Art dégénéré

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Modèle:Typographie Modèle:Méta bandeau d'avertissementModèle:Contrôle date bandeau{{#if:||{{#ifeq:||[[Catégorie:Article à wikifier{{#if:février 2023|{{#ifexist:Catégorie:Article à wikifier depuis février 2023| _depuis février 2023}}|, date manquante}}]]}}}} Art dégénéré (en allemand : Modèle:Langue) est l'expression officielle adoptée par le régime nazi pour interdire l'art moderne en faveur d'un art officiel appelé l'« art héroïque ».

La théorie était la suivante : l'art héroïque a symbolisé l'art racial pur, la libération de la déformation et de la corruption, alors que les modèles modernes déviaient de la norme prescrite de la beauté classique. Les artistes de races pures ont produit l'art racial pur, et les artistes modernes d'une contrainte raciale inférieure ont produit les travaux qui étaient dégénérés. Paradoxalement, les nazis ont repris le terme « dégénéré » des écrits du penseur juif Max Nordau<ref>Modèle:Article.</ref>, alors que le régime nazi mettait un point d'honneur à rejeter tout concept émanant d'un intellectuel juif, et que la « dégénérescence » théorisée par Nordau comprenait, entre autres, l'antisémitisme. Dans l'adaptation nazie, elle a été employée pour défendre les vues d'une théorie culturelle de déclin et de racisme.

D'abord appliqué aux arts plastiques, le terme d'« art dégénéré » est ensuite étendu à la musique (Schönberg, Kurt Weill, Ernst Křenek, Erwin Schulhoff par exemple, mais aussi la musique swing), à la littérature ou encore au cinéma (Max Ophüls, Fritz Lang, Billy Wilder).

L'exposition de 1937

Fichier:ENTARTETE KUNST Ausstellung der NSDAP Gau Berlin Aufnahme Struck Postkarte Ansichtskarte Degenerate art Exhibition ca 1937 Postcard No known copyright restrictions 17-20 (1).jpg
Photo de la Berliner Kunsthalle à Königsplatz 4 (Platz der Republik), la salle d'exposition de Berlin pour la tristement célèbre « Exposition d'art dégénéré » (Entartete Kunst).
Fichier:Ausstellung entartete kunst 1937.jpg
Goebbels visitant l'exposition.

De juin à novembre 1937, les nazis organisent à Munich une grande exposition d'« art dégénéré », qu'ils présentent comme la production d'artistes bolcheviks et juifs. Le comité de sélection des œuvres d'art est composé par le peintre Adolf Ziegler, apprécié par Hitler, par l'historien de l'art Klaus von Baudissin, qui deviendra plus tard Oberführer dans la Waffen-SS<ref>Ernst Klee, Das Kulturlexikon zum Dritten Reich. Wer war was vor und nach 1945?, S. Fischer, Frankfurt am Main, 2007.</ref>, par le dessinateur Wolfgang Willrich, ainsi que par le graphiste Hans Schweitzer<ref>Peter-Klaus Schuster, Nationalsozialismus und “Entartete Kunst”. Die Kunststadt München 1937, Prestel-Verlag, Munich, 1987, Modèle:P..</ref>. Cette exposition présente Modèle:Nobr d'une centaine d'artistes<ref name="art">« Les nazis et l'art dégénéré », in Modèle:Ouvrage.</ref>, choisies parmi plus de Modèle:Unité saisies dans les musées allemands. Presque tous les grands artistes du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, allemands tels que Nolde ou Kirchner, et étrangers, tels que Kokoschka, Picasso ou Chagall, y figurent. Les visiteurs étaient invités à confronter les productions de malades mentaux et celles de représentants de l'avant-garde<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>, une confrontation destinée à mettre en évidence la parenté entre les deux productions et à stigmatiser la perversité des artistes.

Le succès public est immense, avec plus de deux millions de visiteurs<ref name ="art" />, bien que le local soit mal adapté et mal situé. La file des visiteurs s'étend jusque sur le trottoir et Modèle:Citation. Si aujourd'hui, l'exposition pourrait apparaître comme une impitoyable mise au pilori de créateurs livrés en pâture à l'opinion publique, le but poursuivi à l'époque était tout autre : Modèle:Citation. L'enjeu de l'opération consistait à faire passer des artistes persécutés et bâillonnés pour des terroristes. Ainsi, dans la cinquième salle de l'exposition, l'Modèle:Citation de Karl Hofer, Ernst Ludwig Kirchner, Max Beckmann ou Oskar Kokoschka est-elle assimilée Modèle:Citation. Il s'agissait de faire croire que la condamnation de ces inventeurs rendait, in fine, justice aux Allemands.

Conséquences historiques

Modèle:Article connexe Parmi les Modèle:Unité, peintures et œuvres sur papier confisquées dans les musées allemands par le gouvernement nazi, environ Modèle:Unité ont été vendues internationalement par les nazis, dont Modèle:Unité présentées à la vente aux enchères à Lucerne en Suisse<ref>Modèle:Lien web</ref>, d'autres étant récupérées par des collectionneurs nazis comme Goebbels, mais une grande partie des Modèle:Unité d'art « dégénéré » confisquées restantes fut détruite par le gouvernement nazi à Berlin en mars 1939<ref>Cf. Le site du Kunstmuseum de Bâle concernant son exposition La modernité déchirée - Les acquisitions bâloises d'art "dégénéré" du Modèle:Date- au Modèle:Date-, section Glossaire (en ligne) : [1] (consulté le 14.02.2023).</ref>.

Si des artistes tels que Kandinsky, Klee et Schwitters quittent l'Allemagne dès l'arrivée des nazis au pouvoir, Max Beckmann s'enfuit le lendemain de l'ouverture de l'exposition. De nombreux artistes fuient aux États-Unis où ils contribuent à la diffusion de l'art moderne en Amérique. Ceux qui restent sont contraints à une sorte d'exil intérieur. Si Otto Dix et Erich Heckel assagissent leur production afin de ne pas être soupçonnés, d'autres continuent de peindre en secret, par exemple la nuit, tout en produisant des commandes officielles la journée.

Une loi du 31 mai 1938 met en place la spoliation des œuvres d'art par le Reich :

Les produits d’art dégénéré qui ont été saisis dans des musées ou des collections accessibles au public avant l’entrée en vigueur de la présente loi et qui ont été identifiés par un organisme désigné par le Führer et le chancelier du Reich comme des produits d’art dégénéré peuvent être confisqués sans indemnité en faveur du Reich, à condition qu’ils appartenaient à des membres du Reich ou à des personnes morales nationales au moment de la saisie<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Le thème de la dégénérescence a été repris en 2007 par le cardinal allemand Joachim Meisner à propos de l'art se coupant de la religion. Cette affirmation a fait l'objet d'une polémique en Allemagne<ref>Modèle:Article</ref>.

Le « trésor » de Cornelius Gurlitt

Modèle:Article détaillé Le 3 novembre 2013, le magazine allemand Focus révèle que plus de Modèle:Unité de peintres tels que Courbet, Renoir, Matisse, Chagall, Klee, Kokoschka ou encore Beckmann ont été découverts en 2012, dans le cadre d'un contrôle fiscal<ref>Cf. Étienne Dumont, "Que risque Berne avec la collection Gurlitt?" in Bilan, en ligne: https://www.bilan.ch/opinions/etienne-dumont/heritage_que_risque_berne_avec_la_collection_gurlitt_, 25.11.2014 (consulté le Modèle:Date-).</ref>, à Munich, au domicile de Cornelius Gurlitt, fils de Hildebrand Gurlitt. Ce dernier avait été directeur de musée, puis, à la suite de l'arrivée des nazis au pouvoir, marchand d'art, l'un des quatre intermédiaires mandatés de 1938 à 1941 par le gouvernement allemand pour vendre à l'étranger des milliers d'œuvres d’art « dégénéré » confisqué<ref>Modèle:Article</ref>,<ref>Modèle:Article</ref>, dont il acquiert d'ailleurs pour lui-même une partie<ref name="KMB 1769">Site du Kunstmuseum de Berne sur l'exposition "Gurlitt - un bilan" du 16.9.2022 au 15.1.2023: https://www.kunstmuseumbern.ch/admin/data/hosts/kmb/files/page_editorial_paragraph_file/file_fr/1769/gurlitt_bilanz_fr_doppelseitig.pdf?lm=1663164129 en ligne (consulté le 15.02.2023).</ref>. L'ensemble de ces œuvres, qui sont d'une importance majeure dans l'histoire de l'art, est estimé par les experts à environ un milliard d'euros. Une partie de cette collection proviendrait de confiscations à des collectionneurs et à des galeristes juifs, dont Paul Rosenberg. Puis, en février 2014, plus de Modèle:Nobr appartenant à Gurlitt sont trouvés dans sa maison à Salzbourg, quelques mois avant sa mort, le Modèle:Date-<ref>Modèle:Article</ref>. En avril 2014, le parquet d’Augsbourg avait cependant levé la saisie prononcée dans le cadre du contrôle fiscal lancé en septembre 2010<ref name="KMB 1769" />.

Par testament, Cornelius Gurlitt a fait du Musée des Beaux-Arts (Kunstmuseum) de Berne le légataire universel de sa collection. Ce musée ayant passé un accord avec les autorités allemandes, accepte le legs le 24 novembre 2014. Cette collection compte plus de Modèle:Nombre à propos desquelles des recherches sont engagées en Allemagne et en Suisse afin d'identifier les cas d’art spolié par les nazis<ref>Cf. site du Musée des Beaux-Arts de Berne à propos de l'exposition "Gurlitt - un bilan" du 16.9.2022 au 15.1.2023: https://www.kunstmuseumbern.ch/see/today/1082-gurlitt-eine-bilanz-120.html en ligne (consulté le 13.02.2023).</ref>.

À l'issue de toutes ces recherches, le Musée des Beaux-Arts de Berne publie en 2022 son rapport et ouvre l'exposition « Un bilan » du 16 septembre 2022 au 15 janvier 2023, qui précisent un certain nombre de faits<ref>Site du Musée des Beaux-Arts de Berne concernant l'exposition "Gurlitt - un bilan" du 16.9.2022 au 15.1.2023: https://www.kunstmuseumbern.ch/admin/data/hosts/kmb/files/page_editorial_paragraph_file/file_fr/1769/gurlitt_bilanz_fr_doppelseitig.pdf?lm=1663164129 en ligne (consulté le 14.02.2023).</ref> :

Liste d'artistes

Parmi les centaines d'artistes ayant été stigmatisés comme producteurs d'un « art dégénéré », on trouve : Modèle:Colonnes

Les styles incriminés

Notes et références

Notes

Modèle:Références

Références

Modèle:Références

Annexes

Modèle:Autres projets

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes

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