Desmond Tutu

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Desmond Tutu, né le Modèle:Date de naissance à Klerksdorp en Afrique du Sud et mort le Modèle:Date de décès au Cap, est un archevêque anglican et militant des droits de l'homme sud-africain. Il reçoit le prix Nobel de la paix en 1984 pour son combat pacifique contre l'apartheid.

Auteur d'une théologie ubuntu de la réconciliation et proche de Nelson Mandela, il fut ensuite le président de la Commission de la vérité et de la réconciliation, chargée de faire la lumière sur les crimes et les exactions politiques commis, durant l'apartheid, au nom des gouvernements sud-africains, mais également les crimes et exactions commis au nom des mouvements de libération nationale.

Biographie

Origines

Desmond Tutu est né à Klerksdorp, dans le Transvaal, le deuxième des trois enfants de Zacheriah Zililo Tutu et de son épouse, Aletta. La famille Tutu déménage à Johannesbourg quand Desmond a douze ans. Son père est enseignant et sa mère est femme de ménage et cuisinière dans une école pour les aveugles. À 4 ans, il est victime de la poliomyélite : il en conserve toute sa vie une gêne au bras gauche<ref name=":0">Modèle:Article</ref>.

Études

Desmond Tutu fait ses études dans la ville de Johannesbourg. Il veut dans un premier temps devenir médecin, mais de telles études coûtant trop cher pour sa famille, il se destine à devenir instituteur, tout comme son père. De 1951 à 1954, il étudie et commence à enseigner en 1954 au Johannesbourg Bantu High School. En 1955, il se marie à Nomalizo Leah Shenxane, une enseignante ; ils auront quatre enfants. Mais il démissionne en 1957, pour protester contre la mauvaise qualité de l'enseignement donné aux Noirs<ref name=":1">Modèle:Article</ref>.

Il décide alors de s'orienter vers la théologie. De famille méthodiste, il se tourne vers l'Église anglicane et est ordonné prêtre en 1961, à 30 ans<ref name=":0" />. Il devient l'aumônier de l'université de Fort Hare. Fort Hare est à l'époque une des seules universités de qualité pour les Noirs d'Afrique du Sud et d'Afrique australe ; les principaux dirigeants actuels du pays y ont étudié. En 1962, il s'installe avec sa femme et ses enfants à Londres, et obtient en 1966 une maîtrise en théologie au King's College de Londres. Il retourne en 1967 en Afrique du Sud, où il travaille comme professeur de théologie<ref name=":1" />.

De 1972 à 1975, il revient en Angleterre, où il est le vice-directeur du Modèle:Lang (TEF) du Conseil œcuménique des Églises, à Bromley dans le Kent. Il est nommé doyen du diocèse de Johannesbourg en 1975, à la cathédrale anglicane Sainte-Marie de Johannesbourg. Il est le premier Noir à occuper ce poste. Il refuse le logement de fonction luxueux, en Modèle:Citation, réservé aux Blancs - il lui faudrait demander officiellement un statut dérogatoire de Modèle:Citation - et s’installe dans un des quartiers de Soweto, le ghetto des Noirs, où éclatent, en 1976, de sanglantes émeutes<ref name=":0" />.

Il est évêque du Lesotho de 1976 à 1978, puis est secrétaire général du Conseil œcuménique d'Afrique du Sud de 1978 à 1985. Il devient une personnalité publique, et élève la voix contre les injustices du système politique de ségrégation raciale, l'Apartheid.

Militantisme contre l'apartheid

En 1977, Desmond Tutu fait le prêche des funérailles de Steve Biko, fondateur du Mouvement de conscience noire et co-organisateur des émeutes de Soweto, assassiné<ref name=TutuBiko>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Desmond Tutu, « Steve Bantu Biko Memorial Lecture Delivered By Archbishop Emeritus Desmond Tutu », University Of Cape Town, 26 septembre 2006.</ref>. Il rend par la suite hommage à Biko et au Mouvement de conscience noire, qui avait attiré l'attention sur la dimension performative du langage et non simplement descriptive, conduisant ainsi les Noirs à se mésestimer eux-mêmes<ref name=TutuBiko/>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Desmond Tutu participe aux réunions clandestines du Black consciousness movement<ref name=Grioo>Paul Yange, Desmond MpiloTutu (né en 1931), prix Nobel de la paix 1984 (1/2), 19 novembre 2007.</ref>. Au sein du TEF, il participe aussi au mouvement de Black theology (théologie noire) et s'initie à la théologie de la libération venue d'Amérique latine<ref name=Grioo/>.

Fichier:Reagan with Desmond TutuC26199-10.jpg
Desmond Tutu avec Ronald Reagan (Maison-Blanche, 12 juillet 1984).

Au cours de plusieurs années de sermons et de prédications, il fait passer « un message de paix et de non-violence ». Il critique aussi bien l'apartheid que les Noirs qui réclament vengeance. Ses prédications contribuèrent à la lutte pacifique menée contre les gouvernements afrikaners<ref>Voir le volume Institution de la parole en Afrique du Sud (Philippe-Joseph Salazar (dir.)), numéro spécial de Rue Descartes, 17, 1997, 178 p. Modèle:ISBN.</ref>, et c'est pour ce combat pacifiste contre le système de l'apartheid, qu'il reçoit le Modèle:Date, le prix Nobel de la paix<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Pour lui, la paix entre les peuples est la seule voie possible.

Auréolé de sa nouvelle stature internationale, il est nommé évêque de l'Église anglicane d'Afrique du Sud en 1985, à Johannesbourg, puis nommé archevêque au Cap le Modèle:Date, devenant le premier Noir à occuper cette fonction. Cette nomination est critiquée par ses opposants. Il organise alors des protestations contre la ségrégation raciale et des campagnes de boycottage, dont celle du charbon d'Afrique du Sud. Il milite également pour des écoles communes, qui représentent pour lui une étape essentielle dans la réconciliation de l'Afrique du Sud. Il milite aussi contre la réglementation des déplacements des Noirs, les « pass-laws ».

Il s'élève en 1986 contre le refus de Ronald Reagan d'adopter des sanctions contre le régime sud-africain<ref name=":2">Modèle:Lien web</ref>.

Le président de la Commission de la vérité et de la réconciliation

Desmond Tutu devient en 1995 président de la Commission de la vérité et de la réconciliation créée par le président Nelson Mandela. Après trois ans d'enquêtes et des milliers d'auditions, il rend publiques les conclusions de la Commission en 1998. Ce dossier est aujourd'hui considéré comme l'une des pierres angulaires de la réconciliation sud-africaine<ref>Se reporter aux deux ouvrages suivants : Philippe-Joseph Salazar (dir.), Amnistier l’Apartheid. Travaux de la Commission Vérité et Réconciliation sous la présidence de Desmond Tutu, traduction française, Paris, Le Seuil, coll. « L’Ordre philosophique », 2004, 352 p. Modèle:ISBN ; et Barbara Cassin, Olivier Cayla et Philippe-Joseph Salazar (dir.), Vérité, réconciliation, réparation, Paris, Le Seuil, Le Genre humain, vol. 43, 2004, 365 p. Modèle:ISBN ; ce dernier comporte un texte écrit par Jacques Derrida.</ref>.

Positions politiques

Rôle en Afrique du Sud

Il est à l'origine de l'expression « nation arc-en-ciel » qu'il emploie pour la première fois en 1993 lors de son discours prononcé aux obsèques du dirigeant communiste assassiné Chris Hani<ref name=":2" />.

Fichier:The Union External Affairs Minister, Shri K. Natwar Singh with Archbishop Desmond Tutu, South Africa on March 11, 2005.jpg
Desmond Tutu avec le ministre indien des Affaires étrangères K. Natwar Singh (Le Cap, 11 mars 2005).

Il dénonce, entre autres, le montant des salaires des députés du Parlement sud-africain qu'il juge exorbitants, la politique de vente d'armes, qui rapporte beaucoup d'argent au nouveau pouvoir sud-africain<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

En ce qui concerne la politique étrangère de l'Afrique du Sud, il dénonce le silence de son pays envers le régime de Robert Mugabe, le président du Zimbabwe voisin. Il compare d'ailleurs Robert Mugabe à « une sorte de Frankenstein »<ref>Dépêche de l'AFP intitulé « Robert Mugabe est une sorte de Frankenstein » repris par franceinfo.com le 25 juin 2008.</ref>.

Lors des élections générales sud-africaines de 2009, il refuse d'apporter son soutien à Jacob Zuma et critique les dérives, selon lui, Modèle:Citation<ref>« Desmond Tutu dénonce un pays sous la coupe d'un parti », arib.info, 6 octobre 2008.</ref>. Il est nommé en 2005, par le secrétaire général des Nations unies Kofi Annan, membre du Haut Conseil pour l'Alliance des civilisations.

En Modèle:Date-, il propose aux ministres noirs de vendre leurs voitures luxueuses ainsi que de taxer les Blancs pour avoir bénéficié de l'apartheid. Ces propos provoquent une polémique dont la réprobation de la fondation de Frederik de Klerk, le mettant en garde contre Modèle:Citation et l'accusation par d'autres de s'aligner sur les positions du chef de la ligue de Jeunesse de l'ANC, Julius Malema, parfois accusé de 'racisme', pour avoir entre autres suggéré d'exproprier sans dédommagement les fermiers blancs de leurs terres<ref>Sabine Cessou, Slate Afrique, 16 août 2011.</ref>,<ref>Article AFP du 15 août 2011.</ref>.

Initiatives internationales

Le Modèle:Date-, à l'initiative du milliardaire Richard Branson et du musicien Peter Gabriel, Nelson Mandela, Graça Machel et Desmond Tutu convoquent à Johannesbourg une assemblée de dirigeants influents du monde entier qui veulent contribuer, « à l'aide de leur expérience et de leur sagesse », à résoudre les problèmes les plus importants de la planète. Nelson Mandela annonce la formation de ce conseil des Global Elders (les anciens, ou sages, universels) dans un discours lors de son Modèle:89e<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Desmond Tutu est président du conseil et ses membres fondateurs incluent également Kofi Annan, Ela Bhatt, Gro Harlem Brundtland, Jimmy Carter, Li Zhaoxing, Mary Robinson et Muhammad Yunus<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Il écrit en juin 2016 au comité Nobel pour proposer « la nomination de Marwan Barghouti, dirigeant palestinien emprisonné, pour le prix Nobel de la paix ». Il rappelait qu’ « en 2013, une campagne internationale pour la libération de Marwan Barghouti et de tous les prisonniers palestiniens fut lancée à Robben Island (…) depuis la cellule du symbole universel de paix qu’est Nelson Mandela »<ref name=":2" />.

Tutu soutient en 2008 le pasteur Jeremiah Wright, figure de la théologie de la libération noire qui avait lui-même apporté son soutien au candidat à la présidentielle Barack Obama, avant que celui-ci ne rompe ses liens avec Wright<ref name=TutuWP>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Desmond Tutu, « Black Theology Seeks the Liberation of All », Newsweek & Washington Post, mai 2008.</ref>. Tutu lui-même s'est pourtant éloigné de la théologie de la libération, en définissant une éthique au-delà de la théologie de la libération<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} L. D. Hulley, « Liberation theology and beyond: The contextual ethics of Desmond Tutu », Anglican theological review, Modèle:Vol., no 3, 1997, Modèle:P..</ref>. Concernant Wright, il déclare ainsi que ce dernier a dit sans fioritures « ce que presque n'importe lequel Afro-Américain aurait envie de dire », c'est-à-dire que « la race est un enjeu central », appelant aussi à un « forum de réconciliation » aux États-Unis<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Storer H. Rowley, « Desmond Tutu: Equality of U.S. blacks an 'illusion' », The Chicago Tribune, Modèle:Date-.</ref>.

Il se joint fréquemment à d’autres lauréats du prix Nobel de la paix et inaugure des actions pour soutenir Aung San Suu Kyi, et le [[Tenzin Gyatso|Modèle:14e]]. Au mois de mars 2009, il a été rejoint par plus de 40 célébrités et 10 000 signataires dans une lettre sur thecommunity.com exhortant les officiels chinois à Modèle:Citation le dalaï-Lama, et en appela au Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme à visiter le Tibet et faire un rapport à la communauté internationale<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « Tutu to China: Stop Abusing Dalai Lama », ABC News.</ref>,<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « Dalaï lama : Nobel de la paix et Hollywood disent stop à la Chine », inventerre.canalblog.com.</ref>.

Fichier:Desmond tutu wef.jpg
Desmond Tutu au Forum économique mondial (2009).

Desmond Tutu est membre de la fondation PeaceJam, membre d'honneur du Club de Budapest<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « Desmond Tutu, membre d'honneur du Club de Budapest ».</ref> et fait partie du groupe des Global Elders, anciens dirigeants à la retraite qui tentent de contribuer à des solutions pacifiques aux problèmes de la planète. Il dénonce en 2010 le comportement du gouvernement russe durant la guerre en Tchétchénie<ref>Modèle:Article</ref>.

En 2012, il a refusé de participer à une conférence en Afrique du Sud à laquelle avait été invité l’ancien Premier ministre britannique Tony Blair : « la décision immorale des États-Unis et de la Grande-Bretagne d’envahir l’Irak en 2003, basée sur le mensonge selon lequel ce pays possédait des armes de destruction massive, a déstabilisé et polarisé le monde plus qu’aucun autre conflit dans l’histoire », explique Desmond Tutu qui à l'époque, en 2003, avait appelé Condoleezza Rice, la conseillère de George Bush pour la sécurité, quelques jours avant le déclenchement de la guerre, pour lui demander qu’on laisse plus de temps aux inspecteurs chargés de trouver les armes de destruction massive irakiennes. « Selon quel critère devons-nous décider que Robert Mugabe [le Président du Zimbabwe, ndlr] doit être traduit devant la justice internationale, mais que Tony Blair doit participer au circuit des conférences, que Ben Laden doit être assassiné, mais que l’Irak doit être envahi, non pas parce qu’il possède des armes de destruction massive, comme Blair, le premier supporter de Bush, a fini par l’admettre, mais pour se débarrasser de Saddam Hussein ? » Conclusion : « Why I had no choice but to spurn Tony Blair, I couldn't sit with someone who justified the invasion of Iraq with a lie (Pourquoi je n'avais pas d’autre choix que d’éconduire Tony Blair, je ne pourrais pas siéger à côté de quelqu'un qui a justifié l'invasion de l’Irak par un mensonge) », titre choisi par The Observer du Modèle:Date- pour l’entretien dans lequel Desmond Tutu a fait ces déclarations.

Par ailleurs, en juillet 2007, il est l'un des premiers à répondre au programme « les Ambassadeurs d'Oxfam » lancé par l'ONG pour accroître sa popularité et améliorer son action<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} [1].</ref>.

Fichier:Desmond Tutu Digital Freedom Expression-s.ogv
En 2007 à l'université du Cap Desmond Tutu s'exprime sur la liberté d'expression dans les nouvelles technologies<ref>Source=http://blip.tv/file/4309715.</ref>.

Opposition à l'homophobie

Desmond Tutu est publiquement engagé dans la lutte contre l'homophobie, ayant comparé l'homophobie au racisme durant l’apartheid en Afrique du Sud<ref name="homophobie">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « Archbishop Tutu 'would not worship a homophobic God'», BBC News, Modèle:Date- Modèle:Lire en ligne.</ref>. Et déclare en 2013 être « aussi dévoué envers cette campagne [contre l'homophobie] que lors de celle contre l'apartheid<ref name="homophobie"/> ». Il a également indiqué qu'il ne pourrait pas vénérer un Dieu homophobe, déclarant : « Je ne vénérerais pas un Dieu homophobe. (…) Je refuserais d’aller dans un paradis homophobe. Non, je dirais : “Désolé ! Je préfère de loin aller de l’autre côté” »<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « Desmond Tutu: 'I would not worship a God who is homophobic' », The Independent, 27 juillet 2013 Modèle:Lire en ligne.</ref>,<ref name=":2" />.

En février 2014, il s'insurge contre la ratification par le président ougandais Yoweri Museveni d’une loi qui pénalise les relations homosexuelles dans ce pays et qu’il compare aux lois de Nuremberg (Allemagne nazie) et à l’apartheid<ref>Modèle:Article.</ref>.

En juin 2016, aux Pays-Bas, il bénit le mariage de sa fille, le pasteur anglican Mpho Andrea Tutu, avec une autre femme, Marceline van Furth<ref>Modèle:Article.</ref>.

Sur la fin de vie et le suicide assisté

En 2016, à Modèle:Nobr, à l'inverse de nombreux chrétiens, il déclare dans une tribune être favorable à ce que les malades incurables et les mourants puissent décider eux-mêmes de l'heure de leur mort<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Le changement climatique

Lors du sommet de Copenhague en 2009, il prend une part active au mouvement « Justice climatique », qui réunit plusieurs ONG, célébrant une « messe pour le climat » dans la capitale danoise<ref>Modèle:Article</ref>. Le Modèle:Date, il publie dans The Guardian<ref>« We need an apartheid-style boycott to save the planet », The Guardian Modèle:Lire en ligne.</ref> l'article : « Pour sauver le climat, il faut boycotter les compagnies d’énergie fossile »<ref>Traduction de l'article du Guardian en français par Reporterre, un site consacré à l'écologie Modèle:Lire en ligne.</ref>.

Rencontres avec le dalaï-lama

[[Fichier:Dalai Lama and Bishop Tutu. Carey Linde.jpg|vignette|Le [[Tenzin Gyatso|Modèle:14e dalaï-lama]] et Desmond Tutu à Vancouver (Canada) en 2004.]] Desmond Tutu rencontra son ami de longue date le [[Tenzin Gyatso|Modèle:14e dalaï-lama]] en 2004 lors d'une conférence organisée par Victor Chan à Vancouver, et ayant pour thème la paix et la réconciliation<ref>Pico Iyer, The Open Road: The Global Journey of the Fourteenth Dalai Lama.</ref>,<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Victor Chan, Modèle:Lien, 2013.</ref>.

Faute de visa, le dalaï-lama ne put se rendre aux célébrations des 80 ans de Desmond Tutu en octobre 2011. La justice sud-africaine qualifia d'illégal le retard dans la décision de délivrer ce visa. Desmond Tutu a rendu visite au dalaï-lama le 10 février 2012 sur son lieu de résidence à Dharamsala en Inde<ref>« Affaire du visa du Dalaï Lama : les tergiversations de la diplomatie sud-africaine condamnées par la justice », RFI, 30 novembre 2012.</ref>.

Desmond Tutu déclare « remercier Dieu d'avoir créé le dalaï-lama », et justifie son attachement à celui-ci, en expliquant que selon lui, « Dieu n'est pas un Chrétien »<ref>Dans une interview de la BBC, 2 juin 2006, http://news.bbc.co.uk/2/hi/europe/5040198.stm.</ref>.

En 2014, il appelle le pape François à rencontrer le dalaï-lama, mais à la suite de son refus, il se dit « profondément attristé et bouleversé »<ref>Modèle:Article.</ref>.

En 2017, le dalaï-lama ne peut se rendre à son anniversaire, mais s'adresse à Desmond Tutu par une vidéo où il le qualifie de précieux dans ce monde troublé<ref>http://www.news24.com/SouthAfrica/News/dalai-lama-desmond-tutu-very-precious-in-this-troubled-world-20171007.</ref>.

Mort

Desmond Tutu meurt le 26 décembre 2021 au Cap en Afrique du Sud à l'âge de 90 ans. Le président Cyril Ramaphosa loue un « patriote sans égal », tandis que la Fondation Nelson-Mandela salue la disparition d'un « penseur, leader et berger »<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Juste après l'annonce publique de sa mort, la reine Élisabeth II, le secrétaire général de l'Organisation des Nations unies António Guterres, Emmanuel Macron, Barack Obama, le dalaï-lama qui envoie un message de condoléances à sa fille Mpho Tutu<ref>Christina Okello, Afrique du Sud: le Dalaï Lama «entretenait une relation très étroite avec Desmond Tutu», RFI, 31 décembre 2021</ref>, d'autres chefs d'État, personnalités publiques et politiques de premier plan ont eu un mot en mémoire de l'archevêque sud-africain<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

À la suite de son décès, le deuil national a été décrété en Afrique du Sud pendant une semaine avec la mise en berne du drapeau national des institutions officielles tout au long de cette période<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Ses funérailles nationales, qui rassemblent des milliers de personnes, ont lieu le [[1er janvier|Modèle:1er janvier]] 2022, en présence du président sud-africain Cyril Ramaphosa, l’ancienne présidente d’Irlande Mary Robinson et du roi du Lesotho Letsie III<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Desmond Tutu a choisi que sa dépouille soit réduite en poussière par aquamation<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Ses cendres reposent désormais dans la cathédrale Saint-Georges du Cap<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Controverses

Fichier:TutuCOP17.JPG
Desmond Tutu en 2011.

Accusations d'antisémitisme

Modèle:Article détaillé

Desmond Tutu a de nombreuses fois fait des remarques jugées « racistes » et offensantes à l'égard du peuple juif<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Reconnaissant avoir été souvent accusé d'antisémitisme, il a rétorqué qu'il faudrait « avoir de la chance » pour le prouver et que son « dentiste s'appelle docteur Cohen »<ref name="Allen">John Allen, Rabble-Rouser For Peace: The Authorised Biography of Desmond Tutu, p. 385.</ref>Modèle:Référence à confirmer.

D'après le Jewish Herald-Voice, il aurait minimisé la souffrance qu'ont endurée les victimes du génocide nazi : il aurait déclaré faussement que les chambres à gaz était faites pour « une mort plus propre » que les crimes de l'apartheid, en se plaignant d'un « monopole de l'Holocauste » ainsi qu'en demandant aux victimes de « pardonner les nazis pour l'Holocauste »<ref>« Tutu Urges Jews to Forgive The Nazis », San Francisco Chronicle, 27 décembre 1989.</ref>Modèle:Référence à confirmer. Des remarques jugées par le centre Simon-Wiesenthal comme étant « des insultes aux Juifs et aux victimes des nazis »<ref>« Tutu assailed », Chicago Sun-Times, 30 décembre 1989, p. 13.</ref>. Il a également déclaré que les Juifs « pensent avoir le monopole de Dieu », et les accusent d'avoir « combattu » et de s'être « opposés à Dieu »<ref>http://www.huffingtonpost.ca/diane-bederman/whatever-happened-to-desmond-tutu_b_3450768.html.</ref>. En 1987, il aurait menacé de « punir » les Juifs Sud-africains si Israël ne participe pas au boycott du régime d'Apartheid. En 1989, au mémorial de Yad Vashem pour le génocide de six millions de Juifs, Desmond Tutu aurait adressé une prière pour les responsables nazis du génocide<ref>Edward Alexander professeur de l'University of Washington http://jhvonline.com/desmond-tutu-vs-israel-an-old-story-p10160-159.htm</ref>.

Il met en avant la contribution des Juifs dans la lutte contre l’apartheid : « Le peuple juif était l'important soutien de notre combat contre l'apartheid » et reconnaît qu'Israël a le droit de vivre en paix au sein de ses frontières. Mais il déclare également qu'Israël n'aura jamais une véritable sûreté et une sécurité alors qu'il opprime un autre peuple. C'est pourquoi il milite pour la création d'un État palestinien<ref>Modèle:Lien web.</ref>. En 2002, il provoque une controverse en qualifiant la situation en Palestine d'« apartheid » et en déclarant : « Cela me rappelle tellement ce qui nous est arrivé au peuple noir en Afrique du Sud »<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « AFRICA | Tutu condemns Israeli 'apartheid' », BBC.</ref>.

Fichier:P063013PS-0740 (9314665265).jpg
Desmond Tutu avec Barack Obama (Le Cap, 30 juin 2013).

Il a également accusé les Juifs de faire souffrir de la même manière les Palestiniens. Lors d'une autre déclaration, il compare le « système » du Temple juif avec l'apartheid et se plaint que « critiquer Israël vaut l'accusation d'antisémitisme », justifiant son propos : « comme si les Palestiniens n'était pas des Sémites ». Il décrit le nationalisme juif comme ayant « beaucoup de parallèles avec le racisme »<ref>Gordon Barthos, « Israelis uneasy about Tutu's Yule visit », Toronto Star, 20 décembre 1989.</ref>, des propos condamnés par l'Anti-Defamation League<ref>http://www.adl.org/PresRele/UnitedNations_94/4933_94.htm.</ref>. Accusant aux côtés de Yasser Arafat et du Hamas les dirigeants israéliens de « terrorisme »<ref>Modèle:Lien web.</ref> tout en le comparant à des régimes totalitaires, dont l'Allemagne nazie et l'Afrique du Sud sous l'apartheid : « des régimes très puissants ». Desmond Tutu se dit être en faveur « du boycott des universitaires et commerçants Juifs israéliens »<ref name="Allen"/>Modèle:Source à vérifier.

Il accuse de même les Juifs de ce qu'il qualifie de « lobby juif », reprochant d'« effrayer les Américains de reconnaître [ce qui est] le mal, [comme étant] le mal. Car le lobby juif est puissant, très puissant »<ref name="Allen"/>.Modèle:Source à vérifier Il taxe les Juifs d'« arrogance, l'arrogance du pouvoir parce que les Juifs forment un puissant lobby dans ce pays »<ref name="Allen" />.Modèle:Source à vérifier

En 2009, l'universitaire Alan Dershowitz accuse Desmond Tutu de « racisme et d'intolérance ». Il est à nouveau accusé d'antisémitisme après avoir déclaré dans le Tampa Bay Times que les Juifs devraient « être jugés selon des normes différentes des autres peuples »<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

En 2014, dans le South African Jewish Report, Desmond Tutu est comparé à Adolf Hitler et accusé de vouloir « tuer les Juifs »<ref> https://mg.co.za/article/2014-09-11-jewish-report-article-compares-tutu-to-hitler Mail & Guardian</ref>.

Critiques

Fichier:Henry Bellingham with members of The Elders group (5432865721).jpg
Desmond Tutu avec Lakhdar Brahimi, Gro Harlem Brundtland et Henry Bellingham (Londres, 10 janvier 2011).

À la suite de sa critique de Jacob Zuma, celui-ci, l'accuse de « double standard » et d'amnésie sélective. Le congrès des étudiants sud-africain condamne ses actions, le décrivant comme étant une « personne scandaleuse »<ref>http://www.mg.co.za/articlePage.aspx?articleid=282735&area=/insight/insight__national/.</ref>.

Desmond Tutu a également été critiqué pour avoir refusé de participer à un événement en la compagnie de Tony Blair, estimant que ce dernier et George W. Bush devraient être jugés devant la Cour internationale de justice pour avoir « déstabilisé et polarisé le monde à un degré jamais atteint par aucun autre conflit dans l’histoire avec le spectre de la Syrie et de l’Iran devant nous. La question n’est pas de savoir si Saddam Hussein était gentil ou méchant, ou combien de personnes de son peuple il a massacré »<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Il a fini par affirmer que le simple décompte du nombre des victimes enregistrées pendant et après la guerre d’Irak justifierait amplement leurs arrestations<ref>http://www.bakchich.info/international/2009/01/30/irak-guantanamo-torture-bush-sera-t-il-puni-54586.</ref>.

En décembre 2013, n'ayant reçu aucune accréditation officielle, on pense qu'il sera absent de l'enterrement de Nelson Mandela<ref>Modèle:Lien web.</ref>. « Si mon bureau ou moi-même avions été informés que j'étais le bienvenu, pour rien au monde je n'aurais manqué ça », a-t-il réagi. Il faut dire que Desmond Tutu, 82 ans, pourfend régulièrement les dérives du gouvernement du président Jacob Zuma, notamment les scandales de corruption et l'échec à réduire les inégalités. En 2013, il a assuré qu'il ne voterait plus pour le Congrès national africain (ANC), le parti de la lutte contre l'apartheid au pouvoir depuis l'avènement de la démocratie en 1994. Cependant, il sera finalement présent<ref>Modèle:Article.</ref>.

En 2014, le parti démocratique chrétien (CDP) sud-africain s'oppose aux positions de Desmond Tutu, le critiquant pour son hypocrisie et le qualifiant de « fils de Satan »<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Distinctions

Fichier:At Cape Town (MP) 2018 233.jpg
Statue de Desmond Tutu au Cap.

Décorations

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Prix

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Honneurs

  • 1986 : le trompettiste Miles Davis rend hommage à Modèle:Mgr Desmond Tutu en lui dédiant Tutu, son avant-dernier album studio. C'est le premier morceau qui donne son titre à l'album.

Doctorats honoris causa

Fichier:Desmond Tutu Honorary Doctorate Vienna.jpg
Desmond Tutu recevant son doctorat honoris causa de l'université de Vienne.

Il a obtenu plus d'une centaine de doctorats honoris causa : Modèle:Colonnes

Publications

Notes et références

Modèle:Références

Voir aussi

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Bibliographie

  • Modèle:Article (Une théologie de la communauté : La théologie ubuntu de Desmond Tutu)

Liens externes

Modèle:Liens

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