Amphisbène (mythologie)
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L’amphisbène est, dans la mythologie grecque, un serpent légendaire possédant une tête à chaque extrémité du corps. On trouve des représentations similaires en Mésoamérique et en Amérique du Sud<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.
Selon Lucain, l'amphisbène fut engendré par le sang qui coulait de la tête tranchée de la Gorgone Méduse, alors que Persée survolait le désert de Libye en la tenant à la main. L'armée de Caton<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} When Cato the Younger’s army marched through Libya, during the Roman civil war</ref> la rencontra ainsi que d'autres serpents pendant sa marche. L'amphisbène se nourrit des cadavres laissés à l'abandon. Ce monstre est évoqué par plusieurs poètes, comme Nicandre, John Milton, Alexander Pope, Alfred Tennyson, Aimé Césaire<ref>Modèle:Lien web.</ref> et Housman, et cette créature mythologique aux pouvoirs légendaires a été mentionnée par Lucain, Pline l'Ancien, Isidore de Séville et Thomas Browne, ce dernier ayant démenti son existence. Pourtant, il semble inspiré d'un reptile bien réel, formant le groupe des Amphisbaenia.
Étymologie
Cette créature est mentionnée sous des noms très variables, comme amphisbaena, (pluriel : amphisbaenae), amphisbaina, amphisboena, amphisbona, amphista, amphivena ou anphivena, les deux derniers étant féminins.
Le nom d'origine, ἀμφίσβαινα, est tiré de l'adverbe grec ἀμφίσ (amphis), qui signifie Modèle:Citation, et du verbe βαίνω (baínô), qui signifie Modèle:Citation ; amphisbène signifie donc Modèle:Citation<ref name="amphis">Modèle:Ouvrage</ref>, Modèle:Citation<ref name="Borges">Modèle:Ouvrage</ref> ou Modèle:Citation<ref name="Bailly">Modèle:Ouvrage</ref> ou Modèle:Citation<ref name="Brasey"/>.
Mentions
La toute première mention de l'amphisbène figure dans la Pharsale de Lucain, lorsque les soldats de Caton traversent les déserts d'Afrique et croisent plusieurs serpents : Modèle:Citation bloc
Auparavant, le récit de Persée se rendant en Éthiopie mentionnait que, du sang coulant de la tête tranchée de la Gorgone Méduse alors qu'il volait en la tenant dans sa main naquirent plusieurs serpents.
Pline l'Ancien reprend la description de Lucain en ajoutant une petite précision : l'Amphisbène a deux têtes, comme si une seule ne lui suffisait pas pour décharger son venin<ref>Pline l'Ancien, Histoire naturelle, livre 8, XXV </ref>. Il précise aussi plus loin que cet animal a des vertus médicinales<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.
Au Moyen Âge, l'encyclopédie de Brunetto Latini, Modèle:Lien, mentionne également cette créature : Modèle:Citation bloc
Au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, l'existence de l'amphisbène est fermement démentie par Thomas Browne, qui observa qu'il n'y a pas d'animal sans dessus et dessous, avant et arrière, gauche et droite, et qu'un animal à deux extrémités antérieures ne peut donc pas exister.
Dans les Antilles et certaines régions d'Amérique est mentionné un animal similaire, sous le nom de Modèle:Citation, Modèle:Citation ou Modèle:Citation. Selon la légende, les fourmis l'entretiennent et si ce serpent est coupé en deux morceaux, ceux-ci se rassemblent<ref name="Borges"/>. Cette proximité lui a valu le surnom de "mère" ou "roi" des fourmis<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.
T.H. White suggère que les descriptions de serpents à deux têtes dérivent des Amphisbaenia, reptiles bien réels du même nom, dont la queue est terminée par un cartilage imitant une seconde tête. Si le serpent est attaqué, il dresse ses deux extrémités, et le prédateur, ne sachant laquelle est dangereuse, abandonne souvent la partie ; s'il insiste, la queue est détachable, comme celle des lézards. Animal nocturne, il vit dans des terriers où il peut effectivement se mouvoir aussi vite en avant qu'en arrière. En revanche, il est pratiquement aveugle (ses yeux étant recouverts d'une membrane), et il n'est pas venimeux, mais sa morsure peut être dangereuse, car il a tendance à arracher les chairs, et sa gueule est un réservoir de bactéries<ref>Modèle:Article</ref>. Cet animal se trouve dans les pays méditerranéens, principalement l'Afrique du Nord et la péninsule ibérique, d'où la plupart des légendes mentionnant les amphisbènes sont issues<ref>Modèle:Lien web</ref>. Il existe aussi en Inde (où il est considéré comme un animal sacré), et en Amérique.
Descriptions
Les premières descriptions de l'amphisbène durant l'antiquité grecque le dépeignent simplement comme un serpent venimeux à deux têtes. Cependant, l'époque médiévale et ses miniatures lui attribuent souvent deux pattes, voire plus, en particulier des pattes de poulet ainsi que des ailes à plumes. Certains le décrivent même comme une créature draconique à cornes, avec une tête sur sa queue de serpent et de petites oreilles rondes, tandis que d'autres lui ont représenté deux cous de taille égale, de sorte qu'il est impossible de déterminer quelle tête est à l'arrière. De nombreuses descriptions de l'amphisbène disent que ses yeux brillent comme des bougies ou des éclairs, mais le poète Nicandre semble contredire cela. Diverses qualités lui sont attribuées, entre autres celle de nager, d'hypnotiser, d'être très rapide, d'avoir des crocs venimeux, et de tuer par un simple regard durant les nuits de pleine lune.
L'amphisbène était également réputé pouvoir se reconstituer lorsqu'il était coupé en deux, et même être mis en pièces sans en mourir<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.
Selon Édouard Brasey, l'amphisbène est une créature mi-serpent, mi-oiseau, avec deux têtes mi-noir et mi-argent à chaque extrémité de son corps ophidien, parfois représentée avec l'aspect du basilic. Incapable de voler, il serait néanmoins capable de mordre des deux côtés, rapide comme l'éclair, et aurait le pouvoir d'hypnotiser ses victimes grâce à l'éclat extraordinaire de ses yeux. Il commanderait aussi aux autres serpents et résisterait aux grands froids<ref name="Brasey">Modèle:Ouvrage</ref>.
L'amphisbène était réputé pouvoir avancer aussi bien en avant qu'en arrière<ref name="amphis"/>. Quand une tête dort, l'autre reste éveillée pour faire le guet.
Propriétés médicinales
Dès l'Antiquité, l'amphisbène avait de nombreux usages dans l'art de la médecine traditionnelle. Il est dit que les femmes qui portaient un amphisbène vivant autour de leur cou seraient protégées des maladies ; cependant, si le but était de guérir des maux tels que l'arthrite ou le rhume, il ne fallait porter que la peau de l'animal. En Espagne, en revanche, la seule vue du serpent pourrait provoquer un avortement. En mangeant la viande d'un amphisbène, on pouvait attirer de nombreux prétendants du sexe opposé. Tuer un amphisbène durant la pleine lune pouvait donner du pouvoir à celui qui est pur de cœur et d'esprit. Les personnes souffrant du froid pendant leur travail pouvaient clouer sa carcasse ou sa peau à un arbre pour se tenir chaud, le processus permettant aussi à l'arbre d'être abattu plus facilementModèle:Refnec.
Art et Héraldique
On peut retrouver l'amphisbène dans l'art (bracelets), ou en héraldique, où il figure sur les blasons inspirés des bestiaires médiévaux. Il est alors classiquement représenté comme un serpent ayant une seconde tête au bout de la queue ; il peut prendre principalement trois formes :
1) (type antique) : disposé en cercle ouvert ou en forme de huit inachevé , les deux têtes affrontées.
2) (religieux) : en forme de S (ou Z), les têtes étant respectivement or ou argent pour la partie supérieure, et sable (donc noire) pour l'inférieure. Complet, l'amphisbène est représenté avec la partie lumineuse ailée et la partie ténébreuse membrée (c'est-à-dire dans ce cas avec une paire de pattes écailleuses). Symbolique : victoire du Bien sur le Mal.
3) (héraldique) :en forme de dragon, souvent pourvu de deux pattes et d'ailes ; il ne se distingue de l'amphiptère ou de certains types de basilic que par sa seconde tête au bout de la queue. Commun, il est uni, les deux têtes sont indifférenciées, leur couleur n'importe pas.
Références modernes
L’Amphisbène est le titre d'un roman d'Henri de Régnier, paru en 1912.
Notes et références
Modèle:Traduction/Référence Modèle:Références
Voir aussi
Bibliographie
- Pline, Histoire naturelle, livre 8, XXV.
- Hélène Naïs, Les Animaux dans la poésie française de la Renaissance, 1961.
- Michel Pastoureau, Traité d'héraldique, 1979, Picard.
- Modèle:Ouvrage
- Modèle:Ouvrage
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Jonathan Hunt, Bestiary: An Illuminated Alphabet of Medieval Beasts. Hong Kong: Simon & Schuster, 1998. Modèle:ISBN
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Johnathan M Richards, The Ecology of the Amphisbaena. Dragon #215, TSR, 1995.
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Sidney J Levy, Stalking the Amphisbaena, Journal of Consumer Research, 23 (3), Dec. 1996, pp. 163-176
Articles connexes
Liens externes
- À la recherche de l'amphisbène, vidéo cultureGnum (Canal-U), F. Gallaire, avril 2023.
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Représentation dans le bestiaire médiéval
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Theoi Greek Mythology : Amphisbaena