Europe (fille d'Agénor)
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Dans la mythologie grecque, Europe (en grec ancien : Modèle:Grec ancien) est une princesse phénicienne, fille d'Agénor<ref name="Lucien637">Modèle:Harvnb.</ref>, roi de Tyr, et de Téléphassa, et sœur notamment de Cadmos<ref name="Lucien637" />.
Étymologie
L'étymologie couramment admise de ce nom y voit un composé de Modèle:Grec ancien, « large » et Modèle:Grec ancien, « œil, vue »<ref>The New International Encyclopaedia (1905)/Europa</ref>. La terre « à l'aspect large » constitue une vieille épithète de la Terre que l'on retrouve dans plusieurs traditions indo-européennes : « la large terre » en grec, « la large terre » ou simplement « la large » en sanskrit, et de même dans les langues germaniques. Europe serait ainsi l'une des figures de la déesse Terre, renouvelée<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} M. L. West, Indo-European poetry and myth, Oxford, 2007, Modèle:P.185.</ref>. Pour le linguiste controversé Jean Haudry, ni cette héroïne, ni ses homonymes, ne personnifient une terre. Ce serait un qualificatif de la vache « au large regard » qui s'unit au « taureau » Zeus, le désignateur de la terre « où le regard porte au loin » provenant de la même racine<ref>Jean Haudry, Vues nouvelles sur la tradition indo-européenne dans la Grèce ancienne, etudesindoeuropeennes.fr, 2009</ref>.
Cette étymologie ne tient pas compte de l'origine phénicienne d'Europe, pour laquelle on a proposé une racine dans une langue sémitique. Ainsi, la première mention connue du mot proviendrait d'une stèle assyrienne, qui distingue les rivages de la mer Égée par deux mots phéniciens : Ereb, le « couchant », et Assou, le « levant ». L'origine des noms grecs Eurôpê et Asia se trouverait dans ces deux termes sémitiques<ref>Michael Barry, L’Europe et son mythe : à la poursuite du couchant, Revue des deux Mondes, novembre-décembre 1999 Modèle:ISBN.</ref>Modèle:Refins par lesquels les marins phéniciens désignaient les rives opposées de la Grèce actuelle et de l'Anatolie. La mythologie grecque perpétuerait l'origine sémitique du mot, en en faisant le nom de la princesse phénicienne.
Néanmoins, cette étymologie sémitique est « à peine encore défendue »<ref>Odile Wattel de Croizant, Gérard A. Montifroy, Du mythe à la géopolitique: Europe entre Orient et Occident, L'Age d'Homme, 2007</ref> et cette proposition est généralement considérée comme improbable ou indéfendable. Martin Litchfield West fait ainsi observer que « phonologiquement, la correspondance entre le nom de l'Europe et toute forme de mot sémitique est très mauvaise »<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>,<ref>Klein, Etymological Dictionary of the English Language (Barking: Elsevier) vol. I A-K, 1966; L'étymologie Klein de l'Europe se singularise parmi ses conclusions « optimistes » selon P. G. W. Friedrichsen passant en revue le « Dictionnaire » in The Review of English Studies New Series, 18.71 (August 1967:295.</ref>.
Mythe
Selon une version du mythe, Europe, fille d'Agénor, roi de Tyr, une ville de Phénicie (actuel Liban) fit un rêve<ref>http://www.cndp.fr/musagora/mondes-antiques-mondes-modernes/le-mythe-deurope-dans-la-litterature/presentation.html</ref>. Le jour même, Zeus la rencontra sur une plage de Sidon, se métamorphosa en taureau blanc, afin de l'approcher sans l'apeurer et d'échapper à la jalousie de son épouse Héra. Imprudente, Europe s'approche de lui. Chevauchant l'animal, elle est enlevée sur l'île de Crète à Gortyne (ou au nord du Bosphore selon certaines versions). À Gortyne<ref>http://www.cndp.fr/musagora/histoire-des-arts/le-mythe-deurope/presentation.html</ref>, sous un platane qui depuis lors est toujours vert, Europe s'accouple avec Zeus, sous forme humaine cette fois. De leur union naissent Minos, Rhadamanthe et Sarpédon<ref>Selon Homère, Sarpédon est fils de Laodamie.</ref> qui s'exila en Anatolie, à Milet. Plus tard, Europe est donnée par Zeus comme épouse au roi de Crète Astérion.
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Enlèvement d'Europe. Vers -490. Musée d'Agrigente. -
Europe sur le taureau,
480-460 av. J.-C.
terre cuite d'Athènes
Staatliche Antikensammlungen -
Fresque d'Europe sur un taureau à Pompéi. Musée de Naples
Interprétations
Ce mythe garderait la mémoire des pillages menés par les Doriens sur les côtes de Phénicie qui pouvaient s'accompagner du rapt de femmes dans la Grèce préhellénique<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Pour Françoise Gange l'enlèvement et le viol d'Europe marqueraient le passage de l'ère de la Déesse mère à celui d'une toute-puissance masculine<ref>Le viol d'Europe, ou le féminin bafoué. 2007</ref>.
Représentations après l'Antiquité
Modèle:Détail L'enlèvement d'Europe a inspiré de nombreux artistes à travers les siècles : les peintres Paul Véronèse, le Titien (copié par Rubens), Rembrandt, Giambattista Tiepolo<ref>AKG images</ref>, les musiciens tel Darius Milhaud ou des sculpteurs comme Fernando Botero. Dans la représentation des artistes Modèle:"<ref>http://crdp.ac-paris.fr/parcours/fondateurs/index.php/category/le-mythe-deurope consulté le Modèle:1er août 2021.</ref>.
En littérature, Moschos<ref>Modèle:Harvsp</ref>, André Chénier, Rimbaud et d'autres poètes ont écrit des textes sur le thème du mythe d'Europe. Elle est la neuvième femme de renom dont l'histoire a été contée par l'auteur florentin Boccace dans son œuvre De mulieribus claris publiée en 1374.
Au cinéma, Europe est le personnage principal du film de Christophe Honoré intitulé Métamorphoses.
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Paysage avec l'enlèvement d'Europe
Hendrik van Minderhout -
François Chauveau, Métamorphoses d'Europe, 1650, Eau-forte -
L'Enlèvement d'Europe
Sebastiano Ricci, v. 1720
Rome, Palazzo Taverna<ref>Dimore Storiche</ref> -
Pièce grecque de deux euros.
En astronomie, la constellation du Taureau fait référence à l'enlèvement d'Europe.
Depuis le 2 mai 2013, le visage d'Europe se trouve sur les billets de 5, Modèle:Unité et Modèle:Unité, nouvelle édition. Le visage d’Europe choisi provient d’un vase antique en céramique du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle avant notre ère qui fait partie de la collection du musée du Louvre à Paris. Europe est également représentée sur les pièces de cinquante centimes de livres chypriotes avant 2008 ainsi que sur les pièces grecques de deux euros.
Bibliographie
Sources anciennes
- Modèle:Méta-modèle source (II, 833 et suiv.)
- Boccace, De mulieribus claris.
Bibliographie contemporaine
- Modèle:Ouvrage
- Odile Wattel-de Croizant, Les mosaïques représentant le mythe d'Europe, Paris, De Boccard, 1995.
- D'Europe à l'Europe, I. Le mythe d'Europe dans l'art et la culture de l'antiquité au {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | XVIIIe{{#if:| }} }} s. (colloque de Paris, ENS – Ulm, 24-26 avril 1997), éd. R. Poignault et O. Wattel - de Croizant, coll. Caesarodunum, n° XXXI bis, 1998.
- D'Europe à l'Europe, II. Mythe et identité du {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | XIXe{{#if:| }} }} s. à nos jours (colloque de Caen, 30.09-02.10.1999), éd. R. Poignault, F. Lecocq et O. Wattel – de Croizant, coll. Caesarodunum, n° XXXIII bis, 2000.
- D’Europe à l’Europe, III. La dimension politique et religieuse du mythe d’Europe de l‘Antiquité à nos jours (colloque de Paris, ENS-Ulm, 29-30.11.2001), éd. O. Wattel - De Croizant, coll. Caesarodunum, n° hors-série, 2002.
- D’Europe à l’Europe, IV. Entre Orient et Occident, du mythe à la géopolitique (colloque de Paris, ENS-Ulm, 18-20.05.2006), dir. O. Wattel - de Croizant & G. de Montifroy, Éditions de l’Âge d’Homme, Lausanne – Paris, 2007.
- D’Europe à l’Europe, V. État des connaissances (colloque de Bruxelles, 21-22.10.2010), dir. O. Wattel - de Croizant & A. Roba, Bruxelles, éd. Métamorphoses d’Europe asbl, 2011.
- Modèle:Ouvrage
- Europa - Stier und Sternenkranz. Von der Union mit Zeus zum Staatenverbund<ref>Modèle:Lien web.</ref>, dir. A.-B. Renger & R. Issler, Gottingue, 2009. Modèle:ISBN
- Robert Bedon, "L'arrivée d'Europe en Crète chez Solin (Polyhistor, 11, 9) : fin de parcours en eau douce", dans Bernadette Morin (éd.), Polumathès, Mélanges offerts à Jean-Pierre Levet, Presses Universitaires de Limoges, 2012, Modèle:P..
- Jean-Louis Clergerie, L'Europe des artistes et des écrivains De l'Europe légende à l'Europe politique, La Sirène aux Yeux Verts Éditions, 2022.
Articles connexes
Notes et références
Liens externes
- « Europa », environ 250 images d'Europa dans la base de données iconographique du Warburg Institute.
- Boccace, De mulieribus claris, Lecture en ligne