Le Devoir
Modèle:Titre mis en forme Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox/Début Modèle:Infobox/Titre Modèle:Infobox/Ligne optionnelle Modèle:Infobox/Image Modèle:Infobox/Image optionnelle Modèle:Infobox/Séparateur optionnel Modèle:Infobox/Ligne mixte optionnelle Modèle:Infobox/Ligne mixte optionnelle Modèle:Infobox/Ligne mixte optionnelle Modèle:Infobox/Ligne mixte optionnelle Modèle:Infobox/Ligne mixte optionnelle Modèle:Infobox/Ligne mixte optionnelle Modèle:Infobox/Ligne mixte optionnelle Modèle:Infobox/Ligne mixte optionnelle Modèle:Infobox/Ligne mixte optionnelle Modèle:Infobox/Ligne mixte optionnelle Modèle:Infobox/Ligne mixte optionnelle Modèle:Infobox/Ligne mixte optionnelle Modèle:Infobox/Ligne mixte optionnelle Modèle:Infobox/Séparateur optionnel Modèle:Infobox/Ligne mixte optionnelle Modèle:Infobox/Ligne mixte optionnelle Modèle:Infobox/Ligne mixte optionnelle Modèle:Infobox/Ligne mixte optionnelle Modèle:Infobox/Ligne mixte optionnelle Modèle:Infobox/Ligne mixte optionnelle Modèle:Infobox/Ligne mixte optionnelle Modèle:Infobox/Ligne mixte optionnelle Modèle:Infobox/Ligne mixte optionnelle Modèle:Infobox/Sous-titre optionnel Modèle:Infobox/Ligne optionnelle Modèle:Infobox/Notice Modèle:Infobox/Fin Le Devoir est un journal québécois d'information fondé le Modèle:Date par l'intellectuel Henri Bourassa.
Sa ligne éditoriale est de centre-gauche et souverainiste, mais il donne la parole à plusieurs tendances politiques. Il est reconnu pour la qualité de ses analyses.
Le Devoir est détenu par une fondation indépendante. Il est soutenu par une association, Les Amis du Devoir; qui réunit les lecteurs, la rédaction, et les soutiens <ref>Modèle:Lien web</ref>.
Avec La Presse, Le Journal de Montreal et Le Soleil, il est un des 4 grands journaux francophones du Québec.
Sa devise est « Libre de penser ».
Histoire
Henri Bourassa a quitté le Parti libéral du Canada en 1899 après s'être opposé à la décision du premier ministre Wilfrid Laurier de participer à la Seconde Guerre des Boers aux côtés de la Grande-Bretagne. Il fonde Le Devoir comme atout pour le nationalisme québécois, en réaction contre les lois et les mesures prises en Amérique du Nord contre le français.
Le Modèle:Date, Bourassa et quelques amis fondent une compagnie, La Publicité, vouée à la promotion de la pensée nationalisteModèle:Sfn. Leur projet mettra deux ans à se concrétiser. Nombreux sont ceux qui demandent un quotidien indépendant, catholique et nationaliste, mais à l'exception de Guillaume-Narcisse Ducharme, de la compagnie d'assurance La Sauvegarde, qui contribue pour la somme de Modèle:Unité, les souscripteurs ne se bousculent pas. Bourassa réunit finalement les Modèle:Unité nécessaires en Modèle:DateModèle:Sfn.
Il installe son journal au 71A, rue Saint-Jacques, à côté de son concurrent Le Canada. Les conditions de travail sont difficiles et les salaires minimes, mais les collaborateurs de Bourassa, à l'image d'Omer Héroux, lui sont fidèlesModèle:Sfn.
Suit un exposé de la situation politique du moment, où il appuie l'opposition conservatrice à l'Assemblée législative à Québec et reproche aux deux partis à Ottawa de favoriser l'expansion de l'ingérence britannique, de sacrifier les droits des minorités francophones dans les nouvelles provinces de l'Ouest et de favoriser un climat où règnent « l'opportunisme, les intrigues de partis ou, pis encore, la cupidité des intérêts individuels »<ref name="Bourassa1910"/>.
Il annonce ensuite son credo :
Le mordant de Bourassa attire quelques grands journalistes de son époque : la première page du premier numéro est signée des gens qui feront leur marque : Omer Héroux, Armand Lavergne, Olivar Asselin et Jules Fournier qui — dans ce premier numéro —, signe le texte « Mon encrier » :
Henri Bourassa : le combat anti-impérialiste et religieux
Dès ses débuts, Le Devoir défend les causes de son fondateur. Le journal prend fait et cause contre le projet du gouvernement de Wilfrid Laurier de créer une marine canadienne, qui est vue comme une capitulation qui ne vise qu'à satisfaire les intérêts étrangers, plus particulièrement ceux du Royaume-Uni dans le cadre de la course aux armements à laquelle se livrent les puissances européennes. Les rédacteurs du journal sont cependant divisés sur le ton à adopter. La fougue d'Olivar Asselin et de Jules Fournier rebute les annonceurs potentiels et Bourassa tente de calmer ses rédacteurs à la plume agressive. Il échouera et les deux journalistes quitteront Le Devoir après quelques moisModèle:Sfn.
Quelques années après son ouverture, les ventes du Devoir sont souvent tributaires des états d'âme de son fondateur et des controverses qu'il suscite. Au début 1913, le journal a accumulé une dette de Modèle:Unité et se réorganise. Une nouvelle compagnie, L'Imprimerie populaire limitée est constituée le Modèle:DateModèle:Sfn.
Bourassa lance plusieurs appels à soutenir Le Devoir à la veille de la Première Guerre mondiale. Des lecteurs répondent à l'appel et forment une société autonome de sympathisants, les Amis du Devoir. L'année 1914 se termine avec un léger profit et le banquet du Modèle:5e, au cours duquel le fondateur du journal lance un appel passionné, permet de lever un capital supplémentaire de Modèle:UnitéModèle:Sfn.
En 1917, Bourassa dénonce la loi sur la conscription que le gouvernement fédéral s'apprête à imposer. À Ottawa, on envisage d'interdire la publication du Devoir, au moins temporairement, le temps d'adopter la législation. [[Louis-Joseph-Napoléon-Paul Bruchési|Modèle:Mgr]], archevêque de Montréal, intercède en faveur du journal, et Le Devoir poursuit sa campagne d'opposition. La conscription sera néanmoins adoptée le 24 juillet et déclenche des violences réprouvées par le fondateur du journal<ref>Modèle:Article.</ref>. Le Devoir renoue avec Laurier, qui malgré tout sera battu par Borden lors de l'élection générale du 17 décembreModèle:Sfn.
À la fin de la guerre, Bourassa prend du temps à se remettre du décès de son épouse Joséphine (née Papineau)<ref>Modèle:Article.</ref>, le Modèle:Date, et celui de Laurier, survenu quelques jours plus tard. Il se tourne vers un « catholicisme intégral », pour reprendre l'expression de Pierre-Philippe Gingras, qui a écrit un ouvrage sur les 75 premières années du quotidien. Henri Bourassa se retire graduellement de la gestion courante — il quittera définitivement la direction du Devoir en 1932 — pour laisser plus de place à ses fidèles lieutenants Louis Dupire, Omer Héroux et Georges Pelletier. En Modèle:Date, les bureaux déménagent de la rue Saint-Vincent vers une ancienne manufacture de chaussures située au 434, rue Notre-Dame Est, un édifice qu'il occupera pendant près d'un demi-siècleModèle:Sfn.
En Modèle:Date, Bourassa veut s'assurer de conserver au directeur du journal toute l'indépendance nécessaire face aux groupes politiques et aux intérêts commerciaux. Il organise une structure afin de permettre au directeur de conserver la majorité des actions, soit 2 501 sur 5 000. Ces actions de L'Imprimerie populaire limitée sont remises à une fiducie administrée par Bourassa et ses deux principaux collaborateurs ; Omer Héroux et Georges Pelletier, avec interdiction de les vendre. Cette fondation donne en pratique un pouvoir total du directeur sur les orientations de l'entreprise, à condition qu'il respecte l'essence des objectifs fixés par le fondateur. Le directeur siège également parmi les trois membres du conseil d'une seconde fondation, qui détient un autre bloc de 951 actions. Le vote de cette fondation est nécessaire afin de poser certains gestes légauxModèle:Sfn.
Georges Pelletier : conservatisme et conscription
Trois ans plus tard, les administrateurs confient à Pelletier la tâche de demander le départ d'Henri Bourassa, qui nuit à la réputation du journal dans les milieux catholiques par ses déclarations controversées sur les relations entre les communautés religieuses québécoises et les capitalistesModèle:Sfn.
Bourassa cède sa place de mauvaise grâce le Modèle:Date<ref>Modèle:Article.</ref>, et avec Omer Héroux comme rédacteur en chef, Georges Pelletier devient le deuxième directeur du Devoir. Sous sa direction, Pelletier instaure une Modèle:Citation ; le ton est toutefois moins virulent qu'au temps de Bourassa. Les campagnes d'abonnement fonctionnent mieuxModèle:Sfn.
Le journal prend des positions indépendantes, mais conservatrices, soutenant à un mois d'intervalle l'élection de Mackenzie King au fédéral tout en prenant ses distances du gouvernement Taschereau, qui règne sans interruption sur la scène québécoise depuis 38 ans, lors de l'élection de novembre 1935 au QuébecModèle:Sfn. Le journal couvre abondamment les travaux du comité des comptes publics et informe ses lecteurs, plus nombreux, des différents scandales qui ternissent les derniers mois du régime libéral. Lors de l'élection suivante — déclenchée peu après la démission du premier ministre Louis-Alexandre Taschereau, par son successeur, Adélard Godbout —, Pelletier donne son appui à l'Union nationale de Maurice Duplessis. Le Devoir appuiera l'avocat trifluvien à trois reprises entre 1935 et 1939Modèle:Sfn.
C'est également à cette époque que le chanoine Lionel Groulx se joint à l'équipe du journal. L'historien y publiera une quantité impressionnante de textes sous plusieurs noms de plumeModèle:Sfn. Cette période controversée de l'histoire du Devoir sera évoquée par Jean-François Nadeau dans un cahier spécial, publié par le quotidien à l'occasion de son Modèle:90e : Modèle:Citation<ref>Modèle:Article.</ref>
Le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale et le retour au pouvoir des libéraux viennent changer la donne pour le quotidien, qui perd ses contrats de publicité avec le gouvernement provincial ; le gouvernement Godbout préférant encourager des journaux concurrents comme Le Canada et Le SoleilModèle:Sfn. Comme en 1917, le journal critique l'idée d'établir une conscription au Canada afin de renforcer les forces armées britanniquesModèle:Sfn.
Le Devoir prend rapidement fait et cause pour la cause de la Ligue pour la défense du Canada, un groupe nationaliste formé en Modèle:Date- et regroupant, entre autres, Gérard Filion, de l'Union catholique des cultivateurs, André Laurendeau, de la Ligue d'action nationale, Athanase Fréchette, de la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal et Jean Drapeau, des mouvements de jeunesse catholiques. Georges Pelletier se joint volontiers à eux et Le Devoir prête sa voix volontiers aux initiatives et actions des opposants à la conscriptionModèle:Sfn.
L'opposition à la conscription fait rapidement l'objet d'un large consensus au Québec, mais les résultats du plébiscite du Modèle:Date laissent apparaître un profond clivage entre anglophones et francophones. Le journal ne lâche pas prise et continue la lutte, donnant son appui au Bloc populaire, un mouvement politique issu de la bataille de la conscriptionModèle:Sfn.
Gérard Filion : la guerre au duplessisme
Après la mort de Pelletier en Modèle:Date, l'arrivée de Gérard Filion à titre de directeur du Devoir, le Modèle:Date, marque un tournant dans l'histoire du journal. Âgé de seulement 38 ans et impliqué dans les luttes tant sociales que nationalistes — il était le secrétaire général de l'union des cultivateurs catholiques et directeur de l'hebdomadaire La Terre de chez nous —, Filion représente l'arrivée d'une nouvelle génération au quotidien de la rue Notre-DameModèle:Sfn. « Je n'ai pas recherché la fonction de directeur du Devoir. Je n'ai pas intrigué pour l'obtenir. J'ai même hésité longtemps avant d'accepter, car je ne gagne rien au change »<ref>Modèle:Article.</ref>, annonce-t-il, deux jours après l'annonce de sa nomination.
L'arrivée du nouveau patron s'accompagne d'un grand ménage dans la maison. En 1947, Le Devoir perd Modèle:Unité par mois, sur un chiffre d'affaires de Modèle:Unité, l'âge moyen des employés s'élève à 60 ans et la moitié des 15 000 lecteurs sont des « amis sincères » de l'œuvre d'Henri Bourassa. Dans un marché où 7 quotidiens se disputent l'attention des lecteurs, la tâche est immense et la survie du journal est encore une fois menacéeModèle:Sfn.
Même s'il endosse encore l'Union nationale qui sollicite un second mandat à l'été 1948, cet appui de Filion au parti de Maurice Duplessis est marqué du sceau d'une certaine tiédeur, notant que « son administration [Duplessis] ressemble en beaucoup de points à celle de Taschereau : conservatisme exagéré, liaison étroite avec la rue Saint-Jacques », écrit-il à la veille de l'électionModèle:Sfn.
À cette époque, Le Devoir commence à s'intéresser de plus près aux problèmes sociaux. Après avoir combattu la « loi du cadenas », qui donnait de larges pouvoirs au gouvernement dans ses efforts de lutte anti-communiste, et donné l'appui du journal aux grévistes du textile à Lachute, le journal réclame que le gouvernement s'occupe des nombreux cas d'amiantose enregistrés à East Broughton, site de la mine de la Quebec Asbestos Company.
Pendant ce temps, le Modèle:Date, la grève de l'amiante éclate à la mine Johns-Manville d'Asbestos. Le directeur du Devoir dénonce la politique du gouvernement, qui transforme le Québec en « forteresse [...] du capitalisme cupide ». La position de Filion trouve un écho dans une partie du clergé, où on lit toujours le journal assidûment, à commencer par l'archevêque de Montréal. Modèle:Mgr prend lui-même position en faveur des ouvriers et organise des collectes de fonds pour venir en aide aux grévistes et à leurs familles. Conscient de l'importance que prend l'affaire, le directeur du journal dépêche Gérard Pelletier comme envoyé spécial dans les Appalaches. Ses dépêches décrivent le climat d'extrême violence de ce conflit de travail et le lectorat augmenteModèle:Sfn.
De retour à Montréal après son séjour à Asbestos, Pelletier se voit confier un nouveau mandat par son patron. Me Pacifique Plante, un ancien greffier de la Cour municipale et enquêteur de la police, aurait des révélations fracassantes à faire sur la criminalité qui règne sur le quartier du Red Light de Montréal. Prêts usuraires, jeux illégaux et prostitution seraient endémiques dans les cabarets montréalaisModèle:Sfn. Suivra une série de 62 articles qui décrivent l'infiltration de la pègre dans le milieu des cabarets et l'inaction de la police. Les articles donnent des noms, des adresses et des dates<ref>Modèle:Article.</ref>. Les révélations publiées par Le Devoir choquent l'opinion publique, et en Modèle:Date, un Comité de moralité publique est formé pour réclamer une enquête. Le comité, présidé par J.-Z.-Léon Patenaude, s'adjoint l'aide d'un jeune avocat, Me Jean Drapeau, qui deviendra maire de Montréal quatre ans plus tardModèle:Sfn.
Dans les années 1950, des journalistes comme André Laurendeau mettent sévèrement en doute la capacité de gouverner du premier ministre Maurice Duplessis. Une série d'articles de textes fracassants publiés en 1958 dévoilent les dessous d'un scandale financier impliquant des membres du gouvernement de l'Union nationale, et provoqueront ce qu'on a appelé le scandale du gaz naturel.
Sur le plan idéologique, on note une rupture nette avec le courant socialement conservateur des années 1930 et consommée après la guerre, à l’époque de Gérard Filion et d’André Laurendeau. Le journal évolue alors vers une pensée sociale nettement plus progressiste. L’avocat du journal et membre de son conseil d’administration Jacques Perrault se présente même à la direction du CCF (ancêtre du NPD) en 1957. L’expression d’un nouveau nationalisme, teinté de social-démocratie et influencé par les penseurs de décolonisation que sont Jacques Berque et Frantz Fanon, voit le jour dans les années 1960, notamment sous la plume de Jean-Marc LégerModèle:Refnec.
Claude Ryan : le « pape de la rue Saint-Sacrement »
Modèle:... Claude Ryan prend le flambeau en 1964. Travailleur infatigable et conseiller informel des dirigeants politiques, Ryan dirige le journal en solitaire, contrairement à ses prédécesseurs qui s'entourent d'une équipe de proches collaborateurs.
Lors de la crise d'octobre 1970, il conseille au premier ministre Robert Bourassa de considérer avec prudence la ligne dure promue par certains conseillers et par le gouvernement fédéral de Pierre Elliott Trudeau. Il signera une déclaration controversée avec des personnalités politiques afin de faire valoir ce point de vue.
Lors de la crise d'Octobre, Le Devoir est un des rares journaux à faire preuve de modération envers les révolutionnaires. Le directeur du temps, Claude Ryan — pourtant peu suspect d’accointances avec l'idéologie révolutionnaire du Front de libération du Québec —, estime que les mesures employées par le gouvernement fédéral pour lutter contre les felquistes dépassent la raison. Plusieurs journalistes du Devoir ont été mis sous enquête par la Gendarmerie royale du Canada. La police fédérale canadienne a d'ailleurs été accusée à cette occasion de violer la liberté de presse.
Les efforts du journal pour lutter contre la corruption ont toujours été reconnus. Le Modèle:Date, le chroniqueur judiciaire du journal, Jean-Pierre Charbonneau, est la victime d'un attentat perpétré en pleine salle de rédaction. Antonio « Tony » Mucci, un membre de la mafia montréalaise tire trois balles dans la direction du journaliste qui est atteint une fois, à l'avant-bras. La main gauche de Charbonneau en est paralysée, mais après plusieurs mois de physiothérapie, il en retrouve l'usage. Pour se protéger, il obtient un permis de port d'arme et, pendant les trois années suivantes, le journaliste se déplace avec un revolver de calibre 38.
Lors de l'élection générale de 1976, Ryan en fait sourciller plusieurs lorsqu'il donne l'appui du journal au Parti québécois de René Lévesque. En éditorial, il conclut que le parti souverainiste est celui « le plus apte à procurer au Québec le leadership dont il a besoin », tandis qu'un troisième mandat libéral enliserait « davantage le Québec dans la stagnation politique et dans des jeux mesquins d'équilibrisme qui sont aux antipodes de la vraie vie politique »<ref>Modèle:Article.</ref>.
Ryan part en 1978 pour poursuivre une carrière en politique. Il se joindra au Parti libéral du Québec peu après.
Années 1980 : le temps des remises en question
Avec les années 1980, qui s'ouvrent par la défaite de l'option souverainiste au référendum de 1980, une récession majeure et un accord politique sur la constitution canadienne faite sans l'accord et en l'absence du Québec, le Québec des années 1980 traverse une période de remises en question. Le Devoir, sans directeur pendant presque trois ans, à compter du départ de M. Ryan n'échappe pas au phénomène.
- Jean-Louis Roy (1980-1986) et Benoît Lauzière (1986-1990)
Depuis 1990 : nouvelle assurance, nouveau départ
Lise Bissonnette devient la première femme directrice du Devoir, le Modèle:Date, quelques jours après le constat de l'échec de l'Accord du Lac Meech, de l'accession de Jean Chrétien au poste de chef de l'Opposition à Ottawa, la création d'un nouveau groupe parlementaire fédéral, dirigé par Lucien Bouchard qui se déclare en faveur de la souveraineté du Québec et la fameuse déclaration de Robert Bourassa rappelant le droit du Québec à l'autodétermination. Sans parler des problèmes financiers qui s'accumulent sur le journal.
Sous la gouverne de Lise Bissonnette, pendant les années 1990, le journal a pris des positions plus souverainistes. Après une crise financière, le journal est relancé sous une nouvelle maquette dont les principaux traits sont conservés en 2009.
Depuis 1993, Le Devoir est publié par Le Devoir inc., une nouvelle structure qui a permis d'accueillir des nouveaux actionnaires — parmi lesquels on retrouve le Fonds de solidarité FTQ, le Mouvement Desjardins, des lecteurs et des employés — tout en garantissant l'indépendance du journal prescrite par Henri Bourassa. L'Imprimerie populaire limitée, la société fondée en 1913 et placée sous le contrôle du directeur de la publication, est toujours l'actionnaire majoritaire du journal<ref>Modèle:Article.</ref>.
Le Devoir ne se finance pas autant par la publicité que les autres journaux montréalais. Cependant, il fait plusieurs campagnes de financement. Sa direction et ses artisans aiment à rappeler qu'il est le « seul journal indépendant » de langue française au Québec<ref>L'Acadie nouvelle de Caraquet, au Nouveau-Brunswick est le seul autre quotidien francophone indépendant au Canada.</ref>, dans la mesure où il n'appartient à aucun des grands conglomérats qui dominent ce marché.
Sous la direction de Bernard Descôteaux, en poste depuis 1999, la situation financière du journal s'est consolidée. Les revenus de l'entreprise se sont chiffrés à Modèle:Unité en 2006 et le bénéfice avant intérêts et amortissement à Modèle:Unité. En 2008, le journal a enregistré une perte de Modèle:Unité sur un chiffre d'affaires de Modèle:Unité, comparativement à un bénéfice de Modèle:Unité l'année précédente. Cette légère perte s'explique notamment en raison de la hausse des coûts du papier, des dépenses accrues provoquées par la tenue de deux campagnes électorales en 2008<ref name="Sansfacon2009">Modèle:Article.</ref>.
Le Devoir a créé son site web en Modèle:Date. Celui-ci reproduit le contenu intégral du journal avec des archives remontant à 1992. On y dénombre 1,2 million de « visiteurs uniques » par mois, dont Modèle:Nombre réguliers.
Malgré un tirage toujours modeste de Modèle:Nombre les jours de semaine et de Modèle:Nombre le samedi<ref name="Sansfacon2009"/>, Le Devoir est une publication respectée parmi les journaux à vocation politique et culturelle. Il est souvent considéré comme le journal de référence par excellence au Québec<ref name=":2" />. Le tirage et le lectorat du Devoir ont constamment progressé pendant les années 2000, contrairement à la plupart des autres quotidiens québécois et canadiens.
L'ex-rédacteur en chef du journal, Jean-Robert Sansfaçon, résume ainsi la bonne santé du journal à l'approche du centenaire de sa fondation : Modèle:Citation bloc
Le fonds d'archives du journal Le Devoir (P10009)<ref>Modèle:Lien web</ref> est conservé au centre BAnQ Vieux-Montréal de Bibliothèque et Archives nationales du Québec.
Identité visuelle (logotype)
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Logo de 1993 au Modèle:Date.
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Logo du Modèle:Date au Modèle:Date.
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Logo depuis le Modèle:Date<ref>Modèle:Article</ref>.
Ligne éditoriale
Depuis sa création en 1910, Le Devoir a toujours mis de l'avant son indépendance face au pouvoir politique. La sphère d'intérêt principale du quotidien est par ailleurs la politique<ref name=":0">Modèle:Article</ref>. À sa création, le journal faisait de la politique sa spécialité. Encore aujourd'hui, une grande partie des articles du Devoir sont consacrés à la politique, bien qu'il ait aussi fait une place prépondérante à la culture, selon une analyse du contenu du journal sur un siècle (1910-2011)<ref>Modèle:Article</ref>. Le positionnement du quotidien se dit neutre de par cette même importance qu'ils accordent au politique. Historiquement, Le Devoir s'est éloigné des partis politiques et des hautes sphères d'influences<ref name=":0" />. À maintes reprises, Le Devoir a su profiter de son indépendance pour animer des débats publics sans pour autant prendre parti<ref name=":0" />. Le positionnement éditorial neutre du journal lui confère par ailleurs un pouvoir d'influence sur la classe politique et lui permet d'être perçu comme une référence sur différents enjeux par la classe politique québécoise<ref name=":0" />. Autrement dit, de par son indépendance des partis politiques, Le Devoir s'attire le respect de la classe politique et profite d'un pouvoir d'influence sur cette classe. Au cours du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, Le Devoir a forgé sa crédibilité dans son refus d'avoir une affiliation politique stable<ref name=":0" />. Donc au fil des crises et des enjeux, Le Devoir a pris des positions éditoriales favorisant un point de vue puis l'autre, tout dépendant du contexte.
Années 1960 à 1970
Le Devoir s'est démarqué comme quotidien indépendant à travers deux éléments marquants du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle soit la Révolution tranquille et la crise d'Octobre.
La Révolution tranquille a été un élément polarisant pour la société québécoise. Le Devoir a présenté une vision éditoriale différente de ses concurrents à ce moment, en ne prenant pas position et en vantant les mérites du renouveau social, donc de la nouvelle modernité québécoise<ref name=":0" />. Cette position éditoriale a créé un schisme au sein du lectorat du quotidien en divisant le lectorat catholique plus âgé et les jeunes plus adeptes de ce renouveau<ref name=":0" />. Par contre, ce choix de rester neutre et d'exprimer de manière factuelle les conséquences des différentes mesures, constituant par la suite la Révolution tranquille, a permis au Devoir de s'offrir une certaine crédibilité face à ses concurrents qui pouvaient tomber dans les jugements de valeurs et l'influence idéologique.
La crise d'Octobre est aussi un moment marquant de l'histoire québécoise. Les citoyens québécois se sont retrouvés à cheval entre la position du gouvernement et les revendications du Front de libération du Québec. Pour bien traiter la situation, Le Devoir a tenté de rester neutre autant que possible en donnant au lectorat les faits exacts et des prises de position des deux partis<ref name=":1">Modèle:Article</ref>. Le but premier du quotidien dans cette crise était d'informer les citoyens sans pour autant les influencer à prendre position pour un parti ou l'autre. Bien que le rédacteur en chef, Claude Ryan, n'était pas d'accord avec les revendications du FLQ, il est resté fidèle à la position traditionnelle du journal. Il s'est même permis de conseiller le premier ministre de l'époque, Robert Bourassa, pour tenter de régler la crise. Cet acte est signe du respect de la neutralité puisque Ryan a tendu la main au premier ministre de l'époque pour lui présenter clairement et de manière factuelle le point de vue de ses opposants.
Référendums de 1980 et 1995
Fidèle à son mandat d'indépendance et de neutralité, Le Devoir a décidé de se prononcer à travers un positionnement éditorial varié lors de ces deux référendums. Dans les deux cas la même stratégie a été utilisée. Le journal a premièrement offert une tribune aux deux camps et a ensuite permis à ses éditorialistes et à des politologues de prendre position<ref name=":1" />. En ayant recours aux bases partisanes du camp du OUI et du NON pour publier des articles aux positions variées, le quotidien a pu conserver son indépendance tout en prenant position. Le quotidien a donc laissé la voie libre aux lecteurs pour qu'ils se forgent leur propre opinion. Les différents éditorialistes ont étayé leurs opinions sans qu'il y ait de prise concrète de position. Par la suite, des spécialistes de la politique québécoise des deux camps, ont pu publier des articles pour aider les lecteurs dans leur prise de position<ref name=":1" />. Cette neutralité est notamment observable par le fait qu'il y ait eu autant d'articles pour l'indépendance en 1980 alors que le rédacteur en chef Claude Ryan avait rejoint le Parti libéral du Québec deux ans auparavant, que d'articles contre l'indépendance en 1995 alors que Lise Bissonnette, qui était à l'époque rédactrice en chef, était une fervente souverainiste et que le journal était ouvertement plus souverainiste<ref name=":1" />.
Soutien lors des élections
Soutien lors des élections générales québécoises
Soutien lors des élections fédérales
Soutien lors des référendums
1992 | Non<ref>Modèle:Article</ref> | |
---|---|---|
1995 | Oui<ref>Modèle:Article</ref> |
Lectorat
Durant l’année 2015, 1 269 000 personnes ont lu Le Devoir en version papier ou numérique au moins une fois dans la semaine. De ce nombre, 672 000 personnes se trouvaient dans la région de Montréal ; 42 % d’entre eux possédaient un diplôme universitaire et 28 % disposaient d’un revenu familial supérieur à 100 000 $. Le groupe d'âge compris entre 25 et 49 ans, représentait 40 % des lecteurs<ref>Modèle:Lien web</ref>.
Le Devoir est l'une des sources du Courrier international<ref name=":2">Modèle:Lien web</ref>.
Artisans du Devoir
Actuels
Anciens
Directeurs
- 1910-1932 : Henri Bourassa
- 1932-1947 : Georges Pelletier
- 1947-1964 : Gérard Filion
- 1964-1978 : Claude Ryan
- 1978-1981 : Michel Roy (directeur suppléant)
- 1981-1986 : Jean-Louis Roy
- 1986-1990 : Benoît Lauzière
- 1990-1998 : Lise Bissonnette
- 1999-2016 : Bernard Descôteaux
- 2016-aujourd'hui : Brian Myles
Piratage
Le Modèle:Date, un pirate informatique vandalise le site web, écrivant un faux article sur la mort du premier ministre du Québec, Jean Charest<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Jean Charest prend avec humour la fausse annonce de son décès et remercie le Devoir d'avoir démenti l'information rapidement<ref>Modèle:Lien web</ref>.
Notes et références
Voir aussi
Bibliographie
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- Jean-François Nadeau (sous la direction de), Le Devoir. Un siècle québécois, Montréal, Les Éditions de l'Homme, 2010, 202 p. Modèle:ISBN