Hatchepsout

{{#ifeq:||Un article de Ziki, l'encyclopédie libre.|Une page de Ziki, l'encyclopédie libre.}}

Modèle:Méta bandeau de note Modèle:Confusion Modèle:Infobox Personnalité de l'Égypte antique HatchepsoutModèle:Note est une reine de l'Égypte antique, qui est devenue pharaon, cinquième souveraine de la [[XVIIIe dynastie égyptienne|{{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | XVIIIe{{#if:|  }} }} dynastie]].

Elle est la fille du pharaon Modèle:Monarque et de la grande épouse royale Ahmès. Son époux est Modèle:Monarque, fils de Modèle:Monarque et d'une épouse secondaire, Modèle:Monarque. Le couple a une fille nommée Néférourê.

Hatchepsout monte sur le trône vers 1478 av. J.-C. Elle règne conjointement avec Modèle:Monarque, le fils de son époux et d'une épouse secondaire de celui-ci, Iset.

Selon l'égyptologue James Henry Breasted, Hatchepsout est connue pour être la « première grande femme dont l'histoire ait gardé le nom »Modèle:Sfn.

Manéthon l'appelle Amessis<ref>Version de Flavius Josèphe.</ref> ou Amensis<ref>Version de Sextus Julius Africanus.</ref>.

Jeunesse

Modèle:Annexe

Hatchepsout est la fille de Modèle:Monarque et de la Grande épouse royale Ahmès. Thoutmôsis et Ahmès sont les enfants de la dame SénisénebModèle:Sfn,<ref group="n">On ne sait ni le nom de leur père, ni s'ils avaient le même</ref>.

Naissance

Hatchepsout est probablement née à Thèbes entre 1508 et 1495 av. J.-C.Modèle:Sfn. Christiane Desroches Noblecourt indique qu'il s'agit d'une « petite fille d'une coudée de long<ref group="n">Environ Modèle:Unité.</ref>, au visage triangulaire marqué d'une finesse, d'un charme et d'une noblesse extrême » ayant inspiré à sa mère les mots : Hatchepsout — « elle est à la tête des nobles dames »<ref group="n">La coutume était de donner à l'enfant un nom tiré des paroles prononcées par la mère au moment de la naissance</ref>,Modèle:Sfn.

Ses parents Thoutmôsis et Ahmès appartiennent probablement à une branche latérale de la royauté, et ne font pas partie de la famille royale. Ainsi, au moment de sa naissance, son père Thoutmôsis n'est pas un héritier du pharaon Modèle:MonarqueModèle:Sfn.

Dès sa naissance, la petite Hatchepsout est confiée aux soins d'une nourrice, Sat-RêModèle:Sfn.

Fratrie

Quatre ans après la naissance d'Hatchepsout, ses parents Thoutmôsis et Ahmès ont une autre fille, NéféroubityModèle:Sfn,Modèle:Sfn, qui disparaît jeune, vers l'an 3 du règne de son père<ref name="Desroches47">Desroches Noblecourt, [2003], Modèle:P..</ref>.

Le père d'Hatchepsout a d'autres enfants :

Princesse royale

Fichier:Thutmose I Family.jpg
La famille d'Hatchepsout : son père Modèle:Noble, accompagné de son épouse Ahmès et de leur plus jeune fille, Néféroubity.

Alors qu'Hatchepsout a huit ou neuf ans, le pharaon Modèle:Monarque disparaît sans descendanceModèle:Sfn.

Son père Modèle:Noble devient roi, peut-être désigné par Modèle:Monarque lui-même, à moins qu'il n'ait été choisi par la mère de celui-ci, la reine douairière Ahmès-Néfertary. Celle-ci est représentée à côté du nouveau pharaon et de sa reine sur la stèle commémorant l'événementModèle:Sfn. Selon un décret officiel envoyé au vice-roi Touri, Modèle:Noble monte sur le trône le Modèle:21e du Modèle:3e de PeretModèle:Sfn.

Hatchepsout, devenue princesse royale, suit les leçons données par des précepteurs. Son père choisit Ahmès Pen-Nekhbet, un vaillant soldat qui a servi durant les campagnes militaires d'Modèle:MonarqueModèle:Sfn. Les leçons du « père nourricier » sont complétées par les récits du chef des rameurs, Ahmès, fils d'Abana, qui conte ses exploits récompensés par l'« or de la vaillance », mais aussi ses découvertes de pays lointains, dont le « pays de Koush »Modèle:Sfn.

Dotée d'un esprit vif, Hatchepsout acquiert une maturité qui incite son père à la préparer à jouer un grand rôle dans la vie du royaume. Une inscription sur un mur du temple de Deir el-Bahari le cite lorsqu'il proclame : « je la mettrai à ma place »Modèle:Sfn. Pour Claude Vandersleyen, le récit n'est pas forcément fictif : il est possible que Thoutmôsis ait souhaité favoriser Hatchepsout comme successeur, ses autres héritiers étant de santé fragileModèle:Sfn.

L'oracle

Lors de la seconde année de son règne, Modèle:Monarque entreprend une expédition au royaume de Koush. En son absence, l'oracle d'Amon à Karnak proclame : Modèle:Citation bloc

Pour Christiane Desroches Noblecourt, cette mise en scène a probablement été préparée par Modèle:Monarque avant son départ, et avec l'appui des prêtres d'Amon, afin de soutenir l'ascension de sa fille comme héritière du trôneModèle:Sfn. En effet, ses seuls fils sont nés d'une épouse secondaire, Modèle:Monarque. Ils ont peut-être moins de droits à la couronne que les enfants nés d'Ahmès qui se proclame, sur les murs de Deir el-Bahari, « la souveraine des autres épouses »Modèle:Sfn. De plus, en dehors d'Amenmès qui est général à quinze ans, les deux autres garçons sont de santé fragile, tant physique qu'intellectuelleModèle:Sfn.

Princesse héritière

Fichier:Temple Hatchepsout Tete Statue.JPG
Tête d'Hatchepsout, Deir el-Bahari.

Au retour de Koush où il a maté une rébellion<ref group="n">Pendant son absence, la princesse Néféroubity disparait</ref>, Modèle:Noble emmène sa fille à la découverte du Delta, son royaume du NordModèle:Sfn. Hatchepsout reçoit alors de son père une éducation de princesse héritière ; ainsi semble-t-il la présenter aux hauts fonctionnairesModèle:Sfn.

À Memphis, où résident les princes attachés aux métiers des armes, ils retrouvent le fils aîné du pharaon, Amenmès, généralissime de son pèreModèle:Sfn. Le prince vient d'inaugurer un naos sur lequel son nom est inscrit dans un cartouche royal qui mentionne ses titres de « général en chef et fils royal »Modèle:Sfn.

Après que Thoutmôsis a réprimé des troubles en Asie, le père et la fille entament un pèlerinage dans les sanctuaires autour de Memphis et finissent à Héliopolis. L'accueil de la princesse dans ces temples semble la désigner comme héritière, Thoutmôsis l'associant à certaines fonctions royalesModèle:Sfn,Modèle:Sfn.

Christiane Desroches Noblecourt souligne toutefois qu'il est difficile de faire la part entre le mythe et la réalité dans les récits rapportés par HatchepsoutModèle:Sfn.

Mariage

Vers l'Modèle:Nobr du roi Modèle:Monarque, Hatchepsout épouse son demi-frère Thoutmôsis<ref group="n">Son frère ainé, Amenmès, semble avoir disparu quelque temps auparavant</ref>,Modèle:Sfn. Ce mariage, consenti ou imposé à la demande de Modèle:MonarqueModèle:Sfn, la seconde épouse de Modèle:Monarque, assure la légitimité de Modèle:Monarque à monter sur le trône après le décès de leur père, et fait d'Hatchepsout la future grande épouse royale.

Vers l'an 10 ou 11 du règne de son père, Hatchepsout met au monde une petite fille, NéférourêModèle:Sfn. À la demande du roi Modèle:Monarque, l'enfant est confiée, comme sa mère, aux soins du « père nourricier » Ahmès Pen-NekhbetModèle:Sfn.

À la même époque, Iset, l'épouse secondaire de Modèle:Monarque, met au monde le futur Modèle:MonarqueModèle:Sfn.

Règne de Modèle:Monarque-

Corégence

Christiane Desroches Noblecourt pense que Modèle:Monarque a été corégent de son père et que ce dernier l'a fait couronner avant sa disparitionModèle:Sfn. Hatchepsout devient alors la grande épouse royale.

Après l'intronisation du nouveau roi, une rébellion éclate au pays de Koush. Une expédition militaire part afin de la réprimer. Toutefois, Modèle:Monarque n'accompagne pas son armée, se contentant de suivre sa progression de loinModèle:Sfn. Pour Claude Vandersleyen, la jeunesse du roi, « un faucon dans son nid », explique son absenceModèle:Sfn.

Après douze ans et neuf mois de règneModèle:Note, Modèle:Monarque meurt, à une date inconnueModèle:Sfn. Inéni salue ainsi son souvenir : Modèle:Citation bloc

Règne

On connaît peu d'événements du règne de Modèle:Monarque. Après la mort de son père, il participe à une expédition contre des BédouinsModèle:Sfn.

Fichier:Sphinx Metropolitan.jpg
Sphinx d'Hatchepsout, Metropolitan Museum of Art (New York).

La présence d'Hatchepsout se retrouve sur les rares monuments contemporains de Modèle:Monarque. Elle y est nommée « dame de la terre entière, maîtresse du double pays »Modèle:Sfn. Elle préside les cérémonies religieuses en tant qu'« épouse du dieu »Modèle:Sfn. Les documents de cette époque la montrent à l'égal du roi, imposant sa fille aînée Néférourê comme héritièreModèle:Sfn.

Durant l'an 3 du règne de son époux, Hatchepsout met au monde une deuxième petite fille, Mérytrê-HatchepsoutModèle:Sfn.

Modèle:Monarque, sans doute d'une santé fragile, disparaît jeune, après un règne qui ne dépasse pas trois ansModèle:Sfn,Modèle:Sfn,Modèle:Sfn. Inéni, maire de Thèbes, rapporte dans une inscription sur les murs de sa tombeModèle:Sfn : Modèle:Début citationIl (Modèle:Monarque-) partit pour le ciel et se mélangea aux dieux. Son fils (Modèle:Monarque-) monta à sa place sur le trône du Double Pays et régna sur le trône de celui qui l'avait engendré.Modèle:Fin citation Or, à son avènement, le nouveau roi Modèle:Citation

Son successeur Modèle:Noble monte sur le trône le Modèle:4e du premier mois de Chémou, le lendemain de la mort du roiModèle:Sfn.

Règne d'Hatchepsout

Régente

Fichier:Hatshepsut wearing the khat headdress c.jpg
Sculpture de granit noir d'Hatchepsout portant la coiffe khat. Une des deux seules statues d'Hatchepsout trouvées dans son temple funéraire qui la montrent avec un corps et des vêtements féminins. Découverte à Deir el-Bahari, Thèbes. Les inscriptions sur la statue suggèrent qu'elle a été consacrée à Amon et au temple de Karnak. New York, Metropolitan Museum of Art.

Après la mort de son époux Modèle:Noble, le fils de celui-ci, Modèle:Monarque, est intronisé puis couronné roi de Haute et de Basse-Égypte. Hatchepsout ne s'oppose pas au couronnement de ce jeune enfant de cinq ans. En tant que grande épouse royale de l'ancien roi, elle devient régente du royaumeModèle:Sfn.

Elle s'installe alors dans un ancien palais de son père, sur la rive droite du Nil à Thèbes. Situé à proximité du temple d'Amon, elle nomme ce palais « je ne m'éloignerai pas de lui »<ref group="n">Trois inscriptions sur le mur de la Chapelle rouge font mention de ce palais</ref>, marquant ainsi à la fois son attachement à son père et au dieu AmonModèle:Sfn.

Hatchepsout poursuit les projets initiés sous le règne de Modèle:Monarque. Elle fait en particulier ériger à Karnak deux obélisques à la gloire d'Amon, qui portent sur les côtés les noms de l'enfant-roi et de la régenteModèle:Sfn. Le projet est supervisé par l'architecte Sénenmout. Un bloc de granit montre Sénenmout, « trésorier du roi » et « grand intendant », informant Hatchepsout du début des travaux. Celle-ci porte une robe longue et les hautes plumes, marquant son statut de grande épouse royaleModèle:Sfn.

En l'an 2, elle fait creuser une petite chapelle rupestre dans le roc de Qasr Ibrim. Hatchepsout et Modèle:Monarque y sont représentés, accompagnés de Horus et de Satis, déesse d'ÉléphantineModèle:Sfn.

Dans le même temps, Hatchepsout fait restaurer le temple dédié à Horus à Bouhen, qui avait souffert de l'occupation des Hyksôs. Construit au nom du roi Modèle:Monarque, la reine régente y est représentée habillée d'une longue robe fourreau, mais aussi vêtue d'un pagne pour accomplir la course de couronnement du souverainModèle:Sfn.

Les temples de Semna sont également partiellement restaurés au nom de Modèle:Monarque. Représenté en adulte, il y reçoit la confirmation de ses droits au trône de la part de Modèle:Monarque diviniséModèle:Sfn.

Dans le Sinaï, une stèle marquée au nom des deux corégents et datant de l'an 5 commémore la réouverture des mines de turquoiseModèle:Sfn.

En Nubie, la reine régente doit réprimer des troubles. Il semble que cette répression ait été dirigée par Hatchepsout en personne. Le haut fonctionnaire Tiy (ou Tiya) fait graver une inscription sur l'île de Sehel : Modèle:Citation bloc

Ainsi, Hatchepsout assure fermement la régence, mais dans le respect de la personne du jeune roi. Elle adopte le nom de Maâtkarê, roi de Haute et de Basse-Égypte, mais réserve au roi le nom protocolaire de Sa-Rê, fils du soleil. Elle exerce le pouvoir conjointement avec Modèle:MonarqueModèle:Sfn.

Durant cette période de régence, la reine douairière Ahmès, mère d'Hatchepsout, disparaîtModèle:Sfn.

Couronnement

Fichier:Xviii dinastia, stele di hatshepsut e thutmosi III, da tebe, 1460 ac ca.JPG
Stèle représentant les deux rois : Hatchepsout (au centre, à gauche), portant la couronne de la victoire Khépresh, offre du vin à la divinité Amon. Modèle:Monarque- (au centre, à droite) porte la couronne Hedjet. Musées du Vatican.

Les murs de la Chapelle rouge retracent le couronnement d'HatchepsoutModèle:Sfn. La date exacte de ce couronnement est inconnueModèle:Sfn.

Pour Claude Vandersleyen, Hatchepsout devient reine à une date indéterminée entre l'an 2 et l'an 7, plus probablement en l'an 3Modèle:Sfn.

Christiane Desroches Noblecourt propose la date du {{#ifeq:jour | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:jour| jour }} }} du mois de Thout de l'an 7 du règne de Modèle:Monarque. En ce jour de l'an, début de la saison Akhet, l'inondation réunit les « Deux Terres ». Modèle:Monarque avait reconnu ce jour pour célébrer un couronnement comme : Modèle:Citation bloc Donald Bruce Redford pense qu'il a probablement eu lieu plus tard dans l'année, entre le Modèle:Nobr et le Modèle:Nobr, selon les inscriptions du seul obélisque encore érigé à KarnakModèle:Sfn.

Quoi qu'il en soit, elle compte les années de son règne en utilisant la numérotation de Modèle:MonarqueModèle:Sfn.

Détenant déjà tous les pouvoirs en tant que régente, les raisons de son couronnement ne sont pas claires. La présence d'une faction d'opposants politiquesModèle:Sfn ou des désordres dans le nord du paysModèle:Sfn ont peut-être justifié la nécessité de cette confirmation de sa position.

Le couronnement commence par une série d'oracles rappelant celui de l'an 2 du règne de Modèle:Monarque. La barque sacrée d'Amon du domaine de Karnak, portée par les prêtres, rend un oracle à la porte du palais devant le grand canal, puis un autre à la double porte occidentale, sur le bord du fleuve. Hatchepsout sort de son palais pour se prosterner devant elleModèle:Sfn : Modèle:Citation bloc

Avant son entrée dans le temple, Hatchepsout procède à des purifications rituelles. Dans le grand château de Maât<ref group="n">Le château de Maât était situé entre le {{#ifeq:pylône | s | Modèle:Siècle | VIe{{#if:pylônepylône }} }} et le sanctuaire de la barque sacrée</ref>, elle revêt les insignes et la parure de sa fonction de Grande épouse royaleModèle:Sfn. Symboliquement, sa mère, la déesse Hathor, simule son allaitement.

Horus et Thot conduisent la reine dans le Per-Our<ref group="n">La grande maison, habitat divin</ref> afin de recevoir l'investiture de l'uræusModèle:Sfn. Amon pose alors sur la tête de la reine neuf couronnesModèle:Sfn :

  • Némès, la plus emblématique ;
  • Khépresh, la couronne bleue ;
  • Seshed, qui a pour fonction de supporter l'uræus ;
  • Decheret, la couronne rouge comportant une tige en spirale nommée khabet ;
  • Atef, la couronne du dieu Héryshef ;
  • Hénou, attribut du dieu Andjéty ;
  • Ourerèt, attribut traditionnellement réservé à Osiris ;
  • Hedjet, la couronne blanche de la Haute-Égypte ;
  • Pschent, la double couronne rouge et blanche.

Le grand prêtre Hapouseneb, qui dirige le haut clergé d'Amon, proclame alors son Grand Nom :

  • Horus femelle (Ḥr.t) : Celle dont les Kas sont puissants ;
  • Deux Maîtresses : Celle dont les années reverdissent (ou se renouvellent) ;
  • Horus d'or : Celle dont les apparitions sont divines ;
  • Roi de Haute et de Basse-Égypte : Maâtkarê (Maât est le ka de Rê) ;
  • Fils de Rê : Khenemet-Amon-Hatchepsout (Celle qui s'unit à Amon (ou : rejeton d'Amon), la première des nobles Dames).

Hatchepsout et son conseiller Sénènmout ont élaboré l'ensemble des processions, bénédictions et couronnements sans que ceux-ci ne comportent les rites mystérieux et symboliques des couronnements traditionnels des rois<ref group="n">Christiane Desroches Noblecourt a reconstitué ces cérémonies grâce aux textes de la Chapelle rouge</ref>. De plus, le jeune roi, qui a reçu l'initiation aux secrets divins lors de son couronnement, est totalement occulté lors de ces cérémonies. Toutefois, ce couronnement s'est fait avec l'appui total du clergé d'Amon qui a bénéficié en retour des largesses de la reineModèle:Sfn.

Désormais, la reine pourra affirmer être en possession de toutes les prérogatives d'un roi. Lors des cérémonies officielles, elle remplace la robe fourreau et sa couronne de reine par le costume masculin de la royauté : pagne court, némès et barbe postiche. Néanmoins, les textes religieux utilisent toujours le genre féminin pour parler d'elleModèle:Sfn.

Hatchepsout occupe un double trône qu'elle partage avec Modèle:Monarque dont elle ne conteste pas les droitsModèle:Sfn. Les actes de la royauté portent désormais les noms des deux roisModèle:Sfn.

Théogamie

Pour se donner un surcroît de légitimité, Hatchepsout propage le mythe de sa naissance divineModèle:Note. D'après une longue inscription dans son temple funéraire à Deir el-Bahari, son temple des millions d'années, elle aurait été engendrée par le dieu Amon qui avait pris les traits de son père, Modèle:Monarque ; après ce « mariage sacré » ou théogamie, Khnoum la façonna sur son tour de potier et elle fut présentée à Amon, qui lui promit « cette bienfaisante fonction royale dans ce pays tout entier ». Du vivant déjà de Modèle:Monarque, elle aurait été installée sur le « trône d'Horus des vivants », c'est-à-dire couronnée, en présence de la cour, après que l'oracle d'Amon à Karnak l'eut désignée comme roi.

Datation

Fichier:Hatshepsut and Seshat.jpg
Hatchepsout effectuant le rituel de fondation de la chapelle rouge en présence de Seshat.

On situe son règne de -1479 à -1457Modèle:Note.

Manéthon lui attribue un règne de vingt-et-un ans et neuf mois. Flavius Josèphe et Sextus Julius Africanus, reprenant les textes de Manéthon, lui donnent un règne de vingt-et-un ans pour le premier et vingt-deux ans pour le deuxième.

Quoique son règne soit attesté dans diverses sources antiques et contemporaines de son époque, Hatchepsout est décrite par les premiers érudits modernes comme étant seulement corégente de -1479 à -1458, soit les années sept à vingt-et-un d'un règne attribué à Modèle:MonarqueModèle:Sfn. Désormais, les égyptologues s'accordent à dire qu'Hatchepsout a assumé le rôle de pharaon pendant vingt-deux ans.

Il est difficile de dater le début de son règne. Toutefois, celui de son père débute entre -1506 et -1526, selon si l'on considère une chronologie basse ou hauteModèle:Sfn. La longueur des règnes de Modèle:Monarque et de Modèle:Monarque n'est pas déterminée avec certitude. Avec des règnes courts, Hatchepsout aurait pu accéder au trône quatorze ans après le couronnement de son père Modèle:MonarqueModèle:Sfn. Des règnes longs repousseraient son accession à vingt-cinq ans après le couronnement de Modèle:MonarqueModèle:Sfn. Ainsi, Hatchepsout a pu assumer le pouvoir au plus tôt en -1512, et au plus tard en -1479.

La plus ancienne attestation désignant Hatchepsout comme pharaon se trouve dans la tombe de Ramosé et de Hatnéfer, parents de Sénenmout, et dont les meubles funéraires comprennent une poterie estampillée de l'« Modèle:Nobr »Modèle:Sfn. Une autre jarre de la même tombe — découverte « Modèle:Lang » dans les années 1935-1936 lors de l'expédition du Metropolitan Museum of Art sur une colline proche de Thèbes — est estampée du sceau de « l'épouse du dieu, Hatchepsout », tandis que deux autres portent le sceau de « la bonne déesse Maâtkarê »Modèle:Sfn.

La datation des amphores « scellées dans la chambre funéraire du [tombeau] par les débris de la tombe de Sénènmout » indique qu'Hatchepsout était connue comme roi et non comme reine d'Égypte en l'Modèle:Nobr de son règneModèle:Sfn.

Les archives de la fin du règne d'Hatchepsout indiquent que la première campagne majeure de Modèle:Monarque est datée de sa vingt-deuxième année, qui correspondrait à la vingt-deuxième année du règne d'Hatchepsout en tant que pharaonModèle:Sfn.

Entourage

Cette femme énergique sut se maintenir au pouvoir pendant une vingtaine d'années, grâce à l'appui de dignitaires compétents et dévoués dont le sort était sans doute lié au sien : Pouymrê, deuxième prophète d'Amon et grand architecte ; le chancelier Néhésy, qui prit la tête de l'expédition vers le pays de Pount ; Hapouseneb, son vizir et grand prêtre d'Amon ; Sénenmout (ou Senmout), son favori, qui était aussi le précepteur de la princesse Néférourê.

Sénenmout, fils de Ramosé et de Hatnéfer, est d'origine modeste, mais son ambition et ses talents lui permettent d'avoir les faveurs de la reine. Il devient son premier conseiller, peut-être son amant, accumulant richesses et titres : « ami unique », « serviteur de Maât », « régisseur des domaines royaux », « intendant des champs et des troupeaux d'Amon », « directeur des deux greniers ». Il est également « directeur de tous les travaux du roi (c'est-à-dire de la reine) » et, en tant que tel, il supervise la construction du château des millions d'années dont il est l'architecte. En l'an 15, Sénenmout dirige une expédition qui rapporte des carrières de granit d'Assouan la paire d'obélisques que la reine fait dresser à Karnak. Après le décès de Néférourê, il tombe apparemment en disgrâce, car son nom et ses images sont martelés du vivant même d'Hatchepsout.

Principales réalisations

Accomplissement

Selon toute vraisemblance, le règne d'Hatchepsout est pacifique, bien qu'en l'an 12 elle doive mater une rébellion nubienne au niveau de la deuxième cataracte. Même si la majorité de ses constructions en Nubie sont détruites sous ses successeurs, il subsiste quelques traces de son passage à Kasr Ibrîm et à Bouhen. La politique étrangère de la reine se caractérise surtout par des expéditions commerciales. Ainsi, dans le château des millions d'années, les bas-reliefs illustrent une expédition envoyée au Pays de Pount, en l'Modèle:Nobr du règne : à leur retour, Modèle:Citation, mais surtout de l'encens, qui était abondamment utilisé dans les cérémonies du culte. Du Liban, ses caravanes rapportent le bois de cèdre nécessaire à la construction des bateaux ; une expédition vers le Sinaï permet d'exploiter les mines de cuivre et de turquoise.

En l'an 21 ou 22 de son règne, soit deux ans après la mort ou la disgrâce de Sénènmout, Modèle:Monarque assume seul le pouvoir. Il fait marteler les cartouches de la reine mystérieuse, leur substituant ceux de Modèle:Monarque et de Modèle:Noble, ou encore les siens.

Relations commerciales

Fichier:Flickr - Gaspa - Tempio di Hatshepsut, ingresso (2).jpg
Trace d'un arbre possiblement ramené du pays de Pount par l'expédition de l'Modèle:Nobr décrite sur les murs du temple funéraire d'Hatchepsout.

Durant son règne, Hatchepsout rétablit les routes commerciales perturbées pendant l'occupation de l'Égypte par les Hyksôs durant la Deuxième Période intermédiaire, accroissant ainsi la richesse de la [[XVIIIe dynastie égyptienne|{{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | XVIIIe{{#if:|  }} }} dynastie]].

Elle supervise et finance une expédition au pays de Pount en l'an 9Modèle:Sfn. L'expédition dirigée par le chancelier NéhésyModèle:Sfn est composée de cinq navires, équipés de plusieurs voiles et actionnés par des rameursModèle:Sfn. Si le tonnage et le nombre des membres d'équipage sont inconnus, Christiane Desroches Noblecourt estime que les vaisseaux ont pu dépasser les soixante-dix pieds de long et comporter trente rameursModèle:Sfn. Les Égyptiens ramènent de leur voyage de l'ivoire, du bois d'ébène, des épices et d'autres produits exotiquesModèle:Sfn. Trente et un arbresModèle:Sfn de myrrhe sont rapportés, avec leurs racines empaquetées dans des paniers pour la durée du voyageModèle:Sfn. Il s'agit de la première tentative connue de transplantation d'arbres. Certains ont été plantés dans les cours du temple funéraire d'HatchepsoutModèle:Sfn. Cette expédition est commémorée sur les murs de Deir el-BahariModèle:Sfn, qui représentent également Iti, la reine du pays de Pount.

Hatchepsout organise également des expéditions vers Byblos et le Sinaï, où elle exploite les mines de Ouadi MagharaModèle:Sfn. On a peu de détails sur ces expéditions.

Bien que la politique étrangère d'Hatchepsout soit essentiellement pacifiqueModèle:Sfn, elle lance une campagne militaire contre la Nubie, dont elle destitue le vice-roi Séni pour le remplacer par InebniModèle:Sfn. Il est également possible qu'elle ait lancé une campagne militaire contre la PalestineModèle:Sfn.

Constructions

Fichier:Karnak Tempel Obelisk Hatschepsut 02.JPG
Obélisque d'Hatchepsout dans le temple de Karnak.

Hatchepsout est l'une des plus prolifiques bâtisseuses de l'ancienne Égypte, initiant plusieurs centaines de projets en Haute et Basse-Égypte. Ses réalisations sont probablement plus grandioses et plus nombreuses que celles de ses prédécesseurs du Moyen Empire. Ses successeurs ont tenté de les usurper.

Elle emploie le grand architecte Inéni, qui a déjà travaillé pour son père et pour son mari.

La production de statues est tellement importante durant son règne que presque tous les musées du monde possèdent des statues d'Hatchepsout, à l'instar de la Modèle:Lang du Metropolitan Museum of Art dédiée intégralement à ces pièces.

Poursuivant la tradition des précédents pharaons, Hatchepsout construit des monuments à Karnak. Elle restaure et agrandit le Temple de l'antique déesse Mout, qui avait été ravagé par les souverains étrangers pendant l'occupation des Hyksôs. Elle fait ériger les deux obélisques à l'entrée du temple. L'un d'eux, le plus grand obélisque jamais érigé, est toujours debout. Le second est tombé et s'est brisé en deux.

Elle réalise aussi la Chapelle rouge, conçue comme sanctuaire de la barque sacrée du dieu Amon et installée initialement entre les deux obélisques.

Ultérieurement, elle commande l'extraction de deux autres obélisques pour célébrer sa seizième année de règne. L'un des deux s'est brisé pendant la construction et est resté dans les carrières d'Assouan. Cet obélisque inachevé donne des informations sur la façon dont ces monuments étaient taillésModèle:Sfn.

Fichier:Speos Artemidos 01.JPG
Le temple de Pachet.

Hatchepsout fait construire le temple de Pachet, à Beni Hassan, dans le gouvernorat de Minya au Sud d'Al-Minya. Le temple souterrain est une caverne creusée dans les falaises rocheuses de la rive orientale du Nil. Il a été admiré par les Grecs, qui l'ont appelé Speos Artemidos durant l'occupation de l'Égypte par la dynastie lagide. Sur l'architrave du temple, une longue dédicace, traduite par James Peter Allen, glorifie la reine Hatchepsout pour son travail de restauration après les destructions des HyksôsModèle:Sfn. Le temple a été modifié par la suite et les décors intérieurs ont été usurpés par Modèle:Monarque, roi de la [[XIXe dynastie égyptienne|Modèle:Nobr]], qui a remplacé le nom d'Hatchepsout par le sien.

Mort, sépulture et momie

Mort

Fichier:Hatshepsut temple33.JPG
Statue d'Hatchepsout, temple d'Hatchepsout, Deir el-Bahari.

Hatchepsout, alors âgée d'une cinquantaine d'années, meurt dans la vingt-deuxième année de son règneModèle:Sfn.

Une stèle érigée à Hermonthis porte la date Modèle:Nobr, Modèle:2e de Peret, Modèle:10e, date à laquelle Modèle:Monarque est devenu le nouveau pharaon. C'est donc la date probable de la mort de la reine. James Allen écrit que la stèle est considérée par les spécialistes comme étant la première sur laquelle Modèle:Monarque se qualifie, par deux fois, de « Thoutmôsis, souverain de Maât ». Il affirme ainsi gouverner par lui-même l'Égypte, sans Hatchepsout qui devait être probablement morteModèle:Sfn,Modèle:Sfn. Cette information est conforme aux données de la liste de Manéthon qui indique que l'accession au trône d'Hatchepsout a eu lieu le Modèle:1er de Chémou, Modèle:4eModèle:Sfn pour un règne de ving-et-un ans et neuf mois.

Aucune indication contemporaine n'indique la cause de sa mort.

Temple funéraire

Modèle:Article détaillé

Respectant la tradition des pharaons précédents, le principal monument construit par Hatchepsout est le grandiose temple funéraire construit à proximité de celui de Modèle:Monarque, à Deir el-Bahari, dans une falaise de la montagne thébaine. Il est conçu par le Grand Majordome de la reine, Sénènmout, qui en supervise les travaux. Le point focal en est le Djéser-Djéserou, le sublime des sublimes, une colonnade d'une parfaite harmonie située au sommet d'une série de terrasses qui étaient autrefois des jardins luxuriants.

Malgré les Modèle:Unité qui montaient la garde devant l'entrée, son nom fut martelé après sa mort afin d'être effacé du monument, sans doute à l'instigation de son neveu et beau-fils, Modèle:Monarque.

Le temple a été reconstitué par une équipe égypto-polonaise travaillant sur le site depuis 1961<ref>Le site de Deir el-Bahari, sur Bubastis.be.</ref>.

Sépulture

Tombe de Grande épouse royale

Hatchepsout a initié la construction d'une première tombe alors qu'elle était la grande épouse royale de Modèle:Monarque.

La sépulture est située dans une falaise de la montagne thébaine, au fond d'un ouadi nommé Sikkat Taquet ez-Zeid. L'entrée du caveau, invisible du sol, est située à Modèle:Nobr de haut. Face au soleil couchant, les rayons du soleil illuminent l'intérieur lors de l'équinoxe d'automneModèle:Sfn.

En 1916, Howard Carter redécouvre la tombe qui n'a jamais été utilisée. Il s'agit d'un long couloir de Modèle:Nobr, coudé à angle droit vers la droite où il débouche dans une antichambre, puis une salle funéraire. Une galerie mène à une salle à peine ébauchéeModèle:Sfn,<ref>[[Annales du service des antiquités de l'Égypte (numéros 11 à 20)|Annales du service des antiquités de l'Égypte Modèle:N°]] : Modèle:Lang par Howard Carter, 1916, Modèle:P. Plan de la tombe.</ref>.

Un sarcophage de quartzite jaune et son couvercle sont abandonnés au milieu de la salle funéraireModèle:Sfn. Des textes funéraires en hiéroglyphes ornent ses flancs. Sur le côté gauche, des yeux symbolisent la lune et le soleilModèle:Sfn. Le nom d'Hatchepsout est gravé dans des cartouches, accompagné de ses titres officiels : « la princesse héréditaire, grande de faveurs, la favorite, souveraine du Double Pays », mais aussi de ses titres personnels : « Fille royale, sœur du roi, Épouse divine, souveraine de tous les pays »Modèle:Sfn. Le couvercle, sculpté du cartouche royal, est gravé de la représentation de la déesse Nout, accompagnée du texte rituel : Modèle:Citation bloc Ce sarcophage est conservé au musée égyptien du Caire<ref>[[Annales du service des antiquités de l'Égypte (numéros 21 à 30)|Annales du service des antiquités de l'Égypte Modèle:N°]] : Rapport sur l’enlèvement et le transport du sarcophage de la reine Hatchopsitou par Émile Baraize, 1921, Modèle:P. lire en ligne.</ref>.

Tombe de Pharaon

Fichier:HatshepsutSarcophagus-ReinscribedForHerFather MuseumOfFineArtsBoston.jpg
Un des deux sarcophages trouvés dans KV20, Musée des Beaux-Arts (Boston).

Après son accession au trône, la première tombe est devenue inadaptée au statut de pharaon d'Hatchepsout.

La tombe KV20 est probablement la première tombe creusée dans la vallée des RoisModèle:Sfn. Elle est peut-être la tombe conçue par Inéni pour son père Modèle:Monarque, et agrandie pour accueillir une nouvelle chambre funéraire pour HatchepsoutModèle:Sfn.

Toutefois, un dépôt de fondation, au nom de la reine, a été trouvé devant la tombe, indiquant le nom du roi régnant au moment du commencement des travauxModèle:Sfn. De plus, son emplacement la met en relation avec le temple de Deir el-Bahari, de l'autre côté de la falaiseModèle:Sfn. L'un des deux sarcophages en quartzite jaune trouvés dans la tombe porte le nom d'Hatchepsout, et l'autre le nom de Thoutmôsis. Toutefois, pour ce dernier, il s'agit d'un sarcophage fait initialement pour Hatchepsout et remanié pour ThoutmôsisModèle:Sfn.

Il est probable qu'Hatchepsout ait été initialement enterrée dans cette tombe avec son père.

Modèle:Monarque a probablement été enseveli initialement dans une tombe non encore découverte, puis réenseveli par sa fille dans la tombe KV20 de la vallée des RoisModèle:Sfn. Pendant le règne de Modèle:Monarque, le corps de Modèle:Monarque a été déplacé dans la tombe KV38, avant d'être mis en sécurité dans la cachette royale de Deir el-Bahari, DB320.

Dans le même temps, la momie d'Hatchepsout a été placée dans la tombe KV60 de sa nourrice Satrê.

Le mobilier funéraire d'Hatchepsout a été retrouvé dans plusieurs tombes :

  • Lors de sa fouille par Howard Carter en 1903, sa tombe originelle, KV20, comprenait des vases en pierre portant les noms de Ahmès-Néfertary, Modèle:Monarque et Hatchepsout ; deux sarcophages en quartzite ; un coffre à canopes au nom d'Hatchepsout.
  • Dans la cache royale DB320, un coffret à canopes en ivoire a été trouvé. Il porte le nom d'Hatchepsout et contient des viscères momifiés ainsi qu'une dent.

Momie

En 1903, l'égyptologue Howard Carter — le futur découvreur de la tombe de Toutânkhamon — met au jour les momies de deux femmes dans la tombe KV60 de la vallée des Rois à Louxor. L'une des momies reposait dans un sarcophage tandis qu'une autre était posée simplement sur le sol. La première fut identifiée à celle de Satrê, la nourrice d'Hatchepsout<ref name="Momie" />, tandis que l'identité de la seconde est encore inconnue.

Alors que la momie de la nourrice fut transférée au musée égyptien du Caire, l'autre fut laissée sur le sol à l'intérieur de la tombe<ref name="Momie" />.

La spécialiste américaine des nécropoles thébaines Elizabeth Thomas fut la première à soulever la possibilité que la momie anonyme puisse être celle de la reineModèle:Sfn, ce qui lui avait valu d'être critiquée par d'autres spécialistes. L'argument principal de l'égyptologue était le fait que la momie avait le bras gauche replié sur la poitrine, un geste propre aux momies royales. Elle ne portait aucune parure, pas de coiffe, ni de bijoux, ni de sandales, ni de faux ongles en or aux pieds ou aux mains : aucun de ces trésors qui escortèrent dans l'au-delà le pharaon Toutânkhamon.

Cette momie anonyme retrouvée dans le tombeau KV60 a été officiellement authentifiée par Zahi Hawass, alors directeur du Conseil suprême des Antiquités égyptiennes, le Modèle:Date-, comme étant celle de la reine HatchepsoutModèle:Sfn. Une molaire brisée, retrouvée dans une urne funéraire au nom d'Hatchepsout<ref name="Momie" /> dans la tombe KV20, correspond à une dent manquante de la mâchoire de la momie anonyme<ref>« La momie d'Hatchepsout, célèbre reine de l'Égypte pharaonique, a été identifiée », Le Monde, Modèle:Date.</ref>,<ref>Hatshepsout, le mystère de la femme pharaon, diffusion sur Modèle:Nobr le Modèle:Date.</ref>.

Grâce au CT-scan (une technique d'imagerie permettant une recomposition du corps en trois dimensions), les archéologues ont établi qu'il s'agissait d'une femme d'une cinquantaine d'années, obèse et souffrant de diabète et d'un cancer des os métastasé<ref name="Momie" />. Un flacon de crème resté là Modèle:Unité contenait du benzopyrène, une substance très cancérogène<ref>La reine d'Égypte s'appliquait des pommades cancérigènes, Le Figaro, publié le 31 août 2011.</ref>,Modèle:Sfn. Son décès aurait été hâté des suites d'un abcès dentaire mal soigné<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}}« Modèle:Lang », Modèle:Lang, Modèle:Date-.</ref>.

La momie d'Hatchepsout a été transférée au Musée égyptien du Caire, puis, le 3 avril 2021, elle est déplacée au Musée national de la civilisation égyptienne, comme vingt-et-une autres momies lors de la parade dorée des Pharaons<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Modèle:Lang

Modèle:Article connexe

Fichier:Osiride head of Hatshepsut 1.jpg
Fragment d'une statue d'Hatchepsout trouvé dans son temple funéraire, New York, Metropolitan Museum of Art.

Vers la fin du règne de Modèle:Monarque et le début du règne de son fils Modèle:Monarque, une tentative est faite d'élimination du nom d'Hatchepsout des documents et monuments. Les images et les cartouches à son nom ont été martelés sur des murs de pierre, laissant une empreinte en lacune. Dans son temple de Deir el-Bahari, des statues d'Hatchepsout ont été renversées et, dans beaucoup de cas, brisées ou défigurées avant d'être enfouies dans des fosses. À Karnak, ses obélisques ont été partiellement chemisés.

Toutefois, ces effacements ont été sporadiques, ne touchant que les plus visibles et accessibles des images d'Hatchepsout. D'ailleurs, comme l'indique Donald Bruce Redford : Modèle:Citation bloc

Si cette réécriture de l'histoire d'Hatchepsout est clairement attestée durant la fin du règne de Modèle:Monarque, les raisons autres que celles habituelles de récupération existant entre les pharaons ou d'économie de constructions de nouveaux monuments ne sont pas claires.

Modèle:Monarque-

Fichier:Deir el-Bahari 0538.JPG
Texte martelé pour effacer les mentions à Hatchepsout. Temple de Deir el-Bahari.

On a longtemps supposé que Modèle:Monarque, après être devenu pharaon, a œuvré par ressentiment pour avoir été écarté de la co-régence par Hatchepsout. Toutefois, Thoutmôsis aurait ruminé pendant les deux premières décennies de son règne avant de se venger de sa belle-mère et tante. Il est peut-être mort avant que les changements ne soient terminés, à moins qu'une oblitération totale de sa mémoire n'ait pas été dans son intention.

Dans les faits, il n'existe aucune trace de ressentiment de la part de Thoutmôsis exprimé durant la vie de la reine. De plus, sa position à la tête de l'armée lui a été conférée par Hatchepsout sans crainte pour sa loyauté. Bien qu'elle lui eût permis de mener un coup d'État, il n'a fait aucune tentative pour contester son autorité durant son règne et a respecté ses réalisations et images durant les vingt premières années de son règne.

Des écrivains comme Joyce Tyldesley ont émis l'hypothèse que Modèle:Monarque a pu décider, à la fin de sa vie, de reléguer Hatchepsout à une place sans prétention de régente, rôle traditionnel des femmes à la cour, comme pour la reine Modèle:Monarque. Tyldesley propose qu'en éliminant les traces les plus visibles des monuments de Hatchepsout la décrivant comme roi, et en réduisant son statut à celui de co-régent, Modèle:Monarque pouvait prétendre que la succession royale était passée directement de Modèle:Monarque à Modèle:Monarque, sans interférence de sa tante.

Les effacements ou mutilations volontaires les plus visibles des célébrations publiques des réalisations d'Hatchepsout ont été limités à tout ce qui était nécessaire pour l'occulter, mais sans toucher à celles rarement vues.

En outre, dans la deuxième moitié du règne de Modèle:Monarque, les fonctionnaires les plus éminents qui ont servi Hatchepsout sont morts, éliminant ainsi la résistance religieuse et bureaucratique au changement. Sénènmout, le plus haut fonctionnaire d'Hatchepsout et son partisan le plus proche, semble avoir disparu entre les Modèle:Nobr du règne d'Hatchepsout, soit à la retraite soit mort, et n'a jamais été enterré dans l'une des tombes qu'il a soigneusement préparéesModèle:Sfn.

Dans cette optique, les nouveaux fonctionnaires de la cour, nommés par Modèle:Monarque, auraient aussi eu un intérêt dans la multiplication des réalisations de leur maître afin d'assurer la promotion de leurs propres familles.

Modèle:Monarque-

Modèle:Monarque, fils de Modèle:Monarque, qui devient co-régent à la fin du règne de son père, est soupçonné d'être l'auteur de ces dommages. Il aurait pu être motivé par le fait que son ascendance royale n'aurait pas été assez élevée pour prétendre à la dignité de pharaon. Ainsi, dans une tentative de briser la nécessité d'un lignage royal, durant son règne, le nom des reines n'est pas inscrit et les titres officiels des femmes royales, comme épouse du Dieu Amon, ne sont pas attestésModèle:Sfn.

Il a d'ailleurs continué, tout au long de son règne, à usurper beaucoup de réalisations d'Hatchepsout.

Redécouverte

Fichier:Deir el-Bahari 0537.JPG
Sokar et Modèle:Monarque dans le temple d'Hatchepsout.

L'effacement du nom d'Hatchepsout — quelles qu'en soient les raisons et quel qu'en soit l'ordonnateur — a causé sa quasi-disparition des archives écrites et archéologiques d'Égypte.

Quand les égyptologues du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle ont commencé à étudier les textes inscrits sur les murs du temple de Deir el-Bahari, leurs traductions ne leur ont pas semblé cohérentes. Jean-François Champollion s'est senti troublé par le conflit évident entre les mots et les images : Modèle:Citation bloc

Culture

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Notes et références

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Notes

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Références

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Bibliographie

Voir aussi

Articles connexes

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