Ioulia Tymochenko
Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Personnalité politique
Ioulia Volodymyrivna Tymochenko (Modèle:Lang-uk ; souvent écrit en français « Timochenko » qui correspond à la transcription phonétique de son nom en russe)Modèle:Note, née Hrihian (Modèle:Lang-uk) le Modèle:Date- à Dniepropetrovsk (RSS d'Ukraine), est une femme d'État ukrainienne, Première ministre du Modèle:Date- au Modèle:Date- et du Modèle:Date- au Modèle:Date-.
D'origine ukrainienne et lettonne, elle mène après la perestroïka une carrière dans le monde des affaires avec son mari, Oleksandr Tymochenko. Elle fait principalement fortune dans l'industrie gazière, ce qui lui vaut le surnom de Modèle:Citation et une réputation parfois controversée.
Elle fait son entrée en politique en 1996, en étant élue députée à la Rada. Elle fonde ensuite le parti de centre-droit Union panukrainienne « Patrie » et la coalition Bloc Ioulia Tymochenko. Pro-occidentale, elle milite notamment pour l’intégration européenne de l’Ukraine. De 1999 à 2001, elle est vice-Première ministre chargée du Fioul et de l'Énergie. Charismatique, elle prend activement part au mouvement « L'Ukraine sans Koutchma », puis à la révolution orange dans le cadre de l'élection présidentielle de 2004, où elle soutient Viktor Iouchtchenko.
Élu président de l'Ukraine à la suite de la révolution orange, Iouchtchenko la nomme Première ministre, faisant d'elle la première femme à occuper cette fonction, et la limoge sept mois plus tard. Après les élections législatives de 2007, elle retrouve la tête du gouvernement et cohabite difficilement avec le chef de l’État. Candidate à l'élection présidentielle de 2010, elle devance largement Viktor Iouchtchenko et devient la première femme à accéder au second tour d'un scrutin présidentiel en Ukraine. Elle s'incline finalement face au pro-russe Viktor Ianoukovytch, et prend la tête de l'opposition.
Elle fait dès lors l’objet de plusieurs poursuites judiciaires. En 2011, elle est condamnée à sept ans d'emprisonnement pour abus de pouvoir dans le cadre de contrats gaziers signés avec la Russie en 2009. Pour ses partisans et les gouvernements occidentaux, ces poursuites sont conduites sur ordre du président Ianoukovytch. Libérée lors de la révolution de 2014, elle se présente sans succès à l'élection présidentielle anticipée face à Petro Porochenko, qui est élu. Redevenue députée, elle est longtemps donnée favorite de l’élection présidentielle de 2019, à l'issue de laquelle elle arrive finalement troisième.
Situation personnelle
Origines et enfance
Ioulia Volodymyrivna Hrihian (Modèle:Lang-uk) naît le Modèle:Date- à Dniepropetrovsk (URSS). Elle est la fille de Volodymyr Abramovytch Hrihian, né le Modèle:Date- à Dnipropetrovsk, letton (d'après son passeport soviétiqueModèle:Sfn), et de Lioudmyla Mykolaïvna Telehina, née Nelepova le Modèle:Date- également à DnipropetrovskModèle:Note.
Sa famille est modeste et vit dans la banlieue industrielle de Dniepropetrovsk<ref name="Tresse">Modèle:Article.</ref> ; son père quitte le domicile familial alors qu'elle n'a que Modèle:Nobr, laissant sa femme élever seule sa fille. Lioudmyla Telehina gère les courses des taxis utilisés par l'entreprise localeModèle:Sfn. Ces origines modestes sont revendiquées par Ioulia TymochenkoModèle:Sfn.
Avant son mariage à Modèle:Nobr, elle utilise le nom de sa mère, Teleguina, sous lequel elle termine sa scolarité à l'école secondaire, en 1977<ref>У Юлії Тимошенко однокласники списували контрольні з математики : Спочатку вона була на батьковому прізвищі Григян. Школу закінчила під прізвищем матері — Телегіна.</ref>. Elle réfute les rumeurs sur sa judéité tout en se disant solidaire dans la lutte contre l'antisémitisme<ref>Тимошенко - україно-латишка, але любить євреїв, Українська правда, 2 septembre 2005.</ref>.
Formation
En 1979, elle entre à la faculté d'économie de Dnipropetrovsk pour étudier la cybernétique. En 1984, elle est primée par l'université avec un diplôme d'honneur. Elle est affectée en tant qu'ingénieur en économie à l'usine de machines-outils de Dnipropetrovsk et engagée au service de la comptabilité. Elle refuse d'entrer au Parti communiste de l'Union soviétique (PCUS)Modèle:Sfn.
Russophone, elle apprend l'ukrainien seulement dans les années 1990.
Vie familiale
Elle épouse en 1979, à l'âge de Modèle:Nobr, Oleksandr Tymochenko, fils du responsable politique de la région de Dnipropetrovsk<ref name="Komsomolets">Portrait de I. Tymochenko, Courrier international, 9 décembre 2004 (trad. du Moskovski Komsomolets).</ref>. Le couple a une fille, Ievhenya (transcription du russe : Ievguenia), née le Modèle:Date-<ref>https://www.grazia.fr/news-et-societe/news/5-choses-que-vous-ne-saviez-peut-etre-pas-sur-ioulia-timochenko-570054.</ref>.
Carrière professionnelle
Sous l'URSS
En 1988, Ioulia Tymochenko ouvre avec son mari, grâce à un prêt de cinq mille dollars, une coopérative familiale de commerce de location de vidéos, au sein du KomsomolModèle:Sfn. La coopérative organise aussi des concerts de rock pour la jeunesse locale. Cette entreprise, nommée « Terminal », est privatisée et vendue en 1991, alors que l'URSS se disloque.
Compagnie du pétrole
Ioulia Tymochenko fonde ensuite la Compagnie du pétrole ukrainien (KUB), qui vend de l'essence aux agriculteurs de la région de Dnipropetrovsk. Elle choisit pour l'administrer Alexandre Gravets, qui investit quelque soixante mille dollars dans une société immatriculée à Chypre Modèle:Incise qui détient la moitié des parts de la KUB.
À cette époque, Ioulia Tymochenko rencontre Pavlo Lazarenko, qui est alors le directeur régional de l'administration agricole<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Annual Survey of Eastern Europe and the Former Soviet Union 1997: The Challenge of Integration, by Institute for East-West Studies, M.E. Sharpe Modèle:ISBN, Modèle:P..</ref> et qui parraine l'entreprise. La KUB achète du pétrole brut et de l'essence à la Russie et les revend en situation de monopole au monde agricole ukrainien (en commençant par l'oblast de Dnipropetrovsk) grâce à la protection de Lazarenko. Alors que l'Ukraine est en situation d'hyperinflation, une grande partie des échanges s'effectue sous forme de trocs en nature avec prise de contrôle des entreprises en failliteModèle:Sfn.
« Princesse du gaz »
En 1995, elle réorganise sa société pour cofonder, avec Pavlo Lazarenko, la compagnie de distribution d'hydrocarbures Modèle:Lien. Pavel Lazarenko devient ministre de l'Énergie à l'automne de la même année et lance une réforme dont la SEUU est la grande bénéficiaire. Grâce à un profit estimé à quatre milliards de dollars en 1996, l'entreprise se diversifie et investit principalement dans la finance, l'industrie, les transports aériens et la presse. Ioulia Tymochenko est alors surnommée la « princesse du gaz »<ref>« Ioulia Timochenko, l'oligarque repentie » Le Figaro, 16 janvier 2010.</ref>. Devenu Premier ministre en 1996, Lazarenko, selon le journaliste allemand Frank Schumann, Modèle:Citation. La fortune de Ioulia Tymochenko est devenue colossale, et elle se sépare professionnellement de son mari, jugé Modèle:Citation.
Le Modèle:Date-, la SEUU de Tymochenko signe avec Gazprom un contrat portant sur la livraison de Modèle:Nombre de mModèle:3 de gaz pour 1997 pour 1,24 milliard de dollars ; en échange, Frank Schumann indique que Lazarenko reçoit de la Somolli Entreprises Ltd une commission de Modèle:Nombre de dollarsModèle:Sfn. Le groupe de Tymochenko contrôle en plus des usines de canalisation, d'enrichissement d'uranium, des banques et des compagnies aériennes, etc.Modèle:Sfn. Le chiffre d'affaires annuel s'élèverait à environ cinq milliards de dollarsModèle:Sfn. Le Times chiffre sa fortune à Modèle:Nombre d'euros.
Retrait des affaires
Ioulia Tymochenko est arrêtée par la douane ukrainienne et mise en détention pendant quelques jours pour avoir voulu prendre l'avion vers Moscou avec Modèle:Unité et trois millions de karbovanets (ancienne devise ukrainienne) en liquide. C'est alors qu'elle brigue un mandat de parlementaire, qui lui accorderait une immunitéModèle:Sfn. En Modèle:Date-, elle doit abandonner la direction de l'entreprise car la loi en interdit le cumul avec son nouveau mandat d'élue. Son beau-père devient alors le directeur officiel de la SEUU<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Annual Survey of Eastern Europe and the Former Soviet Union 1997: The Challenge of Integration, by Institute for East-West Studies, M.E. Sharpe Modèle:ISBN, Modèle:P..</ref>. Sa mère, une tante et sa fille sont placées à la tête de filialesModèle:Sfn.
Le Modèle:Date-, le New York Times accuse Pavel Lazarenko de corruption à travers la SEUU. Une enquête de justice est ouverte contre Ioulia Tymochenko et Pavel Lazarenko, bien que tous deux bénéficient d'une immunité parlementaire. Pavel Lazarenko voit la Rada lever son immunité parlementaire, ce qui permet en 2004 sa condamnation pour blanchiment d'argent, corruption et fraude<ref name="Tresse" />.
Parcours politique
Débuts
En 1996, Ioulia Tymochenko est élue députée à la Rada, obtenant 92,3 % des voix dans la circonscription no 229 (Bobrynets, oblast de Kirovohrad)<ref>« Ioulia Timochenko, de la révolution à la prison », Libération, 29 août 2012.</ref>,<ref name=ukpravda>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Ioulia Tymochenko. Une biographie non officielle, Ukrayinska Pravda (4 février 2005).</ref>. Son mandat parlementaire débute le Modèle:Date-. Elle est réélue aux élections législatives de 1998 et de 2002. Elle devient présidente de la Commission budgétaire de la Rada en 1998.
Elle est dans un premier temps vice-présidente du parti Hromada, fondé par Pavel Lazarenko, qui se réfugie à l'étranger en raison des poursuites judiciaires le visant<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Annual Survey of Eastern Europe and the Former Soviet Union 1997: The Challenge of Integration, by Institute for East-West Studies, M.E. Sharpe Modèle:ISBN, Modèle:P..</ref>. Elle crée ensuite son propre parti, Union panukrainienne « Patrie » (VOB). Classé au centre-droit de l’échiquier politique, son parti a le statut d'observateur au Parti populaire européen (PPE)<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Vice-Première ministre
En Modèle:Date-, elle est nommée vice-Première ministre chargée du Fioul et de l'Énergie dans le gouvernement Viktor Iouchtchenko. À cette fonction, elle fait cesser des arrangements illégaux et autres formes de corruption dans le secteur énergétique. Sous sa direction, les recettes de l'industrie et de l'électricité ukrainiennes ont augmenté de plusieurs milliers de pour cent. Elle interdit la pratique du troc dans le marché de l'électricité, exigeant que les clients industriels payent leur électricité en devises, et met fin à des exemptions particulières pour plusieurs organisations.
Elle est congédiée du gouvernement en Modèle:Date-, alors qu'elle est soupçonnée de « contrebande et falsification de documents » dans le cadre d’accusations d’import frauduleux de gaz russe en 1996, lorsqu'elle était présidente des Systèmes énergétiques unis d'Ukraine (SEUU). Elle est aussi accusée d'avoir signé un contrat léonin avec le Turkménistan sans avoir obtenu l'aval du gouvernement et d'avoir placé de façon frauduleuse 1,1 milliard de dollars à l'étrangerModèle:Sfn. Elle conteste ces accusations, qu'elle impute à des hommes d'affaires proches du président Leonid Koutchma<ref>« La vice-Première ministre ukrainienne limogée », Libération, 20 janvier 2001.</ref>.
Ioulia Tymochenko est arrêtée en Modèle:Date-. Les autorités russes lancent un mandat d'arrêt international pour corruption de responsables du ministère de la Défense<ref>« Ukraine : Mandat d'arrêt lancé par la justice russe contre Ioulia Tymochenko », RIA Novosti, 4 octobre 2004.</ref> et le détournement de Modèle:Nombre de dollars. Ses partisans organisent plusieurs manifestations de protestation près de la prison où elle est incarcérée. Elle est libérée après Modèle:Nombre passés à la prison de LoukianovoModèle:Sfn.
Opposante à Leonid Koutchma
Lorsque les charges judiciaires retenues contre elle sont abandonnées, Ioulia Tymochenko devient l'un des principaux dirigeants du mouvement de contestation contre le président Leonid Koutchma pour son rôle présumé dans le meurtre du journaliste Gueorgui Gongadzé. Lors de ses campagnes, elle se fait connaître comme une dirigeante politique passionnée.
En Modèle:Date-, en vue des élections législatives de l’année suivante, Ioulia Tymochenko crée le Modèle:Lien. Dans la foulée, elle fonde le Bloc Ioulia Tymochenko (BIouT), une alliance politique de plusieurs partis d'opposition. Le Forum du salut national se fond ensuite dans le BIouT.
En Modèle:Date-, elle est blessée à la tête et à la poitrine après une collision entre sa voiture et un autre véhicule à Kiev ; ses partisans considèrent qu'il s'agit d'une tentative d'assassinat organisée par le gouvernement<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « Ukraine opposition leader injured », BBC News, 29 janvier 2002.</ref>.
Aux élections législatives de 2002, le BIouT obtient 7,3 % des suffrages exprimés.
Égérie de la révolution orange
Lors de l'élection présidentielle de 2004, Ioulia Tymochenko apporte son soutien, malgré leur mésentente personnelle, à Viktor Iouchtchenko, qui se présente comme un candidat sans étiquette et affiche des positions pro-occidentales, à la différence de son adversaire Viktor Ianoukovytch, soutenu par la Russie. Les résultats du second tour, qui donnent Viktor Ianoukovytch gagnant, sont considérés comme truqués par l'opposition et les observateurs internationaux.
Des manifestations massives — dont Ioulia Tymochenko est l'une des chefs les plus radicales — ont lieu dans le pays<ref name="Libé 25/01/2005">« Une orange radicale à la tête du gouvernement ukrainien », Libération, 25 janvier 2005.</ref>. La crise politique, surnommée « révolution orange », conduit à l'annulation du scrutin par la Cour suprême de l'Ukraine et à la tenue d'un nouveau second tour fin décembre.
Viktor Iouchtchenko est finalement élu et dispose à la Rada d'une majorité, dont fait partie le Bloc Ioulia Tymochenko. Il nomme Ioulia Tymochenko au poste de Première ministre le Modèle:Date-.
Premier mandat de Première ministre
Modèle:Article connexe Ioulia Tymochenko est très populaire dans les milieux nationalistes, mais peu appréciée dans l'Est de l'Ukraine, plus russophile. Son groupe parlementaire ne dispose que de 20 des Modèle:Nombre de la Rada, contre une centaine pour le Bloc Viktor Iouchtchenko « Notre Ukraine » et une vingtaine pour l'autre allié de la coalition, le Parti socialiste d'Ukraine. Nommée Première ministre le Modèle:Date-, Ioulia Tymochenko remporte le vote de confiance le Modèle:Date- suivant avec Modèle:Nombre pour et aucune contre, soit un soutien plus large que la coalition de Viktor Iouchtchenko. Elle est la première femme à occuper cette fonction.
Après une série de démissions à la suite de tensions à l'intérieur du gouvernement concernant des mesures de privatisations, le président Viktor Iouchtchenko la limoge de son poste de Première ministre le Modèle:Date-<ref name=Spiegel20050912>Modèle:Article.</ref>.
Élections législatives de 2006
Ioulia Tymochenko mène la campagne du Bloc Ioulia Tymochenko (BIouT) pour les élections législatives de 2006. Elle annonce qu'elle brigue un nouveau mandat de Première ministre. Le BlouT obtient 22,3 % des suffrages exprimés et Modèle:Nombre sur 450 aux élections de 2006, loin devant le Bloc Notre Ukraine du président Iouchtchenko (14 % et Modèle:Nombre).
Une coalition du BlouT avec « Notre Ukraine » et le Parti socialiste d'Ukraine (SPU) est envisagée pour empêcher le Parti des régions, la principale formation politique pro-russe du pays, d'accéder au pouvoir. Cependant, les négociations avec Notre Ukraine et le SPU rencontrent de nombreuses difficultés. Après trois mois d'incertitude politique, les trois partis parviennent à un accord de coalition<ref>Modèle:Lien web.</ref>. La coalition dispose de la majorité des sièges à la Rada. Cependant, ses membres se méfient les uns des autres, en particulier pour l'organisation des procédures parlementaires visant à élire simultanément Petro Porochenko à la présidence de la Rada et Ioulia Tymochenko au poste de Première ministre.
Les députés du Parti des régions bloquent la Rada du Modèle:Date- au Modèle:Date- pour empêcher les travaux parlementaires<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Sit-in disrupts Ukraine assembly,BBC News, 29 juin 2006.</ref>,<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Yanukovych called off the blockade, Ukrayinska Pravda, 6 juillet 2006.</ref>. Ils exigent que les procédures parlementaires soient respectées, notamment par le biais de commissions parlementaires incluant plusieurs de ses membres. L'accord de coalition avait en effet privé le Parti des régions et le Parti communiste d'Ukraine de toute représentation au sein de l'exécutif et de toute influence significative dans les commissions parlementaires<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} The Party of Regions Demands 10 Parliamentary Committees, Ukrayinska Pravda, 5 juillet 2006.</ref>.
À la suite de la désignation inattendue d'Oleksandr Moroz (Parti socialiste d'Ukraine) comme président de la Rada, la « coalition orange » s'effondre. Une nouvelle coalition, dirigée par l'ancien Premier ministre Viktor Ianoukovytch, est formée : elle est composée du Parti des régions, du Parti socialiste d'Ukraine et du Parti communiste d'Ukraine. Viktor Ianoukovytch redevient chef du gouvernement, écartant du pouvoir les formations de Ioulia Tymochenko et de Viktor Iouchtchenko. Le Bloc Ioulia Tymochenko annonce qu'il va former un cabinet fantôme calqué sur le nouveau gouvernement. Il est rejoint dans l'opposition par Notre Ukraine en Modèle:Date-<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Roman Bezsmertnyi: Our Ukraine transfers to opposition, site officiel de Notre Ukraine, 5 novembre 2007.</ref>.
Second mandat de Première ministre
Élections législatives de 2007
Lors des élections législatives anticipées du 30 septembre 2007, le bloc dirigé par Ioulia Tymochenko arrive en deuxième position, avec 30,7 % des voix, gagnant plus de huit points par rapport aux législatives de 2006 (22,3 %). Le parti des régions de Viktor Ianoukovytch arrive en tête avec 34,4 % des voix.
Nommée Première ministre par le président Iouchtchenko, elle ne réussit pas à obtenir la majorité le Modèle:Date-, obtenant Modèle:Nombre sur les 226 requises. Elle est à nouveau proposée au poste de Première ministre, et la Rada entérine sa nomination à la tête du gouvernement le Modèle:Date-, lors d'un second vote, avec Modèle:Nombre sur 450<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Tymoshenko Gets Second Shot At Premiership, Radio Free Europe, 18 décembre 2007.</ref>.
Crise politique de 2008
Moins d'un an après son retour à la tête du gouvernement, les relations entre Ioulia Tymochenko et le président Iouchtchenko se détériorent<ref name="Lepoint03-09-2008">Le Point.fr, 03/09/2008, Crise au sommet en Ukraine, menace d'élections anticipées.</ref>.
Le Modèle:Date-, après des divergences sur l'attitude à adopter face au conflit russo-géorgien, la coalition entre le Bloc Ioulia Tymochenko et le Bloc Notre Ukraine - Autodéfense populaire se rompt à l'occasion d'une réforme constitutionnelle visant à réduire les pouvoirs du chef de l'État au profit de ceux du gouvernement<ref name="Lejdd03-09-2008">leJDD.fr, 3 septembre 2008, Nouvelle crise politique en Ukraine.</ref>. Les députés de Notre Ukraine étaient alors pratiquement les seuls à s'opposer à la promulgation de la loi<ref name="Lejdd03-09-2008"/>. Accusée par le secrétaire général adjoint de Viktor Iouchtchenko de vouloir s'arroger le soutien de la Russie pour la prochaine élection présidentielle<ref name="Lepoint03-09-2008"/>, Ioulia Tymochenko impute la responsabilité de la fin de la coalition au chef de l'État<ref name="Lejdd03-09-2008"/>,<ref name="Lepoint03-09-2008"/>.
Le Modèle:Date-, après l'expiration du délai constitutionnel de dix jours prévu pour trouver une issue à la crise, le président de la Rada, Arseni Iatseniouk, confirme l'éclatement de la coalition de la Première ministre et présente sa démission, qui devait en principe être suivie de celle de Ioulia Tymochenko, conformément à l'accord de coalition<ref>Ukraine : la coalition pro-occidentale a volé en éclats, Le Monde.fr, le 16 septembre 2008.</ref>. Mais Ioulia Tymochenko refuse de démissionner, expliquant que la coalition a éclaté du seul chef de Viktor Iouchtchenko, et s'oppose à l'idée de déclencher de nouvelles élections législatives<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Après le rejet d'un projet de loi sur le financement d'élections législatives anticipées, le président Iouchtchenko annonce, le Modèle:Date-, qu'il renonce provisoirement à leur tenue<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Lang, Reuters, 8 octobre 2008.</ref>,<ref name="rtl.be 11/11/2008">« Ukraine : Iouchtchenko renonce à des législatives anticipées en décembre », rtl.be, 11 novembre 2008.</ref>.
Ioulia Tymochenko bataille jusqu'au bout pour qu'une nouvelle coalition soit formée<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Début Modèle:Date-, le Bloc Ioulia Tymochenko et le Parti des régions engagent des négociations<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Experts Admit Party Of Regions-Tymoshenko Bloc Coalition If Pliusch Nominated For Speaker’s Position, Ukrainian News Agency, le 3 décembre 2008.</ref>. Volodymyr Lytvyn, élu à la présidence de la Rada le Modèle:Date-, annonce la formation d'une nouvelle coalition alliant son parti, le Bloc Lytvyn, au Bloc Ioulia Tymochenko et au Bloc Notre Ukraine - Autodéfense populaire<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Ukraine coalition set to reform, BBC News, 9 décembre 2008.</ref>. Après des négociations, les trois partis signent un accord de coalition le Modèle:Date-<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Tymoshenko Bloc, OU-PSD, And Lytvyn Bloc Sign Rada Coalition Agreement, Ukrainian News Agency, le 16 décembre 2008.</ref>.
Le Modèle:Date-, le second gouvernement Tymochenko survit à un second vote de confiance de la part de la Rada<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Rada Denies Support To No Confidence In Cabinet, Ukrainian News Agency, le 5 février 2009.</ref>. Mais les relations entre Ioulia Tymochenko et le président Iouchtchenko<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Lang, Interfax-Ukraine, le 6 février 2009.</ref>, le secrétariat de la présidence de l'Ukraine<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Presidential secretariat considers PM's report "theatrical performance", Interfax-Ukraine, le 5 février 2009.</ref> et l'opposition menée par le Parti des régions restent encore très tendues. D'après Tymochenko elle-même, ses rapports conflictuels avec le chef de l'État reposent essentiellement sur une querelle de personnes bien plus que sur une quelconque forme d'antagonisme d'ordre idéologique.
Élection présidentielle de 2010
Le Modèle:Date-, Ioulia Tymochenko confirme qu'elle est candidate à l'élection présidentielle ukrainienne de 2010<ref>Modèle:Lien brisé, France 24, 7 juin 2009.</ref>.
Lors du premier tour de l'élection présidentielle, le Modèle:Date-, elle arrive en deuxième position, avec 25,1 % des suffrages, se qualifiant pour le second tour contre Viktor Ianoukovytch (35,3 %). Elle arrive largement devant le président sortant (5,5 %). Elle qualifie son rival, qui refuse de prendre part à un débat télévisé contre elle, de « candidat de la mafia et de la criminalité<ref>« En Ukraine, la chasse aux électeurs de Serguei Tigipko est ouverte », Euronews, 21 janvier 2010.</ref> ». Durant l'entre-deux tours, elle tente de remobiliser l'électorat « pro-occidental », qui s'était divisé au premier tour.
Lors du second tour, le Modèle:Date-, Ioulia Tymochenko réunit 45,5 % des voix, contre 49 % pour Viktor Ianoukovytch<ref>« Présidentielle ukrainienne : aucune chance pour Timochenko (Commission électorale) », fr.rian.ru, 8 février 2010.</ref>. Les proches de Ioulia Tymochenko dénoncent des fraudes massives dans l'Est du pays, le résultat étant pourtant jugé « transparent et honnête » par les observateurs de l'OSCE.
Ioulia Tymochenko reconnaît finalement sa défaite et retire son recours en justice visant à invalider le résultat du scrutin le Modèle:Date-<ref>« Présidentielle en Ukraine : Ioulia Timochenko retire finalement son recours en justice », Le Point, 20 février 2010.</ref>.
Sous la présidence Ianoukovytch
Motion de censure et chute
En dépit des appels à sa démission, Ioulia Tymochenko refuse de quitter son poste de Première ministre. Le Modèle:Date-, alors que sa coalition à la Rada s'est effondrée après le départ du parti de Volodymyr Lytvyn et les divisions du Bloc Notre Ukraine - Autodéfense populaire, une motion de censure est votée contre son gouvernement, par Modèle:Nombre sur 450<ref>« Ukraine : Ianoukovitch obtient la mise à pied du gouvernement Timochenko », site du Parisien, 3 mars 2010.</ref>,<ref>« “Iouchtchenko et Iatseniouk grattent à la porte de Ianoukovitch” (Timochenko) », fr.rian.ru, 2 mars 2010.</ref>. L'intérim est exercé par son vice-Premier ministre, Oleksandr Tourtchynov, jusqu'au Modèle:Date-, date à laquelle Mykola Azarov est investi Premier ministre.
Dirigeante de l'opposition
Après le renversement de son gouvernement, Ioulia Tymochenko devient chef de l'opposition, à la tête du Bloc Ioulia Tymochenko (BIouT).
La participation des coalitions de partis aux élections législatives de 2012 est interdite, ce qui conduit à la disparition du BIouT<ref>Modèle:Article.</ref>. Elle est désignée tête de liste de l'Union panukrainienne « Patrie » pour ces élections – à titre symbolique car elle ne pourra pas faire campagne en raison de son incarcération pour abus de pouvoir<ref>« Timochenko symboliquement tête de liste aux législatives en Ukraine », Le Monde, 30 juillet 2012.</ref> ; la Commission électorale centrale refuse d'enregistrer sa candidature par Modèle:Nombre sur 15 en raison de son casier judiciaire<ref>« Timochenko ne sera pas tête de liste aux législatives en Ukraine », Le Monde, 8 août 2012.</ref>. Au soir des élections législatives, le Modèle:Date-, remportées par le Parti des régions au pouvoir, Ioulia Tymochenko annonce qu'elle commence une grève de la faim contre ce qu'elle considère comme une falsification des résultats<ref>« Législatives en Ukraine : Ioulia Timochenko commence une grève de la faim », Le Monde, 28 octobre 2012.</ref>. Elle met un terme à la grève de la faim le Modèle:Date-<ref>« Ukraine : Timochenko met un terme à sa grève de la faim », Le Monde, 15 novembre 2012.</ref>.
En 2013-2014, elle soutient l'Euromaïdan et continue à appeler les Ukrainiens à chasser du pouvoir Ianoukovytch, dont elle qualifie le régime de Modèle:Citation<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref name="rts_20121028">Modèle:Vid Modèle:Article. C’est depuis sa cellule que l’ancienne Première ministre a lancé un appel ce dimanche pour exhorter les Ukrainiens à voter en masse pour chasser Viktor Ianoukovytch du pouvoir.</ref>.
Procès
Modèle:Article connexe Mise en cause avec certains de ses proches dans plusieurs affaires judiciaires, Ioulia Tymochenko refuse de quitter l’Ukraine pour partir en exil<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Elle est arrêtée et incarcérée le Modèle:Date-<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Vente de quotas d'émission de Modèle:CO2
Le Modèle:Date-, Ioulia Tymochenko est assignée à résidence dans le cadre d'une enquête pour Modèle:Citation. Elle est accusée de mauvaise gestion des fonds publics : Modèle:Nombre de hryvnias, issus de la vente de [[Marché du carbone|quotas d'émission de Modèle:CO2]] en 2009, auraient été utilisés pour financer le système de retraites. Elle encourt sept à dix ans de prison<ref>Modèle:Article.</ref>. Ioulia Tymochenko dément ces accusations, ces fonds n’ayant selon elle pas été dépensés<ref>« Ukraine : l'ex-première ministre Timochenko assignée à résidence », Le Monde, 15 décembre 2010.</ref>. Des incidents ont alors lieu entre des députés du Bloc Ioulia Tymochenko et des députés du Parti des régions<ref>Modèle:Article.</ref>.
Signature de contrats sur le gaz avec la Russie
Son procès pour abus de pouvoir lors de la signature d'un accord gazier avec la Russie jugé préjudiciable à l'Ukraine s'ouvre le Modèle:Date-<ref>« Ukraine : ouverture du procès de l'ex-premier ministre Ioulia Timochenko », Le Monde, 24 juin 2011.</ref>. Ioulia Tymochenko dénonce une parodie de procès et la proximité entre la justice et le pouvoir politique<ref>« “Ianoukovitch utilise des méthodes soviétiques” », Le Figaro, 15 juillet 2011.</ref>. Le Modèle:Date-, elle est placée en détention provisoire pour « outrages répétés à la cour »<ref group=N>Ses partisans organisent aussitôt un sit-in devant le tribunal pour protester contre cette décision. Cf. « Sit-in des supporters de Timochenko à Kiev », Radio France internationale, 6 août 2011.</ref>,<ref name="RFI détentionpro">Modèle:Lien web.</ref>,<ref>« Ukraine : la tension monte après l'incarcération de Timochenko », Le Parisien, 7 août 2011.</ref>.
Le Modèle:Date-, elle est condamnée à sept ans d’emprisonnement ferme et au paiement d'une amende équivalant à Modèle:Nombre d’euros<ref>« Ioulia Timochenko condamnée à sept ans de prison », Le Figaro, 11 octobre 2011.</ref>. Les gouvernements occidentaux estiment que cette condamnation est motivée par des raisons politiques et réclament une libération immédiate<ref name="Le Point 8/12/2011">Marc Nexon, envoyé spécial, avec Katia Swarovskaya à Moscou « Le procès stalinien de Ioulia Timochenko » Le Point, 8 décembre 2011, no 2047, Modèle:Pp.66-70.</ref>. Elle ne peut assister à son procès en appel, qui s'ouvre le Modèle:Date-, des douleurs au dos l'empêchant de se déplacer<ref name="Le Point 8/12/2011"/>,<ref name="nouvelobs 1/12/2011">« Ukraine : le procès en appel de Timochenko s'ouvre en son absence », nouvelobs interactif, Modèle:1er décembre 2011.</ref>. Le Modèle:Date-, la cour d'appel de Kiev rejette finalement son appel et décide de Modèle:Citation le premier verdict<ref>« Ukraine : la justice rejette l'appel de l'opposante Timochenko », Le Monde, 23 novembre 2011.</ref>. La Cour de cassation rejette le Modèle:Date- son pourvoi en cassation<ref>« Ukraine: appel rejeté et condamnation confirmée pour l'opposante Ioulia Timochenko », Radio France internationale, 29 août 2012.</ref>.
Délits financiers
Dans les jours qui suivent sa condamnation pour abus de pouvoir, en Modèle:Date-, quatre nouvelles enquêtes criminelles sont ouvertes contre Ioulia Tymochneko pour des délits financiers. Elle est inculpée pour tentative de détournement, puis pour dissimulation de revenus en devises et détournement de fonds budgétaires. Les faits allégués concernent les activités de son entreprise de distribution de gaz « Systèmes énergétiques unis d'Ukraine » entre 1996 et 1998<ref group=N>Ces enquêtes avaient été ouvertes au début des années 2000 et abandonnées en 2005.</ref>,<ref>« Ukraine : nouvelle inculpation de Timochenko pour des délits financiers », L'Express, 11 novembre 2011.</ref>. Pour ces faits, elle encourt douze années de prison<ref>« L'Ukrainienne Ioulia Timochenko à nouveau devant la justice », La Croix, 19 avril 2012.</ref>. Le procès est plusieurs fois suspendu en raison de son état de santé<ref>« Report du procès de Ioulia Timochenko », Le Monde, 28 avril 2012.</ref>,<ref>« Report du procès de Ioulia Timochenko », Le Monde, 25 juin 2012.</ref>,<ref>« Fraude fiscale : nouveau report du procès de Timochenko en Ukraine », Le Monde, 10 juillet 2012.</ref>,<ref>« Nouveau report du procès de Ioulia Timochenko », Le Monde, 23 juillet 2012.</ref>.
Accusation de meurtre
En Modèle:Date-, le parquet de Kiev annonce que Ioulia Tymochenko va être inculpée pour le meurtre du député Yevhen Chtcherban, en 1996, à l'époque où Pavlo Lazarenko et Ioulia Tymochenko construisaient un système de monopole d'importation de gaz<ref>« En Ukraine, Ioulia Timochenko va être inculpée de meurtre », Le Monde, 19 juin 2012.</ref>. Selon le procureur adjoint Renat Kouzmine, le fait que la société de la victime ait été en concurrence avec les Systèmes énergétiques unis d'Ukraine que dirigeait la prévenue constituait un mobile<ref>« Ukraine: le parquet va inculper Ioulia Timochenko dans une affaire de meurtre », Radio télévision belge francophone, 19 juin 2012.</ref>,<ref>« UKRAINE • Ioulia Timochenko accusée d'assassinat », sur Courrier international du 21 janvier 2013.</ref>.
Détention
Placée en détention en Modèle:Date-, Ioulia Tymochenko apparaît fatiguée et amaigrie lors de son procès en première instance<ref name="RFI détentionpro" />,<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Elle ne peut assister à son procès en appel, de fortes douleurs au dos l'empêchant de se déplacer<ref name="nouvelobs 1/12/2011"/>,<ref name="Le Point 8/12/2011"/>. Ses conditions d'incarcération à la prison de Lukyanivka sont dénoncées par ses avocats et ses proches<ref name="Le Point 8/12/2011"/>,<ref name="Libé2011">Modèle:Lien web</ref>. Le Modèle:Date-, elle est transférée dans la colonie pénitentiaire pour femmes de Katchanivska, dans l'oblast de Kharkiv<ref>« Timochenko transférée dans une prison de l'Est de l'Ukraine », romandie.com, 30 décembre 2011.</ref>,<ref>« Ioulia Timochenko victime de mauvais traitements en prison », Courrier international, 5 janvier 2012.</ref>,<ref>« Ukraine : Timochenko victime de malaises après des soins en prison », romandie.com, 10 janvier 2012.</ref>. Elle est hospitalisée de force à Kharkiv le Modèle:Date-<ref>« Ukraine : l'opposante Ioulia Timochenko hospitalisée », Le Monde, 21 avril 2012.</ref>, et ramenée en prison deux jours plus tard, couverte « d'hématomes et d’ecchymoses » selon son avocat<ref>« Ukraine : l’opposante Ioulia Timochenko entame une grève de la faim en prison », Radio France internationale, 24 avril 2012.</ref>. Elle accuse le président Viktor Ianoukovytch d'avoir ordonné ces violences<ref>« L'opposante ukrainienne Timochenko accuse le président d'avoir autorisé les violences », Libération, 27 avril 2012.</ref>,<ref>« Ukraine : l'opposante Timochenko entame une grève de la faim en prison », Le Monde, 24 avril 2012.</ref>.
Plusieurs dirigeants européens critiquent ses conditions de détention. En Modèle:Date-, la rapporteure pour le Parlement européen, Zuzana Roithová, déclare que Ioulia Tymochenko est « privée des droits fondamentaux dont tout le monde devrait bénéficier, même en prison »<ref>« Ioulia Timochenko souffrirait de problèmes de santé dus à des mauvais traitements », Le Monde, 21 février 2012.</ref>. Le président fédéral d'Allemagne, Joachim Gauck, annule pour cette raison une visite officielle en Ukraine prévue en Modèle:Date-<ref>« L'Europe et la Russie au chevet de Ioulia Timochenko », Courrier international, 26 avril 2012.</ref>. La Commission européenne annonce qu'aucun de ses membres n'assistera au championnat d'Europe de football 2012, qui se déroule en partie en Ukraine<ref>La Commission européenne boycotte à son tour l'Euro en Ukraine, Le Monde, 3 mai 2012.</ref>,<ref>« L'Ukraine met en garde Berlin contre un "boycott politique" de l'Euro 2012 », Le Monde, 30 avril 2012.</ref>.
Ioulia Tymochenko est transférée dans un hôpital de Kharkiv le Modèle:Date-<ref>« Ukraine: l'opposante Ioulia Timochenko transférée de la prison à l'hôpital », Le Point, 9 mai 2012.</ref>. Elle interrompt une grève de la faim après que le gouvernement ukrainien a annulé le sommet de l'Europe centrale à Yalta, boycotté par la plupart des participants<ref>« Ioulia Timochenko a réussi à isoler le pouvoir ukrainien », La Croix, 9 mai 2012.</ref>. Une manifestation de soutien rassemble environ cinq mille personnes lors des célébrations du Jour de l'Indépendance, le Modèle:Date-<ref>« Des milliers de pro-Timochenko réunis à Kiev pour le Jour de l'indépendance », Le Monde, 24 août 2012.</ref>.
Le Modèle:Date-, la Cour européenne des droits de l'homme condamne l'Ukraine pour l'arrestation et la détention de Ioulia Tymochenko. Pour la juridiction, sa détention provisoire était « arbitraire et illégale » et son incarcération décidée « pour d'autres motifs » que l'établissement de la vérité<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref group=N>La juridiction considère que la justice ukrainienne a violé plusieurs articles de la Convention européenne des droits de l'homme (droit à la liberté et à la sûreté, droit d'obtenir à bref délai une décision sur la légalité de sa détention, droit à réparation pour une détention illégale, limitation de l'usage des restrictions aux droits).</ref>.
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La colonie pénitentiaire de Katchanivska (Kharkiv), où est emprisonnée Ioulia Tymochenko de 2011 à 2014.
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Partisans de Ioulia Tymochenko se dirigeant vers le siège du gouvernement pour réclamer sa libération (Kiev, Modèle:Date-).
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Supportrice de Tymochenko lors de l’Euromaïdan (place de l'Indépendance, Modèle:Date-).
Libération et réhabilitation
Le Modèle:Date-, dans le cadre de l'Euromaïdan et de la révolution ukrainienne et après un premier texte voté la veille visant à permettre sa libération, la Rada vote une résolution pour sa libération immédiate<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Elle est libérée le même jour<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Devant plus de cinquante mille personnes réunies sur la place de l'Indépendance, en fauteuil roulant du fait de ses problèmes de santé, elle prononce un discours dans lequel elle rend hommage aux « héros de l'Ukraine » ayant permis le renversement du pouvoir<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
La cour de justice de Kharkiv met un terme aux poursuites à son encontre dans l'affaire des Systèmes énergétiques unis d'Ukraine le Modèle:Date-<ref>Modèle:Lien web.</ref>. La Cour suprême de l'Ukraine décide également, le Modèle:Date-, de clore l'affaire des contrats gaziers et de poursuivre les juges qui l'ont condamnée<ref>Modèle:Lien web.</ref>, puis de réhabiliter Ioulia Tymochenko<ref>Modèle:Lien web.</ref>. En Modèle:Date-, la Cour européenne des droits de l'homme confirme la violation de plusieurs articles de la Convention européenne des droits de l'homme et reconnaît la persécution politique et la torture<ref group=N>La Cour européenne des droits de l'homme juge qu’il y a eu violation de l'article 18 (limitation de l'usage des restrictions aux droits, de motivation politique pénale), de l'article 3 (interdiction de la torture), de l'article 8 (droit au respect de la vie privée et familiale) et de l'article 10 (liberté d'expression) de la Convention européenne des droits de l'homme.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Élection présidentielle de 2014
Modèle:Article connexe Après sa libération, elle refuse de retrouver la fonction de Première ministre<ref>Modèle:Article.</ref>. Le Modèle:Date-, après avoir été soignée en Allemagne pendant une quinzaine de jours, en raison notamment de nombreuses hernies discales, elle annonce qu’elle est candidate à l'élection présidentielle anticipée, organisée le Modèle:Date- suivant<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Alors qu'elle a vu sa cote de popularité chuter pendant son emprisonnement, elle apparait comme une figure du passé et sa campagne ne rencontre qu'un faible écho médiatique<ref name="Monde éternel retour" />. Une grande partie de son électorat de 2010 se rallie alors à la candidature de Petro Porochenko, qui semble fédérateur dans un contexte de guerre<ref name="Atlantic">Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Article.</ref>. Celui-ci l'emporte dès le premier tour, avec 54,7 % des voix, tandis que Ioulia Tymochenko arrive en deuxième position, avec 12,8 %.
Sous la présidence de Porochenko
Le Modèle:Date-, en vue des élections législatives d'octobre, Ioulia Tymochenko cède sa place de tête de liste de son parti à la pilote de l’armée ukrainienne Nadia Savtchenko, arrêtée en Russie dans le cadre du conflit russo-ukrainien<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Deux jours plus tard, le Modèle:Date-, alors qu'une loi est adoptée sur le statut spécial pour certains districts de l'Est pendant trois ans et loi sur l'amnistie, elle déclare que la Rada légalise l'occupation du Donbass<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Lors du scrutin législatif, son parti obtient 5,7 % des voix et Modèle:Nombre<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Elle est de nouveau élue députée<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
En Modèle:Date-, les députés de son parti quittent la coalition au pouvoir, qui perd ainsi sa majorité. Ioulia Tymochenko critique le président Petro Porochenko et notamment le protocole de Minsk visant à mettre fin à la guerre du Donbass débutée en 2014 contre des séparatistes pro-russes<ref name="Atlantic" />. Le Modèle:Date-, elle accueille à la frontière ukraino-polonaise l'ancien président géorgien et gouverneur d'Odessa Mikheïl Saakachvili, alors que le gouvernement ukrainien s'oppose à son retour en Ukraine, Petro Porochenko l'ayant déchu de sa nationalité<ref>Modèle:Lien web.</ref>. En Modèle:Date-, une enquête est ouverte en raison d'accusations de financement de sa campagne présidentielle de 2010 par le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi<ref>Modèle:Article.</ref>.
Élection présidentielle de 2019
Bénéficiant de son charisme et de son expérience, elle devient rapidement la principale opposante à Porochenko, qui déçoit une grande partie de son électorat. En abandonnant partiellement sa rhétorique controversée, elle affiche une image plus consensuelle<ref name="Atlantic" />. De 2016 à début 2019, les études d'opinion la donnent grande favorite de l’élection présidentielle prévue en 2019<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Elle fait partie des premiers à entrer en campagne, annonçant sa candidature à l'élection présidentielle le Modèle:Date-<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Elle mène essentiellement campagne sur la situation économique du pays et sur la question sociale, attaquant la politique d’austérité imposée par le Fonds monétaire international (FMI) : elle promet notamment de diviser par deux les prix du gaz, qui ont été nettement augmentés sous la présidence Porochenko, d'augmenter le salaire minimum et les principales prestations sociales. Ses propositions lui attirent le soutien des catégories les plus modestes et suscitent les craintes des créanciers du pays, qui la qualifient de populiste<ref name="Atlantic" />,<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>. En cas de victoire, elle s’engage à organiser un référendum sur l'adoption d'une Constitution instaurant un meilleur équilibre des pouvoirs<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>. En matière de politique étrangère, elle se montre plus russophile que le président sortant, bien que prônant l’adhésion à l’Union européenne et à l’OTAN<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Les intentions de vote en sa faveur diminuent de façon continue et significative après le début de la campagne officielle, qui voit le comédien Volodymyr Zelensky lui ravir la position de favori<ref name="Portrait 2019">Modèle:Article.</ref>. Le Modèle:Date-, elle arrive troisième du scrutin, avec 13,4 % des voix. N’étant pas parvenue à retrouver la confiance des électeurs au-delà de son électorat de classes modestes (notamment les retraités) ni à dissiper la défiance des régions russophones (bien que jugée plus apte à un compromis avec la Russie que Porochenko), elle arrive derrière le président sortant (15,9 %) et Zelensky (30,2 %)<ref name="Portrait 2019" />,<ref>Modèle:Article.</ref>.
Sous la présidence de Zelensky
Tête de liste de son parti pour les [[Élections législatives ukrainiennes de 2019|élections législatives anticipées de Modèle:Date-]], elle revendique son expérience alors que ses principaux adversaires sont novices ou présentent des listes renouvelées<ref name="FI 07/19">Modèle:Lien web.</ref>. Elle est présentée comme une possible alliée de Zelensky si celui-ci n'obtient pas la majorité absolue à la Rada<ref name="FI 07/19" />. À l'issue du scrutin, son parti arrive troisième, avec 8,2 % des voix et Modèle:Nobr, derrière Serviteur du peuple de Zelensky (43,2 %) Modèle:Incise et la Plateforme d'opposition - Pour la vie (13,1 %), parti pro-russe, et devant Solidarité européenne de Porochenko (8,1 %) ; son parti gagne ainsi trois places par rapport aux élections de 2014 et obtient sept sièges de plus que sous la législature précédente<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Après avoir semblé apporter un soutien extérieur au nouveau gouvernement, son parti entre dans l'opposition en Modèle:Date-<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Ioulia Tymochenko est la première personnalité politique ukrainienne d'envergure à être testée positive à la Covid-19, en Modèle:Date-. Souffrant d'une pneumonie, elle se rétablit après avoir été placée en unité de soins intensifs<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Face à la crise diplomatique russo-ukrainienne de 2021-2022, elle propose à Zelensky sa participation à un gouvernement d'union nationale<ref>Modèle:Lien web</ref>. Une photo d'elle publiée sur les réseaux sociaux le Modèle:Date- permet de voir qu'elle a pris les armes pour défendre l'Ukraine face à l'invasion russe intervenue deux jours plus tôt<ref>Modèle:Lien web</ref>. Elle exhorte l'OTAN et l'ONU à protéger l'Ukraine en fermant l'espace aérien du pays et en déployant des forces de maintien de la paix<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Selon elle, « Vladimir Poutine croit profondément qu'il a une mission historique de recréer l'Union soviétique »<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Apparence et politique
Initialement brune, elle teint ses cheveux en blond à la fin des années 1990 et arbore une tresse, réelle puis fausse, autour de la tête. Cette coiffure, qui devient un élément d’identification Modèle:Incise s’inscrit dans son discours populiste, patriote et religieux (elle fait référence aux paysannes de l’Ukraine historique et aux icônes orthodoxes)<ref name="Tresse" />,<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Durant son emprisonnement sous la présidence Ianoukovytch puis systématiquement lors de la campagne présidentielle de 2019, souhaitant afficher un profil renouvelé et plus consensuel, elle abandonne sa coiffure traditionnelle pour un chignon ou une queue de cheval, ainsi que des lunettes<ref name="Monde éternel retour">Modèle:Article.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Distinctions
En 1998, l'Église orthodoxe ukrainienne lui remet la récompense de l'ordre de Sainte Varvara pour « services exceptionnels rendus au pays »<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} «Timochenko est maintenant de l'ordre de deux - Martyr et minière», Unian, 29 août 2008.</ref>.
Pendant le forum économique international de Krynica Morska, en Pologne, Ioulia Tymochenko a été retenue pour le titre honorifique de Personnalité de l'année d'Europe centrale-orientale, étant la seule femme de la liste. Exactement quatre ans après, en Modèle:Date, les experts européens reconnaîtront l'action de Ioulia Tymochenko en tant que Première ministre de l'Ukraine, en lui attribuant ce titre.
En 2005, elle a reçu une autre récompense internationale, le Price of Foundation, pour ses « qualités exceptionnelles de chef, les accomplissements économiques et la politique d'anti-corruption de son cabinet et pour sa lutte contre les atteintes à la démocratie surgissant dans le monde moderne ».
Au classement 2005 de Forbes, Ioulia Tymochenko est la troisième femme la plus puissante de la planète<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « Les Modèle:Nombre les plus puissantes », Forbes, 25 juillet 2005.</ref>. En 2008, elle est classée Modèle:17e, puis Modèle:47e en 2009, toujours selon le magazine Forbes.