Camille Lemonnier
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Camille Lemonnier, né à Ixelles (Belgique) le Modèle:Date et mort à Bruxelles<ref>Modèle:Article</ref> le Modèle:Date, est un écrivain belge.
Biographie
Antoine Louis Camille Lemonnier est le fils de Louis-François Lemonnier, avocat à la Cour d'appel de Bruxelles et de Marie Tanneels<ref>Modèle:Lien web</ref>, d'origine flamande. Il se marie à Schaerbeek le 15 septembre 1876 avec Julie Brichot, née à Binche<ref>Modèle:Lien web</ref> dont il divorce en 1882 et se remarie le 22 juin 1883 à La Hulpe avec Valentine Collart<ref>Modèle:Lien web</ref>, la nièce de Constantin Meunier. Il a deux filles Marie (née en 1872 et légitimée lors de son premier mariage) et Louise (née en 1876).
Il effectue ses études secondaires à l'Athénée Royal de Bruxelles, avant d'entamer à l'Université libre de Bruxelles un cursus de droit qu'il n'achève pas. Il est ensuite employé au Gouvernement provincial mais démissionne rapidement de ce poste pour se consacrer à la critique. En 1864, il fait partie de la vingtaine d'auditeurs venus assister à une conférence de Charles Baudelaire à Bruxelles<ref group="note">Il raconte cette soirée en 1905, dans La Vie belge. Le chapitre est reproduit l'année suivante dans Charles Baudelaire, une étude biographique d'Eugène Crépet (ouvrir dans Wikisource). Ce récit est traité d'affabulation par Jean-Baptiste Baronian mais jugé plausible par Jacques Franck (Jacques Franck, « Le pays des singes, disait-il », dans La Libre Belgique, supplément « Lire », Modèle:Date-, Modèle:P.).</ref>.
Carrière
En 1863, Lemonnier publie à compte d'auteur le Salon de Bruxelles et commence à fréquenter le monde artistique. Il se distingue immédiatement par son désir de défendre l'art réaliste contre l'académisme, et la liberté de l'artiste contre les institutions d'État. En 1870, Lemonnier parcourt le champ de bataille de Sedan avec son cousin Félicien Rops (peintre et dessinateur). Son roman-reportage Sedan relate ses impressions : « une odeur de terre, de pourriture, de chlore et d'urine mêlés ». Cet ouvrage réaliste sera repris sous le titre Les Charniers qui précède La Débâcle d'Émile Zola.
Lemonnier commence à être reconnu dans le milieu naturaliste. Il collabore d'ailleurs à des revues françaises où il fait connaître les peintres belges. C'est avec son roman Un Mâle (1881) qu'il atteint la notoriété. Le scandale provoqué par la parution de ce livre, récit d'une passion amoureuse rustique, est tel que la jeune génération (les poètes rassemblés autour de la revue la Jeune Belgique) organise un banquet de « réparation » à leur aîné le Modèle:Date pour lui témoigner son appui face aux foudres de la critique traditionaliste des « perruques » et de certains journalistes catholiques.
On a souvent surnommé Lemonnier le « Zola belge » bien qu'il ait affirmé que cette étiquette ne lui convenait pas. En fait, l'auteur du Mâle est trop soucieux de son style (qu'on nommait « macaque flamboyant ») et de recherche de néologismes et d'archaïsmes pour être rangé parmi les naturalistes. La filiation avec le naturalisme français s'arrête, en effet, à l'influence du milieu, et plus précisément de la vie animale, sur le comportement des personnages.
Dans des romans tels Le Possédé, La Fin des bourgeois ou L'Homme en amour, Lemonnier se rattache davantage au courant dit « décadent », représenté en France par J.-K. Huysmans, Peladan, Lorrain, Mendès ou Rachilde ; la préciosité de son style, son obsession pour le thème de la femme fatale, la névrose et la perversion peuvent être considérés comme une contribution originale à l'esthétique décadente. Si, dans ces romans des Modèle:Lnobr, Lemonnier se rapproche davantage de Félicien Rops, il n'en demeure pas moins que les chapitres du Mâle qui décrivent la kermesse ou la vie à la ferme renvoient davantage à la tradition flamande et aux tableaux de Pieter Brueghel l'Ancien.
Le Prix quinquennal de littérature lui est attribué en 1888 pour son ouvrage La Belgique, illustré de gravures dessinées, entre autres, par Constantin Meunier. En 1905, il publie La Vie belge et deux ans avant sa mort, Une vie d'écrivain, son autobiographie. Dans ces trois œuvres, Lemonnier rend hommage à sa terre natale, souhaitant présenter au lecteur la vie et la culture de son pays. Ce « témoin au passé », selon sa propre expression, relate, avec un talent de conteur, la naissance des lettres belges : « La Jeune Belgique avait frappé le roc aride et à présent les eaux ruisselaient. » Parfois lyrique, épique et excessif, Lemonnier laisse cependant un document historique très instructif.
En définissant le talent du peintre belge comme la capacité de « suggérer des correspondances spirituelles par un chromatisme expressif et sensible » (La Vie belge), il parle aussi de son propre style: il s'agit de frapper l'imagination par la couleur et les images. En cela, il s'oppose à l'imitation du réel et rejoint un symbolisme universel tout en restant proche de l'instinct et de la spontanéité en même temps que de la tradition baroque de ses ancêtres (Rubens, Jacob Jordaens, David TeniersModèle:Lequel).
Sa maison ixelloise abrite le siège de l'Association Belge des Écrivains Belges de langue française. Sur l'emplacement de sa maison de campagne de La Hulpe a été construite l'École d'horticulture de cette commune. Un monument sculpté par Dolf Ledel le rappelle encore. Dans ce village habitaient son ami écrivain Pierre Broodcoorens et le couple d'artistes-peintres Rodolphe Wytsman et Juliette Wytsman-Trullemans.
Son œuvre vue par ses contemporains
Texte autographe
Fichier:Camille Lemonnier - Dans l'or et l'émeraude....jpg | Texte paru dans la Nouvelle Revue internationale en 1898. Modèle:Citation |
Œuvres sélectionnées
Lemonnier est l'auteur de plus de Modèle:Nobr. Une anthologie de ses nouvelles parues dans divers périodiques a été éditée par Jacques Detemmerman et Gilbert Steven, avec une préface d'André Guyaux, en 2013, sous le titre La Minute du bonheur - et autres pages retrouvées (Bruxelles, SAMSA Éditions).
Romans
- Sedan (1871)
- Un coin de village (1879)
- Un Mâle (1881)
- Les Charniers (1881), réédition de Sedan
- Thérèse Monique (1882)
- La Mort (1882)
- L'Hystérique (1885)
- Happe-Chair (1886)
- Madame Lupar (1888)
- Le Possédé (1890)Modèle:ISBN
- La Fin des bourgeois (1892), rééd. avec une préface de Frédéric Saenen, Bruxelles, SAMSA Éditions, 2022
- La Faute de Madame Charvet (1895)
- L'Île vierge (1897)
- L'Homme en amour (1897)
- Adam et Ève (1899)
- Le Bon Amour (1900)
- Au cœur frais de la forêt (1900)
- Le Vent dans les moulins (1901)
- Les deux consciences (1902)
- Le Petit Homme de Dieu (1902)
- Comme va le ruisseau (1903 ; paru sous forme de roman-feuilleton dans Le Temps du Modèle:Date au Modèle:Date)
- Le Droit au bonheur (1904)
- Quand j'étais homme (1907)
- L'Hallali (1913)
Contes et nouvelles
- Contes flamands et wallons (1873)
- Les Joujoux Parlants (1879)
- Ceux de la glèbe (1885) qui comprend notamment les nouvelles La Genèse, La Glèbe et Les Concubins
- Noëls flamands (1887)
- La Comédie des jouets (1888)
- L'enfant du Crapaud (1888)
- Dames de volupté (1892) qui comprend notamment les nouvelles L'Inconnu et L'Homme qui tue les femmes
Essais et critique d'art
- Le Salon de Bruxelles (1863-1866)
- Nos Flamands (1869)
- Paris-Berlin, pamphlet (1870)
- Gustave Courbet et sa peinture (1878)
- En Allemagne. Souvenirs d'un passant (1888)
- La Belgique (1888)
- Les Peintres de la vie (1888)
- Constantin Meunier : sculpteur et peintre (1904) - monographie
- Henri de Braekeleer : Peintre de la Lumière (1905), chez Van Oest
- Félicien Rops : l'homme et l'artiste (1908) - monographie
- Émile Claus (1908) - monographie
- L'École belge de peinture (1830-1905), (1906)
- Une vie d'écrivain (posthume)
Adaptations cinématographiques
L'œuvre de Camille Lemonnier est adaptée deux fois au cinéma : en 1912 René Leprince réalise Le réprouvé avec notamment l'actrice Stacia Napierkowska. Et en 1936 Émile-Georges De Meyst réalise Le Mort avec notamment Marcelle Dambremont, Gina Manès et Constant Rémy.
Adaptation à l'opéra
En trois actes et cinq tableaux, Cachaprès, tiré du roman Un Mâle de Camille Lemonnier, ce drame lyrique du compositeur français Francis Casadesus fut représenté au Théâtre royal de la Monnaie le Modèle:Date- à Bruxelles. Il remporta un grand succès et ceci juste un mois après la création bruxelloise de Parsifal de Richard Wagner.
Notes et références
Notes
Références
Voir aussi
Bibliographie
- Modèle:Ouvrage.
- Modèle:Article.
- Modèle:Ouvrage.
- Modèle:Ouvrage.
- Modèle:Ouvrage.
- Modèle:Chapitre.
- Fabrice Mundzik, « Les Réseaux sociaux au dix-neuvième : L’exemple de J.-H. Rosny aîné et Camille Lemonnier », in Le Novelliste Modèle:N°, Modèle:Date-.
- Modèle:Ouvrage.
Liens externes
- Modèle:Autorité
- Modèle:Bases
- Modèle:Dictionnaires
- La Noël du petit joueur de violon, version audio Fichier:Speaker Icon.svg
- Notice biographique
- Camille Lemonnier : La Noël du petit joueur de violon (1873)
- Émile Verhaeren : Camille Lemonnier (1913).
- La Noël du petit joueur de violon, version audio Fichier:Speaker Icon.svg
- [1] Portrait gravé, timbre de 1977