Aragonite

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Modèle:Infobox Minéral

L’aragonite est un minéral composé de carbonate de calcium Modèle:Fchim (avec des traces de Sr, Pb et Zn), c'est donc un polymorphe de la calcite et de la vatérite. Ses cristaux peuvent atteindre Modèle:Unité de long<ref>Kenneth W. Bladh, Richard A. Bideaux, Elizabeth Anthony-Morton, Barbara G. Nichols, The Handbook of Mineralogy, volume IV, Mineralogical Society of America, 2000</ref>.

Inventeur et étymologie

L'aragonite a été décrite dès 1609 par Anselmus Boëtius de Boodt sous le nom de stillatitius lapis, mais sa description moderne de référence est celle d'Abraham Gottlob Werner en 1797.

Le mot aragonite dérive de son topotype, proche de Molina de Aragón, en Espagne<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Topotype

Molina de Aragón, dans la province de Guadalajara (région de Castille-La Manche, Espagne)<ref name=":0">Modèle:Ouvrage</ref>.

Cristallographie

Fichier:Aragonite2.png
Fichier:Aragonite Mineral Macro.JPG
Modèle:Centrer

Cristallochimie

L’aragonite sert de chef de file à un groupe de minéraux isostructurels qui porte son nom :

Groupe de l’aragonite

Habitus

Elle donne des cristaux en prismes allongés, très souvent maclés parallèlement à (110) formant alors des macles simples à deux cristaux ou des lamelles traversant le cristal, simulant un prisme hexagonal, ou des groupes de trois cristaux simulant un prisme hexagonal (macle mimétique). Aussi en masses fibreuses, oolithiques, columnaires, coralloïdes. Clivage (010) plus ou moins distinct. L'aragonite est souvent transparente à translucide.

Synonymie

  • arragonite : orthographe initiale donnée par Werner<ref>Franz Joseph Anton Modèle:Pc, Versuch einer Mineralogie für Anfänger und Liebhaber, etc., vol. 2, tome 2, Vienne, 1797, p. 1048</ref> et reprise par Haüy<ref name="Hauy">René Just Modèle:Pc, Traité de minéralogie, vol. 2, Paris, 1801, première édition en 4 volumes avec atlas (Modèle:1re distinction de la calcite)</ref> ;
  • chimborazite (Clarke, 1821)<ref>Edward Daniel Modèle:Pc, "On the Chemical Examination, Characters, and Natural History, of Arragonite, explaining also the Causes of the different Specific Gravity of its different Sub-Varieties", art. x in The Annals of Philosophy, vol. 2, nouvelle série, no. 1, juillet 1821, p. 57–62 : "The specific gravity also of this mineral from Chimboraço is 2.7. As it differs from all the other sub-varieties of the hard carbonate of lime in the change of colour which it sustains by the action of heat, we may venture to give it a name, founded on its locality, and call it Chimboraçite, although, perhaps, it may be some time before any additional specimens of it can be procured."</ref> : l'étymologie dérive du topotype, le volcan Chimborazo en Équateur ;
  • conchite (Agnes Kelly, 1900)<ref>Agnes Modèle:Pc, "Conchite, a New Form of Calcium Carbonate", in The Mineralogical Magazine and Journal of the Mineralogical Society, volume XII, 1900, p. 363–370</ref> ;
  • ktypéite (Lacroix, 1898), plus tard ctypéite (1900)<ref>Alfred Modèle:Pc, « Sur la ktypéite, nouvelle forme de carbonate de calcium, différente de la calcite et de l’aragonite », in Comptes rendus hebdomadaires des séances de l’Académie des sciences, tome 126, 1898, p. 602–605</ref> ;
  • iglite ou igloïte (Esmark, 1798) : décrite en Hongrie dans la localité d'Igol (Spišská Nová Ves en Slovaquie) qui a inspiré le nom<ref>Dictionnaire des sciences naturelles, volume 8, 1840, Modèle:P.</ref>,<ref>Jens Modèle:Pc, « Extrait d’Un voyage minéralogique en Hongrie, Transylvanie, et dans le Bannat, par M. Jens Esmark, publié à Freyberg, en l’an VI » in Journal des mines, N° XLVII, Thermidor, quatrième trimestre, Imprimerie de la République, Paris, an VI (1798), p. 805–830 : De là [Poratsch, aujourd’hui Poráč, en Slovaquie] l’auteur se rend à Iglo ou Neudorf [Spišská Nová Ves en Slovaquie] […] Dans la vallée d’Iglo, l’auteur a trouvé un fossile qui lui paraît ne pouvoir être rapporté ni au spath calcaire, ni à la zéolithe, ni même à la tremolithe […] L’auteur voudrait qu’on lui donnât le nom d’Iglite.</ref> ;
  • oserskite (Breithaupt) : aragonite trouvée à Nertschinski en Sibérie<ref>Alfred Louis Olivier Legrand Modèle:Pc, Manuel de minéralogie, 1874, Modèle:P.</ref> ;
  • stillatitius lapis (Anselmus Boëtius de Boodt, 1609) ;
  • winnieite.

Variétés

  • Aragonite coralloïde : variété d'habitus essentiellement d'origine karstique qui rappelle les coraux. Elle est présente dans de très nombreuses grottes dans le monde.
    • Synonymie :
      • chaux carbonatée coralloïde (Haüy, 1801)<ref name="Hauy" /> ;
      • flos ferri ;
      • stalactite Flos ferri (Carl von Linné, 1768) ;
      • stalagmites coralloïdes (Wallerius, 1778)<ref>Johann Gottschalk Wallerius, Systema mineralogicum, vol. 2, Vienne, 1778, p. 388</ref>.
  • Mossottite (Luca 1858) : variété strontifère d'aragonite<ref>Sebastiano de Luca, « Ricerche chimiche sull’arragonite di gerfalco (mossottite) », in Il Nuovo Cimento, no. 7, Pise, 1858, p. 453</ref> de formule idéale (Ca, Sr)CO3 connue dans une seule occurrence à Kraubath, Leoben, Styrie, Autriche.
    • Synonymie :
      • strontioaragonite.
  • Nicholsonite (Butler, 1913)<ref>Gurdon Montague Butler, "Some Recent Developments at Leadville. The Oxidized Zinc Ores", in Economic Geology, vol. 8, 1913, p. 1–18, nommée en l’honneur de S. D. Nicholson de la Western Mining Company</ref> : variété zincifère d'aragonite, de formule idéale (Ca, Zn)CO3 connue surtout à Tsmeb Namibie.
  • Tarnovizite (Breithaupt, 1841) : variété d'aragonite plombifère<ref>Johann August Friedrich Breithaupt, Vollständige Handbuch der Mineralogie, vol. 2, 1841, p. 252</ref>.
    • Synonymie :
      • tarnovicite, tarnowizite, tarnowitzite (variantes orthographiques pour la tarnovizite : dérive du topotype de cette variété, la localité de Tarnowitz (Haute-Silésie, Pologne)) ;
      • plumbo-aragonite (Collie, 1889)<ref>Collie, Journal of the Chemical Society, no. 55, London, 1889, p. 95</ref>.

Gîtologie

L’aragonite apparaît comme minéral primaire dans les roches métamorphiques de haute pression, mais la plupart des carbonates orthorhombiques apparaissent sous forme de minéraux de remplacement dans les roches sédimentaires, volcaniques et métamorphiques et de gisements, formés à basse température et pression de solutions aqueuses. On la retrouve aussi dans les stalactites.

Minéraux associés

Galerie

Gisements remarquables

Bahamas

  • Des dépôts massifs d'aragonite, de grande pureté et faciles à exploiter, ont été découverts sur les fonds marins de l'archipel<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Espagne

France

Maroc

  • Mine de Zelidja, Touissit, district de Touissit, préfecture d'Oujda-Angad pour la Tarnovizite.

Namibie

  • Mine de Tsumeb (Tsumcorp Mine), Tsumeb, région d’Otjikoto (Oshikoto). Pour la variété Tarnovizite<ref>Modèle:Dana II</ref>.

Biologie

À basse température l'aragonite est légèrement moins stable que la calcite, et hors des organismes vivants elle ne se forme généralement pas. Elle est par contre fréquemment biosynthétisée, constituant notamment la nacre et les perles des huîtres, la coquille des moules et d'autres coquillages, ainsi qu'une partie du squelette de la plupart des coraux durs et donc des récifs coralliens.

Environ la moitié des coquillages est formée d'aragonite (l'autre moitié étant constituée de calcite), certains coquillages comprenant les deux formes, comme les ormeaux. La coquille du lambi, gastéropode des Antilles, est formée exclusivement de microcristaux d'aragonite sur une matrice protéique<ref>R. Ballarini, A. Heuer, « Des secrets dans la coquille », in Pour la Science, octobre 2008, Modèle:P.</ref>. Le chiton possède un œil dont la lentille est constituée de cristaux d'aragonite.

Pour expliquer la biominéralisation de l'aragonite on invoque généralement la présence de protéines et d'autres molécules organiques qui modifieraient les processus de nucléation. En fait l'aragonite nuclée spontanément, sans aucun additif, dans les pores de diamètre inférieur au micron (indépendamment de leur longueur), dans des proportions qui ne dépendent que de ce diamètre<ref>Modèle:Article.</ref>,<ref>Modèle:Article.</ref>.

Aragonite, climat et acidification des océans

Diverses formes d'aragonites jouent un rôle majeur dans le cycle biogéochimique du carbone et dans les puits de carbone océaniques.

L'aragonite devient soluble dans l'océan au-delà d'une certaine acidité de l'eau (légèrement variable selon la température), c'est pourquoi elle est considérée comme un des traceurs et indicateurs de l'acidification des océans induite par les émissions anthropiques de Modèle:Formule chimique notamment. Elle est à ce titre choisie comme variable de contrôle de l'acidification des océans par les auteurs du concept des limites planétaires en 2009<ref name="Boutaud et Gondran">Modèle:Ouvrage.</ref>.

Selon les espèces, la coquille ou l’exosquelette de nombreux organismes marins est fait d'aragonite ou de calcite ou d'une superposition ou mélange de ces deux formes cristallines.

Plus l'eau est acide, plus il y aura compétition entre la construction biochimique du calcaire et sa dissolution chimique dans l’eau de mer ambiante. Dans une eau trop acide, des coquilles déjà formées peuvent se déliter en tuant les animaux qu'elles protégeaient<ref>J. C. Orr, V. J. Fabry, O. Aumont, Laurent Bopp, S. C. Doney, R. A. Feely, A. Gnanadesikan, N. Gruber, A. Ishida, F. Joos, R. M. Key, K. Lindsay, E. Maier-Reimer, R. Matear, P. Monfray, A. Mouchet, R. G. Najjar, G.-K. Plattner, K. B. Rodgers, C. L. Sabine, J. L. Sarmiento, R. Schlitzer, R. D. Slater, I. J. Totterdell, M.-F. Weirig, Y. Yamanaka, A. Yool, "Anthropogenic ocean acidification over the twenty-first century and its impact on calcifying organisms", Nature, vol. 437, 29 septembre 2005, p. 681–686, doi:10.1038/nature04095</ref>.

Selon les scénarios prospectifs retenus en 2013 et ayant fait consensus lors du Modèle:3e de 2012 sur l'acidification des océans, la situation est déjà critique localement pour quelques espèces vulnérables, mais elle le sera dans une grande partie des océans en 2100<ref name="igbp2013">IGBP ; international Geosphere Biosphere Program (2013), Présentation de [Ocean Acidification Summary for Policymakers] ; résumé pour les décideurs (IGBP, IOC, SCOR (2013). Ocean Acidification Summary for Policymakers – Third Symposium on the Ocean in a High-CO2 World. International Geosphere-Biosphere Programme, Stockholm, Sweden) (PDF, 26 pages, 2013, en anglais), et Infographie haute définition sur l'évolution du pH marin (JPG, 4.7mb) et de l'Aragonite (JPG, 4.4mb)</ref>.

Références

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Annexes

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes

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