Frédéric Sauvage

{{#ifeq:||Un article de Ziki, l'encyclopédie libre.|Une page de Ziki, l'encyclopédie libre.}}

Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Biographie2 Pierre Louis Frédéric Sauvage, né le Modèle:Date de naissance à Boulogne-sur-Mer et mort le Modèle:Date de décès dans l'ancien [[Ancien 8e arrondissement de Paris|Modèle:8e de Paris]], dans le quartier de Picpus, est un mécanicien et inventeur français. On lui doit le « physionomètre », un dispositif permettant de saisir les traits d’un visage dans le but d’en réaliser un buste, son complément le physionotype réducteur, et le soufflet hydraulique (avril 1847), concept qui est à la base des pompes d’épuisement.

Mais il est surtout connu, en France uniquement, comme « l’inventeur » de l’hélice marine. Cette légende a fait l’objet de multiples polémiques et controverses entretenues, surtout par la presse, de 1842 jusqu’à nos jours.

Biographie

La principale source le concernant est une biographie « Frédéric Sauvage, sa vie, ses inventions » écrite par son petit-neveu, C. Paillart, et publiée en 1881 à l’occasion de l’inauguration de sa statue à Boulogne-sur-Mer. Cette rétrospective est, évidemment, une apologie inconditionnelle de Sauvage.

Premières inventions

Frédéric Sauvage est le troisième des sept enfants issus d’une ancienne famille boulonnaise de constructeurs de navires.

La création du camp de Boulogne est décrétée par Napoléon en 1803. Sauvage a Modèle:Unité et une bonne éducation.  Il travaille pour l'administration du génie maritime jusqu’en 1811, année du départ des ingénieurs de la marine. Il a Modèle:Unité, se marie et prend la suite de son père, Pierre Sauvage, comme constructeur de navires dans le chantier familial boulonnais. Il réussit dans ce nouveau métier qui lui apporte des satisfactions et des commandes mais se plaint de la nouvelle concurrence, qui produit de la mauvaise qualité à bas prix depuis la suppression de l’exigence de diplômes pour les constructeurs. En 1821, « il comprit qu’il ne lui restait plus qu’à chercher fortune ailleurs et…il abandonna le métier ». Il a Modèle:Unité, est séparé de sa femme et « se promet de devenir un homme d’affaires et un industriel positif. »

Il reprend les carrières de marbre d’Elinghen. Dans cette nouvelle activité, il transforme les méthodes et réduit les couts de production en inventant des machines à scier et polir mues par des moulins à vent<ref name="Magasin pittoresque">Modèle:Article</ref>. En 1825, la Société d’Agriculture, du Commerce et des Arts de Boulogne visite son usine, un rapport élogieux est rédigé et il obtient une médaille d’or. Son activité connaît un grand succès technique et commercial. Pour plaire aux nombreux visiteurs, il invente le physionomètre<ref name="Tissandier">[ Modèle:Article sur Conservatoire numérique des arts et métiers.</ref>. Mais, dévoré par sa passion d’inventer, il abandonne aussi les carrières d’Elinghen en 1831. Il a Modèle:Unité et dispose encore de certains moyens financiers.

Fichier:Frederic Sauvage.JPG
Frédéric Sauvage

L'hélice à spirale : un conflit de priorité

En 1831, le gouvernement décide de faire construire de nombreux bateaux à vapeur et à roues, le concept donnant satisfaction depuis une quinzaine d’années à défaut d’autres moyens mécaniques. Mais, à cause de ses nombreux inconvénients, Sauvage rêve de remplacer la roue à aubes.  S’inspirant de la godille et de la queue des poissons, il se lance dans des essais comparatifs entre une roue à aubes et une fraction de vis d’Archimède pour propulser une maquette de Modèle:Unité de long<ref name="Casalis">Modèle:Article</ref>.

Le Modèle:Date-, à Boulogne et à l'aide de sa maquette de Modèle:Unité, il démontre lors d'une expérience publique que la propulsion par hélice est trois fois plus rapide que celle par roues à aubes. Le constat est officialisé dans un rapport signé de plusieurs officiels et notables de Boulogne. (voir onglet "Discussion" de l'article)

Il part à Paris au printemps 1832 et prend un brevet pour Modèle:Unité, le Modèle:Date-. Il est reçu par le ministre de la Marine qui accepte qu’une démonstration de son système soit faite devant une commission d'experts. Avec un canot à hélice de 15 pieds, sur le canal de l'Ourcq, il ne parvient pas à convaincre la commission nommée par le ministre de la Marine. Devant une nouvelle commission, il renouvelle l’expérience sur le canal de la Villette, avec un canot de 6 mètres muni, à l’arrière, d’une hélice actionnée à bras d’homme. La rapidité de son bateau fait l’admiration de tous les spectateurs et des passagers. Mais « il reçut du ministère une lettre l’avisant que les renseignements fournis par la commission sur les expériences auxquelles ses membres avaient assisté ne leur laissaient aucun doute sur la supériorité des hélices comparées à tous autres propulseurs, mais qu’ils avaient reconnus également l’impossibilité de les employer sur les grands bâtiments…des expériences récemment faites aux États-Unis ayant démontré que ce principe était impuissant sur une grande échelle. »

À l’été 1833, dépité mais désireux de se rapprocher du vrai monde maritime et de la construction navale, il descend la Seine sur son canot et arrive au Havre. Il y fait quelques démonstrations dans les bassins du port et, à défaut de machine à vapeur, il invente un système de mise en rotation de son hélice en faisant monter et descendre des hommes sur une échelle. Il se ruine cependant dans la réalisation de ses projets et doit demander une aide financière à son frère d’Abbeville.

Ainsi, Sauvage a l’intention de faire construire un bateau à Honfleur afin de démontrer que son système peut fonctionner avec une machine à vapeur. Déjà endetté, il ne peut pas financer ce projet<ref name="Ouest-France">Modèle:Article</ref>. C’est encore un échec et il repart à Paris en septembre 1834.

S’ensuit une parenthèse à Paris où il exploite, avec un certain succès, une nouvelle invention, le physionotype, associée à un réducteur, pour réaliser des bustes, mais doit affronter un procès intenté par ses associés qui réclament la propriété de l’invention. Alors il reprend de nouveaux essais avec son hélice sur des bateaux de plus en plus importants mais ne réussit pas à convaincre les autorités et s’endette toujours plus. En décembre 1839, il étend son brevet à une application dans l’air avec une hélice fractionnée.

En 1838, l’Anglais Francis Pettit Smith construit l’Archimède, un steamer de grande dimension (237 tonneaux) muni d’une machine à vapeur de Modèle:Unité et d’une hélice arrière d'un pas complet, similaire à l'hélice de Sauvage. L’Archimède prend la mer Modèle:Date- et se rend de Gravesend à Portsmouth en vingt heures, à une vitesse de 8,50 nœuds malgré vents et marées défavorables. Le résultat donna aussitôt une haute opinion de l'hélice. Sauvage prétend que son invention lui a été volée par les Anglais.

En 1841, Sauvage, malade, quitte Paris et se réfugie chez son frère à Abbeville.

Mis en relation par une connaissance commune avec Augustin Normand, constructeur renommé de navires au Havre, le Modèle:Date-, Sauvage signe avec lui et l’ingénieur anglais Barnes un contrat qui stipule : Modèle:Citation

L’année suivante, Normand et Barnes, ayant obtenu une commande du Ministère des Finances, élaborent, à leurs risques et périls, le projet d’un navire à hélice, le Napoléon, destiné à la ligne Corse-continent. C’est une entreprise risquée, une première en France, car il y a des obligations de performances significatives pour l’époque et l'éventualité réelles de pertes financières. Ce bateau est lancé en décembre 1842 pour le compte de l'État et affecté au service de La Poste. Après de nombreux essais sur 8 hélices différentes, les vitesses obtenues, autour de 10 nœuds, sont supérieures aux objectifs contractuels<ref name="FrCulture">Modèle:Lien web</ref>. C’est un succès considérable en France, sauf pour Sauvage, qui n’a pas contribué à la construction du Napoléon et qui proteste par voie de presse contre les modifications apportées par Normand et Barnes à son hélice du brevet de 1832, mais sans toutefois contester le contrat qu’il avait signé en 1841.

Le Modèle:Date-, Frédéric Sauvage est incarcéré à la prison du Havre en vertu d'un jugement obtenu par ses créanciers. M. Séguier intervient auprès de M. le général de Rumigny, aide de camp du roi, qui déclare Modèle:Citation. Malgré cela, Frédéric Sauvage reste emprisonné. Alphonse Karr , un journaliste polémiste mais incompétent sur le plan technique, dénonce l'ingratitude dont Frédéric Sauvage est victime, réclamant pour lui son invention. Ses articles ont un retentissement important. Frédéric Sauvage sort de prison et reçoit une pension minimale de Modèle:Monnaie par an (équivalent à environ Modèle:Monnaie de 2014…).

Accablé par ses nombreux déboires et désillusions, Sauvage est gagné par la folie. Le Modèle:Date-, il entre à la maison de santé de Picpus où il meurt le Modèle:Date-. D'abord enterré à Paris, ses restes sont transférés en 1872 au cimetière de l'Est (Boulogne-sur-Mer)<ref>Cimetières de France et d'ailleurs</ref>.

Postérité

Le mot « hélice » a été utilisé apparemment pour la première fois dans cette acception par F. Sauvage pour décrire son invention de 1832, laquelle est très différente de « l'hélice » de Normand et Barnes qui est l'hélice moderne à plusieurs pales qui sera universellement adoptée. En effet l'Hélice de F. Sauvage est constituée d'une seule spire qui effectue un tour complet (360°).

À l’inverse de Smith qui, en 1839, a fractionné son propulseur en deux, Sauvage s’est obstiné sur son hélice à une seule spire. C’est pour cette raison qu’il a combattu les hélices du Napoléon. Cela n’a pas empêché Paillart, son biographe de 1881, de conclure son panégyrique de Sauvage en lui attribuant la paternité des hélices du Napoléon. La polémique infondée de la supposée spoliation de l’invention de Sauvage par Normand et Barnes et inventée par la presse, sera copiée et recopiée à de multiples occasions jusqu’à nos jours, créant ainsi, en France, la légende de Sauvage mais peut-il être considéré comme « l'inventeur » de la propulsion à hélice appliquée aux bateaux ?

Si on tente de dresser une liste très incomplète des expérimentations publiées d'« hélices » innovantes ou novatrices considérées comme des demi-succès ou des succès entre 1768 et 1843, il faut mentionner notamment les travaux de A. Paucton (1768), Robert Fulton (1798), Charles Dallery (1803), Delisle (1823), Josef Ressel (1825), Frédéric Sauvage (1832), John Ericsson (1836), Francis Pettit Smith (1836), A. Normand & J. Barnes (1842), I.K Brunel (1843) et bien d’autres encore. Dans leurs traités de 1855 sur l’hélice, l’anglais J. Bourne et le français E. Paris consacrent 5 lignes à Frédéric Sauvage.

Hommages

Fichier:Frédéric Sauvage (image d'Epinal).JPG
Album des Hommes utiles de l'Imagerie Pellerin.

Le Modèle:Date-, la statue de Frédéric Sauvage est inaugurée à Boulogne-sur-Mer. Elle est située sur une place portant son nom (Modèle:Coord), statue de Lafrance et bas-relief d'Édouard Lormier.

Plusieurs voies portent son nom : à Marseille, Le Havre, Laudun-l'Ardoise, Martigues, Brest, Calais, Liévin, Lens , Le Portel, La Teste-de-Buch, Tours, Brive-la-Gaillarde, Périgny , Bourg-lès-Valence, Ferques, Montfermeil et Sète.

Il existe également un portrait peint par Paul Gavarni ; enfin, le château-musée de Boulogne-sur-Mer possède un buste situé après l’accueil au premier palier d’accès aux collections permanentes.

Voir aussi

Modèle:Autres projets

Notes

Modèle:Références

Articles connexes

Liens externes

Bibliographie

  • Paillart Charles, "Frédéric Sauvage, sa vie, ses inventions", Paris E. Dentu, 1881, 280 p.
  • Bourne John, A treatise on the screw propeller, London, Brown Green & Longmans, 1855, 247 p.
  • Paris Edmond, Traité de l'hélice propulsive, Paris, Arthus Bertrand, 1855, 564 p.
  • Augustin-Normand Paul, La genèse de l'hélice propulsive, PAris, Académie de Marine, 1962, 118 p.

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