Brun (couleur)

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Modèle:Voir homonymes

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Ours brun.

Les bruns sont des couleurs sombres, grisâtres ou de coloration médiocre<ref>Modèle:Ouvrage ; Modèle:Lien web.</ref>, avec une dominante de couleur chaude.

Dans le domaine des beaux-arts, on connaît des bruns particuliers, comme le brun Van Dyck ; sinon, le terme brun s'utilise comme d'ordinaire. Les teintes brunes s'obtiennent le plus souvent par des couleurs rabattues ou rompues, par ajout de noir ou d'une couleur approximativement complémentaire.

Dans le domaine de la coiffure, le mot « brun » désigne des cheveux plutôt noirs, tandis que le terme « châtain » désigne les différentes nuances de brun, du « châtain clair » au « châtain foncé ».

Selon la norme AFNOR X08-010 « Classification générale méthodique des couleurs » (annulée en 2014), les couleurs de clarté faible et moyennement colorées se répartissent entre les kakis, de dominante jaune-vert et jaune, les bruns, où dominent le jaune-orangé et l'orangé, les marrons, tendant sur l'orangé-rouge, et le bordeaux, à dominante entre rouge-orangé et rouge-pourpre<ref>Modèle:Ouvrage ; Modèle:Harvsp.</ref>.

Les études linguistiques incluent toutes ces nuances dans le champ du brun, de sorte que la liste des champs chromatiques corresponde aux termes de couleur de base définies par Berlin et Kay<ref>Modèle:Harvsp ; Modèle:Harvsp ; en référence à Modèle:Ouvrage.</ref>.

Perception

Colorimétrie

Les bruns sont des couleurs à la fois peu lumineuses et de faible chromaticité, ce qui rend peu fiables les comparaisons colorimétriques, notamment la référence à une longueur d'onde dominante. Les différences de clarté et d'intensité de coloration ou chromaticité, aussi bien que celles de surface, comme le brillant ou la texture, influencent autant et plus la vision que la situation chromatique. Malgré ou à cause de la subtilité des différences que l'on peut effectuer entre les bruns, ou parce qu'on peut facilement en obtenir par mélange de pigments, et que de difficiles analyses sont donc peu nécessaires, les bruns sont peu étudiés en colorimétrie. Les représentations de systèmes de couleur, les nuanciers, mettent toujours en avant les couleurs vives, qui excitent plus l'imagination.

Ce problème, constaté par Chevreul au Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle dans l'établissement de son nuancier<ref>Modèle:Harvsp par exemple.</ref>, n'a pas trouvé de solution, et l'évaluation des bruns est toujours hasardeuse<ref>Modèle:Harvsp ; Modèle:Ouvrage.</ref>.

Nuanciers

Le Répertoire de couleurs de la Société des chrysanthémistes connaît le Brun de stil ou Stil de grain, dénomination commerciale de couleur brun verdâtre préparée avec le nerprun des teinturiers (n° 297) ; le sépia, nom en usage dans le commerce des couleurs (n° 300) ; le brun tabac, dénomination du commerce des textiles correspondant à la Terre de Cologne de Bourgeois (n°302) ; le brun Havane, obtenu ordinairement à partir de bleu d'aniline chauffé à 240°, et correspondant à la terre de Cassel de Bougeois (n° 303); la terre d'Ombrie brûlée, analogue au brun de Mars de Bourgeois (n° 304); le bure, dénomination dans le commerce des laines et draps, aussi connu comme gris noisette et brun Van Dyck chez Bourgeois, ou Ventre de biche pour le ton le plus clair (n° 307) ; l’Ocre brune de Bourgeois, synonyme de Rouille (n° 318) ; le brun giroflée, synonyme de pain brûlé ou rôti ou grillé (n°319) ; le Brun de garance, vendu par Bourgeois sous son nom anglais brun madder (n°334) ; la laque brune (n° 336) et le brun minéral (n° 339) de Lorilleux ; le brun sanguine dit aussi rouge minéral chez Lorilleux (n° 337) ; le bai brun, dénomination commerciale (n° 338), le brun Van Dyck, dénomination commerciale synonyme de rouge indien ou brun sépia chez Lefranc (n° 340) ; le brun caroube, en usage dans le commerce des cuirs, synonyme de café grillé, brûlé, de grenat foncé chez Ripolin et couleur chocolat foncé (n° 342)<ref>Modèle:Ouvrage. Bourgeois, Lefranc et Lorilleux sont des marchands de couleurs pour artistes.</ref>.

Le nuancier RAL utilise le terme brun dans son sens de foncé et offre toute une série de couleurs brun (n° 8000 à 8029)<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Sennelier propose un brun Van Dyck (n° 407) composé à partir de d'oxyde de fer et de noir de fumée (PR101 et PBk7).

Les couleurs brunes dans la nature

D'une façon générale, les couleurs brunes sont très répandues dans la nature, aussi bien dans le règne végétal qu'animal.

Dans le règne végétal, c'est la couleur de la plupart des écorces d'arbres, mais surtout la couleur de la terre, de la décomposition de la plupart des matières organiques (la chair des fruits qui pourrissent brunit), des excréments, de l'humus, des feuilles mortes.

Dans le règne animal, c'est la couleur de la toison de nombreux animaux de forêt ainsi que du plumage de nombreux oiseaux, car c'est une couleur de camouflage ou de mimétisme assez efficace.

On peut citer, à titre d'exemples, quelques animaux à fourrure brune : l'ours brun, la marmotte, le chamois, le cabiai, l'écureuil géant de l'Inde, etc.

Dans certains cas, des animaux domestiques : le cheval, sa robe alezan et baie, le lapin et le chat.

Et quelques oiseaux à plumage marron : l'aigle, le moineau, la poule faisane, la bécasse, la cane. Dans la différenciation sexuelle des oiseaux, alors que le mâle arbore parfois des couleurs vives, la femelle est généralement parée d'un plumage brun à vocation mimétique.

Colorants et pigments

Pigments

Les pigments bruns furent longtemps essentiellement des terres, trouvés par les artistes autour de leur lieu d'habitation. Très abondants dans la croûte terrestre, ils étaient issus de gisements riches en oxydes de fer. Aujourd'hui, les meilleures terres étant difficiles à obtenir, les fabricants utilisent des pigments de synthèse qui n'égalent pas en subtilité de teinte les terres naturelles.

La différence entre les pigments bruns s'apprécie principalement en mélange avec du blanc, généralement de nos jours du blanc de titane.

  • La terre de Sienne naturelle (PBr7), brun-jaune, tire son nom de la ville toscane de Sienne (Italie) qui se trouve à proximité d'une source de très haute qualité. C'est une argile colorée par peroxyde de fer hydraté. Le nom s'applique à des terres de même teinte venant d'autres gisements. Elle existe aussi en version « brûlée ».
  • La sépia (NBr9), d'origine organique, est fabriquée à partir du liquide noirâtre sécrété par la seiche (Sepia officinalis). Employée comme encre et colorant, elle devient à la mode à partir de la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle et détrône le bistre. Cette nuance est aujourd'hui restituée au moyen de mélanges de pigments bruns.

Colorants

  • Les tanins, associés au fer, colorent en brun, tout en rendant imputrescible les matières qu'il traitent. Ils ont servi aussi, sous la forme d'acide gallique extrait de la noix de galle, à la fabrication d'encre à écrire Modèle:Harv.
  • Le brun de Bismarck, inventé en 1863, fut le premier colorant azoïque ayant une application industrielle. Utilisé en teinturerie, il a été remplacé depuis, mais conserve sous le nom de vésuvine des applications en biologie.

Colorants alimentaires

Il n'existe qu'un seul colorant alimentaire produisant directement une nuance franche de brun, c'est le colorant caramel Modèle:NrE. Il s'agit de glucides (sucres) caramélisés généralement en présence d'acides, de bases ou de sels, largement utilisés en confiserie et pour colorer certaines boissons. C'est la couleur caractéristique du Coca-cola, du Pepsi-cola et des autres sodas au cola. On l'utilise également dans le vinaigre, les sauces, les crèmes-desserts, les crèmes glacées, la bière brune, les liqueurs, les biscuits et même les aliments pour animaux. Il se décline en quatre versions :

Code Origine Nom chimique D.J.A. (mg/kg m.c)
E 150a naturel Caramel 250
E 150b synthèse Caramel de sulfite caustique 100
E 150c synthèse Caramel ammoniacal 100
E 150d synthèse Caramel au sulfite d'ammonium 100
E 154 mélange synthétique
de colorants azoïques
Brun FK ?
E 155 synthèse Brun chocolat HT ?

Bien que classés comme colorants noirs dans le tableau officiel des colorants alimentaires, le E154 et le E155 donnent en fait des nuances brun foncé. Il faut néanmoins souligner que le E154 est interdit aux États-Unis et le E155 est interdit en Allemagne, Autriche, Belgique, Danemark, États-Unis, Norvège, Suède et Suisse.

De nombreux aliments sont de couleur brune, sans pour autant contenir de colorants.

Symbolisme et usages

Fichier:Frantiskan.jpg
Bure brune des franciscains

Dans l'histoire, notamment dans l'histoire du vêtement, le brun apparaît comme l'opposé de la couleur, plus encore que le blanc ou le noir, qui requièrent un traitement du matériau. La laine non traitée, le lin ou le cuir brut, ont une apparence beige ou brune.

Religion

La couleur tannée, comme on appelle le brun en héraldique était dans l'Antiquité un signe de deuil ; rappelant la feuille morte, elle symbolisait la destruction, c'est ainsi qu'en Inde elle était la couleur de Shiva<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

Les mouvements religieux, généralement monastiques, de renoncement aux attraits de la vie, ont fréquemment adopté des vêtements bruns, sans élégance et sans teinture, comme la robe de bure, tandis que l'Église séculière adoptait des couleurs liturgiques vives<ref>Modèle:Article.</ref>.

Politique

En politique, le brun représente l'extrême droite, le nationalisme, de la couleur des chemises brunes des groupes paramilitaires nazis.

Commerce

Modèle:Article détaillé Les autorités australiennes ont choisi en Modèle:Date- le brun référencé 448C du système Pantone, pour l'emballage du paquet de cigarettes neutre. Cette couleur imprimée ou couchée sur le carton de l'emballage est de teinte analogue à celle du papier kraft, souvent utilisé pour l'emballage, mais plus sombre.

Annexes

Étymologie

Le nom brun vient du bas latin brūnus (Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, Isidore de Séville), emprunté au germanique *brūn, « brun, brillant » qui a donné en allemand braun et en anglais brown<ref>Modèle:Harvsp</ref>.

Le brun, comme couleur, est un ajout relativement récent aux champs chromatiques, et se définit progressivement depuis la Renaissance.

En français, jusqu'au Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, brun désigne tout ce qui est sombre. Un « rouge brun » ou un « bleu brun » se diraient aujourd'hui sombres ou foncés. Dans l’Instruction générale pour la teinture des laines de 1671, Modèle:Citation équivaut à Modèle:Citation et Modèle:Citation de couleur<ref> Modèle:Article.</ref>, suivant l'usage de Castel, qui oppose brun à clair pour qualifier les tons<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Il en reste des traces dans le langage poétique où « la brune » signifie, très utilement pour la rime, la nuit<ref name="TLF">Le trésor de la langue française informatisé.</ref>.

Ce n'est qu'ensuite qu'on passe progressivement de l'adjectif brun, modifiant une couleur, au brun évoquant par lui-même une couleur, opposé, parmi les couleurs sombres, au violet, qui fut autrefois un bleu brun.

En France, dans le langage courant, les couleurs brunes se disent aussi « marron foncé ».

Bibliographie

Articles connexes

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Notes et références

<references />

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