Allosaurus
Modèle:En-tête label Modèle:Méta bandeau de note Modèle:Taxobox début Modèle:Taxobox période Modèle:Taxobox Modèle:Taxobox Modèle:Taxobox Modèle:Taxobox Modèle:Taxobox Modèle:Taxobox Modèle:Taxobox Modèle:Taxobox taxon Modèle:Taxobox taxon Modèle:Taxobox taxons Modèle:Taxobox synonymes
Modèle:Dfn (« lézard différent ») est un genre éteint et fossile de dinosaures théropodes ayant vécu il y a 155 à Modèle:Unité d’années environ, au Kimméridgien et au Tithonien (Jurassique supérieur) dans ce qui est actuellement l’Amérique du Nord et l’Europe. Modèle:Lang, dont le nom dérive des racines grecques Modèle:Grec ancien (« reptile ») et Modèle:Grec ancien (« autre »), est nommé par le paléontologue américain Othniel Charles Marsh en 1877 sur base de matériel post-crânien fragmentaire. Il compte parmi les premiers dinosaures théropodes découverts et reste un des dinosaures les plus étudiés et les mieux connus. Son nom est également bien connu du public puisqu'il s'agit de l’un des dinosaures les plus représentés dans les films et les documentaires.
Classé parmi les théropodes Modèle:Lang dans le clade des Modèle:Lang, ce genre possède une taxinomie complexe et comprend un certain nombre d'espèces, la mieux connue étant Modèle:Lang. Les restes d’Modèle:Lang ont été majoritairement découverts dans la formation de Morrison d'Amérique du Nord datée du Jurassique supérieur, d’autres ayant été également trouvés dans une formation contemporaine du Portugal. Le genre Modèle:Lang a été considéré à plusieurs reprises comme un synonyme junior d’Modèle:Lang (Modèle:Lang), mais ce dernier taxon ne reposant que sur un reste de vertèbre caudale, la majorité des paléontologues voient le genre Antrodemus comme un Modèle:Lang.
Modèle:Lang était, comme un grand nombre de dinosaures théropodes, un prédateur bipède muni d'une longue queue servant de balancier au corps puissant armé de larges bras à trois doigts griffus. Le cou en « S » de ce dinosaure supportait une tête massive et relativement étroite dont les mâchoires étaient munies d'une rangée de dents pointues en forme de lame. Ce dinosaure se distingue néanmoins de ses proches parents par une série de caractères anatomiques précis dont, entre autres, une corne au niveau de l'os lacrymal, une ouverture dorsale au niveau de l'antre maxillaire et un foramen mandibulaire interne sur la marge caudo-ventrale du préarticulaire. Des estimations donnent à Modèle:Lang une longueur moyenne de Modèle:Unité, mais si Saurophaganax et Epanterias se révèlent être des espèces d’Allosaurus, sa longueur maximale serait alors d'environ 12 mètres. Relativement plus gracile que son contemporain Modèle:Lang qui partageait le même biotope, Modèle:Lang se situait avec ce dernier au sommet de la chaîne alimentaire et se nourrissait de dinosaures herbivores de très grandes tailles dont le Modèle:Lang Modèle:Lang et le sauropode Modèle:Lang, comme en témoignent des marques de morsures laissées par Modèle:Lang sur les os de ces deux dinosaures.
Certains paléontologues pensent qu’Modèle:Lang avait un comportement social complexe, chassant en meute, tandis que d’autres estiment qu’il était agressif envers ses congénères et que les rassemblements de squelettes d’Modèle:Lang seraient le résultat de regroupements d’individus isolés se nourrissant des mêmes proies. Il pourrait avoir attaqué d’imposantes proies en embuscade en s’aidant de sa mâchoire supérieure comme d’une hache.
Description
Taille
Modèle:Lang était un théropode typique : grand, se déplaçant sur ses pattes arrière, il avait une longue tête aplatie transversalement portée par un cou court, une longue queue qu’il tenait horizontalement et des membres antérieurs réduits. Modèle:Lang, l’espèce la mieux connue, mesurait en moyenne Modèle:Unité de long<ref name=DFG97/> ; AMNH 680, le plus grand spécimen attesté d’Modèle:Lang, avait une longueur estimée à Modèle:Unité<ref name=MMDML03/> pour un poids supposé de Modèle:Unité<ref name=MMDML03/>. Dans sa monographie de 1976 sur Modèle:Lang, James Madsen, se basant sur la taille d’une série d’os, conclut qu’il aurait atteint une longueur maximale de 11 à Modèle:Unité<ref name=JM76/> et une hauteur proche de Modèle:Unité<ref name=BBbigal/>. En général, les estimations de poids des dinosaures sont discutables et depuis 1980, différentes estimations du poids de l’allosaure ont été avancées : Modèle:Unité, Modèle:Unité ou même une fourchette allant de 1 000 à Modèle:Unité. Il s’agit là de poids moyens d’adultes et non de poids maximum<ref name=JRF03/>. John R. Foster, spécialiste de la formation de Morrison, en se basant sur des mesures de fémurs, pense que Modèle:Unité est un poids raisonnable pour un adulte de Modèle:Lang de grande taille, mais que Modèle:Unité est une bonne estimation pour les individus de taille moyenne<ref name=JF07/>. En prenant comme exemplaire d’allosaure l’individu nommé Big Al et en utilisant un modèle informatique, Karl Bates et ses collègues de l'université de Manchester sont arrivés à une estimation de Modèle:Unité pour le poids de cet animal et, en faisant varier notamment le volume des os et l'espace entre les vertèbres, ont obtenu une estimation de poids comprise entre environ Modèle:Unité et Modèle:Unité<ref name=KTBetal09/>.
Plusieurs spécimens de grande taille considérés par certains chercheurs comme appartenant au genre Modèle:Lang pourraient vraisemblablement appartenir à d’autres genres mais il n’y a pas de consensus. Ainsi on a autrefois inclus dans le genre Modèle:Lang des individus d’un genre étroitement apparenté. Des études récentes ont mené au transfert de l’ancien Modèle:Lang, qui pourrait avoir atteint Modèle:Unité de longueur, dans le genre Modèle:Lang (OMNH 1708)<ref name=MMDML03/>,<ref name=DJC00/>. Au contraire, un autre spécimen ayant été considéré autrefois comme appartenant au genre Modèle:Lang (AMNH 5767) et qui aurait mesuré Modèle:Unité de longueur a été déplacé vers le genre Modèle:Lang<ref name=MMDML03/>. Récemment dans la carrière de Peterson, une partie de squelette découverte dans les roches de Morrison du Nouveau-Mexique et classée comme un Modèle:Lang, pourrait être en fait celle d’un grand allosauridé, un autre Saurophaganax<ref name=JF07b/>.
Crâne
La tête et les dents d’Modèle:Lang étaient proportionnellement de taille modeste pour un théropode aussi grand. Le paléontologue Gregory S. Paul donne une longueur de Modèle:Unité pour la tête d’un individu dont il estime la taille à Modèle:Unité de long<ref name=GSP88/>. Chaque prémaxillaire (l’os qui formait la pointe du museau), avait cinq dents en forme de « D » et chaque maxillaire (l’os dentaire principal constituant la mâchoire supérieure) en avait entre quatorze et dix-sept, le nombre de dents ne correspondant pas exactement à la taille de l’os. Chaque dentaire (ou mandibule, l’os portant les dents de la mâchoire inférieure) portait entre quatorze et dix-sept dents, avec un nombre moyen de seize. Ces dents longues, aplaties et crantées (dentition zyphodonte) devenaient plus courtes, plus étroites et plus courbées vers le fond de la gueule. Comme elles tombaient facilement et étaient remplacées en permanence, ce sont de nos jours des fossiles communs<ref name=JM76/>.
Le crâne, très léger, était fait essentiellement de barres osseuses séparées par de grands vides. La tête avait une paire de cornes au-dessus des yeux. Ces cornes étaient des extensions de l’os lacrymal<ref name=JM76/> et variaient en forme et en taille. Il y avait aussi deux petites crêtes jumelles qui longeaient le bord supérieur de l’os nasal et qui aboutissaient aux cornes<ref name=JM76/>. Cornes et crêtes étaient probablement recouvertes d’une gaine de kératine et avaient peut-être diverses fonctions, notamment la protection solaire des yeux<ref name=JM76/>, la parade et l’utilisation au combat contre d’autres membres de la même espèce<ref name=GSP88/>,<ref name=REM77/>, même si elles étaient fragiles<ref name=JM76/>. Il y avait aussi une crête sur la partie postérieure de la tête pour la fixation de muscles, ce qu’on voit également chez les tyrannosauridés<ref name=GSP88/>.
L’intérieur de l’os lacrymal avait une dépression qui aurait pu contenir des glandes, comme les glandes à sel<ref name=DBN85/>. Les sinus maxillaires étaient plus développés que ceux des premiers théropodes tels que Modèle:Lang et Modèle:Lang, cela peut être lié à un meilleur sens de l’odorat, les sinus contenant probablement quelque chose comme l’organe de Jacobson. Le plafond de la boîte crânienne était mince, améliorant peut-être la thermorégulation du cerveau<ref name=JM76/>. Crâne et mandibule avaient une articulation qui permettait des mouvements faciles entre ces deux parties. Dans la mâchoire inférieure, les os des moitiés avant et arrière étaient faiblement articulés, permettant aux mandibules de se plier vers l’extérieur et d’augmenter la béance buccale de l’animal<ref name=GSP88e/>. La boîte crânienne et les os frontaux pourraient également avoir possédé une articulation<ref name=JM76/>.
Squelette postcrânien
Modèle:Lang avait neuf vertèbres cervicales, quatorze dorsales et cinq sacrées<ref group="Note" name="Madsen vertèbres"/>. Le nombre de vertèbres caudales est inconnu et varie avec la taille de l’individu ; James Madsen estime ce nombre à environ 50<ref name=JM76/>, tandis que Gregory S. Paul propose 45 ou moins<ref name=GSP88/>. Les vertèbres contenaient des cavités au niveau du cou et des premières dorsales<ref name=JM76/>. Ces cavités, présentes chez les théropodes modernes, les oiseaux, sont considérées comme ayant été des sacs aériens utilisés dans la respiration<ref name=HMC04/>. La cage thoracique était large et lui donnait un thorax en forme de tonneau, surtout en comparaison avec les théropodes moins évolués comme Modèle:Lang<ref name=GSP88b/>. Allosaurus avait des gastralia (côtes abdominales), mais elles n’ont pas toujours été retrouvées<ref name=JM76/> et pouvaient être incomplètement ossifiées<ref name=GSP88/>. Dans un cas publié, les gastralia présentent des signes de blessures survenues au cours de la vie<ref name=DJC00b/>. La furcula était également présente, mais cela n’a été connu qu’en 1996 ; dans certains cas, on a confondu la furcula avec des gastralia<ref name=DJC00b/>,<ref name=CM96/>. L’ilion, le principal os de la hanche, était massif, et le pubis avait une saillie à l’extrémité antérieure qui a pu être utilisée à la fois pour la fixation de muscles et comme accessoire pour poser le corps sur le sol. Madsen a noté que, chez environ la moitié des individus provenant de la carrière à dinosaures de Cleveland Lloyd, indépendamment de la taille, les deux pubis n’étaient pas fusionnés à leur extrémité antérieure. Il a suggéré, sans susciter d'intérêt de la part de ses collègues, que cela pouvait être une caractéristique sexuelle, l'absence de fusion des pubis pouvant faciliter la ponte<ref name=JM76/>.
Les membres antérieurs d’Modèle:Lang, courts par rapport aux pattes postérieures (seulement 35 % environ de la longueur des membres postérieurs chez les adultes)<ref name=MG98/>, comptaient trois doigts par membre, terminés par de longues griffes fortement courbées, pouvant atteindre Modèle:Unité<ref name=JM76/>. Ces membres étaient puissants<ref name=GSP88/> et l’avant-bras un peu plus court que le bras (rapport de 1,2 entre cubitus et humérus<ref name=CWG20/>). Le poignet avait un os du carpe, le lunatum<ref name=KC02/> retrouvé également chez plusieurs théropodes plus éloignés comme les maniraptores. Parmi les trois doigts, le plus interne (ou pouce) jouait le rôle le plus important<ref name=GSP88/>, étant partiellement séparé des deux autres même s’il n’était pas opposable<ref name=GSP88/>. Les jambes n’étaient pas aussi longues ou adaptées à la vitesse que celles des tyrannosaures et les griffes des orteils étaient moins développées et plus en forme de sabot que celles des théropodes antérieurs<ref name=GSP88/>. Chaque pied possédait trois orteils supportant le poids du corps et un ergot interne, ce qui a suggéré à Madsen qu’il aurait pu être utilisé pour saisir les jeunes<ref name=JM76/>. Il y avait aussi ce qui est interprété comme le reste d’un cinquième métatarsien (le plus à l’extérieur), peut-être utilisé comme levier entre le tendon d’Achille et le pied<ref name=GSP88d/>,<ref group="Note" name="Madsen pied"/>.
Classification
Modèle:Cladogramme Modèle:Lang était un allosauridé, un grand théropode du clade des Carnosauria. Le nom de famille Allosauridae a été créé à partir de ce genre en 1878 par Othniel Charles Marsh<ref name=OCM78/>, mais le terme a été très peu utilisé jusque dans les années 1970 lui préférant celui de Modèle:Lang, une autre famille de grands théropodes qui allait devenir un taxon poubelle (« fourre-tout »). Ce point, ainsi que l’utilisation d’Modèle:Lang pour Modèle:Lang pendant la même période, est un point important lors de recherche d’informations sur le genre Modèle:Lang dans les publications qui ont précédé la monographie de James Madsen en 1976. Les principales publications utilisant le nom Modèle:Lang au lieu d’Modèle:Lang comprennent celles de Gilmore (1920)<ref name=CWG20/>, von Huene (1926)<ref name=FvH26/>, Romer (1956 et 1966)<ref name=ASR56/>,<ref name=ASR66/>, Steel (1970)<ref name=Steel70/> et Walker (1964)<ref name=ADW64/>.
À la suite de la publication de la monographie influente de Madsen, Modèle:Lang est devenu le nom de famille préféré, mais il n’a pas été défini avec précision. Les ouvrages de vulgarisation utilisent le nom d’Modèle:Lang pour quantité de grands théropodes, généralement ceux étant les plus grands et les plus connus des mégalosauridés. Les théropodes que l’on croyait ainsi être apparentés au genre Modèle:Lang incluaient Modèle:Lang, Modèle:Lang, Modèle:Lang, Modèle:Lang<ref name=DL83/>, Modèle:Lang, Modèle:Lang, Modèle:Lang, Modèle:Lang et Modèle:Lang<ref name=DL90_130/>. En raison des connaissances modernes sur la diversité des théropodes et l’avènement de l’étude cladistique des relations de l’évolution, aucun de ces théropodes n’est maintenant reconnu comme étant un allosauridé, bien que plusieurs, comme Modèle:Lang et Modèle:Lang, soient des membres de familles étroitement liées<ref name=HMC04/>.
Les Modèle:Lang sont l’une des quatre familles d’Allosauridea, les trois autres étant les Modèle:Lang<ref name=bensonetal2010/>, les Modèle:Lang et les Modèle:Lang<ref name=HMC04/>. On a parfois proposé de considérer les Modèle:Lang comme les ancêtres des Modèle:Lang (ce qui en ferait un taxon paraphylétique), un exemple récent de ce choix se retrouvant dans Modèle:Lang de Gregory S. Paul<ref name=GSP88c/> mais cette idée a été rejetée, les Tyrannosauridés étant classés dans une super-famille distincte de théropodes, les Coelurosauria<ref name=TRHJ94/>. Les Modèle:Lang sont la plus petite famille de Carnosaures, contenant seulement le genre Modèle:Lang et un possible allosauridé français en dehors du genre Modèle:Lang selon les articles les plus récents<ref name=HMC04/>,<ref name=allo_fr/>. Un autre genre, Modèle:Lang, est un membre potentiellement valable de la famille, lui et Modèle:Lang se révélant être des exemples de grands Modèle:Lang<ref name=GSP88/>. Des études récentes ont gardé le genre Modèle:Lang et inclus le genre Modèle:Lang avec les Modèle:Lang<ref name=JRF03/>,<ref name=HMC04/>.
Découverte et histoire
Premières découvertes
L’histoire de la découverte et des premières études sur l’allosaure a été rendue compliquée par la multiplicité de noms inventés au cours de la « Guerre des os » de la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle. Le premier fossile décrit à ce sujet était un os obtenu de seconde main par Ferdinand Vandeveer Hayden en 1869. Il venait de Middle Park, près de Granby, dans le Colorado, probablement de roches de la formation de Morrison. Les habitants considéraient ces os comme des « sabots pétrifiés de chevaux ». Hayden envoya l’os à Joseph Leidy, qui l’identifia comme étant la moitié d’une vertèbre caudale et il l’attribua provisoirement à un genre de dinosaures européens Modèle:Lang, créant ainsi Modèle:Lang<ref name=JL70/>. Plus tard, il décida qu’il méritait d’avoir son propre genre, Modèle:Lang<ref name=JL73/>.
La création du genre Modèle:Lang lui-même est basée sur une petite collection (YPM 1930) de fragments d’ossements contenant trois morceaux de vertèbres, un fragment de côte, une dent, un orteil et, plus utile pour les discussions qui survinrent plus tard, une diaphyse d’humérus droit (l’os du bras). Othniel Charles Marsh donna à ces restes le nom officiel d’Modèle:Lang en 1877. Modèle:Lang vient du grec Modèle:Lang (allos), qui signifie « étrange » ou « différent » et Modèle:Lang (saurus), qui signifie « lézard » ou « reptile »<ref name="Liddell"/>. Il le nomma ainsi parce que ses vertèbres étaient différentes de celles des autres dinosaures connus au moment de sa découverte<ref name=OCM77/>,<ref name=DMLomnipedia/>. La dénomination spécifique Modèle:Lang est le mot latin pour « fragile », se référant aux caractéristiques de légèreté des vertèbres. Ces os avaient été recueillis dans la formation de Morrison, à Garden Park, au nord de Cañon City<ref name=OCM77/>. Marsh et Edward Drinker Cope, qui étaient alors en rivalité, en vinrent à inventer plusieurs autres genres basés sur d’analogues rares pièces qui, plus tard, devaient figurer dans la taxinomie d’Modèle:Lang. Il s’agit notamment des genres Modèle:Lang<ref name=OCM78/> et Modèle:Lang de Marsh<ref name=OCM79/> et Modèle:Lang de Cope<ref name=EDC78/>.
Dans leur hâte, Cope et Marsh n’étudièrent pas toujours à fond leurs découvertes ou, plus couramment, celles faites par leurs subordonnés. Par exemple, après la découverte par Benjamin Mudge du spécimen type d’Modèle:Lang dans le Colorado, Marsh choisit de concentrer ses travaux dans le Wyoming et, lorsqu’il reprit ses recherches à Garden Park en 1883, M.P. Felch trouva un squelette presque complet et plusieurs squelettes partiels d’Modèle:Lang<ref name=DBN85/>. En outre, l’un des collecteurs de Cope, H.F. Hubbell, qui en avait trouvé un spécimen dans la région de Come Bluff au Wyoming en 1879, n’avait apparemment pas mentionné cette découverte intégrale et Cope ne put ainsi jamais le déballer. Au moment de son déballage en 1903 (plusieurs années après la mort de Cope), on découvrit ainsi l’un des spécimens les plus complets de théropodes alors connus et, en 1908, le squelette, désormais catalogué comme AMNH 5753, fut exposé à la vue du public<ref name=NGD95/>. Ce squelette est celui de célèbre montage d’un Modèle:Lang surplombant un squelette partiel d’Modèle:Lang comme s’il le dévorait, et illustré en tant que tel par Charles R. Knight. Bien que remarquable, ce premier montage sur pied d’un dinosaure théropode, souvent illustré et photographié, ne fut jamais scientifiquement décrit<ref name=BBetal99/>.
La multiplicité des noms donnés au début de ces découvertes compliqua plus tard la recherche, la situation s’étant encore aggravée par les descriptions laconiques fournies par Marsh et Cope. Même à l’époque, des auteurs comme Samuel Wendell Williston estimaient qu’on leur avait attribué trop de noms différents<ref name=SWW78/>. Williston fait remarquer par exemple, en 1901, que Marsh n’avait jamais été en mesure de bien distinguer Modèle:Lang et Modèle:Lang<ref name=SWW01/>. On doit la première tentative importante pour résoudre cette situation compliquée à Charles W. Gilmore en 1920. Il en vint à la conclusion que la vertèbre caudale ayant servi à Leidy à créer le genre Modèle:Lang ne se distinguait pas de celles d’un Modèle:Lang, et que l’on devait préférer utiliser le nom Modèle:Lang ayant la priorité selon le principe d’antériorité<ref name=CWG20/>. Modèle:Lang devint ainsi le nom pour ce genre pendant plus de cinquante ans, jusqu’à ce que James Madsen publie son ouvrage sur les spécimens de Cleveland-Lloyd et conclut que l’on devait utiliser Modèle:Lang plutôt qu’Modèle:Lang du fait que ce dernier était basé sur un matériel réduit, les éléments diagnostiques et la localité de découverte faisant défaut (par exemple, la formation géologique d’où provient le seul os d’Modèle:Lang est inconnue<ref name=JM76/>). Modèle:Lang a été utilisé de manière informelle pour plus de commodité pour distinguer entre le crâne restauré par Gilmore et le crâne composite restauré par Madsen<ref name=DH98/>.
Les découvertes de Cleveland-Lloyd
Bien que des travaux sporadiques dans ce qu’on a appelé depuis la carrière de dinosaures de Cleveland-Lloyd dans le comté d’Emery, dans l’Utah aient eu lieu dès 1927 et que le site fossilifère ait été lui-même décrit par William J. Stokes en 1945<ref name=WJS45/>, les grandes recherches ne commencèrent véritablement qu’à partir de 1960. Grâce à une collaboration impliquant près de 40 institutions, des milliers d’ossements purent ainsi être récupérés durant les cinq années qui suivirent<ref name=JM76/>. La carrière est marquée par la prédominance de restes d’Modèle:Lang, la qualité des découvertes et l’incapacité d’expliquer scientifiquement ces présences en ce lieu. La majorité des os appartient à Modèle:Lang (on estime avoir trouvé les restes d’au moins 46 Modèle:Lang sur un minimum de 73 dinosaures), et les ossements n’étant pas reliés les uns aux autres sont mélangés. Près d’une douzaine articles scientifiques ont été écrits sur la taphonomie du site, fournissant de nombreuses explications contradictoires sur sa formation. On eut ainsi suggéré que les animaux auraient pu s’enliser dans un marécage et rester coincés dans la boue, mourir de soif autour d’une mare sans eau par suite de sécheresse, ou s’être trouvés piégés dans un étang<ref name=APHetal06/>. Quelle que soit l’origine du site, la grande quantité de restes d’Modèle:Lang bien conservés a permis à ce genre d’être étudié en détail, ce qui en fait un des genres les mieux connus parmi les théropodes. Les ossements de la carrière appartiennent à des individus de presque tous les âges et de toutes les tailles, de moins de Modèle:Unité à Modèle:Unité de long, et la séparation des os est un avantage pour leur description, les os se trouvant habituellement soudés<ref name=JM76/>.
Travaux récents : des années 1980 à aujourd’hui
Après la publication de la monographie de Madsen, les études sur les sujets paléobiologiques et paléoécologiques concernant la vie des Modèle:Lang ont connu une vaste expansion. Ces études portèrent sur des sujets aussi divers que le squelette<ref name=DKS98/>, la croissance<ref name=PBetal06/>,<ref name=FC06/>, la structure du crâne<ref name=ERetal01/>, les méthodes de chasse<ref name=BB98/>, le cerveau<ref name=SWR99/>, les possibilités de vie grégaires et les soins parentaux<ref name=RTB97/>. Une nouvelle analyse des premiers fossiles trouvés (en particulier des grands allosaures)<ref name=GSP88/>,<ref name=DJC95/> de nouvelles découvertes au Portugal<ref name=PMetal99/> et les découvertes de plusieurs nouveaux spécimens très complets<ref name=DJC00b/>,<ref name=BB96/>,<ref name=BigAlTwo/> ont également contribué à l’amélioration des connaissances de ce fossile. Des empreintes fossilisées attribuées à Modèle:Lang ont été découvertes à Bałtów, en Pologne, par le paléontologue polonais Gérard Gierliński au début des années 2000<ref name=Footprints/>.
Big Al
L’une des trouvailles les plus importantes sur le genre Modèle:Lang a été la découverte en 1991 de Big Al (MOR 693) un squelette complet à 95 %, partiellement articulé et qui mesure environ Modèle:Unité de longueur. MOR 693 fut excavé dans la carrière de Howe Ranch près de Shell, dans le Wyoming, par une équipe associant du personnel du musée des Rocheuses et du musée géologique de l’université du Wyoming<ref name=BBbigal/>. Ce squelette avait été préalablement découvert par une équipe suisse, conduite par Kirby Siber. La même équipe dégagea plus tard un second Modèle:Lang, « Big Al Two », qui est le squelette le mieux conservé du genre à ce jour<ref name=BigAlTwo/>.
L’état de conservation de ce squelette presque complet lui valut une grande importance scientifique et le nom de Big Al : l’individu par lui-même était en dessous de la taille moyenne des Modèle:Lang<ref name=BBbigal/> et l’on pense qu’il pouvait s’agir d’un jeune ayant atteint 87 % de sa taille adulte<ref name=RRH02/>. Le spécimen fut décrit par Breithaupt en 1996<ref name=BB96/>. Dix-neuf de ses os étaient brisés ou montraient des signes d’infection qui pourrait avoir contribué à sa mort. Parmi les os atteints se trouvaient cinq côtes, cinq vertèbres et quatre os du pied ; plusieurs os endommagés montraient en outre des signes d’ostéomyélite. L’animal était probablement très gêné par l’infection au pied droit pour marcher et cela a peut-être aussi prédisposé l’autre pied à des blessures<ref name=RRH02/>.
En janvier 2020, Big Al a été considéré comme faisant partie de l'espèce nouvellement crée A. jimmadseni<ref name=DJC20/>.
Espèces et taxinomie
Le nombre d’espèces d’Modèle:Lang ayant existé n’est pas exactement connu. À partir de 1988, on a estimé qu’il en existait sept potentiellement valables (Modèle:Lang<ref name=GSP88/>, Modèle:Lang<ref name=GSP88/>, Modèle:Lang<ref name=OMetal06/>, l’espèce type Modèle:Lang<ref name=HMC04/>, l’espèce non encore décrite formellement Modèle:Lang<ref name=DJC00/>, Modèle:Lang<ref name=DKS98/> et Modèle:Lang<ref name=HMC04/>), même si seule une partie de ces espèces a été généralement considérée comme valable à un moment donné. En outre, on trouve au moins dix espèces douteuses ou non décrites qui ont été attribuées au genre Modèle:Lang au fil des années, avec des espèces appartenant à des genres inclus aujourd’hui dans Modèle:Lang. Dans la dernière classification des premiers théropodes tétanoures, on ne retrouve plus que Modèle:Lang (Modèle:Lang et Modèle:Lang étant considérés comme des synonymes), Modèle:Lang (sans que le nom soit encore officiel) et Modèle:Lang comme espèces potentiellement valides, le cas d’Modèle:Lang n’ayant pas encore été étudié et Modèle:Lang ayant été classé dans le genre Modèle:Lang<ref name=HMC04/>. En 2014, une nouvelle espèce, Modèle:Lang a été décrite à partir de deux spécimens adulte et juvénile provenant de la Formation de Morrison<ref name="DA14"/>. En 2020, l'espèce A. jimmadseni est décrite, comprenant le célèbre spécimen « Big Al ».
Outre Modèle:Lang, les espèces Modèle:Lang, Modèle:Lang, Modèle:Lang, Modèle:Lang et Modèle:Lang ont toutes été nommées à partir de restes découverts dans les étages Kimméridgien à Tithonien du Jurassique supérieur de la formation de Morrison aux États-Unis, formation répartie sur les États du Colorado, Dakota du Sud, Montana, Nouveau-Mexique, Oklahoma, Utah et Wyoming. Modèle:Lang est considéré comme l’espèce la plus commune connue à partir des restes d’au moins soixante individus<ref name=HMC04/>. Un débat existe depuis les années 1980 quant à la possibilité qu’il ait existé deux espèces communes d’Modèle:Lang dans la formation de Morrison, la seconde étant connue sous le nom d’Modèle:Lang<ref name=GSP88/>,<ref name=LG93/> quoique des travaux récemment publiés penchent en faveur d’une seule « espèce »<ref name=HMC04/>, les différences observées dans le matériel de la formation de Morrison étant attribuées à des variations individuelles<ref name=DKS96/>,<ref name=DKS99/>. Modèle:Lang a été trouvé dans les couches du Kimméridgien (Amoreira-Porto Novo Members) de la formation de Lourinhã<ref name=OMetal06/> mais il pourrait s’agir de la même espèce qu’Modèle:Lang<ref name=MDOE07/>. On a trouvé Modèle:Lang dans les roches d’âge Kimméridgien de Tendaguru, à Mtwara, en Tanzanie<ref name=WJ25/>. Bien que les derniers examens l’aient provisoirement accepté comme une espèce valide du genre Modèle:Lang, il pourrait peut-être s’agir d’un tétanoure plus primitif<ref name=OWMR05/> ou, simplement, d’un théropode « douteux »<ref name=DFG97/>. Même si ses origines sont obscures, il s’agissait d’un grand théropode, mesurant environ Modèle:Unité de long et pesant Modèle:Unité<ref name=MMDML03/>.
Modèle:Lang est considéré comme un synonyme probable des genres Modèle:Lang, Modèle:Lang, Modèle:Lang et Modèle:Lang<ref name=HMC04/>. La plupart des espèces étant considérées comme synonymes de Modèle:Lang ou ayant été classées par erreur dans ce genre sont mal connues et leur connaissance ne repose que sur quelques fragments d’os. Une exception toutefois pour Modèle:Lang, nommé ainsi en 1884 par Marsh en étudiant une portion de mandibule de forme étrange, avec un espace important entre les dents au niveau de l’extrémité de la mâchoire et une section arrière considérablement élargie et tombante<ref name=OCM84/>. Des études ultérieures ont suggéré que l’os était probablement pathologique, résultant d’une blessure subie par l’animal vivant<ref name=CWG20/> et la partie à la forme inhabituelle de l’arrière de l’os serait due à la reconstruction en plâtre<ref name=MW00/>. On considère maintenant qu’il s’agit d’un exemplaire d’Modèle:Lang<ref name=HMC04/>. D’autres restes que l’on pensait se rapporter à Modèle:Lang sont venus de partout dans le monde, comme d’Australie<ref name=MFR81/>, de Sibérie<ref name=ANNR14/> et de Suisse<ref name=DFG97/> mais l’on considère aujourd’hui ces fossiles comme appartenant à d’autres genres de dinosaures.
La question des synonymes est rendue encore plus compliquée par le fait que le spécimen type d’Modèle:Lang (catalogué sous la référence JPM 1930) est très fragmentaire, composé de quelques vertèbres incomplètes, de fragments d’os des membres, de fragments de côtes et d’une dent. Pour cette raison, plusieurs scientifiques estiment que le spécimen type, et donc le genre Modèle:Lang lui-même ou au moins les espèces Modèle:Lang, est techniquement un Modèle:Lang (« nom douteux »), basé sur un échantillon trop incomplet pour le comparer avec d’autres spécimens à classer. Pour tenter de remédier à cette situation, Gregory S. Paul et Kenneth Carpenter ont présenté en 2010 une pétition à la Commission internationale de nomenclature zoologique pour voir le nom de Modèle:Lang transféré officiellement à un modèle plus complet avec la création d’un néotype. Cette demande est actuellement en attente d’examen<ref name=GPKC2010/>.
Paléoécologie
Modèle:Lang est le théropode le plus courant des vastes étendues de roches fossilifères de l’Ouest américain connues sous le nom de formation de Morrison, représentant à lui seul 70 à 75 % des spécimens théropodes de la région<ref name=JF07/>, où il siégeait au plus haut niveau de la chaîne alimentaire<ref name=JRF03a/>. La formation de Morrison semblerait être composée à l’époque de vastes plaines boueuses en saison humide avec un milieu semi-aride en saison sèche, les différences de saisons étant marquées<ref name=DAR89/>. La végétation allait des cours d'eau bordés de forêts de conifères, de fougères arborescentes et autres fougères, aux savanes de fougères parsemées de rares arbres<ref name=KC06/>.
La formation de Morrison est un terrain riche de fossiles, fournissant des restes d’algues vertes, de champignons, de mousses, de prêles, de fougères, de cycas, de ginkgos et de plusieurs familles de conifères. On y a découvert également des fossiles animaux comme des bivalves, des escargots, des poissons à nageoires rayonnées, des grenouilles, des urodèles, des tortues, des sphénodons, des lézards, des crocodylomorphes terrestres et aquatiques, plusieurs espèces de ptérosaures, de nombreuses espèces de dinosaures et de mammifères primitifs comme les docodontes, multituberculés, symmétrodontes et triconodontes. On y a aussi trouvé des dinosaures théropodes comme Modèle:Lang, Modèle:Lang et Modèle:Lang, les sauropodes Modèle:Lang, Modèle:Lang, Modèle:Lang, et Modèle:Lang et les ornithischiens Modèle:Lang, Modèle:Lang et Modèle:Lang<ref name=DJCetal06/>. Les formations portugaises du Jurassique supérieur où ont été trouvés des Modèle:Lang semblent avoir été similaires à celle de Morrison, mais avec une forte influence marine. La plupart des dinosaures de la formation de Morrison sont les mêmes que ceux observés dans les roches portugaises (principalement Modèle:Lang, Modèle:Lang, Modèle:Lang et Modèle:Lang), ou y sont apparentés (Modèle:Lang et Modèle:Lang, Modèle:Lang et Modèle:Lang)<ref name=OM06/>.
Modèle:Lang a coexisté avec les grands théropodes Modèle:Lang et Modèle:Lang tant aux États-Unis qu’au Portugal<ref name=OM06/>. En se basant sur l’anatomie et la localisation des fossiles, les trois genres semblent avoir eu des niches écologiques différentes. Cératosaures et torvosaures auraient préféré chasser à proximité des cours d’eau où leur taille plus petite et leur corps plus mince leur aurait donné l’avantage dans les forêts et les sous-bois, alors que les allosaures qui étaient plus massifs, avec des jambes plus longues, donc plus rapides mais moins agiles, sembleraient avoir préféré les plaines de savane<ref name=BB04/>. Modèle:Lang, mieux connu que Modèle:Lang, différait sensiblement d’Modèle:Lang en anatomie fonctionnelle en ayant une tête plus haute et plus étroite avec des dents longues et larges<ref name=DH98/>. Modèle:Lang était une proie potentielle pour d’autres carnivores, comme l’illustre un pubis d’allosaure portant la marque d'une dent d’un autre théropode, probablement un Modèle:Lang ou un Modèle:Lang. L’emplacement de l’os dans le corps (le long de la base inférieure du torse et partiellement protégé par les cuisses) et le fait qu’il compte parmi les os les plus massifs du squelette indique que l’allosaure en question a été dévoré<ref name=CFJ98/>.
Paléobiologie
Mode de vie
L’abondance en fossiles d’Modèle:Lang, avec des individus de presque tous les âges, permet aux scientifiques d’étudier le développement de l’animal et son espérance de vie. Des œufs fossiles écrasés retrouvés dans le Colorado sont considérés comme appartenant au genre Modèle:Lang<ref name=DFG97/>. Sur la base de l’analyse histologique des os des membres, la limite d’âge supérieure d’un Modèle:Lang est estimée entre 22 et 28 ans, ce qui est comparable à celle des autres grands théropodes comme Modèle:Lang. La même analyse, montre que l’animal atteignait sa taille maximale à l’âge de 15 ans, avec une prise de poids d’environ 150 kilogrammes par an<ref name=PBetal06/>.
Un tissu médullaire osseux, également trouvé chez des dinosaures aussi divers que Modèle:Lang et Modèle:Lang, a été trouvé dans un échantillon d’au moins un Modèle:Lang, un tibia de la carrière à dinosaures de Cleveland Lloyd. Aujourd’hui, ce tissu osseux ne se trouve que chez les oiseaux femelles prêtes à pondre, car il fournit du calcium aux coquilles. Sa présence chez un Modèle:Lang permet d’en connaître le sexe et montre qu’il avait atteint l’âge de la reproduction. En comptant les stries de croissance, on a démontré qu’il avait 10 ans au moment du décès, ce qui prouve que la maturité sexuelle était atteinte bien avant la fin de la croissance<ref name=LW08/>.
La découverte d’un jeune spécimen avec une patte arrière presque complète montre que les membres inférieurs étaient proportionnellement plus longs chez les jeunes et que la partie inférieure (tibia et pied) était relativement plus longue que la cuisse. Ces différences laissent à supposer que les jeunes allosaures étaient plus rapides que les adultes, et qu'ils avaient certainement des stratégies de chasse différentes de celles de leurs aînés, chassant peut-être de petites proies tout d’abord, avant de chasser de plus en plus à l’affût des proies de grande taille à l’âge adulte<ref name=FC06/>. Les os de la cuisse devenaient plus épais et plus larges au cours de la croissance et leur section transversale moins circulaire, comme les attaches musculaires se renforçaient, les muscles devenaient plus courts et la croissance de la jambe ralentissait. Ces changements laissent à supposer que les jambes des jeunes étaient moins soumises au stress prévisible que celles des adultes qui devaient avancer de façon plus régulière<ref name=LCS02/>.
Alimentation
Les paléontologues considèrent Modèle:Lang comme ayant été un prédateur actif de grands animaux. Les sauropodes semblent avoir été des proies potentielles à la fois comme animaux vivants et comme charognes, comme le laisse à penser la présence de traces de raclures de dents d’allosaures sur les os de sauropodes et la présence de dents d’allosaures isolées au milieu d’os de sauropodes<ref name=FS04/>. Il existe des preuves d’attaques d’allosaures sur des stégosaures, comme une vertèbre de queue d’Modèle:Lang portant une perforation partiellement cicatrisée qui correspond à une blessure par une pointe de queue de Modèle:Lang et une plaque osseuse de cou de Modèle:Lang avec une blessure en forme de « U » qui correspond bien avec une gueule d’Modèle:Lang<ref name=KSMW05/>. Cependant, comme Gregory Paul l’a noté en 1988, Modèle:Lang n’était probablement pas un prédateur de Sauropodes adultes, à moins qu’il n’ait chassé en meute car il avait une tête de taille relativement modeste et des dents assez réduites, ce qui a été largement rattrapé par les Sauropodes contemporains<ref name=GSP88/>. Une autre possibilité est qu’il préférait chasser les jeunes plutôt que les adultes<ref name=JF07/>,<ref name=LG93/>. Les recherches dans les années 1990 et 2000 ont peut-être trouvé une autre solution à cette question. Robert T. Bakker a comparé l’allosaure aux mammifères carnivores à dents de sabre du Cénozoïque et a trouvé des adaptations similaires, telles que la faiblesse des muscles masticatoires, la force remarquable des muscles du cou et la capacité à ouvrir la gueule de façon extrêmement grande. Bien qu’Modèle:Lang n’ait pas eu de dents de sabre, Bakker a suggéré un mode d’attaque qui aurait utilisé ces adaptations du cou et des mâchoires : les dents courtes possédant en effet de petites dentelures faisant de toute la longueur de la mâchoire supérieure une sorte de scie, qui aurait de fait été abattue sur la proie. Ce type d’emploi de la mâchoire aurait ainsi permis de taillader la peau de proies beaucoup plus grandes que prévu, leur infligeant ainsi des blessures qui les affaiblissaient<ref name=BB98/>.
Une autre étude utilisant une analyse par la méthode des éléments finis sur un crâne d’allosaure aboutit à une conclusion similaire. Selon cette analyse biomécanique, la tête avait beaucoup de force alors que l’allosaure avait relativement peu de force dans les mâchoires. En utilisant seulement les muscles de ses mâchoires, il pouvait produire une force de 805 à Modèle:Unité (soit de 82 à 219 kilogrammes-force), beaucoup moindre que celle des alligators (Modèle:Unité soit environ 1325 kilogrammes-force), des lions (Modèle:Unité ou 425 kilogrammes-force) et des léopards (Modèle:Unité ou 231 kilogrammes-force) mais le crâne pouvait résister à une force verticale de près de Modèle:Unité (soit plus de 5600 kilogrammes-force) sur la rangée de dents. Aussi les auteurs pensent que l’allosaure utilisait sa tête comme une hache sur sa proie, l’attaquant bouche ouverte, entaillant la chair et l’arrachant avec les dents sans casser d’os, contrairement à Modèle:Lang qui semble avoir été capable de les endommager. Ces auteurs ont également suggéré que l’architecture du crâne aurait permis l’utilisation de différentes stratégies contre les proies, ce dernier étant assez léger pour permettre des attaques sur les plus petits et les plus agiles des Ornithopodes, mais assez fort pour des attaques en embuscades contre des proies plus grosses comme des Stégosaures et des Sauropodes<ref name=ERetal01/>. Leurs interprétations furent contestées par d’autres chercheurs, qui n’ont pas trouvé d’analogues modernes à ce système d’attaque par hache et ont jugé plus probable que la tête était assez forte pour compenser par sa construction ouverte les contraintes opposées par la lutte des proies<ref name=FK02/>. Les premiers auteurs ont fait remarquer que l’allosaure n’avait pas d’équivalent moderne, que la disposition des dents était bien adaptée à un tel type d’attaque et que les articulations de la tête citées par leurs détracteurs comme posant problème auraient effectivement permis de protéger le palais et d’amortir le choc<ref name=ERetal02/>. Une autre possibilité pour les proies de grande taille est que les Théropodes, comme Modèle:Lang, aient été des « brouteurs de chair » qui pouvaient s’emparer de lambeaux de sauropodes vivants en quantité suffisante pour se nourrir, de sorte qu’ils n’avaient purement et simplement pas besoin de fournir d’effort pour tuer leur proie. Cette stratégie devait également permettre à la proie de récupérer et de servir à nouveau de nourriture de la même façon plus tard<ref name=HMC04/>. Une remarque supplémentaire fait en outre observer que les Ornithopodes étaient les proies les plus courantes pour les dinosaures et que les allosaures auraient pu les avoir attaqué par une méthode similaire à celle des grands félins modernes, saisissant la proie avec leurs pattes avant et faisant de multiples morsures à la gorge pour écraser la trachée<ref name=JF07/>. Ceci est compatible avec le fait que les membres antérieurs étaient forts et à même de retenir des proies<ref name=KC02/>.
D’autres éléments intervenaient dans le mode d’alimentation, parmi lesquels les yeux, les bras et les jambes. La forme de la tête d’Modèle:Lang limitait la vision binoculaire à environ 20 degrés de largeur, légèrement inférieure à celle des crocodiliens modernes, ce qui aurait pu être suffisant comme chez les crocodiles pour juger de la distance à la proie au moment de l’attaque<ref name=KAS06/>. Ce champ de vision largement similaire à celui des crocodiles modernes suggère que les allosaures étaient des chasseurs en embuscade<ref name=HistoryEvolveEyes/>. Les bras, comparés à ceux des autres Théropodes, étaient adaptés à la fois pour saisir des proies à distance ou les serrer de près<ref name=KC02/> et les griffes et leur articulation suggèrent qu’elles auraient pu être utilisées comme des crochets<ref name=CWG20/>. Enfin, la vitesse de pointe d’un allosaure fut estimée de 30 à 55 kilomètres à l’heure<ref name=PC98/>.
Comportement social
Modèle:Lang a longtemps été considéré dans la littérature de vulgarisation comme un animal qui se nourrissait de Sauropodes et d’autres grands dinosaures chassés en groupe<ref name=DBN85/>,<ref name=DL83/>,<ref name=LG93/>. Robert T. Bakker a étendu les comportements sociaux à des soins parentaux et interprété les dents d’allosaures perdues et les os de proies de grande taille mâchés comme la preuve que les allosaures adultes apportaient de la nourriture à leur « tanière » pour leurs jeunes jusqu’à ce qu’ils soient assez grands pour se débrouiller et empêchaient d’autres carnivores de consommer les restes de leurs repas<ref name=RTB97/>. Toutefois, il existe peu de preuves effectives de comportement grégaire chez les Théropodes<ref name=HMC04/> si ce n’est les interactions sociales avec des membres de la même espèce qui auraient inclus des rencontres entre bandes rivales, comme le montrent des blessures à la gastralia<ref name=DJC00b/> et les blessures par morsure de la tête (la mandibule pathologique de Modèle:Lang en est un exemple possible). Ces morsures à la tête pourraient avoir été un moyen d’établir une position dominante dans un groupe ou de régler des différents territoriaux<ref name=TC98/>.
Rien ne s’oppose à ce que les allosaures aient pu avoir chassé en meute<ref name=completedino/>; cependant, une étude a récemment fait valoir que les autres Théropodes avaient plus souvent un comportement agressif que des relations coopératives avec les autres membres de leur propre espèce. Cette étude a ainsi noté que la chasse en groupes de proies beaucoup trop grandes pour un prédateur individuel (comme cela a souvent été suggéré pour les dinosaures théropodes) est rare chez les vertébrés en général, et que les carnivores diapsides actuels (comme les lézards, les crocodiles et les oiseaux) coopèrent très rarement pour chasser d’une telle manière. Au contraire, ces animaux modernes ont généralement un comportement territorial sur les sites d’alimentation, tuant et dévorant les intrus de la même espèce, faisant de même avec les petits individus qui tentent de manger de leur repas avant qu’ils ne soient repus. Selon cette interprétation, les concentrations importantes de restes d’allosaure, par exemple dans la carrière de Cleveland-Lloyd, ne seraient pas dues à la chasse en meute mais au cannibalisme : en effet, les individus se réunissent pour dévorer d’autres allosaures, morts ou mourants, parfois eux-mêmes tués durant le repas de leur congénères plus grands. Cette hypothèse pourrait aussi expliquer la forte proportion de juvéniles et de subadultes, tués de manière disproportionnée comme au sein des groupes formés sur les sites d’alimentation par certains animaux actuels comme les crocodiles et les dragons de Komodo et le même principe pourrait également s’appliquer aux « tanières » décrites par Bakker<ref name=RB07/>. Il existe certaines preuves de cannibalisme chez Modèle:Lang, comme des dents d’allosaures isolées trouvées parmi des fragments de côtes, des marques de dents possibles sur une omoplate<ref name=BGD04/> et des squelettes d’allosaures cannibalisés parmi d’autres os sur les « antres » de Bakker<ref name=BB04/>.
Cerveau et sens
Le cerveau de l’allosaure, tel qu’interprété par des coupes réalisées au scanner à acquisition spiralée d’un endocrâne, était plus proche du cerveau des crocodiliens que de celui d’archosaures encore vivants, comme les oiseaux. La structure du système vestibulaire indique que la tête était tenue presque horizontalement et non fortement inclinée vers le haut ou vers le bas. La structure de l’oreille interne est comparable à celle d’un crocodile : s’ils entendaient probablement bien les basses fréquences, ils devaient avoir des difficultés pour différencier les sons. Leurs bulbes olfactifs étaient grands et semblent avoir été bien adaptés pour détecter les odeurs, bien que cette zone ait été relativement réduite<ref name=SWR99/>.
Modèle:Lang dans la culture populaire
Avec Modèle:Lang, Modèle:Lang est le représentant le plus connu des grands dinosaures carnivores dans la culture populaire. C’est un dinosaure rencontré communément dans les musées, notamment en raison de l’abondance des trouvailles à la carrière de dinosaures de Cleveland-Lloyd ; en 1976, à la suite d’opérations de coopération, 38 musées dans huit pays sur trois continents avaient des fossiles ou des moulages d’allosaures venant de Cleveland-Lloyd<ref name=JM76/>. L’allosaure est le fossile officiel de l’État de l’Utah<ref name=statefossil/>. Modèle:Lang a été présenté dans la culture populaire dès les premières années du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle. On le retrouve dans de nombreux média :
Films et documentaires
- C’est le principal prédateur à la fois dans le roman de 1912 d’Arthur Conan Doyle, Le monde perdu (Modèle:Lang) et dans son adaptation cinématographique en 1925, le premier long métrage à présenter des dinosaures<ref name="Glut" />.
- Modèle:Lang a été utilisé comme dinosaure vedette dans les films de 1956 Modèle:Lang<ref name="DL90_299" /> et de 1969 La Vallée de Gwangi (Modèle:Lang), deux films combinant l’existence de dinosaures vivants avec le western. Dans Modèle:Lang, Gwangi est présenté comme un allosaure, bien que Ray Harryhausen ait basé son modèle sur la représentation de Charles R. Knight d’un tyrannosaure. Harryhausen confond parfois les deux, déclarant dans une interview du DVD : Modèle:Citation<ref name="VOG" />,<ref group="Note" name="Harryhausen" />.
- L’allosaure apparaît dans le deuxième épisode de 1999 de la série télévisée de la BBC Sur la terre des dinosaures (Modèle:Lang) et la suite spéciale Modèle:Lang, qui décrit la vie de Big Al en se basant sur les preuves scientifiques de ses blessures et les nombreuses pathologies de son squelette<ref name="benton2001" />.
- Dans Le petit dinosaure : La légende du mont Saurus, les protagonistes font face à un allosaure aidé d'un tyrannosaure (ce qui est incohérent, les deux carnivores ayant vécu à des périodes différentes).
- Un allosaure apparaît dans le film "Un million d'années avant J.-C.", où il fait presque la même taille qu'un humain. Il finit empalé par le protagoniste du film.
- Allosaurus apparaît dans l'univers de la saga Jurassic Park, à partir du film Jurassic World : Fallen Kingdom (2018), puis réapparaît dans le court-métrage "Battle at Big Rock", qui fait suite au film de 2018. Dans ce dernier, les individus vu à l'écran ont été officiellement révélés comme étant de jeunes spécimens, tandis que le court-métrage met en scène un individu adulte, ce qui fait de ce dinosaure l'un des rares dinosaures de la franchise à avoir un morphisme d'âge marqué.
- Allosaurus apparaît dans la série documentaire Jurassic Fight Club, l'un des épisodes montre trois individus attaquer un Camarasaurus.
- Allosaurus apparaît dans la série documentaire Le royaume des dinosaures (2011), où l'un des épisodes lui est consacré.
- Allosaurus apparaît dans la série documentaire "Planète dinosaure" (2011) de la BBC.
- Dans le film Un coup de tonnerre (2005), l'attraction de Charles Hatton propose d'aller tuer un allosaure dans le passé. À noter que l'animal n'est pas présent dans la nouvelle éponyme de Ray Bradbury, vu que c'est un « T-rex » qui apparaît originalement, peut-être par un désir de variété de la part du réalisateur.
Livres
- Dans le manga One Piece, le soldat de la Marine X-Drake a la capacité de se transformer en allosaurus grâce à un fruit du démon.
Dessin animé
- Allosaurus apparaît dans l'univers de Dinosaur King et sa série dans l'épisode 40 de la saison 1, « Désordre mésozoïque ».
- Dans la série Le Dino Train, les protagonistes rencontrent plusieurs fois au cours de leur aventures des allosaures.
- Dans l'épisode 6 de la saison 23 des Simpson, "Le Coup du bouquin", Homer s'endort dans la gueule d'un allosaure après l'avoir confondu avec un tyrannosaure.
Jeux vidéo
- Allosaurus est présent dans les jeux de la franchise Jurassic Park comme dans Jurassic Park Opération Genesis (2003) ou Jurassic World Evolution (2018), via un DLC ou encore dans les applications Android "Jurassic Park Builder", "Jurassic World le jeu" ou encore "Jurassic World Alive".
- Allosaurus est l'un des ennemis du jeu Dino Crisis 2, il est présenté comme intelligent et pourvu d'un mode « rage », l'un des protagonistes se fait tuer par un allosaure vers la fin du jeu.
- Dans Ark Survival Evolved, Allosaurus fait partie du bestiaire du jeu et peut être apprivoisé.
Notes et références
Notes
Modèle:Traduction/Référence Modèle:Références
Références
Annexes
Articles connexes
- [[Espèces du genre Allosaurus|Espèces du genre Modèle:Lang]] (théropode du jurassique)
- Liste des dinosaures
- Tyrannosaurus(théropode du crétacé)
- Giganotosaurus
- Daspletosaurus
- Spinosaurus
- Ceratosaurus
- Acrocanthosaurus
- Carcharodontosaurus
Bibliographie
Liens externes
Modèle:Autres projetsModèle:Liens
- Description du dinosaure Allosaurus
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Spécimens, discussion et références concernant Allosaurus fragilis dans The Theropod Database
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Fossile de l'État de l'Utah, Allosaurus, de Pioneer : Bibliothèque en ligne de l'Utah
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Restauration de MOR 693 (« Big Al ») et Reconstitution des muscles et des organes sur le site web du dessin squelettique de Scott Hartman
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Liste des nombreuses espèces possibles d'Allosaurus