à succéder à la couronne de France peut paraître comme une provocation aux yeux des autres puissances. Elle ne participe pas à l'apaisement des tensions. Mais ce qui va donner le prétexte aux autres puissances est l'occupation des possessions espagnoles par les troupes françaises. En Modèle:Date-, des troupes françaises occupent les places de la barrière au détriment des Provinces-Unies, et entreprennent une amélioration du réseau défensif des Pays-Bas espagnols. Les autres puissances dénoncent cette nouvelle provocation, notamment l'empereur Léopold de Habsbourg. Le Modèle:Date-, Maximilien-Emmanuel de Wittelsbach, électeur de Bavière, signe un traité d'alliance avec la France et il est rapidement suivi par son frère, Joseph-Clément de Wittelsbach, électeur de Cologne et évêque de Liège. Modèle:Souverain- obtient également l'alliance du duc de Savoie qui autorise le libre passage à travers ses États et donne l'appui de son armée. Malgré les provocations françaises, la Grande-Bretagne, puis les Provinces-Unies reconnaissent Modèle:Souverain- comme roi d'Espagne. L'Angleterre décide dans un premier temps de rester loin du conflit, car le peuple britannique désire désespérément la paix. La Chambre des communes a imposé à Guillaume III une réduction drastique de son armée de terre : limitée à 7 000 hommes. La Grande-Bretagne ne peut donc pas rivaliser avec la France et ses 250 000 soldats<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. Le Modèle:Date-, le Portugal signe un traité d'amitié avec la France et l'Espagne. La France peut également compter sur l'appui du pape Modèle:Souverain2 qui reconnaît Modèle:Souverain- et envoie des subsides pour lutter contre l'Angleterre protestante.
La guerre se porte rapidement en Italie, les Français tentant d'y gagner les différents princes. Modèle:Souverain- y a envoyé Catinat. Il doit protéger le duché de Milan. Léopold de Habsbourg envoie le prince Eugène de Savoie en Italie. Ce dernier traverse les États de Venise et remporte une victoire à Carpi. Villeroy remplace Catinat mais il est également battu à Chiari le Modèle:Date-. Les succès militaires des Habsbourg se doublent de succès diplomatiques puisque le Modèle:Date- est signé le traité de La Haye ou de « Grande Alliance » entre l'empereur, la Grande-Bretagne, les Provinces-Unies et la Prusse, nouvellement érigée en royaume. L'empereur devait obtenir une partie de l'héritage espagnol, en particulier le duché de Milan et les royaumes de Naples et de Sicile. Les puissances maritimes obtiennent des garanties sur leurs conquêtes coloniales. Les Pays-Bas formeraient une barrière pour les Provinces-Unies. La Saxe, la Hesse-Cassel, le Hanovre et les princes-électeurs de Trèves et de Mayence se rangent aux côtés de la Grande Alliance. Malgré la pression sur les Bourbon, Modèle:Souverain- réalise une nouvelle provocation en reconnaissant, à la mort du prétendant Stuart Modèle:Souverain2 le 16 septembre 1701, son fils [[Jacques François Stuart|Modèle:Souverain-]] comme roi d'Angleterre, d'Écosse et d'Irlande. Les relations diplomatiques entre la France et l'Angleterre sont rompues. Puis c'est l'Autriche que Louis XIV froisse quand il pousse Philippe V à épouser le 2 novembre 1701 Marie-Louise-Gabrielle de Savoie ; son frère, le duc de Bourgogne, avait déjà épousé la sœur de Marie-Louise. Les deux sœurs ayant épousé les deux frères, cela devait dans l'esprit des politiques lier la Savoie à la France contre l'Empire<ref>Philippe Erlanger, « Philippe V d'Espagne : un roi baroque, esclave des femmes », Paris, Perrin, 1978.</ref>,<ref>Catherine Désos, « Les Français de Philippe V : Un modèle nouveau pour gouverner l'Espagne 1700-1724 », Presses universitaires de Strasbourg, 2009.</ref>.
Le Modèle:Date-, l'Angleterre, les Provinces-Unies et l'Autriche déclarent officiellement la guerre à la France et au nouveau roi des Espagnes. Le Saint-Empire suit la même démarche en Modèle:Date-. Les forces militaires terrestres sont à peu près équivalentes dans chaque camp. En outre, les armées anglaises et néerlandaises peuvent recruter de nombreux soldats et mercenaires allemands pour compléter leurs forces. De son côté, l'Autriche entraîne dans la guerre le Brandebourg et le Hanovre qui lui fournissent des contingents et bénéficie de subsides provenant des puissances maritimes, ce qui permet la constitution d'une armée d'Empire de Modèle:Nombre<ref name="ReferenceA">Modèle:Ouvrage.</ref>. En revanche, la Grande Alliance bénéficie d'une large supériorité maritime. Le seul atout en la matière pour la France est son potentiel de corsaires qui vont se distinguer durant le conflit.
Une guerre indécise
Jusqu'en 1704, la France conserve l'initiative stratégique. Les alliés, dans un premier temps, tentent d'empêcher l'invasion des Provinces-Unies par les troupes françaises. Ils occupent les forteresses du duché de Gueldre et de l'électorat de Cologne. Joseph-Clément, chassé de ses États, trouve refuge en France.
Sur le Rhin, les Autrichiens et Impériaux tentent de contenir les forces françaises et d'isoler la Bavière mais Villars remporte une victoire sur Louis de Bade à Friedlingen le Modèle:Date-. Il s'empare ensuite de Kehl et réalise la jonction de ses troupes avec les troupes bavaroises en Modèle:Date-. Bavarois et Français tentent, sans succès, de couper les lignes de communication entre l'Autriche et l'Italie, en lançant une offensive conjointe, mais malheureuse, sur le Tyrol. Villars stoppe une offensive des Impériaux à Höchstädt, sauvant ainsi la Bavière. Il parvient même à prendre Passau en Modèle:Date-. Dans le même temps, Tallard prend Vieux-Brisach le Modèle:Date-. Dans le même temps, l'empereur doit faire face à la révolte des Malcontents en Hongrie, financée par Modèle:Souverain-. L'Autriche est gravement menacée si bien que l'empereur rappelle Eugène de Savoie à Vienne avec le titre de président du Conseil de la guerre.
En Italie, le duc de Vendôme remplace Villeroy et repousse les Autrichiens au-delà du Pô. Son armée affronte celle d'Eugène de Savoie à Luzzara le Modèle:Date-. La bataille est indécise mais la ville devient française. Vendôme échoue dans sa tentative de jonction avec les Franco-Bavarois dans le Tyrol. Malgré les victoires françaises, le duc de Savoie Modèle:Souverain2 signe un traité le Modèle:Date- avec l'empereur, abandonnant le camp français. Il devait recevoir un subside mensuel ainsi que le Montferrat, Alexandrie, Valsesia et Vigevano dans le duché de Milan. Tessé occupe une partie de la Savoie et désarme l'armée piémontaise.
Sur les mers, les premières tentatives des coalisés pour obtenir une base navale, sont repoussées, notamment à Cadix en Modèle:Date- et à Carthagène en septembre. Le Modèle:Date-, la flotte anglo-hollandaise remporte une bataille décisive à Vigo où les Espagnols venaient de décharger les cargaisons de 20 vaisseaux en provenance des Indes occidentales. Les alliés obtiennent la défection du Portugal : le Modèle:Lien, signé le Modèle:Date-, garantit au Portugal la protection alliée, des villes en Espagne et un territoire en Amérique ; en échange, le Portugal reconnaît l'archiduc Charles, fils cadet de l'empereur, comme roi d'Espagne et consent à le recevoir à Lisbonne. Les ports portugais accueillent les navires alliés, à la suite de cet accord.
Le retournement
Le Modèle:Date-, l'empereur renonce à la couronne d'Espagne pour lui et son fils aîné. Il revendique l'ensemble de l'héritage espagnol pour son fils cadet Charles de Habsbourg. Ce dernier, reconnu roi d'Espagne par les puissances maritimes, parvient à Lisbonne en Modèle:Date- mais les tentatives d'invasion du territoire castillan s'avèrent vaines. En revanche, le Modèle:Date-, la flotte de l'amiral Rooke s'empare du rocher de Gibraltar dans le sud de l'Espagne. Une flotte française sous le commandement du comte de Toulouse tente de reprendre Gibraltar, mais elle est arrêtée à Malaga le Modèle:Date-. Avec Lisbonne et Gibraltar, les alliés disposent de solides points d'appui dans la péninsule Ibérique.
Devant les difficultés de l'empereur, le duc de Marlborough lance l'offensive en direction du sud du Saint-Empire. Il rejoint Eugène de Savoie. L'armée des coalisés remporte une première victoire à Schellenberg le Modèle:Date- sur l'armée franco-bavaroise, pourtant renforcée par les armées de Villeroy et Tallard. Elle pénètre ensuite en Bavière qui subit alors les pillages. La rencontre décisive a lieu le Modèle:Date- à Blenheim et se solde par une terrible défaite pour la France. La Bavière est désormais occupée et administrée par les troupes autrichiennes. Les troupes françaises perdent l'initiative sur le continent. Le prince Eugène décide de profiter de cet avantage pour venir à bout des Malcontents en Hongrie, dirigés par François Rákóczi, toujours soutenus par la France. Les troupes impériales sont victorieuses à Modèle:Lien puis à Modèle:Lien, mais ne parviennent pas à mettre fin à la guerre d'indépendance hongroise.
Le duc de Marlborough tente quelques incursions dans les Pays-Bas, mais les divergences entre alliés handicapent le général britannique. Au sud, en revanche, les armées françaises, victorieuses à Cassano et Calcinato, s'emparent de Nice en 1705. Le point faible du dispositif franco-espagnol se situe en Catalogne. En effet, les alliés vont utiliser les inquiétudes catalanes vis-à-vis de la centralisation des Bourbons pour s'implanter en Espagne. Une flotte britannique débarque un corps expéditionnaire sous les ordres de Peterborough à Barcelone. La ville tombe le Modèle:Date- puis la Catalogne se soumet. Modèle:Souverain- fait de Barcelone la capitale de son gouvernement. Modèle:Souverain- est menacé par l'est et par l'ouest. Modèle:Souverain- est inquiet et cherche une issue diplomatique au conflit, sans succès.
Victoires des coalisés et épuisement des belligérants
En 1706, la France subit deux lourdes défaites : le Modèle:Date- à Ramillies (puis le Modèle:Date- à Ostende), Marlborough se rend maître des Pays-Bas espagnols, et, le Modèle:Date- à Turin, le prince Eugène met fin au siège de la ville et expulse les Français d'Italie. L'année suivante, aucune action majeure n'est entreprise sur le front nord, tandis que les Franco-Espagnols sont victorieux à Almansa et qu'une tentative du prince Eugène de prendre Toulon échoue. Mais en 1708 la victoire des coalisés à Audenarde leur ouvre la route de la France : Lille est prise le Modèle:Date- puis l'armée commandée par Boufflers capitule après un long siège de la Citadelle.
En Modèle:Date-, Modèle:Souverain- demande la paix, mais la coalition exige l'abandon de Modèle:Souverain- et la collaboration du roi de France aux opérations qui doivent chasser d'Espagne son petit-fils. Modèle:Souverain-, offusqué, repousse ces conditions humiliantes et lance un appel à ses sujets, leur expose la situation le Modèle:Date- et rappelle le duc de Villars à l’État-major. C'est à ce moment que le rapport de forces bascule : à Malplaquet, l'armée française commandée par Villars, bien que vaincue tactiquement, inflige de telles pertes aux Anglo-Prussiens qu'elle les oblige à se replier et à abandonner l'invasion de la France. En 1710, à la bataille de Brihuega et à la bataille de Villaviciosa, en Espagne, les forces britanniques et autrichiennes sont battues, sauvant le trône de Modèle:Souverain-. L'année suivante, à Denain, le maréchal de Villars remporte sur les forces impériales et néerlandaises une victoire qui permet à Modèle:Souverain- de repasser à l'offensive dès 1713, lorsque les armées françaises, menées par Villars, repassent le Rhin et prennent Fribourg-en-Brisgau.
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Carte de la guerre de succession d'Espagne en 1706.
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Carte de la guerre de succession d'Espagne de 1707 à 1709.
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Carte de la guerre de succession d'Espagne de 1710 à 1715.
Le coût de la guerre commence à peser sur les coalisés, et la situation politique évolue favorablement pour Modèle:Souverain- : en Grande-Bretagne, le pacifisme progresse, les Britanniques supportant mal les lourdes contributions financières nécessaires à l'entretien de leurs forces et de celles de leurs alliés.
Toute l'Europe est épuisée, cet épuisement ouvrant la voie à la mise en œuvre d'une solution diplomatique. Au congrès d'Utrecht, qui réunit les belligérants depuis Modèle:Date-, chacun essaie de trouver une sortie honorable. Modèle:Souverain2 conserve le trône d'Espagne, tout en devant renoncer au trône de France, pour lui et pour sa descendance. La France conserve les précédentes conquêtes de Modèle:Souverain- (Flandre française, Roussillon, Lille, Artois, Franche-Comté, Alsace). En Amérique, elle cède l'Acadie, rend Terre-Neuve et la baie d'Hudson à la Grande-Bretagne. En outre, elle doit procéder au démantèlement du port de Dunkerque, principale base corsaire. Elle perd également le monopole de l'asiento, obtenu au début du conflit, qui concerne principalement le droit de pratiquer la traite des noirs dans les colonies espagnoles d'Amérique, au profit de l'Angleterre. L'Espagne cède Gibraltar et Minorque à l'Angleterre. En outre, la France cède la forteresse d'Exilles et la vallée d'Oulx à la Savoie et reçoit en échange la vallée de Barcelonnette. Les combats cessent définitivement en 1713, après une campagne militaire en Allemagne victorieuse pour Modèle:Souverain-. Une année après la signature du traité d'Utrecht, est signé le Modèle:Date- le traité de Rastatt. Pour l'Autriche, ce traité marque un agrandissement de ses États héréditaires au détriment de sa puissance impériale, mais les Habsbourg renoncent à la couronne d'Espagne et des Amériques. Leur redressement est d'ailleurs temporaire. Dès 1738, ils rendent Naples et la Sicile à Modèle:Souverain2, fils de Modèle:Souverain-, à l'issue de la guerre de Succession de Pologne.
- L'Europe avant et après la guerre de Succession d'Espagne
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Un tournant dans l'histoire européenne
La guerre de succession d'Espagne a profondément marqué l'évolution du rapport des forces entre les puissances européennes. La Grande-Bretagne s'est affirmée comme l'une des puissances majeures en Europe, notamment en raison de nouveaux avantages outre-mer ; de plus, elle a affirmé sa suprématie sur les mers. En outre, son développement économique et son système fiscal efficace lui assurent une force financière remarquable qui lui permettront ensuite de largement financer des alliés en Europe et de recruter de nombreux contingents militaires en Allemagne en temps de guerre. En tant que puissance maritime, elle supplante ainsi les Provinces-Unies, affaiblies par leur effort militaire constant contre la France. Ainsi, dès le début du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, la diplomatie britannique s'affirme comme l'une des plus actives du continent.
Modèle:Refinc<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
Modèle:Refinc<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
À Utrecht, le statut royal de la Prusse est reconnu ; la Savoie reçoit le royaume de Sicile, tandis que le traité sanctionne l'affaissement de la puissance économique et maritime des Provinces-Unies qui, depuis 1672, étaient au centre des coalitions anti-françaises.
En douze ans de guerre, les équilibres géopolitiques du continent ont ainsi été profondément modifiés. La France et l'Espagne sont désormais liées par un lien dynastique. La Grande-Bretagne, alliée des deux nations à la fin de la guerre, apparaît comme le nouveau danger pour la France et son empire colonial (c'est ce que Modèle:Souverain- décèle immédiatement<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>, estimant qu'il est temps de mettre fin à l'opposition séculaire avec les Habsbourg), liant à ses intérêts l'Espagne. Dans ces conditions se dessine déjà assez naturellement la perspective d'une sorte de grande alliance continentale face aux intérêts britanniques.
La mort de Modèle:Souverain- en 1715 ne permet pas à ce scénario de voir le jour. La paix très fragile qu'entretiendront tant bien que mal Français et Britanniques jusqu'en 1756 donne la mesure de l'aspect peu naturel de cette alliance. En fait, la guerre de Succession d'Autriche (1740-1748) conserve encore le jeu traditionnel des alliances, elle laisse donc la Grande-Bretagne prospérer tandis que les puissances continentales se déchirent.
Chronologie et batailles
- Modèle:Date- : Philippe d'Anjou devient roi d'Espagne.
- Modèle:Date- : la France envahit les Pays-Bas espagnols.
- Modèle:Date- : le prince Eugène force le maréchal de Catinat à la retraite à la bataille de Carpi.
- Modèle:Date- : le prince Eugène bat le maréchal de Villeroy à la bataille de Chiari.
- Modèle:Date- : le maréchal de Villeroy est fait prisonnier à la bataille de Crémone.
- Modèle:Date- : mort de Modèle:Souverain2.
- Modèle:Date- : reddition des Français à Keyserswert, petite ville de l'électorat de Cologne, après un siège de six semaines.
- Modèle:Date- : Eugène de Savoie manque de remporter la victoire sur Louis-Joseph de Vendôme à la bataille de Luzzara.
- Modèle:Date- : prise de Landau par le prince Louis de Bade.
- 1702 : le royaume d'Angleterre, le Saint-Empire romain germanique et les Provinces-Unies déclarent la guerre à la France.
- 1703 : prise de Bonn par le duc de Marlborough.
- Modèle:Date- : bataille de Blenheim ou Höchstädt.
- Modèle:Date- : prise de Gibraltar par les Anglo-Hollandais.
- Modèle:Date- : prise de Barcelone prise par le marquis de Peterborough.
- Modèle:Date- : bataille de Ramillies.
- Modèle:Date- : la bataille de Turin met un terme au siège entrepris par les Français depuis le Modèle:Date-.
- Modèle:Date- : bataille d'Almansa.
- Modèle:Date- - Modèle:Date- : siège de Xàtiva.
- Modèle:Date- : bataille d'Audenarde.
- Modèle:Date- : prise de la Sardaigne par l'amiral britannique John Leake<ref>Jean-Christian Petitfils, Le Régent, Fayard, Modèle:Date.</ref>,<ref>M. C. Dareste, Histoire de France depuis les origines jusqu’à nos jours, Henri Plon, 1868.</ref>,<ref>Max. Samson-Fréd. Schoell, Cours d'histoire des états européens, depuis le bouleversement de l’Empire romain d’Occident jusqu’en 1789, Librairie de Gide Fils, Paris, 1832.</ref>.
- Modèle:Date- : prise de Minorque.
- Modèle:Date- : bataille de Wijnendale.
- Modèle:Date- : bataille de Malplaquet.
- Modèle:Date- : prise de Lille
- 1709 : prise de Tournai.
- Modèle:Date- : siège de Douai, perdu par la France.
- Modèle:Date- : les troupes de Modèle:Souverain- sont vaincues par Charles de Habsbourg à la bataille d'Almenar.
- Modèle:Date- : victoire décisive des Anglo-Aragonais à la bataille de Saragosse.
- Modèle:Date- : bataille de Brihuega.
- Modèle:Date- : Vendôme gagne la bataille de Villaviciosa.
- 1711 : après la mort de son frère Modèle:Souverain2, Charles de Habsbourg devient Empereur romain germanique et Archiduc d'Autriche.
- Modèle:Date- : bataille de Denain.
- 1713 : siège de Douai, la ville est reprise par les Français.
- 1713 : traité d'Utrecht.
- 1713 : siège de Barcelone.
- 1714 : traité de Rastatt.
Notes et références
Annexes
Bibliographie
- Clément Oury, La Guerre de Succession d'Espagne. La fin tragique du Grand Siècle, Paris, Tallandier, 2020, Modèle:Nb p. Modèle:ISBN.
- Modèle:Ouvrage
- Modèle:Ouvrage.
- Hervé Hasquin, Modèle:Souverain- face à l’Europe du Nord, Racines, Modèle:Coll. Racines de l'Histoire, 1995 Modèle:ISBN.
- Modèle:Ouvrage.
- Ragnhild Hatton, L’Époque de Modèle:Souverain-, Flammarion, 1992 (Modèle:1re 1969) Modèle:ISBN.
- Navarro i Soriano, Ferran (2019). Harca, harca, harca! Músiques per a la recreació històrica de la Guerra de Successió (1794-1715). Editorial DENES. Modèle:ISBN.
- Modèle:Lien: Seemacht im Spiegel der Geschichte. Sonderausgabe, Lizenz des Verlages Transpress Berlin. Gondrom, Bayreuth 1988 Modèle:ISBN.
- Modèle:Lien: Seeherrschaft. Eine maritime Weltgeschichte von den Anfängen der Seefahrt bis zur Gegenwart. Band 1: Von den Anfängen bis 1850. Bernard & Graefe Verlag, Augsburg 1985 Modèle:ISBN.
- Matthias Schnettger: Der Spanische Erbfolgekrieg. 1701–1713/14. Beck, München 2014 Modèle:ISBN.
Articles connexes
Liens externes
- Clément Oury, « Les défaites françaises de la guerre de succession d'Espagne (1704-1708) », thèse de l'École nationale des chartes, 2005.
- Jean-Claude Castex, Dictionnaire des batailles franco-anglaises, Presses de l’Université Laval, 2004, Modèle:Nb p.
- Jean-Claude Castex, Histoire des relations diplomatiques franco-anglaises durant la guerre de succession d'Espagne, Les Éditions du Phare-Ouest, 2010, Modèle:Nb p.