Bayézid II
Modèle:Titre noble Modèle:Infobox Personnalité politique
Modèle:Noble-, connu en France sous le nom de Modèle:Noble- (né le Modèle:Date à Dimetoka, aujourd'hui Didymotique - mort le Modèle:Date à Modèle:Lien, près de Dimetoka), fut le huitième sultan ottoman, de 1481 lorsqu'il succéda à son père Modèle:Noble, à 1512 lorsqu'il laissa le trône à son fils Modèle:Noble.
Modèle:Noble- eut huit épouses, huit fils (Mahmud, Ahmed, Seyidsah, Sélim, Mehmed, Korkud, Abdullah et Alimsah — Ahmed étant le successeur désigné) et six filles.
Biographie
Jeunesse
Modèle:Noble-, fils de Modèle:Noble et de Gülbahar Hatun<ref name=":0">Modèle:Ouvrage</ref>, naît le Modèle:Date- à Dimetoka, en Thrace<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.
À l'âge de sept ans, il fut nommé gouverneur de la ville d'Amasya, centre culturel d'Anatolie centrale depuis le règne des Seldjoukides, où il reste pendant 27 ans, jusqu'à la mort de son père<ref name=":0" />. Son conseiller s'appelait Modèle:Lien. Il s'illustre dans la défense de la frontière orientale de l'Empire, notamment contre les Aq Qoyunlu de Ouzoun Hassan<ref name=":0" />. Le Modèle:Date-, il combattit dans la bataille d'Otlukbeli.
Bayezid n'entretenait pas des bonnes relations avec son père et avec le grand vizir Karamani Mehmed Pacha, qui favorisaient son frère cadet Djem ou Cem en turc, surnommé Zizim par les Européens<ref name=":0" />. Bayezid accueillait, lui, des opposants à la politique de son père à Amasya<ref name=":0" />.
Lutte contre son frère Djem
À la mort de Modèle:Noble-, le grand vizir Karamani Mehmed Pacha envoya des courriers prévenir Zizim et Bayezid<ref name=":0" />. Les ennemis de Mehmed Pacha, soutenus par les janissaires, interceptèrent le courrier destiné à Djem et assassinèrent le grand vizir<ref name=":0" />. Korkud, un fils de Bayezid alors âgé de onze ans, fut nommé régent en attendant l'arrivée de son père à Istanbul<ref name=":0" />. Bayezid arriva à Istanbul le Modèle:Date- et fut proclamé sultan deux jours plus tard<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Bayezid vainquit son frère, pourtant soutenu par l'Émirat karamanide, à deux reprises, en 1481 et en 1482<ref name=":0" />. Ce dernier chercha alors le soutien du Sultanat mamelouk d'Égypte, puis se réfugia auprès des chevaliers de l'ordre des Hospitaliers de Saint Jean de Jérusalem à Rhodes<ref name=":0" />. À défaut de pouvoir faire assassiner son frère, Bayezid paya une pension de Modèle:Unité d'or par année aux chevaliers afin qu'ils le gardent prisonnier<ref name=":0" />. Le prince ottoman passa le reste de sa vie prisonnier en Aquitaine à Bourganeuf dans la tour Zizim construite à son intention, puis à Naples où il mourut en 1495<ref>Modèle:Lien web</ref>. Il servit de moyen de pression sur le sultan pour les souverains occidentaux et fut au centre de différents plans de croisades dont aucun n'aboutit<ref name=":0" />. Cette menace retint toutefois Bayezid d'intervenir en Méditerranée occidentale et en Europe<ref name=":0" />. Certaines sourcesModèle:Lesquelles laissaient entendre que Bajazet serait parvenu à le faire empoisonner.
Règne
Renforcement de l'empire et guerres sur plusieurs fronts
L'Empire ottoman connut de nombreuses guerres pendant le règne de Bajazet. Il prit l'Herzégovine sous son contrôle direct en 1483.
Son règne vit la reprise des guerres contre la Moldavie<ref name=":0" />. La principauté de Moldavie, dirigée par Modèle:Noble depuis 1457, avait attaqué à plusieurs reprises la principauté de Valachie, vassale de l'Empire ottoman, sous le règne de Modèle:Noble-<ref name=":0" />. En 1484, Bayezid s'empara, avec l'aide des troupes de Valachie et du khanat de Crimée, des villes de Kilia et de Cetatea Alba<ref name=":0" />. La Moldavie dut alors se reconnaître vassale des Ottomans et payer un tribut annuel<ref name=":0" />.
En 1485, il entra en conflit avec les Mamelouks d’Égypte à propos des territoires des Émirats des Ramazanides et des Dulkadirides<ref name=":0" />. Pendant la guerre, les Mamelouks parvinrent à restaurer leur influence vers le nord jusqu'à Adana<ref name=":0" />. Les Ottomans durent se résigner à la conclusion d'une paix en mai 1491, paix qui dura jusqu'à la mort de Bayezid. Ce n'est qu'en 1516-1517 que l'Empire ottoman s'emparera de ces territoires<ref name=":0" />.
Avec la construction de nouveaux bateaux<ref name=":0" /> et le recrutement de corsaires expérimentés, les frères Arudj et Khayr ad-Din Barberousse entre autres, Bayezid se dota d'une force navale qu'il opposa avec succès aux Vénitiens. Il leur prit les villes de Coron, Lépante, Modon et Durazzo entre 1499 et 1502<ref name=":0" />. Il conduisit lui-même le siège de Modon. En 1503, il signa un traité avec Venise, cette dernière ne conservant que quelques positions éparses en Morée et acceptant de payer un tribut annuel de Modèle:Unité d'or à l'Empire ottoman<ref name=":0" />.
L'Empire ottoman affronta également le royaume de Hongrie, qui accepta de signer la paix en 1503.
Sur le front perse, la Modèle:Lien (1502) avait amené au pouvoir le chah Ismaïl, le chef d'un groupe religieux chiite soutenu par les Qizilbash<ref name=":0" />. Celui-ci représentait un danger pour le sultan à cause de la propagande chiite dans les régions kurdes, mais Bayezid était réticent à l'affronter<ref name=":0" />. En 1507, Ismaïl affronta les Dulkadirides, alliés de l'Empire ottoman<ref name=":0" />. Trois ans plus tard, en 1510, le frère d'Ismaïl menaça Trébizonde à la tête d'une armée<ref name=":0" />. Modèle:Noble-, fils de Bayezid et gouverneur de Trébizonde, défit alors les Perses en utilisant les forces destinées à maintenir la frontière orientale, s'attirant les foudres de son père<ref name=":0" />.
Politique intérieure
En 1488, il fonda le Modèle:Lien à Edirne, hôpital médical et psychiatrique, aujourd'hui musée de la médecine.
Il autorisa en 1492 les Juifs d'Espagne, forcées de se convertir ou d'émigrer, à s'établir en Turquie, accueillant ainsi Modèle:Nb. Il envoya la marine turque en Espagne pour les recueillir. Les sources juives lui prêtent une phrase ironique à propos du roi Ferdinand d'Espagne : Modèle:Citation<ref>Esther Benbassa et Aron Rodrigue, Histoire des Juifs sépharades: de Tolède à Salonique, Seuil, 2002, p. 85.</ref>.
En 1509, Constantinople fut en grande partie détruite par un tremblement de terre. Une politique systématique de peuplement turc fut menée dans la ville et dans toute l'Europe balkanique, faisant également appel à des non-Turcs et à des non-musulmans, de façon à donner à la ville un aspect et une activité dignes d’une grande capitale.
Les dernières années du règne de Modèle:Noble- sont marquées par les progrès de l’administration turque.
Les traités de paix avec ses voisins lui donnèrent les moyens de combattre les rébellions des tribus turcomanes en Anatolie. Malgré cela, les rebelles parvinrent à tuer le grand vizir Ali Pacha au cours des combats.
Épris de savoir, Bajazet apprit l'arabe, le persan, la théologie, la philosophie et les mathématiques. Amateur de poésie, il recevait les poètes les plus réputés. Il rendit aux institutions religieuses les biens que son père avait confisqués au profit de l'État, ce qui lui a valu le surnom de Sofu (le Pieux). Il fit enlever toutes les peintures que des artistes italiens avaient exécutées au cours du règne de Modèle:Noble-.
Lutte avec ses fils
Bayezid avait apanagé ses fils : Ahmed, l'aîné, à Amasya ; Sélim à Trébizonde ; et Korkud à Antalya. Quant à Soliman, le fils de Sélim, il disposait de l'apanage de Crimée. L'aîné devait succéder à Bayezid, mais son incapacité à maintenir l'ordre en Anatolie incita son frère Sélim à agir préventivement<ref name=":0" />. Ce dernier demanda, sans succès, un poste plus proche d'Istanbul, puis se rendit en Crimée près de son fils<ref name=":0" />. En 1511, à la tête d'une armée de 3000 hommes, Sélim se rendit à Édirne, où Bayezid résidait depuis le tremblement de terre de 1509<ref name=":0" />. À la même période, les troupes impériales commandées par Korkud furent battues par les Qizilbash en Anatolie. Bayezid proposa alors une nouvelle province, mais Sélim se méfia et tenta de prendre le pouvoir<ref name=":0" />. Il fut toutefois battu par Bayezid le 3 août 1511 près de Corlu et dut se réfugier en Crimée auprès de son fils<ref name=":0" />,<ref>Jean-Michel Sallmann, Géopolitique du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle (1490-1618), (Nouvelle histoire des relations internationales, Modèle:T.) , Paris, Le Seuil, "Points histoire", 2003, Modèle:P.</ref>.
Ahmed espéra alors que Bayezid abdiquerait en sa faveur et se rendit à Istanbul, mais les Janissaires lui interdirent d'entrer dans Constantinople. Sélim, de son côté, en profita pour revenir de Crimée. Sous la pression des Janissaires, Bayezid dut nommer Sélim chef des armées, et fut finalement contraint à l'abdication le Modèle:Date<ref name=":0" />. Il mourut un mois plus tard en se réfugiant à Dimetoka<ref name=":0" />. En Modèle:Date-, Sélim défit son frère Ahmed près de Yenişehir, dans l'actuelle province de Bursa, et le fit exécuter<ref>Sallmann, Modèle:Op. cit. Modèle:P.</ref>.
Bibliographie
- Olivier Bouquet : Pourquoi l'Empire ottoman ? : Six siècles d'histoire, 2022, Éditeur Folio; édition illustrée Modèle:ISBN
Notes et références
<references /> Modèle:Traduction/Référence