Digulleville

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Modèle:Infobox Ancienne commune de France

Digulleville est une ancienne commune française du département de la Manche et la région Normandie, à l'ouest de Cherbourg-en-Cotentin, peuplée de Modèle:Dernière population commune de France habitants<ref group="Note">Population municipale Modèle:Dernière population commune de France.</ref>.

Depuis le Modèle:Date-, elle fait partie de la nouvelle commune de La Hague et a le statut de commune déléguée. Modèle:Sommaire

Géographie

Localisation

Située sur la pointe de la Hague, la commune est constituée d'un « village-rue » (la rue Désert) et de hameaux dispersés.

Le territoire est borné par le havre de Plainvic que baigne la Manche, les communes d'Omonville-la-Petite à l'ouest, avec le lit de la rivière Sainte-Hélène, d'Omonville-la-Rogue à l'est, et d'Herqueville et Beaumont-Hague au sud, sur les hauteurs de Raumarais.

Toponymie

Le nom de la localité est attesté sous les formes Digulevilla en 1163, Deguleville, Digulvilla vers 1175, Deguillevilla vers 1200, Digoillevilla en 1203<ref name="de Beaurepaire">Modèle:Ouvrage.</ref>.

Il s'agit d'une formation médiévale tardive en -ville (élément issu du gallo-roman VILLA « domaine rural », lui-même du latin villa rustica « grand domaine rural »), précédé du nom de personne Decuil d’origine gaélique<ref name="de Beaurepaire"/>,<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Littéralement, « la ferme, le domaine rural de Decuil »<ref name="de Beaurepaire"/>,<ref>Vikland, la revue du Cotentin — La Hague, Corsaires et contrebandiers, Flamanville, Digulleville, Éditions Heimdal, Modèle:N°, Février-mars-avril 2020, Modèle:P..</ref>, ou « de Dicuil »<ref>Vikland Modèle:N°, Modèle:Op. cit., Modèle:P..</ref>.

Le gentilé est Digullevillais.

Histoire

Les premières occupations sur le territoire de la commune sont très anciennes. Plusieurs foyers de combustion en forme de fosse à pierres chauffées datant de [[Ve millénaire av. J.-C.|4700 ans Modèle:Av JC]] ont été découverts près de Jardeheu<ref>« Un foyer du Néolithique a été mis au jour », La Presse de la Manche, 4 août 2008.</ref>. Raumarais, où se tient désormais l'usine de retraitement de la Hague et l'Andra, abritait également deux sites datant du début du Mésolithique moyen (foyer en cuvette, poterie, petits grattoirs de silex…), probable station d'habitat saisonnier lors des campagnes de chasse ou de pêche<ref>Cyril Marcigny et Emmanuel Ghesquière, Archéologie, histoire et anthropologie de la presqu'île de la Hague (Manche) : analyse sur la longue durée d'un espace naturel et social cohérent, Communauté de communes de la Hague, 2005.</ref>.

Au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle ont été recensés dix tumuli de l'âge du bronze sur le territoire (neuf au hameau des Asselins et dans les Monts, une aux Sablons), mais des recherches plus récentes ont permis d'en écarter sept comme étant des formations rocheuses naturelles. De l'âge du bronze date également le Hague-Dick, qui longe une partie de la commune, même s'il a pu être réemployé plus tardivement. Des fouilles dans l'anse de la Gravette enfin ont révélé des foyers importants de l'âge du fer<ref>« Les Âges des métaux », site de la mairie</ref> et la découverte de pièces de bronze témoignent d'une implantation celtique antérieure à la Guerre des Gaules. La légende d'Équinandra (voir ci-dessous), druidesse unelle<ref group="Note">Le nom Équinandra est problématique, si on peut reconnaître dans l'élément -andra, un hypothétique gaulois *andera « femme » cf. vieil irlandais ander « femme » (voir Xavier Delamarre, Dictionnaire de la langue gauloise, Errance, Paris, 2003, p. 47), l'élément Équin- est plus obscur, mais rappelle l'élément Equo- dans le type Equoranda limite territoriale, d'étymologie incertaine. En fin de compte cet anthroponyme semble avoir été fabriqué pour la circonstance</ref>, liée au rocher d'Esquina<ref group="Note">Ce nom est difficilement compatible avec une origine gauloise (maintien du Q-) et absence de cognat dans les langues celtiques, en revanche, on peut y reconnaître la racine pangermanique skin- « briller ». Le rapprochement avec Équinandra est certainement dû à une vague ressemblance phonétique</ref> dans la baie d'Écuty, évoque le souvenir de cette époque. Un village gallo-romain aurait été installé près de Plainvic. Certains auteurs<ref>dont Claude Pithois, La Hague, éditions Arnaud Bellée, 1973.</ref> font de Digulleville le centre de Coriallo, cité des Unelles mentionnée dans l'Itinéraire d'Antonin. En effet, en l'absence de traces, Coriallo pourrait être, non pas une ville mais plusieurs hameaux couvrant la pointe de la Hague, protégés par la Hague-Dick, entre Éculleville et Omonville-la-Petite ce que conteste l'historien Robert Lerouvillois<ref>Modèle:Article.</ref>.

Au Moyen Âge, le territoire de la paroisse, partagé entre les fiefs nobles de Fontenay et de Mélinde, acquis par les Jallot aux {{#switch: XVII

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}}, est parsemé de plusieurs fermes-manoirs, propriétés des nobles des environs. Le manoir d'Ouville appartient aux comtes d'Aigneaux, la Chesnaye et Rantot à la famille Jallot, seigneurs et comtes de Beaumont. Leur frère, le chevalier de Rantot, corsaire et contrebandier, fait construire la ferme de la Basmonterie comme repaire. Le manoir des Gruberts est propriété de la famille du Bosq, dont un membre, Nicolas du Bosq, seigneur des Gruberts, fut général de Modèle:Noble.

L'église, dédiée à Paterne, évêque d'Avranches, avait pour patron le prieur de Vauville, qui percevait les deux tiers des produits, à l'exception des menues offrandes, le troisième tiers allant au curé<ref>Le Chanteur de Pontaumont, « Pouillés inédits des doyennés de la Hague et de Carentan », Mémoires de la Société nationale académique de Cherbourg, 1871.</ref>.

Le plateau du Haut-Marais accueille au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle un village de tisserands, confectionnant du droguet.

En Modèle:Date-, alors que les phares sont éteints à cause de la guerre, l'Astrée s'échoue sur les rochers de la Coque.

En 2005, la commune accueille le tournage du film Le Passager de l'été de Florence Moncorgé-Gabin.

Politique et administration

Liste des maires

Modèle:ÉluDébut Modèle:ÉluDonnées Modèle:Élu Modèle:Élu Modèle:Élu Modèle:Élu Modèle:ÉluFin

Le conseil municipal était composé de onze membres dont le maire et trois adjoints<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Tendances politiques et résultats

Si la vie politique municipale est stable, avec le même maire depuis 1971, les scores du Front national ont explosé dans les scrutins, passant de 2,88 % aux européennes de 2009, à 30,08 % aux départementales de 2015<ref>L'Internaute.</ref>.

Population et société

Démographie

Modèle:Introduction population d'article de commune de France Digulleville a compté jusqu'à Modèle:Nombre en 1831.

Modèle:Tableau population d'article de commune de France

Modèle:Graphique population d'article de commune de France

Cultes

Le territoire communal est rattaché à la paroisse catholique du Bienheureux Thomas Hélye de la Hague, au sein du doyenné de Cherbourg-Hague<ref>Site du doyenné.</ref>. L'unique lieu de culte est l'église Saint-Paterne, qui accueille une messe à l'occasion de la fête patronale, la Saint-Paterne, traditionnellement célébrée deux semaines après Pâques.

Le saint patron traditionnel de la commune est Paterne d'Avranches.

Activité, manifestations, label

La commune est un village fleuri (deux fleurs) au concours des villes et villages fleuris<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Économie

Digulleville a bénéficié des retombées de taxe professionnelle dues à l'implantation sur sa zone industrielle, de nombreuses entreprises sous-traitantes de l'usine de retraitement de la Hague, ainsi qu'à l'extension de l'usine d'Areva (UP3) en 1991, et plus accessoirement au centre de stockage de la Manche de l'Andra.

La zone industrielle est gérée par la Chambre de commerce et d'industrie de Cherbourg-Cotentin. Une trentaine d'entreprises y sont présentes<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

On relève aussi la présence d'un atelier de chaudronnerie nucléaire, à l'origine (1977) ACPP (Ateliers de constructions du Petit parc), puis Manoir ACPP (groupe Manoir Industries), depuis 2021 groupe Fives-Nordon<ref>https://www.lesechos.fr/pme-regions/normandie/le-demantelement-de-manoir-industries-aiguise-lappetit-des-chaudronniers-1318419</ref>. Il emploie Modèle:Nobr pour un chiffre d'affaires de Modèle:Nobr (2019).

Culture locale et patrimoine

Lieux et monuments

  • Grands corps de fermes et demeures seigneuriales : manoirs du Boscq ({{#switch: -
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}}) et de Douville (Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle), fermes-manoirs de Rantôt (Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle), du Grand-Bel (Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle), de la Chesnaye ({{#switch: -

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}}), de la Basmonterie ou Bas-Monterie (Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle) repère du corsaire Rantot, de Bel Mignot (Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle), du Pont Durand (Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle) et de la Haizette (Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle) avec deux tourelles carrées d'escalier sur la façade nord.

  • Église Saint-Pair ou Paterne ({{#switch: -
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}}), clocher Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle et avant-porche. D'origine romane, elle a longtemps caché derrière ses plâtres un retable en trompe-l'œil (ou « retable des pauvres »), peint en 1785, redécouvert au hasard d'une restauration deux siècles plus tard. À l'époque, les finances ne permettaient pas de vrais marbres et sculptures que l'on a donc peints à même le mur. Vers 1830, on cache les peintures avec un vrai retable en bois, puis en marbre. Il a été restauré en 1985. Elle abrite également un bénitier (Modèle:S mini-), les groupes sculptés saint Joseph et l'Enfant Jésus et Notre-Dame de La Salette avec deux enfants (Modèle:S mini-)Modèle:Sfn.

Personnalités liées à la commune

  • Guillaume de Digulleville (Digulleville 1295 - après 1358), moine cistercien, prieur de l'abbaye de Chaalis et poète.
  • Nicolas du Bosq (Digulleville 1638 - 1709), sieur des Gruberts, général de brigade des mousquetaires noirs sous Modèle:Louis XIV, emporté par un boulet lors de la bataille de Malplaquet.
  • Nicolas de Lesdo(s) de la Rivière (Modèle:Mort en1715), seigneur de Digulleville, capitaine dès 1678 au régiment de Normandie puis major à partir de Modèle:Date-, reçu chevalier de l'Ordre royal et militaire de Saint-Louis le Modèle:Date-, inspecteur-général de l'infanterie pour la Normandie en Modèle:Date-, puis brigadier en 1703. Il refusa, en 1701, de quitter ce régiment de Normandie, où il servait depuis trente-cinq ans, pour remplacer Guiscard à l'ambassade de Stockholm, et fut chargé en 1702 de discipliner les milices de Normandie. Propriétaire du château du Faÿ, il y meurt le Modèle:Date-<ref>Sources : Mémoires de Saint-Simon : nouvelle édition collationnée sur le manuscrit autographe, augmentée des additions de Saint-Simon au Journal de Dangeau, Hachette, 1879-1928 (p 114) et Recueil de tous les membres composant l'ordre royal et militaire de Saint-Louis, depuis l'année 1693, époque de sa fondation de Jean-François-Louis comte d'Hozier, Au bureau général du Bon Français, etc. (Paris), 1817-1818 Modèle:P..</ref>.
  • Henri Robert Jallot de Beaumont (vers 1654-1720), dit Chevalier de Rantôt (du nom d'une ferme manoir de Digulleville occupée par Pierre, son frère), seigneur de Saint-Martin (Omonville-la-Petite), corsaire et fraudeur de la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, qui habitait la ferme de la Basmonterie.
  • Bon Lepesqueur (Digulleville 1846 - 1921). Dessinateur de la Marine à Cherbourg, il devient chroniqueur en langue normande dans Le Phare de la Manche. Il est l'auteur de nombreuses chansons en normand, dont Le Cordounyi, La Batterie de Serasin, Le Chendryi, La Parcie, Le Fisset… Il signait aussi P. Lepesqueux, Bounin Polidor ou P. Lecacheux.
  • William Didier-Pouget (1864 - Digulleville 1959), peintre paysagiste.

La légende d'Équinandra

Fichier:Rocher Esquina.jpg
Le rocher d'Esquina, en forme de lion, qui vieille sur l'emplacement légendaire du tombeau.

En Modèle:Date-, les légions romaines envahissent le Cotentin. Malgré la résistance des Unelles, les troupes de Jules César avancent, et les Gaulois, retranchés dans la Hague décident de sacrifier, par la main de la jeune druidesse Équinandra, le plus jeune enfant de la tribu, celui de leur chef, Viridovix. Mais ce sacrifice est vain, ils subissent une nouvelle défaite. Viridorix furieux d'avoir perdu la bataille finale et son enfant, se venge sur Clodomir<ref group="Note">Le nom Clodomir est anachronique, puisqu'il s'agit d'un nom franc, notamment porté par un fils de Modèle:Noble-, nommé Clodomir.</ref>, époux de la prêtresse, blessé durant les combats, en le faisant agoniser toute une nuit sous les yeux d'Équinandra, par l'administration de feuilles vénéneuses sur les blessures<ref name=":0">« Digulleville », Bulletin municipal n°1, janvier 1988.</ref>.

Au petit matin, désespérée par la douloureuse mort de son époux, Équinandra demande à son père, le druide Vindulos, de l'enterrer vivante auprès de celui qu'elle aimait, au bout de la baie d'Écuty. Le rocher qui deviendra maritime par l'érosion des vagues, Esquina, garde depuis la trace dans son nom<ref name=":0" />.

Voir aussi

Modèle:Autres projets

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes

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Notes et références

Notes

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Références

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