Fayçal Ier

{{#ifeq:||Un article de Ziki, l'encyclopédie libre.|Une page de Ziki, l'encyclopédie libre.}}

Modèle:Titre mis en forme Modèle:Voir homonymes Modèle:Sources secondaires Modèle:Infobox Personnalité politique

Fayçal ben Hussein al-Hachimi (en arabe : Modèle:Langue), né le Modèle:Date de naissance- à La Mecque et mort le Modèle:Date de décès- à Berne est le premier roi d'Irak sous le nom de Fayçal {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:|  }} }} de 1921 à sa mort, après avoir été le premier et unique roi de Syrie du Modèle:Date- au Modèle:Date-. Il est le fils de Hussein ben Ali, chérif de La Mecque et roi du Hedjaz,

Fayçal a favorisé l'unité entre les musulmans sunnites et chiites, encourageant ainsi leur loyauté commune au panarabisme, avec l'objectif de créer un État arabe qui inclurait l'Irak, la Syrie et le reste du Croissant fertile. Parvenu au pouvoir, il a tenté de diversifier son administration en y incluant différents groupes ethniques et religieux.

Origines familiales et Jeunesse (1885-1908)

Fayçal est né à La Mecque, alors contrôlée par l'Empire ottoman, dans l'actuelle Arabie saoudite. Il fait partie de la lignée hachémite qui remonterait au prophète Mahomet. Sa famille contrôle les lieux saints de l'islam de manière ininterrompue du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle à 1924 et retire de ce fait un grand prestige dans le monde musulmanModèle:Sfn. Fayçal est le Modèle:3e fils du chérif avec deux aînés : Ali (né en 1879) et Abdallah (né en 1882). Il a aussi un jeune demi-frère, Zaïed (né en 1898). Les rapports entre les enfants et leur père sont marqués par une extrême rigidité protocolaire. Il est fréquent que les enfants du chérif signent leurs correspondances par « Votre esclave » quand ils s'adressent à leur pèreModèle:Sfn.

Après une partie de son enfance passée au Hedjaz, il suit son père et ses frères quand son père Hussein est appelé, en 1892 à vivre en résidence surveillée à Constantinople par le sultan Abdulhammid II. Les raisons de cette invitation quelque peu forcée sont peu claires. Il semble que la Sublime Porte et ses fonctionnaires soupçonnaient Hussein de conspirer afin de renverser son oncle, l'émir Awn-al-Rafiq, alors chérif en titreModèle:Sfn. Il semble également que Hussein avait déjà tissé des liens avec certains officiers anglais en poste à Djeddah. Un agent du gouvernement d'Abdülhammid, Ratib Pacha, est envoyé au Hedjaz tirer cette affaire au clair. En Modèle:Date-, Hussein est formellement invité à se rendre à Constantinople.

Un an plus tard, en Modèle:Date-, Fayçal, ses frères, sa grand-mère maternelle et trente-deux femmes de la suite d'Hussein embarquent à Djeddah, à bord du Izzedine, en direction de la capitale ottomane. Le jeune Fayçal reçoit une éducation soignée à Constantinople, où Safwat al 'Awa, un lieutenant seconde classe d'origine damascène, est désigné par rescrit impérial pour être le tuteur de FayçalModèle:Sfn. Ce précepteur a à cœur que les jeunes hachémites maîtrisent parfaitement le turc et leur interdit de s'exprimer en arabe devant lui.

Fichier:Fayçal Enfant avec ses frères et leur précepteur. .jpg
À gauche Fayçal enfant avec ses frères et leur précepteur. Prise à Istanbul vers 1895.

Outre la géographie, l'arithmétique, l'histoire, Fayçal apprend également le français, et quelques rudiments d'anglais. Son père prend personnellement en charge son apprentissage de l'arabe, notamment à travers la lecture du Coran. Cependant, un diplômé de l'Université islamique d'Al-Azhar, Cheikh Muhammad Qadhib Alban, est désigné par son père pour l'élever dans la foi islamiqueModèle:Sfn. Il ne revient dans son pays natal que quand son père récupère son poste d'émir et chérif de La Mecque en 1908.

Premières expériences militaires au Hedjaz (1908-1912)

Dès son retour, Hussein doit assumer sa charge de Chérif, consistant à assurer la sécurité des pèlerins vers la Mecque (souvent menacé par le brigandage des bédouins) mais aussi sécuriser les frontières sud et est du Hedjaz. À l'est, le sultan du Nejd adopte une politique expansionniste et au Sud, un prédicateur de la lignée des Idrissides, Modèle:Lien, se soulève contre les Ottomans et proclame un émirat autonomeModèle:Sfn. Le Chérif Hussein ainsi que les puissances européennes présentes dans la région (Grande-Bretagne et Italie) s'inquiètent de cette déstabilisation.

Les forces d'Al-Idrissi mettent le siège devant Abha, seulement défendue par une petite garnison turqueModèle:Sfn. Les Ottomans se résolvent à demander le soutien militaire de Hussein pour lever le siège. Le Modèle:Date-, Hussein, ainsi que ses deux fils cadets, Abdallah et Fayçal, partent à la tête d'une colonne de Modèle:Nb soldats pour venir au secours des assiégés. Fayçal commande la cavalerieModèle:Sfn.

Les forces turco-hedjaziennes sont prises dans une embuscade dans la localité de Quz et souffrent des pertes importantesModèle:Sfn mais remportent quelques jours plus tard une importante victoire contre les rebelles. Le Modèle:Date-, Hussein, Fayçal et Abdallah font une entrée triomphale dans Abha et sont acclamés à Taëf au mois d'août. Vers la fin de la campagne militaire, Fayçal contracte une forme grave de la malariaModèle:Sfn, ce qui l'affaiblit pour plusieurs mois.

Député du Hedjaz au parlement ottoman (1912)

La politique ottomane : Modèle:Langue

Après une défaite électorale lors d'une législative partielle à Constantinople, le parti nationaliste turc, Parti union et progrès, voyant sa popularité menacée prend l'initiative de convoquer des législatives anticipées en Modèle:Date-, à peine trois ans après celles de 1908. Les Jeunes-Turcs investissent toute la puissance de l'appareil partisan mais également de la puissance de l’État ottoman pour s'assurer une victoire massive. Les commentateurs anglophones baptisent cette élection Modèle:LangueModèle:Sfn. Le Comité rafle Modèle:Nombre sur 275 après une campagne féroce, centrée sur le débat autour de la décentralisation (le Parti union et progrès est d'orientation centralisatriceModèle:Sfn, tandis que l'Modèle:Lien promeut un transfert de compétence vers les régions), la place de la norme islamique dans la sociétéModèle:Sfn ainsi que la place des minorités dans le système constitutionnel.

Grâce au soutien des notables locaux et l'influence de son père, alors Chérif de la Mecque, Fayçal devient, à Modèle:Nombre, député pour la circonscription de Djeddah, avec son frère Abdallah (député de La Mecque)Modèle:Sfn. Leur rôle consiste essentiellement à tenir leur père au courant de l'actualité politique à Constantinople et prendre le pouls de l'opinion publique : Thomas Edward Lawrence déclare à ce sujet :

« Dès son retour Hussein se mit sur-le-champ à restaurer discrètement la puissance de son émirat (...) tout en gardant des contacts étroits et amicaux avec Constantinople par le truchement de son fils Abdallah, vice-président du parlement turc et son fils Fayçal, député de Djeddah. Ceux-ci le tinrent au courant de l’opinion dans la capitale jusqu'à la déclaration de guerre : alors ils se hâtèrent de rentrer à la Mecque. »<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>

Situation du Hedjaz par rapport à la Sublime Porte

Au début du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, le chérif, même s'il jouit d'une grande autonomie vis-à-vis du pouvoir de Constantinople craint de plus en plus les velléités centralisatrices de la politique des Jeunes-Turcs arrivés au pouvoir en 1908. Le projet d'une extension de la ligne de chemin de fer du Hedjaz jusqu'à La Mecque (dont le terminus originel est Médine) pousse Hussein à entrer en contact avec les nationalistes syriens de Damas et les Anglais du Bureau arabe du Caire.

Fayçal est désigné pour représenter secrètement son père lors des réunions avec les Syriens. En route vers Constantinople, il s'arrête le Modèle:Date- à Damas, reçu par Nasib Al-Bakri, qui le met en relation avec Al-Fatat et Al-Ahd (deux sociétés secrètes nationalistes). Cette entrevue marque le début d'une alliance entre le chérif et les nationalistes connu sous le nom de « Protocole de Damas ». Fayçal quitte Damas en trompant Djemal Pacha (meneur de l'armée ottomane pendant la Première Guerre mondiale) et lui promettant la venue de Modèle:Nb chameliers hedjazisModèle:Sfn.

Le Modèle:Date-, après la découverte par les Ottomans de la correspondance Hussein-MacMahon, le chérif déclenche la révolte arabe (la thawra), symboliquement marquée par un coup de fusil tiré en l'air à La Mecque, conclusion d'un discours qui attaque les mesures laïcisantes prises par le Comité union et progrès (CUP). Fayçal, dans l'organisation du nouveau gouvernement du Hedjaz, reçoit le ministère de l'IntérieurModèle:Sfn, tandis que son frère Ali devient Premier ministre et Abdallah ministre des Affaires étrangères.

Déclenchement et rôle dans la révolte arabe (avril 1916-octobre 1918)

C'est lui qui mène la révolte arabe contre les forces ottomanes. Au départ l'influence de la révolte ne dépasse pas le cadre de la péninsule arabique et se limite à des escarmouches avec les Ottomans et une guérilla dans le désert. La révolte prend une dimension géopolitique de premier plan avec la prise d'Akaba en 1917 où Aouda Abou Taya (sheik de la tribu des Taoueihas) joue un rôle déterminant. En Modèle:Date-, la prise d'Alep par les forces chérifiennes marque la fin de la campagne du Moyen-Orient et permet à Fayçal de revendiquer la création du grand royaume arabe promis par les Britanniques.

Gouvernement arabe de Damas et action diplomatique (octobre 1918-mars 1920)

Modèle:Section à sourcer

Prise de Damas et création du gouvernement arabe de Syrie

Après la campagne de Palestine, qui voit les forces alliées (hachémites et britanniques) remonter vers le nord, en [[Troisième bataille de Gaza|prenant en Modèle:Date- Jérusalem]], Fayçal participe à la prise de Damas et fait son entrée dans la ville deux jours après les Britanniques et les troupes arabes, le Modèle:Date-Modèle:Sfn. Sur le plan stratégique, laisser les Hachémites rentrer les premiers dans Damas est sans importance, mais cet élément est capital sur le plan diplomatique car il met en difficulté les Français pour faire valoir ultérieurement leurs prétentions sur la Syrie et le Liban, relativement aux accords Sykes-Picot. Le Royaume-Uni souhaite réviser les accords conclus en 1916 pour obtenir dans leur zone d'influence Mossoul (en raison des grandes réserves pétrolifères de cette région) et la Palestine censée servir de glacis protecteur pour l’Égypte et le canal de Suez passé depuis 1882 sous contrôle britannique).

Il défile accompagné de Modèle:Nombre arabes dans les rues de Damas, sous les vivats d'une foule en liesse. Réuni à l'hôtel Victoria avec Allenby et Lawrence, il apprend là la future mise sous tutelle de la région. Alors qu'il avait été mis au courant des grandes lignes des accords Sykes-Picot par Lawrence, il se récuse violemment déclarant : Modèle:CitationModèle:Sfn. Dès le Modèle:Date-, il annonce la création du gouvernement civil de Damas qui existe de cette date jusqu'à la bataille de Khan Mayssaloun. Il se compose (entre autres) de Rida El-Sohl (ministre de l'Intérieur), Faris El-Khoury (ministre des Finances), Sati El-Husri (ministre de l'Éducation). L'ensemble du gouvernement de Damas est composé d'hommes acquis à l'idée nationale arabe. Sous son gouvernement naît, le Modèle:Date-, une Académie de la langue arabe à Damas.

Sur toute la période de son « gouvernement », Fayçal effectue deux longs séjours en Europe afin de promouvoir l'indépendance arabe aux yeux des puissances victorieuses de la Première Guerre mondiale, d'abord de Modèle:Date- à Modèle:Date- (où il est entendu à la conférence de la Paix de Paris), puis de Modèle:Date- à Modèle:Date-.

Premier séjour en Europe (novembre 1918 - avril 1919)

Il débarque à Marseille le Modèle:Date- en compagnie de Nouri Saïd et quelques proches pour être accueilli par Emmanuel Bertrand, un ancien ministre plénipotentiaire à la retraite. Les autorités françaises l’accueillent comme un hôte de marque mais ne souhaitent pas reconnaître à sa visite un caractère diplomatique. À son arrivée, les relations sont ambiguës et une certaine cordialité masque en réalité une véritable défiance. Le Modèle:Date-, vers Modèle:Heure du matin, Fayçal arrive à la gare de Belfort. Les Français tiennent à ce que l'émir soit témoin des destructions causées par la guerre dans le Nord-Est de la France, et pour cela lui font visiter les champs de bataille. Le général Gouraud, à Strasbourg remet au hachémite la plaque de grand officier de la Légion d'honneur le Modèle:Date-Modèle:Sfn.

Le Modèle:Date-, Fayçal rencontre pour la troisième fois Chaïm Weizmann et signe avec lui un accord. Par ce geste tactique, il compte obtenir son soutien à la naissance d'une monarchie arabe unifiée. En contrepartie Fayçal reconnaît les « droits historiques » des juifs sur la Palestine, à condition toutefois que le royaume arabe indépendant voie le jour<ref>« Le 3 janvier 1919 à Londres, l’émir Fayçal avait accepté de signer avec Weizmann un accord comportant de très importantes concessions arabes : la séparation de l’État arabe à créer et de la Palestine était acceptée, de même que le principe d’une immigration massive des Juifs. Toutefois, dans un postscriptum, Fayçal indiquait que cet accord n’aurait de valeur que si les Arabes obtenaient leur indépendance », PERRIN, Dominique. «D’une guerre à l’autre : le mandat britannique» In : Palestine : Une terre, deux peuples [en ligne]. Villeneuve d'Ascq : Presses universitaires du Septentrion, 2000, lire en ligne. Modèle:ISBN. DOI : https://doi.org/10.4000/books.septentrion.48746</ref>.

Il est entendu par le conseil des Dix le Modèle:Date- où il déclare :

Modèle:CitationModèle:Sfn.

Après un séjour bref et peu confortable à l’Hôtel Intercontinental, le gouvernement français met à la disposition de l'émir une résidence au 72 avenue du Bois de Boulogne, demeure dans laquelle il recevra des personnalités parisiennes comme Anatole France le Modèle:Date-, puis le Modèle:Date-Modèle:Sfn. Le Modèle:Date-, il entre pour la première fois en contact avec Robert de Caix de Saint-Aymour, qu'il reçoit chez lui à la faveur d'une première conversation assez cordialeModèle:Sfn. Le Modèle:Date-, De Caix lui présente une lettre signée de la main de Clemenceau devant servir de brouillon au futur accord entre la France et les Hachémites, que l'émir hésite longuement à signer et finit par refuserModèle:Sfn.

Le Modèle:Date- vers Modèle:Heure, il prend un train à la gare de Lyon en direction de Rome où il est reçu par le Pape avant de regagner Beyrouth.

Deuxième séjour en Europe (septembre 1919 - janvier 1920)

Son second voyage à Paris (Modèle:Date- à Modèle:Date-) accouche le Modèle:Date- d'un accord où Fayçal, devant l'abandon de ses alliés britanniques, l'indifférence des Américains, est contraint de faire d'énormes concessions sur son futur État : ceci incluant un conseil français sur les questions financières, un second sur les questions des travaux publics, l'arabe est la langue officielle de la Syrie, mais l'enseignement du français est « obligatoire et privilégié ». Enfin Fayçal doit reconnaître l'indépendance d'un Liban unifié sous protectorat françaisModèle:Sfn. Ces conditions sont tellement dures que Fayçal a lui-même peu d'espoir qu'elles soient acceptées par les nationalistes syriens.

Il quitte l'Europe le Modèle:Date-, à bord du navire Waldeck-Rousseau en direction de BeyrouthModèle:Sfn. Il arrive le 14 du même mois, accueilli au Liban par le général Gouraud (haut-commissaire depuis le Modèle:Date-) et Robert de Caix. En arrivant à Damas le Modèle:Date-, il réunit ses partisans et les notables damascènes, pour leur exposer les grandes lignes de l'accord avec Georges Clemenceau. Cette réunion marque le début des difficultés pour l'émir, car celui-ci n'a en rien préparé son opinion publique (et ses plus fervents soutiens nationalistes) à l'idée d'une entente politique avec la France. Fayçal a parfaitement conscience que le rapport de force militaire est clairement en faveur de la France, et que chercher à se battre frontalement contre celle-ci équivaudrait à une mission suicide. Quand il énonce les revendications françaises, en les édulcorant partiellement, un silence glacial lui répondModèle:Sfn. Devant ce refus silencieux, Fayçal n'ose même pas leur révéler qu'il a en réalité déjà signé l'accord provisoire avec les Français, et qu'il doit théoriquement revenir courant février pour signer l'accord final, et le présenter à la conférence de la paix de Paris. Cependant, le même jour, Georges Clemenceau est battu aux élections présidentielles préliminaires face à Paul Deschanel et se retire définitivement de la vie politique. La disparition politique du Tigre met Fayçal dans une situation extrêmement instable : les nationalistes syriens les plus extrêmes rejettent en bloc l'accord du Modèle:Date-, alors que le principal artisan de ce texte du côté français s'efface et laisse la place à une administration beaucoup moins encline au compromis avec l'émir. Fayçal est pris au piège de sa propre politique. Dès lors, son action va être totalement paralysée entre l'intransigeance des Français et des nationalistes syriensModèle:Sfn.

Éphémère roi constitutionnel de Syrie (mars à juillet 1920)

Le Modèle:Date-, le Modèle:Lien vote l’indépendance de la Syrie et son unité intégrale avec la Palestine et la Transjordanie, et proclame l'émir Fayçal ben Hussein « roi constitutionnel » du royaume arabe de Syrie sous le nom de Fayçal {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:|  }} }}. Fayçal a tenté d'empêcher cette nomination et cette proclamation, qui signait l'échec de sa politique de coopération avec la France et a même tenté de dissoudre le Congrès.

À l'occasion d'un vote de censure du gouvernement, il déclare : Modèle:Citation. Et Rachid Rida de lui rétorquer sans coup férir : Modèle:CitationModèle:Sfn. Cet échange houleux montre que Fayçal a totalement perdu le contrôle des nationalistes et voit son autorité contestée jusque dans sa légitimité nationale.

Entretemps, les défaites françaises face aux kémalistes en Cilicie tendent considérablement les rapports entre le Haut-commissariat et le pouvoir à Damas. L'affaire de la ligne de train Rayak-Alep (dont Fayçal refuse l'utilisation par les troupes françaises du Levant) font craindre aux diplomates français une possible alliance kémalo-hachémite pour expulser les Français du Levant.

Le Modèle:Date-, la Syrie est placée sous mandat français par la conférence de San Remo. Le Modèle:Date- se produit un incident que les agents français en poste au Levant jugent extrêmement grave : 8 des 12 membres du Conseil consultatif du Liban, organe théoriquement favorable à la présence française, tentent de quitter la zone française pour se rendre à Damas et faire profession de loyauté envers FayçalModèle:Sfn. Parmi les huit transfuges figure même le frère du patriarche des maronites, Elias Hoyek, fervent partisan du mandat français sur la Syrie et le Liban. Les Français accusent les 8 membres d'avoir été corrompus par les chérifiens à raison de Modèle:Nb livres égyptiennes, c'est-à-dire 2 millions de francs de l'époque (la valeur du franc s'est effondrée après la Première Guerre mondiale<ref>Modèle:Ouvrage.</ref> perdant 65 % de sa valeur face au dollar). Arrêtés sur la route de Damas par des agents français, ils sont reconduits à Beyrouth et produisent des aveux complets. Les membres devaient recevoir un acompte d'un quart de la somme et recevoir les Modèle:Nb livres après leur prestation de sermentModèle:Sfn. Les Modèle:Nb livres ont été fournies par un nanti beyrouthain, Aref Na'mani. Cet incident met littéralement le feu aux poudres. Le Modèle:Date-, le général Henri Gouraud, Haut-Commissaire français, envoie un ultimatum au gouvernement de Damas. Le gouvernement a jusqu'au Modèle:Date-, minuit, pour y répondre favorablement. Cet ultimatum se résume en 5 pointsModèle:Sfn :

  1. Disposition absolue de la voie ferrée Rayak-Alep, ainsi que des gares de Baalbek, Homs, Hama, Alep et occupation de cette dernière.
  2. Abolition de la conscription. L'armée chérifienne doit être ramenée à son effectif du Modèle:Date-.
  3. Acceptation du mandat français, dont l'application se présentera sous forme d'aides et de collaboration.
  4. Acceptation de la monnaie syrienne.
  5. Châtiment des coupables les plus gravement compromis par leurs actes d'hostilité contre les Français.

Le Modèle:Date-, après une échange de télégramme avec le commandant Cousse, agent de liaison français à Damas, le général Gouraud accepte de proroger de Modèle:Heure l'ultimatum, en « signe de bonne volonté »Modèle:Sfn. Cédant à l'ultimatum de Gouraud, parce que les troupes françaises, commandées par le général Mariano Goybet, ont écrasé ses partisans à la bataille de Khan Mayssaloun, le Modèle:Date-, Fayçal est contraint à l'exil.

Roi d'Irak (1921-1933)

Après son éviction, les Britanniques lui proposent le trône d'Irak, durant la période du Mandat britannique de Mésopotamie. C'est la Modèle:CitationModèle:Sfn : un moyen commode pour la Grande-Bretagne de maintenir son influence à moindre coût dans une zone qui connaît une agitation permanente depuis la fin de la guerre.

Fin 1920, Fayçal arrive à Londres pour négocier, habillé en redingote et en haut de forme, à l'inverse de ses anciens voyages diplomatiques où il privilégiait plutôt l'habit traditionnel bédouin. Lawrence lui fait remarquer qu'il est désolé que l'émir ait perdu sa belle tenue, ce à quoi l'intéressé répond avec sarcasme Oui et mon beau royaume aussi ! en faisant référence à sa récente éviction par les Français que la Grande-Bretagne n'avait rien fait pour empêcherModèle:Sfn.

La principale difficulté réside dans l'hostilité de la France de voir revenir, si près de la Syrie, un prince qui avait fait figure de champion du nationalisme arabe. Gouraud et Bertholot lors de leur entrevue du Modèle:Date- avec Winston Churchill, nouvellement muté au Ministère de Colonies (Colonial Office), déclarent que l'arrivée de Fayçal en Mésopotamie saperait l'autorité de la France en Syrie mandataire. La France finit par accepter la présence de Fayçal après de nombreuses entrevues. Le Modèle:Date-, une réunion d'officiers britanniques, de conseillers et d'agents coloniaux (parmi lesquels figure Gertrude Bell) se déroule au Caire, dont le principal but est de réduire la présence militaire britannique au Moyen-Orient tout en maintenant l'influence anglaise à moindre frais dans la région. Le Modèle:Date-, Churchill déclare que Nous sommes arrivés à la conclusion unanime que Fayçal représente notre meilleur espoir et la solution la moins coûteuseModèle:Sfn. Churchill chiffre la somme économisable par l'évacuation des troupes terrestres britanniques d'Irak (la Royal Air Force devant uniquement laisser une force de dissuasion suffisante) à 20 millions de livres annuelles.

À l'inverse de la liesse que manifesta la population de Damas lors de son arrivée en Modèle:Date-, l'accueil de Fayçal est glacial à Bagdad. Il est couronné le Modèle:Date-Modèle:Sfn, après un référendum probablement truqué (les scores donnent, en effet, 96 % d'approbation et 4 % de refus). Dans la mesure où l'Irak à cette époque n'a pas d'hymne officiel, la fanfare, conviée pour l'occasion, joue God save the king, trahissant obliquement que Fayçal doit entièrement son trône aux Anglais.

Fichier:Couronnement de Fayçal.jpg
Couronnement de Fayçal à Bagdad en 1921. Fayçal assis au centre du premier rang sur l'estrade.

En 1924, le Parlement irakien nouvellement formé, composé de 88 députés (dont 6 députés pour les Assyriens et 6 pour les Juifs) ratifie, avec l'aval de Fayçal, le premier des 4 traités anglo-irakiens qui lie le jeune État à sa puissance mandataireModèle:Sfn.

Après de longues négociations entre les diplomates britanniques et la chancellerie irakienne, Fayçal consent à rencontrer son vieil ennemi Ibn Séoud en territoire neutre, sur le HMS Lupin, le 22, 23 et Modèle:Date-Modèle:Sfn. La rencontre est tendue (6 ans plus tôt, Ibn Séoud a chassé du Hedjaz son frère AliModèle:Sfn), mais fructueuse car elle permet de résoudre une série de différends frontaliers, notamment la question du tracé de la frontière entre l'Irak et le futur royaume saoudien.

Il mène le pays sur le chemin de l'indépendance, obtenant en 1932 l'autonomie pleine et entière du royaume d'Irak et son adhésion à la Société des Nations. En dépit de ces succès, l'Irak reste solidement lié à la Grande-Bretagne, et n'obtiendra sa complète indépendance qu'après la révolte de 1958 et le renversement de Fayçal II.

Durant son règne, il conservera ses opinions panarabes et nationalistes, mais devient plus prudent dans leur expression et dans son action politique. Fayçal ne conçoit pas son pouvoir sans tolérance, spécialement en ce qui regarde la tolérance religieuse. Profondément marqué par le massacre des Assyriens (des chrétiens de rite nestorien, ultra-minoritaires en Irak), il part brutalement le Modèle:Date- pour la SuisseModèle:Sfn et meurt là-bas le 9 du même mois. Son fils aîné [[Ghazi (roi d'Irak)|Ghazi {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:|  }} }}]] devient roi d'Irak la même année.

Modèle:Article connexe

Vie personnelle, mariage et descendance

À 21 ans et sous la pression de son père, il épouse Huzaima bint Nasser, une de ses cousinesModèle:Sfn. Le mariage arrangé est une tradition bédouine très courante à l'époque. Ses frères, Ali et Abdallah sont tous les deux mariés à des cousines également (Abdallah a épousé Misbah, la sœur jumelle de Huzaima)Modèle:Sfn. Initialement peu proches, les deux époux finiront par se connaître et s'apprécier mutuellement avec le temps. De cette union naîtront 4 enfants :

  • Le prince Ghazi, (futur roi d'Irak)
  • La princesse Izzat
  • La princesse Rajiha
  • La Princesse Rafi'a.

Cette dernière souffre d'un handicap, du fait d'une chute lorsqu'elle n'avait que quelques moisModèle:Sfn. Rajiha finira par épouser un pilote de l'air de l'armée irakienne et vivra une vie modeste.

Dans la fiction

Dans le film Lawrence d'Arabie, son rôle est interprété par Alec Guinness.

Hommages

Galerie de photographies

Notes et références

Modèle:Références

Bibliographie

Liens externes

Modèle:Palette Modèle:Portail