Françoise-Marie de Bourbon

{{#ifeq:||Un article de Ziki, l'encyclopédie libre.|Une page de Ziki, l'encyclopédie libre.}}

Modèle:Infobox Rôle monarchique

Françoise-Marie de Bourbon, dite « la Seconde Mademoiselle de Blois »<ref group="Note">La première Mademoiselle de Blois est Marie-Anne de Bourbon (1666-1739).</ref>, née le Modèle:Date de naissance, au château de Maintenon et morte le Modèle:Date de décès, au Palais-Royal, fille légitimée que Louis XIV eut secrètement avec la marquise de Montespan, elle fut duchesse de Chartres et duchesse d’Orléans par son mariage avec Philippe d’Orléans, futur régent.

Naissance

Elle fut légitimée en 1681, comme fille du seul roi Louis XIV ; sa mère étant une femme mariée, son nom ne fut pas mentionné. Elle ne fut pas aimée par sa mère qui, célèbre pour sa beauté, lui en voulait d’être laide<ref>Mémoires de Modèle:Mme de Caylus.</ref>. La marquise de Montespan connaissait d’ailleurs la disgrâce. Après une première séparation obtenue par l’aumônier de la cour (1675), puis une réconciliation dont Françoise-Marie et son frère, le comte de Toulouse, furent les fruits, la disgrâce fut consommée après l’Affaire des poisons. La légitimation des deux enfants peut être présentée comme le cadeau de rupture du roi.

D’ailleurs, la marquise de Maintenon qui avait élevé les précédents enfants naturels de la favorite refusa d’élever ces deux enfants issus non seulement du double adultère mais aussi du parjure. Ayant remplacé la marquise de Montespan dans le lit du roi, elle s’ingénia à réconcilier le souverain avec la reine. Elle remplaça bientôt la reine quand, après la mort de celle-ci, le roi l’épousa secrètement.

Mariage

Fichier:Françoise-Marie de Bourbon in 1700; Duchess of Chartres.jpg
La duchesse de Chartres par Gobert (1700).

Néanmoins, tout à sa volonté d’abaisser les grands du royaume, Louis XIV donna pour époux à Françoise-Marie, le Modèle:Date<ref>Archives des Yvelines, registres paroissiaux de Versailles (1080399 - BMS 1691-1692, page 125).</ref> dans la chappelle du château de Versailles, son neveu Philippe d’Orléans, duc de Chartres, futur Régent. Après la cérémonie un banquet fut offert dans la Galerie des Glaces, en présence de tous les princes et princesses du sang. Parmi les invités se trouvaient le roi exilé Jacques II d'Angleterre et sa femme ; cette dernière eut même l'honneur de donner à la nouvelle duchesse de Chartres son linge de lit.

Madame de Montespan, mère de la mariée, n'a même pas été invitée au mariage. Le Roi attribua à sa fille une dot énorme de deux millions de livres, qui ne suffit pas à vaincre les prétentions des Orléans, et particulièrement de la princesse palatine, scandalisée par cette mésalliance. De plus, pour convaincre son frère, Monsieur, d'accepter le mariage de son fils avec sa fille légitimée, le Roi chargea un des mignons de Monsieur, le marquis d'Effiat, d'user de son influence sur celui-ci.

Comme son nouveau mari était un petit-fils de France, Françoise-Marie s'éleva au rang de "petite-fille de France", recevant ainsi le titre d' "Altesse Royale". De plus, les jeunes mariés suivaient constamment le roi, partageant plusieurs moments privilégiés avec le monarque. Par exemple, ils dînaient souvent avec lui et avaient droit à des fauteuils en sa présence. En tant que nouvelle duchesse de Chartres, Françoise Marie devenait ainsi la deuxième puis en 1697, la troisième dame du royaume à la suite de l'arrivée de la duchesse de Bourgogne, épouse du petit-fils de Louis XIV, après cette dernière et sa belle-mère. Le mariage ne fut d’ailleurs pas heureux. Parlant de son futur époux, la jeune fille de 14 ans disait avec cynisme : Modèle:Citation. Quant au promis, il surnomma bientôt sa femme Madame Lucifer.

Ils eurent néanmoins huit enfants :

  1. N... d’Orléans, Mademoiselle de Valois (Modèle:DateModèle:Date) ;
  2. Marie-Louise-Élisabeth d'Orléans (Modèle:DateModèle:Date), épouse (1710) Charles, duc de Berry ;
  3. Adélaïde d’Orléans (Modèle:DateModèle:Date), Mademoiselle d’Orléans, abbesse de Chelles en 1719;
  4. Charlotte-Aglaé d’Orléans (Modèle:DateModèle:Date), Mademoiselle de Valois, épouse (1720) François III de Modène, duc de Modène ;
  5. Louis d’Orléans, duc de Chartres, puis duc d’Orléans (1723), surnommé « le Pieux » (Modèle:DateModèle:Date) ;
  6. Louise-Élisabeth d’Orléans (Modèle:DateModèle:Date), Mademoiselle de Montpensier, épouse (1723) Louis Ier, roi d’Espagne ;
  7. Philippine-Élisabeth d’Orléans (Modèle:DateModèle:Date), Mademoiselle de Beaujolais ;
  8. Louise d’Orléans (Modèle:DateModèle:Date), Mademoiselle de Chartres, épouse (1732) Louis-François de Bourbon-Conti, prince de Conti.

Certes, Philippe trompait son épouse, mais celle-ci, imbue de sa naissance « royale » ne s’en souciait pas plus que de ses enfants. Elle cherchait à compenser le « vice » de sa naissance en traitant son entourage avec hauteur, y compris sa jeune belle-sœur Élisabeth-Charlotte, future duchesse de Lorraine qu’elle voulait traiter « en servante ».

La cour

Fichier:Appartement des goulottes duchesse orléans.jpg
Distribution de l'appartement des Goulottes, occupée par la duchesse d'Orléans au rez-de-chaussée du château de Saint-Cloud.

En 1701, la mort de Monsieur la hissa au rang de seconde dame de la Cour, juste après la duchesse de Bourgogne. Plusieurs de ses contemporains dressent un portrait physique comme moral assez précis de la duchesse d'Orléans. Saint-Simon nous décrit ses traits :

"Madame la duchesse d’Orléans était grande et de tous points majestueuse; le teint, la gorge, les bras admirables, les yeux aussi ; la bouche assez bien avec de belles dents, un peu longues; des joues trop larges et trop pendantes qui la gâtaient , mais qui n’empêchaient pas la beauté. [...] Elle avait un parler gras si lent, si embarrassé, si difficile aux oreilles qui n’y étaient pas fort accoutumées, que ce défaut, qu’elle ne paraissait pourtant pas trouver tel, déparait extrêmement ce qu’elle disait."

De plus, sa belle-mère ajoute dans une lettre datant de 1693 que "Ma belle fille est une désagréable et méchante créature ; [...] son arrogance et sa mauvaise humeur sont insupportables, et sa figure est parfaitement déplaisante. Elle ressemble à un cul comme deux gouttes d'eau : elle est toute bistournée ; avec cela une affreuse prononciation comme si elle avait toujours la bouche pleine de bouillie, et une tête qui branle sans cesse."

Fichier:Франсуа Де Труа.jpg
Héra et son paon sous les traits de Françoise-Marie de Bourbon par François de Troy

C'est ainsi que l'Histoire ne retiendra d'elle qu'une image de femme orgueilleuse, dolente, paresseuse, qui passait son temps étendue sur son canapé, entourée de ses dames de compagnie, toutes laides et dociles qui ne pouvaient lui faire ombrage ni être des maîtresses potentielles de son mari. Cette réputation véhiculée par ses contemporains ancrent dans la mémoire collective une image de femme hautaine et orgueilleuse, « petite-fille de France jusque sur sa chaise percée », toujours selon Saint-Simon, effaçant ainsi la mécène et la bienfaitrice de tant d'œuvres.

Elle tenta auprès de son père puis de son mari durant la Régence, d'instaurer un ordre nouveau, celui "d'arrière-petits-fils de France". L'objectif étant de faire jouir ses enfants à cette distinction puisque le rang serait supérieur à celui des princes du sang, et ainsi de s'élever par là imperceptiblement elle-même à celui des fils et filles de France. Cette entreprise ne vit jamais le jour car ni son père, ni même son mari ne furent favorables à cette dernière, notamment en raison des protestations des autres princes et princesses du sang qui ne souhaitaient pas être rétrogradés dans la hiérarchie royale.

En sa qualité d'Altesse Royale, la princesse avait de fait de nombreuses résidences. En effet, La princesse avait un appartement à l'abbaye de Montmartre qu'elle conserva jusqu'en 1718 car dégoûtée de ce dernier "d'où elle ne voyoit que des toits, des minuties des religieuses pour des clefs et des passages". Elle acheta le château de Bagnolet en 1719, et y en fit un lieu immense et délicieux. C'est ainsi là-bas qu'elle y partagea la plus part de son temps quand elle n'était pas au château de Saint-Cloud ou au Palais-Royal.

Côté famille, sa sœur aînée, la duchesse de Bourbon, et elle se jalousaient. En 1710, elles se querellèrent à propos du mariage du duc de Berry, dernier fils du Grand Dauphin. Les deux duchesses avaient des filles à marier, mais la duchesse d’Orléans sut mettre dans son jeu la duchesse de Bourgogne et surtout Madame de Maintenon, épouse secrète du roi, de sorte que le duc de Berry épousa Marie-Louise-Élisabeth d'Orléans, fille aînée de la duchesse, laquelle en profita pour mener une vie de débauche n’épargnant aucune humiliation publique ou privée à sa mère.

D’ailleurs, les autres filles de la duchesse d’Orléans n’avaient pas non plus d’affection pour cette mère qui les avait toujours traitées avec indifférence. Mademoiselle de Valois devint la maîtresse du duc de Richelieu et, pour éviter le scandale, on la maria rapidement au duc de Modène. Il en était de même avec les autres filles, mal élevées et désagréables.

La Régence

En 1715, à la mort de Louis XIV, Philippe devint Régent de France pendant la minorité de Louis XV. Veuve à 19 ans, la duchesse de Berry affirme ses prétentions à être la première dame du royaume devant sa mère. Elle se fait attribuer le palais du Luxembourg où elle tient sa cour et se livre à de scandaleuses orgies. La santé délabrée par ses excès de bouche, ses coucheries et une série de grossesses clandestines, elle meurt le Modèle:Date-, des conséquences de sa vie dissolue. C'est ainsi que Françoise-Marie devint la première dame du royaume, l’équivalent d’une reine à la mort de cette dernière. Elle n’en bougea pas plus de son canapé, sauf pour quelques parties de campagne en son château de Bagnolet.

Fichier:Workshop of Pierre Gobert - Françoise-Marie de Bourbon - Versailles MV 3732.jpg
Françoise-Marie de Bourbon en costume de bal, un masque posé sur la table Pierre Gobert

En 1721, elle eut la joie de marier ses filles au prince des Asturies et à son frère, l’infant d’Espagne. En 1723, à la mort de son époux, elle se retira à Saint-Cloud.

Elle mourut le Modèle:Date au Palais-Royal à l'âge de 71 ans. La duchesse douarière d'Orléans fut inhumée, le 6 février suivant, dans la chapelle du couvent du prieuré de la Madeleine de Traisnel, comme elle l'avait ordonné par son testament.

L'avocat Barbier a relaté ses obsèques dans son journal : "Madame la duchesse d'Orléans, comme Altesse Royale, devait être enterrée à Basilique Saint-Denis, mais elle a demandé par son testament à être enterrée au Couvent de la Madeleine de Traisnel, faubourg Saint-Antoine, où elle avait un appartement, et où Mademoiselle d'Orléans, abbesse de Chelles, sa fille, a été enterrée; et beaucoup de simplicité dans sa pompe funèbre; cela a été exécuté". "A peine l'a-t-on vue pour le public dans son lit de parade. Les cours souveraines n'ont point été lui jeter de l'eau bénite. Point de tenture dans les cours du Palais-Royal, et jeudi 6, sur les cinq heures du soir, on l'a portée à la Madeleine de Trésnel.

Le cortège était simple: point de pauvres, une centaine de domestiques avec des flambeaux, ses gardes, ses Suisses, pages et gentilshommes, ses officiers à cheval, son corps dans un carrosse de deuil, deux autres: carrosses noirs pour les prêtres et ses premiers officiers, deux autres carrosses ordinaires pour ses femmes, et même ni son fils, le duc d'Orléans, ni son petit-fils, le duc de Chartres, le prince de Conti, son gendre, le duc de Penthièvre, son petit-gendre, aucuns princes ne suivaient en carrosse le convoi. A neuf heures du soir son coeur à été porté au Val-de Grâce." <ref>Journal de Barbier, Quatrième série (1743-1750), conforme au manuscrit autographe de l'auteur, Charpentier Libraire-Éditeur, 28 Quai de l'École, Paris, 1858.</ref>.

Notes et références

Notes

Modèle:Références

Références

Modèle:Références

Voir aussi

Modèle:Autres projets

Articles connexes

Liens externes

Modèle:Liens

Modèle:Palette Filles de France par mariage Modèle:Portail