Guépéou
Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Organisation2
Le Guépéou (ou GPU, Modèle:Lang sigle en alphabet cyrillique) est la police d'État de l'Union soviétique entre 1922 et 1934. Le GPU est constituée en Modèle:Date à partir de la Tchéka (premier nom de la police politique soviétique), comme « commissariat de l'Union » dans la première constitution fédérale de 1922<ref name="Laran & van Regemorter p111">Michel Laran et Jean louis Van Regemorter, La Russie et l'ex-URSS de 1914 à nos jours, Paris, Armand Colin, 1999, Modèle:P..</ref>. En 1923, il est scindée en deux entités : le NKVD et l’OGPU (l’Oguépéou).
L’OGPU est absorbée par le NKVD en 1934.
Dénomination et signification des acronymes
- Guépéou (ou GPU) est l’acronyme de Modèle:Lang (en russe : Modèle:Lang ; en français : direction politique d’État).
- Oguépéou (ou OGPU) est l'acronyme de : Modèle:Lang ; en français : direction politique unifiée d'État.
Formation et évolution
Le GPU est dirigée par Félix Dzerjinski du Modèle:Date- au Modèle:Date-.
À cette date, il est divisée en deux organismes parallèles :
- le NKVD (commissariat du peuple aux Affaires intérieures) ;
- l'Oguépéou (OGPU, direction politique d’État unifiée), placée sous contrôle direct du Conseil des commissaires du peuple (Sovnarkom).
Du Modèle:Date- au Modèle:Date-, elle est dirigée par Viatcheslav Menjinski<ref>Nikita Petrov, « Les transformations du personnel des organes de sécurité soviétiques, 1922-1953 », Cahiers du monde russe, 2/2001 (Modèle:Vol.), Modèle:P..</ref>.
Le Modèle:Date-, l’Oguépéou est réunifiée au NKVD, confiée à Guenrikh Iagoda, et au sein de celui-ci, elle devient la GUGB (direction principale de la Sécurité d'État). Ses fonctions judiciaires lui sont alors retirées et la possibilité d'ordonner la peine de mort est restituée aux tribunaux ordinaires sous contrôle de la procurature<ref name="Laran & van Regemorter p111" />.
Missions et activités
L’OGPU a pour principale mission de coordonner les activités des GPU de toutes les républiques socialistes de l'Union. Les activités de l'OGPU sont avant tout, tout comme celles de la Tchéka, à visée défensive. Les dirigeants de la jeune Union soviétique sont persuadés depuis les premiers jours de la Révolution que l'Ouest, et notamment le Royaume-Uni, prépare secrètement la fin de la révolution depuis l'extérieur. Des interventions étrangères, y compris militaires et directes, ont en effet lieu pendant la guerre civile russe. Cela évolue ensuite en ce que divers opposants désignent comme une forme de paranoïa, notamment sous Staline. La lutte contre les ennemis de la Révolution, véritables ou déclarés comme tels, se mène également sur le territoire de l'Union soviétique.
Surveillance et répression intérieures<ref>Nicolas Werth, Histoire de l'Union soviétique de Lénine à Staline, PUF, Modèle:Coll. Modèle:N°, 2007, Modèle:Nobr.</ref>
En 1923, Félix Dzerjinski propose d'instaurer l'obligation de remettre toute information concernant des possibles « déviations » de membres du parti à la police politique. Il suscite alors une forte opposition des trotskistes.
Le Modèle:Date-, un décret<ref>Texte complet du décret du Modèle:Date- in A. I. Kokurin, N. V. Petrov, Lubianka, 1917- 1960 — Spravočnik (La Lubianka, 1917-1960 — Guide), Moscou, Modèle:Lang, 1997, Modèle:P..</ref> du Praesidium du Comité exécutif central de l’URSS est adopté. Ce texte permet aux Collèges spéciaux de l’OGPU d’exiler dans les régions les moins peuplées du pays ou d'enfermer dans un camp de concentration pour trois ans tout individu sur des critères larges tel que « socialement dangereux »<ref>Nicolas Werth, « L’OGPU en 1924 », Cahiers du monde russe, 42/2-4, 2001, Modèle:P..</ref>.
La même année, l'OGPU démantèle deux grandes organisations de gardes blancs en Crimée et en Extrême-Orient soviétique<ref>Nicolas Werth, « L’OGPU en 1924 », Cahiers du monde russe, 42/2-4, 2001, Modèle:P..</ref>.
Entre avril et Modèle:Date-, le Guépéou surveille et « démantèle le réseau » d'opposants trotskistes qui demandent une « démocratisation » du Comité central. Les agents du Guépéou encadrent et participent à la récolte forcée de 1929. La police politique met également en place la politique de « dékoulakisation » voulue par Staline à partir de cette date. Les critères de définition du koulak sont subjectifs et des chiffres sont d'ailleurs fixés par Moscou (entre 3 et 5 % des villages). Ces koulaks sont arrêtés, déportés ou fusillés. En 1930, les archives de l'OGPU recensent Modèle:Unité impliquant environ Modèle:Nombre de paysans. Entre 1930 et 1932, Modèle:Unité sont déportés dans les villages de colonisation de Sibérie<ref>Nicolas Werth, Histoire de l'Union soviétique de Lénine à Staline, PUF, Modèle:Coll., Modèle:N°, 2007, Modèle:P..</ref>.
Renseignement extérieur et missions à l'étranger<ref name="Kosovoï p83">Andreï Kosovoï, Les services secrets russes : des tsars à Poutine, Broché, 2010, Modèle:Nobr, Modèle:P..</ref>
Les opérations extérieures des services secrets soviétiques sont gérées par le département étranger (INO) qui est placé sous le contrôle de la GPU le Modèle:Date-. Le poste de directeur de l'INO sera alors occupé par Mikhaïl Trissiler jusqu'en 1929. À partir de 1926, le chef de l'INO est le Directeur général adjoint de l'OGPU.
Dans les Modèle:Nobr, les tchékistes à l'étranger travaillent dans des représentations diplomatiques et commerciales. Ils profitent de l'afflux de migrants d'Europe de l'Est et des conditions qui tolèrent le passage des frontières sans passeport pour se faire passer pour des réfugiés. Ces agents travaillant à l'étranger pour l'Union soviétique sont appelés « les grands illégaux », le plus célèbre d'entre eux étant peut-être Alexandrovitch Bystroletov<ref>Christopher Andrew, Vassili Mitrokhine, Le KGB contre l'Ouest, Paris, Fayard, 2000, Modèle:P..</ref> qui opérait à l'étranger sous différents pseudonymes.
La Grande-Bretagne est l'« ennemi principal » de l'entre-deux-guerres. La sécurité des ambassades britanniques laisse à désirer jusqu'à la guerre. L'OGPU recrute ainsi des agents tels que Francesco Constantini et son frère Secondo en 1924, tous deux employés à l'ambassade, ou encore Ernest Oldham en 1929, employé au Modèle:Lang. Les codes fournis par Oldham permettent de recruter de nombreuses taupes, notamment au sein de la société britannique du chiffre de la Société des Nations à Genève.
Missions de désinformation<ref name="Kosovoï p83" />
Fin 1922, le directeur adjoint du Guépéou Joseph Ounchlicht préconise de créer un service de désinformation pour tromper les agents étrangers arrivés sur le territoire depuis l'ouverture des frontières. En Modèle:Date- le desinformburo est créé. Des résidences sont créées dans les capitales européennes et en Asie et vont diriger plusieurs actions, comme l'opération « Modèle:Nobr » qui vise à retrouver un ancien socialiste révolutionnaire, Boris Savinkov qui a quitté la Russie après avoir rejoint les Armées blanches pendant la guerre civile. Une autre opération, l'opération Trust, inventée par Artour Artouzov<ref>Christopher Andrew, Vassili Mitrokhine, Le KGB contre l'Ouest, Paris, Fayard, 2000, Modèle:P..</ref>, vise à convaincre les monarchistes exilés de l'existence d'une organisation alliée : « l'association monarchiste de Russie centrale ».
Recherche en guerre bactériologique
Modèle:Article détaillé L'armée rouge fut profondément impressionnée par les ravages causés par l'épidémie de typhus de 1918 à 1921. En 1928, le conseil révolutionnaire militaire prend un décret secret ordonnant la transformation du typhus en arme de champ de bataille. Le programme est alors placé sous l'égide du Guépéou. Cette mainmise de la police secrète sur le programme biologique militaire durera jusqu'au début des Modèle:Nobr. La première installation utilisée pour la recherche biologique militaire fut l'académie militaire de Leningrad. Rapidement, les chercheurs se tournent vers d'autres maladies : sur l'île de Solovetsky, dans l'Arctique, utilisée comme camp pour les détenus politiques, des scientifiques travaillent dès le milieu des Modèle:Nobr sur le typhus ou la mononucléose infectieuse, c'est-à-dire sur des agents susceptibles d'entraver les capacités de troupes ennemies. Il est très probable que les prisonniers furent utilisés comme cobayes (après les Modèle:Nobr cependant, le docteur Alibek déclare n'avoir lu aucun rapport tendant à prouver que des expérimentations humaines aient eu lieu). L'invasion allemande de 1941 conduisit le haut commandement à transférer ces installations à Kirov, à l'ouest de l'Oural.
La saisie des plans des installations de recherche biologiques japonaises, en Modèle:Date-, en Mandchourie, marque un tournant dans le programme soviétique. Dès 1946, un nouveau complexe biologique militaire est établi à Sverdlovsk, d'après les plans japonais. À la fin des Modèle:Nobr, des sites de recherche, tournés vers tous les aspects de la guerre biologique (militaires, agricoles…) parsemaient l'ensemble du territoire de l'URSS<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Organisation
Comparées aux structures des organes de répression des Modèle:Nobr, les structures de l'OGPU des Modèle:Nobr restent assez simples. Ses effectifs ont varié considérablement au cours de son existence, passant de Modèle:Unité au moment de sa création, à Modèle:Unité au moment où elle est rattachée au NKVD<ref>Nikita Petrov « Les transformations du personnel des organes de sécurité soviétiques, 1922-1953 », Cahiers du monde russe, 2/2001 (Modèle:Vol.), Modèle:P..</ref>.
Structures administratives<ref>Nicolas Werth, « L’OGPU en 1924 », Cahiers du monde russe, 42/2-4, 2001. Pour l'organisation administrative de l'OGPU, voir en particulier les Modèle:Nobr. URL : http://monderusse.revues.org/index95.html. Consulté le Modèle:Date-.</ref>
À la suite des réformes administratives de 1923, la structure de l'OGPU se stabilise en quatre grandes directions (Modèle:Lang), elles-mêmes divisées en plusieurs départements (Modèle:Lang) :
- Direction administrative et organisationnelle (Modèle:Lang) : forte d'un millier d'hommes, supervise le Département des prisons, le Département des liaisons, le Département sanitaire et le Département financier.
- Direction économique (Modèle:Lang) : un millier d'hommes. Lutte contre la criminalité financière et économique. Rattachée en 1925 à la Direction secrète et opérationnelle.
- Direction secrète et opérationnelle (Modèle:Lang) : environ Modèle:Unité. Regroupe huit départements :
- Département des transports : contrôle des réseaux stratégiques, surveillance des Modèle:Unité soviétiques
- Département secret : lutte contre les groupes « antisoviétiques »
- Département opérationnel : infiltration des milieux criminels, de droit commun ou politiques
- Département du contre-espionnage (Modèle:Lang) et Département étranger (Modèle:Lang) : surveillance des missions diplomatiques, des groupes émigrés, des étrangers
- Département spécial : surveillance des forces militaires soviétiques
- Département du contrôle politique : censure et contrôle du courrier
- Département de l'information : surveillance de l'opinion publique
En Modèle:Date-, le Département de l'information fusionne avec le Département secret pour former le Département secret-politique.
- Direction des gardes-frontières et troupes spéciales (Modèle:Lang) : supervise Modèle:Unité et Modèle:Unité des troupes spéciales ou « territoriales ».
Aux fonctionnaires civils et militaires s'ajoutent Modèle:Unité à Modèle:Unité et informateurs (qui peuvent être « titulaires » ou « résidents »), faiblement rémunérés, sur fonds secrets, et chargés d'infiltrer tous les milieux, en recrutant si nécessaire des indicateurs (Modèle:Lang). On peut estimer à plusieurs dizaines de milliers le nombre total d'informateurs de l'OGPU.
Structures géographiques
Aux structures centrales, compétentes sur l'ensemble du territoire de l'URSS, s'ajoutent des divisions territoriales :
- Modèle:Nombre, calquées sur les régions militaires : Moscou (Modèle:Lang - MVO), Léningrad, Volga, Ouest (Biélorussie), Oural, Crimée, Ukraine, Sud-Est (Nord-Caucase), Transcaucasie, Sibérie, Turkestan, Kirghizie, Extrême-Orient. Chaque région est dirigée par une « représentation plénipotentiaire » (Modèle:Lang), installée dans une capitale régionale ;
- à l'échelon inférieur, des Départements provinciaux (Modèle:Lang) ;
- enfin, des Départements de district (Modèle:Lang), unités de base de l'OGPU, surtout en milieu rural.
Les effectifs de l'OGPU sont répartis en fonction de l'importance stratégique de chaque région et des risques de subversion. La MVO concentre le cinquième des effectifs civils, l'Ukraine le sixième. Mais le Département oriental (l'ensemble formé par les régions de Sibérie, Transcaucasie, Turkestan, Kirghizie et Extrême-Orient) compte pour le tiers des effectifs : dans ces régions vastes, peu peuplées et difficilement pacifiées, l'OGPU peine à établir son emprise et Modèle:Citation<ref>Conclusion du rapport RGASPI, Modèle:Nobr, Modèle:Nobr, Modèle:Nobr, Modèle:Nobr, cité par N. Werth, Modèle:Op. cit., Modèle:P..</ref>.
Références
Voir aussi
Bibliographie
- Christopher Andrew, Vassili Mitrokhine, Le KGB contre l'Ouest (1917-1991), Fayard, 1999.
- Nicolas Werth, Histoire de l'Union soviétique de Lénine à Staline, PUF, Modèle:Coll. Modèle:N°, 2007.
- Andreï Kosovoï, Les services secrets russes : des tsars à Poutine, Broché, 2010.
- Michel Laran et Jean louis Van Regemorter, La Russie et l'ex URSS de 1914 à nos jours, Armand Colin 1996.
Articles connexes
- Félix Dzerjinski
- Affaire de l'Académie
- KGB : Le Sabre et le Bouclier (film documentaire)