Art brut

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Modèle:Voir homonymes Modèle:Autre4

Fichier:Losanna, collection de l'art brut, 04.JPG
Une salle d'exposition de la Collection de l'art brut à Lausanne.

« Art brut » est le terme par lequel le peintre Jean Dubuffet désigne les productions de personnes exemptes de culture artistique. Il a regroupé certaines de ces productions au sein de la Collection de l'art brut à Lausanne.

S'il est certain que le terme « art brut » vient de Jean Dubuffet : Modèle:Citation, on ne peut pas réduire son intérêt pour l'art des fous à cette seule date.

Bien avant, dès 1922, Dubuffet s'intéresse déjà aux travaux du docteur Hans Prinzhorn, qui a rassemblé les œuvres de malades mentaux, constituant un Musée d'art pathologique à Heidelberg. Il découvre aussi l'exposition du docteur Walter Morgenthaler, médecin chef de la clinique de la Waldau près de Berne. C'est Walter Morgenthaler, précurseur de l'intérêt porté par d'autres à « l'art brut », qui, en 1914, découvre le talent artistique du patient Adolf Wölfli. C'est lui encore qui reconnaît le premier l'importance des objets archivés à la clinique. Grâce à ce pionnier de la psychiatrie, le musée actuel possède un fonds suffisant pour alimenter ses expositions temporaires<ref name="CLille 160"> Modèle:Harvsp.</ref>.

La collection Morgenthaler que Dubuffet a vue est exposée au musée Psychiatrie-Musée Berne<ref>Collection Morgenthaler, musée de la psychiatrie de Berne.</ref>.

En 1923, alors qu'il accomplit son service militaire au service météorologique de la tour Eiffel ou, selon les biographes, au service de la compagnie météorologique du fort de Saint-Cyr<ref name="Picon Dubuffet Mathey 32">Modèle:Harvsp.</ref>, Dubuffet a connaissance des cahiers illustrés de Clémentine R. (Clémentine Ripoche), visionnaire démente qui dessine et interprète la configuration des nuages. Cette même année à Liège est créée la Fédération spirite internationale<ref name="CLille 161"> Modèle:Harvsp.</ref>. Dubuffet s'intéresse également à certaines œuvres du fonds Heidelberg qui ont été exposées à la Kunsthalle de Mannheim. 1923 est aussi l'année de l'internement de Louis Soutter, dont Dubuffet ne découvrira l'œuvre qu'en 1945<ref name="CLille 162"> Modèle:Harvsp.</ref>.

Création de l'art brut

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Adolf Wölfli, Irren-Anstalt Band-Hain (1910), Lausanne, Collection de l'art brut.
Fichier:06 Anna Zemánková, Bez názvu, 60. léta.jpg
Anna Zemánková, Sans titre (1960), localisation inconnue.

Le terme d'art brut a été employé en 1945 par Dubuffet lors de son périple dans les hôpitaux psychiatriques en Suisse cette année-là avec Jean Paulhan. L'expression apparaît par écrit dans une lettre qu'il a adressée au peintre suisse René Auberjonois, le Modèle:Date-<ref name="CLille 161"/>,<ref group="note">Date confirmée par le catalogue de l'exposition à la Halle Saint-Pierre du Modèle:Date- au Modèle:Date-.</ref>. Grâce à ses amis Jean Paulhan et Raymond Queneau, il découvre les créations d'adultes autodidactes ou psychotiques. Et c'est Paul Budry, qui a passé son enfance à Vevey, qui le met en contact avec le cercle médical suisse. Dubuffet entreprend alors avec Paulhan son premier voyage de prospection pendant trois semaines dans les hôpitaux psychiatriques suisses. À l'occasion d'un deuxième voyage en Suisse, et après avoir échangé de nombreux courriers avec lui, Dubuffet rencontre le psychiatre genevois Georges de Morsier, dont la patiente, Marguerite Burnat-Provins, intéresse le peintre pour ses recherches sur l'art brut<ref name="Lucienne 40">Modèle:Harvsp.</ref>.

Deux ans auparavant, en Modèle:Date-, le poète Paul Éluard, qui entretient des liens étroits avec de nombreux artistes, se réfugie à l'hôpital psychiatrique de Saint-Alban, dirigé par le docteur Lucien Bonnafé (proche des surréalistes) et François Tosquelles, et y découvre les œuvres de patients, qu'il rapporte à Paris, notamment celles d'Auguste Forestier, qui fabrique des petites statues avec des bouts de ficelle, de bois ou de métal, et qu'Éluard fait connaître à Picasso, Raymond Queneau et Jean Dubuffet<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Dans cet hôpital, aujourd'hui considéré comme le berceau de la psychothérapie institutionnelle, les créations de certains patients étaient déjà conservées depuis 1914 et ont par la suite rejoint les plus grandes collections d'art brut<ref>Trait-d'union, catalogue d'exposition, Modèle:Date--Modèle:Date-, château de Saint-Alban, Les Chemins de l'art Brut ; Villeneuve-d'Ascq, Musée d'art moderne Lille Métropole, 2007.</ref>.

En Modèle:Date-, Jean Dubuffet se rend à l'asile de Rodez pour voir Antonin Artaud. Le docteur Ferdière qui soigne Antonin Artaud lui conseille de se rendre à l'hôpital de Saint Alban<ref name="MT 53">Modèle:Harvsp.</ref>, ce que le peintre fera par la suite<ref>"Trait d'union, les chemins de l'art brut (6)" au Château de Saint-Alban-sur-Limagnole, Le Poignard Subtil, Modèle:Date-.</ref>. Dubuffet visite encore d'autres hôpitaux psychiatriques et des prisons, rencontre des écrivains, artistes, éditeurs ainsi que des conservateurs de musée et des médecins<ref name="CLille 163"> Modèle:Harvsp.</ref>.

Les biographies de Dubuffet ne donnent cependant pas la même version de la rencontre Éluard/Dubuffet, ni de sa découverte de l'artiste Auguste Forestier : Modèle:Citation La fondation Dubuffet donne approximativement les mêmes informations<ref>1943, Paul Éluard à Paris.</ref>. Ceci pose quelques contradictions : Paul Éluard ne pouvait pas être, fin 1943, à la fois caché à l'hôpital psychiatrique de Saint-Alban et présenté à Dubuffet par Jean Paulhan à Paris. De plus, Dubuffet n'a pas pu découvrir l'artiste Forestier par Éluard s'il n'en a entendu parler que par le docteur Ferdière à Rodez qui lui a conseillé en 1945 de se rendre à l'hôpital de Saint-AlBan<ref name="MT 53" />.

Dubuffet prolonge ensuite les découvertes et les travaux faits par le docteur Hans Prinzhorn dans les années 1920 sur l'art des « fous », mais aussi l'étude que le docteur Morgenthaler a consacrée en 1921 à un interné psychiatrique qui reste l'un des plus emblématiques représentants de l'art brut, Adolf Wölfli, dont il a découvert les talents en 1914, sous le titre allemand Ein Geisteskranker als Künstler<ref name="CLille 162"/>. Le docteur Morgenthaler était Modèle:Citation ; il a rassemblé, outre l'œuvre de Wölfli, plusieurs milliers d'œuvres réalisées par des patients<ref>Exposition le ciel est bleu 2008.</ref>.

Modèle:Article connexe

Très vite, en parcourant les asiles psychiatriques de Suisse, où il rencontre Aloïse, et de France, puis en y intégrant des créateurs isolés et ceux que l'on a qualifiés de « médiumniques », Dubuffet constitue une collection d'œuvres qui sera administrée par la Compagnie de l'art brut (à laquelle sera associé un temps André Breton) à Paris et qui, après bien des péripéties, sera finalement hébergée à Lausanne en 1975, où elle se trouve toujours, sous l'appellation de « Collection de l'art brut »<ref name="CLille 163" />.

Marcel Réja alias Paul Meunier et les autres psychiatres

La première étude de l'art des fous est parue en 1906, écrite par le docteur Paul Meunier (1873-1957)<ref>Notice BNF.</ref>, psychiatre et poète sous le titre L'Art chez les fous, le dessin, la prose, la poésie<ref>Notice BNF.</ref>. Il a été le premier en France au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle à s'intéresser aux fous Modèle:Citation<ref name="Réja94 VII"> Introduction de Pierre Vermeersch, historien d'art, dans Modèle:Harvsp.</ref>. Réja se proposait d'étudier les œuvres des fous pour comprendre le génie, en fait, pour comprendre le paradoxe de la création. Modèle:Citation Marcel Réja qualifiait ces fous-artistes d'« humbles adeptes qui sont au maître ce qu'est au diamant la poussière de charbon » ; cinquante ans plus tard, Dubuffet s'en fait l'écho dans Prospectus et tous écrits suivants<ref>Prospectus et tous écrits suivants, Modèle:Nobr rom, Modèle:P..</ref> : « L'or m'émeut bien davantage au moment où il apparaît en poudre informe, mêlé en pauvre quantité au sable de la rivière, qu'après qu'il est sorti des mains de l'orfèvre. »

Réja était aliéniste à Villejuif, mais il reste très peu connu. Lors de la réédition de son livre en 2010, Mediapart faisait paraître un article : Modèle:Cita Mediapart souligne la place importante que Réja accorde aux dessins d'enfants et aux sauvages. Le Modèle:Nobr rom de l'ouvrage intitulé Dessins d'enfants et de sauvages se justifie par le parallèle que Réja a établi entre eux : Modèle:Citation Si Réja rapproche les sauvages des enfants, c'est parce que des peuplades comme celles d'Australie n'auraient pas, comme les enfants, la sensation du beau. Il se réfère pour cela aux travaux de l'ethnologue Oldfield : Modèle:Cita Ces remarques « européo-centrées »<ref group="note">« Européo-centrées » est le terme employé en introduction par Pierre Vermeersch.</ref> et certains jugements un peu académiques s'expliquent par le fait que l'essentiel du travail de Réja se situe bien avant les grandes révolutions esthétiques du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle. Il a eu pourtant une large audience et son livre a été réédité en 1907 et 1908<ref name="Réja94 XV"> Introduction de Pierre Vermeersch, historien d'art, dans Modèle:Harvsp.</ref>.

Précédant Réja, au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, des médecins légistes comme Tardieu ou Cesare Lombroso prennent en compte les productions artistiques de certains patients. Mais en France, la production plastique des malades mentaux reste méconnue jusqu'au début des années 1920. Lombroso a publié en 1876 L'homme criminel, entre science et littérature (1876). Mais c'est le livre de Hans Prinzhorn Expression de la folie. Dessins, peintures, sculptures d'asiles qui a eu un effet révolutionnaire dans les milieux artistiques<ref name="Réja94 XVI"> Introduction de Pierre Vermeersch, historien d'art, dans Modèle:Harvsp.</ref>.

Harry Bellet, dans un article du Modèle:Date-, remonte le temps de l'art brut et des malades mentaux dans le journal Le Monde, en citant les premiers travaux des psychiatres sur le sujet : ceux du docteur Benjamin Rush (1812) et le « premier livre spécifiquement consacré au sujet, L'Art malade : dessins de fous<ref group="note">À ne pas confondre avec : L'Art chez les fous, le dessin, la prose, la poésie, 1906.</ref> » de Marcel Réja, écrit en 1901, un an après que le Bethlem Royal Hospital de Londres a organisé la première exposition d'œuvres de malades mentaux. En 1905, Auguste Marie, médecin chef de l'asile de Villejuif, ouvre au public le Musée de la folie<ref>Musée de la folie et art brut- Savine Faupin.</ref>,<ref name="Bellet"> Bellet Le Monde.</ref>.

Harry Bellet mentionne aussi les artistes de la « galaxie art brut », notamment Modèle:Cita André Breton, Modèle:Cita, et qui envoie sa démission en 1951 à la Compagnie de l'art brut créée à l'initiative de Dubuffet en 1948. Bellet précise que Dubuffet s'intéressait à Modèle:Cita depuis 1923<ref name="Bellet"/>.

Définitions de l'art brut

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Attribué à l'abbé Fouéré (1839-1910), Homme-animal, Lille, LaM.

Dubuffet redéfinit souvent l'art brut, cherchant, dans un premier temps, à le distinguer de l'art populaire, de l'art naïf, des dessins d'enfants, puis créant la « Neuve Invention » au sein de sa collection, à laquelle il intègre également l'art singulier, genre où se mêlent les « habitants paysagistes » et les « naïfs », rassemblés dans une exposition en 1978 au musée d'Art moderne de Paris<ref name="ARC2 1-7">Préface de Suzanne Pagé et Michel Ragon : définition de l'art au pluriel dans les Modèle:Nobr pages du catalogue non paginé Modèle:Harvsp.</ref>. Cette même exposition présente « Les Marges de l'art populaire », où, selon Raymonde Moulin, Modèle:Citation.

Sa toute première définition est donnée en 1949 : Modèle:Début citationNous entendons par là des ouvrages exécutés par des personnes indemnes de culture artistique, dans lesquels donc le mimétisme, contrairement à ce qui se passe chez les intellectuels, ait peu ou pas de part, de sorte que leurs auteurs y tirent tout (sujets, choix des matériaux mis en œuvre, moyens de transposition, rythmes, façons d’écriture, etc.) de leur propre fond et non pas des poncifs de l’art classique ou de l’art à la mode. Nous y assistons à l’opération artistique toute pure, brute, réinventée dans l’entier de toutes ses phases par son auteur, à partir seulement de ses propres impulsions. De l’art donc où se manifeste la seule fonction de l’invention, et non, celles, constantes dans l’art culturel, du caméléon et du singe.Modèle:Fin citation

Dans un deuxième temps, en 1963, Dubuffet élargit la définition de l'art brut : Modèle:Début citationDes productions de toute espèce — dessins, peinture, broderies, figures modelées ou sculptées, etc. présentant un caractère spontané et fortement inventif, aussi peu que possible débitrices de l'art coutumier et des poncifs culturels, et ayant pour auteur des personnes obscures ou étrangères aux milieux artistiques professionnels.Modèle:Fin citation

Dans un troisième temps, il précise encore dans [[Les Fascicules de l'art brut|Fascicule de l'art brut Modèle:Nobr]]<ref name="Monnin 122"/> : Modèle:Début citationŒuvres ayant pour auteurs des personnes étrangères aux milieux intellectuels, le plus souvent indemnes de toute éducation artistique, et chez qui l'invention s'exerce, de ce fait, sans qu'aucune incidence ne vienne altérer leur spontanéité<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.Modèle:Fin citation

Ce fascicule publié en 1964 comprend les artistes : Joseph Giavarini, Palanc l'écrituriste, Raphaël Lonné, Miguel Hernandez, Clément : Le Lambris de Clément, Benjamin Arneval, Heinrich Anton M., Humbert Ribet. Il n'établit aucune hiérarchie.

Modèle:Article connexe Souvent paraphrasées, voire déformées, ces définitions ont donné lieu à des confusions. Certains critiques d'art ont contribué à alimenter des amalgames entre les exclus de la scène de l'art en les situant historiquement en gros de 1880 à 1960, depuis facteur Cheval et la mort de Gaston Chaissac, comme le fait Christian Delacampagne dans son ouvrage Outsiders<ref name="Delacampagne 13">Modèle:Harvsp.</ref>, ou bien en laissant les outsiders envahir (sic) une exposition d'art brut<ref name="CBritish 7"> Joanna Drew dans Modèle:Harvsp.</ref>, ou encore en accueillant dans un lieu initialement animé par des expositions d'art brut le Folk art (art populaire) et l'art outsider, des collections de Chicago comme cela a été le cas à la Halle Saint-Pierre en 1998 et 1999 où, selon Martine Lusardy, il s'agissait de Modèle:Citation. Le Folk art est une définition américaine et n'existe pas en France sous ce terme, ni même sous cette forme. En revanche, l'art populaire a eu un musée : le Musée national des Arts et Traditions populaires à Paris où se côtoyaient les arts forains, les outils de compagnons, le mobilier et les objets usuels anciens. À présent fermé, une partie de ses collections a été transférée à Marseille au Musée des Civilisations de l'Europe et de la Méditerranée.


Par la suite, avec Michel Thévoz, conservateur de la Collection de l'Art Brut<ref group="note">La graphie avec majuscule « Art Brut » est en usage à Lausanne.</ref>, Dubuffet a élargi le champ de la définition de l'art brut « aux arts presque brut » sous l'appellation « art hors-les-normes pour les œuvres presque brutes<ref name="Monnin 114">Modèle:Harvsp.</ref> » , puis pour les œuvres de la collection de Lausanne « pas tout à fait brut », il choisit le terme de « Neuve invention<ref name="Monnin 115">Modèle:Harvsp.</ref> » Modèle:Article connexe

Parmi les citations de Dubuffet les plus souvent reproduites dans les études d'art brut, on trouve celle-ci, traduite en anglais dans le catalogue Outsiders 1979 : Modèle:Citation Cette autre citation a été publiée par Dubuffet lors de la rétrospective de ses œuvres en 1961 : Modèle:Citation

De l'art brut à l'art singulier

Fichier:Sainte-Rita-de-Cascia maison bleue de Dives-sur-Mer.jpg
Chapelle Sainte-Rita-de-Cascia de la Maison Bleue de Dives-sur-Mer en France.

Dès 1971, un architecte, Alain Bourbonnais, monte sa propre collection d'artistes marginaux. Il rencontre Dubuffet la même année et décide alors d'ouvrir son propre espace, l'Atelier Jacob, en 1972. Deux nouveaux termes sont créés : l'art « hors-les-normes » puis « singulier »<ref name="DL 131">Modèle:Harvsp.</ref>. L'art singulier connaitra la notoriété dès 1978 grâce à la grande exposition organisée par Bourbonnais et Michel Ragon, Suzanne Pagé et Michel Thévoz : Les Singuliers de l'Art au musée d'Art moderne de Paris du Modèle:Date- au Modèle:Date-. Cette exposition contribuera largement à faire connaître auprès du public les habitants paysagistes, l'art hors-les-normes, l'art brut et les marges de l'art populaire<ref>L'art au pluriel, Michel Ragon, Catalogue de l'exposition non paginé, Modèle:P. (sans la page de garde).</ref>. La Collection Bourbonnais s'est installée définitivement à Dicy en 1983 sous le nom de La Fabuloserie<ref name="DL 131"/>.

L'Association l'Aracine, créée en 1982 par Madeleine Lommel, réunit une très complète collection d'art brut de plusieurs milliers d'œuvres dont elle fait don à l'État en échange de la construction d'un musée pour la recevoir<ref name="CLille 7"> Modèle:Harvsp.</ref>. Un bâtiment moderne est alors construit, prolongeant le musée déjà existant de Lille/Villeneuve-d'Ascq devenu ainsi musée d'Art moderne, contemporain et d'Art brut en 1999. Il est le premier musée au monde à réunir les « trois arts »<ref name="CLille 5"> Pierre Mauroy Modèle:Harvsp.</ref>.

La Maison des Artistes de Gugging, initiée en 1981 en marge d'un hôpital psychiatrique par le Modèle:Dr Navratil, révèle des artistes comme Johann Hauser ou August Walla<ref name="DL 110-111">Modèle:Harvsp.</ref>.

Dubuffet lui-même et Michel Thévoz, conservateur de la Collection de l'Art Brut, ont fait entrer dans la catégorie « Neuve Invention » tous ceux qui ne rentrent pas à proprement parler dans la définition du créateur d'art brut, tels que Gaston Chaissac ou Louis Soutter, et qui étaient jusque-là dans une collection « annexe ». À l'occasion de l'exposition Art brut et compagnie à la Halle Saint-Pierre en 1995, Michel Thévoz en donne la raison : Modèle:Citation Cette même année voit le jour une revue anglaise spécialisée, Raw Vision, qui donnera définitivement une ampleur internationale au mouvement, désigné alors sous le terme d'Outsider Art (terme proposé dès 1972 par Roger Cardinal dans son livre éponyme).

En 1991, le premier numéro de la revue française Gazogène paraît. Cette revue est consacrée à l'art brut et aux artistes singuliers, hors-normes, outsider, voire « bizarres ».

En 1999, l'association abcd (art brut connaissance & diffusion) voit le jour. Installée actuellement à Montreuil, elle œuvre à la diffusion de l'art brut en s'appuyant sur la collection de plus de Modèle:Nombre constituée par Bruno Decharme<ref>Modèle:Lien web</ref>.

En 2005, d'abord sous le nom « Objet Trouvé », Christian Berst ouvre la première galerie spécialisée en art brut à Paris. Aujourd'hui rebaptisée « christian berst art brut », la galerie a ouvert un deuxième espace à New York<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Évolution

Plusieurs musées en relation avec l'art brut et les arts singuliers ont ouvert leurs portes en France, notamment, en 1989, le musée de la Création Franche à Bègles<ref>Guy Le Vavasseur et Alain Morley, Guide Dexia des Modèle:Nombre et collection en France, Dom-Tom, Andorre et Monaco, Le Cherche midi, 2001, Modèle:P..</ref>, qui est né de la collection de Claude Massé, ami de Jean Dubuffet<ref name="Monnin 12">Modèle:Harvsp.</ref>. À Montpellier, l'atelier-musée Fernand Michel a ouvert ses portes le Modèle:Date-<ref>atelier musée Fernand Michel.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref> et s'est transformé en musée d'Arts brut, singuliers et autres<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

À Lapalisse, dans le département de l'Allier, le marchand d'art Luis Marcel a inauguré en 1997 un musée-galerie d'art brut : L'Art en marche<ref name="Monnin 12"/>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Aux Pays-Bas, le Stadshof Museum de Zwolle inauguré en 1996 présente l'art brut, mais aussi des artistes du monde entier, émancipé des principes classiques sur lesquels se fondent les règles occidentales<ref name="Monnin 10">Modèle:Harvsp.</ref>.

À l'art brut, certains musées mêlent aussi l'art naïf et l'art populaire comme le musée de Noyers-sur-Serein, en Bourgogne, qui présente « des collections d'arts naïfs, bruts et populaires, sur Modèle:Nobr et Modèle:Unité d'exposition<ref>Modèle:Lien web.</ref> ».

La collection d'art brut fondée en 1982 par Madeline Lommel, l'Aracine, a fait l'objet d'une donation au LaM de Villeneuve-d'Ascq. Celui-ci aménage un espace de Modèle:Unité consacré à l'art brut, qui ouvre le Modèle:Date-. L'art brut se trouve pleinement intégré dans l'institution muséale, confronté à l'histoire de l'art « officielle » et accessible à un plus large public<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Parallèlement, l'art brut suscite l'intérêt des chercheurs universitaires. En Modèle:Date-, une dizaine d'étudiants ont produit des mémoires ou des thèses portant sur l'art brut. Ils ont créé le CrAB (Collectif de réflexion autour de l'art brut) soutenu par le Centre de recherche HAR de l'Université de Paris Nanterre<ref>Modèle:Lien web.</ref>. En son sein, on trouve Céline Delavaux, auteur de L'Art brut, un fantasme de peintre<ref>L’Art brut, un fantasme de peintre, éd Palettes, 2010.</ref> ; Émilie Champenois<ref>Émilie Champenois, L'Art brut, Que-sais-je ?, PUF, 2017.</ref> ; Pauline Goutain, auteur d'une thèse sur la matérialité de l'art brut, et Roberta Trapani, auteur d'une thèse sur les environnements singuliers et les architectures poétiques. Depuis la rentrée 2010, Barbara Safarova, présidente de l'association abcd, docteur en philosophie, maître de conférence en esthétique, auteur de nombreux articles sur l'art brut, est directrice de programme au Collège international de philosophie et anime un séminaire consacré à l'art brutModèle:Référence nécessaire.

Depuis le début des années 1990, des chercheurs indépendants ont souligné le caractère universel des productions d'art brut. Des auteurs d'art brut africains ou asiatiques, plus particulièrement japonais et taïwanais mais également chinois et indonésiens, ont ainsi pu être découverts et exposés dans leurs pays d'origine ou dans des galeries et musées occidentaux. Dans beaucoup de ces pays, cependant (à l'exception de Taïwan, où à travers les œuvres de Hung Tung ou de Lin Yüan, l'art des autodidactes a très tôt été reconnu comme relevant de l'art populaire naïf, par exemple dans l'exposition, organisée en 1997 et 1998 à Paris à la Halle Saint-Pierre et au musée d'art moderne de Louvain-la-Neuve en Belgique, intitulée « 17 naïfs de Taïwan »), Modèle:Refnec

Fin 2016, une exposition intitulée « Brut Now, l'art brut au temps des technologies » est montée par les musées de Belfort et l'espace multimédia Gantner<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Elle ré-interroge la notion d'art brut avec les appropriations de nouveaux outils de production comme la photographie ou la musique.

Dates-repères : l'art brut au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle

Les dates sont issues de L'Art brut de Françoise Monnin<ref name="Monnin 114-115">Modèle:Harvsp.</ref>. Modèle:Colonnes

Notes et références

Notes

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Références

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Annexes

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Bibliographie

Ouvrages

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Ouvrages collectifs

Ouvrages en anglais

Articles connexes

Liens externes

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