Famille de Laborde de Monpezat
Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Famille noble
La famille de Laborde de Monpezat, olim Laborde, est une famille d'origine béarnaise. Elle posséda de 1655 à 1789 cent cinquante journaux de terres nobles sur les communes de Moncaup et Monpezat, en Béarn.
L'un de ses membres, Henri de Laborde de Monpezat, a épousé en 1967 la princesse héritière de Danemark, la future reine Margrethe II, devenant le prince Henrik de Danemark, puis prince consort de Danemark en 1972. De ce couple descend la future famille régnante du Danemark Modèle:Citation.
Histoire
Le patronyme Laborde de Monpezat est porté depuis le mariage, le Modèle:Date-, de noble Jean de Laborde, baptisé en 1620, docteur en droit civil et canon et gentilhomme ordinaire de la chambre du roy (selon Joseph Valynseele<ref name="l1a">Modèle:Lien web</ref> et Arnaud Chaffanjon), avec Catherine d'Arricau, dame de Monpezat — nom d'une actuelle commune des Pyrénées-Atlantiques<ref name="ICC">Modèle:Lien web</ref>. Joseph Valynseele indique que la qualification de noble ne présume pas de la véritable noblesse de son porteur, mais signifie qu'il vivait noblement<ref name="l1a" />. D'autre part, la qualité de Modèle:Citation de ce Jean de Laborde ne fait pas l'objet d'un consensus : dans un numéro de l'Intermédiaire des chercheurs et curieux (ICC) et dans un numéro du Bulletin de la Société académique des Hautes-Pyrénées, il est désigné comme « Jean de Laborde, docteur en médecine »<ref name="ICC"/>,<ref name="Francez">Bulletin de la Société académique des Hautes-Pyrénées, 1966, pages 14 à 16, article de J. Francez Attaches bigourdanes d'Henri de Monpezat.</ref>, mais dans un autre numéro de l'Intermédiaire des chercheurs et curieux (ICC) il est qualifié de Modèle:Citation<ref>Modèle:Lien web</ref>.
Pierre Grillon écrit qu'en Modèle:Date- Jean de Laborde obtient par lettres patentes du roi l'anoblissement des maisons et métairies de Monpezat et de Beaufranc – et non de sa personne –, mais que l'acte original n'a pas été retrouvé et que les archives du parlement et de la chambre des comptes de Navarre ont en partie brulé en 1716 ; toutefois une copie de cet acte a été publiée dans le Bulletin de la Société des sciences, lettres et arts de Pau en 1907<ref name="PG"/>, et, selon J. Valynseele, la matérialité des lettres patentes de 1655 ne saurait faire de doute<ref name="PG">Compte-rendu de Pierre Grillon sur l'ouvrage de Joseph Valynseele consacré à la famille de Laborde de Monpezat, Revue historique, 1976, pages 485 à 486.</ref>. Cet auteur ajoute que « mention est faite du même Jean de Laborde pour sa maison noble de Beaufranc située à Moncaup, à la date du Modèle:Date-, dans le Rôle des droits féodaux des nobles qui ont prêté hommage (Archives des Pyrénées-Atlantiques, B3971) »<ref name="PG"/>. Nous trouvons également : Modèle:Citation<ref>Les personnes convoquées qui ne voulaient ou ne pouvaient pas aller servir le roi choisissaient de s'exonérer de ce devoir par le paiement d'une taxe spéciale.</ref>.
L'abbé Jean Francez écrit, quant à lui : Modèle:Citation. D'après la même source, Modèle:Citation<ref name="Francez"/>. Et, dans son ouvrage La Noblesse du Périgord, l'historienne Joëlle Chevé dit que la famille a été anoblie par lettres en 1655<ref>Modèle:Lien web</ref>.
Le château de Moncaup, construit à la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, est la demeure seigneuriale appartenant alors à Jean de Laborde, médecin, qui obtient l’anoblissement de ses terres en 1655. Elles regroupent alors les maisons et les métairies de Monpezat et de Beaufranc. Le château se compose de deux corps de bâtiments homogènes disposés en L, ses façades sont simplement décorées d’enduit et l’ensemble est coiffé d’un toit haut à croupes couvert de petites tuiles plates. L'édifice reste aux mains des Laborde Monpezat jusqu’en 1730. Ce château témoigne parfaitement de l’architecture des maisons fortes en Béarn à la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle.
Des terres de la famille de Laborde à Monpezat et à Beaufranc ayant été anoblies en 1655, il faut souligner qu'en Béarn la noblesse ne s'attache pas à une personne, mais à une terre qui donne toujours droit à la qualité de noble à son possesseur et seigneur (et à lui seul), que cette terre ait été acquise par achat ou par héritage<ref>Modèle:Lien web</ref> – cet état de noblesse, attaché à une terre, étant renouvelé chaque fois cette terre transmise et de ce fait rendu d'un état personnel à un état perpétuel (à la différence d'un état héréditaire) –, aussi des arrêts du Conseil d'État, en 1669 et en 1701, exemptèrent les Béarnais de la recherche générale de noblesse, ordonnée en 1666 et 1696 et cela jusqu'en 1789<ref>Modèle:Lien web</ref>.
Les Laborde de Monpezat étaient propriétaires de terres nobles et du fief de Beaufranc<ref>Modèle:Lien web</ref>, dont on appelait ces possesseurs domengers (écuyer, gentilhomme), statut propre à cette province qui donnait le Modèle:Citation aux propriétaires de la terre noble<ref>Modèle:Ouvrage</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref>, mais pas de juridiction sur les dites terres<ref>[1].</ref>. Le domenger était propriétaire d'une domenjadure, seigneurie donnant droit d'entrée aux États. La noblesse béarnaise se composait des domengers et des cavers<ref>Modèle:Lien web</ref>.
Joseph Valynseele écrit au sujet des journaux de terres anoblis « Prélevés sur le bien propre de l’intéressé pour être anoblis, ceux-ci constituaient ce qu’on appelait en Béarn une domengeadure, c’est-à-dire un fief sans juridiction ne comportant pas de soumis, par conséquent pas de cens, pas de droits seigneuriaux, mais seulement la maison et les terres qui sont la propriété du domenger »<ref>Joseph Valynseele, Les Laborde de Monpezat et leurs alliances, 1975 p. 59.</ref>.
Les Laborde ont également possédé une maison et des terres à Séron dans les Hautes-Pyrénées. J. Francez précise là-dessus que les trois générations qui ont vécu à Séron n'y ont possédé ni seigneurie, ni terre noble<ref name="Francez"/>.
La famille Laborde de Monpezat n'a jamais été admise aux États du Béarn (ni dans le Grand-Corps, qui regroupait la noblesse de cette province, ni même dans le Second-Corps, qui regroupait gens de robe, maires et jurats) et a essuyé deux refus successifs d'admission, en 1703 et à nouveau en 1707<ref name="PG"/>. À cet égard, dans la Revue historique (année 1976), Pierre Grillon se penche sur les réserves de Joseph Valynseele quant à la noblesse de cette famille, mais il développe pour sa part un argumentaire selon lequel l'absence d'admission ne saurait remettre en cause la validité de l'anoblissement<ref name="PG"/>, alors que pour J. Valynseele ladite admission avait Modèle:Citation<ref name="PG"/>,<ref>Modèle:Ouvrage. Jacques de Marsay écrit en 1932 (rééd. 1977, pp. 68-69) : « La condition à laquelle la grande recherche assujettit la reconnaissance de la noblesse d'extraction (aucune trace de roture avant 1560) établit évidemment une sélection dans les familles françaises. S'il est vrai, en effet, qu'un certain nombre parvinrent sans doute à se faire comprendre indûment dans cette catégorie, en revanche, toutes celles qui furent alors éliminées comme ne satisfaisant pas à cette exigence doivent manifestement en être aujourd'hui écartées. Les faits qui militaient alors contre leurs prétentions s'élèvent toujours contre celles de leur descendance. »</ref>. Les auteurs de la Revue Historique de 1976 précisent que le 18 juin 1654, les États du Béarn avait prononcé un arrêt que « désormais il ne serait plus procédé à des réceptions pour des terres anoblies n'ayant pas au jour de la décision de 1654, un droit d'entrée », la règle fut suivie jusqu'à la fin de l'Ancien Régime sauf de très rares dérogations (fait de déroger à une loi) accordées pour services rendus au roi, Modèle:Citation<ref>Modèle:Lien web</ref>.
Cependant, Henri Jougla de Morenas, dans Le Second ordre (1973) à la page 55, écrit : « L’anoblissement par la terre de son propriétaire ne produisait son plein effet — surtout quand il s' agissait de terres nouvellement « anoblies » — , que quand ce possesseur avait été admis aux États »<ref>Henri Jougla de Morenas, Le Second ordre (1973) page 55.</ref>.
Sur les Laborde de Monpezat, F. de Saint-Simon dans Le Dictionnaire de la noblesse française (1975) page 60 écrit : « BÉARN : La possession d'une terre noble n'était point suffisante pour être anobli et il fallait être reçu aux États pour avoir une noblesse parfaite (c'est-à-dire complète et héréditaire) ; à la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle et au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, les États de Béarn étaient d'une intransigeante sévérité sur la qualité nobiliaire. Le cas des Laborde de Montpezat est typique à ce sujet ».
L'historien Michel Péronnet écrit : « Les États de Béarn repoussèrent par deux fois leurs prétentions [les Laborde de Monpezat] de figurer dans la noblesse en faisant remarquer, en 1707, que l’anoblissement de terre était une pratique courante et qu’il ne suffisait pas à anoblir les familles. À aucun moment les Laborde ne purent prétendre à une reconnaissance de noblesse avant 1789 »<ref>Michel Perronet, Annales du Midi, 1976, page 477.</ref>.
« Quoi qu’il en soit, la noblesse étant en Béarn attachée au fief, tout roturier qui devenait possesseur d’une terre noble par mariage, par donation ou par acquisition devenait noble dès sa réception aux États et jouissait dès lors de tous les privilèges du second ordre dans la province. Sa réception était indispensable. Le 11 juillet 1672 les États condamnèrent un particulier qui s’était qualifié noble avant sa réception. Mais dès que l'intéressé avait été admis, il était noble « à part entière ». »<ref>Studies on Voltaire and the Eighteenth Century, Institut et musée Voltaire, 1978, p. 262..</ref>,<ref>Théophile de Bordeu, Correspondance, Volume 2, CNRS, 1977, p. 198..</ref>.
Les Laborde de Monpezat ont payé la capitation noble de 1721 à 1731, pour leurs terres nobles de Monpezat et Beaufranc, puis de nouveau en 1786 en Béarn<ref>Modèle:Lien web</ref>. Barthélemy de Laborde de Monpezat (1756-1843)<ref>Barthélémy de Laborde de Monpezat - geneanet.org</ref>, arrière-petit-fils de Jean de Laborde et de Catherine d'Arricau, dame de Monpezat, est inscrit sur les rôles de la capitation noble du Nébouzan en 1788<ref>Dioudonnat, Le Simili-nobiliaire français, (Paris, Sedopols, 2002). Le Simili-nobiliaire français regroupe les familles de fausse noblesse et de noblesse d'apparence et non les familles de noblesse authentique.</ref>,<ref>Sabroe et Chaffangeon, Margrethe et Henri (Paris, Presse de la cité, 1967)</ref>. Pierre Grillon y voit une autre preuve de la noblesse de la famille et précise que les Laborde de Monpezat sont « parfaitement et authentiquement nobles »<ref name="PG"/>.
J. de Bertier, membre correspondant de la commission des preuves de l'ANF pour cette région, a publié un article sur La noblesse inféodée dans les Pyrénées (Bulletin ANF Modèle:N° (1979)). Spécialiste de la question, il a publié une série d'articles sur les États du Béarn au sein de la Société des sciences, lettres et arts de Pau et du Béarn mais aussi un article sur le vote en 1789 du Second Ordre en Béarn (Bulletin ANF Modèle:N° (1980)). Il écrit que les preuves de noblesse se font devant les États pour les résidents dans la province, que la noblesse par fiefs est acquise dès l'admission aux États et héréditaire pour tous les descendants, que l'assemblée de la noblesse de 1789 est dans un premier temps ouverte aux possesseurs de fiefs ouvrant le droit d'entrée, puis le 22 avril 1789 aux possesseurs de fiefs ne donnant pas le droit d'entrée et enfin le 25 avril 1789 à tous les inscrits sur le rôle de la capitation noble. Les Laborde de Montpezat ne figurent pas sur la liste des bénéficiaires donnée par J. de Bertier. Selon la généalogie écrite par J. Francez (1966), il est à noter que le chef de famille était alors un enfant de trois ans, bien trop jeune pour requérir ce droit élargi à l'assemblée de la noblesse, alors que deux adultes de cette même famille étaient pourtant encore vivants à cette même époque.
Les Laborde de Monpezat ne sont pas mentionnés dans les nobiliaires contemporains, et Pierre-Marie Dioudonnat les fait figurer dans ses ouvrages listant la noblesse d'apparence française.
La famille a obtenu de faire rectifier officiellement son patronyme Modèle:Refnec), devenu de Laborde-Monpezat en 1860, puis de Laborde de Monpezat en 1861<ref>Joseph Valynseele, Les Laborde de Monpezat et leurs alliances, 1975.</ref>. Et, depuis la fin du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, les descendants usent d'un titre irrégulier de comte — comme un préfixe officieux, sous la forme « comte N. de Monpezat », au lieu de « N. de Laborde, comte de Monpezat » pour un titre régulier<ref>Encyclopédie de la fausse noblesse et de la noblesse d'apparence de Pierre-Marie Dioudonnat, Paris, 1976 -1997</ref>.
La branche aînée est installée au Danemark depuis 1967 mais d'autres membres de la famille vivent toujours en France.
Généalogie
Cette généalogie est en partie issue des travaux de J. Francez publiés en 1966 dans le Bulletin de la Société académique des Hautes-Pyrénées<ref name="Francez" /> :
-
Henri de Laborde de Monpezat devenu Henrik de Danemark, prince consort.
Branche aînée — danoise — de la famille
En 1967, Henri de Laborde de Monpezat (1934-2018) a été créé prince Henrik de Danemark à la faveur de son mariage avec la future reine de Danemark Margrethe II (née en 1940 et qui deviendra reine en 1972). Ils ont deux fils :
- Frédéric (né en 1968), prince héritier de Danemark, marié avec descendance.
- Joachim (né en 1969), prince de Danemark, marié avec descendance.
Le Modèle:Date-, la reine de Danemark a octroyé le titre de comte de Monpezat (greve af Monpezat en danois) à ses deux fils, leurs épouses et descendants, rappelant ainsi le souvenir des racines françaises de la famille. Ce titre régulier s'ajoute aux titres royaux danois existants.
À noter que, dans un souci de classification patrilinéaire, certains auteurs sont amenés à ranger Frédéric de Danemark et son frère cadet Joachim, ainsi que leur descendance, sous une rubrique officieuse : Maison de Laborde de Monpezat<ref>Prince Nikolai, fils de prince Joachim, rangé sous la rubrique « Maison de Laborde de Monpezat »</ref>. Le prince Joachim porte d'ailleurs, sur-le-tout de ses armes, un écusson personnel parti d'Oldenbourg (la maison royale du Danemark) et de Laborde de Monpezat.
-
Frédéric de Danemark, prince héritier.
-
Christian de Danemark, aîné des enfants de Frédéric.
-
Joachim de Danemark.
-
Armes de Joachim de Danemark, sur-le-tout parti d'Oldenbourg et de Laborde de Monpezat.
Alliances
Les principales alliances de la famille de Laborde de Monpezat sont : de Bruchelles, d'Arricau de Monpezat (1648), d'Abadie de Montaut, de Canet, de Larrotis (1738), Cazanave (1740), Delom, de Boy (1773), Laban (1777), Serres (1787), Bonnefoy, Ducasse, Modèle:Refnec, Ferrier (1821), de Lostalot-Bachoué, Borde, Hallberg, Doursenot (Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle), de Danemark (1967), Beauvillain, Vilgrain (Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle)Modèle:Etc.<ref name=Valynseele>Au degré III, Alliance entre les de Canet et les Laborde de Monpezat - Texte et armoiries issus du livre "Les Laborde de Monpezat et leur alliances", de Joseph Valynseele.</ref>
Résidences du couple royal danois
- La résidence royale officielle est le palais Amalienborg à Copenhague (Danemark).
- La résidence d’été de la famille royale est le château de Marselisborg près de Aarhus.
- Le château de Fredensborg sur l'île de Seeland est occupé par la famille royale au printemps et en automne.
- La reine Margrethe et prince Henrik ont également acquis une demeure privée en 1974, près de Cahors (France), le château de Caïx (le couple royal préférant l'ancienne appellation de Cayx), où la reine peut se consacrer à sa passion, la peinture d'art et qui, depuis 1988, expose dans différentes galeries spécialisées.
Notes et références
Voir aussi
Bibliographie
- Joseph Valynseele, Les Laborde de Monpezat et leurs alliances, chez l'auteur, Paris, 368 pages, 1975
- Pierre-Marie Dioudonnat, Encyclopédie de la fausse noblesse et de la noblesse d'apparence, 4 vol., Sedopols, Paris, 1976-1997
- Bulletin de la Société académique des Hautes-Pyrénées. 1966-1967 - Modèle:P. à 16 - par J. Francez (abbé Jean Marie Francez)
- Historia, Numéros 242 à 247 - Librairie Jules Tallandier, 1967 - Modèle:P. à 101
Articles connexes
- Modèle:Page h
- Monpezat
- Andreas Cellarius (théologien) (un des ancêtres d'Henri de Laborde de Monpezat)
- Liste de familles subsistantes d'ancienne bourgeoisie française
Liens externes
- Statistiques Insee relatives au patronyme de Laborde de Monpezat fournies par Géopatronyme
- Statistiques Insee relatives au patronyme de Laborde de Montpezat (variante avec un t) fournies par Géopatronyme