Gaule cisalpine
Modèle:Homonymes Modèle:Infobox Ancienne entité territoriale
La Gaule cisalpine (latin : Gallia Cisalpina, Gallia Citerior, Gallia togata ou Provincia Ariminum), aussi appelée Gaule citérieure, est la partie de la Gaule qui couvrait l'Italie du Nord. Elle était ainsi nommée par les Romains en raison de sa position en deçà des Alpes (par opposition à la Gaule transalpine, s'étendant au-delà). La Gaule cisalpine est le territoire occupé par les Celtes, qui correspond aux deux régions (Regio XI Transpadana et Gaule Cispadana), et non l'ensemble du Nord de l'Italie, peuplé de populations diverses.
Terminologie
Modèle:Langue [« Gaule cisalpine »<ref name="Académie française, cisalpin">Modèle:Académie (consulté le 20 août 2015)</ref>,<ref name="TLFI, cisalpin">Modèle:CNRTL (consulté le 20 août 2015)</ref>] est utilisé par Jules César dans ses Commentaires sur la Guerre des Gaules<ref>Modèle:Ouvrage, Modèle:VI, 1</ref> ; Modèle:Langue [« Gaule citérieure »<ref name="Académie française, citérieur">Modèle:Académie (consulté le 20 août 2015)</ref>,<ref name="TLFI, citérieur">Modèle:CNRTL (consulté le 20 août 2015)</ref>] l'est par Cicéron dans son discours sur les provinces consulaires<ref>Modèle:Ouvrage, 36</ref> ainsi que par Suétone dans sa Vie des douze Césars<ref>Modèle:Ouvrage, 30, 1</ref>. Le terme "Gallia Cisalpina" a été utilisé pour dénommer certaines parties du Nord de l'Italie qui ont vu s'installer des tribus celtes arrivant de l'autre côté des Alpes. Elle fut agrandie, Modèle:Refnec, à l'ensemble de l'Italie du Nord.
Localisation
Le territoire de la Gaule cispadane couvrait approximativement les actuels territoires suivants :
Le territoire de la Gaule transpadane (Strabon, "Géographie", Livre V, 1, 4) couvrait approximativement les actuels territoires suivants :
- le Piémont (la partie au nord du fleuve du Pô) ;
- la Lombardie (la partie ouest) ;
- la Vallée d'Aoste.
Ses limites topographiques étaient :
Statut
La plaine du Pô fut romaine depuis la fin du Modèle:Lien siècle av JCModèle:Vérification siècle (-222), mais ce n'est qu'en -81 que la province de Gaule cisalpine fut créée<ref>Tite-Live, Histoire romaine, XXXIV, XXXV, XXXVI.</ref>.
La Gaule cisalpine était administrée par un propréteur. Elle était gouvernée depuis Mutina (aujourd'hui Modène). La province fut annexée à l'Italie vers -42 sous le second triumvirat. Les poètes Virgile et Catulle ainsi que l'historien Tite-Live étaient natifs de cette province.
Histoire
=== Expansion celtique des {{#switch: e
| e | er | = {{#switch: e
| e | er | = Modèle:S mini-{{#ifeq: et|-| – | et }}Modèle:S mini- siècles Modèle:Av JC
| Modèle:S mini-{{#ifeq: e|-| – | e }}Modèle:S mini- siècleIII
}}
| {{#switch: et
| e | er | = Modèle:S mini-{{#ifeq: e|-| – | e }}Modèle:S mini- siècle
| Modèle:S mini-{{#ifeq: et|-| – | et }}Modèle:S mini- siècles Modèle:Av JC
}}
}} === Alors que le Monde celte apparaît globalement stable au milieu du Modèle:Lien millénaire av JC, les {{#switch: e
| e | er | = {{#switch: e
| e | er | = Modèle:-s mini{{#ifeq: et|-| – | et }}Modèle:-s mini siècles Modèle:Av JC
| Modèle:-s mini{{#ifeq: e|-| – | e }}Modèle:-s mini siècleIII Modèle:Av JC
}}
| {{#switch: et
| e | er | = Modèle:-s mini{{#ifeq: e|-| – | e }}Modèle:-s mini siècle Modèle:Av JC
| Modèle:-s mini{{#ifeq: et|-| – | et }}Modèle:-s mini siècles Modèle:Av JC
}}
}} voient d'importants groupes celtes se mettre en mouvement vers la plaine du Pô, la Pannonie, le bassin des Carpates, les Balkans et la Grèce puis l'Asie Mineure<ref>Venceslas Kruta & Paul-Marie Duval, Les Mouvements celtiques du Modèle:S mini- au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle avant notre ère, CNRS / 1978</ref>,<ref name="HUBERT">Henri Hubert, Les Celtes et l'expansion celtique jusqu'à l'époque de La Tène, Albin Michel à Paris (collection « Évolution de l'humanité ») / 1989 Modèle:ISBN</ref>.
Au début du Modèle:Lien siècle av JCModèle:Vérification siècle se produit en Italie l'invasion celtique demeurée célèbre en raison de la victoire remportée en -387 sur les Romains lors de la bataille de l'Allia et de l'épisode des oies du Capitole suivi du célèbre « Vae victis » lancé par Brennos aux vaincus. Des groupes migrants de Sénons, Boïens, Lingons<ref group=note>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Lingons de Gaule cisalpine.</ref> et Cénomans s'établissent en force en Italie du Nord. Au côté des Insubres et Taurini, autres peuples celtiques déjà établis (depuis au moins le Modèle:Lien siècle av JCModèle:Vérification siècleModèle:Refsou), ils constituent la Gaule transpadane<ref>Henri Hubert, « L'expansion des Celtes à l'époque de la Tène / Les Celtes en Italie », Les Celtes depuis l'époque de la Tène et la Civilisation celtique, La Renaissance du Livre à Paris, 1933 lire en ligne</ref>.
Dans le même temps a lieu l'invasion celtique en Pannonie, première étape d'une expansion plus vaste en direction du bassin des Carpates dont témoignent de nombreuses tombes découvertes sur le territoire de l'actuelle Hongrie. Vers -279, la Grande Expédition commandée par Brennos pénètre en Thessalie, force le passage des Thermopyles et marche sur Delphes. L'un des groupes celtes partis envahir la Grèce s'installe au retour au confluent de la Save et du Danube pour donner naissance aux Scordiques. D'autres groupes s'établissent en Thrace pour y fonder le royaume de Tylis. Un dernier groupe passe au service de [[Nicomède Ier|Nicomède {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:| }} }}]], roi de Bithynie, qui l'installe en Anatolie où il fonde le royaume Galate<ref name="HUBERT"/>,<ref>Venceslas Kruta & Paul-Marie Duval, Les mouvements celtiques du {{#switch: e
| e | er | = Modèle:S mini-{{#ifeq: au |-| – | au }}Modèle:S mini- siècle
| Modèle:S mini-{{#ifeq: e|-| – | e }}Modèle:S mini- siècleI
}} avant notre ère, CNRS / 1978 </ref>.
Conquête romaine
Début du Modèle:Lien siècle av JCModèle:Vérification siècle
La troisième guerre samnite voit la défaite de la coalition constituée par les Sénons, Samnites, Étrusques et Ombriens devant les Romains à la bataille de Sentinum en -295. Malgré cette défaite à laquelle sont associés les Sénons, les Celtes de Gaule cisalpine parviennent à contenir les Romains au prix des batailles d'Arretium en -284 et du lac Vadimon en -283<ref>J.-H.-C. Williams, Romans and Gauls in Republican Italy, 2001, Oxford classical monographs Modèle:ISBN lire en ligne.</ref>.
Fin du Modèle:Lien siècle av JCModèle:Vérification siècle
Avec sa victoire lors de la première guerre punique, Rome est libre de reprendre la conquête du territoire des Sénons. Pour ce faire, elle conclut des traités d'alliance avec les Vénètes et les Cénomans<ref name=piganiol229>André Piganiol, La conquête romaine, Modèle:P..</ref>. En dépit de leur pugnacité, les Sénons doivent se retirer d'Étrurie et se replier sur la Plaine padane en -232. Cette même année, le Sénat romain, sur proposition de Flaminius, vote une loi sur le partage des terres de ces derniers<ref name=piganiol229/>. En -226, les Boïens et les Insubres obtiennent le renfort de contingents Gésates dirigés par Anéroeste et Concolitan. Rome fait alors appliquer les traités conclus avec les Vénètes et les Cénomans, qui lèvent une armée d'environ Modèle:Nombre afin de s'opposer aux Insubres<ref name=piganiol229/>. En -225, ces derniers remportent la bataille de Faesulae<ref name=piganiol229/>. Lors de leur repli, ils sont mis en déroute par une seconde armée romaine au Cap Télamon<ref name=piganiol230>André Piganiol, La conquête romaine, Modèle:P..</ref>. En -224, les légions romaines investissent le territoire des Boïens, qui capitulent. En -223/-222, les Insubres sont défaits à la bataille de Clastidium<ref name=piganiol230/>. En -222, Publius Cornélius Scipion et Marcus Claudius Marcellus prennent Mediolanum, après avoir tué le chef des Gésates Viridomar<ref name=piganiol230/>, et obtiennent la reddition des Insubres.
Malgré ces succès militaires, la République romaine n'a pas totalement soumis la Cisalpine. Lors de la deuxième guerre punique, les Celtes cisalpins s'allient à Carthage, excepté les Taurins, qui se sont opposés au passage des troupes d'Hannibal sur leur territoire. La résistance celte s'affirme aux côtés des Carthaginois, particulièrement à la bataille du lac Trasimène voyant notamment le consul romain Caius Flaminius Nepos tué par le cavalier insubre Ducarios.
Modèle:Lien siècle av JCModèle:Vérification siècle
L'issue de la deuxième guerre punique n'ayant pas été favorable à la Gaule cisalpine, les Romains défont de nouveau les Celtes à Bedriacum en -200, bataille à l'issue de laquelle seuls les Boïens et les Insubres opposent une résistance. Après la reddition de ces derniers à Mutina en -194, les Boïens résistent face à Rome jusqu'en -191. Dès lors, la Gaule cisalpine tombe sous la dépendance de la République romaine<ref>Venceslas Kruta, Les Celtes en Italie, Mondadori à Milan / 1999.</ref>.
Romanisation
La première forme de romanisation de la province est la création de la Via Flaminia en [[-220|220 Modèle:Av JC]] par le censeur Flaminius. Cette voie, reliant Rome à l'Adriatique, correspond à l'itinéraire qui avait été suivi par les légions romaines au début du Modèle:Lien siècle av JCModèle:Vérification siècle pour se rendre de l'Ombrie au territoire des Sénons<ref name=piganiol231>André Piganiol, La conquête romaine, Modèle:P..</ref>. Les premières cités de droit latin fondées en Cisalpine sont Plaisance et Crémone en -219<ref name=piganiol231/>.
La Gaule cisalpine devient en -81 la Provincia Ariminum administrée par un propréteur. En -73, Spartacus y défait la légion de Gaius Cassius Longinus. Vers -42, elle est intégrée à l'Italie romaine<ref>Elena Percivaldi, Les Celtes, une civilisation européenne, Florence, Giunti, 2003.</ref>,<ref>Christian Peyre, La Cisalpine gauloise du {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | IIIe{{#if:| }} }} au {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:| }} }} s. av. J.-C., Paris, ENS, 1979.</ref>.
Durant les crises qui secouent la république au Modèle:Lien siècle av JCModèle:Vérification siècle, le contrôle de cette province est un enjeu majeur pour deux raisons. D'abord, elle est une position géostratégique capitale pour Rome, puisqu’elle est la porte d'entrée nord de l'Italie, que ce soit par l'est, l'ouest ou le nord (Alpes). Des armées y stationnent donc en permanence, Cette présence militaire explique la seconde raison: la Gaule cisalpine est la plus proche région militaire de Rome et celui qui la commande n'est qu'à quelques jours de marche de la capitale. En janvier -49, Jules César, proconsul des Gaules, y compris la Cisalpine, en franchit la limite (Rubicon) et envahit l'Italie, déclenchant la guerre civile<ref>Autre exemple notable, D. Junius Brutus, un des membres de la conjuration menant à l’assassinat de César. En 44, il est propréteur de la Cisalpine. Marc Antoine essaye de l'en évincer. Un affrontement militaire paraît de plus en plus probable. Il écrit une lettre à Cicéron fort explicite où il décrit les opérations militaires qu'il mène dans les Alpes pour aguerrir ses troupes en vue du conflit à venir. Cicéron, Ad familiares, X, 1, reprise sous le n° DCCCVIII de la Correspondance, volume X, Collection des Universités de France (collection Budé), Les Belles Lettres, 1991 (éditeur J. Beaujeu).</ref>.
À propos de la romanisation de la Gaule cisalpine, l’historien Jean-Michel David indique dans son livre La romanisation de l’Italie<ref>Modèle:Ouvrage</ref>, et ce dès l’introduction<ref>Modèle:Ouvrage</ref>, que cette partie nord de l’Italie, a connu une phase de colonisation importante caractérisée par l’installation dans cette zone frontière d’un grand nombre de Romains et d’Italiens en provenance du centre de la péninsule<ref>Modèle:Ouvrage</ref>, ce qui a permis à Rome d’affirmer son emprise sur ces territoires.
Les déplacements de populations, conséquences de la seconde guerre punique, furent assez prégnants pour avoir des effets importants sur l’ensemble du peuplement de la péninsule<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. Certains ont été forcés comme l’expulsion des Ligures à la limite du Samnium et de la Campanie<ref>Modèle:Ouvrage</ref>, d’autres volontaires, comme l’important processus de colonisation de la Gaule cisalpine par les Romains et Italiens provenant de territoires plus méridionaux par rapport à cette zone frontière conquise par Rome.
L’auteur mentionne également que la profondeur de la colonisation au sein de la Gaule cisalpine n’a pas été partout la même, malgré son importance : la Transpadane, cette région au nord du Pô, a connu une colonisation moins dense que la Cispadane située au sud du fleuve<ref>Modèle:Ouvrage</ref>, où elle a, selon ce dernier, fait disparaître les populations gauloises<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. Ailleurs, en revanche, comme dans la partie septentrionale de l’Etrurie, dans la région de Luna, elle eut pour conséquence un certain maintien de l’équilibre démographique.
Au niveau de la péninsule italienne, ces déplacements ont engendré une homogénéité culturelle et politique accrue de cet espace géographique sous la domination de Rome<ref>Modèle:Ouvrage</ref>, ainsi qu’une modification de son peuplement humain<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.
Notes et références
Notes
Références
Annexes
Bibliographie
- Stéphane Bourdin, Les peuples de l'Italie préromaine. Identités, territoires et relations inter-ethniques en Italie centrale et septentrionale ({{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | VIIIe{{#if:| }} }}-{{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:| }} }} s. av. J.-C.), Rome, BEFAR (Modèle:N°, 2012.
- Modèle:Ouvrage Modèle:Plume
- Modèle:Ouvrage Modèle:Plume
- Modèle:Ouvrage Modèle:Plume
- Modèle:Ouvrage Modèle:Plume
- Modèle:Ouvrage Modèle:Plume
- Raymond Chevallier, La romanisation de la Celtique du Pô. I, Les données géographiques, Paris, Les Belles Lettres, 1980. Pour un résumé, lire ce compte-rendu.
- Christian Peyre, La Cisalpine gauloise du Modèle:-sp-, Paris, Presses de l'École normale supérieure, 1979 (Lire en ligne).Modèle:Plume
- Jean-Michel David, La romanisation de l'Italie, Paris, Aubier, 1994, Editions Flammarion, coll. "Champs histoire" pour la présente édition, 1997, 260 p. Modèle:ISBN
Articles connexes
Liens externes
- La Cisalpine gauloise du Modèle:-sp- Une étude d'histoire et d'archéologie par Jean Bousquet
- Carte de la Gaule cisalpine