Artémise Ire

{{#ifeq:||Un article de Ziki, l'encyclopédie libre.|Une page de Ziki, l'encyclopédie libre.}}

Modèle:Titre mis en forme Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Politicien Artémise Ire{{#if:|  }} (grec ancien : Modèle:Grec ancien) fut une des reines de l'ancienne cité grecque d'Halicarnasse en Carie (l'actuelle ville de Bodrum en Turquie) au Modèle:Lien siècle av JCModèle:Vérification siècle Elle gouverna sous la suzeraineté de l'Empire des Achéménides et participa à plusieurs batailles navales dont celles de l'Artémision, de l'Eubée et de Salamine.

Biographie

Artémise est aujourd'hui principalement connue au travers des écrits d'Hérodote, et plus particulièrement dans les livres VII (Polymnia) et VIII (Urania) de ses Histoires. Son père était Lygdamis, satrape d'Halicarnasse et sa mère, dont on ne connait pas l'identité, était originaire de Crète. Artémise s'empara du trône et de la fonction de tyran à la mort de son mari car son fils, Pisindelis, était alors encore un Modèle:Citation<ref> V. Sebillotte-Cuchet, « Hérodote et Artémisia d’Halicarnasse. Deux métis face à l’ordre des genres athénien », Clio. Femmes, Genre, Histoire, no 27, 1er janvier 2008, p. 8</ref> selon certains ou Modèle:Citation<ref name="a0">Hérodote, Histoires, P.-E. Legrand (éd.), Paris, 1951, vol. VII, 99</ref> selon d'autres. Reine d'Halicarnasse, elle régna également sur les îles de Cos, de Nisyros et de Calymnos. Considérée Modèle:Citation<ref>A. Tourraix, « Artémise d’Halicarnasse chez Hérodote, ou la figure de l’ambivalence », Collection de l’Institut des Sciences et Techniques de l’Antiquité, vol. 429, n° 1, 1990, p. 377</ref>, Artémise Ire{{#if:|  }} est devenue célèbre pour sa participation à la campagne de [[Xerxès Ier|Xerxès {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:|  }} }}]], roi de Perse, lors de la seconde guerre médique contre les Grecs, guerre durant laquelle elle se distingua à la bataille de Salamine en -480 où elle commanda cinq navires qualifiés comme, Modèle:Citation<ref name="a0" /> par Hérodote.

La bataille de Salamine

Modèle:Article détaillé

Fichier:Artemisia at the Battle of Salamis.jpg
  }}, à la bataille de Salamine, décochant des flèches aux Grecs (détail d'une toile de Wilhelm von Kaulbach)<ref name="WVK">Modèle:Ouvrage</ref>.

Avant la bataille de Salamine, elle préconisa au Grand Roi d'éviter le combat (Modèle:Citation<ref name="a1">Hérodote, Histoires, P.-E. Legrand (éd.), Paris, 1953, vol. VIII, 68</ref>, Modèle:Citation<ref name="a1" />) puis, ses conseils ayant été écartés, elle participa à la bataille et se démarqua par sa bravoure et sa pugnacité. Les Grecs auraient d'ailleurs pensé de cette reine qu'elle Modèle:Citation<ref>A. Mayor, Les Amazones : quand les femmes étaient les égales des hommes, VIIIe siècle av. J.-C.-Ier siècle apr. J.-C., Paris, 2017, p. 365</ref>.

C'est un événement en particulier, relaté seulement par Hérodote, qui a construit l'image d'Artémise en tant que stratège et guerrière accomplie. En effet, lors de cette bataille, alors qu'elle était poursuivie par un navire athénien mené par Ameinias de Pallène, elle fit le choix d'une entreprise risquée tout en faisant Modèle:Citation<ref>A. Tourraix, « Artémise d’Halicarnasse chez Hérodote, ou la figure de l’ambivalence », Collection de l’Institut des Sciences et Techniques de l’Antiquité, vol. 429, n° 1, 1990, p. 381</ref> afin de sauver son navire et son équipage. Cette décision consistait à s'attaquer au vaisseau du roi de Calynda, Damasithymos, pourtant lui aussi allié des Perses, trahissant ainsi ses propres alliées<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Dans ses textes, Hérodote admet lui-même ne pas savoir si le roi fut une victime collatérale de cette ruse ou si Artémise avait un contentieux avec lui : Modèle:Citation bloc Toujours est-il que le navire du roi sombra <ref name="a2" />, et, ayant vu cela, Ameinias partit croyant Artémise du côté des Athéniens. Il ne fut pas le seul trompé par le stratagème de la reine d'Halicarnasse puisque [[Xerxès Ier|Xerxès {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:|  }} }}]] qui Modèle:Citation<ref>P.-E. Legrand, « À propos de l’énigme de Salamine », Revue des Études Anciennes, vol. 38, n° 1, 1936, p. 59</ref>, pensa qu'elle avait coulé un navire ennemi. À cette occasion le roi de Perse aurait d'ailleurs dit : Modèle:Citation<ref>Hérodote, Histoires, P.-E. Legrand (éd.), Paris, 1953, vol. VIII, 88 (Modèle:Citation)</ref>.

L’absence de survivant joua un rôle important dans cette histoire, puisque personne ne put demander des comptes à Artémise sur ses actions. Ces dernières auraient été également impossibles si les navires avaient été plus identifiables, si, par exemple Modèle:Citation<ref>V. Sebillotte-Cuchet, « Hérodote et Artémisia d’Halicarnasse. Deux métis face à l’ordre des genres athénien », Clio. Femmes, Genre, Histoire, n° 27, 1er janvier 2008, p. 6</ref>.

Lors de cette même bataille, Artémise repêcha en particulier le corps d'Ariabignès, l'un des frères et amiraux de Xerxès, et le porta au souverain.

Selon une anecdote rapportée par Polyen, Xerxès offrit ainsi à Artémise une armure grecque complète tandis qu'il envoya une quenouille et un fuseau à l'amiral de la flotte athénienne<ref>Polyen, Stratagèmes, VIII, 53.</ref>.

Après la bataille de Salamine

Après la défaite des Perses, Xerxès interrogea ses officiers sur la conduite à tenir hésitant entre mener ses troupes vers le Péloponnèse lui-même ou se retirer de Grèce en laissant son général Mardonios en charge. Afin de résoudre son dilemme, il demande conseil auprès d'Artémise, Modèle:Citation<ref>Hérodote, Histoires, P.-E. Legrand (éd.), Paris, 1953, vol. VIII, 101 </ref>. Artémise lui suggéra alors de se retirer en Asie Mineure, en Perse, et soutint le plan de Mardonios, qui avait demandé Modèle:Nombre avec lesquels il comptait attaquer les Grecs en l’absence de Xerxès, car cette option présentait deux avantages :

  1. En cas de réussite, Xerxès pourrait affirmer que cette victoire était la sienne puisque Modèle:Citation<ref name="a3">Hérodote, Histoires, P.-E. Legrand (éd.), Paris, 1953, vol. VIII, 102</ref>.
  2. En revanche, en cas d'échec, Artémise indiqua que Modèle:Citation<ref name="a3" /> car le roi serait alors en sécurité et qu'il ne s'agirait pas vraiment d'une victoire pour les Grecs puisqu'ils auraient seulement fait Modèle:Citation<ref name="a3" />, c'est-à-dire Mardonios.

Xerxès, enchanté par son conseil, le suivit. Il envoya Artémise à Éphèse pour qu’elle s’occupe de ses fils illégitimes. En échange de ses services, les terres d’Artémise prospérèrent de son alliance avec les Perses.

Artémise et les Athéniens

À une époque où les femmes étaient majoritairement cantonnées à leur rôle d’épouse et de mère et n’étaient donc pas associées à la guerre et au gouvernement, la situation d’Artémise détonne. Sa présence lors de la bataille de Salamine, ainsi que ses exploits, se sont avérés être un problème Modèle:Citation<ref>Hérodote, Histoires, P.-E. Legrand (éd.), Paris, 1953, vol. VIII, 93</ref>. C’est d’ailleurs pourquoi ils mirent à prix, à hauteur de 10 000 drachmes, la tête d’Artémise, ne pouvant Modèle:Citation<ref>V. Sebillotte-Cuchet, « Artémise : l’Amazone qui a existé », L’Histoire, no 340, 2009, p. 26-27</ref>. Cette prime mentionnée par Hérodote souligne qu’au regard des Athéniens Modèle:Citation<ref name="a4">V. Sebillotte-Cuchet, « Hérodote et Artémisia d’Halicarnasse. Deux métis face à l’ordre des genres athénien », Clio. Femmes, Genre, Histoire, no 27, 1er janvier 2008, p. 5</ref>. Dans cette bataille, en tant que femme, Artémise n’était pas considérée comme Modèle:Citation<ref name="a4" />.

Puisque Artémise faisait la guerre, elle a été assimilée aux Amazones et cette perception par les Athéniens et les Grecs en général s’explique, en partie, en raison des descriptions que l’on a d’elle : elle aurait porté Modèle:Citation<ref>A. Mayor, Les Amazones : quand les femmes étaient les égales des hommes, VIIIe siècle av. J.-C.-Ier siècle apr. J.-C., Paris, 2017, p. 365.</ref>.

Opinions de contemporains

Fichier:Herodotus Massimo Inv124478.jpg
Copie d'un portrait posthume d'Hérodote datant du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle Modèle:Av JCModèle:Vérification siècle, palais Massimo alle Terme.

Hérodote semble avoir dans ses textes une opinion favorable d’Artémise (qui était d'Modèle:Citation<ref>V. Sebillotte-Cuchet, « Hérodote et Artémisia d’Halicarnasse. Deux métis face à l’ordre des genres athénien », Clio. Femmes, Genre, Histoire, no 27, 1er janvier 2008, p. 2</ref>) malgré son rôle et son soutien à la Perse lors de la Seconde Guerre médique. Tout comme Polyen, il vante sa combativité et son intelligence, mettant aussi l'accent sur son influence auprès de Xerxès. Toutefois, certains auteurs reprochent à Hérodote un manque de discernement car lui-même était originaire d'Halicarnasse. De plus, bien qu'il raconte cet épisode avec force détails, il est important de souligner qu'il n'a pas pu y assister, puisqu'il naquit durant l'année où cette bataille a eu lieu.

En plus de l'opinion des auteurs, nous pouvons grâce à eux nous faire une idée de celle de Xerxès. Ainsi Hérodote et Polyen rapportent l'admiration du roi quant aux avis d'Artémise (Modèle:Citation<ref>Hérodote, Histoires, P.-E. Legrand (éd.), Paris, 1953, vol. VIII, 69</ref>) et son comportement à Salamine.

Polyen revient également sur sa ruse, rapportant la prise de la ville de Latmos. Elle plaça des soldats en embuscade près de la cité puis, accompagnée de femmes, d'eunuques et de musiciens, célébra un sacrifice sur l'autel de la Mère des Dieux, se trouvant à sept stades de la ville. Lorsque les habitants de Latmos vinrent admirer la magnifique procession, les soldats entrèrent dans la ville et en prirent possession<ref>Polyen, Stratagèmes, VIII, 53. Une variante de la même ruse est cependant attribuée dans le même ouvrage à son successeur Mausole (VII, 23)</ref>.

Aristophane, quant à lui, mentionne le personnage d’Artémise dans sa pièce Lysistrata dans des vers déclamés par le Chœur des Vieillards : Modèle:Citation<ref>Aristophane, Théâtre complet, M.-J. Alfonsi (éd.), Paris, 1966, vol. II, p. 138</ref>. Écrite en -411, la comédie antique Lysistrata nous montre par cette réutilisation de la figure d'Artémise, soixante-neuf ans après les événements de la bataille de Salamine, que la reine d'Halicarnasse a beaucoup marqué les esprits de ses contemporains.

Un discours apocryphe attribué à Thessalos, un fils d'Hippocrate, décrit les ravages qu'elle aurait commis dans l’île de Kos qui aurait refusé de se soumettre au roi Xerxès en -493. À cette occasion, elle aurait subi la colère divine, sa flotte subissant une tempête et son armée étant touchée par la foudre, tandis qu'elle-même était frappée d'hallucinations<ref>Discours, décrets et harangues ch 27 en ligne</ref>.

Une légende, rapportée par Photios quelque treize siècles plus tard, narre le fait qu'elle tomba amoureuse d'un certain Dardanos d'Abydos, mais cet amour n'était pas partagé. Aussi, furieuse, elle lui fit crever les yeux dans son sommeil et se jeta dans la mer du haut d'un cap rocheux, au sud de l'île de Leucade. C'est le « saut de Leucade ».

Dans la culture populaire

Cinéma

Fichier:EvaGreenByTFL2009TIFF.jpg
  }} dans 300 : La Naissance d'un Empire.

En 1962, le rôle d'Artémise est interprété par Anne Wakefield dans le film La Bataille des Thermopyles.

En 2014, le rôle d'Artémise est interprété par Eva Green dans le film 300 : La Naissance d'un Empire, adaptation du roman de Frank Miller, Xerxes, et qui fait suite au film 300, centré sur la bataille des Thermopyles<ref>Modèle:Article</ref>.

Dans ce dernier, Eva Green y incarne une « reine impitoyable et sexy »<ref name=":0" />, « d’une persuasion envoûtante et maléfique »<ref>Modèle:Lien web</ref>. Interviewée à ce sujet par la revue Entertainment Weekly, l’actrice indique voir dans ce rôle une sorte de mixte entre « Lady McBeth et Cléopâtre », dont l’attraction pour son ennemi, Thémistocle, viendra se mêler au conflit<ref name=":0">Modèle:Lien web</ref>. « Dans d’autres circonstances, ça aurait pu donner lieu à une histoire d’amour » analyse-t-elle<ref name=":0" />.

L'histoire du personnage diffère sensiblement de celle racontée par les sources historiques. En effet, dans le film, Artémise est tuée d'un coup d'épée dans le ventre en combat singulier par Thémistocle lors de la bataille de Salamine, alors qu'Hérodote indique qu'elle parvient à prendre la fuite et conseille même Xerxès sur la suite des opérations.

Littérature

Artémise figure dans le roman Creation de Gore Vidal, paru en 1981, qui dépeint les guerres grecques.

Art contemporain

Hommages dans la marine

  • Un contre-torpilleur iranien (persan : ناوشکن) construit sous la Dynastie Pahlavi fut nommé en son honneur.
  • Le ferry grec Panagia Skiadeni était précédemment baptisé Artemisia (ainsi que Star A, Orient Star et Ferry Tachibana).

Bibliographie

Sources antiques

Études

Sources radiophoniques

Notes et références

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Articles connexes

Liens externes

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