Guillaume IX d'Aquitaine

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Modèle:Titre noble Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Personnalité politique

Fichier:BnF ms. 12473 fol. 128 - Guillaume IX d'Aquitaine (2).jpg
Guillaume de Poitiers.

Modèle:Noble- d'Aquitaine ou Modèle:Noble-, comte de Poitou<ref>Modèle:Noble- sur le site FMG.</ref> (en occitan Modèle:Noble- d'Aquitania ou Guilhem de Peitieus), né le Modèle:Date, mort le 10 février 1126 à l'âge de cinquante-quatre ansModèle:Sfn , surnommé depuis le Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle le Troubadour, comte de Poitiers, duc d'Aquitaine et de Gascogne du Modèle:Date à sa mort. Il est également le premier poète connu en langue occitane.

Il succède à son père Modèle:Noble à l'âge de 15 ans, ce qui lui vaut au début de son règne le surnom de Guillaume le Jeune, qui persista d'ailleurs toute sa vie<ref>" regnante Guillelmo juniore comite in Aquitania": Modèle:Harvsp </ref>. Il est aussi le père de Modèle:Noble et le grand-père d'Aliénor d'Aquitaine.

Famille

Fils de Modèle:Noble et d'Hildegarde de Bourgogne, il est brièvement marié à Ermengarde d'Anjou (fille de Modèle:Noble, comte d'Anjou)Modèle:Sfn ,<ref>Modèle:Harvsp: " Et il consentit à lui donner en mariage la fille issue de sa précédente union avec Hildegarde ou Audéarde de Beaugency". lire en ligne sur gallica.bnf.</ref>,<ref>Régine Pernoud: La femme au temps des cathédrales, ed. Stock, Paris, 2001.</ref>,Modèle:Sfn ,<ref>"Cependant ce mariage ne nous est connu que par deux chroniqueurs relativement tardifs et parfois peu fiables, Ordéric Vital et Guillaume de Tyr..." dans Modèle:Harvsp .</ref>, avant d'épouser Philippa de Toulouse (ou Philippie ou MathildeModèle:Sfn Modèle:Sfn,,Modèle:Sfn ), fille de Modèle:Noble, comte de Toulouse, en 1094. De cette seconde union, naissent :

Et quatre autres filles dont on ignore le sortModèle:Sfn.

Sa descendance illégitime, s'il y en eut, notamment de Dangereuse, n'est pas connue<ref>Modèle:Harvsp. Un Henri, prieur de Cluny était un cousin et non un fils de Guillaume. Un autre Henri, imaginaire selon A. Richard, est évoqué par Guillaume de Tyr.</ref>.

L'apogée de la principauté d'Aquitaine

Il continue à développer l'embryon d'organisation administrative de ses prédécesseurs, avec l'ajout d'un prévôt à Surgères en 1087 et la création d'agents forestiers. Il prend et détruit le château de Blaye au comte Modèle:Noble, afin de refréner les entreprises de celui-ci en Saintonge.

Ayant acquis des droits sur Toulouse par sa femme Philippa, il les fait valoir par les armes en prenant Toulouse en 1098. Après l'annonce de la prise de Jérusalem en 1099 par les participants de la première Croisade, Guillaume le Troubadour prend à son tour la croix et part pour la Terre Sainte en 1101. Il reste une année et demie en Orient, à combattre le plus souvent en Anatolie, où il est gravement battu deux fois, notamment aux Monts Taurus.

En 1110,une terrible guerre éclate en Poitou. Guerre de sièges avec son triste lot de ravages et de souffrances, conséquence d'une alliance entre les seigneurs de Partenay et de Lusignan, alliés au comte Foulques le Jeune d'Anjou, trop heureux de s'en prendre au duc. Une trêve est finalement signée. Guillaume est gravement blessé à la cuisse devant TaillebourgModèle:Sfn.

En 1113, pour financer sa campagne contre Toulouse, qu'il reprend pratiquement sans combat, Guillaume doit taxer lourdement les biens appartenant aux communautés religieuses. Cette fois c'en est trop et Modèle:Noble, évêque de Poitiers, décide d'excommunier le duc. Il prononce l'anathème dans la cathédrale de Poitiers, devant un Guillaume furieux. Emprisonné dès le lendemain dans son château de Chauvigny, Pierre décède quelques mois plus tard, gagnant ainsi la saintetéModèle:Sfn.

En l'absence de Philippia, partie à Toulouse recevoir l'hommage de ses vassaux, Guillaume, revenu en Poitou, rencontre la fille de Barthélémy de l’Isle Bouchard, épouse de son vassal le vicomte Modèle:Noble, Amalberge ou Amauberge, surnommée Dangereuse ou plus familièrement la Maubergeonne (1079-1151)Modèle:Sfn. Il en fait sa maîtresse officielle en 1114 et l'installe dans la tour Maubergeon ( appelée ainsi par les Poitevins car occupée par Amauberge) du palais ducal (ou comtal) de Poitiers, qu'il vient de faire reconstruire après le violent incendie qui l'avait ravagéModèle:Sfn,Modèle:Sfn . Cette liaison affichée est un scandale permanent qui vaut à Guillaume une nouvelle excommunication de la part du nouveau légat, Girard. Guillaume y répond par une plaisanterie restée célèbre: " Le peigne frisera les cheveux de ton front avant que je ne m'éloigne de la vicomtesse ", faisant allusion à la calvitie de GirardModèle:Sfn,Modèle:Sfn. Philippia de Toulouse qu'il répudie en 1115<ref>(en) fmg.ac/Projects/MedLands/AQUITAINE. (Ducs d'Aquitaine).</ref>, se retire à l'abbaye de Fontevraud fondé par Robert d'Arbrissel<ref>Katia Choquer, Aliénor d'Aquitaine, née pour régner, revue Histoires de France, avril-mai 2014, Modèle:Pp..</ref>. Elle y meurt en 1118Modèle:Sfn . Guillaume ne sera définitivement relevé de son excommunication qu'en 1118, à la condition de pourvoir à la vacance des évêchés, particulièrement à celle de l'évêché de PoitiersModèle:Sfn.

En 1120, il participe à un épisode de la Reconquista, accompagné d'une troupe de six cents chevaliersModèle:Sfn,Modèle:Sfn . Allié au roi de Castille et León, Alphonse le Batailleur, il combat pour la conquête du royaume de Valence, remportant notamment la bataille de Cutanda, le 17 juin 1120Modèle:Sfn,Modèle:Sfn .

En 1121, il marie son fils aîné Guillaume à la fille de sa maîtresse, Aénor de Châtellerault. Il démontre ainsi son attachement envers Dangereuse, à qui il restera fidèle jusqu'à la fin de sa vieModèle:Sfn,Modèle:Sfn .

En 1123, après un renversement d'alliance, Guillaume est désormais aux côtés de Modèle:Noble contre son ancien allié, le roi d'AragonModèle:Sfn .

Mécène et troubadour lui-même

Modèle:Noble- d'Aquitaine marque surtout l'histoire en sa qualité d'homme de lettres, qui entretient une des cours les plus raffinées d'Occident.

Il accueille à sa cour le barde Gallois Blédri ap Davidor, qui réintroduit sur le continent l'histoire de Tristan et Iseut.

Il est lui-même un poète, utilisant la langue d'Oc pour ses œuvres, soit des poèmes mis en musique.

C'est le plus ancien poète médiéval, depuis saint Fortunat au Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle (qui réside longtemps à l'abbaye Sainte-Croix de Poitiers), dont des œuvres en langue vulgaire, ni sacrées ni à la gloire de héros guerriers, soient conservées. Ses vers traitent le plus souvent des femmes, d'amour et de ses prouesses sexuelles. On lui attribue onze chansonsModèle:Sfn . Sa poésie est parfois très crue (notamment dans la chanson convenable, lorsqu'il demande à ses compagnons quel cheval il doit monter, d'Agnès ou d'Arsens)<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Considéré comme un des précurseurs de l'amour courtois (fin amor en occitan), il est l'un des modèles influents de l'art des troubadours, dont la poésie va devenir plus galante.

Après avoir renoncé à ses nombreuses liaisonsModèle:Sfn , il se consacre à Amalberge de ChâtelleraultModèle:Sfn (Dangereuse de L'Isle Bouchard), qu'il invoque comme sa dame dans ses poèmes. Sa poésie se fait alors plus courtoiseModèle:Sfn . On évoque aussi à son propos la fondation d'un couvent parodique, dont les nonnes seraient choisies parmi les plus belles femmes du comté. Cette légende noire tout droit sortie de l'imagination " à priori défavorable envers le premier Troubadour" de Guillaume de Malmesbury<ref>Guillaume de Malmesbury: Geste des rois d'Angleterre, vers 1130.</ref>, n'a d'autre fondement que les préjugés du moine anglo-normand à son encontreModèle:Sfn . À la bataille de Cutanda, il aurait, toujours selon Guillaume de MalmesburyModèle:Sfn , combattu avec le corps de sa maîtresse peint sur son bouclier.

Il évoque également la guerre et ses conséquences pour lui : selon Orderic Vital, il raconte sa captivité en Orient de manière plaisante, alors qu'il n'a en réalité jamais été emprisonné au cours de sa croisadeModèle:Sfn ,Modèle:Sfn .

Il fait de grosses donations à l'Église, dont certaines pour la fondation de monastères et reconstruit le palais des comtes de Poitiers.

Il meurt le 10 février 1126, de cause inconnue, et est inhumé en l'abbaye Saint-Jean-de-Montierneuf à PoitiersModèle:Sfn .

Exemple de chanson

Voici une des œuvres composées par le comte duc, en langue d'oc, en limousin, accompagnée de la traduction française :

Je n'adorerai qu'elle !

(occitan) <poem> Farai chansoneta nueva, Ans que vent ni gel ni plueva : Ma dona m'assaya e-m prueva, Quossi de qual guiza l'am ; E ja per plag que m'en mueva No-m solvera de son liam. </poem>

(français) <poem> Je ferai chansonnette nouvelle Avant qu'il vente, pleuve ou gèle : Ma dame me teste, m'éprouve, Pour savoir combien je l'aime ; Et elle a beau me chercher querelle, Jamais je ne renoncerai à elle. </poem>

<poem> Qu'ans mi rent a lieys e-m liure, Qu'en sa carta-m pot escriure. E no m'en tenguatz per yure, S'ieu ma bona dompna am ! Quar senes lieys non puesc viure, Tant ai pres de s'amor gran fam. </poem>

<poem> Je me rends à elle, je me livre Elle peut m'inscrire en sa charte ; Et ne me tenez pour ivre Si j'aime ma bonne dame, Car sans elle je ne puis vivre, Tant de son amour j'ai grand faim. </poem>

<poem> Per aquesta fri e tremble, Quar de tam bon'amor l'am, Qu'anc no cug qu'en nasques semble En semblan del gran linh n'Adam. </poem>

<poem> Pour elle je frissonne et tremble, Je l'aime tant de si bon amour ! Je n'en crois jamais née de si belle En la lignée du seigneur Adam. </poem>

<poem> Que plus es blanca qu'evori, Per qu'ieu autra non azori : Si-m breu non ai aiutori, Cum ma bona dompna m'am, Morrai, pel cap sanh Gregori, Si no-m bayza en cambr'o sotz ram. </poem>

<poem> Elle est plus blanche qu'ivoire, Je n'adorerai qu'elle ! Mais, si je n'ai prompt secours, Si ma bonne dame ne m'aime, Je mourrai, par la tête de Modèle:Page h', Un baiser en chambre ou sous l'arbre ! </poem>

<poem> Qual pro-y auretz, dompna conja, Si vostr'amors mi deslonja Par que-us vulhatz metre monja! E sapchatz, quar tan vos am, Tem que la dolors me ponja, Si no-m faitz dreg dels tortz q'ie-us clam. </poem>

<poem> Qu'y gagnerez-vous, belle dame, Si de votre amour vous m'éloignez ? Vous semblez vous mettre nonne, Mais sachez que je vous aime tant Que je crains la douleur blessante Si vous ne faites droit des torts dont je me plains. </poem>

<poem> Qual pro i auretz s'ieu m'enclostre E no-m retenetz per vostre Totz lo joys del mon es nostre, Dompna, s'amduy nos amam. Lay al mieu amic Daurostre, Dic e man que chan e bram. </poem>

<poem> Que gagnerez-vous si je me cloître, Si vous ne me tenez pas pour vôtre ? Toute la joie du monde est nôtre, Dame, si nous nous aimons, Je demande à l'ami Daurostre De chanter, et non plus crier. </poem>

Notes et références

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Voir aussi

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Bibliographie

Bibliographie complémentaire

Articles connexes

Liens externes

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