Gerberge de Saxe

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Modèle:Homonymes Modèle:Infobox Biographie2

Gerberge de Saxe, née vers 913/914 à Nordhausen et morte le 5 mai<ref>C'est ce que mentionne son épitaphe à Saint-Remi de Reims ("quintus maii") ainsi que le nécrologe de Saint-Remi de Reims, à la date du Modèle:III des nones de mai (Nécrologe de Saint-Remi de Reims, Reims, B. M., ms. 346, fol. 154 : « Gerberga Francorum regina. »)</ref> d'une année inconnue, entre 969 et 984<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>, issue de la dynastie des Ottoniens, fut duchesse de Lotharingie, puis reine de France par son mariage avec le roi carolingien Modèle:Noble.

Origine

Née au château de Nordhausen en Thuringe, Gerberge était la fille aînée du duc Henri de Saxe († 939), futur roi de Germanie, et de sa seconde épouse Mathilde de Ringelheim (sainte Mathilde), fille du comte Théodoric. Elle est donc la sœur d'Modèle:Noble, empereur du Saint-Empire à partir de 962. Son père fut élu roi de Francie orientale (Germanie) par les Franconiens et les Saxons en mai 919. La jeune femme a certainement été élevée dans un chapitre de dames nobles (Frauenstift).

Union et descendance

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Généalogie des Ottoniens, avec Heinricus rex (Modèle:Noble- l'Oiseleur) et Methildis regina (Mathilde de Ringelheim) dans le cercle double (Chronica St. Pantaleonis, 2nde moitié du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle). « Gerberg » est leur deuxième enfant en partant de la gauche de l'image.

Premier mariage

En 928/929, le roi Henri a marié sa fille Gerberge à Gislebert, comte de Meuse, qui venait d'être nommé duc de Lotharingie. Par le mariage il visait à lier la Lotharingie à son royaume : né de la Francie médiane (Lotharii regnum) lors du traité de Prüm en 855, ce pays, attribué à la Francie orientale par le traité de Ribemont en 880, fut longtemps convoité par les souverains des deux parties restantes de l'ancien Empire carolingien. Pour le père de Gislebert, le marquis Modèle:Noble († 915), il s'était tourné vers la royauté occidentale de Modèle:Noble.

Gerberge lui donne quatre enfants :

Pendant le règne du roi Henri, le duc Gislebert est resté loyal. À sa mort, toutefois, il voulait rejoindre le nouveau roi de Francs, Modèle:Noble-. On n'est pas sûr que sa femme l'a encouragé ; en tous cas, il a participé à la révolte du prince Henri contre son frère aîné l'héritier du trône Modèle:Noble-. Après une bataille perdue à Andernach le Modèle:Date, Gislebert se noie dans le Rhin alors qu'il tente de fuir<ref>Robert Folz La naissance du Saint-Empire Albin Michel Paris Le Mémorial des Siècles (1967) Modèle:P.82.</ref>.

Deuxième mariage

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Généalogie des Carolingiens, Ottoniens et Robertiens au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle.

La duchesse Gerberge a été veuve à l'âge de 26 ans et s'en revint à la maison paternelle sous le mund de son frère Modèle:Noble-. Il était prévu de la marier au duc Berthold de Bavière ; toutefois, la femme sûre d'elle refusa. Selon les récits de Liutprand de Crémone, elle se distancie également de son frère Henri, dont l'insurrection s'est écroulée.

Elle a donc décidé de se remarier avec le roi de France Modèle:Noble fin 939. Selon le chroniqueur Richer de Reims, Louis a eu pitié de la belle veuve ; en fait, ce mariage reposait également sur des motifs politiques. Le roi de la Francie occidentale a voulu souligner ses droits sur la Lotharingie (leur fils premier-né fut baptisé Lothaire) ; par ailleurs, en se mariant à une fille de roi, il pourrait se mesurer avec son rival Hugues le Grand, issu de la dynastie des Robertiens, qui s'était marié à Hedwige de Saxe, la sœur de Gerberge.

Gerberge donne sept enfants à son nouvel époux :

  • Lothaire (941–986), son successeur sur le trône de France ;
  • une fille née en 943 ;
  • Charles ou Carloman, né en 945, mort avant 953 ;
  • Mathilde, (948–992) épouse vers 964 Modèle:Noble, dit le Pacifique ;
  • Louis (948–954) ;
  • Charles, duc de Basse-Lotharingie (953–991) ;
  • Henri (953–953), jumeau de Charles de Basse-Lotharingie.

Eu égard à la force militaire d'Modèle:Noble- et possiblement sous l'influence de sa femme, Modèle:Noble-, en 942, renonçait explicitement à tous les droits sur la Lotharingie. En échange, Otton mit un terme à l'alliance avec Hugues le Grand. Gerberge a organisé la défense de la ville de Laon assiégée par les troupes de son rival. Lorsque Louis est fait prisonnier par les Normands près de Rouen en 945 et doit laisser leur fils aîné en otage, elle lutte pour le royaume et négocie sa libération, en faisant appel à son frère Modèle:Noble-<ref>Christian Bouyer, Dictionnaire des Reines de France, Librairie Académique Perrin, 1992 Modèle:ISBN.</ref>. Au fil du temps, une coopération entre Louis et Otton a vu le jour et en 953 le mari de Gerberge était en effet à faire la paix avec Hugues.

Modèle:Noble- est décédé à Reims le Modèle:Date de décès, à la suite d'une chute de cheval. À nouveau veuve, Gerberge joue un rôle de premier plan agissant habilement pendant la minorité de son fils le roi Lothaire : selon l'annaliste Flodoard, elle se sert de l'appui de Hugues le Grand et de son frère Brunon, l'archevêque de Cologne, pour assurer le trône à Lothaire<ref name=":0">Flodoard, Annales, éd. Philippe Lauer, Paris, 1903. Traduction française : François Guizot, Chronique (919-966), Clermont-Ferrand, Paleo, 2014 (traduction revue par Michel Tailhac). Années 954 et 960.</ref>. Elle soutient en outre Lothaire contre ses cousins, les fils d'Hugues le Grand et de sa sœur Hedwige<ref name=":0" />. Ce faisant, Gerberge a évité toute influence directe exercée par le roi Modèle:Noble-, ce qui pourrait être considérée comme préjudiciable à l'indépendance de Lothaire lors de son arrivée au pouvoir. Après la mort de Hugues le Grand en 956, la coopération de Gerberge avec sa veuve, sa sœur Hedwige, permettait de maintenir le statu quo dans la Francie occidentale. Lors du partage de Lotharingie en 959, Brunon de Cologne a obtenu des garanties fournies par Lothaire ; en contrepartie, l'archevêque a aidé à vaincre le comte Modèle:Noble s'emparant du douaire de Gerberge.

En 959, la reine douairière a pris ses fonctions d'abbesse de Notre-Dame de Soissons. Néanmoins, elle restera engagée politiquement : en 961, Gerberge s'est occupée de la succession de l'archevêque Artaud de Reims ; à la Pentecôte 965 elle a participé à la diète d'Modèle:Noble-, désormais empereur, à Cologne, afin d'arranger le mariage de son fils Lothaire avec Emma d'Italie, belle-fille de son frère.

Gerberge est inhumée dans le chœur de l'abbaye Saint-Remi de Reims.

Rôle intellectuel et artistique

À l'instar de ses contemporaines Adélaïde de Bourgogne et Théophano Skleraina, Gerberge fut une reine hautement éduquée. Bien que d'origine germanique, elle a exercé une forte influence sur l'historie de la Francie occidentale, encore une fois consolidant la domination des Carolingiens avec l'aide de sa famille ottonienne.

Un moine Adson (peut-être le futur abbé de Saint-Basle, ou bien le futur abbé de Montier-en-Der) dédie à Gerberge, entre 949 et 954, un Traité sur l'Antéchrist. Ce texte évoque entre autres l'implication importante de Gerberge dans la réforme monastique en provenance de Lotharingie<ref>Modèle:Article.</ref>. Dans le prologue de son traité, le moine Adson décrit Gerberge comme une reine cultivée et proche de l'évêque de Laon Roricon<ref>Adson, De ortu et tempore Antichristi, éd. Daniel Verhelst, CCCM 45, Turnhout, 1976, p. 20-30. Traduction française : Claude Carozzi et Huguette Taviani-Carozzi, La fin des temps. Terreurs et prophéties au Moyen Âge, Paris, Flammarion, 1999, p. 113-123.</ref>.

On considère en général que la Vie de Clotilde, écrite à la fin des années 950, est destinée à servir de modèle à Gerberge durant son veuvage, en lui proposant l'image d'une sainte reine veuve et pieuse<ref>Karl Ferdinand Werner, « Der Autor der Vita sanctae Chrotildis. Ein Beitrag zur Idee der “heiligen Königin” und des “Römischen Reiches” im Modèle:Rom-maj. Jahrhundert », in Walter Berschin (éd.), Lateinische Kultur im Modèle:Rom-maj. Jahrhundert: Akten des Modèle:Rom-maj. Internationalen Mittellateinerkongresses, Heidelberg, 12.-15. Modèle:IX. 1988 (Mittellateinisches Jahrbuch), Stuttgart, Hiersemann, 1991, p. 517-551.</ref>.

Gerberge est aussi la réalisatrice, ou plus probablement la commanditaire, d'une bannière qui porte son nom et qui est conservée dans le trésor de la cathédrale de Cologne. Cette bannière est un don à son frère l'archevêque Brunon, destinée à commémorer le rôle éminent de Gerberge dans leur victoire commune contre le comte Régnier de Hainaut en 957-958<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Elle est peut-être aussi la commanditaire et la récipiendaire d'autres textes afin d'assurer le pouvoir des Carolingiens contre les Ottoniens, en lien avec l'évêque de Laon Roricon, demi-frère de Modèle:Noble-<ref>Modèle:Article.</ref>.

Ascendance

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Fichier:Tombeaustrémy.jpg
Liste des personnes inhumées « près du tombeau de saint Rémi », plaque dans la basilique Saint-Remi de Reims. Le nom de Gerberge y figure (Modèle:5e depuis le haut).

Notes et références

Modèle:Références

Voir aussi

Modèle:Autres projets

Bibliographie complémentaire

  • Régine Le Jan, « Entre Carolingiens et Ottoniens : les voyages de la reine Gerberge », dans Odile Redon et Bernard Rosenberger (dir.), Les assises du pouvoir : Temps médiévaux, territoires africains, Saint-Denis, Presses universitaires de Vincennes, 1994, Modèle:P.; repris dans Régine Le Jan, Femmes, pouvoir et société dans le haut Moyen Âge, Paris, Editions Picard, Modèle:Isbn, 2001, chapitre 2, Modèle:P..
  • Emmanuelle Santinelli-Foltz, « Brunehilde, Bathilde, Hildegarde, Richilde, Gerberge étaient-elles considérées comme des femmes de pouvoir ? La perception masculine du pouvoir royal féminin et son évolution du {{#switch: au
 | e | er | = 
   Modèle:S mini-{{#ifeq: X|-| – | X }}Modèle:S mini- siècle
 | 
   Modèle:S mini-{{#ifeq: au|-| – | au }}Modèle:S mini- siècles

}} », dans Armel Nayt-Dubois et Emmanuelle Santinelli-Foltz (éd.), Femmes de pouvoir et pouvoir des femmes dans l’Occident médiéval et moderne, Valenciennes, Presses Universitaires de Valenciennes, 2009, Modèle:P., version en ligne.

  • Simon MacLean, Ottonian Queenship, Oxford, Oxford University Press, 2017, chapitres 3 et 4.

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