Bathilde

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Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Rôle monarchique

Modèle:Infobox Saint Bathilde (dite aussi autrefois Bathieult, Bateuch ou Baudour), née vers 630 et morte le Modèle:Date<ref group=Note>Selon Robert Folz, le 30 janvier 680 ou 681, car au Moyen Âge, le changement d'année se faisait souvent à Pâques.</ref> à Chelles<ref name="Bouyer">Christian Bouyer, Dictionnaire des Reines de France, Librairie Académique Perrin, 1992 Modèle:ISBN, Modèle:P..</ref>, est une reine des Francs, épouse de Modèle:Noble. Reconnue sainte par l'Église catholique, elle est commémorée le 30 janvier selon le Martyrologe romain.

Sources

Les chroniques mérovingiennes (Chronique de Frédégaire et Liber Historiæ Francorum) disent très peu de choses sur Bathilde. La principale source biographique est une Modèle:Langue anonyme, écrite dès la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, peu après sa mort (dite Vita A). Une version remaniée de cette hagiographie a été produite au début du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle (la Vita B) : le remaniement porte sur le style, mais consiste aussi en l'ajout de détails dans le sens de l'exaltation du personnage.

Ces Vies ont eu une postérité littéraire dès le Moyen Âge : on conserve une Vie de sainte Baltelt roine, en ancien français et en prose, datant du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, et un Miracle de sainte Bauteuch du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle. Bathilde apparaît aussi comme personnage dans des romans médiévaux comme Theseus de Cologne ou Ciperis de Vignevaux (Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle).

Biographie

Des origines controversées

Des origines modestes ?

La Vita A, source primaire, est très succincte sur ses origines : elle vint en Gaule vendue comme esclave (« vili pretio venumdata »), et sa provenance est indiquée par les expressions « de partibus transmarinis » et « ex genere Saxonum » (§ 2). Cette dernière information est confirmée par le Liber Historiæ Francorum (« accepitque uxorem de genere Saxonorum nomine Bathilde »). On en déduit qu'elle était originaire de l'Angleterre anglo-saxonne. L'hagiographe développe le thème religieux des petits et des humbles élevés aux honneurs par la Providence divine (« qui de parvis efficit magnos, immo qui de stercore elevat pauperem », etc.), ce qui fait penser à une origine très modeste du personnage.

Des origines aristocratiques ?

L'idée d'une origine plus illustre est glissée au passage parmi les ajouts de la Vita B (« Claro namque sanguine, licet alterius gentis serviret obsequiis »), mais rien n'est précisé. Dans la Vie de sainte Baltelt roine du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, on passe à l'idée d'un lignage royal, dans un scénario romanesque : « Cheste dame fut nee de Sessoigne et estraite de roiale lignie, et fut en sa jonece ravie des mescreans ». Ce qui n'empêche pas l'auteur, peu gêné par la contradiction, de reprendre le même thème religieux que l'hagiographie : « Car il fait des petiz grans [...], si comme nous veons qu'il est aempli en ceste glorieuse roine ». En plus de l'invention d'un lignage royal, on note dans ce texte tardif une confusion entre les Saxons d'Angleterre et la Saxe continentale (Sessoigne, en anglais Saxony), qui au surplus, au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, n'était pas encore évangélisée.

Au service du maire du palais

Elle fut acquise comme servante, encore adolescente, par Erchinoald (ou Archambaut), maire du palais<ref name="dictionnaire">Modèle:Ouvrage.</ref>,<ref name=Bouyer/>, qui l'employait pour lui servir à boire dans sa chambre (« eam instituit ut sibi in cubiculo pocula porrigeret »). Selon la Vie, après la mort de sa femme, il voulut l'épouser, mais elle se déroba en se cachant.

Épouse du roi Modèle:Noble-

Quelque temps plus tard, elle épousa Modèle:Noble, roi de Neustrie et de Bourgogne (peut-être en 649<ref name="valode">Modèle:Ouvrage.</ref>)<ref group=Note>Selon Modèle:Harvsp, Modèle:Citation.</ref>. Quant à la logique de cette série d'événements, l'hagiographe est très vague et se contente d'un commentaire religieux : par sa pudeur et son humilité auprès d'Erchinoald, elle s'est rendue digne d'une élévation encore plus grande. Certains historiens pensent qu'Archambaut l'a présentée au jeune roi (ou à sa mère Nanchtilde) pour favoriser son propre rôle politique.

La Chronique de Frédégaire qualifie Bathilde de « reginam prudentem et elegantem ». Selon la tradition, elle aurait grandement influencé son époux pour qu'il mène le royaume d'une main ferme. D'après une légende apparue vers le Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, dite des « énervés de Jumièges », elle le poussa à sanctionner durement ses deux plus jeunes fils qui s'étaient rebellés contre lui : les nerfs des jambes brûlés, ils furent abandonnés dans une barque sur la Seine, et recueillis à l'abbaye de Jumièges. Clovis et Bathilde auraient été présents lors de leur entrée à l'abbaye. Cette histoire est invraisemblable de bout en bout (leur fils aîné Modèle:Noble avait cinq ans à la mort de son père), mais elle fut insérée à la fin du Moyen Âge dans les Vies latines et françaises de Bathilde.

Elle eut cinq enfants, dont Modèle:Noble, roi de Neustrie et de Bourgogne, Modèle:Noble, roi d'Austrasie, et Modèle:Noble qui succède à Modèle:Noble<ref name=Bouyer/>.

Régente

À la mort de son mari elle exerce la régence de 657 à 664, au profit du seul Clotaire et soutenue par Erchinoald, pour éviter le démembrement du royaume<ref name="dictionnaire" />. Mais il semble qu'elle doive affronter la fronde des grands d'Austrasie, aspirant à la renaissance du royaume d'Austrasie. Afin de conserver la paix et l'unité du Regnum, elle accepte de laisser Childéric, son second fils, monter sur le trône d'Austrasie, sous la tutelle de Wulfoald<ref name="heuclin159">Modèle:Ouvrage.</ref>.

La reine s'entoure de conseillers ecclésiastiques, l'évêque de Rouen saint Ouen, l'évêque de Noyon saint Éloi, l'évêque de Paris Chrodobert et l'abbé Genès. Veillant donc au respect des règles dans le clergé, elle comble l’Église de bienfaits, relevant des monastères et en fondant de nouveaux. Elle évite les conflits, veille à l’application de la justice, et envoie des missionnaires en Allemagne<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Bathilde rend la vente et l'achat d'esclaves définitivement illégaux, sans toutefois obliger les propriétaires des grandes exploitations (souvent d'ancienne origine gallo-romaine), à affranchir les leurs immédiatement. Le système finira par s'éteindre. Quant aux captifs venus de l'étranger et proposées à la vente, elle décrète qu'ils deviennent obligatoirement libres sur le sol des Francs. Elle s'efforce d'interdire la vente des enfants, et essaie aussi de faire interdire la vente d’esclaves chrétiens sur les marchés extérieurs<ref>Site internet "Compilhistoire", Servitude, esclavage, servage et travail forcé. Article de Jean-Paul Coudeyrette.</ref>. La reine rachète alors de nombreux captifs. De plus, elle libère de nombreux chefs de famille emprisonnés pour dettes fiscales, dénonçant le principe de l'impôt payé en fonction du nombre de personnes au foyer, ce qui a parfois pour conséquence qu'on laissait mourir les nouveau-nés<ref name="heuclin159" />. Enfin, elle combat la simonie dans le clergé<ref name="valode" />,<ref name="heuclin159" />.

Fichier:Dortoir.monastere.Chelles.png
Abbaye de Chelles.

Elle fonde deux monastères royaux :

De nombreux établissements religieux sont également soutenus par la reine<ref name="heuclin159" /> :

Curieusement, la Vie de saint Wilfrid, du moine anglo-saxon Étienne de Ripon, donne de Bathilde une tout autre image : au § 6, le jeune Wilfrid est dit être resté pendant trois ans se former auprès de « Dalfinus », évêque de Lyon, qui voulait faire de lui son héritier, mais la reine Balthide, nouvelle Jézabel, fit à cette époque exécuter neuf évêques, dont Dalfinus, et Wilfrid dut s'enfuir (« Nam illo tempore malivola regina nomine Baldhild Ecclesiam Domini persecuta est : sicut impiissima regina Gezabel prophetas Dei occidit, ita ista [...] novem episcopos occidere jussit, ex quibus unus est iste Dalfinus »). Ce « Dalfinus » n'est sûrement autre que saint Ennemond, qui fut exécuté vers 658, donc sous la régence de Bathilde. Cette histoire est reprise par Bède le Vénérable (Histoire ecclésiastique du peuple anglais, Modèle:V, 19), qui précise d'ailleurs que l'évêque Dalfinus fut décapité, et qui incrimine aussi nommément Bathilde (« Namque Baldhild regina missis militibus episcopum jussit interfici »). Cependant, il est peu probable qu'une reine qui aurait fait exécuter plusieurs évêques ait été canonisée ; les historiens modernes incriminent plutôt le maire du palais Ébroïn, connu pour ses violences.

Moniale

La dernière intervention politique de la reine est mentionnée dans une charte de l'évêque d'Amiens Berthefrid datée de 664, au sujet de l'abbaye de Corbie.

La Vita Bathildis ne précise pas la raison pour laquelle la reine quitta le pouvoir, après un complot fomenté par Ébroïn, maire du palais de Neustrie. La situation autour d'elle devenait de plus en plus violente. Vers 665, l'évêque de Paris Sigebrand (Sigobrandus), l'un de ses conseillers, fut assassiné<ref name="p160">Modèle:Harvsp.</ref>.

Fichier:Blason ville fr Chelles (Seine-et-Marne).svg
Blason de la ville de Chelles.

Bathilde se retira alors à Chelles dans le monastère qu'elle avait fondé, avant 646. L'abbaye de Chelles avait reçu un soutien constant de cette reine. Elle agrandit l'oratoire de Clotilde et fit bâtir une nouvelle église consacrée à la Sainte-Croix. Bathilde n'a semble-t-il jamais prononcé de vœux monastiques. Elle entra à Chelles sous l'abbatiat de Bertille, nommée par Bathilde elle-même.

Ayant contracté une grave maladie, elle y mourut le 30 janvier 680 ou 681, vers l'âge de cinquante ans. Ses obsèques se résumèrent à un simple office chanté par les moniales<ref name=":0">Modèle:Ouvrage.</ref>. Elle fut inhumée dans un tombeau placé au fond de l'abside orientale de l'église de la Sainte-Croix près de l'abbaye de Chelles et canonisée peu après par le pape Modèle:Noble<ref name=":0" />.

Modèle:Citation bloc

Quand l'heure de sa mort arriva, Jacques de Voragine, dans La Légende dorée, raconte qu'elle eut la vision d'une échelle dressée devant l'autel de la Vierge Marie, touchant ainsi le ciel et pénétrant ses secrets en compagnie des anges<ref>Dictionnaire encyclopédique de Marie par Pascal-Raphaël Ambrogi.</ref>. Même si ce récit n'est qu'une légende, l'échelle figure aujourd'hui sur le blason de la ville de Chelles<ref>Chelles Mag' N°39, novembre 2016, consulté le 7 novembre 2016.</ref>.

Postérité

Outre sa politique destinée à maintenir la concorde entre les trois royaumes (Austrasie, Neustrie, Bourgogne), Marc Lefrançois, dans son ouvrage Histoires insolites des Rois et Reines de France, retient de son règne sa lutte avant-gardiste contre l'esclavage : Modèle:Citation bloc

L'historien Laurent Feller, dans son ouvrage, Église et société en Occident : {{#switch: –

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}}, précise : Modèle:Citation bloc

Cette sainte reine mérovingienne fut entourée d'un culte par les premiers membres de la maison carolingienne. D'abord, certaines princesses devinrent abbesses de l'abbaye de Chelles fondée par elle. Surtout, le monastère accueillit Gisèle, la sœur de Charlemagne. Ensuite, la translation de ses ossements vers une nouvelle chapelle, en tant que reliques, fut effectuée le 17 mars 833 en présence de l'évêque de Paris. Enfin, la célébration définitive du 30 janvier, déjà mentionnée en 822 par l'abbé de Corbie, ainsi que celle du 17 mars, la fête de la translation, furent établies sous le règne de Louis le Pieux. Une particularité de l'office à Chelles était ses répons avec lesquels était célébrée la vie de cette sainte selon la Vita Bathildis, par exemple « elle qui avait fui le mariage avec un prince, épousa, par la volonté de Dieu, un roi pour le salut du peuple ».

Bathilde fut canonisée définitivement au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle par le pape Modèle:Noble.

Au regard des antiennes de la fête de sainte Bathilde, le 30 janvier<ref>Modèle:Lien web.</ref>, l'abbaye Saint-Pierre de Solesmes adopta deux antiennes dans le Modèle:Nobr rom de l'Antiphonale monasticum sorti en 2008, la première édition critique du chant grégorien<ref>Modèle:Lien web.</ref>. D'une part, il s'agit d'un autre texte pour le Benedictus. D'autre part, une antienne pour l'hymne Magnificat des vêpres<ref>Modèle:Ouvrage.</ref> : Modèle:Citation bloc

Bathilde dans l'art

Notes et références

Notes

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Références

Modèle:Références

Annexes

Bibliographie

Articles connexes

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Liens externes

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