Galates
Les Galates (appelés aussi Gallogræci, « Gallo-Grecs ») sont des peuples celtes qui, dans l’Antiquité, ont migré dans le Centre de l’Asie Mineure, région nommée d’après eux Galatie.
Formation de la Galatie
Modèle:Article détaillé Lors de la Grande expédition en 279 av. J.-C., des troupes celtes (300 000 hommes selon les Philippiques) ont pris la route des Balkans par la Gaule cisalpine, traversé la Grèce et gagné la Macédoine, où elles se séparent. Une partie d'entre elles traverse le Danube vers le nord et s'installe dans ce qui deviendra plus tard la Moldavie, où elles se mélangent aux Tyrgètes locaux et aux Bastarnes, des Germano-Celtes. D'autres vont migrer vers l'Italie par le sud des Alpes et certaines d’entre elles retournent en Gaule, dans les Cévennes et autour de Toulouse, où elles sont désormais désignées comme Volques Tectosages.
Au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, des populations celtiques vont s’installer dans la péninsule balkanique. Des historiens comme Stéphane Fichtl et Anne-Marie Adam, pensent que les Galates viennent de cette région<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. À la fin du règne de Lysimaque en 280 av. J.-C., le « bouclier dissuasif » de la Macédoine est brisé. Lysimaque régnait sur la Thrace qui constituait une région tampon avec les Galates qui, placés sous le commandement de Lutérios et Léonorios, franchissent l’Hellespont vers 278 av. J.-C. à l’invitation du roi [[Nicomède Ier|Nicomède {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:| }} }}]] de Bithynie, en guerre contre le Séleucide [[Antiochos Ier|Antiochos {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:| }} }}]], roi de Syrie. Leur appui permit à Nicomède de sauver son trône : il leur donna en récompense des terres situées au sud de son royaume, sur les bords du Sangarios. De là, ils dévastèrent la partie de l'Asie Mineure baignée par la mer Égée, depuis la Troade jusqu'à la Carie. À partir de ce moment, les Galates vont se tourner vers le mercenariat.
En 277 av. J.-C., ayant perdu l’héritage de son grand-père Antigone le Borgne, le roi Antigone Gonatas forme une nouvelle dynastie en Macédoine, qui se trouve en pleine anarchie politique entre 297 et 277 av. J.-C. : huit rois se sont succédé depuis la mort de Cassandre<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. C’est sa victoire sur les Galates qui permet à Antigone Gonatas d’asseoir son autorité, et il prend le surnom de Modèle:Citation (Sôtér) à l'issue de cette bataille.
Les Galates sont ensuite vaincus en 241 av. J.-C. par [[Attale Ier|Attale {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:| }} }}]], roi de Pergame, ce qui les pousse à se regrouper dans la partie nord de la Grande Phrygie, qui reçut le nom de Galatie. Par la suite, ils s'hellénisèrent progressivement, ce qui leur valut le nom de Gallogræci<ref>Dictionnaire général de biographie et d'histoire par Ch. Dezobry et Th. Bachelet publié en 1873 chez Delagrave</ref>.
Organisation de la Galatie
Géographiquement, leur implantation est délimitée par le royaume du Pont et la Paphlagonie au nord, la Cappadoce à l’est, le royaume de Pergame à l’ouest et la Bithynie au nord-ouest. Ils sont désignés sous l’appellation de Communauté des Galates (en grec Koinon Galaton, en latin Commune Galatarum).
Cette communauté est composée de trois peuples principaux :
- les Trocmes occupent l'intérieur des terres, et leur capitale est Ancyre (aujourd’hui Ankara) ;
- les Tectosages ont notamment les cités de Pessinonte, Gordion, Orkaorkoi<ref>Strabonis Geographica: Graece cum versione reficta, Volume 1 ed.Karl Müller, Editore Ambrosio Firmin Didot, Paris, 1853</ref>, Gorbeus et Ergobrotis ;
- les Tolistobogiens ont notamment les cités de Tavium, de Petobriga et d'Eccobriga.
Chacun de ces peuples est gouverné par une tétrarchie dont le pouvoir politique est partagé entre un chef, un juge (dikastès) et un commandant (stratophylax), celui-ci ayant deux officiers sous ses ordres (hypostratophylax).
Les Galates forment une confédération de guerriers, dirigés par une aristocratie militaire. Si l’on en croit Strabon, les tétrarques et les 300 membres du conseil se réunissent dans le Drunemeton, sanctuaire où se rendent la justice et d’autres affaires. Leur économie repose sur l’élevage, mais surtout les razzias, les pillages, les rançons et le mercenariat au service des monarchies hellénistiques<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. Polyène écrit dans Stratagème : Modèle:Citation. Antigonos Gonatas a recruté plus de Modèle:Nombre Galates pendant son règne. Ceux-ci faisaient aussi payer de lourds tributs à l’ensemble des territoires conquis et menaient des pillages sur divers cités et royaumes de l’Asie Mineure, comme à Héraclée, qui a dû verser un tribut de 5000 statères d’or. Ce tribut se nomme galatika. Cette communauté possède pour l’essentiel des structures rurales, avec forteresses en hauteurs et des habitats protohistoriques, les oppidas. Ils ont une réputation de cruauté. Il y a une forte cohésion de groupe, ce qui se voit à travers les combats, mais aussi par la persistance de la langue qui ne va être que peu influencée par les contacts culturels et linguistiques<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.
Les Galates et le royaume de Pergame
Le premier à se rebeller face aux pillages et tributs des Galates fut Attale {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:| }} }}, roi de Pergame, qui, en 241 av. J.-C, remporta une victoire décisive contre les Tolistoages aux sources Caïques<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. C’est à la suite de cette victoire qu’un ensemble de statues de bronze furent érigées sur la colline de Pergame afin d’exalter les victoires d’Attale, comme le Galate mourant. L’art pergamien a fortement influencé l’image du Gaulois à travers la figure du Galate. Dans les diverses représentations de ce peuple, on y voit la présence forte de la nudité, mais aussi le travail sur la musculature. Le Gaulois est donc un homme fort, grand combattant, mais aussi sauvage et sans raison, comme on le voit dans la statue du Suicide du Galate<ref>Modèle:Article.</ref>. C'est cet art qui a fait prospérer cette image du Gaulois durant de nombreux siècles.
On voit la fascination des Galates avec l’art pergamien, mais aussi alexandrin. Par exemple, on note la présence d’une tombe des Mercenaires à Alexandrie, où des archéologues ont aussi retrouvé plusieurs stèles évoquant les Galates<ref>Modèle:Article.</ref>.
Les Galates contre Antigone II Gonatas
Raconté par Justin (historien)<ref>Modèle:Ouvrage</ref> dans l'Abrégé des Histoires, les Galates sont vaincus en 277 par Antigone II Gonatas, à la bataille de Lysimacheia.
Fils de Démétrios Ier Poliorcète, roi de Macédoine de 294-288 av. J-C, il fait partie des principaux Épigones (rois), héritier des Diadoque. Pour lui, considéré comme un "roi sans royaume", l'invasion des Galates en 279 est une aubaine de retrouver un royaume et pourquoi pas même en Macédoine, comme son père. Quant aux Galates, c’est avec la mort du roi Lysimaque de Thrace en 281 av. J-C, qu’ils vont en profiter pour commencer de nombreuses expéditions militaires en Asie mineure mais aussi en Macédoine.
Dans un premier temps, les Galates envoyèrent des députés au camp ennemi, pour voir l'état du camp mais aussi proposer une paix. D'après l'auteur, Antigone invita "dans sa grande générosité" les troupes à prendre un festin dit somptueux. À ce somptueux festin, le futur roi Antigone leur exposa sa richesse, son or et son argent, ainsi que des navires remplis de marchandises. Il leur montra aussi ses éléphants dans le but de les terroriser car ils étaient inconnus des Galates. Or, malheureusement pour Antigone, les Galates n'ont pas rebroussé chemin, au contraire ils ont été appâtés par ses richesses. Même l'exposition de leurs forces armées ne leur aura pas suffi à prendre peur. Toujours d'après Justin, en rentrant chez eux, les députés ont "exagéré" les richesses de Gonatas mais aussi la faiblesse de défense de leur campement. Ces arguments suffirent au commandement des Galates pour donner une attaque sur le camp grec durant la nuit. Lorsqu'ils arrivèrent, ils trouvèrent le camp vide, pensèrent à une ruse et hésitèrent à entrer dans le camp. Puis ils entrèrent, avancèrent peu à peu (en prenant ce qu'il y avait à voler) et se dirigèrent vers le rivage où les navires attendaient.
Mais une fois arrivés, ils ont été attaqués par une partie de l'armée qui s'était cachée et ont été massacrés. La bataille de Lysimacheia de 277, fut principalement une réussite grâce à une ruse et non une réelle bataille, comme raconté.
Les Galates vus par Justin
Les Galates, sur le point de livrer bataille à Antigone, mettent à mort leurs femmes et leurs enfants :
Les Galates vus par Cnaeus Manlius Vulso
L'historien Tite-Live rapporte dans son Histoire romaine la harangue que le consul Cnaeus Manlius Vulso prononça devant ses soldats avant d'affronter les Galates, lors de la guerre galatienne, en 189 av. J.-C. :
Entrée dans l'Empire romain
En 189 av. J.-C., une expédition romaine menée par Cnaeus Manlius Vulso ravage la Galatie. Eumène II, roi de Pergame, vainqueur des Gaulois, aurait même annexé la Galatie en 183. Toutefois un sénatus-consulte octroie l'autonomie aux Galates en 166. Les Galates luttent contre Mithridate, roi du Pont, et détruisent un corps d'armée en 73 av. J.-C. La réorganisation administrative de l'Asie Mineure par Pompée confie le pouvoir à trois princes, sous la surveillance du Tolistobogien Déiotaros, qui est fait roi (66 av. J.-C.). Marc Antoine procède à une nouvelle réorganisation qui agrandit le territoire de la Galatie, mais le pouvoir est confié à des hommes sûrs, étrangers aux familles régnantes (37/36 av. J.-C.).
La Galatie est évangélisée dès les débuts de l’ère chrétienne. Vers l'an 49, saint Paul rédige une épître aux Galates qui fait partie du Nouveau Testament. Au Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, saint Jérôme rapporte que les Galates d'Ancyre parlent le gaulois de Trèves<ref>Saint Jérome, Commentaire de l'Épître aux Galates.</ref>.
Assimilés par la population locale devenue hellénophone, les Galates disparaissent des sources au Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle.
Notes et références
Notes
Annexes
Bibliographie
- Félix Robiou, Histoire des Gaulois d'Orient, Paris, 1876 (lire en ligne)
- Christian-Joseph Guyonvarc'h et Françoise Le Roux, La Société celtique, Ouest-France Université coll. « De mémoire d’homme : l’histoire », Rennes, 1991, Modèle:ISBN
- John Haywood, Atlas historique des Celtes, coll. « Atlas/Mémoire », Paris, Éd. Autrement, 2002, Modèle:ISBN
- Justin (historien) (Modèle:Trad. Bernard Mineo et Giuseppe Zecchini), Les Belles Lettres, Modèle:Coll. « Collection des Universités de France », 2016.
- Les Celtes, ouvrage collectif (catalogue de l'exposition européenne d'archéologie celtique), Palazzo Grassi - Venise, 1991, Bompiani, Modèle:ISBN
- Édouard Will, Histoire politique du monde hellénistique 323-30 av. J.-C., coll. « Points Histoire », Paris, Éd. du Seuil, 2003, Modèle:ISBN
- Fichtl Stephan., Les peuples gaulois, Paris, Editions Errance, 2012
- Brunaux Jean-Louis, Guerre et armement chez les gaulois (450-52 av. J.-C.), Paris, Editions Errance, 1987
- Szabó Miklós, Celtes et Gaulois, l'Archéologie face à l'Histoire, Les Civilisés et les Barbares du {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ve{{#if:| }} }} au {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | IIe{{#if:| }} }} siècle avant J.-C., Juin 2005 à Budapest, Glux-en-Glenne, Bibracte, 2006
- Sartre Maurice, L'Anatolie hellénistique de l'Egée au Caucase (334-31 av. J.-C.), Paris, Armand Colin, 2004
Articles connexes
- Celtes - Druidisme - Langue galate
- Gaule - Grande expédition
- Épître aux Galates
- Galate mourant
- Galați