Alphabet gotique
Modèle:Méta bandeau de note Modèle:Confusion Modèle:Infobox Système d'écriture L’alphabet gotique est un alphabet utilisé exclusivement pour noter la langue gotique de Wulfila, de la Skeireins et de divers manuscrits en langue gotique. C'est un alphabet original inventé vraisemblablement par Wulfila lui-mêmeModèle:Référence nécessaire. Il n'a rien à voir avec ce qu'on appelle communément les « lettres gothiques », qui sont, elles, des lettres de l'alphabet latin telles qu'écrites en Occident dans les manuscrits du Modèle:S mini au Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècles, devenues plus tard ce que l'on désigne en Allemagne sous le terme de Fraktur.
Attestations
Cet alphabet a été principalement utilisé au Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle de l'ère chrétienne dans deux manuscrits postérieurs à Wulfila (qui a vécu à la fin du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle), le Codex Ambrosianus et le Codex Argenteus. D'autres documents l'attestent, profanes et sacrés, et les derniers textes sont datés du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle (à une époque où la langue n'était vraisemblablement plus parlée). L'alphabet gotique n'a pas été la seule écriture possible de cette langue : on trouve aussi quelques inscriptions en runes germaniques.
On trouvera plus de détails dans l'article principal.
Lettres
Histoire
L'alphabet gotique est principalement une adaptation de l'alphabet grec (dans sa graphie onciale) assorti de trois caractères de l'onciale latine ainsi que cinq empruntés aux runes germaniques (d'après une interprétation courante)Modèle:Sfn. Chaque lettre possède une valeur numérale par imitation de la numération grecque et deux d'entre elles n'ont pas d'autre fonction. L'article Numération gotique décrit le fonctionnement de cette numération. Ernst Ebbinghaus (Modèle:Cf. bibliographie) repère deux moutures de l'alphabet (type en S et type en Σ), selon la forme de la lettre pour s et l'utilisation de la suspension nasale (pratique consistant à remplacer les consonnes nasales finales par un signe abréviatif).
Transcription / Translittération
On le translittère dans les ouvrages scientifiques et didactiques au moyen d'une partie de la transcription des germanistes, à savoir l'alphabet latin augmenté de deux signes spéciaux : la ligature Ƕ, ƕ (h + w) et la lettre Þ, þ (empruntée au vieil anglais). La notation de Wulfila étant souvent ambiguë (un même digramme Modèle:Langue / ai pouvant, par exemple, noter [ai], [ɛ] ou [ɛː]), la transcription a recours à des diacritiques pour lever les difficultés de lecture.
On consultera Phonologie du gotique pour des précisions sur la prononciation de la langue.
Liste des graphèmes
On a représenté ici le type en S de l'alphabet<ref>Si vous ne visualisez pas les caractères, installez une police permettant leur affichage, comme Free Idg Serif.</ref>.
Notes :
- L'étymon grec indiqué donne la lettre grecque (dans sa graphie onciale) à l'origine de la lettre gotique. Seulement le digamma est donné en graphie archaïque. À côté sont données les possibles étymologies ou influences latines (sur un fond rouge) et runiques (fond bleu).
Difficultés d'interprétation
Les étymons proposés ne sont que des conjectures représentant l'interprétation courante de l'origine des lettres gotiques : en effet, plusieurs possibilités existent quant à l'origine de certaines, comme Fichier:Gotique r.png, qui pourrait aussi provenir des runes, d'autant plus que ces mêmes runes sont en partie bâties sur l'alphabet latin.
L'origine de la lettre Fichier:Gotique q.png soulève des problèmes d'interprétation. On peut la faire remonter au koppa grec dans sa graphie onciale, Fichier:Grec oncial koppa.png, ce qui n'est pas sans soulever un paradoxe : le signe numéral Fichier:Gotique 90.png provenant clairement du koppa oncial, on voit mal comment deux tracés différents auraient pu naître d'un seul et même étymon. La solution la plus efficace semble être de faire dériver la lettre du stigma dans sa graphie onciale Fichier:Grec oncial stigma.png (actuellement Ϛ), (qui a remplacé le digamma), dont le tracé est très proche du koppa oncial et qui expliquerait la similitude frappante entre la lettre Fichier:Gotique q.png et le signe Fichier:Gotique 90.png. Les deux auraient évolué en suivant les mêmes simplifications (consulter l'article sur la numération gotique pour plus de détails sur le signe pour 90). Dans ce cas, Wulfila n'a pas utilisé la lettre en respectant une quelconque valeur phonétique puisque le Ϛ note /st/ (et remplace un ancien digamma valant /w/) mais s'est servi d'un emplacement disponible dans l'alphabet grec numéral (stigma étant une ligature abréviative et non une lettre) lui permettant d'ajouter une lettre pleine dont la prononciation était inconnue du grec byzantin tout en conservant sa valeur numérale. La lettre latine Q onciale pourrait aussi être à l'origine de cette lettre, mais cette hypothèse est bien moins probante.
D'autre part, les signes pour 90 (Fichier:Gotique 90.png) et 900 (Fichier:Gotique 900.png) sont bien issus du grec : ce sont les avatars des lettres archaïques grecques koppa et sampi conservées dans la numération grecque, lettres qui, ayant perdu leur statut de caractères littéraux, se sont déformés pendant l'époque byzantine, au point que de Ϙ l'on est arrivé la forme actuelle Ϟ en passant par Ҁ, qui donne Fichier:Gotique 90.png et que de Ͳ l'on est arrivé à Ϡ, via une graphie Fichier:Grec oncial sampi.png (en fait, le passage d'une graphie à l'autre est plus complexe) qui explique la lettre gotique Fichier:Gotique 900.png.
Certains spécialistes, dont Ernst Hebbinghaus (Modèle:Cf. bibliographie), considèrent qu'on peut faire dériver toutes les lettres de l'onciale grecque. Si cette hypothèse peut se vérifier pour Fichier:Gotique th.png, que l'on fait dériver traditionnellement de la rune ᚦ mais qu'on pourrait interpréter comme l'adaptation de Fichier:Grec oncial th.png (dérivation possible phonétiquement puisqu'en grec byzantin θ se prononçait [θ], comme Fichier:Gotique th.png), c'est moins évident avec d'autres lettres. Par exemple, Fichier:Gotique o.png peut difficilement remonter au oméga grec, tracé à l'époque Fichier:Grec oncial w.png et non Ω (graphie qui, pour le coup, pourrait être satisfaisante). D'autres difficultés sont soulevées avec Fichier:Gotique f.png, qu'il semblerait bien plus simple de faire remonter à un F latin qu'à la rune ᚠ ou au grec Fichier:Grec oncial ph.png.
Autres signes
L'alphabet gotique est unicaméral (il ne fait pas la différence entre capitales et minuscules) et s'écrit en Modèle:Langue, c'est-à-dire que tous les mots sont attachés, sans espace entre eux.
On place dans les manuscrits un tréma sur le i quand la lettre est à l'initiale du mot, à l'initiale d'une syllabe après voyelle (pour la distinguer d'une diphtongue, vraie ou fausse et indiquer que le i n'appartient pas à la syllabe précédente) : ïk (« je », Modèle:Cf. allemand Modèle:Langue), gaïddja (ga-iddja ; « je suis passé », prétérit de ga-gaggan).
La ligne suscrite indique des abréviations : gþ̅ représente guþ (« Dieu », Modèle:Cf. anglais Modèle:Langue).
Quant aux ponctuations, les manuscrits utilisent le point médian « · » et le deux-points « : » comme indicateurs de pauses. Parfois, l'espace joue ce rôle. Lorsque les lettres sont utilisées comme symboles numéraux, elles sont entourées de points médians ou bien surlignées et/ou soulignées.
L'alphabet gotique est maintenant inclus dans le plan multilingue supplémentaire d'Unicode, des emplacements U+10330 à U+1034F.
D'autre part, quelques inscriptions seraient rédigées au moyen des runes germaniques.
Exemple de texte en gotique
Le texte suivant est codé directement ; il est possible qu'il soit illisible car il nécessite que le système accepte les caractères Unicode du plan multilingue supplémentaire et qu'une police possédant les caractères gotiques soit installée (pour plus de détails, consulter le site d'Alan Wood).
Il s'agit des Modèle:Nobr du Modèle:Nobr de l'Évangile selon Jean.
<poem> Modèle:Langue Modèle:Langue Modèle:Langue Modèle:Langue Modèle:Langue Modèle:Langue Modèle:Langue Modèle:Langue Modèle:Langue Modèle:Langue Modèle:Langue Modèle:Langue Modèle:Langue Modèle:Langue </poem>
(Ponctuation et espaces ajoutées dans la transcription pour faciliter la lecture) Modèle:Citation bloc
Voici le même texte en image :
Notes et références
Voir aussi
Bibliographie
Outre les ouvrages indiqués dans la bibliographie de l'article sur le gotique, on pourra aussi se référer à :
- Modèle:Chapitre
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Nobr de la Modèle:Langue (« Grammaire comparée [des langues indo-européennes] ») de R. S. P. Beekes, Modèle:Langue, Utrecht, 1990.
- Modèle:Article