Ambroise Vollard

{{#ifeq:||Un article de Ziki, l'encyclopédie libre.|Une page de Ziki, l'encyclopédie libre.}}

Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Biographie2 Ambroise Vollard est un marchand d'art<ref>Modèle:Article</ref>, galeriste, éditeur et écrivain français né le Modèle:Date de naissance à Saint-Denis de La Réunion et mort le Modèle:Date de décès à Versailles.

Il révéla Paul Cézanne, Paul Gauguin, Vincent van Gogh, Henri Matisse, Pablo Picasso<ref>Article paru dans Le Monde du 28 juin 2007.</ref>,<ref>Communiqué de presse du musée Jenisch de Vevey, Suisse en août 2006.</ref>. Avant-gardiste en matière d'art moderne, il se lia d'amitié avec les plus grands peintres de la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle et du début du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle. Passionné du Père Ubu d'Alfred Jarry, il était fasciné par la littérature.

Biographie

Fils de notaire, le jeune Ambroise quitte son île natale pour poursuivre des études à Montpellier, mais c'est à Paris qu'il fera finalement son droit. Il y développe une passion pour la peinture qui l'amène à se lancer dans le commerce de dessins et d'estampes dès 1890 dans son appartement montmartois. Il ouvre sa première véritable galerie parisienne en septembre 1893, au 37 rue Laffitte, la galerie Vollard.

Vollard expose par la suite de nombreux artistes majeurs comme Gauguin ou Matisse, ce dernier en 1904. Il en fréquente beaucoup d'autres, notamment Paul Cézanne ou Auguste Renoir, qui peindront son portrait, ainsi que les nabis. Il devient l'ami de Maurice de Vlaminck et contribue énormément à sa reconnaissance.

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Paul Cézanne : Ambroise Vollard, huile sur toile, 1899, Paris, Petit Palais.

Il se lance dans l'édition sous le nom de « Ambroise Vollard, éditeur », et publie de nombreux poètes dans des recueils illustrés par autant de grands maîtres. Fin 1895, il lance un album contenant neuf lithographies en couleurs, suite intitulée Les Peintres-graveurs, puis l'année suivante commence l'édition de l'Album d'estampes originales de la Galerie Vollard, qui comprend plusieurs séries<ref>André Mellerio, La Lithographie originale en couleurs, illustrations de Pierre Bonnard, Paris, Éditions de l'estampe et l'affiche, 1898.</ref>.

Vollard a publié 44 ouvrages illustrés et près de 80 gravures<ref>Modèle:PDF « Ambroise Vollard, éditeur », exposition Peggy Guggenheim Collection, Venise, Palazzo Venier dei Leoni, 6 mars au 26 mai 1996.</ref>, notamment par le biais du tireur Auguste Clot.

En 1897 et 1898, Alfred Sisley, Pierre Bonnard, Ker-Xavier Roussel et Édouard Vuillard, entre autres, exécutent à sa demande des lithographies en couleur<ref>Ambroise Vollard, « le goût de l'estampe ».</ref>.

Il compte parmi ses clients de grands collectionneurs comme Gertrude Stein et son frère Leo, Ivan Morozov et Sergueï Chtchoukine, ou encore l'Américain Barnes.

Fichier:Portrait of Ambroise Vollard by Pierre-Auguste Renoir.jpg
Ambroise Vollard (1908) par Auguste Renoir.
Vollard est ici présenté sous des traits quelque peu idéalisés : c'était, à cette époque, un homme gros, souvent moqué pour sa calvitie et son nez bulbeux<ref name="Courtauld">Étiquette décrivant le tableau à la Courtauld Gallery de Londres.</ref>.

Il rencontre Alfred Jarry au cours de l'année 1900, dans le cadre de la préparation de l'Almanach du Père Ubu<ref>Modèle:PDF « De Jarry à Vollard, de Vollard à Jarry », préface d'Agnès Antoir à Votez Ubu Colonial, 2014.</ref>. À son contact, Vollard se découvre écrivain et commet, plus tard, notamment plusieurs variations, autour du personnage Ubu, à partir de 1917.

Fichier:Hôtel dit d'Hercule, 5-7, rue des Grands-Augustins -3.JPG
Plaque commémorative du 7, rue des Grands-Augustins.

C'est chez lui qu'a lieu en juin 1901 la première exposition, conjointement avec Francisco Iturrino, de Pablo Picasso, jeune peintre espagnol récemment installé à Paris (et qui peindra également son portrait). Vollard publiera aussi plusieurs ensembles de gravures de Picasso, dont Le Chef-d'œuvre inconnu de Balzac, en 1931, et, surtout, la Suite Vollard<ref>Picasso's Vollard Suite, introduction d'Hans Bolliger, Thames and Hudson, Londres, 1956.</ref>, forte de cent planches réalisées entre 1930 et 1937.

Entre 1913 et 1918, Vollard convainc Auguste Renoir, déjà paralysé par une sévère polyarthrite rhumatoïde, de s'adonner à la sculpture en s'adjoignant la collaboration de Richard Guino, un jeune sculpteur d'origine catalane qu'Aristide Maillol, d'abord approché, a recommandé. Rémunéré par Vollard, Guino pour Renoir crée des œuvres majeures : Vénus Victrix<ref name="+1">Paris, musée d'Orsay</ref>, le Jugement de Pâris<ref name="+1"/>, la Grande Laveuse<ref>Martigny, Fondation Gianadda, parc de sculptures.</ref>, le Forgeron<ref name="+1"/>,<ref>Voir : Renoir sculpteur ? Emmanuelle Héran, catalogue de l'exposition Renoir au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, Galeries nationales du Grand Palais, Paris, du 23 septembre 2009 au 4 janvier 2010.</ref>Modèle:Note.

En 1914, la guerre oblige Vollard à fermer sa galerie parisienne. Par sécurité, il transfère ses tableaux dans la région de Saumur. Il ne rouvre qu'en 1919 après la fin des hostilités. Modèle:Refnec du fait du percement du boulevard Haussmann en 1924, ce qui l'oblige à déménager dans le [[7e arrondissement de Paris|Modèle:7e]] dans son hôtel particulier au 28 rue de Martignac, qu'il n'ouvre que sur rendez-vous.

En 1930, il prend Marie Dormoy à son service comme secrétaire<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Elle fera également fonction de dame de compagnie, jusqu'à la mort de Vollard en 1939, en l’accompagnant à Vittel où il se rend régulièrement en cure<ref>« Léautaud, misanthrope érotomane », Bernard Pivot, Le Journal du Dimanche, 22 avril 2012 (consulté le 7 mars 2017).</ref> (Léautaud la soupçonnait d'avoir été sa maîtresse, comme elle l'avait été de l'écrivain André Suarès<ref>Ambroise Vollard : Gens de peinture II, sur leautaud.com.</ref>).

Le Modèle:Date, Le Réunionnais annonce la mort d'Ambroise Vollard dans un accident de voiture, peu après ses 73 ans. Il semblerait qu'alors qu'il dormait à l'arrière du véhicule, un cahot de la route ait précipité sur sa nuque une statue posée sur la plage arrière. Mais pour Paul Morand dans Journal inutile tome 2 p 292 sa mort serait lié au choc d'une casserole contenant du cassoulet installé à l'arrière de sa Rolls lors de l'accident.

Distinctions

Postérité

Lorsque Ambroise Vollard meurt subitement en 1939, des projets en cours sont interrompus et le fonds d'estampes du célèbre marchand d'art intéresse beaucoup de monde, y compris aux États-Unis<ref name="gaillemin2021">Modèle:Article.</ref>.

Comme il n'a pas pris le soin de faire un testament, son inestimable collection de plusieurs milliers d’œuvres est dispersée ; cependant, la partie réservée à ses ayants droit étant inaliénable, ceux-ci doivent régler à l'État les frais afférents et, pour cela, mettent en vente certaines pièces. Certains de ses tableaux se retrouvent donc dans les plus grands musées du monde ou dans des collections privées.

Accompagné de Modèle:LienModèle:Note, Henri Marie Petiet, marchand et éditeur d'estampes, se rapproche de Lucien Vollard, frère d'Ambroise, puis découvre en Modèle:Date- la collection d'environ Modèle:Unité de ce dernier. Petiet acquiert finalement l'ensemble du fonds d'estampes de Vollard à la fin de la Seconde Guerre mondiale<ref name="gaillemin2021"/>.

Le dépôt de la Société générale

Entre 1938 et Modèle:Date-, Vollard a comme secrétaire Erich Šlomović un étudiant de nationalité yougoslave. En Modèle:Date-, après la mort de Vollard et au moment de l'entrée en guerre, Šlomović, confie aux coffres d'une agence de la Société générale à Paris une partie d'un lot global de près de 500 pièces et en emmène une autre partie à Zagreb où a lieu une exposition en 1940. Šlomović est assassiné par les nazis à la fin de 1942. L’agence bancaire parisienne résilie le contrat de garde en 1946, ouvre le coffre et va conserver son contenu à Nantes jusqu’en 1977, où il est inventorié par un commissaire-priseur en vue d'une vente qui est annoncée dans la presse.

Alertés, les héritiers des deux parties, Vollard et Šlomović, s'opposent et attaquent la banque. Finalement, la conduite de la banque est jugée comme conforme à la loi, les œuvres sont partagées entre les héritiers des deux parties mais au plus grand bénéfice de ceux d’Ambroise Vollard car, si la cour n’apportait pas la preuve que Šlomović avait bien exercé des fonctions de courtier ou même de préposé pour le compte de Vollard, il ne fallait pas omettre la possibilité d’un mandat occasionnel ayant pu porter sur tout ou partie des œuvres qui lui avaient été remises<ref name="coffrevollard">« Les trésors du “coffre Vollard” vendus en juin » par Pierrick Moritz, sur artwithoutskin.com, 28 avril 2010.</ref>.

Les cent quarante-et-une pièces retrouvées dans le coffre de la banque, sont vendues en Modèle:Date- par Sotheby's à Paris et à Londres<ref>Article paru dans Le Monde du Modèle:1er juillet 2010.</ref>. Le reste de la collection de Šlomović, constituée d'environ trois cent cinquante pièces, se trouve aujourd'hui encore au musée national de Belgrade.

Un litige est en cours (2014) devant une cour de Belgrade entre les héritiers Šlomović, la succession Vollard et l'État serbe pour déterminer la propriété de ces tableaux.

Commentaire

Dans son livre Sympathie pour le Fantôme, l'écrivain Michaël Ferrier rappelle qu'Ambroise Vollard fut Modèle:Citation

Hommages

Expositions et conservation

Quelque cent soixante-dix pièces ont été rassemblées en 2007 au musée d'Orsay à l'occasion de l'exposition « De Cézanne à Picasso, chefs-d’œuvre de la galerie Vollard »<ref>Présentation de l'exposition sur le site du musée d'Orsay.</ref>,<ref>Article dans L'Express du 18 juin 2007.</ref>.

En 2021, le Petit Palais organise la rétrospective « Édition limitée. Vollard, Petiet et l'estampe de maîtres »<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Une petite partie de la collection Vollard est conservée au musée Léon-Dierx de Saint-Denis de la Réunion, donation d'Ambroise Vollard en 1912 et donation de son frère en 1947.

Écrits

Certains des titres ci-dessous sont sortis en édition limitée et numérotée avec des estampes signées aux éditions Ambroise Vollard.

  • Jean-Louis Forain, [S.l.] : [s.n.] , [1905].
  • Auguste Renoir, Paris, Éditions Georges Crès, 1910 — plusieurs rééditions.
  • Paul Cézanne, Paris, Éditions G. Crès, 1914.
  • Degas (1834-1917), Paris, Éditions G. Crès, 1924.
  • Sainte Monique, Paris, Éditions Émile-Paul, 1927.
  • Recollections of a Picture Dealer, Boston, Little Brown, 1936 — publié en français : Souvenirs d'un marchand de tableaux, Paris, Albin Michel, 1937.
  • En écoutant Cézanne, Degas, Renoir, Paris, Bernard Grasset, 1938 — réédition avec une préface de Maurice Rheims, 2003.

Le Père Ubu

  • Le Père Ubu à l'hôpital, Paris, 1917.
  • Le Père Ubu à l'aviation, croquis par Pierre Bonnard, Paris, Éditions G. Crès, 1918.
  • La politique coloniale du Père Ubu, croquis par Georges Rouault, Éditions G. Crès, 1919.
  • Le Père Ubu à la guerre, dessins de Jean Puy, Paris, Éditions G. Crès, 1920.
  • Les réincarnations du Père Ubu, illustrations de Georges Rouault, Paris, Le Divan, 1925.
  • Le Père Ubu au pays des soviets, Paris, Librairie Stock, 1930.

Notes et références

Notes

Modèle:Références

Références

Modèle:Références

Voir aussi

Modèle:Autres projets

Bibliographie

  • Œuvre importante de Degas, provenant de la collection Ambroise Vollard, Paris, galerie Charpentier, 1949.
  • {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Una E. Johnson (1944), Ambroise Vollard Éditeur. Prints, books, bronzes, New York, Museum of Modern Art, 1977 Modèle:ASIN.
  • {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Ralph Jentsch (sous la direction), Ambroise Vollard, éditeur, catalogue raisonné, Stuttgart, Gert Hatje Verlag/ Herzog Anton Ulrich-Museum, 1994 Modèle:ASINexpositions à Brunswick, Venise (Peggy Guggenheim), Bolzano.
  • Daniel Wildenstein et Yves Stavridès, Marchands d'art, Paris, Plon, 1999, chapitres I et II Modèle:ISBN.
  • Jean-François Rebeyrotte, La Collection Ambroise Vollard du musée Léon-Dierx, photographies de Jacques Kuyten, Paris, Somogy, 2000.
  • Modèle:Ouvrage.
  • Modèle:Article.
  • Anne Roquebert, Ann Dumas, Douglas-W Druick et Gloria Groom, De Cézanne à Picasso : chefs-d’œuvre de la galerie Vollard, catalogue d'exposition, Paris, Musée d'Orsay/ RMN, 2007 — cf. catalogue du Metropolitan Museum of Art, 2006.
  • Jean-Paul Morel, C'était Ambroise Vollard, biographie avec un choix de textes d'Ambroise Vollard ainsi que des témoignages et documents, Fayard, 2007 Modèle:ISBN.
  • Michaël Ferrier, Sympathie pour le fantôme, Paris, Gallimard, 2010 Modèle:ISBN.

Articles connexes

Liens externes

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