Cent mille milliards de poèmes

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Fichier:Queneau sonnets.jpg
Le livre original est découpé en languettes permettant de choisir chaque ligne d'un sonnet

Cent mille milliards de poèmes est un livre animé de poésie combinatoire de Raymond Queneau, publié en 1961 aux éditions Gallimard.

Présentation

L'objet-livre de Queneau, mis en page par Robert Massin, offre au lecteur un instrument qui lui permet de combiner des vers de façon à composer des poèmes respectant la forme du sonnet.

Un sonnet est composé de Modèle:Nobr, chacun étant choisi parmi Modèle:Nobr. Queneau a donc composé Modèle:Nobr en tout, chacun imprimés sur une languette pouvant s'insérer à sa place dans le sonnet. Les dix versions de chaque vers ont la même scansion et la même rime. Les rimes des sonnets suivent le schéma ABAB ABAB CCD EED, où A, C et E sont des rimes féminines (respectivement en -ise, -otte et -oques) et B et D des rimes masculines (en [o] et -in). Il ne s'agit donc pas de sonnets dits réguliers<ref>Article Sonnet, in Michèle Aquien, Dictionnaire de poétique, Le Livre de poche, 1993 Modèle:ISBN.</ref>, lesquels respectent une structure ABBA ABBA CCD EDE.

Sylvie Leleu-Merviel relève que Modèle:Citation : Modèle:Citation<ref>Modèle:Chapitre.</ref>.

Il y a donc Modèle:Nombre, soit Modèle:Nombre, cent mille milliards, de poèmes potentiels. Selon les mots mêmes de Queneau dans sa préface : Modèle:Citation L'auteur ajoute : Modèle:Citation

Par ailleurs, Queneau n'hésite pas, à son habitude, à arranger avec humour la langue à sa manière, en déformant des mots (« exeuquise » pour exquise, « cornédbîf » pour Modèle:Lang), en mélangeant les niveaux de langues (« d'une étrusque inscription la pierre était incise » et « il ne trouve aussi sec qu'un sac de vieux fayots »), ou en utilisant des mots rares (baïoques, molve, emberlucoquer), des formes anciennes (avecque) ou des onomatopées (terlintintin).

Adaptations

Traductions

Une traduction ou bien recréation en allemand par Ludwig Harig est parue en 1984 chez Modèle:Lien. En langue anglaise, il y a trois traductions ou adaptations différentes. Une première version intégrale en volume, avec feuilles découpées en bandes, a été réalisée, imprimée et éditée en 1983, avec l'autorisation des ayants droit, par John Crombie, aux éditions de l'association Modèle:Lien dont il est, avec Sheila Bourne, le fondateur. Une deuxième version, non publiée en volume, a été créée par Stanley Chapman et une troisième par Beverley Charles Rowe.

Musique

Cent mille milliards de poèmes a été mis en musique par Gilles Maugenest : Modèle:Citation

Plusieurs adaptations musicales de poèmes générés à l'aide des Cent mille milliards de poèmes ont été composées, notamment par Juliette Gréco et Les Frères Jacques.

  • Que dit Queneau ? Modèle:Nobr de Gilles Maugenest sur des poèmes de Raymond Queneau, La Boîte à Chansons, 2002.
  • Deux combinaisons dans Raymond Queneau chanté par Juliette Gréco, Catherine Sauvage, Zizi Jeanmaire, Bernard Ascal, Les Frères Jacques et Gilles Maugenest, EPM (collection Poètes & chansons), 2003.

Informatique

Un certain nombre de versions informatiques ont été programmées, le principe du livre se prêtant particulièrement à ce genre de réalisation.

Une des premières versions a été programmée dès les Modèle:Nobr par D. Starynkevitch, sur un calculateur CAB500<ref>Modèle:Chapitre.</ref>.

Paul Braffort, en 1975, puis Tibor Papp, en 1988, ont produit également des versions<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Un logiciel permettant de générer aléatoirement des sonnets à partir de Cent mille milliards de poèmes figure sur le CD-ROM culturel Machines à écrire dirigé par Antoine Denize et publié par les éditions Gallimard en 2004<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Mais les ayants droits luttent contre ce genre d'implémentations.

Procès

Cent mille milliards de poèmes se présente donc comme un hypertexte avant la lettre. Mais sa mise en ligne sur Internet sans l'accord des ayants droit a donné lieu le Modèle:Date- à un jugement en référé qui a contribué à établir la jurisprudence française en matière de droit d'auteur sur Internet, en retenant la qualification de contrefaçon concernant des poèmes protégés par le droit d'auteur diffusés sur un site Internet<ref name="5 mai 1997">Modèle:Lien web.</ref>,<ref name="10 juin 1997">Modèle:Lien web.</ref>.

En 1997 à la demande de Jean-Marie Queneau (fils et ayant-droit de l'auteur), Christian L., un étudiant en informatique, a été condamné en référé à Modèle:Monnaie de dommages et intérêts et Modèle:Monnaie de frais de justice pour avoir mis en ligne sur son site, hébergé par Mygale.org et l'[[Université Paris-VIII-Vincennes–Saint-Denis|Université Paris-Modèle:VIII]] (aussi assignés, mais non condamnés), un générateur de poèmes basé sur les Cent mille milliards de poèmes. La justice a demandé la suppression de la page web, mais sans pour autant satisfaire pleinement la demande de la partie civile qui réclamait Modèle:Monnaie de dommages et intérêts<ref name="5 mai 1997" />.

Une seconde affaire, qui mettait en cause Jérôme B., pour laquelle l'hébergeur était le laboratoire LAAS du CNRS, a abouti à un non-lieu, car si la page web a bel et bien été visible en ligne, c'était à la suite d'une erreur de protection d'un site expérimental et non d'une intention de diffuser ce contenu<ref name="10 juin 1997" />. Ici, la demande était de Modèle:Monnaie.

Ces deux plaintes font partie des premières affaires médiatisées dans le domaine des infractions au droit d'auteur sur Internet. L'avocat de Jean-Marie Queneau, Jacques-Georges Bitoun, était résolu à poursuivre tous les fournisseurs d'accès, hébergeurs et auteurs possibles de contrefaçons : Modèle:Citation

Éditions

Notes et références

Modèle:Références

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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