Isaac II Ange
Modèle:Titre noble Modèle:Infobox Empereur romain
Modèle:Noble- Ange (en grec byzantin : Modèle:Grec ancien) (1156-1204) est un empereur byzantin de 1185 à 1195 et de 1203 à 1204, fils d'Andronic Doukas Ange et d'Euphrosyne Kastamonites. C'est un arrière-petit-fils d'Modèle:Noble. Fils d'Andronic Doukas Ange, sa jeunesse est mal connue et c'est par hasard qu'il est mis sur le devant de la scène quand il est suspecté de trahison sur la base d'une prophétie par Andronic Ier Comnène en 1185. Parvenant à s'enfuir, Isaac Ange provoque un vaste mouvement populaire en sa faveur et contre le régime de plus en plus violent d'Andronic qui est renversé et mis en pièces, tandis qu'Isaac II devient empereur sans l'avoir vraiment voulu.
Issu d'une famille puissante et apparentée aux Comnènes, il dispose d'une certaine légitimité à détenir le pouvoir impérial et s'appuie sur différents groupes de l'aristocratie byzantine pour consolider son autorité. Néanmoins, il est d'emblée confronté aux défis d'ampleur auxquels fait alors face l'Empire byzantin. En effet, les révoltes et sécessions se multiplient sur différents fronts, en plus des menaces extérieures comme celle des Normands qu'il repousse difficilement dès son accession au trône. Contraint de renflouer les caisses de l'Empire, il augmente les impôts et provoque une grave rébellion des Bulgares et des Valaques qui aboutit à la création du deuxième empire bulgare, tandis qu'il ne peut faire revenir Chypre dans le giron impérial. Surtout, son règne voit l'irruption de la troisième croisade menée par Frédéric Ier Barberousse qui traverse les terres de l'Empire non sans de sérieux accrochages qui confirment les relations difficiles entre les Byzantins et les Croisés occidentaux.
Dans l'ensemble, le règne d'Isaac II confirme donc le délitement progressif de l'appareil d'Etat byzantin, confronté à des périls en tous genres. La révolte d'Alexis Branas, difficilement matée par l'intervention de mercenaires occidentaux, symbolise le rôle de plus en plus contestataire de l'armée. Si Isaac II peut s'appuyer sur une capitale qui lui reste fidèle, sa difficulté à assurer son autorité en-dehors de Constantinople finit par lui être fatale. A l'occasion d'une nouvelle campagne contre les Bulgares en 1195, il est renversé par son frère, qui devient empereur sous le nom d'Alexis III Ange. Aveuglé, Isaac II est emprisonné, tandis que son fils, le futur Alexis IV Ange parvient à s'enfuir et suscite l'appui de la république de Venise qui lui permet, à l'occasion de la quatrième Croisade, de renverser son oncle et de prendre le pouvoir tout en rétablissant sur le trône Isaac II à l'été 1203. Affaibli et rendu aveugle par son frère, Isaac II est incapable d'exercer un pouvoir effectif et est renversé avec son fils lors des graves troubles qui agitent Constantinople en janvier 1204. Emprisonné par le nouveau souverain, Alexis V Doukas, il meurt en prison. Souvent rendu responsable des graves troubles que connaît l'Empire à la fin du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, il jouit d'une piètre réputation auprès des chroniqueurs de l'époque autant que des historiens modernes, avec un degré de sévérité variable selon les auteurs.
Sources
Plusieurs sources permettent d'appréhender le règne d'Isaac II, notamment ceux des frères Choniatès. Michel Choniatès, lettré et ecclésiaste, est un partisan du régime d'Isaac et plusieurs de ses textes lui sont favorables, notamment un panégyrique. Il le dépeint comme la bourreau du tyran Andronic {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:| }} }}, ce qui lui confère une forme de légitimité divine. D'autres intellectuels contemporains d'Isaac vont dans le même sens et célèbrent ses accomplissements comme Grégoire Antiochos, Eustathe de Thessalonique ou Jean SyropoulosModèle:Sfn. En revanche, Nicétas Choniatès, grand historien de son époque, est autrement plus critique. Dans son Histoire, il blâme plus particulièrement la famille des Anges. Isaac est décrit comme négligent, préférant les plaisirs de ses palais à la rudesse des campagnes militaires.
Accession au trône
Isaac Ange appartient à une famille de l'aristocratie byzantine, représentée notamment par son père, Andronic Doukas Ange. Ses jeunes années sont mal connues, si ce n'est qu'il a probablement reçu une éducation militaire et qu'il gravite déjà à proximité du centre du pouvoir impérial. Il aurait d'ailleurs été chargé par Manuel Ier Comnène de libérer le futur empereur Andronic ComnèneModèle:Sfn. Sous le règne tumultueux de ce dernier, qui mène une politique répressive à grande échelle, Théodore, le frère d'Isaac se révolte à Nicée mais échoue et la ville est reprise par les forces impérialesModèle:Sfn. Isaac Ange se trouve alors dans la cité mais ne semble pas jouer un rôle actif dans la révolte puisqu'il est épargné par la répression et rejoint Constantinople où il se trouve en 1185. A cette date, une prophétie aurait signifié à Andronic qu'il serait renversé par un homme dont le nom comporterait l'initiale « IS ». Isaac Ange n'est pas soupçonné immédiatement mais bientôt, c'est lui qui est visé par les autorités impériales. Il est difficile de savoir si l'empereur croît véritablement en cette prophétie mais il préfère faire exécuter Isaac Ange et envoie contre lui son homme lige, Étienne Hagiochristophoritès pour l'éliminer le 11 septembre 1185<ref>Sur ce personnage, voir Modèle:Article</ref>. Accompagné de quelques soldats, il se rend au domicile d'Isaac Ange. Ce dernier, surpris, parvient à s'échapper en tuant Hagiochristophoritès et prend la direction de la Basilique Sainte-Sophie par la MéséModèle:Sfn. Bientôt, la population apprend la nouvelle. Le climat est alors explosif et la contestation grandit contre Andronic dont les exactions sont de moins en moins admises. Le lendemain, plusieurs membres de la famille d'Isaac l'ont rejoint et un véritable parti se forme autour de lui, alors même qu'il est plus inquiet d'être exécuté que déterminé à prendre le pouvoir<ref group="CH">Modèle:EbookRef</ref>,Modèle:Sfn.
Bientôt, la ville entre en soulèvement alors qu'Andronic est à l'extérieur des murailles. Ses partisans sont vite débordés et Isaac Ange est couronné par le patriarche Basile II Kamatéros. Rapidement, les soldats se détournent d'Andronic qui est isolé à l'intérieur du Grand Palais qu'il a finalement rejoint. Il tente de s'enfuir mais est intercepté par les partisans d'Isaac II Ange, devenu le nouvel empereur. Il subit alors un supplice atroce qui témoigne de la détestation dont il fait alors l'objet, sans que soit connu le degré d'implication direct d'Isaac Ange dans le scénario de cette exécution. En revanche, il ordonne l'aveuglement des deux fils d'Andronic, Jean et Manuel<ref group="CH">Modèle:EbookRef</ref>,Modèle:Sfn. C'est donc plutôt par surprise et sans plan préconçu que Isaac II devient le souverain de l'Empire byzantin, qui connaît alors plusieurs crises. Néanmoins, il bénéficie d'une forte popularité d'entrée, étant le successeur d'un régime devenu honni. C'est notamment le cas en Bithynie, région très hostile à AndronicModèle:Sfn. En outre, s'il appartient à la famille des Ange, il est rattaché à la dynastie régnante des Comnènes et bénéficie donc d'une certaine légitimité familiale puisqu'il est l'arrière-petit-fils d'Alexis Ier Comnène, même s'il est loin d'être le mieux placé dans l'ordre dynastique.
Administration intérieure
Sur le plan intérieur, Modèle:Noble- se montre incapable d'empêcher la désintégration de l'Empire et d'enrayer l'essor de l'aristocratie féodale, de plus en plus rebelle. Le basileus altère les monnaies, augmente les impôts, paye mal les fonctionnaires qui se rétribuent donc sur le peuple.
Il confie l'administration du trésor à son oncle maternel, Théodore Kastamonitis, excellent financier mais exacteur impitoyable. À sa mort, Modèle:Noble- le remplace par des hommes inadaptés à la situation de crise de l'Empire, achevant de ruiner le trésor impérial.
L'entourage
Dans l'ensemble, Isaac II fait montre de clémence envers les partisans du régime d'Andronic {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:| }} }}. Il s'appuie par exemple sur Alexis Branas avant que celui-ci ne se révolte et même l'assassin d'Alexis II Comnène, Nicolas Tripsychos est attesté comme préteur de l'Hellade en 1186-1187. Quant à Théodore Choumnos, il reste le chartulaire de l'Empire, tandis qu'Alexis Gidos semble rester Grand domestique d'Orient<ref group="CH">Modèle:EbookRef</ref>,<ref>Modèle:Chapitre</ref>. Mais l'empereur s'appuie surtout sur sa parentèle élargie et sur des familles déchues par Andronic, par exemple le Kontostéphanos, les Cantacuzènes ou les Doukas-Kamatéros. Ainsi, Etienne Kontostéphanos est nommé comme gouverneur de Crète, tandis que Jean Doukas Kamatéros négocie avec l'empereur Frédéric III Barberousse. Jean Cantacuzène, martyrisé par Andronic, épouse Irène, la soeur d'Isaac et pour s'assurer de cette union, Isaac II fait supprimer l'interdiction du mariage en cas de parenté au septième degréModèle:Sfn. Isaac II s'associe aussi aux Vatatzès et marie une de ses cousines à Basile Vatatzès, qui devient Grand domestique d'Occident<ref group="CH">Modèle:EbookRef</ref>,Modèle:Sfn. Si les Comnènes conservent leur prestige, c'est par l'intermédiaire de branches plus secondaires, fortement apparentées aux Anges, comme les Kastamonitai ou les Kamétéros. Ainsi, Jean Kastamonitès est métropolite de ChalcédoineModèle:Sfn. Le cas du patriarche Basile II Kamatéros soulève quelques difficultés. Très proche d'Andronic, il a accepté, vraisemblablement sous pression, de couronner Isaac II. Finalement, ce dernier prend prétexte que Basile II a obligé des nonnes de quitter leur couvent pour le congédier en 1186. C'est Nicétas II Mountanès qui le remplace. Probablement poussé par les plus féroces opposants au régime d'Andronic, Isaac accepte que Basile II soit contraint à un procès qui le condamne pour avoir prononcé les deux mariages illégitimes des fils d'Andronic {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:| }} }}Modèle:Sfn. A l'exception d'Alexis, tous ses frères ont subi la répression d'Andronic et ont été aveuglés mais obtiennent des titres prestigieux, notamment celui de césarModèle:Sfn.
Parmi les membres de sa proche famille sur lesquels Isaac II se repose, son oncle Théodore Kastamonitis est le plus fameux puisqu'il fait quasiment figure de premier ministre et s'occupe plus spécifiquement de l'administration financière. Il est notamment grand logothèteModèle:Sfn,Modèle:Sfn. Après sa mort en 1193, il est remplacé par Constantin Mésopotamitès, rapidement critiqué pour sa tendance à écarter certains grands représentants de la noblesse au profit de sa seule influence à la cour, isolant de plus en plus Isaac IIModèle:Sfn. Dans l'ensemble, Isaac n'hésite pas à s'appuyer sur un groupe de bureaucrates qui appartiennent à des familles relativement secondaires de la noblesse byzantine. C'est le cas en particulier des gouverneurs de provinces, qui sont assez rarement les grands propriétaires terriens, lesquels entretiennent une réelle distance à l'égard d'Isaac II. Si Nicétas Choniatès l'accuse d'avoir vendu plusieurs fonctions au plus offrant, il reconnaît aussi que d'autres situations prouvent le contraire. Les gouverneurs de provinces connus sous Isaac sont assez diversifiés dans leurs origines, il est donc difficile d'en déduire un schéma commun.
La fiscalité
La fiscalité sous Isaac II est relativement difficile à saisir. Selon Nicétas Choniatès, sa générosité excessive l'aurait amené à taxer de plus en plus la population pour sauvegarder le trésor impérial. Il aurait même favorisé les fiscalistes les plus créatifs à la cour. Selon les situations, il semble osciller entre imposition excessive et privilèges fiscaux. Michel Choniatès loue sa générosité fiscale dans certaines régions de Grèce alors que cette même fiscalité conduit à la rébellion des Bulgares et des Valaques dès 1185-1186. Il est probablement partagé entre le souhait de ne pas surimposer la population et les nécessités de la conduite de l'Empire. Plusieurs fonctionnaires sont réputés pour leur rigueur fiscal, comme Théodore Choumnos, Michel Stryphnos ou Théodore Kastamonitis.
Isaac II intervient aussi sur le régime fiscal des républiques commerciales italiennes, de plus en plus présentes à Constantinople et influentes dans l'économie de l'Empire. Le massacre des Latins dans la capitale, en 1182, au moment de l'arrivée d'Andronic {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:| }} }} s'est accompagné de la fin de certains privilèges qui leur étaient accordés. Quand elles se manifestent auprès d'Isaac, notamment République de Gênes et Pise, le souverain byzantin rétablit ces privilèges, en particulier en matière de douanes, espérant sûrement stimuler le commerce au sein de l'Empire. En effet, les quartiers génois et pisans de Constantinople connaissent une croissance sensibleModèle:Sfn,Modèle:Sfn.
Les lourdes dépenses du règne d'Isaac, liées en bonne partie à la multiplication des campagnes militaires, entraînent une dépréciation de la monnaie byzantine. Les pièces battues sous Isaac sont d'une qualité variable. D'autres événements fragilisent le trésor impérial, notamment le pillage du Grand Palais consécutif à sa prise du pouvoir, le dédommagement de certaines républiques italiennes, dont Venise ou encore le paiement de tributs, en particulier aux Turcs. Ces dépenses l'obligent à certains expédients, notamment quand il gage de la vaisselle monastique pour financer son arméeModèle:Sfn. Dans l'ensemble, les difficultés financières du règne d'Isaac sont à intégrer dans une perspective plus large, celle d'un Empire byzantin aux ressources en déclin à la fin du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, avec une concurrence accrue des républiques commerciales italiennes et une rétraction des sources de revenus, liée pour partie au déclin territorial.
Politique religieuse
Au-delà de la démission forcée de Basile II Kamatéros, Isaac II intervient à plusieurs reprises dans les affaires ecclésiastiques, comme souvent les souverains byzantinsModèle:Sfn. Très proche d'un moine du monastère du Stoudion qui aurait prédit son ascension impériale, un certain Dosithée, il s'enquiert de son élévation dans l'ordre ecclésiastique. D'abord patriarche de Jérusalem, il est pressenti par l'empereur pour prendre le patriarcat de Constantinople. Isaac II semble avoir trouvé un prétexte en utilisant Théodore Balsamon, le patriarche d'Antioche, pour trouver des justifications légales à un tel mouvement. Il aurait dupé Balsamon en lui faisant croire qu'il souhaite le promouvoir à Constantinople, à la place de Nicétas II mais quand celui-ci se retire en 1188 ou 1189, c'est finalement Dosithée qui est nommé. Cependant, ce stratagème soulève une forte opposition dans le clergé et Dosithée doit se retirer après seulement neuf jours, remplacé par Léonce le Théotokite. Toutefois, Isaac II n'abandonne pas et s'efforce de renforcer les soutiens autour de Dosithée, qu'il nomme à nouveau patriarche quelques mois plus tardModèle:Sfn. Si son mandat dure un peu plus longtemps, les dissensions au sein du clergé restent fortes, d'autant que Dosithée, connu pour ses prédictions, semble avoir perdu en crédibilité y compris aux yeux de l'empereur. Dans les milieux ecclésiastiques, son passage du patriarcat de Jérusalem à celui de Constantinople reste perçu comme contraire aux règles canoniques. Soumis à une pression de plus en plus grande, Dosithée finit par se retirer en septembre 1191. Il est remplacé par Georges II Xiphilin, un candidat de compromis, qui reste en fonction jusqu'en 1198. Au moment de son accession, il requiert des membres les plus importants du clergé une déclaration d'adhésion aux choix de l'empereur, pour mettre un terme aux tensions. Ces épisodes troublés montrent que si Isaac II a la main sur les nominations patriarcales, il ne peut ignorer l'avis du clergéModèle:Sfn.
Isaac II est aussi attentif à la bonne tenue de l'administration ecclésiastique. En 1186, il est saisi par le métropolite de Cyzique qui dénonce l'incurie de l'administration patriarcale qui annonce avec retard la tenue d'élections pour certains offices, notamment les évêchés. L'empereur diligente une enquête qui confirme cela, il annule cinq élections et exige que des délais corrects soient respectés dans l'annonce des électionsModèle:Sfn. De même, quand il apprend que de nouveaux évêques et archevêques n'ont pas envoyé leur femme dans des couvents, comme préconisé par les règles canoniques, il leur demande d'y remédier rapidement, sous peine d'être congédiésModèle:Sfn. En 1189, il édicte une nouvelle liste des sièges métropolitains et de leur hiérarchie, avec certains évêchés qui sont promus, comme ceux d'Argos et de Niš. Cet édit est complété en 1193 d'un autre qui rappelle que les métropoles plus anciennes n'ont plus de préséance sur d'anciens évêchés désormais élevés au rang de métropole.
A la différence d'autres souverains byzantins, Isaac II ne multiplie pas les donations de terres au clergé. Un seul exemple de donation au profit d'un évêché est attesté sous son règne. En revanche, il s'assure par un décret que les propriétés d'un évêque décédé restent à l'Église après sa mort<ref>Sur cet édit, voir Modèle:Article</ref>. Avec les monastères, il n'est pas beaucoup plus généreux. Il renouvelle un privilège au profit du Monastère Saint-Jean-le-Théologien de l'île de Patmos, les autorisant à envoyer de la vaisselle partout dans l'Empire pour recueillir des provisions ou à emprunter un navire sans avoir à payer de taxes sous certaines conditions. D'autres privilèges sont parfois accordés ou confirmés à d'autres monastères. En revanche, Georges Xiphilin remet en cause l'interprétation d'une règle très favorable aux monastères. Souvent placés sous l'autorité directe du patriarche et non de l'évêque, il énonce que les propriétés de ces monastères ne sont pas soumis à cette dérogation et dépendent donc de l'évêché, ce qui réduit l'indépendance du clergé monastiqueModèle:Sfn.
En outre, Isaac II, comme certains autres empereurs byzantins, s'en prend aussi aux propriétés du clergé. Face à la révolte d'Alexis Branas, il met en gage la riche vaisselle de certains propriétés monastiques pour trouver l'or nécessaire à la constitution d'une armée. Toutefois, une fois la victoire acquise, il rétrocède cette vaisselle. Il justifie cet interventionnisme en rappelant le caractère divin de la légitimité impériale autant qu'il réaffirme un certain absolutisme. En revanche, il se garde de trop s'ingérer dans d'épineuses questions théologiques, comme l'interprétation de la phrase prononcée par Jésus Christ : Modèle:Citation, qui a soulevé la controverse sous Manuel {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:| }} }}Modèle:Sfn.
Politique extérieure
Durant tout son règne Modèle:Noble- Ange doit combattre sur le front des Balkans où les Serbes progressent de manière inquiétante aux dépens de l'Empire et où les Bulgares se révoltent contre la fin du régime fiscal hérité du règne de Modèle:Noble et constituent avec les Valaques en un État indépendant (1187). Mais un des événements les plus importants du premier règne d'Isaac est la troisième croisade mené par Frédéric Barberousse.
Guerre contre les Normands
Dès son avènement, Modèle:Noble- combat les Normands, qui avaient comme projet d'envahir l'Empire sous Modèle:Noble ; l'avènement d'un nouveau basileus n'a pas arrêté leur politique belliciste. Juste avant la chute d'Andronic, les Normands s'emparent de Thessalonique, la deuxième cité de l'Empire, sur la route de ConstantinopleModèle:Sfn. Le nouvel empereur nomme rapidement le stratège Alexis Branas au commandement suprême des forces militaires. Celui-ci remporte des succès contre les troupes siciliennes du roi normand Modèle:Noble, notamment lors de la bataille de Démétritzès le 7 novembre 1185. Les forces normandes sont contraintes de battre en retraite, abandonnant Thessalonique et prenant la mer en direction de l'Italie. Ceux qui restent à terre sont massacrés. Seule la ville de Dyrrachium résiste un temps avant d'être reprise au printemps suivant par les Byzantins, au terme d'un siège lors duquel Isaac II intervient personnellementModèle:Sfn,<ref>Modèle:Ouvrage, Modèle:P. 203.</ref>. Ce succès d'importance met un terme à une menace vitale pour l'Empire mais l'a contraint à dégarnir certaines de ses frontières ou provinces pour vaincre les Normands. Par ailleurs, les îles Ioniennes, conquises par les Normands à l'occasion de cette campagne ne sont pas récupérées par les Byzantins et deviennent le siège du comté palatin de Céphalonie et Zante.
Relations avec les Turcs
Dès son accession au trône, Isaac II est confronté à la menace que fait peser le sultanat de Roum sur la frontière orientale de l'Empire. Le sultan Kılıç Arslan II profite des troubles de l'Empire pour lancer une attaque dans la vallée du Méandre, particulièrement destructrice. Isaac II obtient la paix en offrant des cadeaux au sultan et en renouvelant le tribut annuel. Une trêve s'impose quand le sultan est confronté à l'éclatement d'une guerre civile entre ses nombreux fils qui doivent se partager le sultanat à la mort de leur père. L'un de ses fils parvient à s'emparer de lui en 1189 et c'est seulement en 1192 que Kılıç Arslan II parvient à reprendre sa place, quelques mois avant sa mortModèle:Sfn. Son successeur, Kay Khusraw Ier, se montre d'emblée offensif puisqu'il lance un raid profond en Bithynie. Au début de l'hiver 1192-1193, Isaac II contre-attaque mais il préfère finalement se replier devant cette entreprise risquée à une période de l'année compliquée. Il se contente de renforcer la frontière, bâtissant notamment la forteresse d'Angelokastron, peut-être identifiable à la localité de ChômaModèle:Sfn,<ref>Modèle:Article</ref>.
Le sultanat de Roum est aussi un lieu d'exil pour des opposants politiques comme Théodore Mancaphas quand il doit duir Philadelphie. De même, un homme se rend auprès de Kılıç Arslan en se faisant passer pour Alexis II Comnène, pourtant assassiné par Andronic {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:| }} }}. Il n'est ni le premier, ni le dernier à utiliser la figure du jeune empereur défunt pour tenter d'acquérir une légitimité impériale. Si le sultan ne le soutient pas officiellement, certainement conscient de la duperie, il lui permet de recruter des Turcomans. Avec plusieurs milliers d'hommes, il s'avance dans la vallée du Méandre sans rencontrer d'opposition mais est tué par un prêtre dans son campementModèle:Sfn,<ref group="CH">Modèle:EbookRef</ref>.
Révolte des Bulgares
La guerre contre les Normands contribue largement à perturber la situation dans les Balkans, notamment en Bulgarie, une région conquise sous Basile II mais dotée de sa propre identité et dont les garnisons sont mobilisées face à Guillaume II de Sicile. En 1186, la levée d'un nouvel impôt destiné à financer le mariage d'Isaac II avec une princesse hongroise entraîne la révolte des Bulgares et des paysans Valaques, devenant le symbole de provinces qui ne supportent plus les demandes croissantes de la capitaleModèle:Sfn. La révolte est dirigée par deux boyards, Modèle:Noble et Modèle:Noble. Ces derniers viennent à la rencontre d'Isaac en 1185, alors que l'empereur est en campagne contre les Normands. Ils lui proposent de le soutenir militairement, en échange d'une donation de terres, une pronoia mais Isaac refuse, allant jusqu'à faire frapper l'un des deux, ce qui déclenche un véritable soulèvement dès la fin de l'année 1185Modèle:Sfn. Les deux hommes s'appuient sur la ferveur religieuse et déclarent que Saint Démétrios de Thessalonique a abandonné la cité aux Normands en 1185, prouvant par-là que les Byzantins n'ont plus l'onction divineModèle:Sfn. La nouvelle confédération fait alliance avec les Coumans et le joupan serbe Stefan Nemanja et rapidement, la cité historique de Preslav est prise par les rebelles. D'abord, Isaac envoie le sébastokrator Jean Ange Doukas contre les Bulgares (fin 1185 ou début 1186Modèle:Sfn) mais il est suspecté de comploter contre l'empereur et remplacé par Jean CantacuzèneModèle:Sfn,Modèle:Sfn. Audacieux, il poursuit l'ennemi dans les montagnes mais néglige de protéger ses arrières et subit une lourde défaite<ref>Modèle:Ouvrage, Modèle:P.6.</ref>. Face à ces échecs, Isaac finit par rappeler le général Alexis Branas, alors en disgrâce. Pendant ces mois de commandement, en 1186, Branas parvient à limiter le développement de la révolte, empêchant les Valacho-Bulgares de s'établir en Thrace mais ne peut mater la révolte.
La tentative d'usurpation d'Alexis Branas affaiblit gravement le front byzantin. Elle le prive d'un général compétent et Isaac II doit s'engager personnellement contre les Bulgares. Quand il rentre en campagne, il s'oppose à des défenses solides. Toutefois, profitant de circonstances favorables, peut-être le brouillard, il parvient à les franchir et vainc lourdement les Bulgares et les Valaques. Toutefois, il se rend rapidement compte que débusquer les rebelles de leurs positions montagneuses va être très difficile et il préfère se replier, négligeant de maintenir de fortes garnisons dans la régionModèle:Sfn. Bulgares et Valaques, qui se sont repliés vers le nord, s'allient alors avec les Coumans et redescendent vers le sud. Isaac doit mener une nouvelle campagne en septembre 1187, envoyant Andronic Cantacuzène en défense d'Anchialos, lui-même se dirigeant vers Berrhoe (Stara Zagora). Il tente alors d'intercepter une troupe de 6 000 Coumans revenant d'un raid avec des prisonniers et du butin. Imprudents, les Byzantins sont dupés par les Coumans qui font semblant de fuir avant de se jeter sur l'avant-garde désorganisée. Seule l'intervention du reste de l'armée impériale permet de chasser les Coumans, non sans pertes. Par la suite, Isaac II se contente de quelques patrouilles et laisse son armée hiverner à SofiaModèle:Sfn.
Au printemps 1188, Isaac II est déterminé à remporter une grande victoire contre les rebelles, qui sont jusque-là parvenus à éviter toute bataille rangée d'importance au profit de raids. Le détail de la campagne, qui part de Sofia, est méconnu. Isaac tente de prendre quelques places fortes adverses sans grands résultats mais capture la femme d'Ivan Asen. En 1189, les Bulgares et les Valaques tentent de profiter du passage de Frédéric Ier Barberousse pour lui offrir leur aide. Ils auraient été prêts à mobiliser 40 000 hommes aux Croisés, un nombre qui paraît peu vraisembable mais qui convainc Isaac II de la menace persistante, même s'il parvient à un accord Frédéric BarberousseModèle:Sfn.
Modèle:Noble- Ange, désireux de restaurer la puissance de l'Empire dans les Balkans, lance une offensive contre les Bulgares peu après celle lancée avec succès contre les Serbes en 1190. Mais cette nouvelle attaque n'a pas la même fortune. Elle est censée s'appuyer sur une flotte qui doit remonter le Danube mais elle semble n'avoir jamais atteint sa destination. Quant aux forces terrestres, elles se heurtent à un terrain très fortifiéModèle:Sfn. Alors qu'il se replie, il s'aventure par une passe montagneuse que les Valaques et les Bulgares s'empressent d'occuper. Après avoir laissé passer l'avant-garde, ils se jettent sur le gros de l'armée byzantine, rapidement désorganisée et qui souffre de lourdes pertes, même si Isaac et son escorte parviennent à rejoindre Berrhoe. Il doit rapidement revenir à Constantinople pour prouver à tous qu'il a survécuModèle:Sfn.
En 1191, les Bulgaro-valaques profitent de leur succès pour amplifier leurs raids. Ils s'en prennent à Varna et à Anchialos sur la mer Noire, ainsi qu'à Sofia et Niš près des montagnes. Les forces byzantines tiennent encore le centre de la Bulgarie et Isaac fait restaurer les murailles de Varna et d'Anchialos et combat ses adversaires autour de Philippopolis le 21 septembre, avant de se tourner contre les Serbes.
En 1191, le basileus va assiéger Tarnovo, mais une invasion subite des Coumans le force à battre en retraite et il subit une grande déroute en repassant les Balkans. En 1192, il confie la région stratégique de Philippopolis à Constantin Ange Doukas, qui repousse victorieusement plusieurs attaques des Bulgares et des Coumans mais il se fait proclamer empereur l'année suivante avant d'être arrêté à Andrinople et d'être aveuglé. A nouveau, une révolte fragilise le front byzantinModèle:Sfn,Modèle:Sfn,Modèle:Sfn.
Les Asen profitent de ces événements pour passer les Balkans et ravager la Thrace. Isaac réagit en transférant des troupes d'Anatolie et deux généraux de premier plan doivent combattre l'ennemi : Alexis Gidos et Basile Vatatzès. Toutefois, ils sont lourdement vaincus près d'Arcadiopolis en 1194 et Vatatzès est tué. Dès lors, le front est en cours d'effondrement et la région de Berrhoe perdueModèle:Sfn,Modèle:Sfn. L'empereur manquant de troupes passe tout l'hiver à lever une armée et demande à son gendre le roi de Hongrie des secours. Il finit par partir en campagne au printemps de 1195, mais c'est pour être renversé par une conspiration mené par son propre frère Modèle:NobleModèle:Sfn.
Guerre contre les Serbes de Stefan Nemanja
Après la mort de Modèle:Noble en 1180 les Serbes se considèrent dégagés de leurs promesses envers Byzance et Stefan Nemanja reprend sa marche d’invasion. Il soutient opportunément la révolte valacho-bulgare pour se faire de nouveaux alliés dans sa lutte contre Constantinople. En 1187, il réussit à s'emparer de la place de Niš et cherche à s'offrir un débouché sur la mer Adriatique en occupant la Dioclée en Dalmatie jusqu'aux bouches de Kotor. Pour arrêter les Serbes, Modèle:Noble- Ange doit s'allier avec le roi Modèle:Noble, dont il épouse la fille Marguerite de Hongrie en 1185 et avec qui il conclut une alliance dirigée contre les Serbes et les Bulgares.
Cependant en 1190, peu après que la croisade allemande eut quitté le territoire byzantin, Modèle:Noble- Ange projette de reconquérir les Balkans. Il dirige une expédition contre Stefan Nemanja et le bat sur la Morava. Cette défaite oblige le chef serbe à signer un traité par lequel il s'engage à restituer ses dernières conquêtes, tout en lui garantissant les anciennes. Le deuxième fils du joupan serbe épouse une nièce du basileus, Eudoxie Angelina et est créé sébastokratorModèle:Sfn.
Croisade de Frédéric Barberousse (1188-1190)
C'est le Modèle:Date-, à la suite de la prise de Jérusalem par Saladin le Modèle:Date-, que Frédéric Barberousse décide de prendre la croix à Mayence. Frédéric, comme ses prédécesseurs, doit passer par l'Empire byzantin s'il veut atteindre la Terre sainte. Il choisit la voie diplomatique pour arriver à ses fins. Après des échanges d'ambassades, menées notamment par Jean Doukas Kamatéros, un accord est signé en Modèle:Date- entre l'empereur Barberousse du Saint-Empire romain germanique et Modèle:Noble- Ange. Cet accord autorise les armées germaniques à traverser le territoire byzantin à condition qu'elles s'abstiennent de toute violence.
A son approche du territoire byzantin, Frédéric Barberousse s'enquiert de l'absence de nouvelles de la part d'Isaac II ou de représentants impériaux. Isaac est alors en plein siège de Philadelphie et lui-même ne reçoit pas les émissaires germaniques, qui mettent du temps à arriver à Constantinople. Cette absence de communication provoque des inquiétudes des deux côtésModèle:Sfn. Isaac craint que Barberousse ne s'allie aux Bulgares, aux Valaques et aux Serbes tandis que l'empereur germanique a des échos de négociations en cours entre les Byzantins et SaladinModèle:Sfn.
À son arrivée en territoire byzantin, Frédéric Barberousse est pris au dépourvu, les routes qu'il doit emprunter sont bloquées par l'armée impériale et les convois de vivres arrêtés ; il apprend de plus que ses ambassadeurs à Constantinople ont été faits prisonniers. Dans le même temps, les ennemis de l'Empire byzantin rentrent en contact avec l'empereur germanique, en particulier Stefan Nemanja qui en profite pour capturer de nouvelles forteresses à l'Empire byzantin et se propose de devenir le vassal de Frédéric BarberousseModèle:Sfn. Isaac II perçoit mal ce rapprochement avec l'un de ses ennemis et il renforce ses exigences auprès de l'empereur germanique. Il demande que la moitié des terres conquises aux Sarrasins lui reviennent et exige que plusieurs personnalités de la suite de Frédéric Barberousse se constituent comme otages. Celui-ci semble jouer la modération et se dit prêt à coopérer mais souhaite que ses ambassadeurs soient libérésModèle:Sfn.
Très vite, le conflit entre les deux empereurs devient militaire et les forces germaniques forcent le passage de Trajan gardé par l'armée impériale. Des lettres pleines de récriminations sont échangées et Frédéric ravage la Thrace, autour de la cité de Philippopolis. Barberousse rentre en négociation avec Manuel Kamytzès, lui rappelant que son souhait est seulement de traverser le plus pacifiquement possible l'Empire mais le général byzantin ne lui répond pasModèle:Sfn. Le 29 août, une escarmouche intervient et les Byzantins perdent une cinquantaine d'hommes puis perdent la cité de Berrhoe. De nouveau, des émissaires sont envoyés à Constantinople pour rappeler que Barberousse n'a pas fait de Nemanja son vassal, qu'il ne cherche pas à s'allier aux ennemis de l'Empire byzantin mais que la capture de ses ambassadeurs constitue un acte d'agression qu'il ne peut ignorer. De nouveau, Isaac Ange fait emprisonner ces messagers. Finalement, quand Nicétas Choniatès informe le basileus de la supériorité militaire des Germaniques, Isaac accepte de libérer les deux ambassadeurs le (Modèle:Date-)Modèle:Sfn.
Mais le conflit n'en est pas fini pour autant, car les ambassadeurs libérés mettent Frédéric Barberousse au courant de l'accord signé entre Saladin et Modèle:Noble-, des prédications haineuses du patriarche et du mauvais traitement qui leur a été infligé. L'empereur germanique se considère donc en état d'hostilité avec l'Empire et après une bataille sanglante entre ses forces et l'armée byzantine à Didymotique, marche sur Andrinople qu'il atteint le Modèle:Date-. En Modèle:Date- les Allemands sont presque aux portes de Constantinople et occupent la plupart des places fortes de Thrace et de Macédoine orientale après avoir incendié Berrhoé et Philippopolis.
Modèle:Noble- Ange, se sentant perdu, tente de tromper l'ennemi en faisant traîner les négociations en longueur. Finalement les deux empereurs signent le traité d'Andrinople (Modèle:Date-) par lequel le basileus s'engage à faire passer en Asie Frédéric Barberousse et son armée à Sestos et à Gallipoli, à leur assurer des vivres, à payer une indemnité aux deux ambassadeurs qui ont été retenus captifs et à ne pas punir ceux qui ont aidé les Allemands. C'est une capitulation totale.
Les croisés franchissent donc l'Hellespont (21-Modèle:Date-) et traversent l'Asie mineure, non sans qu'Modèle:Noble- ne prévienne Saladin de leurs mouvements. Les Allemands attaquent le sultan d'Iconium Modèle:Noble qui est battu et s'avancent vers la Terre sainte. L'arrivée de Frédéric Barberousse excite la terreur dans le monde musulman mais ce dernier meurt au passage du Selef le Modèle:Date-. Après cet événement l'armée germanique se disperse.
Conséquence
La conséquence directe en Occident de l'animosité entre Frédéric Barberousse et Modèle:Noble- Ange est la confirmation de l'hypothèse selon laquelle le principal obstacle à la croisade est l'Empire byzantin. Cela fait partie des nombreuses autres causes qui aboutiront à la prise de Constantinople par les Latins en 1204.
Mouvements séparatistes
Depuis le règne d'Modèle:Noble les tentatives de sécession voire d'usurpation ont été nombreuses et l'avènement du nouvel empereur est loin de les arrêter. Dans l'ensemble, si les provinces sont agitées, la capitale byzantine reste fidèle à l'empereur alors même que des prétendants au trône tentent de s'imposer à l'intérieur des murs de Constantinople. Un neveu d'Andronic {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:| }} }}, Isaac Comnène est capturé et soumis à la torture pour avoir fomenté un complot, en lien avec un obscur personnage du nom de Constantin Tatikios réunit cinq cents hommes mais est dénoncé avant son passage à l'acte. En revanche, l'armée est beaucoup plus tumultueuse et plusieurs hommes parviennent à représenter un réel danger pour le pouvoir d'Isaac II<ref group="CH">Modèle:EbookRef</ref>.
Défection d'Alexis Branas (1187)
Le basileus doit lutter contre son stratège Alexis Branas, qui, après avoir vaincu les Bulgares au printemps 1187<ref group="N">Un débat existe sur la chronologie des événements. Ivan Dujcev l'établit en 1186 en lien avec la mention d'une éclipse solaire mais Charles Brand et l'essentiel des historiens modernes préfèrent l'année 1187, reliant l'éclipse avec la première sédition d'Alexis Branas.</ref>, se fait proclamer empereur par ses soldats et établit un blocus devant Constantinople. Ce mode de soulèvement militaire a disparu dans l'Empire byzantin depuis la prise du pouvoir par Alexis {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:| }} }} et il s'agit du dernier exemple de ce genre dans l'histoire byzantine. Alexis Branas descend d'une lignée prestigieuse, apparentée aux Comnènes et ses succès militaires lui octroient une forte légitimité. S'il a soutenu Andronic {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:| }} }}, Isaac II le promeut au rang élevé de panhypersébaste. Pourtant, dès 1186, Alexis Branas tente une première fois de se soulever directement depuis Sainte-Sophie mais, dénué de tout soutien populaire, c'est un échec. Néanmoins, Isaac II préfère lui pardonner. S'il le prive de tout commandement, il doit le rappeler contre les Bulgares. Depuis la province, il rallie tout d'abord Andrinople et il peut s'appuyer sur l'essentiel des troupes provinciale, y compris celle issue des provinces orientales. Branas dispose aussi du soutien de différentes troupes de mercenaires, qu'ils soient Francs ou Siciliens<ref group="CH">Modèle:EbookRef</ref>. En revanche, la capitale, centre du pouvoir, est totalement acquise à Isaac II, notamment la garnison mobilisée par Manuel Kamytzès. Surtout, l'empereur lève une troupe de mercenaires dirigée par Conrad de Montferrat qui lui apporte un soutien décisif avec près d'un milliers d'hommes tandis que des Ibères et des Turcs combattent aussi pour lui<ref group="CH">Modèle:EbookRef</ref>. Ainsi, il est notable de constater que les Latins, pourtant massacrés sous Andronic {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:| }} }}, restent des éléments importants au sein de la population militaire de l'Empire. Finalement, c'est la charge des chevaliers de Conrad de Montferrat devant les murailles de Constantinople qui permettent de briser la troupe rebelle, Conrad lui-même tuant Alexis Branas lors d'un duel à la lanceModèle:Sfn.
Si Isaac II sort victorieux, il le doit au soutien de mercenaires latins et surtout, il ne peut se permettre d'épurer le camp de ses opposants, lesquels sont trop nombreux et influents. De ce fait, nombre d'entre eux sont amnistés et certains vont même jusqu'à rejoindre la rébellion des Bulgares<ref group="CH">Modèle:EbookRef</ref>. En revanche, l'empereur se montre désormais plus prudents face à des généraux trop puissants et surtout liés à la famille des Comnènes. Il n'hésite pas à les congédier voire à les aveugler, à l'image de Constantin Ange ou d'Andronic Comnène<ref group="CH">Modèle:EbookRef</ref>. Quant à Conrad de Montferrat, Isaac II ne peut le garder à ses côtés car les succès du chef latin le rendent impopulaire à la cour et auprès d'une population qui n'apprécie guère l'influence trop grande des Occidentaux. Ainsi, Isaac II renonce à lui octroyer les sandales bleues, un ornement associé aux césars et Conrad préfère rejoindre la Terre Sainte quand il apprend les progrès de Saladin plutôt que d'accompagner l'empereur dans ses campagnes contre les Bulgares et les ValaquesModèle:Sfn.
À Chypre (1186)
Modèle:Article détaillé Peu après le traité de paix signé avec le bulgare Modèle:Noble, Modèle:Noble- Ange doit lutter contre le mouvement séparatiste d'Isaac Doukas Comnène. L'île est détenue depuis quelques mois celui-ci, qui a même été envisagé comme le personnage mentionné dans la prophétie qui mène à l'arrivée au pouvoir d'Isaac II. Le basileus envoie une flotte de soixante-dix contre Chypre, dirigée par Alexis Comnène et Jean Kontostéphanos, deux militaires dont les compétences sur mer ne sont pas attestées, d'autant qu'Alexis a été aveuglé par Andronic {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:| }} }}. S'ils parviennent à faire débarquer leurs troupes, c'est le moment où l'amiral normand, Margaritus de Brindisi, envoyé par Guillaume II de Sicile, attaque et détruit la marine impériale. En récompense, il reçoit en fief du roi de Sicile les territoires conquis en 1185 qu'il possède encore et reste en possession de Zante et de Céphalonie. Il s'agit de la dernière tentative sérieuse du pouvoir byzantin de reprendre l'île.
En Asie mineure
En Asie mineure, Modèle:Noble- Ange est confronté à un mouvement séparatiste, celui de Théodore Mancaphas autour de la ville de Philadelphie dans le thème des Thracésiens. Depuis l'ère des Comnènes, certaines régions tendent à se séparer de l'Empire, sous l'impulsion d'aristocrates locaux qui se sentent parfois éloignés de Constantinople. En revanche, la menace turque ne joue qu'un rôle secondaire dans la révolte de Mancaphas qui se rend autonome voire indépendant de Constantinople en 1188 puisqu'il fait battre ses propres monnaies. D'abord méprisant face à ce mouvement, Isaac II tente de l'assiéger, en vain, d'autant qu'il doit se détourner de Philadelphie pour gérer l'arrivée de la troisième Croisade. Finalement, c'est un général issu lui aussi d'Asie Mineure, Basile Vatatzès, qui obtient la fuite de Mancaphas en 1190, lequel se réfugie auprès du sultanat de Roum<ref group="CH">Modèle:EbookRef</ref>,Modèle:Sfn,Modèle:Sfn,<ref>Jean-Claude Cheynet, « Philadelphie, un quart de siècle de dissidence, 1182-1206 », dans Philadelphie et autres études, Paris, 1984, Modèle:P.45-54.</ref>.
Une autre sédition, d'ampleur moindre, est attestée en 1191-1192. Elle est menée par Basile Chotzas, un général méconnu jusque dans ses origines familiales, qui se soulève en Bithynie et lance quelques raids avant d'être arrêté et aveuglé<ref group="CH">Modèle:EbookRef</ref>.
Chute et deuxième règne
Modèle:Article détaillé En 1195, le régime d'Isaac II est très fragile, surtout après les défaites face aux Bulgares qui obligent à renouveler en profondeur les effectifs. Les nouveaux soldats n'ont pas de liens avec l'empereur. L'armée, traditionnellement peu favorable à ce dernier, est de plus en plus agitée. Par ailleurs, plusieurs représentants de la haute aristocratie s'estiment mis de côté sous Isaac et entretiennent un climat de contestation. Parmi eux figurent Théodore Branas, Georges Paléologue, Constantin Raoul ou encore Michel CantacuzèneModèle:Sfn,Modèle:Sfn. C'est dans ce contexte, appuyé par ces différents personnages, que le propre frère d'Isaac, le futur Alexis III Ange, se révolte en s'appuyant sur l'armée. Il retourne une partie des soldats alors qu'Isaac mène une campagne contre les Bulgares. Quand il s'aperçoit de la trahison, Isaac II tente de fuir mais il est rapidement rattrapé et, le 8 avril 1195, son frère fait aveugler vers Cypsela puis l'emprisonneModèle:Sfn,Modèle:Sfn. Au cours de sa détention, apparemment plutôt confortable dans un palais sur la Corne d'Or, il maintient certains contacts, notamment avec sa fille, Irène, mariée au roi de Germanie Philippe de Souabe. Il aurait demandé à sa fille de profiter de son influence en sa faveurModèle:Sfn. En 1201, le fils d'Isaac, le futur Modèle:Noble, se réfugie à Venise et demande l'aide de la république de Venise. Profitant de l'occasion, le doge de Venise Enrico Dandolo détourne la quatrième croisade sur Constantinople. Avec l'aide des Croisés, Modèle:Souverain- s'empare de Constantiople en juillet 1203, forçant Modèle:Souverain- à la fuite. Son père est sorti de prison par des nobles byzantins et réinstallé sur le trône. Les Croisés exigent la reconnaissance par Isaac II du pacte de Zara pour autoriser Alexis III à rentrer dans la capitale. Isaac obtempère et confirme ce pacte par un chrysobulle, avant de faire couronner son fils comme coempereur avec l'aval des Croisés<ref>Modèle:Article</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage, Modèle:P.41.</ref>.
Dans les faits, Isaac II intervient peu dans les affaires de l'Empire, qui sont du ressort de son fils. Or, celui-ci fait face au défi de cohabiter avec les Croisés, de plus en plus exigeants alors même que la population byzantine est hostile aux Latins et fermée aux compromis. Ces tensions grandissantes conduisent à une profonde instabilité qui éclate en janvier 1204. Le Sénat byzantin finit par nommer un nouvel empereur en la personne de Nicolas Kanabos, forçant Alexis IV et Isaac II à se replier dans un de leurs palais. Les deux empereurs en suspens font appel à Alexis Doukas pour les aider et faire intervenir les Croisés mais Alexis Doukas joue double jeu et les accuse de collusion avec l'ennemi. Il retourne la garde varangienne et s'empare du trône sous le nom d'Modèle:Souverain- le 28 janvier. Tant Alexis IV qu'Isaac II sont arrêtés et jetés en prison. Cette deuxième détention est fatale à Isaac qui meurt quelques jours plus tard<ref>Rodolphe Guilland, Études Byzantines : « La destinée des empereurs de Byzance », PUF, Paris, 1959, p. 30 : selon Nicétas Choniatès « Il fut pris d'un violent tremblement à la suite duquel il entra en agonie. il était dans sa 50e année ».</ref>.
Famille
Isaac Ange est d'abord marié à une certaine Irène, probablement une noble byzantine. Avec elle, il a une fille, Irène Ange, d'abord mariée en 1193 à Roger d'Apulie, le roi de Sicile, confirmant la paix avec les Normands après la tentative d'invasion en 1185. En 1197, elle se remarie avec Philippe de Souabe, qui devient roi de Germanie en 1198. Leur deuxième fille, Anne-Euphrosyne Ange, épouse en 1199 Roman Mstislavitch, le fondateur de la Principauté de Galicie-Volhynie. Enfin, Isaac et Irène ont un fils, le futur Alexis IV Ange.
Dans le cadre d'une alliance diplomatique avec le royaume de Hongrie, Isaac II épouse Marguerite de Hongrie en 1185, la fille de Béla IIIModèle:Sfn. Avec elle, il a plusieurs enfants :
- Jean Ange de Syrmie, qui rejoint le royaume de Hongrie pour servir comme gouverneur de provinces ;
- Manuel Ange, né vers 1195 et décédé en 1212.
Historiographie
Excepté pour la deuxième partie de son règne durant lequel son pouvoir est surtout symbolique, le règne d'Modèle:Noble- Ange constitue une catastrophe pour l'Empire byzantin, qui perd définitivement les Balkans avec la révolte des Bulgares et la progression des Serbes. Après deux siècles d'unité, les Balkans redeviennent une mosaïque d'États dangereux pour l'Empire byzantin. L'intégrité de l'Empire est donc gravement menacée.
Edward Gibbon juge particulièrement sévèrement Isaac II. Il écrit à son propos : Modèle:Citation. Il reprend là l'image d'un souverain indolent, dont les rares succès ne peuvent masquer l'étendue de ses échecs.
Au-delà du seul d'Isaac II, les historiens sont souvent critiques des représentants de la famille des Anges, dont les règnes conduisent à la catastrophe de la quatrième Croisade. Alexandre Vassiliev écrit à ce propos : Modèle:Citation bloc
Georg Ostrogorsky, particulièrement critique, estime que le règne d'Isaac II permet le retour des excès d'un appareil bureaucratique corrompu , pratiquant la vénalité des charges et les exactions fiscales, des pratiques combattues par les empereurs Comnènes selon lui. Il estime qu'il laisse croître trop aisément les grands propriétaires et l'aristocratie en général, favorisant une impéritie du pouvoir centralModèle:Sfn. Si Louis Bréhier est critique du règne d'Isaac II, il lui reconnaît l'ampleur des défis qu'il a à affronter, écrivant que Modèle:CitationModèle:Sfn. Charles Brand a un avis relativement similaire, soulignant l'ampleur des défis qu'Isaac doit relever, confronté d'emblée à la menace d'une invasion extérieure et à une instabilité interne de plus en plus grande. Il rappelle le hasard qui préside à sa montée sur le trône et son manque d'expérience mais met en exergue son courage dans différents domaines, notamment quand il s'aliène une partie de l'aristocratie et quand il prend la tête de plusieurs campagnes militaires. Néanmoins, il termine en rappelant qu'il laisse l'Empire dans une moins bonne situation qu'à son arrivée sur le trôneModèle:Sfn.
Notes et références
Notes
Références
<references/>
Voir aussi
Bibliographie
- Modèle:Ouvrage.
- Modèle:Ouvrage.
- Modèle:Ouvrage.
- Louis Bréhier, Vie et mort de Byzance, Albin Michel, coll. L'évolution de l'humanité, Paris, 1946 Modèle:ISBN.
- Modèle:Ouvrage.
- Modèle:Ouvrage
- Modèle:Ouvrage
- Modèle:Ouvrage
- Modèle:Ouvrage.
- Modèle:Ouvrage
- John Julius Norwich: Modèle:Ouvrage
- Modèle:Ouvrage.
- Modèle:Ouvrage.
- Modèle:Ouvrage.
- Modèle:Ouvrage.