Hong Sang-soo

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Hong Sang-soo (en Modèle:Lang-ko) est un réalisateur et scénariste sud-coréen, né le Modèle:Date de naissance à Séoul.

Au Festival du film de Locarno, il reçoit en 2013 le Léopard d'argent pour son film Sunhi, et en 2015 il reçoit le Léopard d'or pour son film Un jour avec, un jour sans.

Biographie

Hong Sang-soo découvre le cinéma avec les films hollywoodiens à la télévision. En 1982, après avoir étudié la mise en scène à l'université de Chungang, à Séoul, il part étudier aux États-Unis au College of Arts and Crafts de Californie et à l'Art Institute de Chicago<ref name="ostria" />,<ref name="cles" />.

De retour en Corée du Sud, il travaille comme réalisateur pour la télévision avant de se lancer au cinémaModèle:Référence souhaitée.

Il tourne en 1996 son premier film, Le Jour où le cochon est tombé dans le puits qui connaît immédiatement un certain succès critique et public. Il reçoit ainsi des récompenses au Dragon Blue Coréen, à l’Asia-Pacific Film Festival, et aux festivals de Rotterdam et de Vancouver. Le film dépeint avec des performances improvisées et peu de dialogues, une relation amoureuse moderne.

Il réalise ensuite Le Pouvoir de la province de Kangwon un conte sur la désillusion. C'est son premier film présenté à Cannes, dans la section Un certain regard. Il devient ensuite un habitué du festival : jusqu'en 2017, neuf de ses films sont sélectionnés<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

En 2000, Hong Sang-soo revient avec le film au titre provocateur La Vierge mise à nu par ses prétendants. Celui-ci, tourné en noir et blanc suit un triangle amoureux vu par les trois personnages. Si le titre est emprunté à Marcel Duchamp, Hong Sang-soo dit ne pas être inspiré par l'artiste et n'avoir choisi le titre que parce qu'il correspond à l'histoire filmée<ref name="ostria" />.

Fort de sa réputation, Hong Sang-soo dispose de moyens plus confortables pour son quatrième opus, Turning Gate, coproduit par Marin Karmitz. Dans cette comédie mélancolique, son plus important succès commercial, notamment auprès du public de Corée, le réalisateur affine son style tout en restant fidèle à sa thématique. Dans la continuité, les éléments caractéristiques de son cinéma se retrouvent dans La femme est l'avenir de l'homme, en compétition au festival de Cannes en 2004<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Il sort en 2005 Conte de cinéma, lui aussi présenté à Cannes, ce qui conforte ainsi le statut du réalisateur sur le plan international.

Depuis 2008, il enseigne à l'université de Konkuk à Séoul où il anime un atelier consacré au scénario et un autre consacré à la mise en scène. Auparavant, il a enseigné à l'université nationale des arts de Corée de 1995 à 2001<ref name = "malausa" />.

En 2009, il présente Les Femmes de mes amis, toujours à Cannes mais à la Quinzaine des réalisateurs : après Night and Day, il poursuit dans ce film l'emploi de la vidéo haute-définition<ref>Modèle:Lien web</ref>. Avec Ha ha ha (2010), il retrouve un certain succès auprès du public coréen avec 56 000 entrées<ref name="methode" />, le film lui permettant également de remporter le Prix Un certain regard à Cannes. Son film Matins calmes à Séoul est présenté l'année suivante dans cette même sélection Un certain regard <ref name="rauger">Modèle:Article.</ref> : sorti en 2012 en France, il enregistre 12 500 entrées<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Fichier:In another country Cannes 2012.jpg
L'équipe de In Another Country au festival de Cannes 2012.

Il poursuit l'allègement de ses dispositifs avec Oki's Movie (2010), réalisé sans aucun financement et tourné en partie dans son bureau à l'université de Konkuk à Séoul<ref name="malausa">Modèle:Article.</ref>. En 2011, le film sera présenté en avant-première dans le cadre de la rétrospective que consacre la Cinémathèque française<ref>Modèle:Lien web</ref> au cinéaste.

En 2012, son film In Another Country, avec l'actrice française Isabelle Huppert, est sélectionné en compétition officielle au festival de Cannes. Le film sort en France en octobre et aux États-Unis en novembre. Il rassemble 70 000 spectateurs dans les salles françaises<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Article.</ref>.

Fichier:Hong Sang-Soo et Kim Min-hee 2023.jpg
De gauche à droite : Jean-François Rauger, Hong Sang-soo et Kim Min-hee lors de l'avant-première privée de La Romancière, le Film et le Heureux Hasard à la Cinémathèque française, le Modèle:Date-.

Après des passages à la Berlinale en 2008 avec Night and Day et en Modèle:Date- avec Haewon et les hommes <ref>Modèle:Article.</ref>, il devient ensuite un habitué de ce festival, où il remporte plusieurs prix. En Modèle:Date-, Seule sur la plage la nuit permet à l'actrice principale Kim Min-hee de remporter l'Ours d'argent de la meilleure actrice. Pour la Berlinale 2020, La Femme qui s'est enfuie vaut à Hong Sang-soo l'Ours d'argent de la meilleure réalisation tandis qu'en 2021, Introduction, est lauréat de l'Ours d'argent du meilleur scénario. En 2022, son film La Romancière, le film et le heureux hasard y remporte le Grand prix du jury.

En 2023, la Cinémathèque française organise pour la seconde fois une rétrospective intégrale de son œuvre<ref>Modèle:Lien web.</ref>, en sa présence et de celle de l'une de ses actrices fétiches,

Vie privée

Il se marie en 1985<ref name="cles" />. Il demande le divorce fin 2016 à la suite d'une liaison avec l'actrice principale de ses deux derniers films à ce moment, Kim Min-hee<ref>Modèle:Article.</ref>.

Analyse de l'œuvre

Fichier:Hong Sang-soo Photo Call The Beach at Night Alone Berlinale 2017.jpg
Hong Sang-soo en 2017.

L'ensemble de l'œuvre de Hong Sang-soo témoigne d'une grande continuité dans l'esprit qui anime chaque film, phénomène renforcé par la rapidité avec laquelle il les enchaine. Une caractéristique commune tient au choix de ne pas verrouiller le sens des scènes ou la place des personnages, mais à laisser beaucoup de liberté au déroulement des situations, et donc aussi aux spectateurs. Ainsi aime-t-il dire, comme il l'a indiqué à Jean-Michel Frodon lors d'un entretien pour Le Monde, qu'il aime à chercher la réalité entre les interstices<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Beaucoup de ses films racontent une histoire d'amour malheureuse<ref name="mandelbaum">Modèle:Article</ref>.

Certains de ses films mettent en scène le milieu du cinéma, en référence plus ou moins directe à sa propre situation. Par exemple, Matins calmes à Séoul montre les errances d'un jeune cinéaste talentueux qui a arrêté de tourner des films. Dans Oki's Movie, Hong Sang-soo montre les amours de deux étudiants en cinéma et d'un professeur de cinéma<ref name="brody">Modèle:Article</ref>. Hong Sang-soo explique qu'il préfère filmer un milieu qu'il connaît, et affirme qu'il se sentirait moins à l'aise en filmant un autre milieu<ref name="ostria" />.

L'ivresse, comme échappatoire au réel et vecteur de révélations, est une des caractéristiques principales du cinéma d'Hong Sang-soo<ref name="guignandon" />. Il est connu pour avoir eu longtemps son penchant prononcé pour l'alcool que l'on retrouve dans de nombreux films<ref name="cles">Modèle:Article</ref>.

Jeu avec le temps

Hong Sang-soo aime raconter les histoires simultanées vécues par les différents protagonistes de ses films ou les points de vue de différents personnages sur la même histoire<ref name = "ostria">Modèle:Article</ref>. Il lui arrive également fréquemment de composer des films en plusieurs épisodes, selon des enchainements qui entretiennent de rapports variables avec la chronologie.

Influences

Il est influencé par des cinéastes comme Yasujirō Ozu, Robert Bresson, Éric Rohmer, Luis Buñuel, Jean Vigo, Friedrich Wilhelm Murnau mais aussi des peintres comme Paul Cézanne<ref name = "ostria" />,<ref name = "methode" />, ou des écrivains comme André Gide<ref>This Evening Class - HONG SANG-SOO BLOGATHON—Virgin Stripped Bare By Her Bachelors Q&A At Pacific Film Archives, 22 mars 2007 : "In his 20s he was particularly fond of Andre Gide and read him nearly every day" http://theeveningclass.blogspot.fr/2007/03/hong-sang-soo-blogathon-virgin-stripped.html</ref>. Il se dit notamment très marqué par Journal d'un curé de campagne de Robert Bresson<ref name = "cles" />.

Le critique coréen Huh Moon-yung voit aussi une parenté avec le cinéaste coréen Lee Man-hee. La mère de Hong Sang-soo a produit certains films de ce cinéaste et Hong Sang-soo s'est rendu sur certains de ses tournages étant enfant<ref name = "methode" />.

Méthode de travail

Hong Sang-soo travaille généralement sans scénario bien établi et à partir de notes qu'il rédige en partie pendant le tournage et distribue à l'équipe chaque matin. Il écrit les dialogues en fonction de la personnalité des acteurs<ref>Modèle:Article.</ref>. Pour le chef opérateur Park Hong-yeol, le fait que les techniciens et les acteurs ne connaissent pas l'issue du film les force à une concentration extrême sur le tournage qui permet de donner aux films de Hong Sang-soo leur intensité<ref name = "methode">Modèle:Article.</ref>,<ref name = "huppert">Modèle:Article.</ref>.

Il privilégie les tournages légers. Par exemple, sur Oki's Movie, il n'y avait que quatre techniciens<ref name = "methode" />.

Pour lui, certains comédiens, comme Yu Jun-sang, acceptent de ne pas être payés<ref name = "methode" />.

Filmographie

Modèle:Colonnes

Rétrospectives

Distinctions

Notes et références

Modèle:Références

Voir aussi

  • Lucky Chan-sil, film semi-autobiographique de l'ancienne productrice de Hong Sang-soo qui raconte l'histoire d'une productrice soudainement au chômage après la mort du réalisateur avec qui elle travaillait depuis plusieurs années.

Bibliographie

Ouvrages

Articles

Travaux universitaires

Radio

Article connexe

Liens externes

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