Bas-bleuisme
L'expression bas-bleu apparaît au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle pour désigner une femme de lettres. Le terme a rapidement pris une connotation péjorative, comme celui de femmes savantes chez Molière.
L'expression est toujours au masculin ; ainsi, dira-t-on d'une femme : « c'est un bas-bleu ».
Historique
Le mot est traduit de l'anglais « blue stocking » et désignait au départ les habitués d'un salon littéraire présidé par une femme, Elizabeth Montagu (1720-1800), qui réunissait chez elle, une fois par semaine, des amies qui partageaient ses goûts littéraires. Les hommes étaient admis à leurs réunions, et parmi eux, paraît-il, un certain Benjamin Stillingfleet, qui se présenta un jour en bas de soie bleus après que son hôtesse lui eut assuré que son salon était ouvert aux gens d'esprit, et non aux élégants. Le petit club s'appela par plaisanterie « Le cercle des bas bleus », sans connotation vraiment péjorative puisque le poème de Hannah More, Bas-bleu, est un hommage à ces hôtesses cultivées du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, Elizabeth Vesey ou Elizabeth Montagu.
Cependant, l'habitude prise dans ces salons de s'ouvrir au mérite sans distinction d'origine sociale souleva des critiques et, vers la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, cette mixité sociale évoqua une liberté de ton fâcheusement proche des idées nouvelles venues du continent, idées qui avaient en Angleterre des sympathisants comme les premiers romantiques, William Wordsworth, Robert Southey, ou des philosophes comme Thomas Paine.
En France, le terme connut le même sort que celui de « précieuse » au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle pour devenir une critique. Il fut adopté par les conservateurs et les réactionnaires pour stigmatiser des femmes comme Sophie Gay, George Sand, Delphine de Girardin, et en général toutes les femmes qui affichaient des prétentions littéraires ou intellectuelles. Gustave Flaubert y consacre une définition ironique dans son Dictionnaire des idées reçues : Modèle:Citation bloc
Dans le chapitre V des Œuvres et les hommes au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle (1878), intitulé Les Bas-bleus, Barbey d'Aurevilly écrit : Modèle:Citation bloc
Une telle virulence n'est explicable que parce que les conservateurs voyaient les mentalités changer. Dès 1829, Honoré de Balzac, dans sa Physiologie du mariage, attaquait la misogynie réactionnaire et revendiquait le droit pour les femmes à être les égales intellectuelles des hommes en déclarant : Modèle:Citation En 1869, l'Anglais John Stuart Mill publiait De l'assujettissement des femmes pour dénoncer la situation qui était faite à ses concitoyennes.
Cependant, si le terme est employé de façon misogyne, il peut être en plus chargé d'une critique de classe en ciblant les travers de bourgeoises ridicules. C'est le cas notamment dans la série des bas-bleus parue en 1844 dans Le Charivari où Daumier s'attaque aux fausses intellectuelles<ref>« Daumier, peintre de la comédie humaine », sur le site de L'Humanité.fr.</ref>.
Camille Flammarion, en parlant du « cyanomètre » (le moyen de mesurer l'intensité de la couleur bleue, inventé par Horace-Bénédict de Saussure et perfectionné par Alexander von Humboldt), écrit dans son livre L'Atmosphère (1888, p. 164) : Modèle:Citation bloc
Baudelaire, lors de ses Conseils aux jeunes littérateurs (vers 1847), dans le chapitre consacré aux maîtresses (ou liaisons durables) que peuvent fréquenter ces jeunes débutants, écrit : Modèle:Citation bloc
Notes et références
Voir aussi
Bibliographie
- Christine Planté, La petite sœur de Balzac, Le Seuil, 1989
- Andrea Del Lungo et Brigitte Louichon, La littérature en bas-bleus. Romancières sous la Restauration et la Monarchie de Juillet, Classiques Garnier, 2010
Source externe
- Barbey d’Aurevilly, Jules (1878), Les œuvres et les hommes : V. Les bas-bleus, « Introduction. Du bas-bleuisme contemporain », sur le site de l'Observatoire de la vie littéraire, http://obvil.paris-sorbonne.fr (consulté le Modèle:Date-).
Articles connexes
- Shulamith Firestone, membre fondatrice des New York Radical Women, des Modèle:Lien et des Modèle:Lien, elle est l'une des figures centrales du mouvement féministe radical.
- Blue Stockings Society
- François les bas-bleus, opéra comique de 1883, sur un livret d'Ernest Dubreuil, Eugène Humbert, Paul Burani, musique de Firmin Bernicat, complété par André Messager.
Liens externes
Sites internet
- New York Radical Women sur la version anglaise de Wikipédia.
- Modèle:Lien sur la version anglaise de Wikipédia.
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