Ennius

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Quintus Ennius, né en 239 av. J.-C. à Rudiae, en Messapie (aujourd'hui dénommée Salento) et mort en 169 av. J.-C., est un auteur de l’époque de la République romaine. On le considère comme le « père de la poésie latine<ref>Pater Ennius (Properce, III, 3, 6). Cf. alter Homerus (Horace, Épîtres, II, 1, 50).</ref> ». Bien que seuls des fragments de son œuvre nous aient été conservés (par Apulée notamment), son influence sur la littérature latine fut importante.

Éléments biographiques

Par ses origines, Ennius avait pour langue maternelle l'osque<ref>Il est probable qu'à l'époque de sa naissance, l'osque avait remplacé le messapien dans la presqu'île du Salento, selon J. Heurgon, op. cit., p. 8. Aulu-Gelle rapporte qu'Ennius aimait dire qu'il avait trois âmes (tria corda) parce qu'il était trilingue (quod loqui Graece, Osce et Latine sciret, « parce qu'il savait parler le grec, l'osque et le latin »).</ref>,<ref name = "belin">Modèle:Ouvrage.</ref>; comme tous les habitants du sud de la péninsule italienne (la Grande-Grèce), il parle aussi couramment le grec, et assimile le latin sans doute très jeune.

Il suit d'abord la carrière militaire ; en 204, il se trouve en Sardaigne, certainement dans les auxiliaires alliés (alae sociorum) ; il y est remarqué par Caton l'Ancien et accompagne ce dernier à Rome<ref name="belin" />.

À Rome, il habite sur la colline de l'Aventin, au lieu-dit loca Tutilinae<ref>Selon le témoignage de Varron. Tutilina était une vieille déesse protectrice, dont le nom est en rapport avec le verbe tueor, « protéger ». Cf. J. Heurgon, op. cit., p. 10.</ref>, et mène une vie modeste. Il enseigne les lettres grecques et latines et se concilie l'estime et la faveur des plus grands personnages : il est l'ami des Scipions<ref name="belin" />.

À sa mort, les Scipions auraient fait mettre sa statue en marbre dans leur tombeau le long de la voie Appienne, mais cela est remis en doute par les historiens modernes<ref name="belin" />.

Il eut aussi pour protecteur Marcus Fulvius Nobilior, qui l'emmena en 189 av. J.-C. dans son expédition contre les Étoliens, et son fils Quintus Fulvius Nobilior, grâce auquel il obtint en 184 la citoyenneté romaine<ref name ="belin"/>: Q. Fulvius Nobilior, chargé de fonder deux colonies de citoyens romains, Potentia et Pisaurum, inscrivit Ennius parmi les citoyens de l'une de ces nouvelles colonies<ref>Cicéron, Brutus, 20</ref>.

La naissance de l'hexamètre latin

Mais l'apport décisif d'Ennius à la langue latine est l'acclimatation de l'hexamètre grec (le vers épique d'Homère) à la poésie latine<ref name ="belin"/>.

Auparavant, la poésie latine utilise surtout le vers saturnien, bien adapté au lexique latin, mais monotone au point que les auteurs jouaient de l'allitération pour lui donner du relief.

Ennius emploie la versification dactylique dans ses Annales, le premier des poèmes patriotiques latins : et c'est un fait qu'au milieu du Modèle:Lien siècle av JCModèle:Vérification siècle, le saturnien a disparu de la littérature, au profit de l'hexamètre dactylique.

Cette révolution dans la poésie doit certainement beaucoup de son succès au philhellénisme de l'époque, car l'hexamètre dactylique est en réalité mal adapté à la langue latine : trop exigeant en voyelles brèves, il n'eut jamais auprès des foules la popularité des rythmes de la comédie (les rythmes ïambo-trochaïques), bien plus simples dans leur structure (succession de paires brève-longue répétées).

La forme rigide de l'hexamètre excluait aussi bon nombre de mots courants en latin, ce qui confère à la poésie dactylique latine un caractère bizarre et affecté.

Aussi faut-il à Ennius user de toute sa science des deux langues, grecque et latine, pour latiniser l'hexamètre.

Œuvres

Nous n'en avons plus que des fragments, citations par d'autres auteurs latins, comme Cicéron, Varron ou Aulu-Gelle.

Ces fragments sont en général très brefs et peuvent se réduire à un vers ou même à un morceau d'hémistiche.

Il existe cependant quelques morceaux qui atteignent la dizaine ou la vingtaine de vers comme, dans les Annales, le songe d'Ilia<ref>Conservé par Cicéron, De diuinatione, I, 40 et suiv.</ref> ou la consultation des auspices par Romulus et Rémus<ref>Transmise aussi par Cicéron, De diuinatione, I, 107.</ref>.

Ennius compose des comédies, des tragédies, des satires et une épopée intitulée : les Annales de la République romaine, en 18 chants et en hexamètres dactyliques (ce qui constitue une nouveauté par rapport aux épopées antérieures).

Virgile lui fait de fréquents emprunts<ref>E. Norden, Ennius und Vergilius, 1915.</ref>, aussi Horace dit-il (Odes, IV, 8) que ce poète « tirait des perles du fumier d'Ennius », expression qui passa dans le langage courant et devint même le titre d'un ouvrage<ref>Le Fumier d'Ennius</ref>.

Parmi ses œuvres les plus connues, on peut citer l’Épicharme, l’Évhémère, les Satires et les Annales.

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Il est aussi l'auteur d'un Hedyphagetica, ouvrage portant sur la gastronomie et fortement inspiré de celui du grec Archestrate de Gela.

Les fragments de ce poème qui nous sont parvenus expliquent au lecteur où trouver les meilleurs, au sens gastronomique, des poissons. Ces fragments sont incomplets et endommagés ; ils donnent des noms de poissons associés à des noms de lieux.

Le Hedyphagetica est écrit en hexamètres, mais qui diffèrent de ceux des Annales au regard des règles de versification du temps<ref>Ennius, Goldberg, & Manuwald (2018), pp. 260-61.</ref>.

Citations

Notes et références

<references />

Annexes

Bibliographie

Éditions

Traductions

  • Annales, texte et trad. an. : O. Skutsch, The Annals of Quintus Ennius, Oxford, 1951.
  • Fragments de Q. Ennius (tragédies : Médée, Iphigénie, Ajax, etc.), latin et trad. [1]

Études

Articles connexes

Liens externes

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