Louis de Rouvroy de Saint-Simon
Modèle:Voir famille Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Écrivain
Louis de Rouvroy, duc de Saint-Simon, né le Modèle:Date de naissance- à Paris où il est mort le Modèle:Date de décès-, est duc, pair de France, courtisan et mémorialiste. Modèle:Citation, c'est un témoin essentiel de la fin du règne de Louis XIV et de la Régence.
Nostalgique d'un âge d'or de la monarchie, il se veut duc et pair professionnel, mais sa croyance en une Modèle:Citation est aussi l'affirmation d'une spiritualité. Théoricien de la hiérarchie sociale, il propose une vision intériorisée de l'inégalité qui trouve ses racines dans une très ancienne tradition. Imprécateur pugnace, irréductible, il prédit cependant la fin de la monarchie sous les coups de ceux qui veulent abattreModèle:SfnModèle:Citation, et dépeint la cour comme une esthétique de la norme aristocratique.
L’œuvre présente une grande diversité dans la composition de chaque texte, mais une grande cohérence dans la vision du mémorialiste et de l'historien d'un monde révolu, fantastique et obsédant. Pour sa culture de la parole, artiste et raffinée, sa liberté stylistique et sa subjectivité, Saint-Simon est considéré comme l'un des plus grands écrivains français du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle et ses Mémoires comme un monument de la littérature française.
Michelet exprime la séduction et la résistance que la vie, l'idéologie et l'œuvre de Saint-Simon peuvent inspirer : Modèle:Citation.
Biographie
Origines et jeunesse
Lignage
Louis de Rouvroy de Saint-Simon est le fils de Claude Rouvroy, 1er duc de Saint-Simon, lieutenant général des armées du Roi, gouverneur de Meulan, bailli et gouverneur de Senlis, grand louvetier de France, premier gentilhomme de la chambre du Roi, chevalier des ordres du Roi, et de sa seconde épouse, Charlotte de L'Aubespine, marquise de Ruffec. Il est le petit-fils de Louis de Rouvroy de Saint-Simon, gouverneur et bailli de Senlis, et de Denise de La Fontaine ; celui de François de L'aubespine, marquis de Châteauneuf, lieutenant général des armées du Roi, et d'Eléonore de Volvire, marquise de Ruffec<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.
Modèle:Citation. Selon le duc, les origines de sa famille sont dans le Vermandois depuis le Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, mais le mariage fondateur de sa maison est celui de Marguerite de Saint-Simon qui épouse Matthieu de Rouvroy, dit le Borgne, en 1333.
Sa branche familiale est un duché-pairie, mais depuis seulement quarante ansModèle:Sfn, créé par Modèle:Louis XIII, et la profondeur de sa généalogie, l'ancienneté de sa noblesse, compensent cette promotion relativement récente. Le duc Claude, père du mémorialiste, garde une reconnaissance profonde pour ce roi et éduque son fils Louis dans la vénération de Louis le Juste.
Des études récentes de la généalogie de Louis révèlent d'autres parentés inattendues mais significatives dans sa biographie : parenté « sauvage » entre sa mère et « la Scarron », et cousinage de Louis et de FénelonModèle:Sfn.
Naissance
Modèle:Exergue François-Régis Bastide suggère que l'Modèle:Citation
Saint-Simon passe bien d'autres détails sous silence, à commencer par son lieu de naissance, à l'hôtel Selvois, rue des Saints-PèresModèle:Sfn Modèle:Incise. Le prénom donné au Modèle:Citation traduit également un point prestigieux entourant sa naissance : le Modèle:Date-, Louis est baptisé dans la chapelle de VersaillesModèle:Sfn, Modèle:Citation.
Les Mémoires et surtout la Note sur la Maison de Saint-Simon laissent deviner, en revanche, les enjeux liés à cette naissance en plaçant le héros dans un Modèle:Citation. Claude de Rouvroy, né en 1607Modèle:Sfn et devenu duc et pair en Modèle:Date-Modèle:Sfn, grâce à la faveur de Louis XIIIModèle:Sfn, avait épousé en secondes noces Charlotte de L'Aubespine le Modèle:Date-Modèle:Sfn. Les deux parents de Louis sont donc relativement âgés lorsqu'il vient au monde : le duc Claude a presque Modèle:Nobr, et son épouse en a Modèle:NobrModèle:Sfn.
Du premier mariage de son père, le Modèle:Date-Modèle:Sfn, avec Diane Henriette de Budos, décédée en 1670, Saint-Simon a une demi-sœur prénommée Marie-Gabrielle. Née le Modèle:Date-, elle a vingt-huit ans de plus que luiModèle:Sfn. Il naît ainsi dans une solitude entière, par Modèle:Citation, qu'il ressent comme un malheur.
Éducation
L'enfance de Saint-Simon est mal connue. Le mémorialiste résume lui-même ses années de formation en une phrase tranchante : Modèle:Citation. Modèle:Citation considère François-Régis Bastide, où Modèle:Citation est d'aller tous les ans à Saint-Denis, le Modèle:Nobr, pour le service en l'honneur de Louis le Juste Modèle:Incise Le jeune garçon, titré vidame de ChartresModèle:Sfn, assiste également avec son père à des obsèques royales et princières : Modèle:Citation.
L'enfant reçoit de sa mère une éducation austère et solitaire, qu'il décrit comme Modèle:Citation. Tout en étudiant le latin et les sciences avec un gouverneur et un précepteur disciple de MalebrancheModèle:Sfn, Saint-Simon se considère Modèle:Citation. Dans le même temps, son père lui enseigne la généalogie et les alliances des grandes familles, l'étiquette de cour et les divers rangs de préséance au parlement, qui définissent une grande part de sa personnalitéModèle:Sfn. La pairie que lui transmettra son père se double d'une véritable dévotion à l'égard de celui qui fut à l'origine de l'érection de la duché-pairie de Saint-Simon, Louis XIII, dit le Juste, parce qu'il avait su respecter "les lois les plus saintes et les plus inviolables" du royaume. Parmi les rares faits notables de cette Modèle:Citation, il faut citer les visites, et les séjours durant la quinzaine de Pâques, qu'il fait régulièrement au monastère de La Trappe. Ce monastère est proche du château familial de La Ferté-Vidame, et l'abbé de Rancé, qui est un ami de son père, sera considéré par Saint-Simon comme son père spirituel : Modèle:Citation.
Ainsi, Modèle:Citation, selon François-Régis Bastide : Modèle:Citation. Il est remarquable, en effet, que le seul souvenir d'enfance de l'écrivain s'articule autour d'un rire sous cape, à propos du chevalier d'Aubigné, frère de Madame de Maintenon. Yves Coirault relève comme Modèle:Citation : ce souvenir a probablement contribué à la vocation du futur mémorialiste et à son goût pour les portraits littéraires.
Autoportrait
Saint-Simon refuse explicitement de se décrire par son caractère, en parlant de lui-même : Modèle:Citation.
Delphine de Garidel a rassembléModèle:Sfn les traits, épars dans les Mémoires, qui permettent d'esquisser un autoportrait de Saint-Simon, au moins le masque qu'il désire présenter. Il se dit ainsi petit et délicat, d'une figure peu avantageuse. Peu doué pour l'arithmétique (ce qui expliquerait sa défiance plus tard du monde de la finance), il avoue une froideur pour les lettres ; pudique (Modèle:Citation), moral (Modèle:Citation) et sensible.
Dans les Mémoires, d'autres personnages évoquent la personnalité de l'auteurModèle:Sfn, capable aussi de haine et de méchanceté. En premier lieu Louis XIV lui-même, qui le souligne par ces mots Modèle:Citation et il apparaît à ses contemporains effectivement comme un homme Modèle:Citation. Ce trait de caractère est confirmé par le duc de Luynes dans une correspondance : Modèle:Citation, et finalement par Saint-Simon lui-même qui reconnaît avoir Modèle:Citation. Une certaine perversité lui donne la satisfaction d'aller annoncer lui-même la défaite des bâtards à leur sœur la duchesse d'Orléans, ou l'exil de Jérôme de Pontchartrain à son père, après avoir contribué à leur disgrâce. Sa ténacité dans ses obsessions et ses haines est soulignée par le duc d'Orléans.
Le contenu de sa bibliothèque (6233 ouvrages recensés à sa mortModèle:Sfn) complète le portrait par des indications sur ses centres d'intérêt et ses recherches intellectuelles. On y trouve en particulier des livres de généalogie, abondantsModèle:Sfn, des biographies de premiers ministresModèle:Sfn, des traités d'architectureModèle:Sfn, des traités de nécromancie, sur la cabale ou l'occultismeModèle:Sfn, et des ouvrages pieux de la TrappeModèle:Sfn, ou les ouvrages de Baltasar GraciánModèle:Sfn.
Prémices du courtisan mémorialiste
Un ami d'enfance
Modèle:Exergue Philippe d'Orléans, futur régent, est né le Modèle:Date-Modèle:Sfn. Saint-Simon est donc Modèle:Citation. La relation nouée entre les deux jeunes garçons devient Modèle:Citation, que les Mémoires ne vont pas au-delà de 1723, lorsque le Régent meurtModèle:Sfn.
Si elle ne va pas jusqu'à la camaraderie Modèle:Incise cette amitié devient complice dans les cabales où l'un et l'autre se trouvent mêlésModèle:Sfn, inquiète des faux pas de préséance que le prince pourrait faireModèle:Sfn, affectueuse et réciproque, lorsque le duc et pair est tenté de se retirerModèle:Sfn.
Surtout, la fidélité de Saint-Simon envers Philippe d'Orléans est inébranlable, même dans les pires moments de sa défaveur auprès de Louis XIVModèle:Sfn. S'ils se brouillent parfois Modèle:Incise c'est Modèle:Citation, à tel point que François-Régis Bastide y voit Modèle:Citation, en 1715.
Un premier texte fondateur
La princesse Marie-Anne de Bavière, épouse du grand Dauphin, meurt le Modèle:Date-. Saint-Simon donne une relation de ses funérailles, Modèle:Citation, dont le titre est déjà significatif : Modèle:Citation.
Dans ce texte, Modèle:Citation, composé en manière de remerciement Modèle:Incise Saint-Simon remarque une foule de détails de préséanceModèle:Note et François-Régis Bastide le souligne : Modèle:Citation. De cette première esquisse aux grands tableaux de cour des Mémoires, Saint-Simon conserve Modèle:Citation où se trouve même une définition de la révérence . Modèle:Encadré texte
La hiérarchie, son caractère sacré, constituent le fondement de l'idéologie de Saint-Simon, et Emmanuel Le Roy Ladurie rappelle que Modèle:Citation.
Une épouse du plus excellent conseil
Modèle:Exergue En 1694, fils unique, il est pressé par sa mère de se marier, et il demande au duc de Beauvilliers la main de l'aînée ou de la troisième de ses huit filles; le mariage ne put se faire ("j'allai chercher à me consoler à la Trappe"), mais cette démarche est le début de Modèle:Citation entre les deux ducs.
Le Modèle:Date-, il épouse Modèle:CitationModèle:Sfn, qui le commanda pendant les campagnes du Rhin et dont la mère, née Frémont, vient d’une famille roturière et fournit une dot importante. Sa vie durant, son épouse fera preuve d'incomparables vertus par Modèle:Citation.
Le couple reste très uni par Modèle:Citation, jusqu'à la mort de Marie-Gabrielle. Leur mariage, bien qu'arrangé comme le veut l’époque, fait de Saint-Simon Modèle:CitationModèle:Sfn. Les finances Modèle:Citation, le duc en laisse le soin à son épouse, qui le soutient également dans ses périodes de doute, ce qui fait dire au duc : Modèle:Citation
Le Modèle:Date- naît sa première fille, Charlotte. Cette naissance est suivie de celles des deux fils de Saint-Simon, Jacques-Louis le Modèle:Date- et Armand le Modèle:Date-.
Carrière militaire
L'éducation de Saint-Simon ne néglige pas les exercices physiques, équitation et escrime, et il manifeste le désir de servir à l’armée. En 1691, alors qu’il a Modèle:Nobr, son père, déjà âgé (il a Modèle:Nobr), qui s'est installé dans un modeste hôtel particulier de Versailles, intrigue à la Cour pour le faire entrer dans les mousquetaires gris. Emmanuel Le Roy Ladurie remarque qu'il terminera sa carrière militaire peu après que son père, décédé, n'est plus là Modèle:Citation.
Il est présenté à Louis XIV par l'entremise du chirurgien du roi, ami de Claude de Rouvroy ; le roi le Modèle:Citation<ref group=S>Mémoires de Saint-Simon sur wikisource.org</ref>, mais accepte son entrée chez les mousquetaires gris. Il participe ainsi comme chef de bataillon en 1692 au siège de Namur puis en 1693 à la bataille de Neerwinden. Peu de temps après, Louis achète le Royal-Carabiniers grâce à son ami le duc de Beauvilliers, et devient mestre de campModèle:Sfn. En 1697, il participe à une expédition en Alsace sous le commandement du maréchal de Choiseul. C’est son dernier séjour aux armées : il supporte de plus en plus mal l’obligation qui lui est faite de passer deux mois par an avec son régiment. Le sien est réformé, il n’est plus que « mestre de camp à la suite », sous les ordres d’un simple gentilhomme.
Ses responsabilités militaires passent au second plan face à la charge de la duché-pairie (voir Pairie de France (Ancien Régime)), après la mort de son père Claude de Rouvroy de Saint-Simon en Modèle:Date-. En 1702, alors qu’il néglige son régiment pour la vie de cour, Louis se voit dépassé pour une promotion par des officiers plus récents que lui dans leur grade. Parmi eux, le comte d’Ayen, futur duc de Noailles, qui est ensuite, sa vie durant, l’ennemi juré du duc (Modèle:Citation, déclare ce dernier dans les Mémoires). Devant ce qu’il considère comme une injustice flagrante, Saint-Simon quitte l’armée prétextant des raisons de santé et devient un courtisan assidu à VersaillesModèle:Sfn, mais Louis XIV lui tient longtemps rigueur de cette défection.
D'après la relation qu'il en donne lui-même, ses neuf années au service du roi et ses exploits militaires se limitent, en dehors de quelques actions mineures, à Modèle:Citation. Cette activité mondaine constitue cependant un excellent poste d'observation qui lui fournit, pour ses Mémoires, de nombreux récits de sièges et de batailles. Il s'estime cependant bon serviteur du Roi, ayant Modèle:Citation, alors que Modèle:Citation, avec l'image d'un Modèle:Citation.
Courtisan à Versailles
Emmanuel Le Roy Ladurie estime que Saint-Simon a toute sa vie une position ambiguë vis-à-vis de la cour, Modèle:Citation. En effet, sa présence à la cour marque sa dépendance par rapport à la faveur royale, mais son éloignement de la cour risquerait de laisser dévaluer son rang de duc et pair, ou de provoquer la disgrâce Modèle:Note.
Saint-Simon est devenu à 18 ans duc et pair, à la mort de son père le Modèle:Date-. Son activité de courtisan commence en 1702 lorsqu'il quitte le service à l'armée, et se termine en 1723 après la mort de Philippe d'Orléans.
Un observatoire de la cour
Modèle:Exergue Selon Emmanuel Le Roy Ladurie, l'infrastructure matérielle du château de Versailles, et l'attribution des appartements, pourrait être lue avec l'idéologie de Saint-Simon, d'un point de vue sociologique, avec sa Modèle:Citation.
Outre son domaine de La Ferté, son père ayant acheté un hôtel particulier à Versailles, Saint-Simon noue des amitiés solides au sein de la Cour et, en 1702, il obtient un appartement pour lui et sa femme au château de Versailles : c’est l’ancien appartement du maréchal de Lorges, son beau-père, dans l’aile nord. En 1709, il perd son logement mais Pontchartrain lui en prête un autre, situé au deuxième étage de l’aile droite des ministres, puis en 1710, Saint-Simon Modèle:Incise obtient un grand appartement, attribué auparavant à la duchesse Sforza et à la duchesse d'AntinModèle:Note.
Il dispose ainsi d'un appartement au château de Versailles jusqu'à sa mort, et le Régent mettra également à disposition le château de Meudon pendant quelques années. Il possède aussi un hôtel particulier à Paris. Ces hôtels et hébergements permettent à Saint-Simon de participer très activement à la vie de la société de Cour, et d'observer sans cesse Modèle:Citation. Il consignera ces observations dans ses Mémoires, sous forme de portraits, de confidences, d'entretiens, d'anecdotes et mots d'esprit, Modèle:Citation, mais il observe aussi Modèle:Citation.
La carrière de courtisan
A Versailles, Saint-Simon mène la vie d'un courtisan, participant aux intrigues qui animent la vie de la Cour, aux querelles de préséance, de rang, à la recherche de faveurs, Modèle:Citation : croix de Saint-Louis, justaucorps à brevet, grandes entréesModèle:Sfn, et surtout le logement au château. Dans les Mémoires, il se pose comme Modèle:Citation : il participe aux cabales et tente d'en monter une, mais se révèle cependant meilleur dans l'analyse que dans la machinationModèle:Sfn.
Il est témoin des grandes questions qui animent la cour (bulle Unigenitus, quiétisme, succession d'Espagne, jansénisme, système de Law…), produit des textes politiques, qui restent parfois anonymes (Projet de gouvernement, plusieurs mémoires…), multiplie les entretiens. Il participe ainsi à l'intense vie intellectuelle qui anime la société de cour, pour diffuser ses idées sur l'organisation politique de la monarchie.
Dans ses Mémoires, il déplore à tort ou à raison des périodes de disgrâce. Le Roy Ladurie attribue ces jérémiades à Modèle:Citation, et Saint-Simon rapporte en effet les efforts de sa mère pour Modèle:Citation. Il jouit cependant d'amitiés fortes à la Cour, et Louis XIV lui manifeste parfois estime et amitié. Les périodes de doute ne durent donc jamais, et Modèle:Citation.
Il est ainsi à la cour une sorte de personnage, et ayant acquis une certaine importance pendant la Régence, devient même Modèle:Citation ce qui constitue l'indice d'une percée, si médiocre soit-elle, sur la scène politiqueModèle:Sfn.
Influence et combats politiques
Malgré une activité politique constante, par ses textes, son influence et les fonctions qu'il a occupées sous la Régence, Saint-Simon échoue à influer sur les décisions politiques, et son rôle peut paraître aujourd'hui limité en la matière. Dans ses Mémoires, il se dépeint d'ailleurs en héros d'une mission impossible dans une cour corrompueModèle:Sfn.
Dignité des ducs et pairs
Au Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, la duché-pairie était devenue une dignité vide aux yeux de Saint-Simon, sans autre fonction qu'incarner un idéal socialModèle:Sfn. Il a d'autant plus souffert de ce vide qu'il n'a jamais exercé de hautes fonctions militaires ou de gouvernement. Toute sa vie, Modèle:Citation, Saint-Simon se bat pour maintenir la dignité et les prérogatives de cette catégorie, à laquelle il appartient et qu'il considère, et tente de faire reconnaître, comme intermédiaire entre la famille royale et la noblesseModèle:Note.
Placée en tenaille, elle a besoin Modèle:Citation. En effet, le danger vient d'en haut de la hiérarchie, avec les bâtards qui font reculer d'un rang les ducs et pairs en obtenant en Modèle:Date- une place intermédiaire entre la famille royale et les ducs et pairs, mais le danger vient aussi de la plus petite noblesse, qui peut s'allier aux bâtards, par exemple dans l'« affaire du bonnet » en 1716.
Le danger est présent à l'intérieur même de la catégorie des pairs : Modèle:Citation. Saint-Simon prend même Modèle:Citation l'ordre des cardinaux, qu'il combat pourtant pour son caractère ultramontain, qu'il jalouse pour les Modèle:Citation, malheureusement Modèle:Citation (Richelieu, Mazarin, Dubois, Fleury…), mais dont il envie leur Modèle:CitationModèle:Note.
Le combat de Saint-Simon n'est pas seulement intéressé, pour le maintien des avantages afférents à son rang, mais répond aussi à sa conviction qu'Modèle:Citation. Emmanuel Le Roy LadurieModèle:Sfn et Yves CoiraultModèle:Sfn s'accordent pour estimer que cette prophétie de la fin de la monarchie n'est pas une anticipation par Saint-Simon de la Révolution, mais qu'elle exprime sa conviction que la monarchie repose sur le socle de cette hiérarchie divine. La monarchie est entrée, à ses yeux, dans une lente agonie et ne peut survivre longtemps à ce travail de sape qui la ronge, entrepris par Mazarin pour Modèle:CitationModèle:Note.
Saint-Simon est cependant conscient, après son éloignement de la cour en 1723, de l'échec de sa lutte pour la défense de la dignité des ducs et pairs. En 1728, il écrit au cardinal Fleury Modèle:CitationModèle:Sfn.
- → Affaire du bonnet : mémoire à propos d'une question de préséance opposant les ducs et pairs au président du Parlement<ref group=M>Modèle:Chapitre</ref>
La diplomatie de l'esprit
Modèle:Exergue La société dans laquelle vit Saint-Simon est dominée, en Modèle:Citation, par la catégorie intellectuelle de l'esprit comme unité de mesure de toute valeur humaine et socialeModèle:Sfn. De nombreux portraits font référence à l'esprit du personnage dépeint, pour en souligner l'absence ou vanter son charme. Cet esprit Modèle:Citation se traduit par l'intense activité intellectuelle, politique et littéraire, dont Versailles et Paris sont le siège au Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, et dans laquelle Saint-Simon s'inscrit par ses entretiens et ses écrits. Marc Fumaroli la nomme Modèle:Citation, elle est cet effort de compromis entre passions et intérêts opposés, par la conversation et l'écriture, à l'intérieur des cours.
Pour le chrétien, Modèle:Citation de les éclairer Modèle:Citation, alors Modèle:Citation. Il doit travailler tenacement, par ces voies de « la diplomatie de l'esprit » qui lui sont laissées (les entretiens, les notes et mémoires), à combler l'abîme qui s'est creusé, par l'aveuglement du roi, entre le royaume tel qu'il peut et doit être, l'idée, l'image, la finalité essentielle du royaume, et la monarchie dévoyée par la raison d'étatModèle:Sfn.
Par ses entretiens politiques avec le duc de Bourgogne, puis avec le Régent, par ses textes didactiques (notes, mémoires), Saint-Simon contribue comme Modèle:Citation. Entre 1710 et 1714, le duc écrit ainsi de nombreux mémoires et textes politiques, par exemple les Vues sur l'avenir de la France ou le Projet de rétablissement du royaume de France.
- → Mémoire sur une tenue d'états généraux : Saint-Simon rédige ses propositions à la demande du Régent<ref group=M>Modèle:Chapitre</ref>
Auprès du duc de Bourgogne
Modèle:Exergue Saint-Simon est partisan et ami du petit-fils de Louis XIV, le duc de Bourgogne, second sur la liste de succession. Fénelon, avant sa disgrâce, avait été son précepteur et Modèle:Citation. Il avait également constitué autour du prince un petit groupe de ducs vertueux (Chârost, Beauvilliers, Chevreuse) et amis de Saint-Simon. À la mort de Monseigneur, en 1711, c'est lui qui devient le Dauphin, et Saint-Simon espère alors accéder à un avant-règne pour promouvoir ses idées.
Le soutien public apporté au cardinal de Noailles, soupçonné de jansénisme, avait mis Saint-Simon dans une situation difficile. Mais, dans la perspective d'accéder au pouvoir avec l'appui du nouveau Dauphin, Saint-Simon obtient de lui des audiences privées où ils abordent tous les sujets. Si l'on en croit le duc, le futur roi approuve ses vues en tout, particulièrement sur le principal combat de Saint-Simon, celui de la dignité des ducs et pairs : Modèle:Citation.
Mais en 1712, le duc de Bourgogne meurt à son tour, en même temps que son épouse et leur fils aîné. L'espoir de Saint-Simon est ruiné. À ce point des Mémoires, l'émotion lui fait seulement écrire : Modèle:Citation. Il écrit alors les Projets de gouvernement résolus par Mgr le duc de Bourgogne dauphin, après y avoir mûrement pensé, qui sont probablement le résultat de ces entretiens, et dont le destinataire et la diffusion nous sont inconnus. Les idées sont cependant essentiellement les siennes.
L'annonce de la mort du Grand Dauphin et le spectacle de son palais de Meudon, la nuit de sa mort, donnent une page célèbre des MémoiresModèle:Note.
- → Mort de Monseigneur - Spectacle de Versailles - Plaisir de Saint-Simon<ref group=M>Modèle:Chapitre</ref>
- → Entretien avec le Dauphin<ref group=M>Modèle:Chapitre</ref>
La lutte contre les monstres
Modèle:Exergue Modèle:Encadré texte
Saint-Simon nomme quatre personnages les « monstres », qu'il fait profession de haïr et combat : le duc de Noailles, le duc du Maine, Pontchartrain et l'abbé DuboisModèle:Sfn. Sa haine correspond à des oppositions politiques, mais aussi à des ressentiments personnels.
Le duc et pair poursuit les monstres de sa vindicte avec plus ou moins de succès : il paraît impuissant contre Dubois, évince Pontchartrain, triomphe contre le duc de Noailles et le duc du Maine. Georges Poisson indique qu'il nous donne souvent des exemples de « sadisme »Modèle:Sfn dans ces occasions, au moins dans le récit qu'il en fait dans les Mémoires. Souvent partial, injuste, voire méchant, il noircit sans nuances le portrait de ces hommesModèle:Sfn.
- L'abbé (puis cardinal) Dubois, ministre d'origine roturière. Dubois est anglophile et jésuitophile, cardinal et premier ministre, ce qui suffit largement à le faire considérer comme un ennemi intime par le duc et pair. Saint-Simon ne peut cependant s'opposer à son ascension auprès du Régent, qui apprécie en particulier sa politique étrangère, alors que Saint-Simon n'en comprend pas les subtilités. Le cardinal doit cependant accepter la nomination du duc pour l'ambassade d'Espagne, ce qui place le duc sous sa dépendance politique et financière. Saint-Simon est ainsi contraint de s'humilier en quémandant de Dubois ses instructions et ses gratifications monétaires, dans des lettres pleines de respect. De retour d'Espagne, ruiné, il est devenu quémandeur du cardinal, et ne digère pas cette dernière couleuvre. Le petit duc se venge du cardinal dans ses Mémoires en salissant exagérément sa mémoireModèle:Sfn.
- → Portrait au vitriol du cardinal Dubois<ref name=MCDUBOIS group=M/>
- → Lettre pleine de révérence au cardinal, à mettre en perspective du portrait<ref group=M name=DUBOIS/>
- Le duc du Maine, l'aîné des bâtards. Issus de la faiblesse du roi pour les femmes, les bâtards sont le malheur du royaume, ces Modèle:Citation. L'aîné, le duc du Maine, est de plus Modèle:Citation en aidant Madame de Maintenon à se débarrasser de Madame de Montespan. Louis XIV a légitimé les bâtards, ce qui leur donne l'espoir de succéder au Roi et ajoute à la haine qu'éprouve à leur égard Saint-Simon. Le duc et pair a l'immense satisfaction de participer activement à la chute du duc du Maine en conseillant le Régent dans cette manœuvre, puis d'annoncer lui-même cette victoire à sa sœur, la duchesse d'Orléans.
- → Portrait du duc du Maine et de sa femme<ref group=M>Modèle:Chapitre</ref>
- Le duc de Noailles, la jalousie. Maréchal mais piètre stratège et médiocre politique, Noailles ne semble pas avoir de torts importants à l'encontre de Saint-Simon, qui le fait d'ailleurs nommer au Conseil des Finances au début de la Régence, peut-être pour le perdre dans cette fonction périlleuse en raison de la situation budgétaire. C'est finalement Dubois qui éloigne Noailles du pouvoir, à la satisfaction du duc. On comprend mal la raison de la haine tenace que le duc manifeste constamment à son égard : Modèle:Citation. Georges Poisson suggère une jalousie à l'encontre d'un homme réputé pour sa prestance et qui, maréchal et ministre, réussit partout où Saint-Simon a échouéModèle:Sfn. Noailles est ainsi promu dans l'ordre du Saint-Esprit quatre ans avant Saint-Simon à la grande surprise de celui-ciModèle:Sfn.
- → Portrait à charge du duc de Noailles<ref group=M>Modèle:Chapitre</ref>
- Jérôme de Pontchartrain, le camarade d'enfance. Louis et Jérôme sont liés depuis de longues années, car Modèle:Citation. Mais en 1713, un banal conflit de compétences survient entre Jérôme, ministre de la Marine, et Louis, gouverneur de la forteresse de Blaye. Saint-Simon est finalement désavoué par Louis XIV à la demande de PontchartrainModèle:Sfn. Il en garde une haine profonde, jure de tout sacrifier à Modèle:Citation et parvient à l'évincer du Conseil de Régence. Georges Poisson formule l'hypothèse que la détestation par le duc et pair de son ancien ami trouve son origine dans le fait qu'ils ont de nombreux points de ressemblanceModèle:Sfn, mais Pontchartrain est secrétaire d'État quand Saint-Simon demeure dans son « néant » : Modèle:Citation. Il prend sa revanche en annonçant lui-même sa victoire au père de Jérôme.
- → Portrait à charge de Jérôme de Pontchartrain<ref group=M>Modèle:Chapitre</ref>
Fonctions politiques
Louis XIV a exclu de son conseil les princes et les ducs et a choisi des secrétaires d'État roturiers : Modèle:Citation. Ces ministres, situés très en dessous des grands seigneurs, cherchent à acquérir un statut comparable et Saint-Simon souligne, pour la dénoncer, la discordance entre l'organisation statutaire des rangs, marquée par les symboles, et d'autre part le pouvoir réel. Ce fossé se comble partiellement sous [[Louis XV|Modèle:Louis XV]], mais Saint-Simon reste exclu des charges de gouvernement.
Pendant la Régence, il exerce une fonction de conseil pendant les premières années, mais, paradoxalement, refuse de manière systématique les fonctions de responsabilité que lui propose Philippe d'Orléans : les Finances, la présidence du Conseil des Affaires du dedans, les Sceaux, les postes de premier gentilhomme de la Chambre et de gouverneur du RoiModèle:Sfn.
Conseil de régence
Après la mort de Louis XIV, la cour Modèle:Citation, le régent Philippe d'Orléans se trouve politiquement isolé, et fait appel à des hommes de talent, dont son ami Saint-Simon qui avait été mentionné par Fénelon parmi les seigneurs sur lesquels Modèle:Citation pour constituer un Conseil de RégenceModèle:Note. Pourtant, Patrick Dandrey souligne la contradiction entre l'inspiration libérale qui animera la Régence et le monarchisme nostalgique de Saint-SimonModèle:Sfn.
Le duc perd donc son poste d'observation à la cour mais arrive aux affaires, il devient un membre influent et actif du groupe au pouvoirModèle:Sfn. La Régence, d'inspiration libérale, débute à l'automne 1715.
À cette époque qui suit la mort du Roi, les réflexions politiques représentent Modèle:Citation. Saint-Simon conseille le Régent, en particulier pour l'organisation de la polysinodieModèle:Sfn qu'il avait déjà proposée avant même la mort de Louis XIV. Ce système remplace le gouvernement des secrétaires d'État, qu'il abhorre, par une série de conseils où les aristocrates et les grands seigneurs auraient les premières places dans la recherche d'un consensus des classes dirigeantes, c'est-à-dire l'aristocratieModèle:Sfn.
Philippe d'Orléans accepte certaines de ses idées, en récuse d'autres Modèle:Citation. Saint-Simon épuise ainsi son crédit politique dans l'« affaire du bonnet », où il échoue faute de soutien du Régent sur une question somme toute mineure de préséance des ducs et pairs au Parlement. Il organise par contre avec succès l'éviction, le Modèle:Date- par Philippe d'Orléans, des bâtards hors de l'ordre de la succession, et l'éducation du petit Louis XV est retirée au bâtard duc du Maine : Saint-Simon, organisateur de la débâcle de ses ennemis, pense mourir de joieModèle:Sfn.
Grand propriétaire foncier, c'est avec l'esprit de l'ancienne noblesse terrienne que Saint-Simon réfléchit en matière économique, et, pour les Finances, il a une image plutôt positive de Law, dont les réformes ruinent surtout les rentiers. Mais il se considère incompétent en cette matière, et lorsque le Régent lui propose de présider le conseil des Finances, il juge plus prudent de se tenir éloigné de ces questions, difficiles dans le contexte budgétaire de la Régence. Il refuse donc cette fonction risquée, qu’il propose (peut-être perfidement) de confier à un de ses ennemis jurés, le duc de Noailles.
La polysinodie est mise en place, mais réunit plus de gens de robe que de grands seigneurs, et ne dure que peu de temps. Il s'implique dans la politique étrangère davantage que dans les finances, mais Emmanuel Le Roy Ladurie estime qu'il n'a Modèle:Citation.
Il tente d'utiliser son influence dans les nominations au sommet de l'État, mais est finalement peu écouté dans ses propositions hostiles aux parlementaires ou aux jésuites.
Cependant, la polysinodie est rapidement discréditée, et le duc est de plus en plus supplanté par le cardinal Dubois, ancien précepteur du Régent et futur Premier ministre. Mais Philippe d’Orléans lui conserve son amitié et lui prête même en 1719 le château de Meudon, honneur considérable, suivi de plusieurs propositions de postes que Saint-Simon refuse sous des prétextes divers.
Pendant cette Régence, il fait preuve d'un génie finalement plus littéraire que politique, se montre peu apte aux manœuvres politiques, et Philippe d'Orléans ne lui accorde jamais l'importance que lui-même s'attribue dans ses MémoiresModèle:Sfn. Il n'a probablement pas compris grand-chose à la politique que le Régent mène avec DuboisModèle:Sfn, et, bien que philippien fidèle, il est Modèle:Citation à son retour de l'ambassade d'Espagne.
La mort du Régent en 1723 met fin à une Modèle:Citation. Et, paraphrasant le duc lui-même, Modèle:CitationModèle:Note
Ambassade en Espagne
Modèle:Exergue En 1706, son nom avait été proposé pour le poste d'ambassadeur à Rome, en remplacement du cardinal de Janson. Mais, au dernier moment, une promotion de cardinaux ayant été faite, Louis XIV avait décidé d’envoyer plutôt le tout nouveau cardinal de La Trémoille.
En 1721, le Régent son ami lui révèle deux projets d'union croisés, entre l'infante d'Espagne et le jeune Modèle:Louis XV, et entre sa propre fille et le prince des Asturies. Saint-Simon lui demande aussitôt de l'envoyer comme ambassadeur extraordinaire faire la demande solennelle du premier mariage et en signer le contrat. Le duc admire la cour d'Espagne pour son immobilité Modèle:Citation, son deuil perpétuel et sa piété immuableModèle:Sfn, mais le motif de sa décision subite est ailleurs : il supplie le Régent d'intercéder auprès de [[Philippe V (roi d'Espagne)|Modèle:Philippe V]] pour qu'en récompense la grandesse soit attribuée à son second fils, Armand Jean, marquis de Ruffec (la grandesse offrant en France tous les honneurs accordés aux ducs français). Le Régent accepteModèle:Sfn.
Le cardinal Dubois est contraint d'accepter la nomination de Saint-Simon, mais espère ainsi ruiner le duc sous le coût financier des frais énormes de cette ambassadeModèle:Sfn. C'est le cardinal qui donne au duc et pair ses instructions, et le duc s'exécute avec beaucoup de déférenceModèle:Sfn, tout en déjouant les pièges dont il se dit convaincu que Dubois lui tend dans l'exécution de l'ambassade : Modèle:Citation
Cet épisode doré est son chant du cygne. Il revient Grand d'Espagne, conjointement avec son second filsModèle:Sfn, mais ruiné : le terme de son séjour est Modèle:Citation et il le fait savoir au cardinal Dubois. Emmanuel Le Roy Ladurie évalue ses frais de déplacement à Modèle:Nombre, soit près d'un tiers de la fortune du ducModèle:Sfn.
- → Lettre pleine de déférence au « monstre » Dubois<ref group=M name=DUBOIS>Modèle:Chapitre</ref>
- → Analyse par Saint-Simon de la psychologie du couple royal espagnol, de leurs attentes, et du comportement de la jeune reine de treize ans, juste mariée<ref group=M>Modèle:Chapitre</ref>
Retraite du monde
Le désengagement
Modèle:Exergue En Modèle:Date-, quand il rentre de son ambassade d'Espagne, Dubois est nommé Premier ministre. Modèle:Citation. En 1723, la mort du Régent le prive de son dernier ami et lui fait perdre tout accès au pouvoir. Il apprend de personnes « haut placées à la cour » qu'il y est maintenant persona non grataModèle:Sfn.
Il partage alors son temps entre son château de la Ferté-Vidame, où il mène une vie de gentilhomme campagnard, et son hôtel particulier à Paris, au Modèle:N° du boulevard Saint-Germain puis rue du Cherche-Midi, enfin au 102 de la rue de GrenelleModèle:Sfn,Modèle:Sfn . Les vingt ou vingt-cinq lieues séparant La Ferté de Versailles et de Paris ne représentent guère qu'une journée en chaise de posteModèle:Sfn, et cette proximité relative lui permet d'apparaître chaque année deux ou trois fois à la cour, car Louis XV pouvait, comme Louis XIV, se trouver Modèle:CitationModèle:Sfn.
Saint-Simon cède sa pairie à son fils aîné en 1728, et ne peut donc plus siéger au ParlementModèle:Sfn. Il perd toute influence politique, se flatte cependant de voir Modèle:Citation. Il ressent pourtant comme une humiliation de n'avoir pas reçu de réponse après quatre ou cinq lettres : Modèle:Citation.
- → Saint-Simon explique son désir de rester éloigné de la cour<ref group=M>Modèle:Chapitre</ref>
Retiré sur ses terres
Modèle:Citation qui l'entourent, il se consacre à la rédaction de traités historico-généalogiques, les Notes sur les duchés et pairies, Modèle:Citation, qui préfigurent les Mémoires, en particulier par la Note sur la Maison de Saint-Simon : Modèle:Citation. Il rédige également des traités politiques et tient une correspondance avec les membres du gouvernement et de la cour.
Il lit le Journal de Dangeau, l'annote et, à partir de 1739, rassemble ses notes et s’attelle à la rédaction de ses Mémoires proprement dit. Il achève leur rédaction en 1749, les faisant s’arrêter à la mort du Régent, en 1723.
Il reçoit encore des visiteurs importants, dont le philosophe Montesquieu, qui trouve la conversation de Saint-Simon enchanteresseModèle:Sfn. Il s'intéresse à l'occultisme, comme en témoignent les nombreux ouvrages consacrés à ces thèmes, trouvés dans sa bibliothèqueModèle:Sfn. Cet intérêt est répandu à cette période (1725-1730), pendant laquelle une inquiétude religieuse se répand dans la société.
Il est soucieux des conditions de vie de ses paysansModèle:Note, et s'intéresse à la mise en valeur de ses domaines, s'inscrivant en cela dans un mouvement général de ces seigneurs grands propriétaires terriens à cette époque.Modèle:Sfn. Il Modèle:Citation.
- → Le boucher du duc de Saint-Simon, persécuté par le fisc<ref group=M>Modèle:Chapitre</ref>
Sa famille
Modèle:Exergue L'intimité de la vie de famille de Saint-Simon reste à l'arrière-plan dans ses Mémoires.
Il est étonnamment discret sur ses enfants, qui n'apparaissent dans ses écrits que pour leur appartenance à la maison, ou pour des notes sur leurs titres, lorsqu'il obtient pour l'aîné la Toison d'Or et pour le second la grandesse d'EspagneModèle:Sfn, leur naissance est à peine mentionnée. Dans la Note sur la maison de Saint-Simon, il ne considère probablement pas que ses fils Jacques-Louis et Armand soient Modèle:Citation, et ne mentionne que leurs titresModèle:Sfn. Ils sont encore plus petits que leur père, à tel point qu’on les surnomme les « bassets », et sont une des grandes peines de Saint-Simon. Modèle:Refnec que ses fils, moins brillants que lui, n’ont pas même son honnêteté. Le duc a même cette remarque surprenante Modèle:Citation.
Sa fille Charlotte est née contrefaite, il l'a mariée au prince de ChimayModèle:Sfn, le mariage restera blanc et Charlotte sera toute sa vie à la charge de ses parents. Sa petite-fille Marie-Christine, « Mademoiselle de Ruffec », fille de son fils Jacques Louis, devient comtesse de Valentinois par son mariage avec Charles-Maurice de Monaco, membre de la maison de Grimaldi.
Il s'attache, pendant les années passées dans ses domaines, à utiliser ce qui lui reste de son influence en faveur de sa famille et de ses proches, car Modèle:Citation.
Son épouse meurt le Modèle:Date-, probablement de la grippe. Elle est inhumée dans l'église de La Ferté-Vidame, où Saint-Simon la rejoint douze ans plus tard. Leur sépulture sera profanée pendant la Terreur. Quand elle décède, il fait redécorer son appartement en son honneur, son cabinet de travail tendu en noir, son lit en gris (couleur de cendres), porte le deuil pendant un anModèle:Note et, par deuil, interrompt la rédaction des Mémoires pendant six mois. Par testament, il ordonne ensuite que leurs deux cercueils soient scellés dans le caveau familial<ref>Saint-Simon à la Ferté-Vidame.</ref>.
Les morts successives de ses fils (Jacques-Louis en 1746, et Armand en 1754) le désolent encore, le laissant désemparé, sans descendance.
Sa sœur, née du premier mariage de son père et beaucoup plus âgée que lui, Marguerite Gabrielle de Rouvroy de Saint Simon (2 décembre 1646 - 28 février 1684) épouse en 1663 Henri Albert de Cossé, 4e duc de Brissac (1645-1699). Tous deux n'ont pas d'enfant. Son portrait fut peint par Mignard et elle fut inhumée à Paris, dans l'église Saint Eustache<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.
Du mariage de Louis de Rouvroy de Saint Simon avec Marie Gabrielle de Durfort Lorge, naissent trois enfants :
- Charlotte de Rouvroy de Saint Simon (8 septembre 1696 - 27 septembre 1763), mariée le 16 juin 1722 avec Charles de Hénin Liétard, prince de Chimay, comte de Bossut, gouverneur du Luxembourg, lieutenant général des armées du Roi Philippe V d'Espagne, chevalier de l'ordre de la Toison d'or (Bruxelles, 22 août 1675 - Bruxelles, 3 février 1740), sans postérité ;
- Jacques Louis de Rouvroy de Saint Simon, duc de Saint Simon (par donation de son père en 1722), dit de Ruffec, pair de France, brigadier des armées du Roi, capitaine et gouverneur de Blaye, vidame de Chartres, chevalier de la Toison d'or<ref>Modèle:Ouvrage</ref> (29 mai 1698 - Paris, paroisse Saint Sulpice, 16 juillet 1746), marié à Paris, Paroisse Saint Sulpice, le 26 mars 1727 avec Catherine Charlotte de Gramont (1707 - Paris, paroisse Saint Sulpice, 21 mars 1755), fille d'Antoine V de Gramont, 4e duc de Gramont, et de Marie Christine de Noailles. Dont une fille :
- Marie Christine Chrétienne de Rouvroy de Saint Simon, "mademoiselle de Ruffec", grande d'Espagne de première classe (7 mai 1728 - Paris, 15 juillet 1774), mariée à Paris le 10 décembre 1749 avec Charles Maurice de Goyon Matignon de Grimaldi de Monaco, comte de Valentinois (14 mai 1727 - 18 janvier 1798). Sans postérité ;
- Armand de Rouvroy de Saint Simon, duc de Saint-Simon (1746) dit de Ruffec après son frère, grand d'Espagne, maréchal des camps et armées du Roi (1738), capitaine de Pont Saint Maxence, grand bailli et gouverneur de Senlis<ref>Modèle:Ouvrage</ref> (12 août 1699 - château d'Angervilliers, 20 mai 1754), marié à Paris le 18 janvier 1733 avec Marie Jeanne Louise Bauyn (1711 - 7 septembre 1761), unique enfant de Nicolas Prosper Bauyn, seigneur d'Angervilliers, secrétaire d'état à la guerre, et de Anne de Maupéou. Sans postérité, il institue sa nièce légataire universelle. Elle hérite notamment de sa grandesse d'Espagne.
Adieu au siècle
Modèle:Exergue Les derniers mois de son existence n'ont laissé aucune traceModèle:Sfn ; il meurt en 1755 âgé de Modèle:Nobr, Modèle:Citation. Par sa densité pathétique, son testament olographeModèle:Sfn, en date du Modèle:Date-, est révélateur de son état d'espritModèle:Note. Ses obsèques sont célébrées à l'église Saint-Sulpice, son sanctuaire paroissial, peut-être les offices étaient assurés par son cousin Claude Charles. Il est inhumé au côté de Marie-Gabrielle dans le caveau familial de l'église Saint-Nicolas de La Ferté-Vidame qu'il fit aménager. Il est impossible de savoir si sa demande de lier solidement les cercueils fut respectée. En 1794, des révolutionnaires profanèrent les cercueils pour en récupérer les plombs et jetèrent les corps dans une fosse commune<ref>Modèle:Article</ref>,Modèle:Sfn.
Il a ressenti douloureusement la vanité de ses efforts politiques, de ses rêves impérieux, de ses haines. Modèle:Citation. Et c'est justement Modèle:CitationModèle:Sfn.
L'idéologie
Modèle:Article détaillé En échange de l'idéal médiéval et militaire de chevalier, une forme de noblesse civile, ouverte aux non-nobles de naissance, apparaît au Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle et Louis XIV favorise cette porosité entre roture et noblesse (Modèle:Citation), et Saint-Simon évoque Modèle:CitationModèle:Sfn.
De plus, la haute noblesse est contrainte de vivre à la cour, ce qui entraîne Modèle:Citation. Elle s'est appauvrie et a été conduite à des Modèle:Citation, et se trouve Modèle:Citation au profit des princes étrangersModèle:Sfn.
Mazarin a formalisé un État royal français, impersonnel, dans lequel le pouvoir monarchique n'est plus la résultante d'une négociation entre le souverain, les grands seigneurs, les parlements, mais se trouve aux mains de ministres. L'opposition des ducs et pairs, dont Saint-Simon est avec Fénelon l'un des principaux théoriciens, regrette la quasi-disparition du « commun consentement » des grands seigneurs autour du roiModèle:Sfn. Mais au Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, les nobles ne songent plus à la rébellion.
C'est dans ce contexte d'une mutation du régime monarchique que Saint-Simon développe son idéologie, informellement, à travers l'ensemble de son œuvre. Emmanuel Le Roy Ladurie propose de l'expliciter en l'organisant autour de six « piliersModèle:Sfn », et Delphine de Garidel considère que Saint-Simon développe une vision morale de l'histoire. Enfin, la conscience religieuse de Saint-Simon est fortement présente dans sa vision aristocratique du monde.
Des rangs et des symboles
Pour Saint-SimonModèle:Note, l'ensemble de la société est hiérarchisé, Modèle:Citation, chaque individu étant caractérisé par son rang et son mérite.
Pour le duc et pair, Modèle:CitationModèle:Sfn et il ne faut pas confondre Modèle:Citation. Il s'élève par exemple contre l'instauration par Louvois du service militaire, dans les cadets, qu'il dénonce comme Modèle:CitationModèle:Sfn.
Sous Louis XIV la noblesse de cour meurt encore souvent aux frontières, malgré une tendance à l'acculturation des nobles comme guerriers, sous l'influence de la civilisation des mœurs que décrit Norbert Elias. Saint-Simon accorde une valeur importante à la dimension militaire, qui contribue au mérite et à la hiérarchie, mais la naissance reste cependant pour lui Modèle:Citation. Il s'oppose ainsi aux prétentions du maréchal de Luxembourg lorsque celui-ci se crut assez fort, en raison de ses succès militaires, pour se porter du dix-huitième rang au deuxième rang des ducs et pairs, ce qui aurait fait reculer d'un rang Saint-Simon lui-même, du treizième au quatorzième rang.
Les symboles permettent aux rangs plus élevés de se distinguer des rangs inférieurs, la cour devient ainsi un cérémonial et un festival d'abstractionsModèle:Note. Modèle:Citation et relève toute dérive qui modifierait la hiérarchie parmi les ducs et pairs. Il combat surtout pour maintenir la place de cette catégorie au sein de la cour, contestée en dessous par la noblesse malgré « la disproportion de naissance », et, au-dessus, par l'« usurpation » par les bâtards de leur rang de princes du sang et de la pairie.
Le duc en veut surtout aux roturiers ou robins parvenus, particulièrement les secrétaires d'État, roturiers anoblis. Mais il peut être également sévère pour le manque de compétence de la noblesse de son temps, qu'il discernait autour de luiModèle:Sfn. Il est ainsi capable de mettre en opposition d'une part les mérites d'un roturier fils d'un charcutier de Bayonne mais titulaire de la Toison d'Or (Modèle:Citation) et d'autre part un homme Modèle:Citation (Modèle:Citation).
La distance entre le sommet de la cour et la masse roturière est considérable. Saint-Simon fait preuve à cet égard de différentes attitudes. Il peut adopter une attitude protectrice ou déplorer sincèrement la misère du peuple. Mais il affiche son mépris pour « la lie du peuple » lorsque des individus issus d'un bas niveau social occupent des emplois élevés, ou Modèle:Citation. Une anecdote racontée par Saint-Simon est significative à cet égard, lorsque lui-même et le duc de Chevreuse rendent visite au duc de La Rochefoucauld : Modèle:Citation.
Une société d'ordres
Modèle:Exergue La société étant hiérarchisée, Saint-Simon souhaite le retour à une situation antérieure mais idéalisée, d'une société d'ordres (et non pas de classes), où la hiérarchie sociale s'établit selon la dignité accordée à la fonction des individusModèle:Sfn.
Dans cette vision, au sommet de cette hiérarchie idéale se trouve le roi, puis la famille royale (les fils et petits-fils de France), puis les princes du sang, les ducs et pairsModèle:Note, enfin seulement viennent les trois états (clergé, noblesse et Tiers). Les grands seigneurs y ont alors le monopole du pouvoir, autour du roi, et commandent à la noblesse.
Chaque ordre est organisé, les rangs sont numérotés et Saint-Simon occupe la treizième place parmi les ducs et pairs.
Au sein des ordres des trois états, le classement doit être établi selon le mérite, et non pas par l'argent, et Saint-Simon proscrit également la vénalité et la transmission héréditaire des charges. Restaurer l'autorité des Grands sur la noblesse, permettrait de conférer les charges aux nobles méritants et d'en éliminer les roturiersModèle:Sfn.
Mais Louis XIV transgresse la hiérarchie naturelle : il a légitimé les bâtards, il les a ensuite faits pairs de France, et enfin leur a donné la préséance sur tous les autres pairs. Et le Roi poursuit également le changement entrepris par Mazarin, et met en place progressivement une société de classes, où la hiérarchie sociale dépend de la production de biens, matériels ou intellectuelsModèle:Note. Le roi anoblit des artistes, des gens de lettres ou de professions libérales, et proclame même la dignité du grand commerce de terre et de mer. Alors Saint-Simon s'acharne sur la noblesse de fonctions : légistesModèle:Note, médecins, chirurgiens, peintres, architectesModèle:Sfn.
Or la fonction de duc et pair est depuis longtemps une fonction vide, et Saint-Simon n'a pas non plus obtenu de charges militaires ou gouvernementales qui l'intégreraient à la hiérarchie qui se met en place. Il souffre de son propre « néant », et il y a dans ce projet de réforme, et cette vision de la société qui lui correspond, beaucoup de rancune et de rancœurModèle:Sfn.
Le renoncement
Modèle:Exergue Dans ses Mémoires, Saint-Simon présente et commente longuement de nombreux exemples d'aristocrates se retirant de la vie curiale, des affaires et du siècle. Le renoncement vise à Modèle:Citation, mais sans pour autant oublier que le ciel est hiérarchisé comme la terreModèle:Sfn.
Pour Saint-Simon, la tradition chrétienne de renoncement au monde s'incarne et s'illustre en la personne de Rancé, mondain converti, proche du duc, qui appelle l'abbé Modèle:Citation. Il éprouve une séduction pour cette retraite, qui signifie pour lui non pas un retrait du monde mais une mise à distance mondaine pour peindre ce monde et discerner la vérité des apparences, ce qui est le projet des MémoiresModèle:Sfn.
Mais, dans l'esprit courtisan, tout retrait de la vie curiale implique une condamnation latente par le Roi, avec le soupçon d'incompatibilité, d'antagonisme, ou encore Modèle:Citation, ou même de jansénismeModèle:Sfn. Se retirer, c'est donc perdre à la cour son statut social et mondain, et Saint-Simon tente par exemple de dissuader Beauvillier de quitter les affaires, en arguant que cela constituerait Modèle:CitationModèle:Sfn.
Les motifs du renoncement peuvent être multiples et complexes : Modèle:Citation, mais Saint-Simon donne au renoncement un sens moral ou religieux. Le sublime de cette conduite correspond à des modèles antiques, et couronne une carrière bien remplie car l'expérience de la retraite sert de révélateur des âmesModèle:Sfn.
Le naturel et le sacré
La théologie est, selon Saint-Simon, corrélée à l'anthropologie pour réfuter les théories égalitaires : Modèle:CitationModèle:Note. La hiérarchie terrestre est elle aussi d'origine divine, qu'elle prolonge, alors que Louis XIV Modèle:Citation.
À Versailles, le plus grand caractère du Roi est d'être Modèle:Citation, où il maintient les gradations à l'image des gradations célestes. Le roi fonctionne comme une manière de saint en sa qualité d'oint du Seigneur, et Saint-Simon critique une dévalorisation par Louis XV de la cérémonie du couronnement et de la sacralité monarchique. Ainsi, Modèle:CitationModèle:Sfn et par exemple l'ordre du Saint-Esprit exalte à la fois la numérotation des hommes et le sacré.
Pourtant le roi n'a pas la capacité de modifier le caractère essentiel d'un homme, qui lui vient de la nature ou de Dieu par sa naissance. Le roi Modèle:Citation, il peut anoblir, mais ne crée pas de nobles, et surtout il ne peut faire que ses enfants illégitimes soient les héritiers de la Couronne : les bâtards Modèle:CitationModèle:Sfn.
Le pur et l'impur
Modèle:Exergue Pour Saint-Simon, le caractère sacré de la hiérarchie sociale rend celle-ci incompatible avec l'impurModèle:Note.
Son obsession de la pureté concerne d'abord les Modèle:Citation que sont l'adultère et l'illégitimitéModèle:Note. Dans ces domaines, l'impur salit aussi la descendance et même tous ceux qui le touchent, et Modèle:Citation, qui sont aussi les trois Modèle:Citation de Saint-Simon, en sont donc atteints, de proche en proche. Mais sa haine ne se limite pas aux bâtards royaux, elle atteint aussi tous les bâtards de l'aristocratie française et européenne.
L'impureté selon Saint-Simon peut être également d'origine sociologique. Elle s'attache alors aux « vilains », descendance anoblie de bourgeois ou de paysans, ou à des fonctions qui sont celles de la « lie du peuple » (femme de chambre, cuisinier…). L'homosexualité est également impure selon le duc, et la saleté excessive du duc de Vendôme (due à « un tabac démesuré ») s'ajoute à celles de ses mœurs et de son ascendance. Le mérite, particulièrement la valeur militaire, peut cependant venir compenser partiellement ces défauts.
Être ou avoir
Modèle:Exergue La hiérarchie selon les ordres, à laquelle Saint-Simon rêve de revenir, consacrerait les valeurs supérieures de l'être. Saint-Simon admiratif évoque ainsi la figure de Fénelon Modèle:Citation et qui Modèle:Citation : ce dénuement d'un grand seigneur dans les fastes de Versailles est l'indice d'un être purModèle:Sfn.
Cette société d'ordres, idéalisée, s'oppose à une société de classes, hiérarchisée selon une échelle liée à la possession ou à la production de biens et d'argent, caractérisant la Modèle:Citation. Ces valeurs bourgeoises sont récompensées dans la société de classe, que développe Louis XIV, après Mazarin, par la mise en place puis l'anoblissement de ministres roturiers. Mais le roi ne fait pas des nobles, il ne fait qu'anoblir, la noblesse est essentielle et Saint-Simon proscrit la vénalité des charges qui conforte ce règne de la bourgeoisie en substituant un classement par l'argent au classement par le mériteModèle:Sfn.
À Versailles les courtisans, éloignés de leurs domaines, n'ont plus d'autre activité économique que le jeuModèle:Sfn, omniprésent dans les Mémoires. Saint-Simon condamne le jeu non pas pour sa fonction de divertissement, profondément ancrée dans l'idéal aristocratique, mais Modèle:Citation.
Saint-Simon ne joue pas, mais il se ruine dans sa fonction de duc, pour une ambassade à la cour d'Espagne, dans l'espoir d'obtenir une dignité pour ses fils. L'idéal de Saint-Simon en la matière, est de faire Modèle:Citation.
La politique par les cabales
Modèle:Exergue La cour n'a pas le pouvoir, mais c'est en son sein qu'on peut le mieux l'observer et influer pour son profit Modèle:Note.
Selon Emmanuel Le Roy Ladurie, Saint-Simon contribue par ses observations à une « science politique » de l'Ancien Régime, où existaient de nombreuses coteries, factions, camarillas, sodalités, voire des partis véritables. À la cour, les cabales sont des constructions visant à obtenir pouvoir, prestige, argent, nominations : Modèle:Citation. Le mémorialiste est en effet convaincu que l'intérêt est le mobile majeur des actions humainesModèle:Sfn : Modèle:Citation et Modèle:Citation.
L'étude des cabales est donc l'objet essentiel de l'histoire selon le mémorialiste, qui reproche au P. Daniel, qui a publié en 1723 une histoire de France, d'avoir négligé cet aspect au profit des bataillesModèle:Sfn. Il fait le même reproche au Journal du marquis de Dangeau : Modèle:CitationModèle:Sfn. Il complétera et annotera ce Journal pour préparer ses Mémoires, lui qui est Modèle:Citation.
Lorsqu'il décrit les cabalesModèle:Note à la cour, Saint-Simon reste dans sa vision hiérarchique et généalogique, à partir de la maison royale. Il identifie ainsi trois cabales constituées autour de Modèle:Mme de Maintenon, de Monseigneur, fils de France et Dauphin, et du duc de Bourgogne, petit-fils de FranceModèle:Note. Il tente lui-même d'en monter une, visant à marier la fille du duc d'Orléans avec la petite-fille de Louis XIV, dans l'espoir d'en obtenir une amélioration de sa propre positionModèle:Sfn.
Saint-Simon donne de ces cabales une vision « moléculaire »Modèle:Note, dans laquelle les individus, d'accord sur l'essentiel, sont reliés entre eux par des liens divers (amitié, parenté, intérêt…) et s'opposent par antagonisme aux participants des autres cabales. Il décrit le fonctionnement interne de ces groupes par des analogies avec les horloges et le billard : il s'agit de faire agir les personnages, de leur faire prendre les décisions que souhaite le « manipulateur » mais en leur faisant croire qu'ils le font de leur propre initiative et selon leur intérêtModèle:Sfn.
- → Terribles cabales autour du mariage du fils de M. le prince de Rohan<ref group=M>Modèle:Chapitre</ref>
Généalogie et hypergamie
Modèle:Exergue L'investigation, voire l'inquisition généalogique que pratique fréquemment Saint-Simon, œuvrent à une idéologie et à une croyance d'un univers de l'harmonie, « poésie de l'ordre ». L'origine est essentielle, et la généalogie est un récit de l'origine du nom, elle est capitale dans la définition d'un homme. Son idéologie pseudo-historique, à la mesure de ses refus et de ses obsessions, sa nostalgie d'une société ancienne idéalisée, reposant entièrement sur ses lignages, nient les mésalliances et le mélange des couches sociales, qui sont de toutes les époquesModèle:Sfn.
Saint-Simon amplifie les préjugés nobiliaires et le moindre rapprochement marital tant soit peu Modèle:Citation est selon lui source de décadence. Pour que tout se soutienne, il faut Modèle:Citation.
Une hiérarchie existeModèle:Note : princes, ducs, noblesse d'épée, robins, roture, elle est partagée par l'ensemble de la société pour apprécier l'hypergamie des mariages dissymétriques, mais Saint-Simon établit de plus une nette séparation entre « épée » et « robe ». Pour Saint-Simon comme pour ses pairs, l'écart de condition entre les époux risque surtout de les conduire à des catastrophes, car le sang noble possède une qualité supérieure et indélébile, et seul le lignage paternel permet d'assurer la transmission de cette qualité. Les mésalliances par hypergamie féminine menacent ces familles qui étaient jusque-là parvenues à conserver leur considération en se préservant de l'hypergamie, en particulier féminine.
La généalogie tient également une grande importance pour la revendication de son rang : revêtu de sa duché-pairie, il Modèle:CitationModèle:Note
Louis de Saint-Simon marque un intérêt constant pour la généalogie tout au long de sa vie, par son éducation, ses écrits et ses lectures. Sa bibliothèque comporte de nombreux ouvrages généalogiques. À cette époque, la généalogie est une discipline majeure pour tout gentilhomme qui sait son mondeModèle:Sfn, et ce goût correspond à un fait de société important dans l'aristocratieModèle:Sfn.
La morale de l'histoire
Modèle:Exergue Un Dieu vengeur exerce une justice immanente, sur les peuples et sur les individus : l'Esprit-Saint a choisi de Modèle:Citation et il lui a plu Modèle:Citation.
Saint-Simon historien nomme constamment le bien et le mal, en particulier le mensonge et l'ignorance, causes de la décadence du Royaume et qui le mènent à sa perte. De la même manière, une mort plus ou moins sereine est le reflet d'une vie dissolue par le vice et la fausseté. L'histoire, ou la vie d'un homme, sont en elles-mêmes éloquentes. Il n'est donc pas nécessaire de moraliser, et Saint-Simon n'énonce pas les règles d'une morale universelle : il montre simplement les événements comme le résultat de l'enchaînement des causesModèle:Sfn et la conséquence des profils psychologiquesModèle:Sfn. Léo Spitzer observe une traduction grammaticale de ce rattachement des faits historiques aux dispositions psychiquesModèle:Sfn.
Le cardinal Dubois, l'un des « monstres », est Modèle:Citation, et Saint-Simon souligne l'origine divine de cette mort honteuse : Modèle:Citation. Le marquis de Maisons, de petite noblesse de robe, qui trahit post mortem la confiance du Roi (et qui eut, accessoirement, un contentieux avec le duc) paie cette conduite par une mort prématurée (Modèle:Citation). Sa femme et son fils unique sont également frappés par le châtiment divin qui touche le marquisModèle:Sfn.
Saint-Simon consacre un traité à la comparaison des trois rois Louis XII, Henri IV et Louis XIV, de leur vie et de leur mort Modèle:Citation, celle-là expliquant celle-ci Modèle:Citation. Louis XIV, si personnel qu'il fit passer Modèle:Citation, mourut ainsi déserté par Modèle:Citation.
Dans une perspective historique, c'est l’œuvre de Mazarin qui est à l'origine de la décadence du royaume, et produira sa perte.
- → Une belle mort récompense une vie vertueuse<ref name=EPERNON group=M/>
- → Une mort prématurée sanctionne une trahison détestable<ref group=M>Modèle:Chapitre</ref>
La politique et la religion
Saint-Simon navigue avec astuce entre le jansénisme, son inclination intime, et les jésuites, ses ennemisModèle:Note.
Selon Emmanuel Le Roy Ladurie, Saint-Simon Modèle:Citation et en particulier adhère profondément aux valeurs du renoncement, prêchées par Port-Royal. Des aristocrates se retirent de la vie curiale, des affaires et du siècle. Mais, si le renoncement n'est cependant en rien contraire à l'esprit hiérarchique dans la conception des auteurs jansénistes qu'a lus Saint-Simon (Quesnel, Abbadie, Duguet)Modèle:Sfn. Sa sympathie pour Port-Royal renforce celle qu'il éprouve déjà pour la Trappe, Modèle:Citation, mais il refuse cependant son adhésion au jansénisme, par opposition à tout parti, d'Église comme d'État. Il calque en cela son attitude sur celle de l'abbé de RancéModèle:Sfn.
D'autre part, les jésuites s'opposent aux jansénistes sur deux autres aspects politiques fondamentaux pour Saint-Simon : les jésuites sont ultramontains et promeuvent les valeurs du mérite dans l'organisation de la hiérarchie sociale ; les jansénistes sont gallicans et considèrent la hiérarchie sociale comme l'effet de la grâce divine. Les jésuites se mêlent des affaires du monde jusqu'à perturber l'ordre établi, alors que les jansénistes ne se mêlent que de préparer à la mort.
Saint-Simon reste distant également de FénelonModèle:Sfn et de la Modèle:Citation (Chârost, Chevreuse, Beauvillier) qui entoure le duc de Bourgogne, sur le conseil de l'abbé de Rancé, et aussi en raison de la proximité de l'évêque avec Modèle:Mme de Maintenon et les jésuites. Cependant, ses sentiments envers Fénelon évoluent, et se terminent peut-être sur un regret de ne l'avoir pas fréquenté davantageModèle:Sfn.
Mais Louis XIV, dont le confesseur (le P. Tellier) est jésuite, se méfie des jansénistes et protège la Compagnie qui bénéficie également de puissantes protections au sein des grandes cabales de la CourModèle:Sfn. Saint-Simon est donc prudent dans ses actions et sa correspondance, mais Modèle:Citation et anti-jésuite obsessionnel dans ses écrits, qu'il destine à n'être publiés qu'après sa mort. Lors de la révocation de l'édit de Nantes, Saint-Simon réprouve la politique de Louis XIV, en regrettant non pas les dragonnades, mais surtout les parjures et les sacrilèges qui ont rempli le royaume, et il accepte finalement d'appliquer les édits dans son fiefModèle:Sfn.
Dans sa vision strictement hiérarchique de la cour et de la société, l’Église catholique reste une sorte d'église d'état (c'est-à-dire non ultramontaine), mais ses convictions gallicanes et ses sympathies pour Port-Royal n'emportent pas une adhésion au jansénismeModèle:Sfn. Il n'a aucune opposition envers les huguenots, luthériens, protestants, et reste en bons termes avec des parents de sa femme émigrés outre-manche pour cause de protestantisme. Il suffit que ces différentes églises restent à la fois nationales et chrétiennes, et il demeure hostile à toute attitude d'intolérance à leur égardModèle:Sfn.
Il prend modèle sur l'abbé de Rancé pour demeurer au milieu, ou éloigné, des querelles religieuses, le Modèle:Citation les jésuites, le quiétisme et le jansénismeModèle:Sfn.
- → Dernier portrait de Fénelon par Saint-Simon, admiratif<ref group=M name=FENELON3>Modèle:Chapitre</ref>
- → Position sur le jansénisme, destinés à l'abbé de la Trappe en 1718<ref group=M>Modèle:Chapitre</ref>
- → Autre explication, postérieure, sur sa position entre les jansénistes et les jésuites, peu conciliableModèle:Sfn avec la précédente<ref group=M>Modèle:Chapitre</ref>
- → Les voies du renoncement : exemples édifiants de Chavigny et Canisy, anciens évêques de Troyes et de Limoges<ref group=M>Modèle:Chapitre</ref>
La conscience religieuse
Modèle:Exergue Selon Emmanuel Leroy-Ladurie, Modèle:Citation. Durant toute sa vie, Saint-Simon est resté proche de la Trappe, en relation épistolaire avec l'abbé de Rancé puis avec son successeur.
Il apparaît rigoriste et dévotModèle:Note, et la religion semble être pour lui concrète, de nature presque juridique, comme Modèle:Citation, ce qui l'éloigne de l'esprit d'enfance et du mysticisme de Fénelon : les ducs vertueux et Fénelon ne l'accueilleront jamais dans leur petit groupe, réuni autour du duc de Bourgogne (Modèle:Citation), et dont il souligne cependant la vertu. Lui reste insensible aux subtilités du mysticisme, et n'adhère pas à une doctrine du Pur Amour qu'il considère impraticable et que seuls les connaisseurs initiés savaient apprécier. Il est plus sensible à un christianisme personnel nourri de méditations sur la mort et les fins dernières (celui de l'abbé de Rancé) que pénétré d'oraisons mystiques (comme Fénelon). Au-delà d'une différence de sensibilité religieuse, il suit également Rancé pour s'opposer à Fénelon sur une controverse théologiqueModèle:Sfn.
Modèle:Citation, complété par une inclination pour une certaine forme de renoncement presque janséniste. La religion est omniprésente dans le formalisme curial, l'athéisme brut reste peu répandu, et Saint-Simon est convaincu que les athées sont Modèle:CitationModèle:Sfn. Il explique par un rejet de Dieu l'évolution des mœurs, que la mort de Louis XIV favorise, et tente de ramener le duc d'Orléans à une vie plus conforme à un monde sacralisé, mais sans parvenir à le comprendre : Modèle:Citation. Ainsi, lorsque le duc d'Orléans se vante, devant le monde, d'avoir lu Rabelais de peur de s'ennuyer pendant les mâtines et les trois messes de Noël où il accompagnait le Roi, Saint-Simon considère qu'il s'agit en fait d'une posture, pour Modèle:Citation puisque Modèle:Citation.
Dans une vision péjorative, Roger Judrin suggère que, Modèle:Citation, mais ajoute malgré tout : Modèle:Citation.
Fonctions
- Vidame de Chartres
- Pair de France
- Bailli et gouverneur de Senlis
- Capitaine et gouverneur de Blaye
- Capitaine de Pont Saint Maxence
- Mestre de camp de cavalerie (1693)
- Membre du conseil de Régence (1715)
- Ambassadeur en Espagne (1721-1722)<ref>Modèle:Ouvrage</ref>
Distinctions
- Grand d'Espagne de première classe (1722)
- Chevalier des ordres du Roi (1728)
Œuvres de Saint-Simon
Mémoires
La première édition intégrale des Mémoires conforme au manuscrit original, réalisée par Adolphe Chéruel en 1856, est disponible en ligne. L'édition courante est celle réalisée par Yves Coirault, en huit volumes, pour la bibliothèque de la Pléiade des Éditions Gallimard :
- Modèle:Ouvrage
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Autres textes
- Modèle:OuvrageModèle:Commentaire biblio
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- Modèle:Ouvrage, textes réunis et commentés par Yves Coirault, préface d'Emmanuel Le Roy Ladurie
- Modèle:Ouvrage, textes réunis et commentés par Yves Coirault.
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L'écrivain
L'œuvre
Modèle:Exergue Il ne nous reste qu'une partie des dizaines de milliers de pages que Saint-Simon a écrites, et de cette masse aucune page n'était destinée à être publiée de son vivant : un ensemble de notes, de mémoires, de lettres, d'annotations, d'ébauches, d'écrits de circonstance, où Modèle:Citation, et les Mémoires. Tous les écrits du mémorialiste furent confisqués par Étienne-François de Choiseul et furent placés au dépôt des affaires étrangères<ref>Armand Baschet, Histoire du dépôt des archives des affaires étrangères : à Paris au Louvre en 1710, à Versailles en 1763 et de nouveau à Paris en divers endroits depuis 1796</ref>. Il fut estimé que l'œuvre est prolifique au point que des estimations vont jusqu'à spéculer les 40 000 pages écrites mais cet ensemble peut comprendre de nouveaux tiragesModèle:Sfn. La correspondance en revanche n'a pas été rassemblée et souffre de nombreuses pertesModèle:Sfn. L'œuvre de Saint-Simon fait partie de ce que Marc Fumaroli désigne comme une Modèle:Citation qui a ses traits et ses genres propres. Elle appartient à cette littérature d'amateurs très doués, dont une caractéristique déroutante est la publication longtemps différée, et l'université a longtemps éprouvé des difficultés à la situerModèle:Sfn.
Témoin capital, Saint-Simon décrit les coulisses du pouvoir politique, révèle les intrigues et les ambitions de personnages historiques ou d'inconnus promis à l'oubli. Il fait part de ses réflexions, de son idéologie politique et de sa pensée historique. Il abonde en portraits, anecdotes, généalogies, chroniques, conversations, commentaires, qui se succèdent en un ensemble disparateModèle:Sfn. Les multiples facettes, la complexité de la personnalité de Saint-Simon apparaissent, Modèle:Citation.
Mais Saint-Simon est « d'ensemble »Modèle:Sfn, et derrière ce disparate de la forme et cette complexité se trouvent une idéologie et une pensée très constantes, formées Modèle:Citation : c'est le point de vue moral qui donne son unité à l’œuvre . Après son « renoncement », seul avec lui-même et décidément supérieur à l'adversité, l'écriture console et transforme en destin sa fortune, ou son infortune, dans un rêve d'inaliénable grandeurModèle:Sfn.
Le style
Modèle:Exergue Le style de Saint-Simon est certainement le reflet de l'éloquence telle qu'elle est conçue à la cour, où une culture de la parole s'est développée, aussi artiste et raffinée que la culture du chantModèle:Sfn. Il écrit dans un dialecte dru, celui de la conversation de courModèle:Note, parlé dans son milieu des grandes familles aristocratiquesModèle:Sfn Dans ses portraits, il évoque lui-même la parole de ses personnages par des traits tels qu'une éloquence douce, des tours charmants, une voix touchante, une expression particulière, par quoi Modèle:Citation.
Ce style garde cependant un naturel (Modèle:Citation) dû aux racines que ces familles conservent Modèle:Citation. Le dédain aristocratique du pédantisme (le duc et pair va jusqu'à parler, à propos de Louis XIV, du Modèle:CitationModèle:Sfn) lui donne un discernement très sûr pour préférer Modèle:Citation, au contraire de la prose châtiée de Voltaire ou de FontenelleModèle:Sfn. Il revendique ce caractère plus rude : Modèle:CitationModèle:Sfn.
Le style de Saint-Simon se caractérise par la diversité, la liberté. La phrase parfois se gonfle dans une énumérationModèle:Sfn, mais Saint-Simon est aussi un virtuose de l'ellipse, dans des textes où Modèle:Citation, ce qui produit des bonheurs d'expression. Pour exprimer que les courtisans ne plaisaient au Roi qu'à la condition d'affecter de s'anéantir devant lui, Saint-Simon trouve cette formule : l'unique voie de plaire au Roi était d'avoir Modèle:CitationModèle:Sfn. Proust souligne cet art de la concision, en citant Modèle:Note l'exemple du marquis de Maulévrier qui commet un manquement à l'étiquette, et le duc ajoute : sans savoir si ce fut Modèle:CitationModèle:Sfn. La pratique de l'ellipse le conduit également à écrire des phrases nominales : l'établissement du testament de Louis XIV consacrant l'habilité des bâtards à la Couronne est ainsi résumé en une phrase : Modèle:CitationModèle:Sfn.
En ses meilleurs moments, Saint-Simon dompte et bouscule une langue ployable, flexible, disponible, et sa prose conjugue la lucidité et le délire. Son style Modèle:Citation atteste alors un Modèle:Citation dans sa vision Modèle:CitationModèle:Sfn. Comme le suggère Cioran à propos de Saint-Simon (et de Joseph de Maistre), son style est aussi la prérogative et comme le luxe de son échec : Modèle:CitationModèle:Sfn.
Enfin, il est possible que la clandestinité du texte contestataire ait rejailli sur le texte, et inversementModèle:Sfn.
Les procédés narratifs
Modèle:Exergue Les Mémoires sont l’œuvre majeure de Saint-Simon. Chacune des formes narratives utilisées dans ses autres textes s'y retrouve. L'écriture des Mémoires relève d'une esthétique de la variété, qui fait se succéder diverses formes et divers tonsModèle:Sfn.
- Narrateur et narrataire. Saint-Simon utilise généralement la première personne (à l'exception de la Note sur la maison de Saint-Simon, écrite à la troisième personne), et la présence du narrateur est bien affirmée. Mais les Mémoires ne feignent pas d'avoir un destinataire précisModèle:Note, et, sauf à de rares exceptions le lecteur n'est interpellé qu'indirectement, l'auteur s'inscrivant dans un compromis entre mémorialiste et historienModèle:Sfn.
- Anecdotes. L'anecdote est un Modèle:Citation. Par exemple, une anecdote qui relate Modèle:Citation. Elle n'est pas nécessairement plaisante, mais donne vie à un récit : les récits militaires, qui représentent environ 6 % des Mémoires, sous forme de témoignages, font appel à des anecdotes vécuesModèle:Sfn.
- → Anecdotes très pittoresques à propos d'une princesse qui ne l'est pas moins<ref group=M>Modèle:Chapitre</ref>
- → Réception de M. de Noyon à l'Académie<ref group=M>Modèle:Chapitre</ref>
- → Quand la comtesse de Gramont fait l'aumone à l'académicien Denis Dodart<ref>Modèle:Ouvrage</ref>
- Généalogies. La généalogie est capitale dans la définition d'un homme pour Saint-Simon, sous forme de récit mentionnant l'extraction. Modèle:CitationModèle:Sfn,Modèle:Sfn.
- → Aridité d'une généalogie énumérative, ayant Modèle:Citation<ref group=M>Modèle:Chapitre</ref>
- Portraits et crayons. Ils ont largement contribué à établir la réputation de Saint-Simon, par leurs tours de force stylistiques, et forment des médaillons isolables dans les anthologies. Ils permettent à l'auteur d'expliquer l'histoire, ou d'accuser, ont une fonction morale, ou révèlent le mystère de la monstruosité. Les meilleurs montrent la grandeur ou la misère humaines ans utiliser ces mots. Ils débutent fréquemment par une généalogie, et peuvent être soutenus par des anecdotes illustrant le caractèreModèle:Sfn. Un même personnage peut faire l'objet de plusieurs portraits dans l'ensemble de l’œuvre. La plupart des portraits sont péjoratifs, l'auteur lui-même le souligne : Modèle:Citation.
- Le portrait moral est souvent complété par des croquis décrivant le corps impitoyablement, avec ses disgrâces et ses singularités. Ces descriptions du corps sont une innovation dans la littérature du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle à l'encontre de la préciositéModèle:Sfn.
- → L'un des portraits de Louis XIV<ref group=M>Modèle:Chapitre</ref>
- → Portrait d'un homme vertueux<ref name=EPERNON group=M>Modèle:Chapitre</ref>
- → Exemple de portrait à charge<ref name=MCDUBOIS group=M>Modèle:Chapitre</ref>
- → Plusieurs portraits, charmants, de Mme de Castries<ref group=M>Modèle:Chapitre</ref>,<ref group=M>Modèle:Chapitre</ref>
- → Trois portraits de Fénelon, tableaux d'une destinée tragique : le quiétisme<ref group=M>Modèle:Chapitre</ref>, l'exil<ref group=M>Modèle:Chapitre</ref>, la mort<ref group=M name=FENELON3/>
- Conversations et entretiens. Écrites parfois vingt ans après, on peut douter de la fidélité de leur transcription. Saint-Simon s'efforce cependant de donner un effet de réel par les détails scéniques ou d'expression comme au théâtre. Il ne s'agit jamais de conversations de salon, mais généralement d'affrontements intellectuels. Le narrateur en est le héros, ou bien se pose en prophète méconnu, confident ou conseiller de son interlocuteurModèle:Sfn. Avec les entretiens politiques, ce procédé narratif rend visible le désordre du monde : il n'est pas tenu compte de la parole de Saint-Simon, même si elle est reconnue comme vraieModèle:Sfn.
- → Conversations avec Beauvillier puis avec Chevreuse, deux « vertueux »<ref group=M>Modèle:Chapitre</ref>
- Digressions. Les digressions contribuent à donner au texte la désinvolture d'une conversation, elles sont abondantes, généralement signalées : Modèle:Citation. L'apparition d'un personnage ou un événement donne au narrateur le droit de bifurquer pour des moments d'érudition ou de polémiqueModèle:Sfn.
Chronologie des principaux textes
- Modèle:Harvsp (1690)
- Premier mémoire connu. Vanité du sujet et quelques gaucheriesModèle:Sfn.
- Modèle:Harvsp sur lesquels il faudrait travailler petit à petit sans relâche et sans jamais tomber dans le piège de se laisser rebuter par rien (1701)
- Premier écrit consacré à la défense des honneurs et du rang des ducs et pairs. Encore jeune, Saint-Simon y croit encoreModèle:Sfn.
- Mémoire abrégé sur les maisons de Lorraine, Rohan et La Tour dite Bouillon (1710)
- Texte animé par la passion contre les princes étrangers, qui ne se considèrent pas astreints aux devoirs envers le roiModèle:Sfn.
- Réflexions sur le bruit répandu avec beaucoup d'apparence du Modèle:Harvsp avec une fille de madame la duchesse (1711)
- En révélant le danger de ce mariage pour le repos de la cour, le texte doit éviter la complète décadence de la haute noblesse : description des cabales et des causes et conséquences de l'éloignement de la haute noblesse des alliances princièresModèle:Sfn.
- Modèle:Harvsp du royaume de France (Modèle:Date-)
- Inachevé, écrit à l'intention du duc de Bourgogne, avant la mort de celui-ciModèle:Sfn.
- Composé quelques semaines après la mort du duc de Bourgogne. Éloge post-mortem et idéologie désuète, aux bords du lyrismeModèle:Sfn.
- Comme Vauban, La Bruyère ou Fénelon l'ont fait, Saint-Simon exprime avec force au Roi des avertissements et adjurations sur les excès de sa puissance et les malheurs de son royaume, que ne saurait amoindrir la prudence de l'anonymatModèle:Sfn.
- Modèle:Harvsp de la Renonciation (Modèle:Date-)
- Synthèse des vues politiques de Saint-Simon, particulièrement du rôle majeur des pairs au sein d'une monarchieModèle:Sfn.
- Mémoire abrégé contre M. le duc de La Rochefoucauld (été 1713)
- Extrait d'un dossier pour le règlement d'un très ancien conflit de préséanceModèle:Sfn.
- Réflexions sur la composition et les fonctions d'un gouvernement de régenceModèle:Sfn.
- Modèle:Harvsp résolus par Mgr le duc de Bourgogne dauphin, après y avoir mûrement pensé (1714)
- Rédigés par Saint-Simon après la mort du duc de Bourgogne, reflets d'une pensée riche mais anachronique. On y trouve la polysinodieModèle:Sfn.
- Supplique de l'Université au Parlement (Modèle:Date-)
- Modèle de protestation destiné aux responsables des universitésModèle:Sfn.
- Important mémoire sur l'un des thèmes majeurs de Saint-SimonModèle:Sfn.
- Mémoire des prérogatives que les ducs ont perdues (Modèle:Date-)
- Important mémoire sur autre thème majeur de Saint-Simon, dont le titre complet explicite la thèse : …depuis la régence de son altesse royale, et de quelques autres qui leur ont été ôtées sur la fin du règne de Louis XIV, qui anéantissent totalement cette dignité, selon laquelle les ducs sont placés au-dessus de la noblesseModèle:Sfn.
- Abrégé de tous les ducs existants en 1725 (1725)
- Saint-Simon imite les généalogistes dans un exercice d'érudition, aride pour un lecteur moderneModèle:Sfn.
- Additions au Journal de Dangeau (1730-1736)
- Notes et textes saisis par Saint-Simon en marge du Journal, préparant la rédaction des Mémoires dont ils constituent ainsi des variantes.
- En 1699, préoccupé par l’ampleur que prennent ses Mémoires, il consulte Rancé pour savoir quelle règle adopter Modèle:Citation. L'abbé ne l’incite sans doute pas à continuer un journal, mais plutôt à collecter des documents sans donner libre cours à ses émotions sur le papier, signe d’orgueil envers Dieu. Il est alors possible qu’à partir de cette date Saint-Simon constitue des dossiers documentaires, complétés de notes personnelles. Ces dossiers auxquels il ajoute les anecdotes dont il se souvient sont la base des Mémoires rédigés quarante ans après.
- Lettre aux continuateurs du P. Anselme (1731)
- Mémoire sur les Affaires Étrangères (Modèle:Date-)
- Peut-être inspiré par Torcy, et destinataire inconnu, peut-être idéaliséModèle:Sfn.
- Préambule aux maisons d'Albret et Modèle:Harvsp (Modèle:Date-)
- Collection hétérogène de monographies, dont l'unité est une réponse à la question : Modèle:Citation. C'est bien le projet de Saint-Simon lui-même : Modèle:Citation (note Royan)Modèle:Sfn
- Modèle:Harvsp des chevaliers, commandeurs et grands officiers de l'ordre du Saint-Esprit (1737-1740)
- Mémoires (1740-1750)
- Monument central de l’œuvre de Saint-Simon, qui s'attache à faire plus qu'un travail d'historien pour révéler le sens de l'histoire : Modèle:Citation.
- Il l'écrit à partir de ses notes, mais aussi du journal de Dangeau, et de celui de Torcy (pour la période de la Régence)Modèle:Sfn, souvent sous forme de digressions. Il reprend également des éléments de ses autres écrits, constituant ainsi des variantes.
- L'avant-propos Modèle:Citation est rédigée après la mort de sa femme, avant de reprendre la rédactionModèle:Sfn. Les manchettes sont ajoutées après l'achèvement du texteModèle:Sfn.
- Pour le lecteur moderne, cette œuvre représente également une source précieuse pour des études sociologiques, en évoquant par exemple 7 854 personnages dont 656 militaires, 1 366 mariagesModèle:Etc.Modèle:Note
- Suite ou supplément aux Mémoires
- Saint-Simon fait plusieurs fois allusion à une suite qu'il envisage de donner aux Mémoires. Cependant Yves Coirault indique n'avoir trouvé, malgré ses recherches, aucune trace d'une ébauche d'un tel « Supplément »Modèle:Sfn.
- Modèle:Harvsp des trois premiers rois bourbons (Modèle:Date-)
- Rédigé alors que son grand œuvre n'est pas terminé, probablement dans un sentiment d'urgence dû à l'âge. Autre monument de Saint-Simon, tentative de réhabilitation de Louis XIII par rapport à Louis XIV et Henri IV, en soulignant son énergie et ses initiatives. Modèle:CitationModèle:Sfn.
- Modèle:Harvsp (1693-1748)
- Fragments épars de la correspondance de Saint-Simon, très inégalement répartis sur la période.
- Modèle:Harvsp sur les qualités prises par M. de Soubise (Modèle:Date-)
- Obstination de Saint-Simon, encore radicalisé, dans son inutile combat ducal. Sa passion du rang, regain de sa haine et de ses hantises. Modèle:Sfn.
- Révélateur de l'état d'esprit de Saint-Simon.
Postérité littéraire
Témoignages
De grands écrivains français ont été profondément influencés par l'œuvre de Saint-Simon, ou ont simplement rendu hommage à son œuvre.
Madame du Deffand - première connaissance, partielle, des Mémoires (lettre du Modèle:Date- à Horace Walpole) : Modèle:Citation
Chateaubriand : Modèle:Citation
Michelet :
Mais Michelet peut être plus sévère, au moins pour la prétention de Saint-Simon à écrire l'histoire : Modèle:Citation
Stendhal : Modèle:Citation<ref>Stendhal, Henri Brulard.</ref>.
Stendhal a pu connaître les Mémoires par les publications d’extraits réalisées entre 1781 et 1819, avant que les héritiers n'entrent en possession des manuscrits à cette date et n’autorisent une première publication en 1829, complète mais très perfectible. Fasciné par les Mémoires, il leur emprunte de nombreux procédés littéraires « modernes » qu’utilise le duc en dépit de sa réputation d’archaïsme, en particulier la description subjective, qui consiste à décrire une scène uniquement à travers les détails qu’en perçoit un personnage. Dans La Chartreuse de Parme de Stendhal, les descriptions des intrigues de cour et les portraits de nombreux personnages secondaires sont ouvertement inspirés de Saint-Simon, qui est d’ailleurs cité parfois sans retouches.
Marcel Proust a été un admirateur fervent du mémorialiste, dont il a d’ailleurs fait un long et savoureux pastiche (Pastiches et Mélanges, 1919). L’évocation dans À la recherche du temps perdu des salons aristocratiques du début du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle doit autant aux souvenirs mondains de Proust lui-même qu’aux scènes de la cour de Louis XIV qu’il avait lues dans Saint-Simon, très souvent cité dans le roman, notamment lors des passages où apparaît le personnage haut en couleur du baron de Charlus. Proust a aussi cherché à recréer dans ces passages une certaine manière de parler que Saint-Simon appelait, mais sans donner d’exemples, l’« esprit Mortemart », du nom d’une grande famille noble à laquelle appartenait la marquise de Montespan : Modèle:CitationModèle:Sfn. Proust chercha à illustrer cet esprit à travers son personnage de la duchesse de Guermantes, sans d’ailleurs être pleinement satisfait du résultat. Mais de manière plus profonde, Proust a été fasciné par la réussite du projet littéraire de Saint-Simon, qui ressuscite par l’écriture un monde disparu depuis trente ans : comme le duc-mémorialiste, le narrateur de la Recherche comprend sur le tard que les déceptions de la vie et la certitude de la mort peuvent être transcendées par la littérature.
Hommages
Un prix littéraire Saint-Simon a été créé. Il fut fondé à l'occasion du tricentenaire de la naissance du duc de Saint-Simon (1675-1755) sous les auspices de la ville de la Ferté-Vidame, résidence d'élection de l'écrivain, du conseil général d'Eure et Loir et de l'association des amis de La Ferté-Vidame, avec la participation initiale de la société Saint-Simon<ref>Saint-Simon La Ferté Vidame.</ref>.
Théâtre Dans l'Impromptu du Palais-Royal (1962), Jean Cocteau met en présence Louis XIV, Molière et le duc de Saint-Simon, suivant le modèle du Dialogue des morts de Fontenelle et sur un canevas qu'Yves Coirault propose de prolonger. Modèle:Citation.
Cinéma Dans son adaptation du roman de Ray Bradbury, Fahrenheit 451 (1966), François Truffaut fait réciter les premières phrases des Mémoires par un personnage secondaire, dans la séquence de conclusion et les derniers plans du film.
Absent du film historique de Bertrand Tavernier Que la fête commence (1975) avec Philippe Noiret dans le rôle du régent Philippe d'Orléans et Jean Rochefort dans celui de l'abbé Dubois, Saint-Simon est cité pour un mot de raillerie à propos du passé de ce dernier, qui convient que le fait est Modèle:Citation.
Dans le film L'Échange des princesses (2017), il est joué par Vincent Londez.
Monuments
Une rue a été nommée en l'honneur de Saint-Simon, à Modèle:Arrondissement, non loin de son lieu de naissance.
Une statue du duc et pair par Pierre Hébert, réalisée vers 1853, orne la façade du palais du Louvre à Paris. Une autre par Jean-Louis-Adolphe Eude orne la façade de l'hôtel de ville de Paris.
En Modèle:Date-, le Conseil de Paris ordonne l'apposition de plaques commémoratives sur les deux domiciles de Saint-Simon subsistant dans la capitaleModèle:Sfn.
Numismatique et philatélie En 1955, la république française rend hommage au duc de Saint-Simon par un timbre postal à son effigie, à l'occasion du bicentenaire de sa mort. Le Modèle:Date-, c'est au tour de Monaco d'émettre un timbre à l'effigie du mémorialiste, commémorant le tricentenaire de sa naissanceModèle:Sfn. Cette même année voit l'émission par la Monnaie de Paris de la médaille du tricentenaire Saint-Simon, réalisée par le médailleur Jacques DevigneModèle:Sfn.
-
Pierre Hébert, Saint-Simon Modèle:Nobr, Paris, Modèle:Nobr.
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Modèle:Nobr]].
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Timbre à l'effigie du duc de Saint-Simon, Modèle:Nobr.
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Timbre à l'effigie du duc de Saint-Simon, Modèle:Nobr.
Notes et références
Notes
Études et commentaires
Citations de Saint-Simon
Morceaux choisis
Modèle:Exergue Cette section rassemble, comme des suggestions de lecture pour un approfondissement des idées et du style de Saint-Simon, des textes significatifs de son œuvre, et sélectionnés en complément des sections de l'article. Modèle:Références
Voir aussi
Bibliographie
Modèle:Intérêt d'un article bibliographique spécifique
Ouvrages généraux
Histoire
Littérature
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Articles et analyses
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- François Formel, Alliances et généalogie à la Cour du grand Roi : Le souci généalogique chez Saint-Simon, 1983, Paris, éditions Contrepoint, 4 volumes in 8°, XIX-1182-1054 pages (réédition en 1984 par les éditions Vendôme) ;
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- Guy Rooryck, Les « Mémoires » du duc de Saint-Simon. De la parole du témoin au discours du mémorialiste, Genève, Droz, 1992, 312 p. (« Histoire des idées et critique littéraire », vol. 306.)
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Articles connexes
- Les Mémoires de Saint-Simon ;
- Maison de Rouvroy de Saint Simon (sa famille)
- Duché de Saint Simon
- Liste des seigneurs de La Ferté Vidame
- Château de La Ferté Vidame (sa demeure)
- Eglise Saint Nicolas de La Ferté-Vidame (lieu de son inhumation)
- Liste des vidames de Chartres
- Les appellations des princes du sang de la maison de France sont utiles pour comprendre les noms sous lesquels Saint-Simon désigne les principaux personnages de la Cour.
- L’art de la conversation, pour une analyse de l'audience solennelle de l'ambassade en Espagne.
- Saint-Simon a sa statue parmi les Hommes illustres du Louvre.
Liens externes
- Mémoires de Saint-Simon. Texte intégral
- Pierre Perrin lit Saint-Simon. Critique littéraire, NRF Modèle:N°, Modèle:Date-
- Philippe Sollers et Saint-Simon. Critique littéraire
- Modèle:Lien web
- Modèle:Lien brisé Site dédié au Duc et à la Société Saint-Simon.
- La Voix d'un texte : Saint Simon, présentation de Patrick Dandrey et lectures d'Olivier Py à l'ENS, Modèle:Date-
- Notices et ressources