Marie-Victorin
Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Biographie2
Frère Marie-Victorin, né Conrad Kirouac le Modèle:Date de naissance à Kingsey Falls, Québec, et mort le Modèle:Date de décès à Saint-Hyacinthe, est un religieux, botaniste, enseignant, professeur d'université, intellectuel et écrivain québécois du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle. Il est surtout connu pour ses travaux en botanique qui ont culminé avec la publication de sa Flore laurentienne et l'élaboration de l'herbier Marie-Victorin. Il est le fondateur du Jardin botanique de Montréal. Il fut également associé à la fondation de l'Association canadienne-française pour l'avancement des sciences, créée en 1923 à Montréal, désormais dénommée Acfas.
Biographie
Milieu familial
Conrad est le fils de Cyrille Kirouac, un commerçant, et de Philomène Luneau. Il a cinq sœurs, dont Adelcie, connue sous le nom de mère Marie-des-Anges, cofondatrice du deuxième collège classique pour filles au Québec en 1925, le Collège Jésus-Marie de Sillery à Québec<ref>Modèle:Lien web</ref>, ainsi que quatre frères, tous morts en bas âge<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. Il aura lui-même, tout au long de sa vie, une santé précaire. Lorsque Conrad a cinq ans, la famille s'installe à Québec, dans le quartier Saint-Sauveur. Cyrille devient marchand de farines et de grains, en intégrant l'entreprise fondée par son père, la F. Kirouac et Fils<ref name=":3" />.
Formation et enseignement collégial
Conrad fait toutes ses études dans des institutions des Frères des écoles chrétiennes. Il suit son cours primaire à l'école de Saint-Sauveur, puis étudie à l’Académie commerciale de Québec à partir de 1898<ref name=":3" />. Fortement marqué par l’œuvre d'éducation de cette communauté religieuse, il décide d'en faire partie, allant ainsi à l'encontre du souhait de son père qui le voyait plutôt suivre ses traces<ref name=":3" />.
En juin 1901, à l’âge de 16 ans, il entre au noviciat du Mont-de-La-Salle à Montréal, sur l'emplacement même du futur Jardin botanique, où il se joint aux Frères des écoles chrétiennes<ref name=":0">Modèle:Article</ref> et adopte le nom en religion de frère Marie-Victorin<ref name=":3" />. Il se consacrera dorénavant à l'enseignement primaire et secondaire. Il commence à enseigner au Collège Saint-Jérôme en 1903<ref name=":3">Modèle:Lien web</ref>. C'est durant cette période, alors qu'il est en convalescence après une crise hémorragique due à la tuberculose, qu'il développe un engouement durable pour la botanique à la suite de la lecture la Flore canadienne (1862) de l’abbé Léon Provancher<ref name=":3" />. Dès l'année suivante, il organise des excursions afin de recueillir des spécimens végétaux.
Après son passage à Saint-Jérôme, Marie-Victorin est envoyé au Collège Saint-Léon de Westmount, avant d’être enseignant au Collège de Longueuil, où il demeure de 1904 à 1920<ref name=":0" />. Nationaliste, il y fonde le cercle littéraire Cercle La Salle, affilié plus tard à l'Association catholique de la jeunesse canadienne-française, permettant aux jeunes de développer leur sentiment nationaliste en participant à des représentations théâtrales mettant en scène des personnages historiques de la Nouvelle-France<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. Il écrit lui-même plusieurs pièces à saveur nationaliste, dont Charles Le Moyne (1910), un drame historique en trois actes<ref name=":17">Modèle:Article</ref>, et Peuple sans histoire (1918), une nouvelle historique au sujet du rapport Durham<ref name=":3" />.
En 1908, après quelques années d'herborisation, il publie un premier article scientifique dans Le Naturaliste canadien: « Addition à la flore d’Amérique »<ref>Modèle:Article</ref>. Un second article paraît l'année suivante: « Contribution à l’étude de la flore de la province de Québec »<ref name=":3" />. Marie-Victorin commence à tisser des liens avec des spécialistes en botanique nord-américains, comme Merritt L. Fernald, professeur à l’Université Harvard, et Francis Lloyd de l’Université McGill<ref name=":17" />. Il publie en 1916 une première monographie scientifique : Flore du Témiscouata<ref name=":3" />.
Yves Gingras résume bien cette première partie de la carrière de Marie-Victorin: « Jusqu’en 1920, année charnière qui le fait basculer subitement de l’enseignement secondaire à l’enseignement universitaire, Marie-Victorin s’intéresse autant à la littérature qu’à la nature. Par la suite son énergie sera entièrement consacrée à ses combats pour le développement scientifique du Québec »<ref>Modèle:Article</ref>.
Carrière scientifique
En 1920, un tournant décisif survient dans la carrière de Marie-Victorin. Il est nommé professeur agrégé de botanique à l’Université de Montréal lors de la création de la Faculté des sciences<ref>Modèle:Article</ref>. Selon Yves Gingras, « à partir de ce moment, on peut même dire que sa biographie se confond avec l'histoire du mouvement scientifique des années 1920 et 1930 »<ref name=":0" />.
Même s'il n'a pas de diplôme universitaire et qu'il est autodidacte, sa crédibilité est déjà établie au sein de la discipline. Depuis 1908, rappelle Pierre Couture, « il a publié 39 notes, articles et un ouvrage scientifique sur la flore de la province de Québec et une soixantaine d’articles de vulgarisation »<ref name=":3" />. En 1922, il soutient sa thèse de doctorat, « les Filicinées du Québec », et devient par la suite professeur titulaire<ref name=":3" />. Jusqu'en 1928, il continuera à enseigner à temps partiel au Collège de Longueuil<ref name=":3" />, même s'il consacre alors le plus clair de son temps à la recherche scientifique.
En 1920, il fonde le Laboratoire de botanique de l'Université de Montréal<ref name="IRBV">Modèle:Lien web.</ref>, qui deviendra en 1931 l'Institut de botanique<ref name=":3" />. Il en sera le directeur jusqu'à sa mort. Il pourra former une nouvelle génération de chercheurs et aura pour le seconder dans son travail une équipe de collaborateurs.
Dès 1922, Marie-Victorin et ses collègues de la Société de biologie de Montréal se réunissent et se fixent pour objectif «l'étude et la vulgarisation des sciences biologiques, le développement des travaux de recherche et l'établissement de rapports scientifiques entre les biologistes canadiens et étrangers»<ref name=":7">Modèle:Ouvrage</ref>. Ces prémisses jettent les bases de l'Association canadienne-française pour l'avancement des sciences (ou Acfas), qui entend coordonner le foisonnement des associations et sociétés savantes scientifiques de l'époque<ref name=":7" />. Le Dr Léo Pariseau en assume la présidence. Marie-Victorin, pour sa part, en est le premier secrétaire<ref name=":3" />.
En 1923, il fonde aussi la Société canadienne d'histoire naturelle, qui deviendra en quelque sorte la section botanique de l'Acfas<ref name=":3" />. Il en sera d'abord le secrétaire puis, de 1925 à 1940, le président. Afin de diffuser les connaissances scientifiques auprès de la population en général, le frère Adrien Rivard, membre de la Société, crée en 1931 les Cercles des jeunes naturalistes<ref name=":3" />, qui deviendront très vite populaires.
La création du Jardin botanique de Montréal
C'est à la fin des années 20 que Marie-Victorin entame ce qui sera le combat principal de sa vie: l'ouverture à Montréal d'un jardin botanique. Il en avait déjà discuté dans un article publié dans l'Action française, en 1919<ref>Modèle:Article</ref>. C'est toutefois en 1929, au retour d'un long voyage à travers l'Europe, l'Afrique et le Moyen-Orient, qu'il formule toutefois plus clairement son projet, dans une entrevue publiée dans Le Devoir.
L'année suivante, en 1930, la Société canadienne d’histoire naturelle crée, sous sa présidence, l’Association du Jardin botanique de Montréal<ref name=":3" />. Afin de mener à terme la réalisation de cette œuvre, il met à profit son vaste réseau d'amis et de contacts. Il bénéficie d'ailleurs d'un allié de taille: son ami le maire de Montréal Camilien Houde, un de ses anciens élèves du Collège de Longueuil<ref name=":10">Modèle:Article</ref>. La création du Jardin botanique, qui conjugue tourisme, enseignement et recherche scientifique<ref name=":3" />, est ajoutée à son programme électoral de 1930, et le projet est officiellement lancé l'année suivante<ref name=":10" />. Cependant, la défaite de Camilien Houde face à Fernand Rinfret en 1932 freine l'avancement des travaux<ref name=":10" />. Le maire défait est de nouveau élu en 1934 mais la reprise des travaux tarde encore<ref name=":10" />. En 1935, lors du lancement de la Flore laurentienne, Marie-Victorin s'adresse publiquement à Camilien Houde, présent à l'évènement, pour lui enjoindre de reprendre la construction du jardin botanique: Modèle:Citation<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.
En 1936, l'élection à Québec de Maurice Duplessis, lui aussi un bon ami de Marie-Victorin<ref name=":11">Modèle:Article</ref>, donne un nouvel essor au projet, qui est ajouté à la liste des travaux de chômage<ref name=":12">Modèle:Article</ref>. L'aide du gouvernement provincial s'avère d'ailleurs considérable: à la veille de la défaite du gouvernement Duplessis, en 1939, elle s'élève à plus de 6 000 000$<ref name=":13">Modèle:Article</ref>. Dès 1936, le chantier du Jardin botanique devient l'un des plus importants de Montréal<ref name=":11" />. En octobre de cette année, jusqu'à 700 ouvriers y sont affectés<ref name=":11" />. Grâce à ce soutien, les travaux reprennent, et le site ouvre enfin au public en 1939. La même année, Marie-Victorin y installe même l'Institut de botanique de l'Université de Montréal, car la construction des nouveaux édifices de l'établissement, sur le mont Royal, n'est pas encore achevée<ref name=":3" />.
La défaite de Maurice Duplessis aux élections provinciales de 1939 menace de nouveau l'existence du Jardin botanique. Le nouveau Premier ministre, Adélard Godbout, ne veut pas donner son appui à un projet initié sous le précédent gouvernement<ref name=":12" />, et s'offusque de l'investissement de millions de dollars pour Modèle:Citation<ref name=":13" />. À peine inauguré, le Jardin botanique doit suspendre ses activités durant un temps<ref name=":14">Modèle:Article</ref>. En juin 1940, le gouvernement suspend le salaire des jardiniers qui y travaillent<ref name=":14" />. C'est aussi à cette époque que le gouvernement fédéral, alors que la Seconde Guerre mondiale fait rage, s'intéresse aussi au site, qu'il considère réquisitionner pour en faire un centre d'entrainement pour l'armée<ref name=":14" />. L'année suivante, le gouvernement provincial songe aussi à installer certains de ses services dans les locaux du Jardin botanique, qui lui appartiennent<ref name=":14" />.
Lorsque les négociations entre l'administration municipale et le gouvernement Godbout échouent, ce dernier suspend même entièrement le financement du Jardin botanique<ref name=":15">Modèle:Article</ref>. Ce n'est qu'en 1942 que la situation est enfin réglée, grâce à l'intervention, notamment, du journaliste Louis Dupire et, surtout, d'Honoré Parent, alors directeur des services de Montréal<ref name=":12" />. À la suite d'un échange de bâtiments avec le gouvernement provincial, l'administration municipale devient la seule propriétaire du Jardin botanique<ref name=":15" />.
Ces obstacles, toujours franchis mais qui ralentissent depuis une décennie la finalisation du projet, éprouvent Marie-Victorin, qui fait part en 1940 de sa frustration à sa sœur Adelcie: Modèle:Citation<ref name=":12" />. Or, le projet de Marie-Victorin est bel et bien une réussite, malgré les remises en question du gouvernement Godbout. Outre sa vocation récréative et touristique, le Jardin botanique devient rapidement un centre d'enseignement offrant des cours d'horticulture ainsi qu'un important centre de recherche<ref>Modèle:Article</ref>.
Les séjours à Cuba
À partir de 1938, Marie-Victorin fait plusieurs séjours annuels à Cuba auprès de son ami le Frère Léon<ref name=":2">Modèle:Ouvrage</ref>, un réputé botaniste avec qui il correspond depuis plusieurs décennies<ref>Modèle:Article</ref>. Il partage avec son confrère, lui aussi frère des Écoles chrétiennes, une passion commune pour la nature, comme en témoigne l'importante correspondance ponctuée d'échanges de spécimens locaux qu'ils entretiennent à partir de 1907<ref name=":19">Modèle:Ouvrage</ref>. Le Frère Léon est d'ailleurs à la flore cubaine ce que son comparse Canadien français est à celle du Québec: sa Flora de Cuba, encore aujourd'hui, est un ouvrage de référence sur le sujet<ref name=":19" />.
Marie-Victorin entretient longtemps l'idée de se rendre à Cuba , mais sa santé l'empêche toujours. Ces échanges épistolaires se poursuivent durant près de 30 ans avant que les deux botanistes se rencontrent en personne pour la première fois, en décembre 1938. Ce premier séjour, qui dure jusqu'en mars 1939, s'avère extrêmement enrichissant. À peine revenu en Floride, Marie-Victorin s'empresse d'écrire à son ami pour lui en faire part.
Durant ces voyages, qu'il effectue jusqu'à sa mort en 1944, Marie-Victorin porte un très grand intérêt à la flore de l'île, mais aussi à ceux qui l'habitent. Il cherche aussi à échapper à l'hiver québécois et à ménager sa santé fragile<ref name=":3" />. Les nombreuses excursions qu'il fait à travers l'île résultent dans la publication conjointe avec Frère Léon<ref name=":2" /> des Itinéraires botaniques dans l’île de Cuba, publié en trois tomes en 1942, 1944 et, à titre posthume, en 1956<ref>Modèle:Article</ref>. Marie-Victorin y mélange observations botaniques et ethnographiques, s'abandonnant souvent à des réflexions sur le Modèle:Citation<ref>Modèle:Article</ref>.
Un intellectuel avant-gardiste
Dès sa jeunesse, Marie-Victorin est un nationaliste convaincu. En janvier 1910, il est parmi ceux qui saluent la fondation du journal Le Devoir par Henri Bourassa. En 1915, il commence à y écrire des « billets du soir » sous le pseudonyme « M. Son Pays », pour « faire passer d’utiles vérités »<ref name=":18">Modèle:Article</ref>. Il s'y révèle très concerné par le sort du peuple canadien-français. Cette collaboration avec le quotidien nationaliste durera jusqu'à sa mort<ref name=":18" />.
Toute sa vie, Marie-Victorin a aussi insisté sur l'importance du savoir scientifique et sur la manière dont celui-ci permettrait au peuple canadien-français d'acquérir une indépendance intellectuelle et économique<ref name=":5">Modèle:Article</ref>. Il écrit, par exemple, dans Le Devoir :
Pour lui, l'indifférence des Canadiens français envers les sciences naturelles est troublante. Dans un essai publié en 1917, son premier grand texte d'opinion, il écrit: Modèle:Citation<ref>Modèle:Article</ref>. Il considère cette attitude, qu'il s'explique mal puisque le Québec jouit d'une immense richesse naturelle, comme l'un des principaux problèmes affligeant les Canadiens français: Modèle:Citation<ref>Modèle:Lien web</ref>. C'est pour cette raison que le Jardin botanique devient, dès ses débuts, un lieu d'enseignement visant à initier la population à la botanique<ref name=":3" />. Grand vulgarisateur, c'est aussi dans cette même optique qu'il anime, vers la fin de sa vie, une chronique de botanique, la Cité des plantes, à l'émission Radio-Collège sur les ondes de Radio-Canada. Dans ces chroniques, il laisse libre cours à ses envolées poétiques:
En tant que religieux et scientifique, il est choqué de voir des questions religieuses avoir préséance sur des questions scientifiques. Au fil des années, Marie-Victorin développe prudemment une pensée évolutionniste influencée par les travaux des chanoines belges Henry de Dorlodot et Victor Grégoire ainsi que par ceux de Pierre Teilhard de Chardin et d'Henri Breuil<ref name=":4">Modèle:Article</ref>. Cette pensée, au début timide, s'affirme plus clairement durant sa carrière, renforcée par ses observations sur le terrain<ref name=":4" />. Initialement opposé au darwinisme, jugeant que Modèle:Citation<ref>Modèle:Lien web</ref>, Marie-Victorin en devient plus tard un ardent défenseur. Dans un plaidoyer publié dans Le Devoir en novembre 1926, il s'insurge contre le puissant courant anti-darwinien sévissant alors au sein de l'Église catholique<ref>Modèle:Article</ref>, mais aussi plus précisément au Québec, où Modèle:Citation<ref>Modèle:Article</ref>. Pourtant, s'étonne-t-il, en Europe Modèle:Citation<ref>Modèle:Article</ref>. La théorie de l'évolution intègre ses propres recherches, si bien qu'il en fait état lors d'une allocution en 1929, durant le congrès de la British Association for the Advancement of Science, à l'Université de Cape Town, en Afrique du Sud<ref name=":3" />.
Plus tard, en 1940, il affirme que la formation religieuse devra changer si elle veut pouvoir s’adapter aux nouvelles réalités du monde<ref name=":5" />. Dans une société catholique gouvernée par des interdits en matière de sexualité, Marie-Victorin adopte des positions particulièrement libérales sur le sujet. Alors qu'il était au Collège de Longueuil, il avait en effet ajouté à son programme d'enseignement des cours d’éducation sexuelle. La publication de ses correspondances intimes avec son assistante Marcelle Gauvreau révèle aussi sa fascination pour la sexualité que, « scientifique dans l’âme », il voyait comme « un nouveau continent s’ouvrant à l’exploration systématique »<ref name=":3" />.
Mort
Tout au long de sa vie, Marie-Victorin a eu une santé fragile, si bien qu'il pensait mourir jeune de la tuberculose<ref>Modèle:Article</ref>. Vers la fin de sa vie, souffrant de phtisie pulmonaire, d'hémorragies chroniques et de problèmes cardiaques, il passe ses hivers à Cuba, délaissant graduellement l'administration du Jardin botanique et de l'Institut botanique à ses collaborateurs Jules Brunel et Jacques Rousseau<ref name=":3" />. Ceci ne l'empêche pourtant pas de poursuivre énergiquement ses recherches et de prendre part à des expéditions scientifiques<ref name=":3" />. Le 15 juillet 1944, un peu plus d'un mois après son retour de Cuba, il prend part à une excursion à Black Lake avec quelques amis avec l'objectif de trouver la fougère rare Cheilanthes siliquosa<ref name=":6">Modèle:Ouvrage</ref>. C'est au retour de cette expédition qu'il décède d'une crise cardiaque à la suite d'un accident d'automobile près de Saint-Hyacinthe<ref name=":16">Modèle:Lien web</ref>.
Le Québec apprend avec consternation le décès de l'éminent scientifique<ref name=":3" />. Des échos se font entendre ailleurs dans le monde, en Amérique du Nord comme en Europe, où Marie-Victorin, un scientifique chevronné, est bien connu<ref name=":3" />. Deux jours plus tard, le 17 juillet 1944, Le Devoir l'honore d'un obituaire en première page.
Des obsèques publiques sont célébrées dans la chapelle du Mont-Saint-Louis par l'archevêque de Montréal, Mgr Joseph Charbonneau, en présence de personnalités politiques ainsi que de nombreux amis, collègues, confrères, dont Jules Brunel, Roger Gauthier, Georges Préfontaine et Pierre Dansereau<ref name=":16" />. Sur son cercueil, ses collègues du Jardin botanique placent un imposant tapis de fleurs, en souvenir de leur ancien directeur, auquel une importante foule vient rendre un dernier hommage<ref>Modèle:Article</ref>. Marie-Victorin est inhumé au cimetière des Frères des Écoles chrétiennes au Mont-de-la-Salle, à Laval-des-Rapides. Sa dépouille sera éventuellement transférée au cimetière Notre-Dame-des-Neiges, à Montréal, en 1967<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.
Vie privée
En 1990, le journaliste Luc Chartrand dévoile, dans un article du magazine L'Actualité, l'existence d'une correspondance intime entre Marie-Victorin et son assistante Marcelle Gauvreau<ref name=":9">Modèle:Article</ref>. En 2018, les lettres de Marie-Victorin ont fait l'objet d'une publication par l'historien Yves Gingras : Lettres biologiques. Elles révèlent, entre les deux épistoliers, l'existence d'un amour qui semble être demeuré platonique<ref name=":9" />, même si la sexualité, exprimée de manière précise et objective, est un thème central de leurs échanges. Marcelle Gauvreau est demeurée célibataire jusqu'à sa mort en 1968. L'année suivante, en 2019, les Lettres au frère Marie-Victorin, réponses de Marcelle Gauvreau à son mentor, sont publiées par Yves Gingras et Craig Moyes<ref>Modèle:Article</ref>, le tout formant un ensemble représentant un grand intérêt historique, scientifique et littéraire.
Œuvre scientifique
Auteur d'un grand nombre de publications, on lui doit notamment la Flore laurentienne, un grand ouvrage décrivant la flore du Québec, qui compte Modèle:Unité<ref name=":1">Modèle:Article</ref>. Cet ouvrage, publié pour la première fois en 1935, qui a fait l'objet de multiples rééditions est toujours en vente<ref name=":1" />.
Œuvre littéraire
Marie-Victorin était passionné de littérature (son auteur préféré étant Thomas Mann<ref>Modèle:Ouvrage</ref>) et cela se reflète dans son œuvre. Entre l'âge de 18 ans et 35 ans, il tient un journal intime, plus tard publié chez les Éditions Fides, où il s'exprime sur divers sujets : littérature, politique, botanique et nationalisme<ref>Modèle:Lien web</ref>.
En 1919, il publie Récits laurentiens, un recueil de nouvelles inspiré de la littérature du terroir<ref name=":17" />, et en 1920, Croquis laurentiens, dans lesquels il raconte poétiquement son amour de la nature<ref>Modèle:Article</ref>.
Éditions de l’œuvre
L’œuvre de Marie-Victorin comprend de nombreux travaux scientifiques (diffusés notamment dans les Contributions du Laboratoire de botanique de l'Université de Montréal, qui prennent plus tard le nom de Contributions de l'Institut botanique), mais également des récits littéraires, des écrits de vulgarisation scientifique, une riche correspondance, des journaux intimes, des discours et des textes d'opinion publiés dans les journaux de son époque, dont Le Devoir.
Une première bibliographie exhaustive des travaux de Marie-Victorin est présentée en 1934 par Georges Préfontaine, alors directeur de l'Institut de zoologie de l'Université de Montréal, dans la revue Opinions<ref>Modèle:Article</ref>. Une seconde bibliographie réalisée par Marcelle Gauvreau, alors bibliothécaire de l'Institut botanique de l'Université de Montréal, est publiée dans les Annales de l'Acfas de 1938<ref>Modèle:Article</ref>. Celle-ci rédige une troisième bibliographie, qui paraît en 1942 en annexe de l'ouvrage Marie-Victorin : ses idées pédagogiques de Louis-Philippe Audet. Cette dernière bibliographie a été mise à jour et corrigée en 1985 par Céline Arseneault, botaniste et bibliothécaire à la bibliothèque du Jardin botanique de Montréal, dans le Bulletin de la Société d’animation du Jardin et de l’Institut botaniques<ref>Modèle:Article</ref>.
Science
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- Marie-Victorin, frère É.C. (texte), Frère Alexandre [Blouin] (illustrations), Rouleau, Ernest, (édition remise à jour), Flore laurentienne, 1935 et 1964, 917 p., 22 cartes et 2 800 illustrations et Ouellette, Nichole (édition numérique), florelaurentienne.com, 1 800 p. html, 7 800 photos, 120 000 liens internes, index, catégories, recherches<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.
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Fiction
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Correspondance, journaux intimes et textes choisis
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Quelques espèces nommées par Marie-Victorin
- Taraxacum laurentianum
- Cirsium scariosum (chardon de Mingan)<ref>Modèle:Lien web</ref>
- Modèle:Lien
- Senecio rollandii, nommé en hommage au Frère Rolland-Germain
Honneurs
- Prix David en 1923,
- Prix David en 1931,
- Prix Gandoger, décerné en 1932 par la Société botanique de France,
- Prix de Coincy, en 1935, de l'Académie des Sciences de Paris,
- Prix Acfas Léo-Pariseau, en 1944.
Hommages
Au Québec
Le frère Marie-Victorin est une des personnalités québécoises du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle les plus honorées, notamment dans la toponymie.
- Des lacs, des cours d'eau, des îles, des montagnes portent son nom<ref name="topo">Recherche sur le site de la Commission de toponymie du Québec.</ref>.
- De nombreuses voies de communication s'appellent Marie-Victorin, en particulier la route 132 au Québec qui s'appelle boulevard Marie-Victorin entre Montréal et Lévis (250 km). Des rues, avenues ou boulevards Marie-Victorin existent également dans plusieurs villes du Québec<ref name="topo"/>. Il existe également une rue Conrad-Kirouac ainsi qu'une rue Marie-Victorin à Québec et une rue Kirouac à Longueuil en son honneur.
- Le prix Marie-Victorin, un des prix du Québec, récompense depuis 1977 un scientifique dans l'une des disciplines de sciences pures ou appliquées autre que le domaine biomédical.
Ville et grande région de Montréal
- En 1954, une statue à son effigie est érigée à l’entrée du Jardin botanique de Montréal, une œuvre de la sculpteure Sylvia Daoust.
- La circonscription électorale provinciale de Marie-Victorin se trouve à Longueuil.
- Le Cégep Marie-Victorin est un collège situé à Montréal.
- Le pavillon Marie-Victorin est un immeuble faisant partie du campus de l'Université de Montréal.
- La Commission scolaire Marie-Victorin administre l'enseignement sur une partie de la Rive-Sud de Montréal.
- L'école primaire Marie-Victorin est situé à Repentigny.
- Au Québec dans la ville de Varennes le vignoble Le Domaine du Fleuve a nommé un vin en son honneur.
Région de la ville de Québec
- À l’école secondaire De Rochebelle de (Québec), un pavillon important se nomme le Pavillon Marie-Victorin.
- La bibliothèque municipale de L'Ancienne-Lorette (Québec) porte son nom.
Région de l'Estrie
- Le parc Marie-Victorin a été fondé en 1985 à Kingsey Falls (Québec) en son honneur, à l'occasion du centenaire de sa naissance<ref>À propos du parc Marie-Victorin</ref>.
- Le pavillon Marie-Victorin (D6-D7) de la Faculté des sciences de l'Université de Sherbrooke.
Ailleurs dans le monde
- Le Centre Marie-Victorin à Vierves-sur-Viroin en Belgique, est un centre d'étude, de recherche et d'éducation pour la conservation de la nature associé à la Faculté universitaire des sciences agronomiques de Gembloux sous l'égide des Cercles des naturalistes de Belgique.
Au cinéma
Dans le film Les Fleurs oubliées, qui est sorti en 2019, le cinéaste André Forcier fait revivre le personnage du Frère Marie-Victorin dans une fable teintée de réalisme magique<ref>Modèle:Lien web</ref>.
Notes et références
Bibliographie
Ouvrages
- Modèle:Ouvrage
- Modèle:Ouvrage
- Modèle:Ouvrage
- Modèle:Ouvrage
- Modèle:Ouvrage
- Modèle:Ouvrage
- Modèle:Ouvrage
- Modèle:Ouvrage
- Modèle:Ouvrage
Articles et chapitres
- Modèle:Article.
- Modèle:Article
- Modèle:Article
- Modèle:Article
- Modèle:Article
- Modèle:Article
- Modèle:Article
- Modèle:Article
- Modèle:Article
- Modèle:Chapitre
- Modèle:Lien web
Audiovisuel
- La fabuleuse histoire des sciences au Québec, épisode Les années 1920 : en avant la science!, Savoir média, Modèle:Date-, 15 min.
- Luc Chartrand, «Le jardin secret du frère Marie-Victorin», à l'émission de télé Enquête, Radio-Canada, Modèle:Date-, 25 min.
- Yves Gingras, «Marie-Victorin et les piliers de la recherche scientifique», 2e rencontre de la série Figures marquantes de notre histoire, Modèle:Date-, MAtv, 58 min.
- Nicole Gravel, Victorin, le naturaliste, Montréal, ONF, 1997, 52 min. (en ligne)
- Clément Perron, Marie-Victorin, Montréal, ONF, 1963, 24 min 37 s.
Voir aussi
Articles connexes
- Flore laurentienne
- Jardin botanique de Montréal
- Herbier Marie-Victorin
- Léon Provancher
- Louis-Marie Lalonde
- Jules Brunel
- Roger Gauthier (botaniste)
- Botanique
Liens externes
- Modèle:Autorité
- Fonds de l'Institut botanique, fonds d'archives conservé par la Division de la gestion de documents et des archives de l'Université de Montréal.
- Documents numérisés de Marie-Victorin, présentés par la Division de la gestion de documents et des archives de l'Université de Montréal.
- Biographie et généalogie sur le site de l'Association des familles Kirouac
- Frère Marie-Victorin, Conrad Kirouac
- « Marie-Victorin. L'itinéraire d'un botaniste », exposition virtuelle de la Division de la gestion de documents et des archives de l'Université de Montréal, 2004.
- « Sous le soleil de Cuba avec Marie-Victorin », exposition virtuelle du Jardin botanique de Montréal, 2011.
- « Figures marquantes de notre histoire : Marie-Victorin et les piliers de la recherche scientifique », Fondation Lionel-Groulx, 12 août 2015
Vict. est l’abréviation botanique standard de {{#if:|{{{2}}}|Modèle:Titre sans précision}}.
Consulter la liste des abréviations d'auteur en botanique ou la liste des plantes assignées à cet auteur par l'IPNI
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