Confédération française démocratique du travail

{{#ifeq:||Un article de Ziki, l'encyclopédie libre.|Une page de Ziki, l'encyclopédie libre.}}

Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Association La Confédération française démocratique du travail (CFDT) est une confédération interprofessionnelle réformiste de syndicats français de salariés.

Elle est le premier syndicat français<ref>Modèle:Lien web</ref> par le nombre de syndiqués (612 205 adhérents annoncés en 2022<ref>Modèle:Lien web</ref>, 610 144 revendiqués en 2021<ref>Modèle:Article</ref>) devant la Confédération générale du travail (CGT). En 2018, elle devient la première organisation syndicale en matière d'audience électorale en agrégeant les résultats aux élections professionnelles dans la fonction publique et dans le secteur privé<ref>Modèle:Article.</ref>.

Histoire

Racines chrétiennes (CFTC)

La CFDT plonge ses racines dans le syndicalisme chrétien. Elle est créée en 1919 sous le nom de Confédération française des travailleurs chrétiens (CFTC).

Le mouvement Reconstruction, initialement minoritaire dans la CFTC, militait pour un syndicalisme de gauche, socialiste et démocratique sans être marxiste et contre les traités européens jugés comme restaurant une Europe capitaliste, sous couvert de démocratie chrétienne<ref>Modèle:Ouvrage </ref>. Cette tendance s'implante après la guerre dans les bassins miniers et sidérurgiques, dans le sillage de la Résistance et de la Bataille de la production<ref name=BÉNETIÈRE>Jean-Paul Bénétière, L’union départementale de la CFTC-CFDT de la Loire. Déconfessionnalisation, autogestion, crise et résistance au « recentrage », 1944-1988, Rennes, aux Presses universitaires de Rennes, 2017</ref> et s'oppose dans un premier temps aux milieux politiques catholiques de centre droit dont est proche la direction de la confédération<ref name=BÉNETIÈRE/>. Peu à peu, elle impose sa marque dans la CFTC et va devenir majoritaire en 1964.

1964, la déconfessionnalisation

Après la Libération (1944-1945), une minorité de gauche, regroupée dans la tendance Reconstruction, anime un débat interne en faveur de la « déconfessionalisation » de la centrale, qui signifie aussi une plus grande autonomie envers les milieux politiques et religieux<ref name=BÉNETIÈRE/>. Sous la conduite d'Eugène Descamps, qui devient secrétaire général de la CFTC, cette tendance devient majoritaire en 1961.

La rupture se produit en 1964 : le congrès extraordinaire qui se tient au Palais des Sports de Paris les 6 et 7 novembre transforme la CFTC en CFDT. Une minorité (environ 10 % des effectifs) qui suit notamment Joseph Sauty, refonde aussitôt une « CFTC maintenue »<ref>La création de la CFDT, INA.</ref>.

La CFDT déclare désormais placer son action dans le cadre de la lutte des classes. En quête de sa propre identité (notamment vis-à-vis de la CGT), la CFDT se tourne vers le mot d'ordre de l'autogestion<ref name=":0">Frank Georgi, CFDT, l’identité en question, laboratoire d'Histoire Sociale, page web et film en ligne.</ref> qui s'ajoute à celui de planification démocratique qu'elle a adopté depuis la fin des années 1950 (au sein de la CFTC). L'idée d'autogestion est inspirée d'expériences menées dès les années 1950 en Yougoslavie ainsi qu'en l'Algérie nouvellement indépendante. À partir de 1968, l'autogestion devient le fondement de la vision du monde de la CFDT, de son projet de société<ref name=":0" />. Jusqu'au milieu des années 1970, le discours de la CFDT est radical. Il emprunte au marxisme et aux courants les plus durs à l'égard du capitalisme. Le socialisme autogestionnaire est vu comme une alternative au capitalisme, mais aussi au socialisme d’État<ref name=":0" />.

Une partie des militants de CFDT se rapprochent aussi du Parti socialiste unifié (PSU), qui sera mené de 1967 à 1974 par Michel Rocard. De Modèle:Précision nécessaire, elle passe également des accords d'action avec la CGT<ref name=":1">Modèle:Article.</ref>. La centrale syndicale adopte une posture progressiste sur les questions de son temps : soutien à la décolonisation, à la légalisation de l’avortement, prise en compte des droits spécifiques aux femmes, qui accèdent de plus en plus massivement au marché du travail, et du sort des immigrés tout en admettant que l'immigration peut constituer un outil de maximalisation des profits du patronat<ref name=":1" />.

En mai 1968, la CFDT appelle à l'action dans les entreprises. Tandis que la CGT concentre ses efforts sur les revendications salariales (obtenant ainsi une augmentation de 35 % du salaire minimum), la CFDT défend aussi l'extension des droits syndicaux afin d'abolir le système « monarchique » qui prévaut en entreprise et le remplacer à terme par une « démocratie d'entreprise »<ref name=":1" />. Avec la CGT et FO elle est à l'origine de la création des sections syndicales d'entreprises lors des accords de Grenelle<ref name=":1" />.

Au congrès de 1970, la CFDT adopte de nouveaux statuts. Elle prône l'autogestion dans les entreprises, les salariés étant appelés à participer aux décisions sur la stratégie de court et moyen terme. En 1971, Edmond Maire est élu secrétaire général. De nombreux militants cédétistes participent aux « Assises du socialisme » (1974) et rejoignent à cette occasion le Parti socialiste (PS) de François Mitterrand. Ils y animent une minorité de sensibilité « chrétienne de gauche » derrière Michel Rocard dans le cadre de ce qui a été baptisé la deuxième gauche. La CFDT collabore alors avec plusieurs associations de la société civile, dont le Groupe d'information et de soutien des immigrés. Dès 1977, elle recommande le passage aux 35 heures pour partager le travail<ref name=":1" />.

« Recentrage » de la CFDT à partir de 1977

Cependant, la rupture de l'union de la gauche (1977) et l'échec de celle-ci aux élections législatives de 1978 conduit la centrale d'Edmond Maire à un changement de stratégie. Elle s'éloigne de la CGT et entreprend un mouvement de « re-syndicalisation », appelé aussi « recentrage sur l'action syndicale », qui consiste notamment à prendre de la distance face aux partis politiques.

Dès 1973, l'adhérent et ses droits avaient commencé à être valorisés<ref name=dusa/>. Lors du congrès de 1982, après trois années de baisse des effectifs, est mis plus spécifiquement en avant la Modèle:Cita<ref name=dusa/>, pour qu'il n'y ait Modèle:Cita<ref name=dusa/> en soulignant l'information et les services exigibles en échange<ref name=dusa/>.

La CFDT appelle pour la dernière fois à voter socialiste à la présidentielle de 1981. La CFDT prend également ses distances à l'égard de l'autogestion : des théoriciens comme Pierre Rosanvallon (conseiller économique de la CFDT puis conseiller politique d'Edmond Maire) théorisent même une nouvelle vision de l'autogestion comme un concept-relais vers une forme de libéralisme<ref name=":0" />.

La CFDT soutient le « tournant de la rigueur » mené par le gouvernement de Pierre Mauroy en 1983, et appelle même plus tôt à l'opérer, compte tenu de la situation industrielle difficile en Angleterre et aux Etats-Unis, les économistes et sociologues estimant que la chronologie du « tournant » pourrait être avancée à 1982 <ref>"Le « tournant de la rigueur » comme processus régulatoire. Etude d’une décision de politique économique, article de Fabien Eloire, dans la Revue française de sociologie en 2020 [1]</ref>.

La CFDT se définira ensuite par son autonomie, n'hésitant pas à soutenir des réformes menées par des gouvernements de droite lorsqu'elles lui paraissent justifiées. Une importante minorité conteste ce « recentrage ». Au congrès de Strasbourg, qui se tient du 21 au Modèle:Date-, Jean Kaspar est élu secrétaire général. La fédération Sud-PTT naît le 16 décembre 1988 au terme d'un conflit politique au sein de la fédération des PTT (Postes, Télégraphes et Téléphones) concernant l'avenir de cette administration, appelée à être scindée entre postes et télécoms.

À la suite de ce conflit, plusieurs responsables (principalement de la région parisienne) ont été "démandatés" lors des Conseils nationaux de cette fédération, de novembre et décembre 1988. Ces militants n'ont pas suivi le virage plus à droite de la CFDT : venus pour certains souvent de l'extrême-gauche, ils se déclarent autogestionnaires et mettent l'accent sur une nouvelle forme de démocratie interne. Le conflit débouche sur une scission syndicale, avec la création de Sud-PTT le 28 décembre 1988, qui passera temporairement devant la CFDT aux élections professionnelles et sera à l'origine de la création d'une confédération, l'Union syndicale Solidaires.

Mandat de Nicole Notat (1992-2002)

En 1992, Nicole Notat, issue du SGEN-CFDT, est élue secrétaire générale. Elle est la première femme à occuper un tel poste dans une confédération syndicale de salariés en France. Elle engage la CFDT sur la voie d'un syndicalisme « partenaire » à l’allemande. Contestée à l’intérieur de la CFDT en raison de son attitude jugée excessivement complaisante à l'égard du patronat, ses détracteurs la surnomment « la tsarine ». Lors d’un congrès houleux en 1995, une majorité de congressistes (52 %) estiment que le bureau national qu’elle dirige « n’a pas rempli le mandat qu’attendaient les syndicats ». C'est la première fois dans l'histoire de la CFDT que la direction est ouvertement désavouée par les adhérents<ref name=":12">Modèle:Lien web.</ref>.

Lors des grèves de décembre 1995, elle soutient le projet de réforme de la Sécurité sociale du Premier ministre RPR Alain Juppé. Devenu l'interlocuteur privilégié des employeurs et des gouvernements, la CFDT prend la présidence de la Caisse nationale d'assurance maladie des travailleurs salariés (CNAM) et de l'Unédic. Ces choix de la direction nationale, en rupture par rapport aux positions de la CFDT dans les années 1970, sont contestés par une minorité qui sera mise en échec au congrès de Lille en 1998. La CFDT s'isole des autres syndicats et d'autres opposants internes rejoignent la CGT ou SudModèle:Référence nécessaire.

La CFDT devient le partenaire privilégié du Medef dans le cadre de la « Refondation sociale » lancée en 2000 par l’organisation patronale. Elle signe tous les accords, ce que déplorent la CGT et FO<ref name=":12" />.

Mandat de François Chérèque (2002-2012)

Fichier:François Chereque au CHU 014.jpg
F. Chérèque en 2011 et l'ancien logo de la CFDT, abandonné en 2012.

En 2002, François Chérèque, ex-numéro un de la fédération CFDT Santé-sociaux, est élu secrétaire général. Il est reconduit dans ses fonctions lors du congrès de Grenoble<ref name="congres Grenoble">Congrès de Grenoble: Voir l'article dans Wikipédia, ou les pages sur le site CFDT</ref> du 12 au Modèle:Date- et du congrès de Tours le Modèle:Date-.

Pendant la campagne de l'élection présidentielle de 2002 (puis lors des élections régionales de 2015), la CFDT appelle à faire battre le Front national<ref>Laurent Berger, interviewé par Anne-Sophie Lechevallier, « Laurent Berger : "J'appelle la classe politique à se ressaisir" », Paris Match, semaine du 3 au 9 novembre 2016, page 40.</ref>.

Fin 2002, la CFDT revendique 889160 adhérents<ref name=dusa/>, soit autant que lors de son record historique de 1976<ref name=dusa/>, après avoir connu Modèle:Cita, principalement dans le secteur privé<ref name=dusa/>, Modèle:Cita<ref name=dusa/>, effaçant la Modèle:Cita<ref name=dusa/>. Entre 1987 et 1997, elle enregistre Modèle:Cita de ses effectifs<ref name="dusa">"Réseaux de sociabilité et adhésion syndicale. Le cas de la CFDT", par Bruno Duriez et Frédéric Sawicki, dans la revue des sciences sociales du politique , Politix, en 2003 [2]</ref>.

A partir de 2002, le concept de « réformisme » devient très présent à la CFDT<ref name="hurser">« Réformisme » de la CFDT, de quoi parle-t-on au juste ?, article de Pierre Hureau et André Servais, dans la revue Mouvements en 2006 [3]</ref>. François Chérèque y fait plusieurs fois référence dans une série de tribunes dans la presse, notamment en 2003 <ref> « Réformistes à vos marques », dans Le Monde par François Chérèque le 03/09/2003 [4]</ref> puis un livre<ref>"Réformiste et impatient" par François Chérèque, Editions Le Seuil, 2005 </ref> et l'inscrit au programme des débats de l'université d’été de la CFDT en 2004. Dès 2003, au nom de ce « réformisme », la CFDT négocie aux côtés des autres centrales la réforme des retraites de 2003 qui sera mise en place par le gouvernement de Jean-Pierre Raffarin. Mais l'unité syndicale ne tient pas, et la centrale est seule, avec la CFE-CGC, à soutenir un projet de réforme contesté par les autres organisations qui considèrent cette réforme comme une régression sociale. Cette prise de position a des conséquences internes pour la CFDT qui perd environ 10 % de ses adhérents en trois ans<ref>La CFDT reconnaît la perte de Modèle:Nombre pour les années 2003 et 2004, ce qui ramène ses effectifs de 889 160 fin 2002 à 818 036 fin 2004.</ref>. Cette baisse des effectifs est due à un non-renouvellement d'adhésions individuelles mais aussi au départ de plusieurs syndicats<ref>Voir SPASMET CFDT et SNUPFEN qui rejoignent Solidaires, des syndicats Interco CFDT qui rejoignent la FSU en devenant le SNU Clias, des syndicats de la FGTE CFDT qui rejoignent la CGT, etc.</ref>.

Au cours des années 2000, la CFDT fait plus généralement face à plusieurs réformes consécutives ayant en commun de ne plus renvoyer à Modèle:Cita<ref name=hurser/>.

En mars 2003, afin de développer sa présence sur les universités, la CFDT décide d'appuyer la création d'un syndicat étudiant issu d'une tendance de l'UNEF : la Confédération étudiante. Afin d'aider à son développement les deux organisations s'associent, ce qui assure à la un important appui financier et logistique. Ce partenariat permet à la CFDT d'informer les étudiants salariés de leurs droits lors d'actions sur les zones de travail estivales ou les campus.

Invité à l’université d’été du MEDEF en 2005, François Chérèque explique que le « réformisme » est « une utopie faite de petits pas qui s’inscrivent dans un grand dessein »<ref name=hurser/>.

À la suite du rejet du traité constitutionnel européen lors du printemps 2005, la CFDT, qui a appelé à voter « oui », participe à la création du mouvement "Sauvons l'Europe" et y adhère en tant qu'organisation membre. Selon un sondage Ifop-Ouest France Dimanche du 23 avril 2006, la CFDT est la confédération à laquelle les Français font le plus confiance (61 % contre 51 % pour la moyenne des syndicats)<ref>Modèle:Lien web</ref>. Cependant, elle arrive régulièrement en seconde position derrière la CGT lors des élections professionnelles. Elle recueille environ 25 % des voix (cf. plus bas).

Fichier:Cfdt50ans.jpg
Les logos de la CFDT depuis 50 ans.

En 2006, la CFDT dénonce le contrat première embauche (CPE) et se mobilise avec tous les autres syndicats et organisations de jeunesse lors d'une série de manifestations afin de demander son retrait, qui est finalement concédé par le président de la République Jacques Chirac.

Lors du congrès de Grenoble<ref name="congres Grenoble"/> de juin 2006, François Chérèque défend le bilan de ces quatre dernières années et critique ouvertement le gouvernement et le MEDEF. Les débats principaux concernent notamment le thème de l'insertion des jeunes dans le monde du travail, la sécurisation des parcours professionnels et la priorité à la construction d'une Europe sociale.

La CFDT fait partie des huit syndicats qui ont organisé en six mois huit grandes manifestations de rue lors des grèves contre la réforme française des retraites de 2010.

Mandat de Laurent Berger (2012-2023)

Laurent Berger est élu secrétaire général, après la démission de François Chérèque, par le bureau national de la CFDT le Modèle:Date-. Il est réélu par le congrès en 2014 <ref>Modèle:Article</ref>, 2018<ref>Modèle:Article</ref> et 2022<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Le Modèle:Date-, la CFDT est l'un des trois syndicats (avec la CFTC et la CFE-CGC) à avoir signé l'accord « sécurisation de l'emploi » avec le syndicat patronal MEDEF. Cet accord permet notamment la généralisation de l'assurance maladie complémentaire pour tous, la mise en place des droits rechargeables pour les demandeurs d'emploi, une majoration des heures complémentaires<ref>Modèle:Lien web</ref>. Cet accord est vivement critiqué par la CGT et FO.

En 2016, la CFDT compte, avec l'UNSA et la CFTC, parmi les syndicats favorables au projet de loi « travail » présenté par la ministre Myriam El Khomri, qui accepte d'intégrer certaines de ses revendications<ref name="parisien">Modèle:Lien web.</ref>. Par ailleurs, il a été reproché à la CFDT de ne pas entendre l'avis des salariés intermittents et des syndicats de cette branche lors de négociations de 2016. Le 30 mai 2016, les confédérations syndicales CFDT CFTC et CFE-CGC, ainsi que le Medef, ont refusé de reconnaître l’accord signé unanimement par les syndicats du secteur de l’audiovisuel et du spectacle vivant sur le régime de l’intermittence <ref>Article de la coordination des intermittents.</ref>. De son côté la CFDT rappelle s’inscrire dans le cadre, défini par le gouvernement, d'une « trajectoire de réduction confirmée du rapport dépenses/recettes relative à l'indemnisation » des intermittents <ref>Communiqué CFDT.</ref>.

Le Modèle:Date-, la CFDT devient le premier syndicat de France dans le secteur privé, passant devant la CGT, fait inédit depuis un siècle<ref>« CFDT : le syndicat qui détrône la CGT dans le secteur privé », France Info, Modèle:Date-.</ref>.

En Modèle:Date- lors de la campagne de l'élection présidentielle française, Laurent Berger annonce « avoir clairement pris position contre Marine Le Pen et publié un argumentaire pour nos militants »<ref>Laurent Berger, Laurent Grzybowski et Pascale Tournier, Laurent Berger : “Aucun homme providentiel ne peut faire face aux défis actuels“, lavie.fr, Modèle:Date-.</ref>. Cela en conformité avec ses positions historiques concernant l'extrême droite.

En 2018, la CFDT devient le premier syndicat de France dans les secteurs publics et privés confondus<ref>Modèle:Lien web</ref>.

En juin 2019, la CFDT s'oppose à la réforme de l'assurance chômage<ref>Modèle:Lien web</ref> présentée par le gouvernement.

En 2019, lors des débats sur l'éventuelle réforme des retraites "par points"<ref>Modèle:Lien web</ref>, la CFDT avait obtenu la suppression de "l'âge pivot"<ref>Modèle:Lien web</ref> du texte, pour autant certains adhérents quittent la centrale (pas de baisse significative), jugée trop molle et trop proche du gouvernement<ref>Modèle:Lien web.</ref>. L’organisation syndicale va être épaulée par des économistes, comme Jean Pisani-Ferry et Philippe Aghion, qui furent proches du président durant la campagne présidentielle<ref>Modèle:Article.</ref>. La CFDT travaille régulièrement avec des spécialistes de l'économie mais aussi des sciences sociales dans différents travaux, comme le comité d'experts en sciences sociales<ref>Modèle:Lien web</ref> avec la Fondation Jean Jaurès. Cette réforme des retraites "par points" a été abandonnée par le gouvernement lors de la crise sanitaire liée à la pandémie de COVID19<ref>Modèle:Lien web</ref>.

La CFDT lance en 2019 avec des organisations environnementales, de solidarité et d’éducation, des mutuelles et des syndicats<ref>Modèle:Lien web</ref>, un "pacte du pouvoir de vivre" mettant en avant soixante-six propositions qui touchent aussi bien aux politiques écologiques que fiscales ou démocratiques<ref>Modèle:Article</ref>,<ref>Modèle:Article</ref>.

En 2021, la Modèle:1re place de la CFDT dans le privé est confortée<ref name=jorf442a>Modèle:Légifrance.</ref>.

En 2022, lors de l'élection présidentielle française, la CFDT appelle à battre le Rassemblement national<ref>Modèle:Lien web</ref>.

A l'occasion du projet de réforme des retraites en France en 2023, la CFDT intègre l'intersyndicale unie contre cette modification dite "paramétrique" de la retraite en France, avec en particulier un recul à 64 ans de l'âge de départ : la confédération appelle largement à la manifestation contre le texte<ref>Retraites : « On passe à la vitesse supérieure », annonce Philippe Martinez au JDD, lejdd.fr, 4 mars 2023, propos recueillis par Emmanuelle Souffi et Nina Jackowski</ref> et participe au mouvement social contre la réforme des retraites en France de 2023.

Comparant les leaders syndicaux à des cuisiniers célèbres, la presse<ref name="6mars2023_www.20minutes.fr" /> et Stéphane Sirot, historien et sociologue des grèves et du syndicalisme<ref name="6mars2023_www.20minutes.fr" />, estiment que Philippe « Etchebest » Martinez (CGT) et Laurent « Mariotte » Berger (CFDT), forment un duo efficace qui a su réunir Modèle:Citation prenne<ref name="6mars2023_www.20minutes.fr" />, en plus de l'appui de cent artistes qui deviennent 300 en mars<ref name="25mars2023_www.bienpublic.com" />, pour faire perdurer le soutien massif de l'opinion publique au mouvement.

En Modèle:Date-, Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, annonce sa prochaine démission. Marylise Léon, secrétaire générale adjointe depuis 2018, devrait lui succéder le Modèle:Date-<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Il indique à la presse qu'il a proposé au bureau national qu'elle le remplace<ref>Modèle:Lien web </ref>.

Marylise Léon (2023 à aujourd'hui)

Marylise Léon est élue secrétaire général à l'unanimité, après la démission de Laurent Berger, par le bureau national de la CFDT le 21 juin 2023<ref>Modèle:Lien web</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Liste des congrès depuis 1964

Fichier:Bierville 0037.jpg
Bierville, centre de formation et de congrès de la CFDT.

Organisation

Structure confédérale

La CFDT comprend quelque Modèle:Unité de base. Ce nombre est en constante évolution en fonction des fusions réalisées, des nouvelles adhésions et des désaffiliations. Les syndicats de base sont regroupés en 13 unions régionales interprofessionnelles et 15 fédérations nationales professionnelles.

La CFDT compte aussi deux unions confédérales : la CFDT Cadres et l'union confédérale des retraités (UCR). Une union fédérale représente les 3 fonctions publiques : l'union des fédérations des fonctions publiques et assimilés (UFFA) .

Les instances dirigeantes de la centrale sont la commission exécutive (dix membres) et le bureau national (Modèle:Nobr). Le conseil national confédéral (CNC) réunit trois fois par an les représentants des unions régionales et des fédérations et constitue le « parlement » de la CFDT.

Fédérations de syndicats

Unions confédérales

CFDT en outre-mer

Par principe, la CFDT n'affilie que les syndicats de métropole (Corse comprise). Dans les quatre départements d'outre-mer historiques (DOM) et à Saint-Pierre-et-Miquelon, elle signe des « contrats d'association » avec des unions syndicales qui portent le sigle CFDT. Les « syndicats associés » conservent leur autonomie et l'intégralité de leurs cotisations, mais ils participent aux élections professionnelles sous l'étiquette CFDT.

Dans les ex-territoires d'outre-mer (TOM), la CFDT entretient des liens de coopération avec les centrales syndicales locales partageant ses valeurs.

Autres

L'Association études et consommation (ASSECO-CFDT) est une association nationale de consommateurs agréée par l'État depuis 1981.

Caisse nationale d'action syndicale

Depuis son congrès de Nantes en 1973, la CFDT dispose d'une Caisse nationale d'action syndicale (CNAS) issue de la fusion d'un fonds d'action syndicale et d'une caisse nationale d'action professionnelle issue elle-même de la fusion de six caisses de résistance d'unions départementales ou de fédérations<ref>Des premières caisses de résistance à la CNAS, petite histoire chronologique de la Caisse Nationale d'Action Syndicale, Paris, CNAS-CFDT, 2018 Modèle:Isbn.</ref>. La CNAS est alimentée par une part des cotisations syndicale (8,6 % pour les actifs, 3 % pour les retraités), elle est gérée par un comité de gestion d'onze personnes (le trésorier confédéral et dix administrateurs élus par les syndicats). La CNAS offre trois types de prestations aux adhérents et aux structures de la CFDT :

  • assurances (responsabilité civile des syndicats, vie professionnelle des adhérents…) ;
  • soutien aux actions juridiques ;
  • prestation grève dans les conflits d'entreprise (caisse de grève créée en 1973, permettant le versement d'une indemnité de Modèle:Euro par heure à partir de la Modèle:7e)<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

En raison de l'ampleur du mouvement social contre la réforme des retraites en France de 2010, la CFDT a demandé exceptionnellement à la CNAS d'utiliser la prestation grève pour indemniser ses adhérents dans le cadre de cette action interprofessionnelle<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Les comptes de la CNAS sont publiés chaque année avec les comptes confédéraux<ref>Comptes annuels de la CFDT.</ref>. Pour l'exercice 2009, la réserve de grève accumulée depuis la création de la CNAS se montait à plus de Modèle:Nobr d'euros<ref>Rapport financier 2009, Modèle:P..</ref>. Elle s'élève à Modèle:Nobr d'euros en 2018<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Direction

Depuis 1973, la CFDT n'a à sa tête qu'un secrétaire général, sans président. L'instance nationale de direction est la Commission exécutive (CE)<ref>Les structures de la CFDT, Institut supérieur du travail, octobre 2014.</ref> de dix membres, qui est l'équivalent du Bureau confédéral de la CGT ou de FO.

Présidents

Secrétaires généraux

Fichier:Photo Marylise Leon.jpg
Marylise Léon, secrétaire générale depuis 2023.
Les secrétaires généraux CFTC/CFDT
1919-1948 Gaston Tessier
1948-1953 Maurice Bouladoux
1953-1961 Georges Levard
1961-1971 Eugène Descamps
1971-1988 Edmond Maire
1988-1992 Jean Kaspar
1992-2002 Nicole Notat
2002-2012 François Chérèque
2012-2023 Laurent Berger
Depuis 2023 Marylise Léon

Adhérents

Le tableau ci-dessous, énumère le nombre d'adhérents revendiqué par le syndicat. Toutefois ces chiffres sur la réalité des effectifs syndicaux représente une polémique ancienne. En date du Modèle:Date-, le magazine Liaisons sociales publie le contenu d'une étude financée par la Dares, organisme officiel et statistique du ministère de l'Emploi<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Intitulée « Les syndiqués en France 1990-2006 », cette étude conduite par les chercheurs Dominique Andolfatto et Dominique Labbé revoit à la baisse les chiffres officiels des effectifs annoncés par les syndicats. Il ressort que la CFDT n'aurait que Modèle:Unité (contre 803 665 officiellement à cette même date). L'étude place également la CGT en tête des organisations syndicales alors que, selon les chiffres de la CFDT, la fin des années 1990 avait vu celle-ci, alors dirigée par Nicole Notat, dépasser une CGT en mutation. Cependant la CGT est toujours restée en tête des résultats aux élections prud'homales et professionnelles et elle devance la CFDT, FO, la CFTC, la CFE-CGC, l'Unsa et Solidaires.

La CFDT déclare son nombre d'adhérents en divisant par 8 le nombre de cotisations mensuelles encaissées dans l'année. Ce mode de calcul ancien conduit à surestimer le nombre d'adhérents alors que le prélèvement automatique des cotisations s'est développé.

La métamorphose idéologique de la CFDT, de l'autogestion au « réformisme », s'est produit à mesure qu'arrivait une nouvelle vague de militants, peu politisés et moins radicaux, diplômés et moins concernés par l'introduction des techniques modernes de managements dans les entreprises. À mesure aussi que la centrale perdait ses adhérents ouvriers. Désormais, ce ne sont plus ces derniers qui siègent mais les professions intermédiaires, surreprésentés parmi les salariés par rapport à leur place dans l’ensemble de la population salariée<ref name=":1" />.

Évolution du nombre d'adhérents (la méthode de comptage a changé en 2017<ref>Modèle:Lien web</ref>)
1965 1970 1977 1988 1997 1998 2000 2001 2002 2003
572 690 741 501 900 000 535 519 723 000 756 990 830 600 865 528 883 160 873 177
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2018
818 036 806 829 803 635 808 720 814 636 833 108 851 601 863 674 868 601 623 802

En 2006, le tiers des effectifs de la CFDT a plus de cinquante ans<ref>Selon Le Monde du Modèle:Date-, citant les données officielles de la CFDT.</ref>.

Publications

La CFDT a de nombreuses publications issues de ses différents niveaux, confédéral, fédéraux, territoriaux ou celui des syndicats et des sections.

Au niveau central, il y a notamment :

  • CFDT Magazine, mensuel d’information et de sensibilisation adressé à tous les adhérents sur les thématiques sociales (travail, emploi, société...) françaises et internationales publié depuis 1976.
  • Syndicalisme Hebdo, hebdomadaire (créé en 1936 et en ligne depuis 2021) consacré à l'actualité sociale décryptée par la CFDT ainsi que l'actualité de la CFDT.
  • Action juridique, revue trimestrielle destinée aux militants du juridique (défenseurs, conseillers prud'hommes, militants d'entreprise...), aux avocats du travail, aux universitaires, etc.
  • CFDT la revue : revue de débats publiée de 2013 à 2017.

Représentativité

La CFDT faisait partie des cinq confédérations de syndicats de salariés considérées comme représentatives par l’État, en application de l'arrêté du Modèle:Date, et bénéficiait de ce fait d'une présomption irréfragable de représentativité, jusqu'à la fin de la période transitoire mise en place par la loi du Modèle:Date « portant rénovation de la démocratie sociale »<ref>Publiée au Journal officiel du Modèle:Date.</ref>.

Élections professionnelles

Depuis l'entrée en vigueur de la loi de 2008, ce sont les élections en entreprise qui conditionnent la représentativité : au niveau des entreprises de plus de 10 salariés, ainsi que dans les branches professionnelles et au niveau interprofessionnel.

En 2013, au niveau national et interprofessionnel, la CFDT talonne la CGT. Les cinq premières organisations syndicales atteignent le score suivant : CGT : 26,77 % ; CFDT : 26,00 % ; FO : 15,94 % ; CFE-CGC : 9,43 % ; CFTC : 9,30 %<ref>Loi du 5 mars 2014 : les ajustements apportés en matière de représentativité syndicale, ministère français du Travail.</ref>.

Selon les chiffres du Haut conseil du dialogue social publiés en mars 2017, la CFDT se hisse pour la première fois en tête avec 26,37 % des voix devant la CGT 24,85 % (- Modèle:Nobr) et FO 15,59 % (- 0,35). Le poids relatif (retenu pour les seules organisations représentatives au niveau national) est de 30,32 % pour la CFDT, 28,57 % pour la CGT, 17,93 % pour FO, 12,27 % pour la CFE-CGC et 10,91 % pour la CFTC<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

En 2021, la CFDT renforce sa première place dans le privé<ref name=jorf442a/>.

Élections prud'homales

Organisation syndicale 1987 1992 1997 2002 2008
CFDT (%) 23,06 23,81 25,35 25,23 21,81

Résultats 2008/2002 par collège (%)<ref>UNSA Magazine, Modèle:N°, janvier 2009.</ref> :

  • industrie : 20,7 / 23,5 ;
  • commerce : 20,6 / 23,6 ;
  • agriculture : 28,3 / 31,5 ;
  • activités diverses : 23,2 / 26,1 ;
  • encadrement : 23,0 / 28,6 ;
  • global : 22,1 / 25,1.

Activité de lobbying

La CFDT est inscrite depuis 2014, au registre de transparence des représentants d'intérêts auprès de la Commission européenne, comme d'autres syndicats<ref>Modèle:Lien web</ref>. L'estimation des coûts annuels pouvant être attribués aux activités couvertes par le registre est comprise entre Modèle:Unité<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Condamnations

En janvier 2016, la CFDT est condamnée par la cour d'appel de Paris pour abus de pouvoir à l'encontre de son syndicat RATP, « pour abus de pouvoir et atteinte portée à la personnalité morale du syndicat »Modèle:Refsou.

En mars 2018, la CFDT est condamnée par le conseil de prud’hommes de Paris pour non-respect de ses obligations envers une salariée. Cette dernière, secrétaire confédérale de la CFDT, avait subi le « harcèlement moral » de son supérieur, un secrétaire national chargé des questions de santé au travail à la confédération, sans que les dirigeants de la confédération, régulièrement alertés, n'interviennent<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

En janvier 2020, la CFDT est condamnée à Modèle:Unité d'amende pour « abus de pouvoir » sur une de ses branches. Le syndicat Commerce indépendant démocratique (SCID) Modèle:Incise s'était, en 2014, opposé à la direction de la CFDT, à laquelle il est affilié, sur la Loi travail visant à étendre le travail de nuit et le travail le dimanche dans certaines zones touristiques. La direction de la CFDT avait alors fait occuper les locaux du SCID par son service d'ordre et bloqué leur accès pendant plus d'un an, « parfois de façon musclée ». Réunis en congrès extraordinaire, les adhérents du SCID ont finalement voté, à plus de 95 %, leur désaffiliation de la CFDT<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

En novembre 2021, l'Union Régionale Interprofessionnelle CFDT Grand-Est est condamnée par les Prud’hommes de Reims à verser Modèle:Euro de dommages et intérêts pour « licenciement nul pour harcèlement moral » à l'encontre de l'ancien secrétaire de l'Union Départementale CFDT de la Marne<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Manifestations de 2023 sur la réforme des retraites

Modèle:Article détaillé

Intersyndicale et manifestations géantes

Dans le contexte politique, démographique et social difficile du début des années 2020, la CFDT se joint à l'intersyndicale nationale qui organise dix journées de manifestations géantes dans 300 villes de France, avec de nombreuses grèves et occupations temporaires de péages et sites logistiques ou autoroutiers au centre du mouvement social contre le projet de réforme des retraites en France de 2023.

Plus de 15 % des stations-service étaient à court d'essence ou de gazole le Modèle:Date- sur toute la France, proportion qui dépassait 50 % en Loire-Atlantique<ref>Analyse par l'AFP des données du site gouvernemental des prix des carburants, le 27 mars 2023 [5]</ref>, et le Modèle:Référence nécessaire.

Position de la CFDT sur la réforme et infox présidentielle

La CFDT, premier syndicat français depuis quelques années, et son secrétaire général de la CFDT Laurent Berger jouent alors un rôle central face à une situation qui n'a « jamais été aussi bloquée socialement et politiquement depuis les grèves de 1995 », voire mai 68, selon le chercheur spécialiste des conflits sociaux Guy Groux<ref name="groux">Guy Groux, chercheur au Centre de recherches politiques de Sciences Po (Cevipof), cité dans "Une situation « bloquée » comme jamais depuis 1995, estime un expert", article de l'AFP, repris par le quotidien Ouest-France le 27 mars 2023 [6]</ref>. L'intersyndicale nationale a écrit à Emmanuel Macron pour demander des négociations, puis n'ayant pas été reçue, une médiation et une suspension de l'adoption du texte de loi.

Lors de la première prise de parole publique du Président de la République sur la contestation, Emmanuel Macron affirmant que Laurent Berger était « allé devant son congrès, en juin 2022, en proposant d'augmenter les durées » de travail, alors que le texte proposé par la direction de la CFDT à ce congrès considérait au contraire le report de l'âge légal comme « une mesure injuste et inacceptable, car elle ne tient pas compte de ceux qui ont commencé à travailler tôt »<ref name="congrès">France Télévisions le 23/03/2023 [7]</ref>. Peu après l'interview, Laurent Berger tweete que Macron « refait l'histoire et ment pour masquer son incapacité à trouver une majorité pour voter sa réforme injuste »<ref>BFM TV, avec AFP, le 22/03/2023 [8]</ref>. Les médias rappellent alors que lors du congrès de juin 2022 les amendements des congressistes avaient encore durci le texte très combatif proposé par la direction de la CFDT<ref name=congrès/>.

Bibliographie

Voir aussi

Notes et références

Modèle:Références nombreuses

Articles connexes

Liens externes

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